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Catalogue 2011 - Cinémathèque de Corse

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CATALOGUE<strong>2011</strong>Cinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>


Cinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>


CATALOGUE <strong>2011</strong>Pour la 3 ème année d’itinérance, Casa di Lume enrichit son programme d’images numérisées <strong>de</strong>stinées auxprojections <strong>de</strong> la Cinémathèque Itinérante, dont le succès va grandissant.Place <strong>de</strong>s villages, maisons communes, ren<strong>de</strong>z-vous d’associations, rencontres thématiques, autant d’opportunités<strong>de</strong> réunir le public autour d’une mémoire partagée : les images <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>. Le travail <strong>de</strong> collecte, <strong>de</strong> conservation et<strong>de</strong> restauration auquel se consacre Casa di Lume trouve tout son sens dans ces moments intenses <strong>de</strong> diffusion, auplus près <strong>de</strong>s spectateurs, du patrimoine cinématographique <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>.Fort <strong>de</strong> ses échanges avec le public au fil <strong>de</strong>s projections, la Cinémathèque Itinérante propose, avec l’ajout aucatalogue d’une vingtaine <strong>de</strong> titres, <strong>de</strong> diversifier et d’approfondir l’évocation cinématographique <strong>de</strong> l’île, sans oublierle divertissement attendu par les organisateurs <strong>de</strong> projections. La <strong>Corse</strong> a inspiré, dans un genre différent, tous lesfilms qui sont projetés : cette diversité a eu, dès le début, toute sa place dans ce catalogue. Large place est réservéeaux grands films <strong>de</strong> fiction appartenant à la légen<strong>de</strong>, à la voix et à la musique.Le grand Tino Rossi, que l’on retrouve dans L’île d’amour, <strong>de</strong> Maurice Cam, chantant son enjoué Joyeux bandit etdans Fièvres <strong>de</strong> Jean Delannoy avec le poignant Maria, José Luccioni dans Le Bout <strong>de</strong> la route d’Emile Couzinet,les compositions <strong>de</strong> Vincent Scotto, Henri Tomasi ou Roger Lucchesi. L’Île enchantée (1926) d’Henry Roussel,accompagné <strong>de</strong>s notes <strong>de</strong> Didier Benetti, défie le temps par l’actualité <strong>de</strong> ses thèmes.La toute jeune Brigitte Bardot sautille sur les rochers <strong>de</strong> l’île Lavezzi dans Manina la fille sans voile <strong>de</strong> Willy Rozier.Cinéaste corse et contemporain, Henri Graziani figure dans cette sélection avec ses courts-métrages <strong>de</strong> jeuneauteur, Anatole et Le Temps d’apprendre à vivre et son regard plus intérieur, <strong>de</strong>puis les crêtes du Cap <strong>Corse</strong> avecBona Sera et le grand Nous Deux, avec Philippe Noiret.Enfin, avec Les Aventuriers <strong>de</strong> Robert Enrico, adapté <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong> ses romans La Loi du Survivant, et Mon Père,José Giovanni se lance avec nous sur les routes <strong>de</strong> <strong>Corse</strong>, pour retrouver avec ce très grand cinéaste <strong>de</strong> non moinsgran<strong>de</strong>s figures : Lino Ventura, Alain Delon, Bruno Crémer, etc.Le regard contemporain, le plus souvent exprimant la créativité <strong>de</strong> réalisateurs corses, constitue l’une <strong>de</strong>s pages <strong>de</strong>cette sélection. Avec les films <strong>de</strong> Noëlle Vincensini, Ston<strong>de</strong> et Da fassi una spulendata, Malavia et Soleil <strong>de</strong>Novembre <strong>de</strong> Dominique Tiberi, La Voix royale <strong>de</strong> Dominique Maestrati, ou Ava basta ! <strong>de</strong> Marie-Jeanne Tomasi,nous poursuivons la diffusion <strong>de</strong>s films du riacquistu.Le succès <strong>de</strong> documentaires tel Chemin <strong>de</strong> traverses, nous a amené à puiser dans le fonds <strong>de</strong>s filmsréalisés à l’initiative <strong>de</strong> la Somivac et du Parc Régional. Ces valorisations cinématographiques <strong>de</strong>s institutionsrésistent-elles à la réalité, la mise en perspective qu’offrent Corsica nova : le Renouveau agricole <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong> ouLe Renouveau agricole <strong>de</strong> la plaine orientale <strong>Corse</strong> à l’heure <strong>de</strong> l’Europe incite à en débattre.Cinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>1


Cinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>2


LE BANDIT D’HONNEUR1960. Noir et blanc. Comédie27 minRéalisation.........................................................V. PenkovskyScénario ......................................une fantaisie <strong>de</strong> Raoul FigliInterprétation.............................................Catherine CandidaMusique ..........................................chantée par Carlo FerrariRetoucher les caricatures et les clichés à grands traits d’humour et <strong>de</strong> dérision, tout en s’amusant, telle estl’inspiration qui semble avoir animé Raoul Figli en ce début <strong>de</strong>s années 60. Le bandit d’honneur est l’une <strong>de</strong>s troiscomédies que l’on doit à cet auteur.Le spectateur se laisse emporter, sans arrière pensée ni second <strong>de</strong>gré, dans l’aventure d’une jeune et jolietouriste ingénue qui brûle <strong>de</strong> rencontrer un authentique bandit d’honneur. Le ténébreux lui vante les charmes <strong>de</strong> l’îleet chante romance avec la voix langoureuse <strong>de</strong> Carlo Ferrari quand intervient la maréchaussée…Avec malice la jeune fille conclura l’aventure : le carillon <strong>de</strong> son rire saluera la retraite <strong>de</strong>s uniformes et la prétentionrabattue <strong>de</strong>s compères. Si le thème du bandit d’honneur est marqué par son époque, la légèreté <strong>de</strong> l’intrigue pourraitanticiper et illustrer, a posteriori, quelques anecdotes contemporaines dont s’est emparé avec bonheur le <strong>de</strong>ssind’humour.Lieux <strong>de</strong> tournageCannes • Ajaccio • région d’AjaccioBONA SERA1989. Couleur. Fiction22 minRéalisation et scénario ...................................................Henri GrazianiImages ............................................................................Michel TomasiMusique..........................................................................Michel RaffaelliProduction ..........................................................................SinemassociInterprétation.....................Renaud Percenas, Marie-Jeanne <strong>de</strong> Susini,.....................................................................................Dominique TiberiCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>Elles sont là, dans les schistes du Cap <strong>Corse</strong>, ces solitu<strong>de</strong>s qui s’entrecroisent, n’échangeant que ce Bona Sera quiévite à peine l’indifférence. La vie <strong>de</strong> chacun est dans le souvenir, celui <strong>de</strong> la disparue, <strong>de</strong>s siens restés au pays, dansla pierre que l’on casse pour vivre ou que l’on empile, « pour l’idée ». L’immigration, la retraite la vieillesse, et toujoursle bateau qui s’éloigne. L’image est belle, pure et dépouillée, le message, s’il y a, est sobre.Originaire <strong>de</strong> Pietra Corbara, Henri Graziani, après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s littéraires embrasse, après un passage au coursSimon, la carrière d’acteur. A la fin <strong>de</strong>s années cinquante, il glisse doucement vers le cinéma : écriture <strong>de</strong> scénarios(pour subsister), puis assistant, adaptateur et dialoguiste. Son premier court-métrage Anatole lui ouvre les portesd’un bouillonnement cinématographique, Berri, Godard, Pialat. Il écrit le scénario du Fils, qu’il ne réalisera pas, maisrentre en <strong>Corse</strong> où il participera à un autre bouillonnement, le riacquistu : la <strong>Corse</strong> <strong>de</strong>vient alors l’un <strong>de</strong>s déterminants<strong>de</strong> son œuvre.Lieux <strong>de</strong> tournagePietra Corbara6


LE BOUT DE LA ROUTE1949. Noir et blanc. Fiction dramatique1h25Réalisation ......................Emile Couzinet (d’après l’œuvre <strong>de</strong> Jean Giono)Musique.......................................................Vincent Scotto, interprétée par..........................................................l’Orchestre <strong>de</strong>s Concerts Lamoureux....................................................dirigé par Henri Tomasi et José Luccioni.Interprétation ...................José Luccioni, France Descaut, Georges GalleyMoins <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans après Colomba, Emile Couzinet entreprend l’adaptation d’une pièce Jean Giono, Le bout <strong>de</strong> laroute et tente <strong>de</strong> revivre la connivence cinématographique avec José Luccioni. Mais le Gave <strong>de</strong> Gavarnie (ou laHaute-Provence) n’est pas la <strong>Corse</strong>, l’errance - pour ne pas dire la désespérance - d’un voyageur en robe <strong>de</strong> bureau bout <strong>de</strong> la route <strong>de</strong> sa vie n’a pas la fougue passionnée <strong>de</strong> la vengeance à accomplir, aux brumes <strong>de</strong> la viepastorale et ru<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces montagnards taiseux manque la fulgurance d’un maquis insulaire. Le texte <strong>de</strong> Giono estexigeant et raboteux et le réalisateur peine à en explorer les subtilités.Restent <strong>de</strong> très beaux paysages, l’ambiance singulière <strong>de</strong> cette petite communauté austère, une belle leçon d’amourtoute en retenue et la présence sombre <strong>de</strong> José Luccioni auxquelles la Méditerranée et la <strong>Corse</strong> font visiblementdéfaut. Le legato <strong>de</strong> sa voix est parfait, mais le cœur du ténor, malgré la composition <strong>de</strong> Vincent Scotto, ne parvientpas à atteindre l’émotion lyrique attendue.Lieux <strong>de</strong> tournageProvenceCASABIANCA1951. Noir et blanc. Film <strong>de</strong> guerre1h24Réalisation .................................................................................Georges PécletScénario.............................d’après le témoignage du Commandant l’HerminierAdaptation ...........................................Jane Edith Saintenoy et Georges PécletMusique.................................................Marceau Van Hoorebecke, Anna MarlyConseiller technique <strong>de</strong> la Marine Nationale..Lieutenant <strong>de</strong> vaisseau De VictorProduction ................................................................Société Croix du Sud 1950Distribution..........................................................................Astoria Films (Paris)En novembre 1942, au moment où les troupes alliées se positionnent en Afriquedu Nord, une armée d’occupation forte <strong>de</strong> 100.000 hommes verrouille la <strong>Corse</strong>.Dès décembre 1942, le sous-marin Casabianca, qui avait réussi à s’échapper<strong>de</strong> Toulon pour rejoindre Alger, déjoue le blocus <strong>de</strong> l’île pour appuyer la Résistance <strong>de</strong>s patriotes corses. Le bâtimentmilitaire, mené par le Cdt Jean L’Herminier et son équipage <strong>de</strong> quatre vingt-cinq valeureux marins, effectue <strong>de</strong>smissions clan<strong>de</strong>stines <strong>de</strong> débarquement d’hommes et <strong>de</strong> matériel, armes et radios, sur la côte ouest <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>.Le <strong>de</strong>rnier voyage <strong>de</strong> cette épopée du Casabianca verra le débarquement du premier bataillon <strong>de</strong> choc à Ajaccio enliesse le 12 septembre 1943 : ces cent neuf hommes, renfort <strong>de</strong> l’insurrection <strong>de</strong>s patriotes, avaient trouvé place dansl’étroit sous-marin.Casabianca relate ces épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’odyssée du sous-marin, éclairant les dangers partagés avec courage par leshommes et les femmes, marins comme patriotes, la vie à bord, la solidarité <strong>de</strong>vant le péril. Jean Vilar habite avec sontalent le personnage du Commandant L’Herminier. Tourné sur les lieux <strong>de</strong> débarquement, nourri <strong>de</strong>s témoins directs<strong>de</strong> l’action, -certains même jouant leur propre rôle-, Casabianca écrit une page glorieuse <strong>de</strong> la Libération. Cettemémoire historique collective s’adresse à tous publics, une découverte pour les plus jeunes ou une souvenance pourles plus anciens.Lieux <strong>de</strong> tournageAjaccio • Calcatoggio • région <strong>de</strong> Cargèse / PianaCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>7


CHEMIN DE TRAVERSES1950. Noir et blanc. Documentaire53 minRéalisation ................................................................André PiriéProduction et distribution ................Section cinématographique.................................................................................<strong>de</strong> la SNCFChemin <strong>de</strong> traverses est un reportage <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>, <strong>de</strong>stiné àmontrer au public le travail <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s traverses <strong>de</strong>chemins <strong>de</strong> fer. En ce début <strong>de</strong>s années 50, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> laguerre, l’exploitation forestière et la fabrication <strong>de</strong>s traverses <strong>de</strong>bois emploient près d’un millier <strong>de</strong> personnes. Le film nousmontre cette industrie, <strong>de</strong>puis les hauts <strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> nos montagnes jusqu’au quai d’embarquement du port <strong>de</strong>Propriano.Malgré une introduction et un rappel historique ampoulés, émaillés d’un humour convenu, tels que ce genre ne nousépargne pas, Chemin <strong>de</strong> traverses est un formidable documentaire sur la filière forestière <strong>de</strong> cette époque. Depuis <strong>de</strong>scoupes <strong>de</strong> bois difficilement accessibles, les troncs rejoignent la scierie à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bœufs, <strong>de</strong>s mulets, <strong>de</strong>centaines <strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> câble <strong>de</strong> téléphérique, <strong>de</strong> camions. Le travail est peu mécanisé, les hommes travaillent enéquipes et vivent en forêts. Parvenus à la scierie, les bois sont équarris et débités avant d’être empilés : <strong>de</strong>s milliers<strong>de</strong> traverses sont prêtes à l’embarquement.Le reportage est passionnant, témoin d’une dynamique industrielle et d’une ingénierie aujourd’hui disparues.Lieux <strong>de</strong> tournageAjaccio • Col <strong>de</strong> la Vacca • Col <strong>de</strong> Ver<strong>de</strong> • Îles sanguinaires • Piana • Porto • Propriano • ZicavoCOLOMBA1947. Noir et blanc. Drame1h34Réalisation ..............................................................................Emile CouzinetScénario...........................................d’après la nouvelle <strong>de</strong> Prosper MériméeInterprétation ...............................................José Luccioni, Catherine Damet,.................................................................Raphaël Patorni, Edouard DelmontMusique..........................................................Vincent Scotto et Henri Tomasi« La plus belle ve<strong>de</strong>tte du mon<strong>de</strong>, La <strong>Corse</strong> ! » Le générique <strong>de</strong> cette adaptationdu roman <strong>de</strong> Prosper Mérimée, tournée à l’été 1947 dans l’île meurtrie<strong>de</strong> l’après-guerre, livre la clef <strong>de</strong> ce Colomba. José Luccioni, originaire d’Oletta,premier ténor <strong>de</strong> l’opéra <strong>de</strong> Paris, est un <strong>de</strong>s grands noms lyriques <strong>de</strong>l’époque. Lorsqu’il accepte la proposition d’Emile Couzinet d’interpréter Orso<strong>de</strong>lla Rebbia, sur une musique <strong>de</strong> Henri Tomasi et Vincent Scotto, le ténorpopulaire s’engage pour peindre une image valorisée <strong>de</strong> sa <strong>Corse</strong> natale.Cinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>Musique et chants monopolisent l’attention et l’émotion tandis que l’intrigue se déroule posément, enchaînantrencontres, retrouvailles, guet-apens et dénouement. Le suspense ou la couleur locale n’atteindront jamais enintensité les accents déchirants <strong>de</strong> José Luccioni célébrant « le chant du maquis <strong>de</strong> ma <strong>Corse</strong> si belle » ou, enlacé dansles haubans du navire le ramenant auprès <strong>de</strong> sa soeur Colomba, la « Méditerranée que le ciel a semé d’or ».On appréciera, dans cette version conventionnelle, la présence à l’écran <strong>de</strong> Raphaël Patorni et les vuesenchanteresses <strong>de</strong>s villages et <strong>de</strong> la côte.Lieux <strong>de</strong> tournageBastia • Calanches <strong>de</strong> Piana • Fozzano • Nonza • Propriano • Sartène • Vergio8


COLOMBA1968. Noir et blanc. Fiction dramatique1h23Réalisation ...........................................................................Ange CastaScénario..................................d’après la nouvelle <strong>de</strong> Prosper MériméeAssistant.............................................................Jean-Pierre AlessandriProduction.....................................................................................ORTFMontage ...........................Monique Nana assistée d’Andrée DavantureComme il le confiera lors d’un entretien à la cinémathèque, Ange Casta,réalisateur à la télévision, a l’intuition fulgurante, en suivant les obsèques<strong>de</strong> son père, que les visages minces et graves <strong>de</strong> cette générationd’hommes et femmes disparaissent inexorablement. Il propose alors,pour la télévision, un tournage intégralement <strong>Corse</strong>. L’accord avec laproduction se conclura sur une adaptation du texte <strong>de</strong> ProsperMérimée, Colomba.Cette version rompt radicalement avec le ton mélodramatique connu <strong>de</strong>l’héroïne <strong>de</strong> Mérimée. Ange Casta signe là le premier film parlé en languecorse, tourné à Speluncato avec la participation <strong>de</strong> villageois et d’acteursamateurs, avec la précision et la rigueur d’un documentariste et le ressenti d’un insulaire. Rien n’estaffecté dans ce film, ni la sobriété <strong>de</strong>s dialogues, ni l’émotion du vocero et <strong>de</strong>s chants traditionnels collectés par FélixQuilici, ni la justesse <strong>de</strong>s décors <strong>de</strong> Toni Casalonga.Le Colomba d’Ange Casta est à la fois une mémoire irremplaçable <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>, une chronique intemporelle et unthriller mo<strong>de</strong>rne.Lieux <strong>de</strong> tournageSpeloncataLA CORSE ET SES PAYSAGES1912. Muet. Noir et blanc. Actualités Eclair4 minLieux <strong>de</strong> tournageAjaccio • CorteUn train <strong>de</strong> marchandises passe sur le pont construit par GustaveEiffel : cʼest la ligne Corte-Ajaccio, lien entre la mer et lʼintérieur,témoin du Progrès parcourant une <strong>Corse</strong> à la sereine vie pastoraleet aux paysages immuables.Cinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>9


CORSE SAUVAGE, une <strong>Corse</strong> inconnue1969. Couleur. Documentaire43 minRéalisation ...........................................Olivier Lebrun et les frères TerrasseMontage..................................................................................Yoba GrégoireMusique.....................Antoine Bona, interprétée par Pierre et Paulo QuilicciProduction ..............................................Parc Naturel Régional <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>.........................................avec le concours du Conseil général <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>Pendant <strong>de</strong>s années, <strong>de</strong>s passionnés <strong>de</strong> nature, les frères Terrasse, pharmaciens installés à Paris, filment etexplorent les espaces sauvages <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>. Leurs images saisissantes, en particulier en matière d’ornithologie, <strong>de</strong>rapaces, mais aussi <strong>de</strong> toute la faune sauvage <strong>de</strong> l’île seront intégrées à un documentaire, agrémenté <strong>de</strong> vues <strong>de</strong> laflore et <strong>de</strong> la vie au fil <strong>de</strong>s saisons.<strong>Corse</strong> Sauvage est <strong>de</strong>stiné à promouvoir ce que l’on appellerait aujourd’hui la biodiversité et à conforter les déci<strong>de</strong>ursinstitutionnels <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> protéger ce patrimoine naturel. Ce catalogue d’images animées du règne animal,végétal et minéral, commentées par un conférencier, sera le vecteur <strong>de</strong> ce qui sera bientôt le Parc Naturel Régional<strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>. En 1976, ces images sont sonorisées telles qu’elles sont présentées aujourd’hui, sans commentaire.CORSICA NOVA :LE RENOUVEAU AGRICOLEDE LA CORSE1982. Couleur. Documentaire43 minRéalisation ..................D’après les repérages <strong>de</strong> Paul André CarlottiImages ......................................................................Jacques HubinetCommentaire..................................................................Jean NegroniMusique originale ...........................................Jean Clau<strong>de</strong> Aquaviva,......................................................paghiella interprétée par A ManelaProduction .............................Les Films du Soleil (pour la SOMIVAC)Cinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>Destinée à être le levier <strong>de</strong> l’agriculture et <strong>de</strong> l’économie insulaire, la Somivac portera les espoirs <strong>de</strong> certains et ledésespoir <strong>de</strong>s autres, focalisant parfois une hostilité violente. Pour redresser son image et promouvoir ses réalisations,la société utilisera le film documentaire comme outil <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong>. Reprenant quelques vues du film <strong>de</strong> P.A.Carlotti (La plaine orientale corse à l’heure <strong>de</strong> l’Europe), tournant <strong>de</strong> nouvelles images pour décrire l’évolution etvaloriser l’impact sur la vie agricole insulaire, Corsica Nova est doté d’un commentaire plus élaboré, à visée nettementplus politique.Cette restitution , documentaire promotionnel version 1982, d’une page déterminante <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>mo<strong>de</strong>rne, « couvrant » près <strong>de</strong> trente années <strong>de</strong> la Somivac, gagne à être regardé aujourd’hui, trente autres annéesaprès sa diffusion.10


DA FASSI UNA SPULENDATA1974. Noir et blanc. Documentaire40 minLangue corse, sous-titréeRéalisation ..............................Noëlle Vincensini, Jean-François BertrandMusique ............................................Traditionnels, Canta U Populu CorsuMontage.........................................................................Andrée DavantureProduction .................................................................Parc Régional <strong>Corse</strong>Au début <strong>de</strong>s années 70, le retour <strong>de</strong> Noëlle Vincensini dans son île natale est intimement lié au mouvement d’alors,où nombre d’artistes, d’intellectuels et <strong>de</strong> créateurs - ne serait-ce que <strong>de</strong> leur propre vie - , amorcent une réappropriationculturelle <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité insulaire. Filmer permet d’enrayer la disparition d’une réalité qui, déjà, s’effrite sur lamo<strong>de</strong>rnité. Dotée à la fois <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> l’ethnographe et <strong>de</strong> la sensibilité <strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntité corse, Noëlle Vincensinisigne avec Da fassi una spulendata son premier documentaire.Tourné avec la population <strong>de</strong> Cuttoli-Curtichjatu, bercé par le « Seri sera » <strong>de</strong> Canta u Populu Corsu, le film tamisela vie du village, les gestes <strong>de</strong> chacun au moment <strong>de</strong> la châtaigne. Fumées au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s « fucone », bien préparéespour le four, glissant dans la meule, fondant dans la bouche, elles sont le lien <strong>de</strong> ces femmes et <strong>de</strong> ces hommesauxquels le vieux raconte à la veillée « c’était bien beau naguère, mais c’est plus facile <strong>de</strong> vivre aujourd’hui ». Unephrase qui, à la lueur <strong>de</strong>s images, retentit avec force dans notre 21 ème siècle.Lieux <strong>de</strong> tournageCuttoli-CurtichjatuDA LA PIAGHJA A LA MUNTAGNA1977. Couleur. Documentaire1hRéalisation ............................................................Noëlle VincensiniCo-production.............................Parc Naturel Régional <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>Ce film a obtenu le 1 er Prix du festival international du film <strong>de</strong>l’écologie et <strong>de</strong> l’environnement <strong>de</strong> Montpellier.La vie est ru<strong>de</strong> pour cette famille <strong>de</strong> bergers <strong>de</strong> Ghisonaccia. Et pourtant que <strong>de</strong> sensibilités sans complaisance danscette chronique <strong>de</strong> transhumance. Le courage <strong>de</strong> cette vie en montagne est liberté, les gestes quotidiens sontpoésie. Quand le berger désigne en les nommant les sommets qui l’entourent, l’espace est infini, la blancheurcrémeuse du brocciu que l’on égoutte semble éternelle, les clochettes <strong>de</strong>s brebis scandées par les sifflements <strong>de</strong>sbergers ont arrêté le temps et cependant, en bas, à la plaine, au bord <strong>de</strong> la mer, l’étau se resserre. Le développementdu tourisme et les nouveaux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production ont sonné le glas d’une vie où les hommes, les animaux etla nature communiaient au rythme du ciel et <strong>de</strong>s saisons.Noëlle Vincensini, dont l’engagement, <strong>de</strong>puis quarante ans, pour une <strong>Corse</strong> plus solidaire n’a jamais failli, nous transmetavec ce film un travail remarquable. Da la piaghja a la muntagna est un documentaire qui, sur le fond, n’a paspris une ri<strong>de</strong>. Bien au contraire, le contraste entre un littoral qui s’étourdit sous les feux <strong>de</strong> l’été et du tourisme et unemontagne, creuset <strong>de</strong> l’organisation ancestrale <strong>de</strong> notre i<strong>de</strong>ntité, qui se meurt est d’une pertinente actualité.Lieux <strong>de</strong> tournageGhisonaccia • Plaine orientale • ScarpageghjeCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>11


DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR1987. Noir et blanc. Fiction5 minRéalisation ..............................................Dominique MaestratiImage...............................................................Dumè GambiniMixage...........................................................Antoine BonfantiProduction ....................................Sinemassoci, FR3, Profilm,.....................soutien du Conseil Général <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>-du-SudCe court opus, concentré allégorique, frappe le spectateur comme un coup <strong>de</strong> poing. Le passage De l’autre côté dumiroir a pour cadre les hauteurs d’Ajaccio où « gitans, ordures, fous et morts » sont frappés du même mutisme, déni<strong>de</strong> mémoire et <strong>de</strong> reconnaissance. Ce film où nulle parole n’est échangée résonne comme un cri.Lieux <strong>de</strong> tournageAjaccio (St. Antoine)DOLCE VENDETTA1988. Couleur. Fiction26 minFrançais et <strong>Corse</strong> sous-titréRéalisation et scénario..........................Marie-Jeanne TomasiInterprétation ......................Florence Pazzottu, Marc ChiarelliProduction..............................................RN 7 et SinemassociCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>Depuis son premier film, tourné en 8 mm alors qu’elle était étudiante à Aix, Chambre 2751, en 1978,Marie-Jeanne Tomasi a développé une écriture cinématographique singulière, où désir <strong>de</strong> faire du cinéma et exigence<strong>de</strong> sa grammaire ne s’épuisent pas. A la loupe et au scalpel elle scrute et dissèque le lent maisinexorable dévoiement <strong>de</strong>s valeurs et <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité corses.Dolce ven<strong>de</strong>tta accroche <strong>de</strong> plein fouet quelques clichés bien en vigueur, l’homme à la chasse et au bar, la femme àla maison et à la cuisine, séparés par le silence, l’indifférence ou le qu’en-dira-t-on. En filigrane lesfalaises <strong>de</strong> Bonifacio et la mer ouvrent l’ailleurs, l’évasion, le rêve, thèmes chers à Marie-Jeanne Tomasi.La montée en puissance <strong>de</strong> l’intrigue, jusqu’à l’indigeste dénouement, est servie par une rigueur <strong>de</strong> réalisationimplacable.Lieux <strong>de</strong> tournageBonifacio • Figari12


L’ENFANT ET LE LAMANTIN1962. Couleur. Fiction20 minRéalisation................................................................Lucile CostaProduction .........................................................Roger DebelmasMusique..................................................................Jacques IstriaSur les traces d’un mystérieux animal aquatique doté <strong>de</strong> pouvoirs magiques, un jeune garçon parcourt l’île.Prétexte à nous faire cheminer dans <strong>de</strong>s paysages magnifiques, au rythme <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> la guitare <strong>de</strong> JacquesIstria, cette quête enfantine fait revivre la communion avec la nature d’un quotidien rural. Dans la grotte lumineuse durêve qu’il poursuit, le jeune Dumè rencontrera les valeurs ancestrales <strong>de</strong> générosité et d’hospitalité.La réalisatrice Lucile Costa, dite Minouche, est née en 1918 à Bastia. Des années 40 aux années 80, ellepratique, avec talent et passion, le métier <strong>de</strong> scripte : l’imposante filmographie <strong>de</strong> Lucile Costa témoigne <strong>de</strong>l’estime que lui portaient les plus grands du cinéma français.Attirée par la réalisation, elle écrit et tourne quelques courts-métrages <strong>de</strong> fiction. L’Enfant et le lamantin est un contetendre où la pureté <strong>de</strong> l’enfance et les qualités <strong>de</strong> cœur <strong>de</strong>s hommes et femmes simples n’ont d’égal que l’amour duregard <strong>de</strong> Lucile Costa sur son île.Lieux <strong>de</strong> tournageAjaccio • Alta Rocca • Bastia • région <strong>de</strong> Cargèse • PianaEN PASSANT... PAR LA CORSE1969. Couleur. Documentaire8 minRéalisation.........................Henri Antoine, Francette Marquis,.....................................................................Arthur RaimondoChanteurs et instrumentalistes.................................A Cirnea,...................................................................le chant du Mon<strong>de</strong>Commentaire et adaptation musicale ...................Felix QuiliciCarte postale visuelle et sonore postée <strong>de</strong>puis l'île vers le continent, En passant…par la <strong>Corse</strong>, brosse unportrait intemporel dʼune <strong>Corse</strong> <strong>de</strong> beauté, dʼhistoire et <strong>de</strong> traditions.Lieux <strong>de</strong> tournageBonifacio • CorteCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>13


FIÈVRES1941. Noir et blanc. Fiction dramatique1h36Réalisation ...................................................................Jean DelannoyDistribution.....................................................................Films MinervaScénario .........................................................................Charles MéréImages ............................................................................Paul CotteretMusique originale..........................................................Henri GoublierChansons <strong>de</strong> ..........Roger Lucchesi , Henri Bourtayre et Jean FelineInterprétation .....................................Tino Rossi, Ma<strong>de</strong>leine Sologne,.............................................................................Jacqueline Delubac,...................................................Ginette Leclerc et Jacques LouvignyJean Delannoy, artisan cinéaste majeur rencontre, dans les pério<strong>de</strong>s difficiles <strong>de</strong> l’occupation, Tino Rossi, alorscompagnon <strong>de</strong> Mireille Balin, sur le tournage <strong>de</strong> Macao. Le charme latin <strong>de</strong> l’acteur ténor et sa puissance mélodramatiqueséduisent ce réalisateur très classique. Ce sera Fièvres, tourné vers Royan, alors en zone libre.Outre Tino Rossi, sa voix troublante mais également son jeu d’acteur ici très maitrisé, la distribution nous offre lapure Ma<strong>de</strong>leine Sologne, les ensorcelantes Jacqueline Delubac et Ginette Leclerc, le cocasse et très juste JacquesLouvigny. La rigueur <strong>de</strong> la réalisation, où chaque acteur prend son « solo » avec brio dans une constructionimpeccable est heureusement assouplie pour mettre en valeur les douces mélodies <strong>de</strong> Maria ou la gaité <strong>de</strong> laRitournelle.Le film débute sur l’Ave Maria <strong>de</strong> Schubert, par la voix <strong>de</strong> Tino Rossi, Maria sera le plus beau <strong>de</strong>s rêves d’amour duhéros. Car hors la statue virginale qui <strong>de</strong>viendra le témoin <strong>de</strong> sa sérénité monacale, point <strong>de</strong> salut : la femme estperfi<strong>de</strong>, trompeuse, menteuse et dangereuse tout à la fois. Le contraste entre cette démonstration rigoriste dupropos et les émois du plus grand « latin lover » fait toute la chaleur et la lumière <strong>de</strong> ces Fièvres. Le film connut unsuccès mondial. La réputation du scénariste, Charles Méré, en fut affirmée.LA FILLE DU CORSE1907. Muet. Noir et blanc teinté. Drame6 minProduction ......................................................................................Pathé FrèresCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>Les thèmes <strong>de</strong> la vengeance, et <strong>de</strong> l’honneur sont, à l’aube du XX ème siècle, lesfavoris <strong>de</strong> l’industrie cinématographique naissante. Ce court film La Fille du<strong>Corse</strong> ne déroge pas, quoiqu’il soit pris quelques libertés d’interprétation duthème. Ainsi le Mateo Falcone <strong>de</strong> Mérimée courtise une femme mariée Magda.Justice faite par le mari trompé, ce sera la fillette qui couvrira la fuite dumeurtrier et défendra son père contre la police.Cette curiosité cinématographique, <strong>de</strong> par son âge, s’étire en huit petits tableauxprogressivement dramatiques, tels que la <strong>Corse</strong> les inspirait aux cinéastes. Unsiècle après leurs sorties à Paris et à Lyon, accompagnées par la chansonAmour et haine, ces six minutes expriment parfaitement l’imaginaire qui était attaché à la <strong>Corse</strong>. L’autre intérêt <strong>de</strong> cetterareté est la restauration scrupuleuse <strong>de</strong> la copie.Lieux <strong>de</strong> tournageen studio14


FORZA BASTIA 78, ou l’Île en fête1978. Couleur. Documentaire reportage26 minAvril 1978 : finale <strong>de</strong> la coupe d’Europe <strong>de</strong> football. La rencontre prévue austa<strong>de</strong> <strong>de</strong> Furiani opposera le soir les joueurs du SECB à ceux d’Eindhoven.Bastia et la <strong>Corse</strong> entière sont en effervescence : la victoire est à portée <strong>de</strong>main. Un seul et même élan anime les préparatifs <strong>de</strong> cette fête populaire, quesuivent trois cameramen. Bastia se pare <strong>de</strong> blanc et bleu, drapeaux, bannièreset ban<strong>de</strong>roles emplissent les rues. Les supporters s’apprêtent, la ville frémit auxsons <strong>de</strong>s crécelles, <strong>de</strong>s klaxons et <strong>de</strong> l’hymne du club.La caméra traque avec humour l’imagination débridée <strong>de</strong> cette liesse.L’enthousiasme se diluera sous la pluie qui douchera le rêve, ce sera match nulet la défaite <strong>de</strong> Bastia. Jacques Tati range ses bobines <strong>de</strong> rushes. La version proposée <strong>de</strong> ce documentaire réalisépar Sophie Tatischeff est un montage <strong>de</strong>s images tournées par son père, plus <strong>de</strong> vingt ans après, au terme <strong>de</strong>rencontres amicales avec La <strong>Corse</strong> et le Cinéma. Un financement CTC et France 3 <strong>Corse</strong> l’a rendu possible.I Muvrini prête le chant U antra mattina qui balaie avec émotion les gradins vi<strong>de</strong>s comme le vent du matin, MichelLandi croque une affiche pleine d’humour : le contraste saisissant <strong>de</strong> ce Forza Bastia 78, Tati père et fille.Lieux <strong>de</strong> tournageBastia • FurianiRéalisation ......................................................Jacques Tati et Sophie TatischeffImage ...................................................Yves Agostini, Henri Clairon, Alain PilletMusique .................................................................................................I MuvriniL’ÎLE D’AMOUR1943. Noir et blanc. Fiction dramatique1h36Réalisation ................................................................................Maurice CamScénario .......................................... d’après le roman <strong>de</strong> Saint Sorny, BicchiDialogues........................................................... Henri Jeanson (non crédité)Adaptation......................................... Charles Exbrayat et Stéphane PizzellaMusique ...........................................partition symphonique <strong>de</strong> Henri Tomasi,.......chansons <strong>de</strong> Roger Lucchesi et Louis Gasté, Orchestre <strong>de</strong> Jo BouilllonProduction....................................................Cyrnos Film / Hercule MucchielliInterprétation .........................Tino Rossi, Josseline Gaël, Edouard Delmont,........................Louvigny, Charpin, Lilia Vetti, Michel Vitold, Raphael PatorniUn promoteur immobilier et son architecte nourrissent le projet <strong>de</strong> transformer un village corse en station balnéaire,l’indignation <strong>de</strong>s habitants face à la spoliation <strong>de</strong> leur terre est véhémente, l’escapa<strong>de</strong> amoureuse entre Bicchi (TinoRossi) et la nièce du promoteur (Josseline Gaël) se complique d’une ven<strong>de</strong>tta à l’issue fatale. Délicieusementanachronique, ce film militant pour l’environnement et contre la tyrannie du tourisme est piqueté <strong>de</strong> tous les clichés<strong>de</strong> l’époque, le bandit d’honneur, la pêche à la dynamite, l’honneur bafoué <strong>de</strong> la femme, le légendaire farnienteinsulaire, le maquis impénétrable et même l’ochju.« Peut-être le meilleur film <strong>de</strong> Tino Rossi » selon Jean Tulard, et pourtant on ne peut réduire L’île d’amour auxaccords enjoués du « Joyeux Bandit » ou ceux, poignants, du lamentu : l’écriture musicale spirituelle <strong>de</strong> RogerLucchesi et le charme envoutant <strong>de</strong> Tino Rossi complètent à merveille l’humour ravageur <strong>de</strong>s dialogues <strong>de</strong> Jeanson(on lui doit déjà, à l’époque, ceux d’ Hôtel du Nord), « je ne m’emporte pas, je raisonne », dans ce pèle-mêleréjouissant. Irrésistible film d’amour, cet amour que chante Bicchi à la blon<strong>de</strong> Xenia. Mais aussi pour cette <strong>Corse</strong> qui« n’est pas à vendre à l’encan », l’amour tant du producteur, Hercule Mucchielli, que du réalisateur Maurice Cam(ugli)et bien sûr <strong>de</strong> Tino Rossi est éperdu, mais loin d’être aveugle. Deux chansons en langue corse (non sous-titrée) nousfont oublier que, occupation oblige, les extérieurs du film n’ont pu être tournés dans l’île, cette « terre où la passionberce les sentiments ».Lieux <strong>de</strong> tournageParis • NiceCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>15


L’ÎLE ENCHANTÉE1926. Noir et blanc. Muet. Fiction dramatique1h44Réalisation et scénario ........................................................Henry RousselImages ..............................................................Paul Portier, Maurice VelleProduction .............................................................................Lutèce FilmsInterprétation ...................................Jacqueline Forzane, Gaston Jacquet,..............................................Rolla Norman, Renée Héribel, Suzy PiersonNe serait-ce le format, muet, noir et blanc, avec ces dialoguesqui s’affichent en panneaux, cette Île enchantéeest un film mo<strong>de</strong>rne. Tellement contemporain pour lesthèmes qui y sont développés : l’amour et la fidélité <strong>de</strong>s<strong>Corse</strong>s pour leur terre et leurs traditions, la défiance àl’égard <strong>de</strong> l’industrie (nous sommes en 1926, il s’agitalors d’industrie lour<strong>de</strong>, pour « libérer l’homme en luiépargnant un dur labeur »), défiance nourrie par lecynisme et le mépris <strong>de</strong>s bâtisseurs-<strong>de</strong>structeurs, « latyrannie <strong>de</strong> l’or », l’o<strong>de</strong> poétique au paysage et à lanature, à sa lumière et à ses ombres, l’exaltation <strong>de</strong>svaleurs et <strong>de</strong> la noblesse <strong>de</strong>s sentiments.Les conditions climatiques idéales <strong>de</strong> l’automne 1926 en<strong>Corse</strong>, dans la région d’Evisa et <strong>de</strong> Piana offrent àHenry Roussel le plateau rêvé pour un tournage quis’effectuera sans relâche et dans d’excellentes conditions.Le savoir-faire <strong>de</strong>s opérateurs, le sens artistiquedu réalisateur et le jeu <strong>de</strong>s acteurs contribuent à uneœuvre intacte. Henry Roussel nous livre tout aussiintensément la violence du progrès ou sa poésie, laforce <strong>de</strong> la tradition, la souveraineté <strong>de</strong> la nature etl’éther <strong>de</strong> l’île, là est l’enchantement <strong>de</strong> L’Île enchantée.Une restauration a été effectuée par les Archives du filmdu Centre National du Cinéma, restituant la qualité <strong>de</strong>ce document <strong>de</strong> près d’un siècle.La musique originale a été composée et dirigée parDidier Benetti dans le cadre du Festival Sorru in Musicaprésidé par Bertrand Cervera.Autres interprètes :Stéphane Hénoch - violonIngrid Lormand - altoRaphaël Perraud - violoncellePhilippe Noharet - contrebasseStéphane Petitjean - pianoPhilippe Hanon - bassonPatrick Messina - clarinetteEmmanuel Padieu - corMusique enregistrée en live par l’équipe technique <strong>de</strong> laCinémathèque au cours du Ciné-Concert du 17 juillet2010 à Vico.Lieux <strong>de</strong> tournagePiana • région d’EvisaL’IMPETRATA1990. Couleur. Fiction11 minLangue corse non sous-titréeRéalisation et scénario ..............................................Dominique TiberiSon et mixage ............................................................Antoine BonfantiInterprétation....Jean-Baptiste Chiaroni, Jo Fondacci, Danièle MaoudjProduction.......................................Stella Production et Sinemassoci,.........................................................soutien <strong>de</strong> l’Assemblée <strong>de</strong> <strong>Corse</strong>Cinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>Dans les années soixante-dix émerge un cinéma corse partie prenante d’une culture vivante. Cette expressioncinématographique <strong>de</strong> la société corse est le fruit <strong>de</strong> multiples productions, réalisations, en différents formats,distribuées par le biais <strong>de</strong> diverses associations <strong>de</strong> cinéma amateur au fil <strong>de</strong>s mouvements culturels. Il faudraattendre 1981 pour voir cette créativité i<strong>de</strong>ntitaire se structurer au sein <strong>de</strong> Sinemassoci.Dominique Tiberi, réalisatrice <strong>de</strong> L’Impetrata en fut l’une <strong>de</strong>s éclaireuses. Sa filmographie, jusqu’à aujourd’hui, épouseles interrogations, les doutes et les espoirs <strong>de</strong> notre société. Cette courte fiction au rythme très théâtral, le temps d’unejournée, a les accents d’une chronique du désespoir. Le héros a-t-il un autre choix, quand les portes se fermentautour <strong>de</strong> lui, que l’horizon se rétrécit, que son libre arbitre est contesté par ceux « qui ont choisi » ?Lieux <strong>de</strong> tournageLentu16


LA LOI DU SURVIVANT1967. Couleur. Film d’aventures1h40Réalisation ......................................................................................José GiovanniScénario et dialogues .......José Giovanni (d’après son roman “Les Aventuriers”)Images ........................................................................................Georges BarskyIngénieur du son..........................................................................Antoine BonfantiMontage...................................................................................Anne-Marie CottretMusique originale..................................................................François <strong>de</strong> RoubaixProduction ........................................................................................Vera BelmontInterprétation .............................................Michel Constantin, Alexandra Stewart,.................................................................................Jean Franval, Edwine Moatti,.....................................................................................Roger Blin, Albert DagnanDu roman, Les Aventuriers écrit cinq années plus tôt, La Loi du survivant est l’adaptation, par son auteur, la plusfidèle. Fidèle à la région, la <strong>Corse</strong>, où sont campées les aventures <strong>de</strong> Manu, <strong>de</strong>venu Stan, fidèle au personnaged’Hélène, victime d’une ban<strong>de</strong>, fidèle au déroulement <strong>de</strong> l’action littéraire. En confiant l’amitié Manu-Rolland auscénario <strong>de</strong> Robert Enrico, José Giovanni a pu empreindre ce qui a été son premier film en tant que réalisateur d’unegravité que les paysages <strong>de</strong> <strong>Corse</strong> subliment. Le tournage en automne, entre pluies et vent, migrant <strong>de</strong> village envillage, <strong>de</strong> Porto à Girolata, comme ses héros traqués, est un souvenir fort dans l’ouvrage <strong>de</strong> mémoires <strong>de</strong> JoséGiovanni. Pourtant, ce sera le seul et unique film que Giovanni tournera en <strong>Corse</strong>.La Loi du survivant augure d’une création <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> trente ans, celle d’un auteur <strong>de</strong> série noire, <strong>de</strong> polar, peintre dumilieu et <strong>de</strong>s truands, où la <strong>Corse</strong> et les <strong>Corse</strong>s sont en filigranes, et qui peu à peu distillera un regard perçant surtoute la société.Lieux <strong>de</strong> tournageAjaccio • Corte • Girolata • PortoMALAVIA1986. Couleur. Fiction33 minLangue corse sous titréeRéalisation et scénario ............................................................Dominique TiberiIngénieur du son.......................................................................Antoine BonfantiProduction .....................................................................................SinemassociInterprétation ..............................................Catalina Albertini, Danielle Maoudj,..............................................................................Anna Simonpoli, Toni LucianiSi Dominique Tiberi voit dans l’activité cinématographique <strong>de</strong>s années 70/80 « le besoin <strong>de</strong> réparer une culture envoie <strong>de</strong> disparition, vivante et pas seulement comme faisant partie du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’enfance », elle-même investit legenre en libératrice <strong>de</strong>s drames intimes enfouis, avec l’obsession <strong>de</strong> l’entomologiste.Chaque plan <strong>de</strong> cette Malavia est fouillé, étiré jusqu’à l’extrême, comme pour mieux extirper toute la noirceur <strong>de</strong>spersonnages, également prisonniers <strong>de</strong> leur contexte et victimes d’un <strong>de</strong>stin implacable. La violence du propos n’esttempérée d’aucune concession, le romantisme n’a pas sa place dans l’œuvre intransigeante <strong>de</strong> Dominique Tiberi.Lieux <strong>de</strong> tournageVentiseriCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>17


MANINA LA FILLE SANS VOILE1952. Noir et blanc. Fiction d’aventures1h26Réalisation ..........................................................................Willy RozierImages ...................................................Michel Rocca, Charles MontelProduction............................................................................Sport FilmsChansons interprétées par .....................Clau<strong>de</strong> Robin, Irène Hilda et.........................................................................................Maria VincentInterprétation .....Brigitte Bardot, Jean-François Calvé, Howard VernonUn étudiant parisien, Gérard, apprend en cours que les fonds sous-marins <strong>de</strong>s îles Lavezzi, un lieu où il avait passé<strong>de</strong>s vacances et découvert une amphore, abriteraient une épave phénicienne et son trésor inestimable. Avec sonassocié Eric rencontré à Tanger, il revient à sa recherche. Sur Lavezzu, Manina, la fille du gardien <strong>de</strong> phare, agrandi… Les ressorts du film d’aventures, - une femme, une île, le trésor englouti, le découvreur naïf et le vilassocié, l’organisation <strong>de</strong> l’équipée et ses épiso<strong>de</strong>s burlesques - sembleraient banals, si Manina n’était pas BrigitteBardot et l’ île celle <strong>de</strong> Lavezzu, au large <strong>de</strong> Bonifacio.Le sportif Willy Rozier et l’ingénieux opérateur Michel Rocca (voir Vestiges sous-marins) partagent une passioncommune pour la nature, la mer et les voyages et pour le Bonifacien, les images sous-marines. Ils feront ensemblevingt et un films. Gambadant sur les blocs granitiques <strong>de</strong> Lavezzu, fendant l’eau <strong>de</strong> plongeons impeccables,caressée par le soleil et le vent, l’adolescente plastique <strong>de</strong> B.B. irradie l’îlot désert, ses eaux claires et sa végétationrase, et les sépultures <strong>de</strong>s marins <strong>de</strong> la Sémillante d’une lumière onirique. Rêve d’amour que les images sousmarines,véritablement documentaires, - les plongeurs sont suivis avec maestria par Rocca et sa caméra Cameflexmontée par Rebikoff - prolongent en rêve <strong>de</strong> trésor dans le clair-obscur <strong>de</strong>s dédales rocheux, refuges <strong>de</strong>s mérous.Très « kitch », très « politiquement » incorrect pour l’image <strong>de</strong> la femme <strong>Corse</strong> à l’époque, Manina, fille sans voileest une friandise à déguster au premier <strong>de</strong>gré, celui <strong>de</strong> la gourmandise.Lieux <strong>de</strong> tournageBonifacio • LavezziMON PÈRE2001. Couleur. Fiction1h50Réalisation .............................................................................José GiovanniScénario et dialogues ...........................................................José Giovanni,......................................................en collaboration avec Bertrand Tavernier............................................................(d’après le roman <strong>de</strong> José Giovanni,..............................................Il avait dans le cœur <strong>de</strong>s jardins introuvables)Musique originale..........................................................................SurghjentiInterprétation..............................................Bruno Cremer, Vincent Lecoeur,.........................................................Rufus, François Perrot, Michèle Go<strong>de</strong>tCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>C’est avec ce <strong>de</strong>rnier film <strong>de</strong> José Giovanni que s’éclaire la personnalité <strong>de</strong> son auteur. Né en 1923 à Paris <strong>de</strong>parents corses, dont les fortunes et infortunes rythmeront son enfance, le jeune José s’engage dans la guerre, larésistance dans le Mouvement Jeunesse et Montagne à Chamonix, et dans l’action armée. Condamné à mort en1948, gracié in extremis, il nourrira en prison une expression plurielle dont le Trou, un roman d’évasion, sera lepremier jalon. En 1956, il est libre. Les meilleurs réalisateurs puiseront dans ses romans. A l’occasion <strong>de</strong> cesrencontres cinématographiques, José Giovanni plonge dans le 7 ème art avec un talent et un succès jamais démentis,sans jamais abandonner l’écriture <strong>de</strong> ses débuts.La <strong>Corse</strong> et le Cinéma l’ont lié indéfectiblement à Casa di Lume, la Cinémathèque itinérante le remet sur les routes<strong>de</strong> <strong>Corse</strong>, juste retour <strong>de</strong>s choses.Lieux <strong>de</strong> tournageParis18


NOUS DEUX1992. Couleur. Fiction1h30Réalisation .................................................................Henri GrazianiScénario .....................................Arlette Langman et Henri GrazianiImages ......................................................................Patrick BlossierIngénieur du son .....................................................Antoine BonfantiMontage ........................................................Denise <strong>de</strong> CasabiancaMusique .....................................................................Michel RaffaelliInterprétation ...........................Philippe Noiret, Monique Chaumette,.................Serge Merlin, Guy Cimino, Patrick Fierry, Pierre Massimi« Nous Deux, c’est mon père et ma mère, c’est leur histoire d’amour. J’ai écrit Nous Deux il y a vingt-cinq ans.Personne n’en voulait. … » confiait Henri Graziani en 1991, alors que la pellicule tournait. Le producteur, Clau<strong>de</strong> Berri,avait donné l’impulsion.Pour cette fiction qui n’en est pas une, le troisième personnage et non <strong>de</strong>s moindres est la <strong>Corse</strong>, la <strong>Corse</strong> oùrentrent Toussaint et Ma<strong>de</strong>leine, à l’heure <strong>de</strong> la retraite, la <strong>Corse</strong> qui n’est naturellement pas celle <strong>de</strong> leurs souvenirsou <strong>de</strong> leurs rêves, la <strong>Corse</strong> qui change, terre <strong>de</strong> vacances à la gran<strong>de</strong> joie <strong>de</strong> Martin, leur fils.Ce retour au pays décline les saisons, l’été <strong>de</strong>s éblouissements amoureux <strong>de</strong> la jeunesse sur les plages <strong>de</strong> l’île,l’hiver <strong>de</strong> la solitu<strong>de</strong> au village, tissée <strong>de</strong>s mille petits gestes <strong>de</strong> l’amour et <strong>de</strong>s échanges à <strong>de</strong>mi mots, mais aussil’automne <strong>de</strong> la vie, infimes renoncements et nostalgie sans amertume.Vingt ans après Poil <strong>de</strong> Carotte, alors que leur amitié n’a jamais failli, Henri Graziani se tourne vers Philippe Noiretet Monique Chaumette pour interpréter les <strong>de</strong>ux passeurs <strong>de</strong> mémoire et d’amour que sont Toussaint et Ma<strong>de</strong>leine.LE RENOUVEAU AGRICOLE DE LA PLAINE ORIENTALECORSE À L’HEURE DE L’EUROPE1969. Couleur. Documentaire38 minRéalisation et scénario ..............................................Paul André CarlottiCommentaire..................................................................J.Viel (Somivac)Musique ................................................................................Félix QuiliciProduction ...............................................................................SOMIVACComme les films du Parc Régional (La <strong>Corse</strong> Sauvage), ce Renouveau agricole <strong>de</strong> la plaine orientale corse témoignedu rôle déterminant qu’a joué le cinéma pour défendre <strong>de</strong>s institutions régionales, en souligner la nécessité ou enexpliquer l’action. Il est à noter que dans les <strong>de</strong>ux cas, ce sont <strong>de</strong>s cinéastes amateurs totalement habités par leursujet, qui est aussi leur profession, qui sont à l’origine <strong>de</strong> ces films. Précieux documents aujourd’hui.En 1957 est créée la Société pour la Mise en Valeur <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>, société d’économie mixte agissant comme sociétéd’aménagement régional. Paul André Carlotti, chef <strong>de</strong> service, filme en amateur les grands chantiers <strong>de</strong> cette miseen valeur, et convainc l’entreprise <strong>de</strong> réunir ces images sous la forme d’un documentaire. Le creusement <strong>de</strong>s barrageset <strong>de</strong>s retenues d’eau, l’édification <strong>de</strong>s digues et le percement <strong>de</strong>s kilomètres <strong>de</strong> conduites d’irrigation nous offrentaujourd’hui <strong>de</strong>s images d’ingénierie remarquables. L’organisation et la mise en œuvre <strong>de</strong> ces très grands chantierssont relatées avec enthousiasme et sincérité.Monté à la maison sans matériel adéquat, sonorisé avec <strong>de</strong>s amis, commenté simplement, Le Renouveau agricole<strong>de</strong> la plaine orientale corse à l’heure <strong>de</strong> l’Europe est un passionnant témoignage.Lieux <strong>de</strong> tournagePlaine orientaleCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>19


RETOUR EN CORSE1952. Noir et blanc. Documentaire20 minRéalisation ................................................................................Armand ChartierProduction .......................................Paul <strong>de</strong> Roubaix, Ministère <strong>de</strong> l’AgricultureMusique .........................................................Daniel White, voix <strong>de</strong> Tony RoccaRetour en <strong>Corse</strong> adopte le point <strong>de</strong> vue dʼun homme <strong>de</strong> retour sur sa terredʼorigine posant le pied sur les quais dʼAjaccio. On perçoit en même temps quelui, les o<strong>de</strong>urs, les sons, les souvenirs, lʼenvahir au fil <strong>de</strong> ces retrouvailles.Un air <strong>de</strong> Tony Rocca lʼaccompagne alors quʼil déambule dans les ruesajacciennes : le marché, les jolies filles… Puis on quitte avec lui la vie urbaine pour <strong>de</strong>s paysages plus lointains, lesmontagnes <strong>de</strong> lʼAlta Rocca en compagnie <strong>de</strong>s bergers, le bord <strong>de</strong> mer, etc.Pourtant, malgré la poésie <strong>de</strong>s images et <strong>de</strong>s propos du narrateur admirant chaque ruelle, contour et relief,constatant sans cesse que « rien nʼa changé », Retour en <strong>Corse</strong> se révèle beaucoup plus grave et profond que cejoyeux retour.Son discours est alors sans concessions et dʼune sévérité exemplaire, nous posant la question : « Pourquoi la <strong>Corse</strong>ne retient-elle pas ses enfants ? ». Les terres et les maisons abandonnées témoignent <strong>de</strong> lʼexil dʼune jeunesseprometteuse. Les images qui se succè<strong>de</strong>nt alors donnent un éclairage historique aux diverses politiques entreprises<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années afin <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s solutions à cet état <strong>de</strong> fait.Lieux <strong>de</strong> tournageAjaccio • Aullène • région <strong>de</strong> SartèneROMANETTI, ou le Roi du maquis1924. Muet. Noir et blanc teinté. Documentaire fiction50 minRéalisation...................................................................................................Gennaro DiniProduction..........................................................................................Films Gennaro DiniInterprétation ..................Nina Orlove, Georges Gautier,René Poyen, Fleur Deschamps.......................................................................................................et Nonce Romanetti...Lorsque Gennaro Dini, intrigué par le banditisme insulaire, entreprend en 1924, <strong>de</strong>porter à l’écran la vie <strong>de</strong> Nonce Romanetti, le célèbre « Hors la Loi » tient le maquis<strong>de</strong>puis 1913. Le bandit est célèbre, héros auréolé d’une légen<strong>de</strong> qu’il peaufine au gré <strong>de</strong>ses apparitions <strong>de</strong> grand seigneur du maquis, craint et admiré. Des personnagesnotoires se piquent <strong>de</strong> cette relation sulfureuse, ce dont Romanetti tire fierté. Aussi se prête il volontiers à lacollaboration avec le réalisateur et son équipe.Cinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>Au travers d’anecdotes soigneusement sélectionnées, et à la tournure certainement suggérée par le héros lui-même,Gennaro Dini s’attache à souligner, malgré la clan<strong>de</strong>stinité, les qualités humaines et le savoir-vivre du personnage.Pour surprenante qu’elle puisse paraître à l’époque - filmer un bandit recherché dans son environnement -, cetteopération <strong>de</strong> communication à la façon <strong>de</strong>s années 20 n’atteindra pas son terme : Romanetti fut abattu en 1926 et lefilm sortit discrètement la même année, dans un bruissement <strong>de</strong> polémiques. Si l’intention documentariste <strong>de</strong>Gennaro Dini, <strong>de</strong>stinée à rompre avec la caricature en vigueur, s’est effacée au profit d’un aspect romanesque, le filmreste un témoignage sur la place du bandit d’honneur tant dans l’inconscient collectif insulaire que dans le regard ducinéma. La copie <strong>de</strong> Romanetti ou Le Roi du Maquis a été entièrement restaurée, offrant ainsi une qualité <strong>de</strong> projectionquasiment i<strong>de</strong>ntique à celle <strong>de</strong> la sortie du film.Selon le groupe musical Caramusa, ce film est une œuvre particulière , intéressante au niveau patrimonial commephilosophique car porteuse <strong>de</strong> symboliques qui nous interpellent encore dans la société insulaire d’aujourd’hui...Caramusa privilégie ici l’instrumentarium ancien (cetera, pirula, pifana, cialamedda) afin <strong>de</strong> mieux retranscrirel’ambiance agropastorale dans laquelle se déroule l’action. Outre la création <strong>de</strong> quelques thèmes mélodiquestraditionnels et originaux, c’est surtout la réécriture harmonique du Lamentu di Romanetti qui permet alors <strong>de</strong> moduler,en déclinaisons instrumentales et chantées, les émotions propres aux divers personnages et à leur rôle.Lieux <strong>de</strong> tournageAlata • Ajaccio • Calcatoggio • golfe <strong>de</strong> Lava •20


SOLEIL DE NOVEMBRE1990. Couleur13 minRéalisation et scénario ................................................Dominique TiberiImages ............................................Michel Tomasi, Jean Restom NacerMusique .......................................................................Antoine BonfantiMixage son .....................................................................Patrick HoudotMontage ..................................................................................................................Stella Productions et SinemassociProduction .............................................................................................................................................Patrick HoudotInterprétation .......................................................................................................Saveria Ceccaldi, Ernest Centofanti,.........................................................................................................................................Paul Orsoni, Danielle MaoudjD’une rive à l’autre, d’une langue à l’autre, la distance entre les êtres se creuse inexorablement dans ce courtmétrage très pudique <strong>de</strong> Dominique Tiberi. Lui est à Marseille, il fait carrière dans la banque, il parle français et reniela <strong>Corse</strong>, « je ne dis plus que je suis corse » Pourtant il l’aime sa <strong>Corse</strong> à lui, elle, sa mère qui parle corse, quiretrouve les gestes vrais sur le bateau tandis que Marseille s’éloigne. Un bras <strong>de</strong> mer les séparera, le quai du retourn’est plus celui du départ, c’est celui <strong>de</strong> la vie qui s’éloigne. Par petites touches et au soleil <strong>de</strong> novembre.Prix du court métrage au 6 ème Festivale di U Filmu di e culture mediterranie <strong>de</strong> Bastia 1990Lieux <strong>de</strong> tournageBastia • MarseilleSTONDE1985. Couleur. Documentaire45 minRéalisation ...................................................................Noëlle VincensiniSon.................................................................................Jacques PibarotMontage .....................................................................Andrée DavanturePrès <strong>de</strong> dix ans après Da fassi una spulendata et Da la piaghja a lamuntagna, Noëlle Vincensini, termine une trilogie emblématique duriacquistu. Ces « Ston<strong>de</strong> » avec « ceux <strong>de</strong> Lettu Maio » égrènent leséchos <strong>de</strong>s fêtes d’avant, quand elles duraient quatre jours, les mazurkas et les polkas qu’on dansait à l’aire à blé,l’intimité avec la nature, avec la vie, avec la mort, tous ces instants où l’on se raconte les instants d’avant.« Un instant pour la vie, un instant pour la mort », chantonne la fillette en lançant son ballon sur le mur <strong>de</strong>ssouvenirs <strong>de</strong> cette petite communauté rurale, tandis que la veuve caresse le chevalet <strong>de</strong> la tombe <strong>de</strong> l’époux.La Saint-Michel réunit le village et les yeux <strong>de</strong> chacun picotent <strong>de</strong>vant les images palies d’un temps enfui, imagesd’instants. « La vie est cheval qui va » scan<strong>de</strong>nt les canzunetti.Comme dans ses <strong>de</strong>ux précé<strong>de</strong>nts documentaires, Noëlle Vincensini avec Ston<strong>de</strong> saisit la vérité sans que lanostalgie ne trouble le propos. En mettant le point final à la peinture <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong> qui lui est chère, la réalisatrice passele témoin plutôt qu’elle ne témoigne, avec respect et déférence pour tous ceux qu’elle a porté à l’écran. Un regardjuste sur une perte d’i<strong>de</strong>ntité toujours aussi actuelle.Lieux <strong>de</strong> tournageLettu MaioCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>21


LE TEMPS D’APPRENDRE À VIVRE1962. Noir et blanc. Fiction15 minRéalisation et scénario ...........................................................Henri GrazianiImages ......................................................................................André VillardProduction..................................................Fred Tavano et La Gran<strong>de</strong> OurseInterprétation ......................Roger Langman, Michèle Meritz et Clau<strong>de</strong> BerriEn <strong>de</strong>ux films en tant que réalisateur, Henri Graziani, « a appris à filmer ». Pour paraphraser le titre <strong>de</strong> cette courtefiction, formidable construction littéraire dans son écriture, scène théâtrale hérissée d’arbres qui supportent les <strong>de</strong>uxhommes et la femme. Trois comédiens, trois acteurs d’une Histoire avec un grand H qui ne fait pas <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>au :« - maintenant je saurais ; - maintenant c’est trop tard ».La présence d’un jeune Clau<strong>de</strong> Berri en ouvrier tourneur résistant place ce film dans une époque précise, mais lesravages <strong>de</strong> la peur et <strong>de</strong> la lâcheté se conjuguent à tous les temps.1953. Noir et blanc. Documentaire26 minRéalisation........................................................................Willy RozierImage.............................................................................Michel RoccaProduction .......................................................................Sports FilmsOpérateur, réalisateur et producteur, Michel Rocca était né en 1911à Bonifacio. Une semblable passion pour la nature <strong>de</strong> son île nataleet pour le cinéma a entraîné ce grand professionnel <strong>de</strong> l’image,inventeur et ingénieux, sollicité par Hollywood, vers les fonds marins.Un champion olympique <strong>de</strong> natation et cinéaste <strong>de</strong> renom, WillyRozier, répond à l’invite. Vestiges sous-marins ouvre la mer et sestrésors au public. L’adaptation ingénieuse d’une caméra, l’Aquaflex permet la performance ; <strong>de</strong> nombreuxdocumentaristes, dont Cousteau, s’inscriront dans le sillage.Outre les tombants <strong>de</strong> Scandola et le dédale <strong>de</strong> blocs <strong>de</strong> Lavezzi, foisonnant <strong>de</strong> poissons, outre le témoignage surles <strong>de</strong>rniers pieds lourds et les premiers coups <strong>de</strong> palme d’une activité <strong>de</strong>venue très technologique,Vestiges sous-marins nous donne à voir un littoral corse vivant avec la mer. A l’orée <strong>de</strong> vignes et <strong>de</strong> terrescultivées, villes et villages enserrent leur port où pêche à la langouste et navigation <strong>de</strong> commerce se côtoient. Cettevision <strong>de</strong>s sites littoraux majeurs <strong>de</strong> l’île, voici un <strong>de</strong>mi siècle, mérite toute notre attention.Lieux <strong>de</strong> tournageBastia • Bonifacio • Lavezzi • ScandolaVESTIGES SOUS-MARINSLA VOIE ROYALE1992. Couleur. Fiction13 minCinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>Réalisation .............................................................Dumè MaestratiImage .......................................................................Dumè GambiniMusique ..........................................................................CaramusaProduction ..................................Assemblée <strong>de</strong> <strong>Corse</strong>. RN 7 Prod,...........................................................Sinemassoci et DRAC <strong>Corse</strong>Dans cette brève chronique <strong>de</strong> la violence ordinaire, Dumè Maestrati nous heurte aux démons du racisme et <strong>de</strong> laxénophobie. La mixité s’imposera au personnage central dans un rêve, « es-tu plus <strong>Corse</strong> que moi peut-être ? »,la ré<strong>de</strong>mption et la renaissance auront le sourire solaire <strong>de</strong> Patrizia Poli.Echappe t-on à ses démons ? Cette interrogation persiste en filigrane dans nombre <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong> cet auteur :ce besoin profond <strong>de</strong> comprendre, et non une coquetterie militante, sous-tendra les créations du riacquistu.Les années n’ont pas encore apporté la réponse.22


RemerciementsNous tenons à remercier chaleureusement l’ensemble <strong>de</strong>s communes et <strong>de</strong>s associations qui nous ontsollicité et accueilli tout au long <strong>de</strong> l’année 2010, et ont permis par leur enthousiasme <strong>de</strong> donner un élanformidable à la Cinémathèque itinérante. Nos remerciements s’adressent aussi à toutes les personnes etinstitutions qui ont permis la diffusion <strong>de</strong>s films <strong>de</strong> ce catalogue :• La Collectivité Territoriale <strong>de</strong> <strong>Corse</strong>• Le Centre National <strong>de</strong> la Cinématographie• Les Archives Françaises du Film• Le Parc Régional <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>• Les Films René Chateau• Les Films du Soleil• Renn Productions• Cathy Rozier et Sports Films• Alain Sar<strong>de</strong>• Sinemassoci• La Société Nouvelle <strong>de</strong> Cinématographie• Stephan Films• Studio Canal• Fred Tavano• Le groupe Caramusa• Bertrand Cervera et le Festival Sorru in Musica• Philippe Méré... et tous ceux qui nous ont apporté leur soutien dans cette entreprise.La Cinémathèque <strong>de</strong> <strong>Corse</strong>Cinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>23


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LISTE DES FILMS(en gras : les nouveaux films <strong>de</strong> la sélection <strong>2011</strong>)A CACCIA. Edouard Luntz. 17 min ...............................................................................................................................................3ÂME DE LA CORSE (L’). Henri Caurier. 17 min ............................................................................................................................3AMOUR ET VENDETTA. René Norbert (Raoul Ottavi). 55 min.........................................................................................................4ANATOLE. Henri Graziani. 15 min................................................................................................................................................4AVA BASTA ! Marie-Jeanne Tomasi. 21 min ..................................................................................................................................5AVENTURIERS (LES). Robert Enrico. 1h47 ..................................................................................................................................5BANDIT D’HONNEUR (LE). V. Penkovsky. 27 min ........................................................................................................................6BONA SERA. Henri Graziani. 22 min ...........................................................................................................................................6BOUT DE LA ROUTE (LE). Emile Couzinet. 1h25 ........................................................................................................................7CASABIANCA. Georges Péclet. 1h24...........................................................................................................................................7CHEMIN DE TRAVERSES. André Pirié. 53 min...........................................................................................................................8COLOMBA. Emile Couzinet. 1h34 ................................................................................................................................................8COLOMBA. Ange Casta. 1h23.....................................................................................................................................................9CORSE ET SES PAYSAGES (LA). Actualités Eclair. 4 min............................................................................................................9CORSE SAUVAGE, une <strong>Corse</strong> inconnue. Olivier Lebrun et les frères Terrasse. 43 min................................................................10CORSICA NOVA : le renouveau agricole <strong>de</strong> la <strong>Corse</strong>. Paul-André Carlotti. 43 min.................................................................10DA FASSI UNA SPULENDATA. Noëlle Vincensini, Jean-François Bertrand. 40 min .........................................................................11DA LA PIAGHJA A LA MUNTAGNA. Noëlle Vincensini. 1h.........................................................................................................11DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR. Dominique Maestrati. 5 min.....................................................................................................12DOLCE VENDETTA. Marie-Jeanne Tomasi. 26 min......................................................................................................................12ENFANT ET LE LAMANTIN (L’). Lucile Costa. 20 min ................................................................................................................13EN PASSANT PAR LA CORSE. Henri Antoine, Francette Marquis, Arthur Raimondo. 8 min................................................................13FIÈVRES. Jean Delannoy. 1h36 .................................................................................................................................................14FILLE DU CORSE (LA). Production Pathé Frères. 6 min................................................................................................................14FORZA BASTIA 78 ou l’Île en fête. Jacques Tati, Sophie Tatischeff. 26 min....................................................................................15ÎLE D’AMOUR (L’). Maurice Cam. 1h36 .....................................................................................................................................15ÎLE ENCHANTÉE (L’). Henry Roussel. 1h44 ..............................................................................................................................16IMPETRATA (L’). Dominique Tiberi. 11 min ...................................................................................................................................16LOI DU SURVIVANT (LA). José Giovanni. 1h40 .........................................................................................................................17MALAVIA. Dominique Tiberi. 33 min............................................................................................................................................17MANINA LA FILLE SANS VOILE. Willy Rozier. 1h26...............................................................................................................18MON PÈRE. José Giovanni. 2001. 1h50 ......................................................................................................................................18NOUS DEUX. Henri Graziani. 1h30 ...........................................................................................................................................19Cinémathèque itinérante • <strong>Catalogue</strong> <strong>2011</strong>RENOUVEAU AGRICOLE DE LA PLAINE ORIENTALE CORSEÀ L’HEURE DE L’EUROPE (LE). Paul-André Carlotti. 38 min ......................................................................................................19RETOUR EN CORSE. Armand Chartier. 20 min..........................................................................................................................20ROMANETTI ou le Roi du Maquis. Gennaro Dini. 50 min ..........................................................................................................20SOLEIL DE NOVEMBRE. Dominique Tiberi. 13 min ...................................................................................................................21STONDE. Noëlle Vincensini. 45 min ............................................................................................................................................21TEMPS D’APPRENDRE À VIVRE (LE). Henri Graziani. 15 min .................................................................................................22VESTIGES SOUS-MARINS. Willy Rozier. 26 min ......................................................................................................................22VOIE ROYALE (LA). Dumè Maestrati. 13 min ..............................................................................................................................22

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