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Nov/Déc 2007 - Holy Cross International Justice Office

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masculine le 13 mai 1857, sousla recommandation de la SacréeCongrégation pour la propagationde la Foi (alors responsabledu développement de l’Égliseau Canada, aux États-Unis, enAfrique et en Inde) ; en 1867,pour la Congrégation des SœursMarianites de Sainte-Croix.Un esprit missionnaireSœur Kesta Occident, c.s.c.,supérieure générale des Sœursde Sainte-Croix, branche canadienneayant des religieusesmissionnaires en Asie, en Afrique,en Amérique du nord et dusud, et dans les Antilles, elle estelle-même haïtienne, résumaitainsi la personnalité de BasileMoreau: «Ce qui a fait la forcedu Père Basile Moreau, né enplein cœur de la Révolutionfrançaise, à Laigné-en-Belin, enFrance, c’est sa capacité descruter la volonté de Dieu aumilieu des malheurs de sonmonde, sa capacité de se laisseréclairer et guider par l’Esprit, sacapacité de croire que la promessedes bienfaits de Dieuc’est aussi pour l’aujourd’hui deson temps et d’accepter de collaboreravec Dieu pour préparerau monde des temps meilleursque les siens.Il s’est voulu un simple instrumententre les mains de Dieucomme Jésus lui-même est venunous l’enseigner. Et c’était là lasource féconde de l’énergiedébordante de Moreau et du feubrûlant de son zèle.La prièreCe dont nous rêvonsardemment pour nous-mêmeset pour le monde, ce pourquoinous prions, ne peut devenirréalité que si nous croyons en laforce créatrice de Dieu en nouset si nous laissons Dieu faireson travail à travers notre collaborationactive à ses desseins.C’est l’un des aspects importantsde l’héritage que Moreaunous a légué comme membresde sa famille spirituelle : croireque tout ce que nous faisonspour bâtir un monde meilleurselon les valeurs de l’Évangile,c’est l’œuvre de Dieu et quenous ne sommes que de simplesinstruments au service de sonprojet. C’est une perspective quilibère, pacifie et dynamise à lafois.L’appel personnelUn autre cadeau que le PèreMoreau nous fait c’est sa convictionprofonde que Dieu nous9


Évêques et religieux Sainte-Croix de l’Inde10appelle chacune, chacun parnotre nom et nous reconnaîtdans le don particulier qu’ilnous fait à chacun et à chacune.Cependant Dieu ne nous envoiejamais seul-e-s. Il nous envoiecomme membres d’un corpset concrètement situé-e-s dansune communauté humaine.Nous sommes des citoyens etcitoyennes, membres d’unesociété et d’une Église particulières.Ces deux insistances —notre individualité/unicité etnotre appartenance à une communautéhumaine — nous rendentresponsables d’un projetcommun qui ne saurait visernotre seul bien-être ou notreseule sainteté. Notre bien-être etnotre sainteté sont liés au bienêtreet à la sainteté du corpsentier, au bien-être et à la saintetéde notre société et de notreÉglise.Voilà pourquoi ce passagede la première lettre de saintPaul aux Corinthiens est lapièce maîtresse de la spiritualitéque le Père Moreau nous aléguée : « Tous les membres, malgréleur nombre et leur rôle différentne forment qu’un seul corps.».Et c’est cette même insistanceque nous retrouvons dans lesexhortations du Père Moreau et


de façon encore plus évidentedans sa Lettre Circulaire No. 14.Il dit clairement ceci: «L’unionest un levier puissant aveclequel on pourrait remuer, dirigeret sanctifier le monde si legénie du mal... ne s’opposaitaux merveilleux effets de cetteforce morale.»Des travaux à poursuivreEt en parlant plus spécifiquementde la Congrégation deSainte-Croix qu’il a fondée, iln’a pas cessé de rappeler quecomme pour un édifice «ce n’estpas un seul être qui le bâtit ni uneseule pierre ou une seule pièce debois mais chaque ouvri/er/ère...chaque pierre... chaque pièce debois...» Bien plus il croit qu’audelàde lui-même et desouvriers et ouvrières de la premièreheure, l’œuvre n’est pasachevée; elle demeure en genèseet qu’il revient à chaquegénération de continuer à collaborerà son édification. Danscette perspective, vous compreneztrès bien que le PèreMoreau était un homme devision qui voyait grand et loin,un homme zélé, dévoué, audacieux,totalement donné àPhoto : Nathalie DumasSœur Kesta Occident, c.s.c., au centre avec les autres supérieurs générauxet l’évêque du Mans.11


l’œuvre de Dieu, totalementengagé avec sa famille religieuse« à préparer au monde destemps meilleurs que les leurs».Voilà bien 170 ans que sonœuvre dure et se renouvelle augré des besoins de résurrectionde notre monde en mal de vie.Basile Moreau a enrichi lemonde et l’Église. Il leur adonné une famille religieuse dequelque 3000 membres, pères,frères, sœurs et associé-e-s deSainte-Croix, présents et présentesdans une vingtaine depays à travers le monde.Basile Moreau, homme defoi inébranlable en la DivineProvidence, homme qui aappris avec Dieu à surmonterles obstacles de la vie et prêt àcommencer et recommencermille fois son ouvrage, hommede communion qui ne visait passeulement la réussite mais surtoutla fécondité de son œuvre,dans la communion, pour lebien de tous, de toutes, dumonde entier! C’est cet hommeque nous célébrons aujourd’hui.Et ce n’est pas pour rien quel’Église universelle en a fait unBienheureux qu’elle proposecomme exemple, modèle et inspirationaux chrétien-ne-s d’aujourd’hui,à toute personne enquête de bonheur ici-bas etassoiffée d’éternité. N’ayons paspeur de suivre ses traces quenous soyons ou non de laCongrégation qu’il a fondée.Vénérable Basile Moreau,intercédez pour nous! Amen!(extrait d’une homélie donnéeà l’Oratoire Saint-Josephdu Mont-Royal)12


Témoins d’aujourd’huiCENTRECHREND HOMMAGE AUFRÈRE JEAN-CLAUDEFRÉCHETTE, c.s.c.Révérend Frère Fréchette, religieux dela Congrégation de Sainte-Croix,Parents et amis du Frère Fréchette,Membres et amis de CENTRECH.Le frère Jean-ClaudeFréchette, c.s.c.Comme vous le savez, nousavons une triple mission: réunirles amis haïtiens et québécoisayant la motivation d’aiderles haïtiens en Haïti, recueillirl’aide généreuse des donatairespour les acheminer au Cap-Haïtien et honorer Haïtiens etnon Haïtiens qui ont aidé leshaïtiens à se valoriser, à seprendre en main par leurexemple ou leur implication.Frère Fréchette, vous êtesun de ceux-là. Vous n’êtes pas13


14un vacancier, ni un touristefuyant l’hiver québécois, enquête de chaleur, des plages oudu bon temps; cela n’aurait pasduré 39 ans. Dès votre arrivéeen Haïti, en 1968, vous vousêtes cantonné à Pilate, précisémentà Ravine Trompette oùvous avez construit une chapelle,un centre communautaireet une école presbytérale.Comme Manuel, dans Gouverneurde la Rosée, vous êtes allécapter l’eau potable d’une source,à plus de 3 km pour alimenterhuit fontaines, le centre communautaireet l’école que vousavez construite. Vous avez combattul’érosion avec des groupementsagricoles locaux en creusantdes canaux de contour eten plantant des haies vivantespour conserver la terre arabe.Plusieurs paroisses et le diocèsedu Cap-Haïtien ont bénéficiéde votre polyvalence et devotre générosité dans la réparationde la toiture des églises, despresbytères et des écoles. Vousavez conçu et réalisé un projetde réparer des routes reliantPlaisance à Pilate, Pilate àRavine-Trompette et Limbé àPetit-Bourg du Borgne en passantpar la commune du Borgne,soit une étendue de 60 km.Au Collège Notre-Dame,vous avez dirigé les travaux deconstruction et de rénovation deplusieurs édifices. En 1970, vousavez dirigé les travaux dedémolition du vieux collège.Vous êtes responsable de l’entretienet de la maintenance desmeubles et des immeubles duCollège Notre-Dame. Grâce àvous, le collège connaît maintenantl’autonomie énergétiqueparce que vous avez installé despanneaux solaires et des génératricesdont CENTRECH adoté cette prestigieuse institution.Le collège n’est plus à lamerci du délestage de l’électricitéde la compagnie d’éclairageou des black out, ce qui est trèsprécieux maintenant en Haïti.Vous vous êtes mis au servicenon seulement du CollègeNotre-Dame et des paroisses dela Congrégation de Sainte-Croixmais aussi à d’autres institutionscomme l’école des Sœursde Saint Joseph de Cluny, duCollège Regina Assumpta et del’Hôpital Justinien. C’est vous,Frère Fréchette qui avez installéles génératrices que CENTRE-CH a envoyées pour alimenterles soins d’unité coronariennede l’Hôpital Justinien ainsi quecelle qui fournit de l’électricité à


l’école paroissiale pour l’éclairage,la soudure et le montagedes bicyclettes, un autre projetde CENTRECH.Pendant notre séjour auCollège, lors d’une mission deCENTRECH au Cap-Haïtien,Rita Séïde et moi, nous vousavons vu étendu tout votre longsur la toiture d’un des édificesdu Collège en train de réparer,je ne sais quoi; quelques minutes,plus tard, vous étiez lemécanicien qui faisait démarrerle moteur d’une voiture, vousétiez encore à notre rescoussequand le père Luxana n’arrivaitpas à ouvrir la serrure donnantaccès à la nouvelle bâtisse quiloge les élèves du primaire.Nous avons laissé le Québecau mois de février en pleinecrise des accommodements raisonnables,alors, nous nousdemandons si le Frère Fréchette,lui, est bien intégré à la culturehaïtienne. Déjà, il parle très bienle créole; c’est un début. À soninsu, nous l’avons observé pourle tester plus substantiellement.Son degré d’intégration dépendde la façon dont il prépare soncafé : les québécois mettentune poussière de sucre dansleur tasse de café ; les haïtiens,par contre, ajoutent quelquesgouttes de café dans leur tassede sucre. Eh bien ! Frère Fréchetteest un bon haïtien, iladoucit son café comme nous :dans son sucre, il met quelquesgouttes de café, et même surson gâteau, il verse du miel oudu sirop de la canne à sucrequand ce n’est pas du siropd’érable.Frère Jean-Claude Fréchetteest le seul religieux québécois dela Congrégation de Sainte-Croixdemeurant encore au Collège; ilest respecté, estimé et appréciépar tous les autres confrères haïtiensà cause de son courage, samodestie, sa générosité, sa disponibilitéet de son intelligence.Il sait partager la joie, les souffranceset les espérances dupeuple haïtien.Notre modeste façon devous remercier est de vousoffrir, au nom de tout le départementdu nord d’Haïti, cetteplaque Honneur et Mérite envous criant haut et fort, entoute sincérité MERCI CODO,comme vous appellent affectueusementvos confrères haïtiens.n.d.l.r. Cet hommage a étéremis en septembre <strong>2007</strong>.15


Témoins de l’Évangileau BangladeshC’était jour de première que cette rencontre au Canadade membres de quatre communautés de la famillespirituelle de Sainte-Croix en mission au Bangladesh :Pères et Frères de Sainte-Croix, les Sœurs de Sainte-Croix,les Petites Servantes de l’Église et les Sœurs Marie Reinedes Apôtres. Les invités rencontraient, après lescérémonies de béatification du Père Moreau, c.s.c., ungroupe impressionnant de canadiennes et de canadiensde Sainte-Croix qui ont contribué à l’édification del’Église bangladaise.Le frère Conrad Auger, c.s.c., a pris l’initiative de cettepremière, sœur Henriette Laliberté, c.s.c., a animé larencontre, et le père Sylvio Jean, c.s.c., a présidél’eucharistie.16Sœur Lilian des SœursMarie Reine des Saints-Apôtres a présenté en cestermes l’état de sa communauté:Notre Congrégation a étéfondée par les Sœurs de Sainte-Croix des États-Unis. La Congrégationcompte présentement240 sœurs, 6 novices et 4 postulantes.Nous œuvrons surtoutdans les écoles, les hôpitaux etauprès des femmes pauvresdans les villages. J’ai personnellementcharge d’un Centred’Artisanat. Nous allons dansles villages enseigner auxfemmes les métiers de l’artisanat.Puis nous apportons leurstravaux à Dacca où nous lespréparons pour la vente àl’étranger : Japon, États-Unis,Inde, Allemagne etc... Nousavons aussi une boutique àDacca où nous vendons ces pro-


18lières et des collèges. Quelquesuns travaillent dans des écolestechniques. Un frère œuvreauprès des jeunes drogués, garçonset filles.Le frère Laurence Dias, c.s.c.et Sœur Pauline Nadeau, c.s.c.,ont parlé de l’Ashram de Diang.L’Ashram de Diang c’estun complexe éducatif qui comprendune école régulière, uneécole technique, une piscicultureet un ermitage dédié à laprière et à la méditation. Beaucoupde gens catholiques, hindouset musulmans y viennenten pèlerinage.Le frère Laurence, inspirépar l’exemple du Frère Flavien,c.s.c., fondateur de cet Ashram,et dans la mouvance de l’Esprit,a délaissé l’enseignement, où ilLe frère Laurence, c.s.c., à l’ermitagede Diang.était impliqué, pour se consacrerà la prière et à la méditation.Il a été rejoint par Sœur Paulinequi avait œuvré antérieurementavec le frère Flavien aumoment où l’un s’occupait despêcheurs et l’autre de leursépouses. « Quand le frère Flaviena consacré sa vie à l’ermitageen tant que “shadu”, je mesuis sentie appelée au servicedes femmes qui venaient à l’ashram»,de dire sœur Pauline.Quand les gens viennent àl’ashram, ils nous demandentdes prières. Ils nous présententleurs difficultés, leurs peines...Dans un esprit de partage réciproquenous leur demandonsde prier pour nous, quelle quesoit leur foi. Parfois de mesanciens étudiants de villageshindous viennent en pèlerinageet me disent : « Nous sommescertains que vous vous souvenezde nous », de dire sœurPauline. Ils ont grande confianceen ce que nous faisons ici.En fait, ce type de vie faitede simplicité et de prière est trèsprésente dans la culture bengalie.Tout comme en Inde. Cetteoption ne fait pas problèmelorsqu’on explique pourquoi ilsdélaissent d’autres tâches pour


se consacrer à celle-ci.. Pourl’Église, c’est un témoignaged’inculturation évangélisatrice.Les gens viennent et supplientde prier...comme s’ils allumaientun cierge...Les catholiquessont plus particulièrementinvités à un renouveauspirituel.Il y a un pèlerinage annueloù les gens viennent de jour etde nuit, durant trois jours. Ilsdemeurent en silence. C’est làune caractéristique de ce pèlerinage.Et la participation est encroissance comme pour la fréquentationde l’ermitage engénéral. Il y a aussi des pèlerinagesfamiliaux d’un jour. Cesont des temps de silence, deréflexion, de prière et de partage.« Notre participation estd’être là devant le saint-sacrementet d’accueillir les genspour prier avec eux», d’ajouterLaurence et Pauline.On songe fortement à développerce lieu pour des retraiteset des sessions de formation àla prière. Permanents et bénévolessont une vingtaine. Différentescongrégations religieusesdemandent de fréquenter celieu pour des retraites ou untemps de préparation aux vœuxde religion. Des groupes d’étudiantsviennent également. Lefrère Laurence s’est lui-mêmepréparé pour l’animation de cetype d’activités éducatrices dela foi.Mais le problème qu’ils prévoientest aussi financier. Celuide fonds pour construire, depersonnes pour l’entretien, lacuisine, le gardiennage. Lesrevenus actuels ne sont pasencore suffisants pour voir àtout cela. D’autant plus quel’effort financier demandé auxgens pauvres qui sont nombreuxà venir est minimal. Onenvisage d’augmenter les ressourcesautonomes de l’Ashrampar les revenus d’une plantationfruitière qui s’ajouteraient auxrevenus de la pisciculture. Lefrère Conrad Auger, c.s.c., suitcela de près.n.d.l.r. Ce témoignage est unrésumé des notes de sœur ThérèseLefrançois, c.s.c. et de l’enregistrementréalisé par sœurLucie Germain, c.s.c.19


Nouvelle mission,nouveau nomORIENT a rencontré le Père Gilles Lagüe, c.s.c.,directeur du Centre de Pastorale de Barisal au diocèsede Chittagong. Nous lui avons posé plusieurs questionsen lien avec l’actualité de la vie sociale et religieusedans notre propre société. Voici ce qu’il avait ànous confier.20ORIENTAL INSTITUTE:un changementnécessaireL’Oriental Institute deBarisal, au diocèse de Chittagong,a été fondé dans lesannées 1950 comme lieu d’intégrationpour les missionnairesétrangers qui arrivaient auPakistan Oriental. Il accueillitau début des missionnairescatholiques et, un peu plus tard,il fut ouvert à d’autres dénominationsreligieuses. On y enseignaitla culture et les langues dupays. Le climat œcuméniquequi régnait à l’Institut a permisaux gens de se connaître et decoopérer dans le travail apostolique.On s’est rendu compte,par exemple, que certains missionnairesbaptistes et ded’autres dénominations , venusdes États-Unis, n’avaient jamaiseu de contact avec des catholiques.Il va sans dire que lespréjugés étaient nombreux. Lavie commune d’une durée d’unan ou deux, parfois, permettaitensuite un travail plus harmonieuxentre les différentesÉglises.Une forte décroissance desmissionnaires de l’étrangerlaissa les bâtiments presqueinutilisés. Mgr Patrick D’Rozario,c.s.c., évêque du diocèse deChittagong, songeant à doterson diocèse d’un Centre de Pastoraleet de Retraite a donc procédéau changement d’orientationdes lieux.


Père Gilles Lagüe, c.s.c. et des étudiants.Naissance du CENTREDE PASTORALE DEBARISALIl a commencé par formerautour de lui une équipe dequatre personnes dont je suisle directeur. Le centre est vucomme un outil pour répondreaux besoins des paroisses avecles jeunes, les leaders de communauté,les professeurs. Lesautres membres de l’équipesont un laïc, père de deuxenfants, une religieuse desPetites Servantes de l’Église(voir ORIENT no 321) et untechnicien en informatique.Le but du centre est doncd’aider et de soutenir lesparoisses selon leurs besoins,particulièrement ceux de la formationhumaine. Le Centre nepropose pas de programmesfaits à l’avance. Il reçoit desdemandes des diverses commissions,étudie les objectifs àpoursuivre avec les personnesconcernées et organise ensuitela session. On peut parler deformation sur demande. Lecentre est ouvert pour toutessortes de sessions et de séminairesdans le but d’approfondirla réflexion soit religieuse, soit21


22sociale ou éthique. Il se fait ungrand nombre d’activités avecles jeunes, les adolescents et lesjeunes adultes.Un rendez-vous pourles jeunesChaque année on organiseun gros séminaire de dix jourspour les jeunes de tout le diocèse.On peut accueillir généralementquelque 125 jeunes filleset garçons à la fois. Ce sont desjeunes qui viennent de terminerleur 10 e année de scolarité (15-17 ans) et qui attendent de l’Étatles résultats officiels de leursexamens. C’est pour eux unmoment important dans leurvie. Les thèmes abordent dessujets comme la conscience,la justice, la moralité. Ils discutentouvertement de questionscomme la révolution sexuelle etla vie conjugale, les fondementsd’une vie familiale heureuse.L’approfondissement des connaissancesbibliques figureaussi au programme. On y invitedes travailleurs de la santéet d’organismes non-gouvernementauxqui s’occupent de toxicomanie.Ils viennent conscientiserles jeunes quant aux effetsnégatifs de la consommation dedrogues, un phénomène trèsfort au Bangladesh. Les droguesles plus consommées sont l’héroïne(fumée et injectée) et desdérivés du pavot.La préventiondu SidaNous ajoutons en mêmetemps des informations essentiellespour lutter contre la propagationdu Sida. Cela aussi esten voie de devenir un graveproblème au Bangladesh. Nosinterventions en ce domaine sefont également en collaborationavec des travailleurs de la santéappartenant à la communautémusulmane. Il y a beaucoup depréjugés populaires sur la propagationdu Sida, car c’est unsujet tabou pour l’ensemble desgens, indifféremment de la religionpratiquée. Les personnesatteintes sont généralement isolées.D’où l’importance d’uneintervention dans la populationen général. Nous tendons àdonner toute l’information surles moyens disponibles pourprévenir la transmission duSida en nous disant que le plusimportant, lorsque le feu estpris à la maison, c’est del’éteindre.Tant du côté catholique quemusulman on est porté à recon-


naître que joue ici la loi dumoindre mal. Comme l’État duBangladesh fait bien attentionpour ne pas froisser les susceptibilitésdes autorités religieuses,il fera peu sur cettequestion si nous ne nous compromettonspas dans la lutte auSida. Liées aux bailleurs defonds internationaux, les autoritésciviles savent bien qu’ellesdoivent lutter par tous lesmoyens contre ce fléau quimenace.Nous offrons de plus auxjeunes quelques éléments deformation concernant la liturgieet la participation à la vie deleurs communautés chrétiennes.Et pour les jeunesadultesÀ la fin de la 12 e année, lesjeunes des collèges (17-19 ans)ont encore un temps d’attentepour les résultats des examensde l’État. Nous avons un secondséminaire de prévu. Celui-ci estde 8 jours. Nous reprenons desthèmes semblables au premierséminaire en ajoutant de nouvellespréoccupations soulevéespar les jeunes. Il faut noter quela population actuelle du paysoscille autour de 150 MIL-LIONS et que 50 % de celle-ci amoins de 15 ans. La portioncatholique fait au total 400 000personnes tout au plus. Lesjeunes qui participent aux séminairessont tous catholiques.Séparation entreReligion et ÉtatDans la constitution dupays, il y a séparation officielleentre la religion et l’État. La loiqui s’applique est d’inspirationbritannique, ce n’est pas la charia.Depuis la guerre en Afghanistanil y a un nouveau débat.Des jeunes sont allés se battrelà-bas avec les talibans et ils ontété élèves dans les écoles coraniques.Par conséquent ils ramènentavec eux une certaine radicalisation.Celle-ci n’est pascontre les chrétiens mais contreles musulmans qui veulentcontinuer avec le système deslois britanniques. Eux exigentque le pays se convertisse ausystème islamique. Cette radicalisationa donné lieu récemmentà quelques assassinats. Sanspouvoir analyser toutes les conséquencesde la guerre enAfghanistan, il est réel qu’uncertain fondamentalisme atteintcertaines couches de la populationau Bangladesh. Jusqu’àprésent le bangladais musul-23


24man a toujours été ouvert auxautres religions et il n’a jamaissenti le besoin de se tournervers quelque fondamentalismepour s’identifier. Sur ce point,l’influence extérieure est évidente.Plusieurs écoles coraniquesse sont ouvertes au paysdepuis un certain nombre d’années.Quelques unes illégalement.Le gouvernement en afermé quelques unes lorsqu’ils’en est rendu compte après certainsattentats.Un islam ouvertL’islam des bangladais estun islam ouvert parce que,historiquement, il ne s’estpas répandu par le glaive.On raconte qu’il fut l’œuvrede douze maîtres spirituelsd’orientation mystique, commedans la tradition soufie ou à lamanière des gourous. Les genstrouvaient dans leur islam unmouvement égalitaire, alors quel’hindouisme comporte bien descastes. Ces maîtres sont toujourstrès vénérés encore aujourd’hui.Depuis longtemps les musulmansvivent en harmonieavec les Hindous sur les terresde l’actuel Bangladesh, partiedu grand Bengale indien avantla partition de l’Inde par les britanniques.Il y a eu certes desconfrontations sévères lors de lapartition, ce qui est compréhensible.Dans les villages on peutretrouver de très petites communautéschrétiennes, une douzainede familles parfois, quivivent pourtant en grande harmonieavec leurs voisins. Ilsentretiennent même des relationsd’amitié. Les chrétiensbangladais qui sont dans lemilieu des affaires commercentavec tous les autres sans se sentirostracisés ou défavorisés enraison de leurs convictions religieuses.Autre phénomène, le portde la burqa est loin de fairel’unanimité. Il y a des femmesqui la portent, mais c’est loind’une majorité. Cette traditionest enracinée dans un courantd’interprétation coranique surle thème de la fidélité entreépoux. Par ailleurs, il y a de nosjours des centaines de milliersde jeunes filles qui arriventdans les villes pour y gagnerleur vie. Or le travail dans lesusines de confection exige uneautre tenue vestimentaire pourdes questions de rendement.Quand je suis arrivé au Bangladesh,il y a 37 ans, il n’y avaitpas de femmes qui travaillaient


dans les usines ou sur les chantiersde construction. Maintenantil y en a plein. Rappelezvousce que je disais plus tôt. Lapopulation est aujourd’hui à150 millions, 50 % des gens ontmoins de 15 ans et probablementqu’il y a moitié-moitiéd’hommes et de femmes. Lapopulation est pauvre, avecbeaucoup de gens très pauvres.Le travail est une question deSœur Monique Desnoyers, c.s.c.,devant l’Oriental Institute.survie. Alors ça change beaucoupde choses. Ajoutez à celaque leur islam n’a jamais étérigide et vous pouvez comprendreleur islamisme d’ouverture.À mon arrivée, je le reconnais,je craignais une certaineagressivité à l’égard de monidentification comme missionnairecatholique. Après toutesces années je dois dire que j’aiplutôt fait l’expérience de l’accueilet du respect, que ce soitlors de voyages ou à l’occasionde discussions et d’entretiens. Jen’ai souvenance que de deuxpersonnes qui m’ont tenu desdiscours agressifs. Je ne me suisjamais senti en danger à causede la couleur de ma peau ouparce que je suis missionnaire. Ily a donc beaucoup de tolérance.Les activités du diocèseIl y a six (6) commissionsdans le diocèse : les jeunes, lasanté, l’éducation, la famille, lajustice sociale, la pastorale.L’évêque a doté d’un budget leCentre de pastorale, chaquecommission et chaque paroissede manière à ce qu’existe unevéritable synergie entre les responsablesdes divers niveaux.Des évaluations et des rapportsannuels sur l’utilisation des25


26argents sont colligés par ledirecteur du Centre.La commission jeunesse estresponsable des nombreusesactivités qui sont offertes auCentre et dans les paroisses..La commission de la santése préoccupe particulièrementdes handicapés et de leursfamilles. On tient au moinsdeux réunions annuelles, dedeux jours chacune, avec leshandicapés et leurs parents afinde tenir compte des besoins desuns et des autres. Les personneshandicapées en sorte ainsi grandiesen dignité, elles existentdans une société civile qui tendà les ignorer. Les parents partagentleurs difficultés et leursespoirs et ils peuvent exprimeraux bénévoles de service le typede soutien attendu. Le programmede ces journées comprenddes jeux, des activitésmanuelles, des temps de partageet des moments de célébration.Sont aussi réunis annuellementtous les travailleurs de lasanté de la région. L’objectifpremier de ces rencontres est deconserver au mieux la motivationde ces personnes. Le travailà faire est dur, il est mal rémunéréet il s’accomplit dans desconditions difficiles, particulièrementdans les hôpitaux et lescliniques publiques. Nous voulonsque nos travailleurs chrétienscontinuent à avoir de laconsidération pour les malades,qu’ils ne se laissent pas anesthésierpar la routine. On a égalementl’occasion d’améliorer leurformation comme je le disaisprécédemment dans le cas duSida. Nous avons aussi un grosproblème au Bangladesh, c’estla mortalité des mères aumoment de l’accouchement. Ilfaut donc multiplier les soinsprénataux.La commission de l’éducationa mis à profit la contributiond’une équipe venue del’école Loretto de Calcutta pourorganiser deux sessions d’éducationaux valeurs, l’une detrois jours et l’autre de cinqjours. Cette équipe est forméede professeurs hindous, chrétienset musulmans. Loretto faitla promotion des valeurs à traversune pédagogie plus vivanteet plus attrayante pour lesenfants. Une première valeurpour le personnel enseignantest le souci de la croissance desenfants. Il faut aussi promouvoirl’égalité de tous car lesdivisions en classes sociales


sont très fortes en Inde et auBangladesh. Les bienfaits del’éducation sont présentéscomme quelque chose à partageravec les autres membres dela société. L’honnêteté et la droituresont valorisées. Ces valeurssont proposées en lien avec lemessage religieux commun auxtrois grandes religions du pays.Ainsi, tout le monde se sentrejoint par cet idéal de vie.La commission de la liturgiecherche à renouveler l’animationdes prières communautaires,s’assurer qu’ellesdemeurent vivantes. Cheznous,les gens aiment beaucouples réunions de prières où on litdes textes de la Bible et sur lesquelsl’assistance peut s’exprimerlibrement. Faire des prièresspontanées en groupe fait aussipartie de leur vie courante. Il y aaussi la création et l’enseignementde nouveaux chants afinde maintenir l’intérêt et revitalisercertains rites qui pourraientperdre leur sens faute de renouveau.La commission de la catéchèses’occupe d’assurer la diffusiond’un très intéressant programmenational de catéchèsepour les enfants du primaire.Les familles chrétiennes sontdispersées dans des dizaines devillages, ce qui rend la tâche descatéchètes assez difficiles. Leprogramme vise donc à leurdonner des outils simples etattrayants pour les enfants. Bienque l’urbanisation soit en forteprogression, le village de cheznouscorrespond à une zoneagricole au Québec. On ycompte environ 800 personnesau kilomètre carré. Les agriculteurset pêcheurs (car il y abeaucoup de cours d’eau)mènent une vie plutôt artisanale.La sixième commissiontouche à tout ce qui concerne lesquestions sociales, les médiaset le dialogue interreligieux.Au cours des deux dernièresannées, la commission a fait latournée de toutes les paroissesdu diocèse pour évaluer lessituations de conflits d’intérêtspossibles. On a voulu aussimieux informer les gens sur ledroit familial chrétien. L’Étatdu Bangladesh reconnaît à lafamille trois droits distincts: undroit familial chrétien, un droitfamilial musulman et un droitfamilial hindou. Ce droit régitles héritages et les divisions desterres, par exemple. Ces visitessont aussi l’occasion d’ensei-27


gner aux leaders des communautésdes méthodes de résolutionde conflits, soit par consensus,soit par compromis. Alleren cour c’est se ruiner. Pour lespauvres surtout. C’est aussi facteurde zizanie. Beaucoup deproblèmes se règlent par un bonarbitrage, c’est une façon traditionnellede vivre ensembledans la société bengalie. Lesdeux parties s’entendent sur lechoix de trois personnes quideviennent les arbitres. La solutionde compromis sera par lasuite respectée par tous, mêmepar l’État. La société actuelletend à s’éloigner de cette traditionet elle engage beaucoup deprocès. Et les torts sont plusnombreux.Les médiasEn ce qui a trait aux médias,la commission vient de tenirune rencontre, 50 parents etadolescents, sur la télévisionavec comme thème: «Commentles médias nous influencent-ils?Comment régir à ce que nousvoyons et entendons?». La rencontrea été un succès parce queles jeunes se sont bien exprimés,ce qui se voit peu souvent dansle pays. Les jeunes ne discutentpas avec les adultes, ainsi leveut la tradition familiale dansune société très hiérarchisée.L’influence des médias estapparente. Jusqu’à récemment,par exemple, même la femmevouvoyait toujours son époux.Maintenant elle tutoie en ville etcontinue généralement à vouvoyerdans les villages. Il existeun hebdomadaire catholique enlangue bengalie imprimé àDacca. Il traite de questions religieuseset sociales. Il y a aussiun journal mensuel de nouvellesgénérales sous une directionde laïcs chrétiens indépendants.Son tirage est supérieurà l’autre. L’initiateur est unhomme d’affaires du pays. Lejournal présente une bonne analysede ce qui se passe au payset à l’étranger. La doctrinesociale de l’Église catholique luisert de référent.28


Naître à la vie éternelleLe père Mathew Vadakkedom, c.s.c., nous a quittés pourla maison du Père le 24 septembre <strong>2007</strong>.Il était né le 7 juillet 1933 dans le village de Cherpunkalau Kerala, état du sud de l’Inde.Il était le troisième des dix enfants de Annamma etGeorge Vadakkedom.ORIENT s’empresse desouligner que le père Mathewa joué un rôle prépondérantdans la vie de Sainte-Croix enInde. Il fut le premier indiensupérieur de tous les religieuxprêtres de Sainte-Croix en Inde.En effet, en 1984, les religieuxindiens de la Congrégation deSainte-Croix avaient atteint unnombre suffisant et ils avaientreçu la formation adéquate pourassumer la responsabilité de lamission en Inde. La provincemère canadienne leur fit un donsubstantiel qu’ils surent ensuiteadministrer avec sagesse.Mathew Vadakkedom, c.s.c.,fut élu par ses confrères pourdevenir ainsi le 1er supérieur dela nouvelle province de l’ Inde.Quelque 20 ans plus tard, laprovince du sud allait recommanderà son tour à l’administrationgénérale de la Congrégationde créer la province dunord-est de l’Inde. Quel développement!Mais revenons un peu enarrière, soit en 1955. Le pèreAlfred McClure, c.s.c., était alléau Kerala, dans le sud de l’Inde,état où l’on comptait le plusgrand nombre de catholiques,pour faire connaître le travailmissionnaire de la Congrégationde Sainte-Croix. L’Esprit deDieu croisa leur chemin, ils serencontrèrent. Et le jeuneMathew se retrouva au PakistanOriental pour sa formation. Unmilieu qu’il n’avait jamais imaginéauparavant. En 1957, ilprononçait ses premiers vœuxdans la Congrégation de Sainte-Croix.29


Le p. Mathew Vadakkedom, c.s.c., à gauche, reçoit les félicitations dupère Marcel Taillefer, c.s.c. (1984).30Un autre fait particulier leliera aux confrères canadiens.En vertu d’accords académiquespréalables, Mathewpoursuit ses études au Bangladeshet devient un diplôméde l’Université d’Ottawa. Ilrevient à Yercaud, en Inde, pourdes études en philosophie, et ilpoursuivra des études théologiquesà Rome. Il y sera ordonnéprêtre le 19 décembre 1964.Il entreprendra sa vie missionnairedans les paroisses dunord-est de l’Inde qu’avaient duquitter, sur ordre du gouvernement,tous les missionnairesnon natifs de l’Inde. Puis ilquitta pour Shillong (1973-1981)où il laissa une forte empreintemissionnaire. Il y forma deséquipes de missionnaires laïcsqui demeurent toujours trèsactives dans la vie de l’Églisediocésaine.En 1990, après la fin de sonmandat de supérieur provincial,il reprend le chemin qui lui tientle plus à cœur : la vie de missionnairedans les villages.Mais le cœur physique ne suitpas. Après une douzaine d’attaquescardiaques, il devra serésoudre à une tâche plus adaptéeà sa santé. De 1993 à 1998, ilfouillera les archives de la maisonprovinciale pour écrire l’histoirede Sainte-Croix en Inde.Épaulé par un médecin ami, ilaura la joie de retourner aunord-est, plus précisément àAgartala, comme accompagnateurspirituel d’étudiants. C’estlà qu’il passera ... les frontièresde la vie le 24 septembre <strong>2007</strong>.n.d.l.r. D’après une notice dup. Roy Thalackan, c.s.c., supérieurprovincial du Nord-est.


Un autre témoin s’est éteintLe père Paulin Demers, c.s.c., est décédé le samedi 6 octobre<strong>2007</strong> à la Maison Basile-Moreau de Montréal.Ses funérailles ont été célébrées par le supérieurprovincial le vendredi 12 octobre en l’église Notre-Damedu-Bois-Francde l’arrondissement Saint Laurent.L’homélie a été prononcée par le père Laurent Lecavalier,c.s.c., qui a missionné aux côtés du P. Paulin.Du Bangladesh où le pèrePaulin a travaillé pendant25 ans, le père Pierre Benoît,c.s.c., écrit: «En mission, il a assumédifférentes responsabilités dontcelle de pasteur dans différentesparoisses. Le développement socialet surtout les coopératives étaientpour lui la façon d’aider lespauvres. Comme sage homme ethomme de Dieu, un jour on lui ademandé d’intervenir dans unconflit opposant Musulmans et Le p. Paulin Demers, c.s.c.Hindous pour établir la paix entreles deux communautés. Il est intervenu et la paix est revenue. De plus,grâce à son talent musical, avec d’autres confrères, il a été un des pionniersdu renouvellement liturgique selon la musique orientale dansl’Église du pays. Au temps de la guerre de libération en 1971, il a affrontéavec courage, en compagnie de Mgr Joachim D’Rozario, c.s.c., l’arméepakistanaise qui s’était rendue à Narikelbari. Il était un homme direct(sans détour) avec son franc-parler qui avait des avantages mais aussi desdésavantages. Sa dernière tâche au Bangladesh fut d’établir un Centre depastorale diocésain. Pour différentes raisons, il n’a pu le réaliser de sortequ’en consultation avec les supérieurs, il est revenu au Canada».31


Nouvelles brèvesde Sainte-Croixdansle monde32BangladeshLe 6 septembre, APON(Addiction RehabilitationResidence) et Grameephone ontsigné un protocole d’ententepour permettre à APON deconstruire un centre de formationà APONGAON, le nouveaucomplexe de réhabilitation, nonloin de Dacca.L’invité principal, le MajorGénéral à la retraite, le DocteurMaitur Raman, a loué le travailfait par APON et par le FrèreRonald Drahozal, c.s.c. Il ainsisté sur la nécessité deAPONGAON (Village d’APONen langue bengalie) et sur le travailqu’on y fait pour la réhabilitationdes toxicomanes et pourle développement de programmesd’éducation et de préventiondu SIDA.Il y eut beaucoup de reportagesdans les médias écrits etsur les chaines de télévision tantprivées que sur la chaine nationaledu gouvernement. Lachaine nationale a présenté lesrécits des jeunes toxicomanesqui bénéficient des programmesde réhabilitation et qui ont parlédes buts du programme. Ungroupe de toxicomanes en réhabilitationa chanté une chansoncomposée par eux pour raconterleur vie.BrésilAllison Mahoney, c.s.c.,nous écrit de Sao Paolo qu’unemagnifique célébration suivied’un repas communautaire aréuni 600 participants le 29 septembredernier. On a vouluainsi rendre hommage à BasileMoreau et à son œuvre missionnaireinternationale. Religieuxet religieuses de Sainte-Croix,collaborateurs et collaboratricesdans les diverses œuvres


s’étaient donné rendez-vouspour « une nouvelle prise deconscience de notre rôle dans lacréation d’un monde de justiceet de paix à cause de notreamour pour la personne pauvreet marginalisée».GhanaQuelque quarante religieuxet religieuses de différentescommunautés, responsables dela formation à la vie religieuseconsacrée, se sont réunis à la finde septembre dernier au CentreSainte-Croix de Brafoyaw.Toutes les communautés del’archidiocèse de Cape Coastétaient représentées pour cepartage d’expériences. Ellesaccueillent toutes de plus enplus de nouveaux membres.On sait que les moyens decommunication sont plutôt difficilesentre l’ouest et l’est del’Afrique. Nos confrères duGhana (ouest) vont au Kenya(est) pour leur année de noviciat.C’est une occasion d’enrichissementet de dialogue entreafricains. Voici ce qu’écrivaitrécemment un jeune ghanéen :«Le noviciat est vu par tous commeun temps de formation à la prière.Pour moi ce fut depuis trois moisun temps de renouveau spirituel.J’ai participé à une grande variétéd’activités spirituelles et j’ai apprisde nouvelles formes de prière quim’ont beaucoup enrichi. Mon apostolatauprès des prisonniers de laprison d’Ankaful m’a encouragé àpoursuivre ma vie en Sainte-Croix.Nos conversations avec les prisonniersnous permettent un grandapprofondissement de la foi. En lesécoutant, mon cœur se consume decompassion. J’apprécie égalementde partager ce noviciat avec desjeunes de l’Afrique de l’est. J’apprendsbeaucoup de choses sur lecontinent africain et ses différentescultures.».Les sœurs de Sainte-Croixdu Ghana sont au nombre deneuf. Elles sont d’origine américaineou ghanéenne. Elles enseignentet font du service social.Les religieux de Sainte-Croix viennent d’ouvrir unerésidence à Sunyanni où setrouve la nouvelle universitécatholique. Il y a aussi, à proximitéune école polytechnique.Cela permet aux religieux desétudes appropriées et, pour lesbacheliers en éducation del’Université d’état de CapeCoast, d’accomplir leur annéede service public en retourd’une gratuité scolaire à cetteuniversité.33


34HaïtiNous pouvons dire presquelittéralement que le pays atoutes les misères du monde à sefrayer un chemin vers le bonheur.Une certaine pacificationest à peine revenue dans l’ensembledu pays qu’il est maintenanttouché par de gravespluies qui provoquent avalancheset inondations. Oncompte les morts par dizaines etnos écrans de télévision nousmontrent la destruction de maisonset de terres agricoles.L’écosystème du pays ne peutplus faire face à un déboisementintensif des collines depuis lesannées 1950. Il ne reste plusque 3 % des forêts au pays. Lespauvres n’avaient que le boisdes forêts pour faire cuire leurnourriture. On comprend maintenantqu’une survie à courtterme n’est pas une vie. La politiquemondiale du pétrole nepeut être uniquement économiede marché. Elle doit être encadréepar une éthique de justicesociale pour tous les êtreshumains de la planète. Pensonsynous-mêmes fermement cheznous!IndeLe 13 octobre, les élèves desécoles Sainte-Croix d’Agartala,au nord-est de l’Inde, ont lancétrois jours de festivités en l’honneurdu P. Basile Moreau. Ils ontrassemblé plus de 250 participantEsdes écoles de l’état duTripura. Danses, musique,chants, théâtre, tout est utilisé àla manière des festivals indiensde la lumière pour faire connaîtreBasile Moreau. Cette activitéfait suite au rassemblementdu 6 octobre tenu sous la présidenced’honneur du Gouverneurde l’état du Tripura. Le4 novembre une autre célébrationparticulière aura lieu, cettefois à Shillong.OugandaDÉVELOPPEMENT ET PAIXvient d’acheminer 50 000 dollarspour venir en aide aux victimesdes inondations qui ravagentune grande partie del’Ouganda. DÉVELOPPEMENTET PAIX achemine ces fonds àson partenaire sur le terrain,Caritas Ouganda, qui offre dessecours d’urgence aux personnestouchées par les inondationsdans les districts d’Amuriaet Katakwi, dont un bon


nombre vivent déjà dans descamps pour personnes déplacéesdû à des conflits de longuedate qui perdurent dans cetterégion de l’Ouganda.Les fonds permettront àCaritas Ouganda de fournirles soins de première nécessitétels que des couvertures, desbâches, des moustiquaires, descomprimés pour purifier l’eau,des médicaments et de la nourriture(maïs, légumineuseset huile végétale) à environ3 000 ménages pour une périodede six mois.Ces inondations, les plusfortes depuis dix ans, ont touché300 000 personnes enOuganda et tout indique que cechiffre devrait encore augmenterpuisque les pluies diluviennesne se sont pas arrêtées.Depuis le mois de juillet, lespluies torrentielles ont entraînédes crues subites à traversl’Afrique sub-saharienne, touchant1,5 million d’habitantsdans 18 pays.La crise humanitaire enOuganda n’a pas attiré l’attentiondu public, ni des médias,malgré le fait que les besoinsdes populations touchées soienténormes. Sainte-Croix est présenten Ouganda.PérouLe tremblement de terre du15 août dernier, d’une amplitudede 7.9 dans la zone de Pisco,a été meurtrier et a causé beaucoupde dommages. À la fin dumois, le frère John Benesh, c.s.c.,a servi de camionneur à deuxséminaristes originaires dePisco qui partaient de Huaycan(225 kms au nord de Pisco) pourporter des vivres à leursfamilles. Il a pu mesurer l’étenduedes dégâts.Richard Renshaw, c.s.c., aucentre avec des organisateurs duréférendum.Richard Renshaw, c.s.c., quifut missionnaire au Pérou pendant11 ans, s’est envolé vers lediocèse de Pioura, au nord-estdu Pérou le 12 septembre dernier.Il participait à une missiond’observateurs canadiens dansun référendum populaire cédulépour le 15 septembre au sujetde la mine MAJAZ au Pérou.35


36L’industrie minière est enpleine période de «boom» et lescompagnies canadiennes contrôlentplus de la moitié de l’industrieminière mondiale. ... Il ya plus de 250 compagniesminières étrangères qui opèrentau Pérou. Le projet minierMAJAZ est de ceux-là.Majaz est un territoire desAndes, à haute altitude, dans larégion de Pioura au nord-est duPérou, tout près de la frontièrede l’Équateur. Le développementprojeté ferait de l’endroitla plus grande mine de cuivreau monde ; il multiplierait parcinq l’actuelle production duPérou. On parle d’un projet de1,3 milliards de dollars.Or la vie des quelque 16 000personnes vivant d’agriculture,dans cette région, repose sur unéquilibre fragile de l’écosystèmedans les hautes montagnesandines, en particulier celui dessources d’eau. Les eaux sedéversent dans deux directions:vers l’Équateur pour rejoindrele bassin de l’Amazonie, vers lacôte du Pacifique après avoirarrosé les principales terresagricoles du nord du Pérou.Trois maires de la région ontpris en main l’organisation d’unréférendum populaire pours’opposer à l’ouverture de lamine. IL était clair qu’il s’agissaitd’une consultation de l’opinionpublique, mais les autoritésde l’État, favorables auxinvestisseurs, les accusèrentd’usurpation d’autorité.L’évêque du diocèse de Pioura,qui supportait le « non » desagriculteurs en raison desdommages écologiques, a reçudes menaces de mort. On leur ainterdit de tenir les électionsdans les écoles de l’État. Il nerestait, comme choix de local,que l’unique stade sportif de larégion. Craignant le pire, lesmaires ont donc fait appel à desobservateurs de l’étranger pourle jour de la votation. Des délégationssont venues du Canada,de Hollande, d’Allemagne, del’Équateur et d’Espagne.Le vote s’est déroulé paisiblement.Quelque 60 % des électeursenregistrés sur la listenationale la plus récente se sontdéplacés. Plusieurs ont du marcherquelques heures pour serendre au bureau de votation.Des femmes, avec leur bébédans les bras, pieds nus dansla gadoue, ont fait la file partemps froid. Au décompte desvotes le non à l’industrie minièreaffichait un résultat de


92 %. Au soir du vote, le Présidenta accusé les ONGs d’avoirmanipulé la population.Dix jours plus tard, ilannonçait qu’il allait recommanderau Congrès l’approbationurgente de 20 projetsminiers dont celui de Majaz. Ilannonça également qu’une partdes profits, évaluée à 125 $ parmois, serait allouée directementaux familles touchées par lamine.Mais déjà, ici et là dans lepays, des groupes locaux commencentà revendiquer un droitde vote sur tous les méga projetsqui vont les affecter. (n.d.l.r.résumé d’un récit des événementsenvoyé par Richard)Richard a aussi participé àla rencontre interaméricaine dela Commission <strong>International</strong>ede Sainte-Croix pour la justicetenue à Lima du 25 au27 octobre. Il représentait lesreligieux canadiens dans cetterencontre de responsables,hommes et femmes, d’Amérique: Canada, États-Unis,Mexique, Chili, Brésil, CostaRica, Haïti et Pérou. Uneréflexion approfondie a portésur les conséquences des changementsclimatiques dans lespopulations déjà pauvres del’Amérique latine. On a essayéde voir comment, en ce domaine,notre famille de Sainte-Croixpeut contribuer à une plus grandejustice au nom de l’Évangile.QuébecDurant plusieurs années,l’Assemblée des évêques catholiquesdu Québec (AÉCQ) aeffectué une réflexion intensivesur la pluralité culturelle et ladiversité religieuse dans lasociété québécoise. Le fruit decette étude a été publié récemmentdans un ouvrage de sonComité des rapports interculturelset interreligieux intitulé: Ledialogue interreligieux dans unQuébec pluraliste (Médiaspaul,96 pages).Chacun sait que le paysagereligieux du Québec s’est profondémenttransformé au coursdes dernières décennies.L’Église catholique forme toujoursune majorité à côté desÉglises anglicane et protestanteset des communautés juives. Sesont ajoutées d’autres confessionschrétiennes, d’autresgrandes traditions religieusesnon chrétiennes et de nouveauxmouvements religieux. Enmême temps, on prend une 37


InternetVous trouverez sur le site www.ste-croix.qc.ca des nouvelles hebdomadairessur l'actualité de Sainte-Croix dans le monde. 5 secteurssont mis à jour chaque semaine: actualités, animation missionnaire,justice et foi, Salut! Terre et pastorale des vocations.Les Sœurs de Sainte-Croix (canadiennes)www.soeursdesaintecroix.orgD'autres sites sont aussi à visiter comme :www.holycrossjustice.org (français et anglais)www.holycrosscongregation.org(français, anglais, espagnol, portuguais)www.sistersofholycross.org (anglais)www.santacruz.g12.br (Brésil, portugais)www.noticiacscbrasil.orgwww.holycross.cl/noticias (Chili, espagnol)www.hermanasdesantacruz.orgN° de convention 400 11773N° d’enregistrement du PAP 09618Retourner toute correspondance ne pouvant être livréeau Canada au service des publications Orient,4901, rue Piedmont, Montréal, QC H3V 1E3Téléphone: (514) 731-6231 • Télécopieur: (514) 731-7820Courriel: missioncsc@perescsc-qc.com39


Grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu,quand nous visite l’astre d’Orient, pour conduirenos pas au chemin de la paix. Extrait du Benedictusmagazine publiécinq fois par année<strong>Nov</strong>embre et décembre <strong>2007</strong>, no 324Les Missions des Pères de Sainte-CroixConvention de la Poste-Publications no 400 11773No d’enregistrement du PAP : 09618DIRECTION et RÉDACTIONDenis Prescott, c.s.c.COMITÉ de RÉDACTIONLucien Coutu, c.s.c. ; Michel Eugène, c.s.c. ; Claude Grou, c.s.c. ;Jean-Paul Pearson, c.s.c. ; Michel Rondeau.ADMINISTRATIONMarc Gagnon, c.s.c. ; Manon ToutenABONNEMENTSORIENT, 4901, rue Piedmont, Montréal, QC H3V 1E3Téléphone : (514) 731-6231 / Télécopieur : (514) 731-7820Courriel : missioncsc@perescsc-qc.comSite internet : www.ste-croix.qc.caMise en page : Rive-Sud Typo Service inc.Impression : Imprimerie Debesco«Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement duCanada, par l’entremise du Programme d’aide aux publications(PAP), pour nos dépenses d’envoi postal. »Si vous déménagez,envoyez-nous vosadresses ancienneet nouvelle.ORIENT est membre de l’A.C.P.C.Inscription internationaleISSN 0472-0490Abonnement régulier : 6,00 $ par année;Abonnement de soutien : 10,00 $ par annéeLe numéro : 2,00 $Dépôt légal Bibliothèque Nationale du Québec

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