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FOOTBALL LIGUE1Triste comme ParisUn mois après le remplacement de Laurent Fournier par Guy Lacombe, la trajectoire et le jeu du PSG restent inchangés.Le 28 décembre, PierreBlayau, le présidentdu Paris - Saint-Germain,limogeait LaurentFournier pour introniserGuy Lacombe. Le PSGétait alors à 1 pointde la deuxième place,l’objectif présidentiel.Le voilà aujourd’hui àcinq longueurs. En unmois, l’ancien entraîneursochalien a fait ce qu’il apu, c’est-à-dire pasgrand-chose face àun groupe dont lemanque d’enthousiasmeet de caractère estdéroutant. Les Parisienssont à l’image de leur jeuet de leurs résultats :tristes et décevants.C’EST UN PEU TÔT pour en faire unbilan, et surtout pas un procès, maispourquoi pas un premier constat : unmois après la révolution de Noëldurant laquelle Laurent Fournier avaitcédésa place à Guy Lacombe, le PSG etses joueurs n’ont pas beaucoup changé,et il n’y a même pas eu de placepour un quelconque choc psychologique.Leur moyenne de points estinchangée ou presque (1), commeleurs habitudes. Ainsi, ils continuentde gagner chez eux et de perdre àl’extérieur, d’encaisser des buts surcoups de pied arrêtés, de manquerd’envie un week-end sur deux, d’avoirpeur du premier venu, comme de Toulouse(0-1, but de Moreira, 87 e )oudeNice (0-1, but de Traoré, 88 e ), où ilsviennent de s’incliner dans les dernièresminutes après avoir joué pourne pas perdre.Il y a un mois, Pierre Blayau faisaitpayer à Laurent Fournier ce qu’il estimaitêtre ses incompétences techniques.Il déplorait son absence de culturetactique, son déficit d’autoritépour trancher les chamailleries et luireprochait son manque de flair, indispensablesselonlui pour créer l’effetdesurprise les soirs de gala. Et puis derrièretout cela, il ne supportait plus soncôté gentil tout mou. En confiantl’équipe à Lacombe, il confiait aussices quelques promesses : « C’est unenouvelle saison qui démarre, avec57points àprendre.Il estencore tempsde réaffirmer cette ambition (…) GuyLacombe aura paradoxalement moinsde pression que Fournier (…) Maméthode a ses inconvénients, jen’échappe pas aux jugements. »Un mois après, Lacombe n’a pu tenirles promesses de son président sansque l’on puisse lui reprocher grandchose.Diplomate, il a ménagé les ego,distillé les coups de gueule et relancéles remplaçants d’hier, comme FabricePancrate, écarté par Laurent Fournieren fin d’année dernière pour ses familiaritésavec un membre du staff, etdésormais transfiguré. Consciencieux,il multiplie les séances tactiques, précautionneux,il ménage le «petitRodriguez » et son pied gauchemagique, un alliage d’or et d’acier.Malgré tous ces ajustements, le PSGest invariablement associé à l’irrégularité,et contrairement au doux rêve dePierre Blayau, il ne profitera pas de soncalendrier de velours du mois de janvierpour faire un carton plein et allerchercher Lyon (2).En quatre matches, l’équipe deLacombe a réalisé un bien pauvre50/50 : deux victoires au Parc, l’uneavec la manière contre Sochaux (3-1),l’autre avec les tripes contre Troyes(2-1), et deux défaites à l’extérieur. ÀToulouse, pour son premier déplacement,Guy Lacombe ne voulait surtoutpas perdre, mais son excès de prudence,compréhensible, a fini par seretourner contre lui. À Nice, enrevanche, il avait préparé son équipepour gagner, sur le tableau noircomme dans l’esprit. Cette fois, cen’est pas sa prudence qui l’a vaincuemais celle de ses joueurs, obsédés parla peur de mal faire au point de ne riententer, et, forcément, de ne rien réussir.À l’arrivée, le PSG en est là : cinquièmeà cinq points du deuxième,Bordeaux, qui recevra à nouveau,samedi, lorsque Paris sera à Strasbourg.Guy Lacombe n’a pas grand-chose encommun avec Laurent Fournier, il n’apas la réputation d’un gentil tout moumais plutôt celle d’un tacticien reconnudu milieu et des joueurs, aguerri parquinze ans de carrière et quelques centainesde matches sur des bancs detouche de L 1. Mais cela n’a pour l’instantpas changé grand-chose. De sonœil avisé, il lui aura suffi d’un ou deuxmatches pour comprendre ce quePierre Blayau a peut-être sous-estiméen six mois de temps : car si Fourniern’est peut-être pas un génie, sesjoueurs, ceux de Lacombe désormais,sont tout sauf des guerriers et sonéquipe n’en a jamais été une.Pourquoi ? Parce que l’inconstanceest, avec le manque de caractère et dedétermination, l’une des vertus lesmieux partagées au PSG. Or, s’il y ainconstance, c’est qu’il y a calcul, etvice et versa. En 2006, elle continue defrapper les mêmes qu’en 2005 : Mendy,Cissé,Dhorasoo, Rothen… avecunbémol pour les deux derniers internationauxfrançais, actuellement blessés.SansparlerdesdéceptionsLandrinou Semak. Autant de contretemps quine font évidemment pas les affaires deLacombe, également privé de Kalou(CAN) et dernièrement de CristianRodriguez (cheville), le plus affamé dela bande, celui vers lequel se tournentdésormais tours les regards et tous lesespoirs.Désembourgeoiserles troupesEn dépit d’une bonne idée, lancée à lacriée de façon opportune avant PSG-Troyes (2-1) (« J’aimerais qu’ils sefixent ensemble un pacte d’objectifs etde résultats »), Lacombe n’a encorerien pu faire pour désembourgeoiserles troupes. Comme il n’a rien pu pourdonner du corps, de la vie et de l’équilibreà son milieu. À Nice, samedi, lequinté Pancrate-Semak-Landrin-M’Bami-Mendyn’était pas beauà voir,mais ses prédécesseurs, Rothen, Dhorasooou Cissé, n’avaient guère faitmieux auparavant, comme si personnene voulait du bâton.Par-delàle jeu,il ya l’esprit, onparledeceluidu « vestiaire »,fataliste, pournepas dire indifférent aux 17 points quiséparent désormais Paris de Lyon. Lesclans y régneraient toujours, simplementdemanière moinsfrontale etpluscosy, car on s’habitue à tout. Et commesi tout cela ne suffisait pas, voilà GuyLacombe confronté à un léger coup demoins bien de ses tauliers, moins perceptiblechez Pauleta (deux buts enquatre matches) que chez Yepes,directement impliqué sur les buts duTroyen Georges et du Niçois SammyTraoré, ou chez Letizi, un peu «down».« Certainsjoueurs, responsabilisésparFournier ne le méritaient peut-êtrepas, distillait Pierre Blayau le28 décembre en pensant peut-être àÉdouard Cissé. Yepes et Pauletas’imposent d’eux-mêmes une rigueurmais Dhorasoo ou Rothen n’ont pas àcraindre que Guy Lacombe fassepreuve de plus de rigueur à leurégard », disait-il également. Pourl’instant, par manque de rigueur, peutêtre,parlassitude,déjà, ni les uns ni lesautres n’ont redressé Paris. Etdemain ?Demain, comme le remarquait il y a dixjours Yves Colleu, l’ancien adjoint dePaul Le Guen, dans ces colonnes, c’estun scénario bien différent des matchesaller qui attend Paris. Au cours desquinze matches à venir, le PSG recevracette fois les gros et ira chez les petits.En déplacement, petit ou gros, il negagnepas, etauParc,les raresfoisoù iln’a pas gagné, c’était contre les gros(3-4 contre Lens, 0-0 contre Monaco).Cela ne promet rien de bon, à moinsd’unerévolte, suivie d’unesérie. À cinqpoints de la deuxième place, rien n’estperdu pour les Parisiens, à conditionqu’ils intègrent la notion« d’urgence » chère à Mario Yepes, oude « solidarité », vendue récemmentpar Guy Lacombe. Dans les deux cas,ce sera ensemble ou ça ne sera pas.RÉGIS TESTELIN(1) Le PSG avait pris 31 points en19 matches (1,63 point par match)sous Laurent Fournier, il en a gagné 6en 4 matches (1,5 point par match)sous Guy Lacombe.(2) « Mais où est passée la premièreplace ? A-t-elle soudainement disparudes ardoises ? » s’inquiétait PierreBlayau le 28 décembre dernier. «Auvudeson histoire,c’estun peutristedevoir que Paris a renoncé au titre avantmême la mi-Championnat. »Guy Lacombe a beau avoir pris en main le groupe parisiendepuis maintenant un mois, invariablement,le comportement de l’équipe parisienne reste identiqueà l’extérieur. Le week-end dernier, les coéquipiers niçoisde Sammy Traoré (à droite) sont ainsi parvenusà barrer la route du PSG de Pauleta et Pancrate.(Photo Bruno Fablet)« On n’est pas une grande équipe »PEDRO PAULETA et MARIO YEPES mesurent les progrès que le PSG doit encore accomplir.Ces deux-là avaient réalisé une première partie de saison irréprochable.Ils étaientdevenus les leaders d’un PSG qui en avait tant manquésousl’èreHalilhodzic.MaisPauletacommeYepes,bienqu’ilss’endéfendent, semblent marquer le pas. Et leur équipe en fait les frais.Hier après-midi, pendant que leurs partenaires participaient à la deuxièmeséance de la journée, eux ont récupéré. Avant de livrer leur avissur la situation actuelle de Paris et son avenir.« DANS QUEL DOMAINE le PSGde Guy Lacombe a-t-il progressé?– Pedro Pauleta : On voit uneéquipe qui essaie de jouer, de bien ressortirle ballon. On s’est beaucoupaméliorés sur les deux derniersmatches à l’extérieur, surtout tactiquement.On les a perdus, mais cen’était pas mérité. Il faut juste qu’on seprojette plus vite vers l’avant.– Mario Yepes : C’est encore troptôt pour le dire. Ça fait quoi ? Un mois,qu’il est là. Il nous fait découvrir sesméthodes, la manière dont il veutqu’on joue, son travail tactique. Après,c’est à nous d’appliquer tout ça, maisça mérite du temps. À Nice (0-1),c’était mieux.– Comment expliquez-vous untel manque d’audace et d’ambitionà l’extérieur ?– P.P. : Dans le Championnat, peud’équipes gagnent à l’extérieur, à partLyon. La différence, c’est que les autresfont match nul. Nous, nous perdons.En tout cas, samedi à Strasbourg, onn’a pas le droit de perdre. Si on veutjouer le haut du classement, il ne fautplus perdre à l’extérieur.– M.Y. : (Il réfléchit longuement.) Jene sais pas… Sur les deux derniersmatches, on n’a pas beaucoup provoquél’adversaire offensivement. Enrevanche, on a plutôt bien contrôlé.Après, quand tu prends un but à la88 e minute, c’est trop tard.– Vous êtes loin des objectifsassignés par le président Blayau,qui parlait encore de titre cethiver.– P.P. : Mais qu’est-ce que le PSG agagné sur les dix dernières années ?Ce qu’on nous a toujours dit, c’est dejouer une compétition européennel’an prochain. Pour le moment, on estdans l’objectif. Et je pense que cetteéquipe devrait terminer dans lesquatre premiers. Elle a les qualitéspour ça. Maintenant, c’est qui le PSG ?Ce n’est pas une grande équipe. C’estune équipe comme les autres. Lagrande équipe en France, c’est Lyon.Les autres sont toutes pareilles jusqu’àla dixième ou douzième place.– Que faut-il pour que le PSGdevienne une grande équipe ?– P.P. : Il ne suffit pas d’acheter deuxou trois joueurs. Il faut de la sérénité,que chacun reste à sa place. Il faut aussichanger les comportements avec lapresse.Ici, tout le monde parle. ÀLyon,je ne vois jamais un joueur parler, saufaprès les matches.– Vous êtes désormais à cinqpoints de la deuxième place.Peut-on parler de régression ?– P.P. : Ça, on ne le verra qu’à la fin. Sion est toujours à cinq points deBordeaux ou d’Auxerre, oui, ce seraune régression.– M.Y. : Que voulez-vous que je vousdise ? Ce n’est pas à moi de juger ça !Le plus important aujourd’hui, c’est demontrer à l’entraîneur qu’on aconfiance en lui et qu’on va faire dubon boulot.– Vous attendiez-vous à une saisonaussi décevante alors que lePSG faisait figure de rival pourLyon ?– P.P. : Mais nous n’étions favoris àrien ! On a encore la possibilitéd’atteindre notre objectif. Noussommes cinquièmes à deux points dutroisièmeetà cinq pointsdu deuxième.C’est vrai, cependant, que je suis unpeu déçu des résultats à l’extérieur.Mais pas de la saison.– M.Y. : Que fait l’OL depuis desannées ? Il garde 90 % de ses joueurset se renforce, c’est ça la continuité.Nous, pour la première fois depuislongtemps, c’est ce qu’on a fait l’étédernier. Maintenant, l’été prochain, ilfaudra faire pareil, garder tout lemonde et en prendre encore deux outrois autres, encore meilleurs.– En quoi le message de GuyLacombe est-il différent de celuide Laurent Fournier ?– P.P. : Chaque entraîneur a sa façonde travailler, mais le discours est toujoursle même : la concentration,l’ambition, la volonté… Le messagedu football est toujours pareil.« Que le PSGachète un aboyeur… »– Comprenez-vous qu’ons’interroge sur l’opportunitéd’avoir changer d’entraîneur ?– M.Y. : Je comprends votre questionet que des gens puissent s’interroger,mais je pense au club. J’ai été derrièreLaurent Fournier jusqu’au bout et jesuis aujourd’hui derrière Guy Lacombeà 100 %. L’intérêt, c’est le club.– Si on vous dit qu’on voustrouve moins bons depuis 2006,que répondez-vous ?– P.P. : Donnez-moi la raison pourlaquelle vous dites ça ! On a fait quatrematches, j’ai marqué deux buts (contreSochaux (3-1) et sur penalty contreTroyes (2-1)), j’ai fait une passe décisive.Je me sens bien. Maintenant, jene peux pas marquer à chaque match.– M.Y. : J’ai bien commencé l’année.Je me sens super bien physiquement etfootballistiquement. À Nice, j’ail’impression de faire un bon match…jusqu’au but bien sûr. Mais je n’ai pasde sentiment de culpabilité. Je fais debons matches, Lionel (Letizi) n’a pasbeaucoup d’arrêts à faire. On ne peutpas dire que la défense soit souventmise en danger. Après, c’est vrai, il y acette erreur de marquage.– Serez-vous encore à Paris lasaison prochaine ?– M.Y. : Ça fait longtempsque je lis çaet que j’entends ça (il serait régulièrementsupervisé par des clubs italiens,dont le Milan AC), mais " je ne laissepaspartirla tête ", je nel’ai jamais fait.– Et vous, Pedro, votre avenir àParis dépend-il d’une place enCoupe d’Europe ?– P.P. : Quand on vient à Paris, c’estpour ça, jouer chaque année une compétitioneuropéenne.– Avant la trêve, Jean-MichelMoutier disait qu’il manquait unaboyeur. Êtes-vous d’accord ?– P.P. : Mais que le PSG achète unaboyeur !… Moi, je ne commente pasles déclarations des dirigeants. Moi, jene suis pas un aboyeur. Si c’est crierpour que tout le mondele voie, on peuttout de suite changer le capitaine duPSG. Je n’ai jamais été comme ça et cen’est pas à trente-deux ans que je vaischanger.– M.Y. : Ce n’est que mon avis mais jene vois pas les choses comme ça.Aboyeur ? Je ne sais pas ce que ça veutdire. Et leader, c’est sur le terrain, avecle ballon que tu dois le montrer (ilfrappe du poing gauche dans le creuxde sa main droite). Il y aurait desjoueurs leaders et d’autres qui leseraient moins ? Pourtant, on est tousconcernés par l’équipe, non ? On doittous montrer l’exemple, joueursd’expérience ou pas ! »DAMIEN DEGORREet RÉGIS TESTELINFournier mieux que LacomContre les mdu Paris-SG,Phase allerPhase retouravec FournieravecLacombe0 12 03 11 01 12 1Paris-SG 1 2 Nice Nice 1 0 Paris-SG5 7 35 6 4buts marquéuéspts en 4 m.buts encaissésésbuts marquéuéspts en 4 m.buts encaissésésÀ l’occasion des 60 ans de L’Équipe, élisez le superChampion des champions parmi les sportifs françaisrécompensés par L’Équipe depuis 1946.Votez jusqu’au 26 janvier 2006 sur www.lequipe.frRendez-vous le 28 février dans L’Équipe.MERCREDI 25 JANVIER 2006 PAGE 3

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