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Changements d'échelle en modélisation de la qualité de l ... - Cerea

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Thèse <strong>de</strong> doctorat <strong>de</strong> l’Université Paris-EstPrés<strong>en</strong>tée et sout<strong>en</strong>ue publiquem<strong>en</strong>t le 15 décembre 2009 parIrène Korsakissokpour l’obt<strong>en</strong>tion du diplôme <strong>de</strong> docteur<strong>de</strong> l’Université Paris-EstSpécialité : Sci<strong>en</strong>ces et techniques <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>qualité</strong><strong>de</strong> l’air et estimation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s associéesJury composé <strong>de</strong>P r Richard Perkins C<strong>en</strong>trale Lyon présid<strong>en</strong>t et rapporteurP r Robert Rosset Université P. Sabatier, CNRS rapporteurP r Serge Guil<strong>la</strong>s University College London examinateurD r Bruno Sportisse INRIA directeur <strong>de</strong> thèseD r Vivi<strong>en</strong> Mallet INRIA co-directeur <strong>de</strong> thèseD r Laur<strong>en</strong>ce Rouïl INERIS invitéeM r Philippe Lameloise AIRPARIF invité


2Cette thèse est dédiée à mon père, Charles Korsakissok, qui m’a communiqué son <strong>en</strong>thousiasmepour les sci<strong>en</strong>ces et à mon frère Joël, qui <strong>de</strong>puis toujours me montre l’exemple.2


Remerciem<strong>en</strong>tsJe me dois <strong>de</strong> remercier <strong>en</strong> tout premier lieu Vivi<strong>en</strong> Mallet, qui a suivi mes travaux <strong>de</strong> thèsedurant ces années passées au CEREA. Ce<strong>la</strong> a été un p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> travailler avec lui, tant pour sesmultiples <strong>qualité</strong>s sci<strong>en</strong>tifiques et techniques que pour sa disponibilité, sa rigueur et sa pati<strong>en</strong>ce.J’ai appris énormém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> choses grâce à lui, et lui <strong>en</strong> suis très reconnaissante.Je remercie égalem<strong>en</strong>t Bruno Sportisse qui m’a embauchée au CEREA, d’abord <strong>en</strong> <strong>qualité</strong>d’ingénieur <strong>de</strong> recherche, puis a su me convaincre <strong>de</strong> faire une thèse <strong>de</strong> doctorat. C’est <strong>de</strong> lui quevi<strong>en</strong>t l’impulsion <strong>de</strong> cette thèse et l’idée initiale du sujet. Je le remercie <strong>en</strong>fin d’avoir accepté <strong>de</strong>rester mon directeur <strong>de</strong> thèse malgré ses importantes responsabilités à l’INRIA et <strong>de</strong> m’avoirconsacré un peu <strong>de</strong> son précieux temps.Je remercie les rapporteurs, Richard Perkins et Robert Rosset, <strong>de</strong> même que les autresmembres du jury, d’avoir accepté d’évaluer mon travail. Je remercie <strong>en</strong> particulier Serge Guil<strong>la</strong>squi m’a donné <strong>de</strong>s pistes d’étu<strong>de</strong> concernant <strong>la</strong> réduction d’échelle statistique.Je remercie Christian Seigneur pour l’ai<strong>de</strong> qu’il m’a apportée lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation du modèle<strong>de</strong> panache sous-maille, ainsi que pour <strong>la</strong> relecture <strong>de</strong> certains chapitres <strong>de</strong> ma thèse.Ces quelques années passées au CEREA ont été riches sur le p<strong>la</strong>n sci<strong>en</strong>tifique, mais aussisur le p<strong>la</strong>n humain <strong>de</strong> par les multiples échanges et r<strong>en</strong>contres. Je me gar<strong>de</strong>rai <strong>de</strong> citer toutesles personnes dont j’ai pu apprécier <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce et l’amitié, <strong>de</strong> peur d’<strong>en</strong> oublier. Je remerciedonc collectivem<strong>en</strong>t tous les membres du CEREA, passés et prés<strong>en</strong>ts, pour leur humour, leursdiscussions, leur ai<strong>de</strong> occasionnelle et tous les agréables mom<strong>en</strong>ts et gâteaux partagés avec eux.Je citerai <strong>en</strong> particulier mes différ<strong>en</strong>ts collègues <strong>de</strong> bureau, Meryem Ahmed <strong>de</strong> Biasi avec quij’ai pu faire un inoubliable voyage au Chili, Olivier Saunier et Megan Lebacque. Une m<strong>en</strong>tionspéciale à ceux avec qui les mom<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>te ont pu se prolonger autour d’un verre ou dansun restaurant, Pierre Tran, Marilyne Tombette, Victor Winiarek, Elsa Real, Yelva Roustan.J’espère que ces mom<strong>en</strong>ts se reproduiront à l’av<strong>en</strong>ir ! Un petit <strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>t aux nouveauxdoctorants qui assur<strong>en</strong>t <strong>la</strong> relève et <strong>en</strong> particulier à Régis Briant, dont j’ai eu le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> co<strong>en</strong>cadrerle stage <strong>de</strong> fin d’étu<strong>de</strong>. Une p<strong>en</strong>sée particulière <strong>en</strong>fin à tous les bébés du CEREA, quise sont multipliés ces <strong>de</strong>rnières années, et surtout aux heureux par<strong>en</strong>ts.Je ne peux <strong>en</strong>fin terminer sans adresser mes chaleureux remerciem<strong>en</strong>ts aux membres <strong>de</strong>ma famille qui m’ont <strong>en</strong>couragée, et <strong>en</strong> particulier à mon mari Juli<strong>en</strong> Bourdin qui a <strong>en</strong>duréstoïquem<strong>en</strong>t toutes les affres <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse et notamm<strong>en</strong>t les difficiles <strong>de</strong>rniers mois <strong>de</strong> rédaction.Pour ce qu’il m’apporte, son souti<strong>en</strong> constant et inébran<strong>la</strong>ble, et infinim<strong>en</strong>t plus <strong>en</strong>core...3


Table <strong>de</strong>s matières1 <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air 111.1 Différ<strong>en</strong>tes échelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131.1.1 Les émissions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131.1.2 Le transport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161.1.3 La turbul<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181.1.4 Les processus <strong>de</strong> perte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201.2 Une hiérarchie <strong>de</strong> données et <strong>de</strong> modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251.2.1 Équation <strong>de</strong> dispersion réactive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251.2.2 Différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281.2.3 Données d’<strong>en</strong>trée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301.2.4 S<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s modèles aux données d’<strong>en</strong>trée . . . . . . . . . . . . . . . . 321.3 Différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts d’échelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331.3.1 Métho<strong>de</strong>s numériques et coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> modèles . . . . . . . . . . . . . . . . 331.3.2 Fermeture d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 361.3.3 Paramétrisations sous-mailles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381.3.4 Métho<strong>de</strong>s stochastiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411.3.5 Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité sous-maille a posteriori . . . . . . . . . . 421.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 431.4.1 Bi<strong>la</strong>n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 431.4.2 Choix <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 441.4.3 P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 451.4.4 Publications associées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45I Modèles pour l’échelle locale 472 Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale 492.1 Les modèles gaussi<strong>en</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 512.1.1 Li<strong>en</strong> avec <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion euléri<strong>en</strong>ne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 512.1.2 Modèle gaussi<strong>en</strong> <strong>de</strong> panache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 532.1.3 Modèle gaussi<strong>en</strong> à bouffées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 562.1.4 Modèle <strong>de</strong> source linéique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 582.2 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 592.2.1 Variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion turbul<strong>en</strong>te . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 592.2.2 Formules <strong>de</strong> Briggs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 632.2.3 Formule <strong>de</strong> Doury . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 642.2.4 Théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 652.3 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 682.3.1 Surhauteur <strong>de</strong> Briggs et HPDM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 695


6 TABLE DES MATIÈRES2.3.2 Formule <strong>de</strong> Concawe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 702.3.3 Formule <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd et Stümke . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 712.3.4 Pénétration partielle dans <strong>la</strong> couche d’inversion . . . . . . . . . . . . . . . 712.4 Modélisation <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> perte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 722.4.1 Décroissance radioactive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 722.4.2 Dépôt sec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 722.4.3 Lessivage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 752.5 Bi<strong>la</strong>n : modèles <strong>de</strong> Polyphemus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 763 Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale 793.1 Critères d’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 813.1.1 Indicateurs statistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 813.1.2 Critères <strong>de</strong> performance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 813.2 Evaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion : Prairie Grass . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 813.2.1 Prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce, et évaluation <strong>de</strong>s écarts types . . . . . . . . 823.2.2 Comparaison avec d’autres modèles gaussi<strong>en</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . 843.2.3 Statistiques par arc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 853.3 Evaluation avec surhauteur : Kincaid . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 873.3.1 Prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce, et évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur . . . . . . . . 873.3.2 Evaluation du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 903.3.3 Comparaison avec d’autres modèles gaussi<strong>en</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . 953.4 Evaluation du dépôt : mesures <strong>de</strong> dépôt <strong>en</strong> bord <strong>de</strong> route . . . . . . . . . . . . . 963.4.1 Configuration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 983.4.2 Résultats moy<strong>en</strong>s sur février 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 983.4.3 Analyse <strong>de</strong>s résultats sur certains jours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1003.5 Bi<strong>la</strong>n : évaluation <strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s et variabilité . . . . . . . . . . . . . . . 1033.5.1 Performance <strong>de</strong>s modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1043.5.2 Variabilité <strong>de</strong>s paramétrisations et <strong>de</strong>s résultats . . . . . . . . . . . . . . . 105II Modélisation sous-maille <strong>de</strong>s émissions ponctuelles : modèle <strong>de</strong> panachesous-maille 1074 Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passif 1094.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1114.1.1 Context . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1114.1.2 Issues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1114.1.3 Methodology . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1124.1.4 Outline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1124.2 Mo<strong>de</strong>l <strong>de</strong>scription . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1124.2.1 The Gaussian puff mo<strong>de</strong>l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1134.2.2 Mo<strong>de</strong>l coupling . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1154.3 The ETEX case: impact of plume-in-grid at contin<strong>en</strong>tal scale . . . . . . . . . . . 1174.3.1 Mo<strong>de</strong>ling set-up . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1174.3.2 Converg<strong>en</strong>ce with the time step betwe<strong>en</strong> two puffs . . . . . . . . . . . . . 1184.3.3 Comparison of results with/without the plume-in-grid approach . . . . . . 1184.4 S<strong>en</strong>sitivity to the local-scale dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1224.4.1 Local-scale dispersion parameters . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1234.4.2 Comparison betwe<strong>en</strong> the Gaussian and Eulerian diffusion . . . . . . . . . 1234.4.3 Vertical profiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1256


TABLE DES MATIÈRES 74.5 Relevant timescales: a study on the injection time . . . . . . . . . . . . . . . . . 1254.5.1 Impact on the conc<strong>en</strong>trations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1254.5.2 Impact on the arrival times . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1274.6 Influ<strong>en</strong>ce of the grid resolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1274.6.1 Impact of the initial volume of the emission . . . . . . . . . . . . . . . . . 1284.6.2 Use of plume-in-grid with several grid resolutions . . . . . . . . . . . . . . 1304.7 Application to the Chernobyl disaster . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1304.7.1 Mo<strong>de</strong>ling set-up . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1304.7.2 Results . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1334.8 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1344.9 App<strong>en</strong>dix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1364.9.1 Coordinates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1364.9.2 Formu<strong>la</strong>e to compute the puff integral over a volume . . . . . . . . . . . . 1365 Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif 1395.1 Description du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1415.1.1 Modèle <strong>de</strong> chimie pour les bouffées réactives . . . . . . . . . . . . . . . . . 1415.1.2 Interaction <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux bouffées superposées . . . . . . . . . . . . . . . . . 1445.2 Application du panache sous-maille à <strong>la</strong> chimie <strong>de</strong> l’ozone . . . . . . . . . . . . . 1495.2.1 Chimie <strong>de</strong> l’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1495.2.2 Impact du panache sous-maille réactif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1525.2.3 Influ<strong>en</strong>ce du nombre <strong>de</strong> sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1575.3 Application à <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air <strong>en</strong> Île-<strong>de</strong>-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1575.3.1 Configuration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1575.3.2 Émissions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1585.3.3 Configuration <strong>de</strong> panache sous-maille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1605.3.4 Simu<strong>la</strong>tions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1605.4 Évaluation du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif . . . . . . . . . . . . . . . . 1605.4.1 Critères d’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1605.4.2 Impact du panache sous-maille sur les statistiques . . . . . . . . . . . . . 1615.4.3 Répartition spatiale <strong>de</strong> l’impact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1645.5 Résultats pour certains jours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1655.5.1 Impact sur les polluants primaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1655.5.2 Impact sur les polluants secondaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1695.6 Analyse <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1715.6.1 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion verticale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1715.6.2 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1725.7 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1755.7.1 Chimie dans un panache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1755.7.2 Impact sur <strong>la</strong> photochimie <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne . . . . . . . . . . . . . . . 1755.7.3 Bi<strong>la</strong>n et perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176III Métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échelle et application à <strong>la</strong><strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air 1796 Métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échelle 1816.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1836.1.1 Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1836.1.2 Réduction d’échelle statistique et dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . 1837


8 TABLE DES MATIÈRES6.1.3 Une question d’échelles... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1836.2 Principes <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1846.2.1 Principe général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1846.2.2 Stationnarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1856.2.3 Prédicteur et prédictand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1856.2.4 Représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1866.2.5 Le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1866.3 Métho<strong>de</strong>s statistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1876.3.1 Pré-traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1886.3.2 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> régression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1906.3.3 Comparaison <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1926.4 Utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air . . . . . . . . . . . . 1936.4.1 Régression sur un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1936.4.2 Décomposition <strong>en</strong> composantes principales (PCA) . . . . . . . . . . . . . 1946.4.3 Décomposition <strong>en</strong> composantes principales ajustées (PFC) . . . . . . . . . 1956.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1966.5.1 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réduction d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1966.5.2 Questions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1967 Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne 1977.1 Application : <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne . . . . . . . . . . . . . . . . . 1997.1.1 Les réseaux <strong>de</strong> mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1997.1.2 Les simu<strong>la</strong>tions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2017.1.3 Métho<strong>de</strong> statistique utilisée : régression linéaire . . . . . . . . . . . . . . . 2017.2 Résultats par type <strong>de</strong> station . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2017.2.1 Régressions sur un seul modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce (prévision à 1 jour) . . . . . . 2027.2.2 Résultats pour <strong>la</strong> prévision à N jours et stationnarité <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts . . . 2047.3 Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2087.3.1 Performance <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèles . . . . . . . . . . . . . . . 2087.3.2 Colinéarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2127.4 Réduction <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2157.4.1 Utilisation d’<strong>en</strong>sembles calibrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2157.4.2 Réduction <strong>en</strong> composantes principales (PCA) . . . . . . . . . . . . . . . . 2167.4.3 Réduction <strong>en</strong> composantes principales ajustées (PFC) . . . . . . . . . . . 2197.4.4 Comparaison <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2257.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2257.5.1 Résultats aux stations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2257.5.2 Représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s stations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225Conclusion 229A Indicateurs statistiques 233A.1 Indicateurs pour les modèles à l’échelle locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233A.2 Indicateurs à l’échelle régionale et contin<strong>en</strong>tale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233A.3 Indicateurs utilisés pour l’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2348


TABLE DES MATIÈRES 9B Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échelles 235B.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237B.1.1 Context and objectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237B.1.2 Methodology and outline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237B.2 Test sc<strong>en</strong>arios . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238B.2.1 Domains and computing strategy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238B.2.2 Sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240B.2.3 Meteorological sc<strong>en</strong>arios . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241B.2.4 Simu<strong>la</strong>tions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241B.3 S<strong>en</strong>sor and network statistics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243B.3.1 Statistical indicators for s<strong>en</strong>sors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243B.3.2 Constraints on the s<strong>en</strong>sors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244B.3.3 Statistical indicators for networks . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245B.4 S<strong>en</strong>sors performance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245B.4.1 Influ<strong>en</strong>ce of sc<strong>en</strong>arios and meteorology . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245B.4.2 Emitted quantities and loss processes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248B.5 Networks performance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248B.5.1 Networks <strong>de</strong>fined with respect to <strong>de</strong>tection probability . . . . . . . . . . . 248B.5.2 Networks <strong>de</strong>fined as conc<strong>en</strong>tric circles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251B.5.3 Networks s<strong>en</strong>sitivity to wind variations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255B.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2559


10 TABLE DES MATIÈRES10


Chapitre 1<strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong>l’airL’évolution <strong>de</strong>s polluants dans l’atmosphère dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> phénomènes variés,tels que les émissions, <strong>la</strong> météorologie, <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce ou les transformationsphysico-chimiques, qui ont <strong>de</strong>s échelles caractéristiques spatiales et temporellestrès diverses. Il est très difficile, par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>terl’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ces échelles dans un modèle <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air. Les modèles <strong>de</strong>chimie-transport, couramm<strong>en</strong>t utilisés, ont une résolution bi<strong>en</strong> supérieure à<strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s plus petites échelles (<strong>de</strong> quelques kilomètres à quelques dizaines<strong>de</strong> kilomètres). Tout processus <strong>de</strong> taille caractéristique inférieure à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong>maille est donc mal représ<strong>en</strong>té par ces modèles. On parle alors <strong>de</strong> « processussous-maille », que les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>t d’échelle, abordées dansce chapitre, vis<strong>en</strong>t à mieux représ<strong>en</strong>ter. La variabilité sous-maille liée auxprocessus non résolus est <strong>en</strong> effet une source d’erreur, <strong>en</strong> particulier lorsqu’ils’agit <strong>de</strong> comparer les résultats d’un modèle à <strong>de</strong>s observations effectuées <strong>en</strong><strong>de</strong>s points <strong>de</strong> mesure. L’échelle représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong>s stations d’observation est<strong>en</strong> effet typiquem<strong>en</strong>t inférieure à <strong>la</strong> taille d’une maille.Ce chapitre prés<strong>en</strong>te les différ<strong>en</strong>tes échelles <strong>en</strong> jeu <strong>en</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air. Il s’agit <strong>de</strong> définir quelles échelles sont mal représ<strong>en</strong>tées parles modèles, et d’effectuer une revue <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s possibles pourquantifier ces limitations et mieux pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les petites échelles :– les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> raffinem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> modèles, qu’il s’agisse <strong>de</strong> <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>résolution ou <strong>de</strong> coupler <strong>de</strong>s modèles à <strong>de</strong>ux échelles différ<strong>en</strong>tes,– les paramétrisations sous-mailles qui vis<strong>en</strong>t à mieux représ<strong>en</strong>ter unphénomène sous-maille par <strong>de</strong>s paramétrisations physiques,– les métho<strong>de</strong>s stochastiques, qui décriv<strong>en</strong>t <strong>la</strong> variabilité sous-maille commeun processus stochastique représ<strong>en</strong>té par une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> probabilité.Les choix effectués lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse sont <strong>en</strong>fin explicités <strong>en</strong> étant remis dansle contexte très <strong>la</strong>rge <strong>de</strong>s changem<strong>en</strong>ts d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air.Sommaire1.1 Différ<strong>en</strong>tes échelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131.1.1 Les émissions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131.1.2 Le transport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161.1.3 La turbul<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1811


12 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air1.1.4 Les processus <strong>de</strong> perte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201.2 Une hiérarchie <strong>de</strong> données et <strong>de</strong> modèles . . . . . . . . . . . . . . . . 251.2.1 Équation <strong>de</strong> dispersion réactive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251.2.2 Différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281.2.3 Données d’<strong>en</strong>trée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301.2.4 S<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s modèles aux données d’<strong>en</strong>trée . . . . . . . . . . . . . . . 321.3 Différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts d’échelles . . . . . . . . . . . . 331.3.1 Métho<strong>de</strong>s numériques et coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> modèles . . . . . . . . . . . . . . . 331.3.2 Fermeture d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 361.3.3 Paramétrisations sous-mailles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381.3.4 Métho<strong>de</strong>s stochastiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411.3.5 Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité sous-maille a posteriori . . . . . . . . . 421.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 431.4.1 Bi<strong>la</strong>n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 431.4.2 Choix <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 441.4.3 P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 451.4.4 Publications associées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s processus physiques et chimiques et <strong>de</strong>s équations associées s’inspire<strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>– Sportisse [2007a],– Seinfeld et Pandis [1998],– Jacob [1999]12


Section 1.1 – Différ<strong>en</strong>tes échelles 13La <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air a pour <strong>en</strong>jeu <strong>de</strong> prévoir <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> polluantsdans l’atmosphère. Il peut s’agir par exemple <strong>de</strong> prévoir le dépassem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> seuils <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trationau-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>squels les polluants sont pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dangereux, ou <strong>de</strong> modéliser l’impactd’instal<strong>la</strong>tions industrielles ou <strong>en</strong>core du trafic routier. Les modèles peuv<strong>en</strong>t servir d’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong>décision, <strong>en</strong> permettant <strong>de</strong> simuler l’effet <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> réduction d’émission. Enfin, ils peuv<strong>en</strong>têtre utilisés <strong>en</strong> situation <strong>de</strong> crise, <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> rejet accid<strong>en</strong>tel <strong>de</strong> composés dangereux dans l’atmosphère,pour pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s mesures appropriées. La diversité <strong>de</strong> ces applications montre déjàqu’il existe différ<strong>en</strong>tes échelles spatiales et temporelles <strong>en</strong> jeu. En effet, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’impactd’une instal<strong>la</strong>tion industrielle par exemple, pourra se focaliser sur un champ re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t proche(quelques kilomètres). Pour modéliser un polluant tel que l’ozone, ou un rejet accid<strong>en</strong>tel <strong>de</strong> radionucléi<strong>de</strong>s,on se p<strong>la</strong>ce <strong>en</strong> revanche à l’échelle contin<strong>en</strong>tale. Il est donc nécessaire <strong>de</strong> disposerd’une variété <strong>de</strong> modèles afin <strong>de</strong> répondre aux différ<strong>en</strong>ts besoins, et <strong>de</strong> connaître leurs domainesd’application et leurs limitations. En d’autres termes, pour chaque type <strong>de</strong> modèle, il y auraune « échelle bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée », que l’on peut essayer <strong>de</strong> définir. De même, pour un point <strong>de</strong>mesure, on pourra définir une « échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité », qui correspond au domaine oùl’évolution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations est bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée par les observations à <strong>la</strong> station.Il n’est pas nécessaire, ni forcém<strong>en</strong>t souhaitable, <strong>de</strong> n’avoir qu’un seul modèle performantà toutes les échelles. Toutefois, on peut améliorer les modèles les plus couramm<strong>en</strong>t utilisés, etleur représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s petites échelles. Mieux représ<strong>en</strong>ter certaines échelles n’aura pas toujoursun impact sur les résultats du modèle. Par exemple, mieux représ<strong>en</strong>ter les petites échelles <strong>de</strong><strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce dans un panache <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> cheminée n’aura pas d’effet sur les conc<strong>en</strong>trationsobservées à une station <strong>de</strong> mesure, si celui-ci est p<strong>la</strong>cé à 10 km <strong>de</strong> <strong>la</strong> source. Il s’agit doncd’estimer à <strong>la</strong> fois l’échelle d’un processus et celle <strong>de</strong> son impact sur les résultats du modèle.1.1 Différ<strong>en</strong>tes échellesLa conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>s polluants dans l’atmosphère dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> nombreux processus physiques,qui ont <strong>de</strong>s échelles caractéristiques variées. Il s’agit <strong>de</strong> modéliser l’émission <strong>de</strong>s polluants,leur transport dans l’atmosphère (nécessitant <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s champs météorologiques),leurs transformations chimiques ainsi que l’interaction avec le sol, notamm<strong>en</strong>t au travers <strong>de</strong>l’absorption par les végétaux et du dépôt sur le sol et les bâtim<strong>en</strong>ts. Les nuages et <strong>la</strong> pluiepeuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t interagir avec le transport <strong>de</strong>s polluants, notamm<strong>en</strong>t au travers du lessivage(<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s polluants par <strong>la</strong> pluie, qui se dépos<strong>en</strong>t alors au sol). Dans tous ces processus,les échelles <strong>de</strong> temps et/ou d’espace sont très diverses et certaines sont <strong>en</strong> général mal résoluespar les modèles.1.1.1 Les émissionsParmi les espèces participant à <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air, on distingue les espèces primaires, directem<strong>en</strong>témises, et les espèces secondaires qui sont formées dans l’atmosphère par le biais <strong>de</strong>transformations physico-chimiques (par exemple l’ozone). Il existe principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux typesd’émissions :– Les émissions biogéniques, prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> sources naturelles telles que les volcans, les feux<strong>de</strong> forêts, l’émission <strong>de</strong> sels <strong>de</strong> mer ou l’érosion du sable, ou <strong>en</strong>core les composés organiquesvo<strong>la</strong>tiles (COV) émis <strong>en</strong> particulier par <strong>la</strong> photosynthèse,– Les émissions anthropiques, dues à l’activité humaine, c’est-à-dire au transport (routieret aéri<strong>en</strong>), aux émissions industrielles, au chauffage et à l’agriculture.13


14 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airLa part <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts types d’émissions dans les conc<strong>en</strong>trations d’espèces primaires dép<strong>en</strong>d dutype <strong>de</strong> polluant considéré [Sportisse, 2007a]. On se focalise dans cette partie sur les émissions anthropiques,dont <strong>la</strong> variabilité spatiale est importante <strong>en</strong> comparaison <strong>de</strong>s émissions biogéniques,plus diffuses (à l’exception <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> forêt).Variabilité horizontaleLa répartition spatiale <strong>de</strong>s émissions anthropiques est très hétérogène et dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispositiondu réseau routier et <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions industrielles, <strong>en</strong> particulier. Les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>polluants <strong>en</strong> champ proche <strong>de</strong> ces sources (typiquem<strong>en</strong>t à une c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> mètres d’une route oud’une cheminée) sont beaucoup plus élevées que les conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes. Par exemple, lesconc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’azote NO 2 sont <strong>en</strong>viron <strong>de</strong>ux fois plus importantes dans les 50 mautour <strong>de</strong>s routes que les conc<strong>en</strong>trations mesurées par les stations <strong>de</strong> fond [Hewitt, 1991]. Demême, les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> soufre sont divisées par <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>tre une distance <strong>de</strong> 50 m et 150 md’une route [Repon<strong>en</strong> et al., 2003]. Ce rapport est <strong>en</strong>core plus important si l’on considère lesparticules ultra-fines, dont les conc<strong>en</strong>trations diminu<strong>en</strong>t très rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t lorsque <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong>source augm<strong>en</strong>te, notamm<strong>en</strong>t à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> coagu<strong>la</strong>tion [Zhu et al., 2002]. La figure 1.1 illustrecette variabilité spatiale <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> NO 2 due au réseau routier. Il s’agit <strong>de</strong> l’Île-<strong>de</strong>-France, pour l’année 2007. Les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> bord <strong>de</strong> route sont effectivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux à troisfois plus importantes que les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond, et dépass<strong>en</strong>t le seuil réglem<strong>en</strong>taire pourles conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond, qui est <strong>de</strong> 40 µg m −3 . Ces dépassem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> seuil sont très localisés(<strong>en</strong>viron 2% <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> région) mais peuv<strong>en</strong>t poser <strong>de</strong>s problèmes sanitaires importantspour les personnes exposées.Fig. 1.1 – Conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> NO 2 sur l’Île-<strong>de</strong>-France (petite couronne) pour l’année2007. Source : Airparif.Une autre illustration du type <strong>de</strong> problèmes concrets que peut poser cette variabilité spatialeest une discussion réc<strong>en</strong>te ayant eu lieu à l’EPA (Environm<strong>en</strong>t Protection Ag<strong>en</strong>cy) aux États-Unis [EPA, 2009]. Il s’agissait <strong>de</strong> modifier les normes utilisées pour réglem<strong>en</strong>ter le dioxy<strong>de</strong>14


Section 1.1 – Différ<strong>en</strong>tes échelles 15d’azote (NO 2 ), <strong>en</strong> passant d’un objectif annuel à une réglem<strong>en</strong>tation basée sur les conc<strong>en</strong>trationshoraires. Le comité sci<strong>en</strong>tifique chargé <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s propositions concernant le réseau <strong>de</strong> mesuresutilisé (jusqu’alors, uniquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> fond) s’est divisé autour <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux propositions :1. L’instal<strong>la</strong>tion d’un réseau complém<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> l’existant, compr<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> mesure<strong>en</strong> bord <strong>de</strong> route utilisées pour mesurer les dépassem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> seuil,2. L’utilisation du seul réseau <strong>de</strong> stations <strong>de</strong> fond pour les dépassem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> seuils, les stations<strong>de</strong> trafic étant uniquem<strong>en</strong>t pour <strong>la</strong> recherche.Les argum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> proposition étai<strong>en</strong>t basés d’une part sur l’abs<strong>en</strong>ce d’étu<strong>de</strong>sépidémiologiques basées sur les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> bord <strong>de</strong> route, et d’autre part sur <strong>la</strong> difficulté<strong>de</strong> choisir <strong>de</strong>s emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> capteurs représ<strong>en</strong>tatifs <strong>de</strong> ces conc<strong>en</strong>trations. Cette difficultéest due à <strong>la</strong> variabilité spatiale induite par les bâtim<strong>en</strong>ts, mais aussi par le type <strong>de</strong> trafic,par exemple à cause <strong>de</strong>s filtres à particules pour véhicules diesel, qui peuv<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>ter <strong>la</strong>fraction <strong>de</strong> NO 2 dans les NOx 1 émis. Il peut donc y avoir localem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> NO 2 dans les<strong>en</strong>droits où <strong>de</strong>s véhicules plus « propres » sont utilisés. La question se posait donc <strong>de</strong> définirl’échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s capteurs utilisés pour mesurer les pics <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration et lesdépassem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> seuil. Il était notamm<strong>en</strong>t proposé d’utiliser <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> afin <strong>de</strong> déterminerles emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> mesure adéquats, ainsi que les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond et lesconc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> bord <strong>de</strong> route.Cet exemple permet <strong>de</strong> montrer que <strong>la</strong> variabilité spatiale <strong>de</strong>s émissions pose <strong>de</strong>s problèmesnon seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>modélisation</strong>, mais aussi <strong>de</strong> mesure, autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> question d’« échelle <strong>de</strong>représ<strong>en</strong>tativité ». Ce<strong>la</strong> permet égalem<strong>en</strong>t d’illustrer l’importance d’utiliser <strong>de</strong>s modèles permettant<strong>de</strong> résoudre les échelles caractéristiques <strong>de</strong>s émissions, notamm<strong>en</strong>t pour l’impact sanitaire<strong>de</strong>s routes.Variabilité verticaleLa répartition spatiale horizontale <strong>de</strong>s émissions est donc très hétérogène et son échellecaractéristique est <strong>de</strong> quelques c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> mètres, voire moins. De plus, il existe égalem<strong>en</strong>tune hétéorogénéité sur <strong>la</strong> verticale. Ainsi, pour les sources au sol telles que les routes, les fortesconc<strong>en</strong>trations sont principalem<strong>en</strong>t localisées dans les quelques premiers mètres au-<strong>de</strong>ssus du sol,alors que <strong>de</strong> nombreux modèles suppos<strong>en</strong>t un mé<strong>la</strong>nge homogène sur une hauteur <strong>de</strong> quelquesdizaines <strong>de</strong> mètres. De même, le panache émis par une cheminée n’est pas mé<strong>la</strong>ngé sur <strong>la</strong> verticaleavant une certaine distance <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> source. Pour les sources <strong>en</strong> hauteur, le panache netouche donc pas le sol immédiatem<strong>en</strong>t, contrairem<strong>en</strong>t à ce qui se passerait si le panache étaitmé<strong>la</strong>ngé immédiatem<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> verticale. Cette variabilité verticale est importante à proximité<strong>de</strong>s sources, car le panache n’est mé<strong>la</strong>ngé sur <strong>la</strong> verticale qu’au bout <strong>de</strong> quelques kilomètres (<strong>la</strong>distance dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> l’efficacité du mé<strong>la</strong>nge, donc <strong>de</strong>s conditions météorologiques).Autres processusSi l’échelle caractéristique <strong>de</strong>s émissions est mal représ<strong>en</strong>tée, une partie <strong>de</strong> l’informationsur leur répartition spatiale est perdue. Ce<strong>la</strong> a <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces directes sur <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong><strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> polluants, mais aussi indirectes. Ainsi, les transformations chimiques <strong>de</strong>spolluants dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes espèces <strong>en</strong> jeu. Si les espèces émises sontplus conc<strong>en</strong>trées et moins bi<strong>en</strong> mé<strong>la</strong>ngées aux espèces <strong>de</strong> fond, ce<strong>la</strong> peut modifier les réactionset par exemple retar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> certains composés secondaires (voir partie 1.1.4). Deplus, le v<strong>en</strong>t varie sur <strong>la</strong> verticale, et sa direction n’est pas forcém<strong>en</strong>t <strong>la</strong> même à <strong>la</strong> hauteur d’unecheminée <strong>de</strong> 100 m, ou proche du sol. Modéliser <strong>la</strong> hauteur exacte du panache permet d’y associer1 Dans <strong>la</strong> suite, on appellera NOx les oxy<strong>de</strong>s d’azote, qui regroup<strong>en</strong>t NO et NO 2 .15


16 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airles conditions météorologiques prises à <strong>la</strong> bonne hauteur, correspondant à son transport et à sadiffusion. La figure 1.2 donne un exemple (un peu extrême) <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise <strong>en</strong> compte<strong>de</strong> <strong>la</strong> météorologie à <strong>la</strong> hauteur exacte d’émission d’un panache. Cep<strong>en</strong>dant, il serait très difficile<strong>en</strong> pratique <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> modéliser une telle situation : ce<strong>la</strong> ne nécessite pas seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> connaîtreles hauteurs exactes <strong>de</strong>s cheminées, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> données météorologiquesprécises à l’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> source.Fig. 1.2 – Illustration <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte <strong>la</strong> météorologie à <strong>la</strong> hauteur exacted’émission, et non à une hauteur moy<strong>en</strong>ne : <strong>de</strong>ux panaches émis à <strong>de</strong>s hauteurs différ<strong>en</strong>tespart<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s directions opposées.1.1.2 Le transportDans cette partie, on décrit le transport (modélisé par l’advection), c’est-à-dire le dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s polluants dans l’atmosphère, sans modifier les conc<strong>en</strong>trations.Échelles <strong>de</strong>s phénomènes atmosphériquesStructure verticale <strong>de</strong> l’atmosphère L’atmosphère est divisée <strong>en</strong> plusieurs couches, définiesà partir du profil vertical <strong>de</strong> température. La première partie <strong>de</strong> l’atmosphère (<strong>la</strong> plus prochedu sol) est <strong>la</strong> troposphère, d’une hauteur <strong>de</strong> 8 à 18 km. Cette partie est caractérisée par unedécroissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> température avec l’altitu<strong>de</strong>. Au-<strong>de</strong>ssus, se situe <strong>la</strong> stratosphère, jusqu’à <strong>en</strong>viron50 km, où le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> température s’inverse et <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t positif, notamm<strong>en</strong>t grâce à l’absorptiondu rayonnem<strong>en</strong>t so<strong>la</strong>ire par l’ozone. Ces <strong>de</strong>ux couches et les suivantes sont représ<strong>en</strong>tées sur<strong>la</strong> figure 1.3.En <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air, les polluants émis dans l’atmosphère sont transportés principalem<strong>en</strong>t àl’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite atmosphérique (appelée <strong>en</strong>suite CLA ou juste « couche limite »).Il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche <strong>la</strong> plus basse <strong>de</strong> <strong>la</strong> troposphère, qui est directem<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cée par le sol,et dont <strong>la</strong> hauteur varie <strong>en</strong>tre quelques c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> mètres et 2 km <strong>en</strong>viron (cf partie 2.2.1).La partie <strong>de</strong> l’atmosphère située au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite est appelée « troposphère libre »(libre <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du sol).Mouvem<strong>en</strong>ts horizontaux dans l’atmosphère Le transport horizontal <strong>de</strong>s polluants dép<strong>en</strong>davant tout <strong>de</strong> <strong>la</strong> météorologie, et <strong>en</strong> particulier du v<strong>en</strong>t (pour le transport horizontal) et <strong>de</strong> <strong>la</strong>16


Section 1.1 – Différ<strong>en</strong>tes échelles 17100Thermosphere80Altitu<strong>de</strong> (km)6040Mesosphere20StratosphereTroposphere0-100 -80 -60 -40 -20 0 20Temperature (<strong>de</strong>gres Celsius)Fig. 1.3 – Profil vertical <strong>de</strong> température typique, et principales couches <strong>de</strong> l’atmosphère. Source :Mallet [2005].convection (pour le transport vertical). En météorologie, on peut distinguer <strong>de</strong>s échelles spatialeset temporelles qui sont caractéristiques <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts phénomènes atmosphériques (tableau1.1). La micro-échelle et <strong>la</strong> méso-échelle correspond<strong>en</strong>t aux phénomènes atmosphériquesprépondérants dans le transport <strong>de</strong>s polluants aux échelles considérées ici. L’échelle synoptiqueest définie comme l’échelle à <strong>la</strong>quelle les phénomènes atmosphériques, et <strong>en</strong> particulier le v<strong>en</strong>t,sont indép<strong>en</strong>dants <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface terrestre, et ne dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t plus que <strong>de</strong> <strong>la</strong> force <strong>de</strong> Coriolis etdu gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression (approximation géostrophique). Les mouvem<strong>en</strong>ts synoptiques se situ<strong>en</strong>tau-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite atmosphérique, et correspond<strong>en</strong>t typiquem<strong>en</strong>t au transport <strong>de</strong>polluants à l’échelle intercontin<strong>en</strong>tale.Échelle Taille caractéristique Phénomène atmosphériqueMicro-échelle < 1 km Météorologie locale, turbul<strong>en</strong>ceMéso-échelle 1 km–1000 km Mouvem<strong>en</strong>ts thermiques asc<strong>en</strong>dants, orageÉchelle synoptique 10 4 km Mouvem<strong>en</strong>ts synoptiquesTab. 1.1 – Échelles spatiales caractéristiques <strong>de</strong>s phénomènes atmosphériques.Transport horizontalLe transport horizontal est principalem<strong>en</strong>t dû au v<strong>en</strong>t. L’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitessedu v<strong>en</strong>t zonal (est/ouest) est U = 10 m s −1 , tandis que le v<strong>en</strong>t méridional (sud/nord) a unevitesse typique plus faible, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 ou 2 m s −1 . Ces ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong>caractériser les échelles temporelles typiques associées à l’échelle spatiale ciblée pour une application.Ainsi, le temps <strong>de</strong> transport contin<strong>en</strong>tal (est/ouest) est <strong>de</strong> quelques jours, et d’<strong>en</strong>viron2 semaines pour un mé<strong>la</strong>nge intercontin<strong>en</strong>tal et 2 mois pour le mé<strong>la</strong>nge hémisphérique dans <strong>la</strong>17


18 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airdirection sud/nord [Jacob, 1999].La <strong>de</strong>scription du transport <strong>de</strong>s polluants nécessite une bonne connaissance <strong>de</strong>s champsmétéorologiques, avec une résolution suffisante pour décrire <strong>la</strong> variabilité horizontale et verticale.En effet, <strong>la</strong> vitesse du v<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>d fortem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’altitu<strong>de</strong>, étant donné <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cisaillem<strong>en</strong>tdû au frottem<strong>en</strong>t au sol. De plus, il existe égalem<strong>en</strong>t une variabilité spatiale importante à microéchelle,due notamm<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce d’obstacles et à l’influ<strong>en</strong>ce du relief. En effet, <strong>la</strong> proximitédu relief ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong> côtes modifie l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes façons [Perkins et al., 2002]. :– La déviation <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, qui passe au-<strong>de</strong>ssus ou év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t contourne un relief,– Les écoulem<strong>en</strong>ts thermiques forcés par le relief (brise <strong>de</strong> vallée ou brise <strong>de</strong> mer et <strong>de</strong> terre),– Le sil<strong>la</strong>ge aérodynamique <strong>en</strong> aval du relief.De même, le climat urbain est spécifique, d’une part à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts quiconstitu<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s obstacles à l’écoulem<strong>en</strong>t, mais égalem<strong>en</strong>t du fait qu’une ville a une températureplus élevée <strong>de</strong> quelques <strong>de</strong>grés que le milieu rural qui l’<strong>en</strong>toure, notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nuit (îlot <strong>de</strong>chaleur urbain). Ce<strong>la</strong> provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> chaleurs anthropiques (chauffage par exemple),ainsi que du comportem<strong>en</strong>t radiatif spécifique du milieu bâti.Transport vertical et convectionLe v<strong>en</strong>t vertical étant négligeable, ce sont d’autres mécanismes qui se charg<strong>en</strong>t du mé<strong>la</strong>nge<strong>de</strong>s polluants sur <strong>la</strong> verticale. Il s’agit principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce, c’est-à-dire <strong>de</strong>s mouvem<strong>en</strong>tstourbillonnaires ba<strong>la</strong>yant un <strong>la</strong>rge spectre d’échelles. Ce point est détaillé dans <strong>la</strong>partie 1.1.3. Le transport vertical turbul<strong>en</strong>t a une origine thermique liée à l’effet <strong>de</strong> flottabilité(mouvem<strong>en</strong>ts turbul<strong>en</strong>ts asc<strong>en</strong>dants dus à un gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> température, voir partie 2.2.1). Dans<strong>la</strong> couche limite convective, on peut alors distinguer <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>ts d’air asc<strong>en</strong>dants,<strong>en</strong>tourées <strong>de</strong> zones plus gran<strong>de</strong>s <strong>de</strong> subsid<strong>en</strong>ce, où l’air re<strong>de</strong>sc<strong>en</strong>d. A l’intérieur d’une « colonne» asc<strong>en</strong>dante (« updraft ») ou <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dante (« downdraft »), les polluants sont transportéstrès rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t sur toute <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite. Ce<strong>la</strong> contribue à <strong>la</strong> ségrégation <strong>de</strong>spolluants, car l’échange <strong>en</strong>tre les mouvem<strong>en</strong>ts asc<strong>en</strong>dant et <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dant se fait avec un tempscaractéristique beaucoup plus long que le mé<strong>la</strong>nge vertical à l’intérieur d’une colonne.Lorsque les mouvem<strong>en</strong>ts convectifs ont lieu à l’échelle synoptique (passage d’une massed’air froid au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’air plus chaud), on parle <strong>de</strong> « convection profon<strong>de</strong> ». Ces mouvem<strong>en</strong>tspeuv<strong>en</strong>t être à l’origine d’orages si le cont<strong>en</strong>u <strong>en</strong> eau <strong>de</strong> l’air asc<strong>en</strong>dant est important, voire <strong>de</strong>torna<strong>de</strong>s. Ce phénomène s’appar<strong>en</strong>te à <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce d’origine thermique, mais il s’agit ici <strong>de</strong>splus gran<strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce, à savoir les tourbillons qui, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> leur taille, sontresponsables <strong>de</strong> l’advection <strong>de</strong>s polluants et non <strong>de</strong> leur diffusion [Corrsin, 1974].1.1.3 La turbul<strong>en</strong>ceLa couche limite atmosphérique est un milieu extrêmem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t. Ce<strong>la</strong> signifie que<strong>de</strong>s mouvem<strong>en</strong>ts à l’intérieur <strong>de</strong> l’air, qui peuv<strong>en</strong>t être visualisés comme <strong>de</strong>s tourbillons (figure1.4), dissip<strong>en</strong>t l’énergie cinétique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Ces tourbillons particip<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> dispersion<strong>de</strong>s polluants dans l’atmosphère, notamm<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> verticale. L’une <strong>de</strong>s caractéristiquesd’un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t est <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> variété d’échelles spatiales et temporelles mises <strong>en</strong> jeu.L’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce sur <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>s polluants est représ<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> général dans lesmodèles par le mécanisme <strong>de</strong> diffusion. C’est ce mécanisme qui est responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> dilution<strong>de</strong>s polluants et donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aval <strong>de</strong>s sources.18


Section 1.1 – Différ<strong>en</strong>tes échelles 19Fig. 1.4 – Visualisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce dans un écoulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> soufflerie. Soufflerie <strong>de</strong> C<strong>en</strong>traleLyon, écoulem<strong>en</strong>t autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> maquette <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>en</strong>trale nucléaire du Bugey. Crédit : C<strong>en</strong>traleLyon et Institut <strong>de</strong> radioprotection et <strong>de</strong> sûreté nucléaire (O. Isnard).Échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ceUn processus c<strong>la</strong>ssiquem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> avant dans les écoulem<strong>en</strong>ts turbul<strong>en</strong>ts est <strong>la</strong> casca<strong>de</strong>d’énergie : l’énergie cinétique est transférée <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s échelles aux les petites échelles lorsqueles grands tourbillons se divis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tourbillons plus petits. A <strong>la</strong> plus petite échelle, appeléeéchelle <strong>de</strong> Kolmogorov, l’énergie est dissipée par <strong>la</strong> diffusion molécu<strong>la</strong>ire [Kolmogorov, 1991]. Cephénomène <strong>de</strong> casca<strong>de</strong> contribue au brassage <strong>de</strong>s polluants dans l’atmosphère. Il a été décrit<strong>de</strong> façon théorique par Richardson, puis Kolmogorov, et vérifié expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t pour lesécoulem<strong>en</strong>ts atmosphériques [Lumley et Panofsky, 1964]. Les petites échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>cesont caractérisées uniquem<strong>en</strong>t par le taux <strong>de</strong> dissipation <strong>de</strong> l’énergie turbul<strong>en</strong>te ɛ k et par <strong>la</strong>viscosité dynamique <strong>de</strong> l’air ν. On définit alors les échelles <strong>de</strong> Kolmogorov, <strong>de</strong> longueur η et <strong>de</strong>vitesse v kη ≃ ν 3/4 ɛ −1/4kv k ≃ ν 1/4 ɛ 1/4k . (1.1)L’analyse <strong>de</strong> Kolmogorov donne une estimation du ratio <strong>en</strong>tre l’échelle spatiale représ<strong>en</strong>tative<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t L, et l’échelle <strong>de</strong> Kolmogorov ηavec Re le nombre <strong>de</strong> Reynolds caractéristique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tLη ≃ Re3/4 , (1.2)Re = ULν , (1.3)U étant <strong>la</strong> vitesse du v<strong>en</strong>t. Pour <strong>de</strong>s valeurs typiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite atmosphérique (U =10 m s −1 et ν ≃ 10 −5 m 2 s −1 ), on aura Re ≃ 10 9 , ce qui est représ<strong>en</strong>tatif d’un écoulem<strong>en</strong>t trèsturbul<strong>en</strong>t. Dans un tel milieu, le rapport <strong>en</strong>tre les plus gran<strong>de</strong>s et les plus petites échelles <strong>de</strong><strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce donné par l’équation 1.2 est donc très grand, et il est donc très difficile pour un19


20 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airmodèle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s échelles. L’échelle « bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée » par les modèles estdonc liée notamm<strong>en</strong>t à l’échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce modélisée.Impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce sur <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>s polluantsToutes les échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce n’auront pas le même impact sur <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>spolluants. Une façon <strong>de</strong> visualiser l’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce sur <strong>la</strong> dispersion est <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>drel’exemple d’un nuage <strong>de</strong> polluants (ou « bouffée »), émis instantaném<strong>en</strong>t par une source ponctuelle(figure 1.5). Les tourbillons dont <strong>la</strong> taille caractéristique est beaucoup plus gran<strong>de</strong> que<strong>la</strong> taille <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée ne particip<strong>en</strong>t pas à sa diffusion, ils « voi<strong>en</strong>t » <strong>la</strong> bouffée comme uneparticule <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> qui est transportée comme le reste <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Les tourbillons <strong>de</strong> taillebeaucoup plus petite que <strong>la</strong> bouffée particip<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t très peu au mé<strong>la</strong>nge. Les petits tourbillonssitués à <strong>la</strong> frontière <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’air frais petit à petit, induisant unedispersion uniforme du panache. Les tourbillons dont <strong>la</strong> taille caractéristique est du même ordre<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que celle du panache ont <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> contribution à <strong>la</strong> dispersion du panache,qui est déformé sous l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce non homogène. En pratique, un nuage <strong>de</strong> polluantsest toujours dispersé dans l’atmosphère, car il existe toujours <strong>de</strong>s tourbillons <strong>de</strong> taille inférieureà celle du nuage. L’efficacité du mé<strong>la</strong>nge turbul<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>d donc à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong>l’échelle caractéristique du nuage <strong>de</strong> polluant, qui varie <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> source.(a)(b)(c)Fig. 1.5 – Dispersion d’une bouffée <strong>de</strong> polluants, dans trois situations : (a) <strong>la</strong> taille caractéristique<strong>de</strong>s tourbillons est beaucoup plus petite que celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée, (b) <strong>la</strong> taille caractéristique<strong>de</strong>s tourbillons est beaucoup plus gran<strong>de</strong> que celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée, et (c) les taillescaractéristiques <strong>de</strong>s tourbillons et <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée sont comparables. D’après Seinfeld et Pandis[1998].1.1.4 Les processus <strong>de</strong> perteEn plus <strong>de</strong>s émissions et du transport dans l’atmosphère, <strong>de</strong> nombreuses espèces subiss<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s transformations physico-chimiques ainsi que d’autres processus <strong>de</strong> pertes :– <strong>la</strong> filiation radioactive (pour les radioélém<strong>en</strong>ts),– <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction (ou production) chimique ou photochimique (pour les espèces réactives),– <strong>la</strong> cond<strong>en</strong>sation/évaporation, et <strong>la</strong> coagu<strong>la</strong>tion (pour les particules),20


Section 1.1 – Différ<strong>en</strong>tes échelles 21– le dépôt sec à <strong>la</strong> surface du sol (dû notamm<strong>en</strong>t à l’absorption par les végétaux),– <strong>la</strong> sédim<strong>en</strong>tation gravitationnelle (pour les plus grosses particules),– le lessivage humi<strong>de</strong> par <strong>la</strong> pluie ou à l’intérieur <strong>de</strong>s nuages.Dépôt et lessivageLa plupart <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> perte ont <strong>de</strong>s échelles caractéristiques plus petites que cellesreprés<strong>en</strong>tées par les modèles. Il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> citer notamm<strong>en</strong>t le dépôt sec et le lessivage, quidép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t du type <strong>de</strong> sol (bâtim<strong>en</strong>ts, végétaux) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nuages.Dans les <strong>de</strong>ux cas, l’échelle caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité spatiale peut être <strong>de</strong> quelques mètresseulem<strong>en</strong>t. L’information sur l’occupation <strong>de</strong>s sols est re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t facile à obt<strong>en</strong>ir, mais conti<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s, notamm<strong>en</strong>t car elle varie au cours <strong>de</strong>s saisons. La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nuages et <strong>de</strong>pluie <strong>en</strong> un <strong>en</strong>droit précis est plus difficile à diagnostiquer. Par ailleurs, <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s nuages aégalem<strong>en</strong>t un impact indirect sur <strong>la</strong> photochimie, ainsi que sur <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce d’origine thermique,puisque le rayonnem<strong>en</strong>t so<strong>la</strong>ire est diminué. L’impact <strong>de</strong>s nuages sur les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>polluants est donc typiquem<strong>en</strong>t un phénomène mal représ<strong>en</strong>té dans les modèles.Chimie <strong>de</strong> l’atmosphèreParmi les réactions chimiques ayant lieu <strong>en</strong>tre les espèces prés<strong>en</strong>tes dans l’atmosphère, ondistingue principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> réactions :1. Les réactions photochimiques, qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’interaction <strong>en</strong>tre une molécule et un photon.La plus notable est <strong>la</strong> dissociation photolytiqueX + hν→X ∗· (R 1.1)Dans cette réaction, hν représ<strong>en</strong>te le rayonnem<strong>en</strong>t absorbé. On peut alors calculer le taux<strong>de</strong> disparition <strong>de</strong> l’espèce <strong>en</strong> jeu, <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration c X :dc Xdt= −J r c X , (1.4)où J r est <strong>la</strong> constante photolytique <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction, qui dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l’espèce et du rayonnem<strong>en</strong>tso<strong>la</strong>ire. Ce type <strong>de</strong> réaction est dit du premier ordre.2. Les réactions chimiques du second ordre, qui font interv<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>ux espèces A et B dans uneréaction du typeA + B → P. (R 1.2)Dans ce cas, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> disparition d’une espèce (ou taux <strong>de</strong> réaction) dép<strong>en</strong>dra <strong>de</strong>sconc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s espèces A et B, ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> réaction k :dc Adt = −kc Ac B . (1.5)Notons égalem<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> filiation radioactive peut, <strong>en</strong> première approximation, s’appar<strong>en</strong>ter àune chimie du premier ordre, où le taux <strong>de</strong> disparition <strong>de</strong> l’espèce radioactive X s’écritdc Xdt= −λc X , (1.6)avec λ le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> décroissance radioactive, qui dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l’espèce.21


22 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airLe temps <strong>de</strong> vie chimique τ chem d’une espèce dép<strong>en</strong>d donc <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong>production et <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong> cette espèce. Ce<strong>la</strong> fait interv<strong>en</strong>ir <strong>la</strong> réactivité propre <strong>de</strong>l’espèce, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> température (dont dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t les constantes <strong>de</strong> réaction), ainsi queles conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s autres espèces, donc le milieu <strong>en</strong>vironnant. Les réactions chimiques faisantinterv<strong>en</strong>ir les différ<strong>en</strong>tes espèces <strong>de</strong> l’atmosphère, et notamm<strong>en</strong>t l’ozone et les NOx, sontdéveloppées dans le chapitre 5.La cinétique chimique dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> polluants dans l’atmosphère, leshétérogénéités <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations influ<strong>en</strong>t donc sur le taux <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> consommation<strong>de</strong>s espèces. Ces hétérogénéités provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t1. <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité spatiale <strong>de</strong>s émissions (partie 1.1.1),2. <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce (partie 1.1.3).Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s émissions sur <strong>la</strong> chimie La variabilité spatiale <strong>de</strong>s émissions a une influ<strong>en</strong>cedirecte sur les conc<strong>en</strong>trations, et <strong>la</strong> chimie est donc différ<strong>en</strong>te à proximité <strong>de</strong>s sources. Ainsi, <strong>la</strong>chimie dans un panache émis par une cheminée est très différ<strong>en</strong>te <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie « <strong>de</strong> fond » : proche<strong>de</strong> <strong>la</strong> source, les espèces émises sont peu mé<strong>la</strong>ngées avec les espèces <strong>de</strong> fond, et <strong>la</strong> compositiondu panache est différ<strong>en</strong>te <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’air ambi<strong>en</strong>t. Les réactions chimiques prépondérantes nesont donc pas les mêmes que lorsque le panache est davantage dispersé, <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> source[Karamchandani et al., 1998].Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce sur <strong>la</strong> chimie L’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce sur les conc<strong>en</strong>trationsprovi<strong>en</strong>t du mé<strong>la</strong>nge effectué par <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce, crucial dans le cas où les espèces nesont pas mé<strong>la</strong>ngées au départ. Typiquem<strong>en</strong>t, il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction <strong>en</strong>tre une espèce émise ausol, à faible ou moy<strong>en</strong>ne durée <strong>de</strong> vie, et une espèce au temps <strong>de</strong> vie plus long, prés<strong>en</strong>te dansl’atmosphère. Si le mé<strong>la</strong>nge dû à <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce n’est pas suffisamm<strong>en</strong>t efficace, les réactions chimiquespeuv<strong>en</strong>t être retardées par un effet dit <strong>de</strong> ségrégation [Vilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no et al.,2004]. On peut définir un nombre <strong>de</strong> Damköhler, noté Da, qui donne une indication <strong>de</strong> l’effet<strong>de</strong> ségrégation :Da = τ turb, (1.7)τ chemavec τ turb le temps caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce, et τ chem celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie. Si Da ≪ 1,le mé<strong>la</strong>nge turbul<strong>en</strong>t est beaucoup plus rapi<strong>de</strong> que <strong>la</strong> cinétique chimique, et le mé<strong>la</strong>nge peutêtre considéré comme homogène au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie. Inversem<strong>en</strong>t, si Da ≫ 1, le mé<strong>la</strong>ngeturbul<strong>en</strong>t est très l<strong>en</strong>t, et <strong>la</strong> cinétique chimique aura atteint un équilibre avant que <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>c<strong>en</strong>e redistribue les polluants. Finalem<strong>en</strong>t, lorsque Da ≃ 1, <strong>la</strong> chimie et <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce ont le mêmeordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur et leurs interactions sont importantes.En réalité, comme le montre <strong>la</strong> partie 1.1.3, il n’existe pas une seule échelle caractéristique<strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce τ turb , mais une casca<strong>de</strong> d’échelles. Ainsi, on peut définir <strong>de</strong>ux nombres <strong>de</strong>Damköhler (Molemaker et Vilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no [1998], Vilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no et al.[2004]) :– le nombre <strong>de</strong> Damköhler caractéristique <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ceDa t =τ tτ chem, (1.8)avec τ t représ<strong>en</strong>tant le temps caractéristique <strong>de</strong>s grands tourbillons générés par <strong>la</strong> convection.Ce temps peut être défini, dans une couche limite convective, comme le rapport <strong>en</strong>tre<strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> couche limite h et l’échelle <strong>de</strong> vitesse convective w ∗ [Deardorff, 1970],22


Section 1.1 – Différ<strong>en</strong>tes échelles 23– le nombre <strong>de</strong> Damköhler caractéristique <strong>de</strong>s petites échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce, donc <strong>de</strong>séchelles <strong>de</strong> KolmogorovDa k =τ k, (1.9)τ chemavec, d’après l’équation 1.1,τ k = η v k=( νɛ k) 1/2. (1.10)Suivant l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux nombres <strong>de</strong> Damköhler, les réactions chimiques peuv<strong>en</strong>têtre limitées soit par toutes les échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce (chimie très rapi<strong>de</strong>, Da k ≫ 1), soituniquem<strong>en</strong>t par les petites échelles (Da k < 1 < Da t ). Dans le cas d’une chimie très l<strong>en</strong>te, lemé<strong>la</strong>nge a le temps <strong>de</strong> se faire par toutes les échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce (Da t ≪ 1).Temps caractéristique (s) Espèce chimique Phénomène atmosphérique10 −1 –1 OH, HO 2 Turbul<strong>en</strong>ce10 2 –10 3 NO, NO 2 Mouvem<strong>en</strong>ts thermiques asc<strong>en</strong>dants10 3 –10 4 CH 2 O, Isoprène Convection, orage10 5 –10 6 H 2 O, SO 2 Mouvem<strong>en</strong>ts synoptiques10 7 O 3 troposphérique, CO Circu<strong>la</strong>tion générale10 8 –10 9 CH 4 Changem<strong>en</strong>t climatiqueTab. 1.2 – Échelles temporelles caractéristiques <strong>de</strong>s transformations chimiques <strong>de</strong> certainesespèce chimiques, et <strong>de</strong> certains phénomènes atmosphériques susceptibles d’affecter le mé<strong>la</strong>nge<strong>de</strong> ces espèces. Source : Vilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no et al. [2004].Il convi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin <strong>de</strong> noter que l’efficacité <strong>de</strong>s réactions chimiques dép<strong>en</strong>d non seulem<strong>en</strong>t dumé<strong>la</strong>nge turbul<strong>en</strong>t mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s proportions respectives <strong>de</strong>s réactifs (notamm<strong>en</strong>t si l’une<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux espèces est <strong>en</strong> excès), ainsi que <strong>de</strong> l’équilibre chimique. Si l’équilibre est atteint, onpeut considérer que les espèces apparaiss<strong>en</strong>t et disparaiss<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> même vitesse. En pratique,l’équilibre chimique est perturbé notamm<strong>en</strong>t par les émissions [Krol et al., 2000], mais aussi parexemple par <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nuages [Vilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no et Cuijpers, 2000]. Enfin, différ<strong>en</strong>tesétu<strong>de</strong>s, notamm<strong>en</strong>t Auger et Legras [2007], t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à montrer que l’hétérogénéité spatiale <strong>de</strong>sémissions a un impact prépondérant sur <strong>la</strong> chimie, <strong>en</strong> regard duquel <strong>la</strong> ségrégation due à <strong>la</strong>turbul<strong>en</strong>ce est beaucoup plus faible.Temps <strong>de</strong> résid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s espècesPour déterminer le temps <strong>de</strong> résid<strong>en</strong>ce dans l’atmosphère d’une espèce, il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>compte non seulem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> chimie, mais égalem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ses processus <strong>de</strong> perte. Le tempscaractéristique <strong>de</strong> résid<strong>en</strong>ce d’une espèce peut se calculer assez facilem<strong>en</strong>t, connaissant les vitesses<strong>de</strong> disparition caractéristiques <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> perte. L’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>stemps <strong>de</strong> résid<strong>en</strong>ce dans l’atmosphère pour les principales espèces est donné par <strong>la</strong> figure 1.6.Ces temps caractéristiques sont importants car ils détermin<strong>en</strong>t l’échelle que l’on doit considérerpour étudier un polluant donné. Ainsi, l’ozone troposphérique a un temps <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> plusieursjours, ce qui fait <strong>de</strong> lui un polluant contin<strong>en</strong>tal. Ce temps est plus faible pour les NOx et leSO 2 , qui ont donc un impact ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t local autour <strong>de</strong>s sources.23


24 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air10 ans1 an1 mois1 semaine1 jour1 heureNO xDMSC 5 H 8H 2 O 2COCFCN 2 OCH 4CH 3 CCl 3CH 3 BrO 3 troposphériqueAérosolsSO 21 sOHNO 3HO 2CH 3 O 2Fig. 1.6 – Ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur du temps <strong>de</strong> résid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s principales espèces atmosphériques.Source : Sportisse [2007a].24


Section 1.2 – Une hiérarchie <strong>de</strong> données et <strong>de</strong> modèles 251.2 Une hiérarchie <strong>de</strong> données et <strong>de</strong> modèles1.2.1 Équation <strong>de</strong> dispersion réactiveDans cette partie, on considère l’évolution d’une espèce X i, <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration c i dans l’atmosphère.Cette espèces est soumise à tous les processus détaillés dans <strong>la</strong> partie précéd<strong>en</strong>te, etrésumés par <strong>la</strong> figure 1.7 : émissions, transport, diffusion, chimie, dépôt et lessivage.Transformations physico-chimiques(photochimie, cond<strong>en</strong>sation/évaporation...)transport par le v<strong>en</strong>témissionsanthropiquesémissionsbiogéniquesgradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>température(turbul<strong>en</strong>ce)lessivagedépôt secFig. 1.7 – Résumé <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s processus interv<strong>en</strong>ant dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s polluants <strong>de</strong> l’atmosphère,qu’un modèle <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air doit modéliser.Il s’agit à prés<strong>en</strong>t <strong>de</strong> traduire cette évolution <strong>en</strong> équation. On fait pour ce<strong>la</strong> l’hypothèseque les champs météorologiques (v<strong>en</strong>t, température) sont connus, et que <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong>l’écoulem<strong>en</strong>t n’est pas influ<strong>en</strong>cée par les polluants.Équation d’advection-diffusionL’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration c i est donnée par l’équation d’advection-diffusion, qui découledu principe <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse :∂c i∂t}{{}(1)+ div(Uc i )} {{ }(2)= div (D mi ∇c i ) +χ i (c) + S i (1.11)} {{ }(3)avec :– (1) le terme instationnaire,– (2) le terme d’advection, c’est-à-dire le transport par l’écoulem<strong>en</strong>t, dép<strong>en</strong>dant du champ<strong>de</strong> v<strong>en</strong>t U = (u, v, w),– (3) le terme <strong>de</strong> diffusion molécu<strong>la</strong>ire, régie par une loi <strong>de</strong> Fick, avec une matrice diagonaleD mi cont<strong>en</strong>ant les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> diffusion molécu<strong>la</strong>ire, et dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> l’espèce X i ,25


26 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air– χ i le terme <strong>de</strong> production ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> X i par réactions chimiques, dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations c = (c 1 , ..., c n ) pour n espèces réactives, ainsi que du champ<strong>de</strong> température,– S i représ<strong>en</strong>tant le terme source (positif ou négatif), c’est-à-dire les émissions ainsi que lespertes par dépôt et lessivage.Une <strong>de</strong>scription alternative est donnée par l’évolution du rapport <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nge C i , c’est-à-diredu rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration c i à <strong>la</strong> d<strong>en</strong>sité du flui<strong>de</strong> porteur (ici, l’air) ρ. La d<strong>en</strong>sité du flui<strong>de</strong>porteur vérifie l’équation <strong>de</strong> continuité∂ρ+ div (ρU) = 0, (1.12)∂tce qui conduit alors à une équation d’advection-diffusion faisant interv<strong>en</strong>ir C iReprés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce∂C i∂t + U · ∇C i = 1 ρ (div (D m i∇ (ρC i )) + χ i (ρC) + S i ) . (1.13)L’équation d’advection-diffusion donne une <strong>de</strong>scription exacte <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trationsau niveau « microscopique ». Cep<strong>en</strong>dant, il est difficile <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte l’<strong>en</strong>semble<strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce décrites <strong>en</strong> partie 1.1.3 dans les modèles. On utilise donc dansles équations une approche appelée <strong>la</strong> décomposition <strong>de</strong> Reynolds. Si Ψ représ<strong>en</strong>te une variableliée à l’écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t (température, vitesse...), on décompose ce champ <strong>en</strong>tre une valeurmoy<strong>en</strong>ne, notée 〈Ψ〉, et une fluctuation turbul<strong>en</strong>te notée Ψ ′ , selonΨ = 〈Ψ〉 + Ψ ′ . (1.14)Naturellem<strong>en</strong>t, <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s fluctuations est nulle : 〈Ψ ′ 〉 = 0. Les équations décrivantl’évolution <strong>de</strong> Ψ sont alors écrites avec cette décomposition, puis moy<strong>en</strong>nées, sachant quel’opérateur 〈·〉 est linéaire. Si l’on veut obt<strong>en</strong>ir l’évolution <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs moy<strong>en</strong>nes 〈Ψ〉, il fautajouter à ce<strong>la</strong> un modèle <strong>de</strong> « fermeture » pour les termes non linéaires <strong>de</strong> fluctuations. Eneffet, les termes non linéaires <strong>de</strong> l’équation initiale font apparaître, avec <strong>la</strong> décomposition <strong>de</strong>Reynolds, <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> fluctuationsΨ 1 Ψ 2 = ( 〈Ψ 1 〉 + Ψ ′ 1)×(〈Ψ2 〉 + Ψ ′ 2), (1.15)ce qui, une fois moy<strong>en</strong>né, étant donné que les moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong>s fluctuations sont nulles, donne〈Ψ 1 Ψ 2 〉 = 〈Ψ 1 〉〈Ψ 2 〉 + 〈Ψ ′} {{ } 1Ψ ′ 2〉 . (1.16)} {{ }(1)(2)Dans l’équation 1.16, le terme (2) représ<strong>en</strong>te un terme <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion que l’on ne connaît pas.Il est donc nécessaire, pour fermer les équations, d’exprimer ce terme <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s autresvariables du problème.En pratique, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur Ψ peut être une composante du champ <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t U =(u, v, w)u = 〈u〉 + u ′ , v = 〈v〉 + v ′ , w = 〈w〉 + w ′ , (1.17)ou une conc<strong>en</strong>tration (ou un rapport <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nge)c i = 〈c i 〉 + c ′ i. (1.18)26


Section 1.2 – Une hiérarchie <strong>de</strong> données et <strong>de</strong> modèles 27On peut alors appliquer cette décomposition à l’équation 1.11, à <strong>la</strong>quelle on applique <strong>en</strong>suitel’opérateur 〈·〉 afin <strong>de</strong> trouver l’évolution <strong>de</strong>s quantités moy<strong>en</strong>nes. On trouve alors, d’aprèsl’équation 1.16 pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne du produit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux variables,∂〈c i 〉∂t+ div (〈U〉〈c i 〉) = −div ( 〈U ′ c ′ i〉 ) + div (D mi ∇〈c i 〉) + 〈χ i 〉 + 〈S i 〉, (1.19)L’équation 1.19 donne alors l’évolution <strong>de</strong>s quantités moy<strong>en</strong>nes (mom<strong>en</strong>t d’ordre 1) pourles conc<strong>en</strong>trations. Cette approche, <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t utilisée <strong>en</strong> <strong>modélisation</strong>, s’appelle RANS (ReynoldsAveraged Navier Stokes). Pour résoudre l’équation, on rajoute <strong>de</strong>s conditions aux limites,données par les flux <strong>en</strong>trants aux frontières du domaine simulé, par le dépôt sec et les émissionsau sol, et par un flux nul à <strong>la</strong> frontière <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> couche limite et <strong>la</strong> troposphère libre (pasd’échanges <strong>en</strong>tre ces <strong>de</strong>ux milieux, aux échelles considérées).Fermeture <strong>de</strong>s flux turbul<strong>en</strong>tsDans l’équation 1.19, il reste à exprimer les flux turbul<strong>en</strong>ts 〈U ′ c ′ i 〉 (ou plus précisém<strong>en</strong>t 〈u′ c ′ i 〉,〈v ′ c ′ i 〉 et 〈w′ c ′ i 〉). Une approche c<strong>la</strong>ssique est <strong>la</strong> fermeture d’ordre 1, ou théorie-K, [Panofsky etDutton, 1984]) qui exprime les flux turbul<strong>en</strong>ts d’une variable <strong>en</strong> fonction du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong>variable moy<strong>en</strong>née, à l’instar <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Fick pour <strong>la</strong> diffusion molécu<strong>la</strong>ire. On obti<strong>en</strong>t alorsce qui donne pour <strong>la</strong> fraction mo<strong>la</strong>ire C i〈Ψ ′ V ′ 〉 = −K Ψ ∇〈Ψ〉, (1.20)〈C ′ iV ′ 〉 = −K∇〈C i 〉, (1.21)et donc pour <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration, <strong>en</strong> négligeant les fluctuations <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité (ρ ≃ 〈ρ〉),〈c ′ iV ′ 〉 = −ρK∇ 〈c i〉ρ . (1.22)La diffusion turbul<strong>en</strong>te K est supposée être <strong>la</strong> même pour toutes les espèces. En pratique, ona <strong>de</strong> plus K ≫ D m : <strong>la</strong> diffusion turbul<strong>en</strong>te est très gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> diffusion molécu<strong>la</strong>ire, etcelle-ci est généralem<strong>en</strong>t négligée.Effet <strong>de</strong> ségrégationDans l’équation 1.19 , le terme 〈χ i 〉 représ<strong>en</strong>te <strong>la</strong> production-consommation <strong>de</strong> l’espèce X ipar les réactions chimiques. Or, comme décrit dans <strong>la</strong> partie 1.1.4, il existe <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> chimi<strong>en</strong>on linéaires, où les produits <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux espèces X i et X j apparaiss<strong>en</strong>t. Commepour les flux turbul<strong>en</strong>ts, on a alors un problème <strong>de</strong> fermeture〈c i c j 〉 = 〈c i 〉〈c j 〉 + 〈c ′ ic ′ j〉, (1.23)<strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire à l’équation 1.16. Le terme du second ordre est <strong>en</strong> général négligé, maisl’approximation n’est plus vali<strong>de</strong> lorsque les temps caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie sont plus petitsque ceux <strong>de</strong> l’homogénéisation turbul<strong>en</strong>te (Da ≫ 1). Un terme supplém<strong>en</strong>taire appelé int<strong>en</strong>sité<strong>de</strong> ségrégation apparaît alors〈c i c j 〉 = 〈c i 〉〈c j 〉 (1 + I s ) avec I s = 〈c′ i c′ j 〉〈c i 〉〈c j 〉 . (1.24)Une façon <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les effets <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce sur <strong>la</strong> chimie est donc <strong>de</strong> paramétrerl’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> ségrégation I s qui est habituellem<strong>en</strong>t négligée [Vinuesa et Vilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no,2005]. Cette paramétrisation est décrite <strong>en</strong> partie 1.3.3.27


28 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air1.2.2 Différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> modèlesOn peut principalem<strong>en</strong>t distinguer <strong>de</strong>ux catégories <strong>de</strong> modèles :– les modèles on-line qui résolv<strong>en</strong>t les équations décrivant l’écoulem<strong>en</strong>t (équations <strong>de</strong> Navier-Stokes) <strong>en</strong> même temps que l’évolution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> polluants,– les modèles off-line qui considèr<strong>en</strong>t que l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s polluants sur les champs météorologiquesest négligeable. Les champs météorologiques (v<strong>en</strong>t, température, pression) sontalors pré-calculés, par exemple par un co<strong>de</strong> météorologique, et utilisés comme donnéesd’<strong>en</strong>trée du modèle.Les équations décrites dans <strong>la</strong> partie précéd<strong>en</strong>te se p<strong>la</strong>c<strong>en</strong>t dans le cadre du coup<strong>la</strong>ge off-line,et c’est égalem<strong>en</strong>t dans ce cadre que se situe <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce travail. Il est toutefois utile <strong>de</strong> direquelques mots sur les modèles on-line.Modèles <strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s (on-line)On ne décrira pas ici les équations <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s, ni les détails <strong>de</strong>s modèlesqui les résolv<strong>en</strong>t. Des informations détaillées sur le sujet se trouv<strong>en</strong>t dans nombre d’ouvrages[Sagaut, 2002]. On s’intéresse ici à l’utilisation possible <strong>de</strong> ces modèles pour décrire <strong>la</strong> dispersion<strong>de</strong> polluants, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t réactifs, par un écoulem<strong>en</strong>t. La problématique ess<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> ce type<strong>de</strong> modèle est <strong>de</strong> savoir quelles échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce sont résolues. Les modèles <strong>de</strong> mécanique<strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s (CFD, Computational Fluid Dynamics) se divis<strong>en</strong>t à ce titre <strong>en</strong> trois catégories :1. Les modèles <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique directe (DNS, Direct Navier-Stokes ) qui résolv<strong>en</strong>tdirectem<strong>en</strong>t les équations <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s sans approximation. Ce<strong>la</strong> revi<strong>en</strong>tà dire que toutes les échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce sont résolues, et ces modèles sont doncextrêmem<strong>en</strong>t coûteux <strong>en</strong> temps <strong>de</strong> calcul : ce<strong>la</strong> nécessite d’avoir un rapport <strong>de</strong> taille <strong>en</strong>treles plus petites et les plus gran<strong>de</strong>s mailles <strong>de</strong> l’ordre du rapport <strong>en</strong>tre les plus gran<strong>de</strong>séchelles <strong>de</strong> turbul<strong>en</strong>ce et l’échelle <strong>de</strong> Kolmogorov (équation 1.2).2. Les modèles <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s échelles (LES, Large-Eddy Simu<strong>la</strong>tion ) qui résolv<strong>en</strong>tles gran<strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce. Ce<strong>la</strong> nécessite <strong>de</strong> filtrer le spectre d’énergie turbul<strong>en</strong>te,pour séparer les gran<strong>de</strong>s échelles (résolues) et les petites échelles (paramétrées parun modèle statistique appelé « modèle sous-maille »). Le filtre est choisi <strong>de</strong> façon à ceque les échelles qui influ<strong>en</strong>t le plus sur le transport <strong>de</strong>s polluants dans l’atmosphère soi<strong>en</strong>tsimulées.3. Les modèles RANS, pour Reynolds Averaged Navier-Stokes , qui sont les plus couramm<strong>en</strong>tutilisés, et donn<strong>en</strong>t l’évolution <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Ils nécessit<strong>en</strong>t unefermeture <strong>de</strong>s flux turbul<strong>en</strong>ts. La métho<strong>de</strong> <strong>la</strong> plus courante est <strong>la</strong> fermeture d’ordre 1, maisune métho<strong>de</strong> égalem<strong>en</strong>t très utilisée est <strong>la</strong> fermeture k–ɛ.L’avantage <strong>de</strong> ces modèles, par rapport aux modèles off-line, est <strong>de</strong> résoudre explicitem<strong>en</strong>tl’écoulem<strong>en</strong>t, et donc <strong>en</strong> particulier <strong>de</strong> pouvoir pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte l’influ<strong>en</strong>ce du relief et <strong>de</strong>sobstacles. De plus, l’utilisation <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tions LES, voire DNS, permet <strong>de</strong> quantifier l’influ<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce sur les polluants et notamm<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> chimie, comme dans Molemaker etVilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no [1998] (DNS) ou Vilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no et al. [2004] et Auger etLegras [2007] (LES) par exemple. Ce type <strong>de</strong> modèle est <strong>en</strong> général utilisé pour déterminer <strong>de</strong>sparamétrisations sous-mailles utilisables <strong>en</strong>suite dans les modèles <strong>de</strong> chimie-transport.Modèles <strong>de</strong> dispersion (off-line)Différ<strong>en</strong>tes approches peuv<strong>en</strong>t être utilisées pour résoudre l’équation 1.19. Une synthèseplus complète <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> modèles pourra être trouvée dans Perkins et al. [2002] etSportisse [2007a] par exemple. On distingue principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux approches :28


Section 1.2 – Une hiérarchie <strong>de</strong> données et <strong>de</strong> modèles 291. Les modèles <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong>s particu<strong>la</strong>ires, qui consist<strong>en</strong>t à suivre <strong>de</strong>s particules dans l’écoulem<strong>en</strong>t.Pour un champ <strong>de</strong> vitesse U et un champ <strong>de</strong> diffusion K connus, on peut écrire leséquations du mouvem<strong>en</strong>t pour chaque particule, <strong>en</strong> rajoutant une composante stochastiquepour décrire <strong>la</strong> variabilité due à <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce. Ces modèles sont toutefois difficilem<strong>en</strong>tgénéralisables au cas réactif, car il faut repasser <strong>de</strong> <strong>la</strong> représ<strong>en</strong>tation particu<strong>la</strong>ire (chaqueparticule est « suivie » indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t) aux conc<strong>en</strong>trations dans un volume donné.2. Les modèles euléri<strong>en</strong>s <strong>de</strong> chimie-transport (CTM, Chemistry-Transport Mo<strong>de</strong>l) qui résolv<strong>en</strong>tdirectem<strong>en</strong>t l’équation 1.19 sur un mail<strong>la</strong>ge donné, par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s numériques appropriées.Ce type <strong>de</strong> modèle est très utilisé <strong>en</strong> prévision ainsi qu’<strong>en</strong> étu<strong>de</strong> d’impact. Laprincipale limitation provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’utilisation d’un mail<strong>la</strong>ge : tout processus d’échelle caractéristiqueinférieure à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille est, par définition, mal représ<strong>en</strong>té. L’<strong>en</strong>semble<strong>de</strong>s techniques permettant <strong>de</strong> mieux représ<strong>en</strong>ter ces processus fait l’objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie 1.3.Par ailleurs, il existe égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s, qui peuv<strong>en</strong>t se déduire <strong>de</strong>s équationsd’advection-diffusion sous certaines hypothèses simplificatrices. Ces modèles sont utilisés pourl’échelle locale, c’est-à-dire l’échelle à <strong>la</strong>quelle on peut considérer que les champs météorologiquessont homogènes, autour d’une source donnée (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> quelques kilomètres, voire quelquesdizaines, autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> source). Ces modèles, qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les sources ponctuelles sous forme<strong>de</strong> panache ou <strong>de</strong> bouffées, sont décrits dans le chapitre 2. Enfin, on peut signaler les modèles<strong>de</strong> boîte, qui sont définis <strong>en</strong> considérant <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion (par rapport à unemaille c<strong>la</strong>ssique) où les conc<strong>en</strong>trations sont homogènes. Ce type <strong>de</strong> modèle, très utilisés dans lesannées 90 <strong>en</strong> raison du faible coût calcul, n’est pratiquem<strong>en</strong>t plus utilisé aujourd’hui.Des modèles couplés météorologie-dispersion exist<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s échelles. Ils’agit principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> coupler un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> météorologie à méso-échelle avec un CTM. Ce type<strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge existe égalem<strong>en</strong>t à <strong>en</strong>core plus gran<strong>de</strong> échelle pour les modèles <strong>de</strong> climat (GCM,G<strong>en</strong>eral Circu<strong>la</strong>tion Mo<strong>de</strong>l), où <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> photochimie est beaucoup moins détailléeque dans un CTM c<strong>la</strong>ssique.Une hiérarchie <strong>de</strong> modèles et d’échellesOn définit à prés<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes échelles, qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>la</strong> taille du domaine sur lequel onveut effectuer les calculs <strong>de</strong> dispersion. On distingue principalem<strong>en</strong>t l’échelle locale (quelquesdizaines <strong>de</strong> kilomètres), l’échelle régionale (quelques c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> kilomètres) et l’échellecontin<strong>en</strong>tale (quelques milliers <strong>de</strong> kilomètres). Enfin, on peut égalem<strong>en</strong>t définir l’échelleglobale, caractéristique du transport intercontin<strong>en</strong>tal, voire hémisphérique. L’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ceséchelles est représ<strong>en</strong>té figure 1.8. La définition <strong>de</strong> ces échelles est à rapprocher <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> viecaractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts polluants dans l’atmosphère (figure 1.6). Ainsi, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ozon<strong>en</strong>écessitera une <strong>modélisation</strong> à l’échelle contin<strong>en</strong>tale, celle <strong>de</strong>s NOx une <strong>modélisation</strong> à l’échellerégionale ou locale.Le tableau 1.3 récapitule les différ<strong>en</strong>tes échelles définies ci-<strong>de</strong>ssus, ainsi que les modèlespouvant être utilisés pour chacune <strong>de</strong>s échelles et les applications associées. Dans <strong>la</strong> suite, ons’intéresse aux modèles off-line, <strong>en</strong> particulier gaussi<strong>en</strong>s et euléri<strong>en</strong>s, pour les échelles al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>l’échelle locale à l’échelle contin<strong>en</strong>tale.Enfin, il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> distinguer l’échelle modélisée (représ<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> pratique par le domaine <strong>de</strong>calcul sur lequel <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion est effectuée), et l’échelle « bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée » par le modèle. Cellecin’est pas c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t définie, <strong>en</strong> particulier car elle dép<strong>en</strong>d du processus considéré. Cep<strong>en</strong>dant,pour les modèles euléri<strong>en</strong>s, on peut considérer que cette échelle correspond à <strong>la</strong> taille d’unemaille, car tout processus dont l’échelle caractéristique est inférieure à <strong>la</strong> taille d’une mailleest mal représ<strong>en</strong>té. La taille d’une maille varie <strong>de</strong> ∼ 1 km (échelle locale) à ∼ 100 km (échelle29


30 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’aircontin<strong>en</strong>tale) <strong>en</strong>viron. De même, pour les modèles gaussi<strong>en</strong>s à bouffées, on peut considérer que<strong>la</strong> plus petite échelle bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée correspond à <strong>la</strong> taille caractéristique d’une bouffée, carles hétérogénéités au sein d’une bouffée sont peu ou mal modélisées.Type <strong>de</strong> modèle Domaine <strong>de</strong> calcul ApplicationCFD réactive (on-line)DNS échelle très locale ∼ 1 km Recherche (turbul<strong>en</strong>ce)LES échelle très locale ∼ 1 km Recherche (turbul<strong>en</strong>ce)RANS échelle locale ∼ 10 km Environnem<strong>en</strong>t complexe (bâti...)Modèles off-lineModèles gaussi<strong>en</strong>s échelle locale ∼ 10 km Risque industriel (impact local)Modèles <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong>s échelle locale ∼ 10 km Risque industriel (radionucléi<strong>de</strong>s),échelle régionale ∼ 100 km et biologiqueéchelle contin<strong>en</strong>tale ∼ 1000 kmModèles <strong>de</strong> chimie-transport échelle régionale ∼ 100 km et Prévision et impact (photochimie)échelle contin<strong>en</strong>tale ∼ 1000 kmModèles globaux échelle globale ∼ 10 000 km Transport intercontin<strong>en</strong>talModèles on-lineCTM couplé échelle contin<strong>en</strong>tale Recherche (photochimie)GCM échelle globale Impact climatiqueTab. 1.3 – Échelles spatiales dans <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong>, et modèles associés. Pour chaque modèle,l’échelle à <strong>la</strong>quelle il est utilisé (domaine <strong>de</strong> calcul) est indiquée, ainsi que l’application <strong>la</strong> pluscourante associée.1.2.3 Données d’<strong>en</strong>tréeOn se p<strong>la</strong>ce à prés<strong>en</strong>t dans le cadre d’un modèle <strong>de</strong> chimie-transport, ou d’un modèle plussimple <strong>de</strong> type gaussi<strong>en</strong>. Pour résoudre l’équation d’advection-diffusion, le modèle doit disposerd’un certain nombre <strong>de</strong> données d’<strong>en</strong>trées. Ces données sont fournies <strong>la</strong> plupart du temps sous<strong>la</strong> forme d’un inv<strong>en</strong>taire (pour les émissions et les données <strong>de</strong> sol), ou <strong>de</strong> sorties <strong>de</strong> modèles(pour les champs météorologiques et les conditions aux limites). Pour l’échelle locale, il s’agit<strong>en</strong> général <strong>de</strong> données d’observation.Les émissionsInv<strong>en</strong>taires d’émissions spatialisés Les données d’émissions anthropiques pour les modèles<strong>de</strong> chimie-transport sont <strong>en</strong> général fournies sous <strong>la</strong> forme d’inv<strong>en</strong>taires, par c<strong>la</strong>sse d’activitééconomique. La distribution temporelle <strong>de</strong>s émissions est donnée par <strong>de</strong>s profils types, afind’atteindre le niveau <strong>de</strong> discrétisation temporelle voulu dans les modèles (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> l’heure).Enfin, les émissions sont données pour <strong>de</strong>s groupem<strong>en</strong>ts d’espèces (par exemple, pour l’<strong>en</strong>semble<strong>de</strong>s COV) qu’il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> répartir <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s espèces utilisées dans le modèle. Larésolution spatiale <strong>de</strong>s inv<strong>en</strong>taires d’émissions utilisés varie, dans les cas prés<strong>en</strong>tés dans cettethèse (pour l’Europe et/ou <strong>la</strong> région parisi<strong>en</strong>ne) <strong>en</strong>tre 50 km pour l’inv<strong>en</strong>taire EMEP 2 , et une2 http://webdab.emep.int/30


Section 1.2 – Une hiérarchie <strong>de</strong> données et <strong>de</strong> modèles 31résolution <strong>de</strong> l’ordre du kilomètre (inv<strong>en</strong>taire Airparif). Les émissions biogéniques, elles, sontcalculées <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’occupation <strong>de</strong>s sols (végétation), du rayonnem<strong>en</strong>t so<strong>la</strong>ire et <strong>de</strong> <strong>la</strong>température.Données <strong>de</strong> sources ponctuelles Dans le cas <strong>de</strong> sources ponctuelles, et notamm<strong>en</strong>t sil’on utilise <strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s pour les représ<strong>en</strong>ter, il n’est pas nécessaire <strong>de</strong> disposer d’uninv<strong>en</strong>taire spatialisé. La source est représ<strong>en</strong>tée <strong>de</strong> façon plus précise, à partir <strong>de</strong> quelques donnéestelles que sa hauteur, son débit, sa température et sa vitesse d’éjection.Les données météorologiquesChamps météorologiques 3D Les champs météorologiques (v<strong>en</strong>t, température, hauteur<strong>de</strong> couche limite, int<strong>en</strong>sité du rayonnem<strong>en</strong>t so<strong>la</strong>ire) provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> modèles météorologiques àméso-échelle, ou d’analyses basées sur <strong>de</strong>s observations. Les champs, donnés <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> cesmodèles, sont <strong>en</strong>suite projetés sur les grilles <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s CTM, par <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> projectionet d’interpo<strong>la</strong>tion. Dans les modèles utilisés dans cette thèse, ils provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’ECMWF(European C<strong>en</strong>tre for Medium-Range Weather Forecasts) ou du modèle MM5 (Fifth-G<strong>en</strong>erationNCAR/P<strong>en</strong>n State Mesoscale Mo<strong>de</strong>l). Étant donné que les champs météorologiques sont donnés<strong>en</strong> général avec une résolution assez gran<strong>de</strong> (souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 50 et 150 km pour les applicationsprés<strong>en</strong>tées ici), leur interpo<strong>la</strong>tion ne permet pas <strong>de</strong> reconstituer <strong>la</strong> variabilité locale <strong>de</strong>s champsmétéorologiques.Données météorologiques locales Pour les modèles à l’échelle locale, on utilise <strong>en</strong> général<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> météorologie locales (par exemple prov<strong>en</strong>ant d’un mât à proximité <strong>de</strong> l’instal<strong>la</strong>tionindustrielle). Il est possible égalem<strong>en</strong>t d’utiliser <strong>de</strong>s modèles « diagnostiques » quipermett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> reconstruire <strong>de</strong>s champs météorologiques à partir <strong>de</strong> quelques mesures locales,<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant mieux <strong>en</strong> compte le relief et le bâti <strong>en</strong>vironnants.L’occupation <strong>de</strong>s solsChamps 2D d’occupation <strong>de</strong>s sols L’occupation <strong>de</strong>s sols (LUC, Land Use Coverage) estdonnée par <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses décrivant le type <strong>de</strong> terrain : ét<strong>en</strong>due d’eau, forêt, champs, milieu urbain...Dans cette thèse, <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>scriptifs d’occupation <strong>de</strong>s sols sont utilisés :– les données USGS (U.S. Geological Survey), d’une résolution <strong>de</strong> 1 km 2 , avec 24 c<strong>la</strong>sses,– les données GLCF (Global Land Cover Facility), d’une résolution <strong>de</strong> 1 km 2 , avec 13 c<strong>la</strong>sses.Ces données provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’observations satellitaires. La résolution signifie qu’un seul type <strong>de</strong>terrain est associé à chaque kilomètre carré. Pour utiliser ces données dans un modèle <strong>de</strong> dispersiondont les mailles sont plus gran<strong>de</strong>s, on peut décrire l’occupation <strong>de</strong>s sols dans chaquemaille par <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses prés<strong>en</strong>tes dans <strong>la</strong> maille.Échelle locale Pour les simu<strong>la</strong>tions à l’échelle locale, les modèles gaussi<strong>en</strong>s ne permett<strong>en</strong>tpas une <strong>modélisation</strong> détaillée du relief. Cep<strong>en</strong>dant, il peut être possible <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong>certaines caractéristiques (bâtim<strong>en</strong>ts, surélévation...). Les vitesses <strong>de</strong> dépôt sont calculées <strong>en</strong><strong>en</strong>trée, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s valeurs typiques <strong>de</strong>s espèces considérées pour le type <strong>de</strong> terrain dominantautour <strong>de</strong> <strong>la</strong> source.Les conditions initiales et aux limitesÉchelles contin<strong>en</strong>tale et régionale Il s’agit <strong>de</strong>s espèces transportées <strong>de</strong>puis l’extérieur dudomaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion. Dans le cas <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions à l’échelle europé<strong>en</strong>ne prés<strong>en</strong>tées dans31


32 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’aircette thèse, ces données provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tions par le modèle global Mozart 2 [Horowitzet al., 2003]. Dans le cas d’une simu<strong>la</strong>tion à l’échelle régionale, ces données peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tprov<strong>en</strong>ir d’une première simu<strong>la</strong>tion à l’échelle contin<strong>en</strong>tale, à plus gran<strong>de</strong> résolution (one-waynesting).Échelle locale Dans le cas d’une simu<strong>la</strong>tion à l’échelle locale, il n’y a pas à proprem<strong>en</strong>tparler <strong>de</strong> conditions aux limites. Les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond sont supposées constantes et sont<strong>en</strong> général fournies par <strong>la</strong> station <strong>de</strong> mesure <strong>la</strong> plus proche.1.2.4 S<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s modèles aux données d’<strong>en</strong>tréeVariabilité sous-maille et incertitu<strong>de</strong>La partie précéd<strong>en</strong>te donne une idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution typique <strong>de</strong>s données d’<strong>en</strong>trée utiliséespar les modèles euléri<strong>en</strong>s. Il est important <strong>de</strong> remarquer que l’échelle bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée d’unmodèle ne pourra pas être inférieure à celle <strong>de</strong>s données d’<strong>en</strong>trée qui lui sont fournies, sansajout d’informations supplém<strong>en</strong>taires. Ainsi, <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l’occupation <strong>de</strong>s sols est <strong>en</strong> généralune donnée sous-maille, pour <strong>la</strong>quelle on perd <strong>en</strong> résolution lorsque l’on passe <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution<strong>de</strong>s données à celle du modèle euléri<strong>en</strong>. Inversem<strong>en</strong>t, les données météorologiques sont presquetoujours fournies à plus gran<strong>de</strong> résolution. Une interpo<strong>la</strong>tion bilinéaire permet <strong>de</strong> reconstituer<strong>de</strong>s champs météorologiques sur <strong>la</strong> grille du modèle euléri<strong>en</strong>, mais <strong>la</strong> variabilité <strong>de</strong>s champsmétéorologiques n’est pas bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée. Desc<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> résolution avec le modèle euléri<strong>en</strong> seulne permettra pas <strong>de</strong> reconstituer cette variabilité.Il est important <strong>de</strong> noter égalem<strong>en</strong>t qu’il s’agit ici <strong>de</strong> quantifier les erreurs <strong>de</strong>s modèles duesà <strong>la</strong> variabilité <strong>de</strong>s données, c’est-à-dire aux hétérogénéités spatiales et temporelles, et non auxincertitu<strong>de</strong>s sur ces données. Il est toutefois difficile <strong>de</strong> séparer totalem<strong>en</strong>t les <strong>de</strong>ux aspects duproblème. En particulier, plus <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s données est fournie à <strong>de</strong> petites échelles, plusles incertitu<strong>de</strong>s (re<strong>la</strong>tives) sur ces données pourront être élevées [Stohl et al., 1995].Impact <strong>de</strong>s données d’<strong>en</strong>tréeDe nombreuses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité montr<strong>en</strong>t l’impact <strong>de</strong>s données d’<strong>en</strong>trée dans les performances<strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> chimie-transport. L’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s données d’émissions, et <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>sassociées, sur les conc<strong>en</strong>trations d’ozone, a été <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t étudiée (Schnei<strong>de</strong>r et al. [1997], Pryor[1998], Hanna et al. [2001], Mallet et Sportisse [2005]).Concernant <strong>en</strong> particulier l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>s données, <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s,m<strong>en</strong>ées notamm<strong>en</strong>t sur les expéri<strong>en</strong>ces ETEX (European Tracer EXperim<strong>en</strong>t), ont montré l’importanced’utiliser <strong>de</strong>s données météorologiques méso-échelle à résolution suffisante. Ce<strong>la</strong> permet<strong>de</strong> modéliser certains phénomènes tels que <strong>de</strong>s tourbillons anti-cycloniques horizontaux,non résolus par les champs ECMWF à faible résolution (sans ré-analyse). On peut citer notamm<strong>en</strong>tSor<strong>en</strong>s<strong>en</strong> [1998] et Nasstrom et Pace [1998] pour les modèles <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong>s (à particules ouà bouffées), et Brandt et al. [1998] pour un modèle hybri<strong>de</strong> bouffées-euléri<strong>en</strong>.Enfin, l’influ<strong>en</strong>ce respective <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>s émissions et <strong>de</strong>s champs météorologiques estétudiée dans Va<strong>la</strong>ri et M<strong>en</strong>ut [2008], pour montrer que l’impact <strong>de</strong>s émissions est prépondérant.De plus, l’exist<strong>en</strong>ce d’une résolution au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle le raffinem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s émissions peutdégra<strong>de</strong>r les résultats est mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce, ce qui souligne le problème <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur lesdonnées d’<strong>en</strong>trée à haute résolution.32


Section 1.3 – Différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts d’échelles 331.3 Différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts d’échellesOn s’intéresse à prés<strong>en</strong>t aux métho<strong>de</strong>s permettant <strong>de</strong> mieux représ<strong>en</strong>ter les changem<strong>en</strong>tsd’échelles dans les modèles couramm<strong>en</strong>t utilisés <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air, à savoir les modèles <strong>de</strong> chimietransport.L’utilisation <strong>de</strong> données d’<strong>en</strong>trée fournissant <strong>de</strong>s informations à haute résolution peutêtre une première approche, cep<strong>en</strong>dant elle n’est pas toujours possible <strong>en</strong> pratique. De plus, ce<strong>la</strong>ne permet pas <strong>de</strong> s’abstraire <strong>de</strong> toutes les limitations inhér<strong>en</strong>tes aux modèles. On se focalise,par conséqu<strong>en</strong>t, sur les moy<strong>en</strong>s d’améliorer les modèles eux-mêmes, et/ou <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter leurvariabilité sous-maille. On distingue pour ce<strong>la</strong> plusieurs approches :1. La première métho<strong>de</strong> consiste à utiliser localem<strong>en</strong>t (dans <strong>de</strong>s zones à forte variabilité) unmodèle plus fin, soit <strong>en</strong> raffinant le mail<strong>la</strong>ge du modèle euléri<strong>en</strong>, soit <strong>en</strong> le coup<strong>la</strong>nt avecun modèle pour l’échelle locale.2. La secon<strong>de</strong> possibilité, moins coûteuse <strong>en</strong> temps <strong>de</strong> calcul, consiste à utiliser <strong>de</strong>s paramétrisationssous-maille. Ces paramétrisations sont <strong>en</strong> général issues <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tionsfaites avec <strong>de</strong>s modèles à petite échelle (LES par exemple), très coûteux <strong>en</strong> temps <strong>de</strong>calcul, ou <strong>en</strong>core déterminées <strong>de</strong> façon empirique. Il s’agit <strong>de</strong> modifier le modèle <strong>de</strong> façonà mieux représ<strong>en</strong>ter les effets sous-maille d’un processus donné, tel que les nuages, <strong>la</strong>turbul<strong>en</strong>ce ou les émissions.3. Il existe égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s stochastiques, qui consist<strong>en</strong>t à représ<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> variabilitésous-maille <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations et/ou d’un processus physique par une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> probabilité.4. Une variante est <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions statistiques <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations à l’échelle<strong>de</strong> <strong>la</strong> maille et les conc<strong>en</strong>trations aux stations, pour t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativitécommise par les modèles.1.3.1 Métho<strong>de</strong>s numériques et coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> modèlesMétho<strong>de</strong> numériquesRaffinem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge et mail<strong>la</strong>ges imbriqués (« nesting ») Une première approche,pour réduire l’erreur sous-maille commise dans les modèles euléri<strong>en</strong>s, peut être basée simplem<strong>en</strong>tsur <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s mailles utilisées. Ce<strong>la</strong> doit permettre <strong>de</strong> réduire le nombre <strong>de</strong>phénomènes mal résolus, ainsi que <strong>la</strong> diffusion numérique induite par l’hypothèse <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trationshomogènes dans une maille. Cette approche est cep<strong>en</strong>dant rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t coûteuse <strong>en</strong>temps <strong>de</strong> calcul. Une technique courante est l’utilisation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts mail<strong>la</strong>ges imbriqués, <strong>de</strong>résolution <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus fine (« nesting »). L’interaction <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts domaines peutêtre à s<strong>en</strong>s unique (le grand domaine fournit les conditions aux limites du petit), ou pr<strong>en</strong>dre<strong>en</strong> compte une rétroaction : on parle <strong>de</strong> « one-way nesting » et « two-way nesting » respectivem<strong>en</strong>t.Les données d’<strong>en</strong>trée sont soit interpolées, soit recalculées sur le mail<strong>la</strong>ge plus fin (avecle modèle météorologique MM5 par exemple). La figure 1.8 montre un exemple <strong>de</strong> « one-waynesting » (simu<strong>la</strong>tions prés<strong>en</strong>tées au chapitre 5) : un modèle global est utilisé pour générer lesconditions aux limites <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion europé<strong>en</strong>ne, à une résolution 50 km. Celle-ci est utiliséepour générer les conditions aux limites pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion à l’échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> région parisi<strong>en</strong>ne(résolution <strong>de</strong> 5 km). Pour mieux représ<strong>en</strong>ter les sources ponctuelles et <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>core <strong>en</strong>échelle, il est possible d’utiliser un modèle gaussi<strong>en</strong> pour l’échelle locale.L’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution du mail<strong>la</strong>ge a été <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t étudié <strong>en</strong> photochimie, notamm<strong>en</strong>tconcernant l’ozone (Gil<strong>la</strong>ni [1986], Liang et Jacobson [2000], Chock et al. [2002]). De plus, cetimpact a été évalué récemm<strong>en</strong>t non seulem<strong>en</strong>t du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s performances du modèle,mais aussi pour <strong>la</strong> s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong> l’ozone aux mesures réductions d’émissions (Cohan et al. [2006],33


34 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airéchelle globaleéchelle localeéchelle contin<strong>en</strong>taleéchelle régionaleFig. 1.8 – Illustration <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> modèles à différ<strong>en</strong>tes échelles, par une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>« one-way nesting ». La figure à l’échelle europé<strong>en</strong>ne représ<strong>en</strong>te les résultats d’une simu<strong>la</strong>tioneffectuée avec Po<strong>la</strong>ir3D, pour l’ozone. La figure à l’échelle régionale montre un résultat <strong>de</strong>simu<strong>la</strong>tion à l’échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> région parisi<strong>en</strong>ne, et <strong>en</strong>fin l’échelle locale illustre l’utilisation d’unmodèle gaussi<strong>en</strong> <strong>de</strong> panache pour représ<strong>en</strong>ter le panache issu d’une source ponctuelle.34


Section 1.3 – Différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts d’échelles 35Arunacha<strong>la</strong>m et al. [2006]). On constate <strong>en</strong> général une légère amélioration <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong>smodèles avec une résolution plus fine. L’utilisation <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ges trop grossiers implique notamm<strong>en</strong>tune sur-estimation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations d’ozone, due à une dilution <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> NOx.Raffiner le mail<strong>la</strong>ge au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 12 km <strong>en</strong>viron a cep<strong>en</strong>dant peu d’impact sur les résultats <strong>de</strong>smodèles (Cohan et al. [2006] par exemple), et permet principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mieux représ<strong>en</strong>ter lesstructures spatiales et <strong>la</strong> variabilité sous-maille. L’utilisation <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ges imbriqués a égalem<strong>en</strong>tété évaluée pour d’autres polluants que l’ozone (Jakobs et al. [1995] pour le SO 2 , Wang et al.[2004] pour le CO).Un raffinem<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge, fait localem<strong>en</strong>t autour <strong>de</strong>s sources, a égalem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s limitations : (1) il est difficile <strong>de</strong> connaître a priori les bons emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts pour raffiner lemail<strong>la</strong>ge, et <strong>de</strong> le faire évoluer <strong>en</strong> temps (avec le dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t d’un panache par exemple), et (2)il reste une perte d’information à l’interface avec le mail<strong>la</strong>ge grossier [Odman et Russel, 1991].De plus, réduire <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s mailles au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1 km est possible [Jacobson et Seinfeld, 2004],mais reste techniquem<strong>en</strong>t difficile et très coûteux.Mail<strong>la</strong>ge adaptatif (« gridding ») Une variante <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s numériques précéd<strong>en</strong>tes estle mail<strong>la</strong>ge adaptatif, qui est moins coûteux <strong>en</strong> temps <strong>de</strong> calcul, car le mail<strong>la</strong>ge est raffiné uniquem<strong>en</strong>tautour <strong>de</strong>s zones à fortes variabilités (les sources, ou les <strong>en</strong>droits à orographie complexe).Ce mail<strong>la</strong>ge peut être dynamique, c’est-à-dire adapté <strong>en</strong> temps pour correspondre aux variationsdues par exemple à <strong>la</strong> météorologie. Cette technique a été utilisée aussi bi<strong>en</strong> pour l’ozone (Ghoraiet al. [2000]; Srivastava et al. [2001]; Constantinescu et al. [2008]; Lagzi et al. [2009]) quepour <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong> radionucléi<strong>de</strong>s [Lagzi et al., 2004]. Dans les applications, les résultats dumail<strong>la</strong>ge adaptatif sont comparés à ceux donnés par un mail<strong>la</strong>ge fin (uniforme), et le résultat est<strong>en</strong> général comparable avec un temps <strong>de</strong> calcul plus faible. L’un <strong>de</strong>s paramètres importants estle critère permettant <strong>de</strong> déterminer les zones à raffiner ; pour l’ozone, il est important <strong>de</strong> choisirun critère <strong>de</strong> raffinem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge sur les précurseurs tels que les NOx (Constantinescu et al.[2008]). Les techniques <strong>de</strong> raffinem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge peuv<strong>en</strong>t permettre <strong>de</strong> <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dre localem<strong>en</strong>tjusqu’à <strong>de</strong>s mailles d’une c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> mètres (autour <strong>de</strong> sources ponctuelles), ce qui conduittoutefois à une augm<strong>en</strong>tation du temps <strong>de</strong> calcul car le pas <strong>de</strong> temps utilisé est alors plus faible[Odman et Khan, 2004].Coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> modèlesLes métho<strong>de</strong>s numériques basées sur le raffinem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge rest<strong>en</strong>t subordonnées auxlimites du modèle utilisé, et <strong>de</strong> nombreux processus sous-maille rest<strong>en</strong>t mal représ<strong>en</strong>tés. De plus,les hypothèses utilisées dans un modèle ne sont vali<strong>de</strong>s que pour une certaine échelle. Il est doncpréférable d’utiliser <strong>de</strong>s modèles spécifiques à l’échelle locale (voir tableau 1.3), ce qui supposetoutefois <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> données d’<strong>en</strong>trée adéquates, et <strong>en</strong> particulier d’inv<strong>en</strong>taires d’émissionssuffisamm<strong>en</strong>t précis.Panache sous-maille Les modèles <strong>de</strong> panache sous-maille consist<strong>en</strong>t à coupler un modèlegaussi<strong>en</strong> (<strong>de</strong> panache ou à bouffées), utilisé autour <strong>de</strong>s sources ponctuelles, avec un modèleeuléri<strong>en</strong> (figure 1.8). Lorsque le panache n’est plus modélisé correctem<strong>en</strong>t par le modèle gaussi<strong>en</strong>et/ou que l’erreur commise par le modèle euléri<strong>en</strong> est suffisamm<strong>en</strong>t faible, le panache esttransféré dans le modèle euléri<strong>en</strong>. Ce type <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> est utilisé <strong>en</strong> photochimie (Seigneur et al.[1983]; Sillman et al. [1990]; Morris et al. [1991]; Kumar et Russell [1996]; Byun et Schere [2006];Karamchandani et al. [2002]), mais aussi pour <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong> radionucléi<strong>de</strong>s [Brandt, 1998].De tels coup<strong>la</strong>ges sont égalem<strong>en</strong>t décrits dans Lipphardt [1997] et Gauthier [1999]. Bi<strong>en</strong> que35


36 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airle champ d’application <strong>de</strong> ces modèles soit principalem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tré sur les sources ponctuelles,l’application à <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s routes est égalem<strong>en</strong>t possible [Karamchandani et al., 2009].De plus, les modèles <strong>de</strong> panache sous-maille <strong>en</strong> photochimie ont été récemm<strong>en</strong>t ét<strong>en</strong>dus à <strong>la</strong><strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s particules [Karamchandani et al., 2006]. L’utilisation d’un modèle <strong>de</strong> panachesous-maille donne <strong>de</strong> bons résultats et permet une meilleure représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trationsautour <strong>de</strong>s sources et <strong>en</strong> aval, dans le panache. Les performances globales <strong>de</strong>s modèles, baséessur <strong>de</strong>s stations « <strong>de</strong> fond » souv<strong>en</strong>t éloignées <strong>de</strong>s sources, ne sont cep<strong>en</strong>dant pas toujours impactées.Le temps <strong>de</strong> calcul peut être important si <strong>de</strong> nombreuses sources réactives sont traitées<strong>en</strong> sous-maille (notamm<strong>en</strong>t pour <strong>la</strong> chimie). Par ailleurs, il est égalem<strong>en</strong>t possible d’utiliserun modèle <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong> particu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du modèle gaussi<strong>en</strong>. Chock et al. [2002] et Weinrothet al. [2008] utilis<strong>en</strong>t un modèle <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong> pour simuler <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>s polluants, tout<strong>en</strong> simu<strong>la</strong>nt les réactions chimiques sur les conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes dans les mailles euléri<strong>en</strong>nes.Une alternative (moins coûteuse) est le coup<strong>la</strong>ge « off-line » <strong>en</strong>tre un modèle euléri<strong>en</strong> etun modèle gaussi<strong>en</strong>. Le premier est utilisé pour donner une estimation <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>t notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie, et le second (sans chimie) est utilisé pour interpoler a posterioriles résultats <strong>en</strong> donnant une meilleure répartition <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations près <strong>de</strong>s sources. Cettemétho<strong>de</strong> est utilisée principalem<strong>en</strong>t pour <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s routes (Isakov et V<strong>en</strong>katram [2006];Isakov et al. [2009]; Stein et al. [2007]; V<strong>en</strong>katram et al. [2009]). Cep<strong>en</strong>dant, elle ne ti<strong>en</strong>t pascompte <strong>de</strong>s non-linéarités dues à <strong>la</strong> chimie.Autres coup<strong>la</strong>ges D’autres coup<strong>la</strong>ges sont possibles, <strong>en</strong> utilisant différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> modèles.Ainsi, Soulhac et al. [2003] propose une imbrication (« one-way nesting ») <strong>de</strong> plusieurs modèles :(1) un modèle euléri<strong>en</strong> <strong>de</strong> chimie-transport pour l’échelle régionale (208 km × 208 km), (2) unmodèle euléri<strong>en</strong> <strong>de</strong> CFD à l’échelle urbaine (32 km × 32 km), (3) un modèle <strong>de</strong> réseau routierà l’échelle locale (500 m × 500 m), et (4) un modèle gaussi<strong>en</strong> pour les sources ponctuelles. Unetelle approche permet une amélioration significative <strong>de</strong>s performances aux capteurs proches <strong>de</strong>ssources. Cep<strong>en</strong>dant, elle nécessite <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> données d’<strong>en</strong>trée détaillées pour les émissionset <strong>la</strong> topographie à l’échelle locale.Il est égalem<strong>en</strong>t possible d’utiliser un modèle météorologique local diagnostique ou pronostique,et <strong>de</strong> le coupler avec un modèle euléri<strong>en</strong> raffiné [Brucher et al., 2000], ou avec un modèleà l’échelle locale <strong>de</strong> type gaussi<strong>en</strong>.1.3.2 Fermeture d’ordre supérieurL’équation 1.19 donne l’évolution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes, et pose un problème <strong>de</strong>fermeture <strong>de</strong>s termes du second ordre, notamm<strong>en</strong>t pour les flux turbul<strong>en</strong>ts 〈c ′ i V ′ 〉. D’autrestermes peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t poser un problème <strong>de</strong> fermeture. On écrit tout d’abord <strong>de</strong> manièreplus explicite le terme source S i :S i = E i − Λ i c i , (1.25)avec E i le terme d’émission, et Λ i le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lessivage <strong>de</strong> l’espèce. Ces <strong>de</strong>ux termes ontégalem<strong>en</strong>t une variabilité sous-maille modélisable par <strong>de</strong>s fluctuations. Dans cette équation, lesémissions E i et le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lessivage Λ i sont <strong>de</strong>ux termes pour lesquels on peut utiliser <strong>la</strong>décomposition <strong>de</strong> Reynolds, afin <strong>de</strong> modéliser les fluctuations sous-maille. De même, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>dépôt v di <strong>de</strong> l’espèce i intervi<strong>en</strong>t dans les conditions aux limites au sol, et peut être décomposéepour représ<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> variabilité sous-maille <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> sol. Enfin, dans l’équation 1.19, <strong>la</strong> matrice<strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> diffusion K et le taux <strong>de</strong> réaction k peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être décomposés <strong>de</strong>cette façon pour t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t.36


Section 1.3 – Différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts d’échelles 37En général, ces fluctuations sont négligées, ou paramétrées <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs moy<strong>en</strong>nes<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t (théorie-K pour <strong>la</strong> diffusion). Il existe différ<strong>en</strong>tes façon <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compteles fluctuations sous-maille dans les modèles :1. les modéliser explicitem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> utilisant une fermeture d’ordre supérieur,2. les exprimer analytiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction d’autres variables connues, telles que les gran<strong>de</strong>urscaractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite et les variables moy<strong>en</strong>nes : il s’agit <strong>de</strong> paramétrisationssous-maille,3. les représ<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> façon stochastique par une fonction <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> probabilité (PDF pour« probability d<strong>en</strong>sity function »).Dans cette partie, on décrit <strong>la</strong> première solution. Les paramétrisations sous-maille sont décrites<strong>en</strong> partie 1.3.3, et <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> stochastique est détaillée dans <strong>la</strong> partie 1.3.4.Fermeture d’ordre supérieur et évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> varianceUne façon <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> ces fluctuations est <strong>de</strong> les modéliser explicitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> utilisantune fermeture d’ordre supérieur. Ce<strong>la</strong> signifie <strong>en</strong> pratique qu’il faut connaître les fluctuations<strong>de</strong> v<strong>en</strong>t, et les intégrer à l’équation d’advection-diffusion. Ce<strong>la</strong> permet alors <strong>de</strong> connaître nonseulem<strong>en</strong>t l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne 〈c i 〉 mais aussi l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance, ou mom<strong>en</strong>td’ordre 2, 〈c ′2i 〉. Cette évolution est donnée par une équation supplém<strong>en</strong>taire [Garratt, 1992]∂〈c ′2i 〉 + div ( 〈U〉〈c ′2i 〉 ) = div ( D mi ∇〈c ′2i 〉 − 〈U ′ c ′2i 〉 ) + 2 〈c ′∂tiχ (c)〉 + P c − ɛ c , (1.26)avec P c le terme <strong>de</strong> production turbul<strong>en</strong>teet ɛ c le terme <strong>de</strong> dissipation turbul<strong>en</strong>teReprés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ceP c = −2〈U ′ c ′ 〉∇〈c i 〉, (1.27)ɛ c = 2D mi 〈|∇c ′ i| 2 〉. (1.28)Si l’on ne dispose que <strong>de</strong>s fluctuations du v<strong>en</strong>t, sans les fluctuations d’émissions (ou <strong>de</strong>pertes), l’équation 1.26 permet <strong>de</strong> modéliser <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce et son impact sur <strong>la</strong> ségrégationchimique. Ce type d’approche est utilisé par exemple pour certains modèles à bouffées [Sykes,2000]. Ce<strong>la</strong> permet alors <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir compte explicitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> ségrégation due à <strong>la</strong>turbul<strong>en</strong>ce dans les réactions chimiques (équation 1.24). Karamchandani et al. [2000] introduit cetype <strong>de</strong> <strong>modélisation</strong> dans un modèle <strong>de</strong> panache sous-maille (pour <strong>la</strong> chimie dans le panache).L’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> ségrégation est importante près du c<strong>en</strong>tre du panache, pour O 3 et NOx, maisdiminue rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t avec <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> source.Représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s émissionsOn peut ét<strong>en</strong>dre cette fermeture d’ordre supérieur à une <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s fluctuationsd’émission. Les émissions pour l’espèce modélisée s’écriv<strong>en</strong>t alorsE i = 〈E i 〉 + E ′ i, (1.29)et il s’agit <strong>de</strong> modéliser l’apport <strong>de</strong>s fluctuations d’émissions E i ′ sur les fluctuations <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration.Galmarini et al. [2008] fait l’hypothèse que les émissions moy<strong>en</strong>nes 〈E i 〉 contribu<strong>en</strong>t à37


38 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air<strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration moy<strong>en</strong>ne 〈c i 〉, <strong>en</strong> tant que terme source <strong>de</strong> l’équation d’advection-diffusion,et que les fluctuations d’émissions sont un terme source <strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration.L’équation 1.26 est alors pourvue d’un terme supplém<strong>en</strong>taire correspondant aux fluctuationsdu terme source, <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme 2〈c ′ i E′ i 〉, qu’il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> paramétrer pour fermer l’équation. Onremarque, au passage, que l’hypothèse faite ici ne ti<strong>en</strong>t pas compte <strong>de</strong>s non-linéarités, et négligel’apport <strong>de</strong>s fluctuations d’émissions à <strong>de</strong>s espèces secondaires via <strong>la</strong> chimie (et notamm<strong>en</strong>t<strong>la</strong> ségrégation turbul<strong>en</strong>te). La fermeture du terme <strong>de</strong> covariance conc<strong>en</strong>tration-émission peuts’écrire〈c ′ iE ′ i〉 = rσ E σ c = r ( 〈E ′2i 〉 〈c ′2i 〉 ) 1/2, (1.30)avec r un coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion qu’il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> déterminer. Enfin, dans Galmarini et al.[2008], les fluctuations d’émission (et donc <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne et l’écart type) sont définis <strong>en</strong> découpantune maille <strong>de</strong> surface A <strong>en</strong> N petites surfaces élém<strong>en</strong>taires a k ayant chacune un taux d’émissionE k . On a alors une émission moy<strong>en</strong>ne donnée par <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s émissions surfaciques « élém<strong>en</strong>taires »et un écart type donné parσ 2 E = 1 A〈E〉 = 1 AN∑a k E k , (1.31)k=1N∑a k (〈E〉 − E k ) 2 , (1.32)i=1Cette <strong>modélisation</strong> revi<strong>en</strong>t à supposer que les conc<strong>en</strong>trations dans une maille ont une distributiongaussi<strong>en</strong>ne autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne. De plus, <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> cettegaussi<strong>en</strong>ne suppose <strong>de</strong> disposer d’un inv<strong>en</strong>taire suffisamm<strong>en</strong>t fin, par rapport à <strong>la</strong> taille d’unemaille, pour que le nombre <strong>de</strong> surfaces élém<strong>en</strong>taires soit grand et que <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> empiriquesoit pertin<strong>en</strong>te.1.3.3 Paramétrisations sous-maillesLes paramétrisations sous-mailles sont <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong>s équations et/ou <strong>de</strong>s paramètresutilisés dans les équations d’avection-diffusion, afin <strong>de</strong> mieux représ<strong>en</strong>ter l’effet <strong>de</strong> certainsprocessus sous-maille. Ces paramétrisations se déduis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général <strong>de</strong> calculs effectuées à l’ai<strong>de</strong><strong>de</strong> modèles à petite échelle (LES, DNS), ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions empiriques basées sur <strong>de</strong>sobservations. On donne ici quelques exemples <strong>de</strong> paramétrisations sous-maille, <strong>la</strong> liste n’étantpas exhaustive.Paramétrisation <strong>de</strong>s émissionsParamétrisation <strong>de</strong>s routes De façon théorique, Arya [1999] donne une expression <strong>de</strong> <strong>la</strong>conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> source linéique, pour un traceur passif (sans chimie),<strong>de</strong> <strong>la</strong> forme c(x) ∝ x −β , où β dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s conditions météorologiques et du type <strong>de</strong> sol. DansRo<strong>de</strong>s et Hol<strong>la</strong>nd [1981], l’estimation β = 0.63 est fournie pour les NOx. Des étu<strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>tréc<strong>en</strong>tes ont porté sur le développem<strong>en</strong>t d’une re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> fond (dans <strong>la</strong>maille) c b , <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration au point d’émission (par une route) c 0 , et <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration à unedistance x <strong>de</strong> <strong>la</strong> route. Par exemple, Gilbert et al. [2003] et Pleijel et al. [2004] donn<strong>en</strong>t unere<strong>la</strong>tion logarithmique pour le NO 2 , <strong>de</strong> typec(x) = c b + c 0 − k log(x). (1.33)Barzyk et al. [2009] développe une re<strong>la</strong>tion pour les COV, <strong>en</strong> fonction d’une « distance effective »qui dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s conditions météorologiques. Ce type <strong>de</strong> modèle peut remp<strong>la</strong>cer un coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>38


Section 1.3 – Différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts d’échelles 39modèles plus coûteux <strong>en</strong> temps <strong>de</strong> calcul. Il est employé soit <strong>en</strong> paramétrisation sous-maille(dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> <strong>la</strong> météorologie) soit <strong>en</strong> post-traitem<strong>en</strong>t.Paramétrisation <strong>de</strong>s émissions ponctuelles L’<strong>en</strong>jeu est d’éviter <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter explicitem<strong>en</strong>tles sources ponctuelles avec un modèle <strong>de</strong> panache sous-maille, ce qui peut êtrecoûteux pour <strong>de</strong> nombreuses sources réactives. Esler [2003] propose d’utiliser une émission« équival<strong>en</strong>te », corrigée pour représ<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> perturbation globale due à <strong>la</strong> dilution plus l<strong>en</strong>te dupanache. Cette émission serait immédiatem<strong>en</strong>t diluée dans <strong>la</strong> maille euléri<strong>en</strong>ne, mais donnerait<strong>de</strong>s résultats proches <strong>de</strong> ceux obt<strong>en</strong>us par le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille.Paramétrisation <strong>de</strong>s mouvem<strong>en</strong>ts convectifsIl s’agit <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter les mouvem<strong>en</strong>ts turbul<strong>en</strong>ts sous-maille, qui se traduis<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>scolonnes d’air asc<strong>en</strong>dantes (« updraft ») et <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dantes (« updraft »), <strong>en</strong>traînant un mé<strong>la</strong>ngerapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s polluants sur <strong>la</strong> verticale (décrit <strong>en</strong> partie 1.1.2). Différ<strong>en</strong>tes <strong>modélisation</strong>s <strong>de</strong> l’impact<strong>de</strong> ce phénomène sur le transport <strong>de</strong>s polluants ont été proposées. En particulier, Han et Byun[2005] propos<strong>en</strong>t, à partir <strong>de</strong> Chatfield et Brost [1987], un schéma appelé « two-stream mo<strong>de</strong>l »(TSM) où les mouvem<strong>en</strong>ts asc<strong>en</strong>dants et <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants sont traités séparém<strong>en</strong>t. Ce schéma, calibréet testé sur <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> LES, donne <strong>de</strong>s résultats nettem<strong>en</strong>t supérieurs aux autres types<strong>de</strong> <strong>modélisation</strong>, ainsi qu’à <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> c<strong>la</strong>ssique (sans prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> convection). Leprincipe est <strong>de</strong> décrire les équations <strong>de</strong> chimie-transport pour chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux flux verticaux.On suppose que, dans chaque maille, une fraction α u est occupée par les flux asc<strong>en</strong>dants, et unefraction α d = 1 − α u par les flux <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants. La conc<strong>en</strong>tration moy<strong>en</strong>ne totale dans <strong>la</strong> mailleà une hauteur z est alors donnée par〈c〉(z) = α u (z)〈c u 〉(z) + α d (z)〈c d 〉(z), (1.34)avec 〈c u 〉(z) et 〈c d 〉(z) les conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes sur les flux asc<strong>en</strong>dants (resp. <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants)<strong>de</strong> <strong>la</strong> maille. L’évolution <strong>de</strong> ces conc<strong>en</strong>trations est alors donnée par <strong>de</strong>ux équations d’advectiondiffusion∂〈c u 〉α u = − ∂ ∂t ∂z (α u〈w u 〉〈c u 〉) + ∂ ( )∂〈c u 〉α u K u − r u 〈c u 〉 + r d 〈c d 〉, (1.35)∂z ∂zpour les flux asc<strong>en</strong>dants, etα d∂〈c d 〉∂t= − ∂ ∂z (α d〈w d 〉〈c d 〉) + ∂ ∂z( )∂〈c d 〉α d K d − r d 〈c d 〉 + r u 〈c u 〉 (1.36)∂zpour les flux <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants. Dans les équations 1.35 et 1.36, les vitesses verticales <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t sontnotées w u (resp. w d ), et les fermetures turbul<strong>en</strong>tes associées sont K u = 〈w ′ uc ′ u〉 (resp. K d ).Enfin, les paramètres r u et r d sont les termes horizontaux <strong>de</strong> diverg<strong>en</strong>ce, qui garantiss<strong>en</strong>t <strong>la</strong>conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse dans <strong>la</strong> maille par <strong>de</strong>s échanges <strong>en</strong>tre les colonnes, <strong>en</strong> supposant que<strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne horizontale <strong>de</strong>s v<strong>en</strong>ts verticaux est nulle (α u 〈w u 〉 + α d 〈w d 〉 = 0). Il reste donc àparamétrer les coeffici<strong>en</strong>ts K, α et w.Utiliser ce type <strong>de</strong> schéma permet une meilleure représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dilution <strong>de</strong>s polluantssur <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite, qui peut être sous-estimée par le schéma d’advection-diffusionc<strong>la</strong>ssique. L’impact <strong>de</strong> ce schéma sur <strong>la</strong> photochimie est estimé dans Vautard et al. [2007].Paramétrisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ségrégation chimiqueDans <strong>la</strong> partie 1.1.4, il est question <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce sur les réactions chimiques.Cette influ<strong>en</strong>ce n’est pas modélisée dans les modèles <strong>de</strong> chimie-transport (fermeture du premier39


40 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airordre) et représ<strong>en</strong>te typiquem<strong>en</strong>t un phénomène sous-maille. La paramétrisation <strong>de</strong>s flux verticauxasc<strong>en</strong>dants et <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants décrite précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t est une solution possible pour modéliserce phénomène. Dans Vinuesa et Vilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no [2003], une paramétrisation sous-mailleest proposée afin <strong>de</strong> modéliser l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cette ségrégation chimique sur les réactions. A partird’expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> LES, l’effet <strong>de</strong> cette paramétrisation sur <strong>la</strong> photochimie est étudié dansVinuesa et Vilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no [2005]. D’après les équations 1.5 et 1.24, le taux <strong>de</strong> réactionpour une réaction du second ordre <strong>de</strong> typeest donné paravec I s l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> ségrégation donnée parA + B → P (R 1.3)〈R〉 = −k〈c A c B 〉= −k ( 〈c A 〉 〈c B 〉 + 〈c ′ Ac ′ B〉 )= −k〈c A 〉 〈c B 〉 (1 + I s ) , (1.37)I s = 〈c′ A c′ B 〉〈c A 〉 〈c B 〉 . (1.38)On peut alors définir un taux <strong>de</strong> réaction effectif k eff , que l’on utiliserait à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du taux <strong>de</strong>réaction k, pour t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> ségrégationk eff = k (1 + I s ) . (1.39)Il reste à prés<strong>en</strong>t à paramétrer I s . On peut <strong>la</strong> réécrire <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion moy<strong>en</strong>ne<strong>en</strong>tre les espèces A et B (<strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> fermeture utilisée pour les émissions dansl’équation 1.30)r AB = 〈c′ A c′ B 〉σ A σ B, donc I s = r ABσ A σ B 〈c A 〉 〈c B 〉 , (1.40)avec σ A et σ B les écarts types <strong>de</strong> c A et c B respectivem<strong>en</strong>t. Ces écarts types peuv<strong>en</strong>t êtreparamétrés, pour <strong>de</strong>s sca<strong>la</strong>ires inertes (sans chimie), <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> surface et d’échangeavec <strong>la</strong> troposphère libre, ainsi que <strong>de</strong>s paramètres h (hauteur <strong>de</strong> couche limite) et w ∗ (échelle<strong>de</strong> vitesse convective) [Mo<strong>en</strong>g et Wyngaard, 1984]. Pour <strong>de</strong>s sca<strong>la</strong>ires réactifs, Vinuesa et Vilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no [2003] ajout<strong>en</strong>t un terme dép<strong>en</strong>dant du nombre <strong>de</strong> Damköhler ainsi qued’échelles <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations c A ∗ et c B ∗, définies d’après Cuijpers et Holts<strong>la</strong>g [1998]. Le nombre<strong>de</strong> Damköhler est défini <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire à l’équation 1.8, pour l’espèce A,Da A = τ tτ c= h w∗ k〈c B〉. (1.41)Les valeurs obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> pratique pour les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tions sont r AB = −0.75 pour<strong>de</strong>ux espèces <strong>en</strong>traînées dans <strong>de</strong>s directions opposées (typiquem<strong>en</strong>t, l’une émise au sol, l’autre<strong>en</strong>traînée par <strong>la</strong> couche limite), et r AB = 0.9 pour <strong>de</strong>ux espèces mé<strong>la</strong>ngées dans <strong>la</strong> mêmedirection. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, I s peut être positive car <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce a pour effet <strong>de</strong> r<strong>en</strong>drele mé<strong>la</strong>nge <strong>en</strong>tre les espèces plus efficace. Dans Vinuesa et Vilà-Guerau <strong>de</strong> Arel<strong>la</strong>no [2005], lesvaleurs obt<strong>en</strong>ues pour le rapport k eff /k sont données pour <strong>de</strong>s réactions impliquées dans <strong>la</strong>formation <strong>de</strong> l’ozone, pour une couche limite convective typique <strong>en</strong> été, sur une moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 6heures. Les valeurs sont comprises <strong>en</strong>tre 0.595 et 1.005, et <strong>la</strong> plupart sont au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 0.98,ce qui implique un impact re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t faible <strong>de</strong> <strong>la</strong> ségrégation. L’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce surles taux <strong>de</strong> réaction peut être notable <strong>de</strong> façon très locale, mais est probablem<strong>en</strong>t négligeable<strong>en</strong> général à l’échelle d’un modèle <strong>de</strong> chimie-transport, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> comparaison d’autresfacteurs tels que les hétérogénéités <strong>de</strong>s émissions.40


Section 1.3 – Différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts d’échelles 411.3.4 Métho<strong>de</strong>s stochastiquesDans les sections précéd<strong>en</strong>tes, il s’agissait <strong>de</strong> raffiner les modèles, pour diminuer le nombre<strong>de</strong> processus sous-maille mal représ<strong>en</strong>tés. Il s’agit ici <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter les conc<strong>en</strong>trations et/oucertains processus <strong>de</strong> façon stochastique. Ces métho<strong>de</strong>s sont <strong>en</strong> général coûteuses <strong>en</strong> temps <strong>de</strong>calcul. De plus, l’un <strong>de</strong>s points cruciaux, commun à tous les modèles prés<strong>en</strong>tés ici, est <strong>de</strong> bi<strong>en</strong>choisir <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> probabilité (PDF) pour représ<strong>en</strong>ter les processus stochastiques.Modèles micro-macroIl s’agit <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> façon stochastique <strong>la</strong> variabilité sous-maille <strong>de</strong> certains paramètres(modèle « micro »), et d’utiliser une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> type Monte Carlo afin générer <strong>la</strong> paramétrisationsous-maille à introduire dans le modèle « macro » déterministe (ici, l’équation d’advectiondiffusion).Par exemple, on suppose que Λ (p) est le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lessivage donné par une paramétrisationphysique, dép<strong>en</strong>dant d’un paramètre p (év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t un vecteur) tel que <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s nuages,ou le cont<strong>en</strong>u <strong>en</strong> eau liqui<strong>de</strong>. Si l’on connaît parfaitem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> forme analytique <strong>de</strong> Λ (p), l’approchec<strong>la</strong>ssique est <strong>de</strong> calculer, pour une maille donnée, <strong>la</strong> valeur Λ (〈p〉) <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s quantitésmoy<strong>en</strong>nes sur <strong>la</strong> maille. Comme le modèle est <strong>en</strong> général non linéaire, cette approximation neti<strong>en</strong>t pas compte <strong>de</strong>s fluctuations p ′ . Le modèle micro/macro consiste à donner une fonction <strong>de</strong>d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> probabilité (PDF) à <strong>la</strong> variable p, P (p), pour représ<strong>en</strong>ter sa variabilité sous-maille.Le problème revi<strong>en</strong>t alors à approcher l’intégrale∫〈Λ (p)〉 = P (p) Λ (p) dp, (1.42)par une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Monte Carlo par exemple. L’un <strong>de</strong>s principaux problèmes est <strong>de</strong> fixer <strong>la</strong>forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> PDF à utiliser pour le paramètre physique p. Dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme <strong>de</strong>s gouttes<strong>de</strong> pluie, il existe <strong>de</strong>s estimations <strong>de</strong> cette PDF décrites dans Sportisse [2007b] par exemple.Le modèle micro peut égalem<strong>en</strong>t être <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> ségrégation turbul<strong>en</strong>te,donnée par l’équation 1.40, où l’on fait varier r AB et les paramètres interv<strong>en</strong>ant dans<strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> σ A et σ B (paramètres <strong>de</strong> couche limite : hauteur, flux <strong>de</strong> surface, vitesseconvective). De même, le modèle micro peut être le modèle <strong>de</strong> fluctuation <strong>de</strong>s émissions donnépar l’équation 1.30, où l’on peut faire varier notamm<strong>en</strong>t le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion, et d’autresparamètres interv<strong>en</strong>ant dans <strong>la</strong> définition <strong>de</strong>s écarts types. Enfin, le modèle micro pourrait êtrele coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion turbul<strong>en</strong>te K qui dép<strong>en</strong>d lui aussi <strong>de</strong> paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite.L’avantage d’une telle approche est <strong>de</strong> définir <strong>la</strong> variabilité sous-maille par une métho<strong>de</strong> stochastique.L’inconvéni<strong>en</strong>t principal est le temps <strong>de</strong> calcul associé aux simu<strong>la</strong>tions Monte Carlo.Cep<strong>en</strong>dant, <strong>de</strong> telles simu<strong>la</strong>tions pourrai<strong>en</strong>t év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t servir à former <strong>de</strong>s paramétrisationssous-mailles représ<strong>en</strong>tatives <strong>de</strong> certaines situations typiques.Micro-mé<strong>la</strong>ngeIl s’agit ici <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter le champ <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration comme un processus stochastique, avecune PDF associée. Ce type d’approche est utilisé <strong>en</strong> combustion (voir Pope [2000] par exemple).Le champ <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations c (x, t) a une PDF <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme P (Ψ, x, t) avec Ψ une valeur possible<strong>de</strong> c (x, t). On écrit alors l’équation d’évolution <strong>de</strong> P∂〈P 〉∂t+ div ( P [ 〈U〉 + 〈U ′ |c (·) = Ψ〉 ]) = − ∂ (P [〈D∆c|c (·) = Ψ〉 + 〈χ (Ψ)〉]) . (1.43)∂ΨDans l’équation 1.43, à gauche, le terme <strong>de</strong> diffusion peut être paramétré <strong>de</strong> façon c<strong>la</strong>ssiqueavec une fermeture <strong>de</strong> type théorie-K. A droite, le terme lié aux réactions chimiques 〈χ (Ψ)〉41


42 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airne nécessite pas <strong>de</strong> fermeture, contrairem<strong>en</strong>t à 〈D∆c|c (·) = Ψ〉 qui correspond à <strong>la</strong> dissipationvisqueuse. Les paramétrisations liées à <strong>la</strong> fermeture <strong>de</strong> ce terme sont appelées modèles <strong>de</strong> micromé<strong>la</strong>nge.Un modèle simple, appelé IEM (Interaction by Exchange with the Mean), a déjà étéappliqué à <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air [Fraigneau et al., 1996; Gonzalez, 1997; Luhar et Sawford, 2005].L’idée est <strong>de</strong> supposer que le modèle « micro » <strong>de</strong> dissipation visqueuse échange avec le modèle« macro » (donnant l’évolution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes 〈c〉) avec un temps caractéristiqu<strong>en</strong>oté τ m :〈D∆c|c (·) = Ψ〉 = − 1τ m(Ψ − 〈c〉) . (1.44)Dans ce cas, le temps caractéristique τ m doit être paramétré, par exemple à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> modèles<strong>de</strong> LES. Une approche <strong>de</strong> type Monte Carlo est égalem<strong>en</strong>t possible.Sca<strong>la</strong>ire conservatifUne autre métho<strong>de</strong> héritée du domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> combustion est appelée CMC (ConditionalMom<strong>en</strong>t Closure), et consiste à relier les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s espèces réactives avec celle d’unsca<strong>la</strong>ire non réactif (conservatif). Cette métho<strong>de</strong> appliquée aux problèmes <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airest prés<strong>en</strong>tée dans Mastorakos [2003]. Si ξ est le sca<strong>la</strong>ire conservatif, et c i <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>l’espèce i réactive que l’on cherche à relier à ξ, on s’intéresse à l’évolution <strong>de</strong>q i (η) = 〈c i |ξ = η〉, (1.45)que l’on appelle parfois <strong>la</strong> fraction <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nge. De plus, on donne au sca<strong>la</strong>ire ξ une PDF P (η),qui dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne µ = 〈ξ〉 et <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance σ 2 = 〈(ξ − µ) 2 〉 du sca<strong>la</strong>ire. Encore une fois,l’élém<strong>en</strong>t clé est donc <strong>de</strong> spécifier <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> PDF. La conc<strong>en</strong>tration moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> c i est alorsdonnée par〈c i 〉 =∫ 10q i (η) P (η) dη, (1.46)<strong>en</strong> supposant que ξ a été normalisé (d’où les bornes <strong>de</strong> l’intégrale). On utilise alors l’équationd’évolution <strong>de</strong> q i qu’il est possible <strong>de</strong> déterminer <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s autres valeurs (µ, σ et P (η)),afin d’<strong>en</strong> déduire <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration moy<strong>en</strong>ne. Ce type <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> est utilisé à l’échelle très locale,notamm<strong>en</strong>t dans un panache à proximité d’une cheminée, pour les espèces à chimie rapi<strong>de</strong> (NOx,OH, O 3 ).1.3.5 Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité sous-maille a posterioriPDF <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations dans une mailleIl s’agit, là <strong>en</strong>core, <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> variabilité sous-maille <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations par une d<strong>en</strong>sité<strong>de</strong> probabilité (PDF). Il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité totale, due à l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> variabilitésous-maille décrites <strong>en</strong> partie 1.1. La distribution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations à l’intérieur d’une mailleest alors représ<strong>en</strong>tée par une variable aléatoire, dont <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration à un capteur n’est qu’uneréalisation. Cette approche est faite « off-line », et les équations d’advection-diffusion ne sontpas modifiées. Il s’agit donc plutôt <strong>de</strong> quantifier a posteriori <strong>la</strong> variabilité sous-maille, pour <strong>en</strong>déduire par exemple un intervalle <strong>de</strong> confiance.Soit une maille i cont<strong>en</strong>ant n i stations (n i étant grand). Le modèle prévoit une conc<strong>en</strong>tration〈x〉 i dans cette maille (〈·〉 i désigne <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne spatiale sur <strong>la</strong> maille i). La conc<strong>en</strong>tration moy<strong>en</strong>neobservée dans <strong>la</strong> maille (supposée parfaite) à un instant t est〈y(t)〉 i ≃ 1 n i42∑n ik=1y k (t), (1.47)


Section 1.4 – Conclusion 43avec y k (t) <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration observée <strong>en</strong> une station k <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille i. On peut alors définir l’erreurmodèle, comme l’erreur faite par le modèle à l’échelle où les conc<strong>en</strong>trations sont modélisées (<strong>la</strong>maille)ɛ m (t) = 〈x(t)〉 i − 〈y(t)〉 i , (1.48)et l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité à une station comme l’écart <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne dans une maille, etcette station à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille :L’erreur totale du modèle à <strong>la</strong> station k est alorsɛ r (t) = 〈y(t)〉 i − y k (t). (1.49)ɛ(t) = ɛ r (t) + ɛ m (t). (1.50)La variabilité sous-maille serait alors donnée par l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s stations, chacune donnantune réalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire qui représ<strong>en</strong>te conc<strong>en</strong>trations. Le problème <strong>de</strong> cettemétho<strong>de</strong> empirique est qu’<strong>en</strong> pratique, le nombre <strong>de</strong> stations par maille est <strong>en</strong> général tropfaible, et <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s stations n’est pas uniforme. Une alternative, utilisée dans Chinget al. [2006], est d’utiliser un modèle euléri<strong>en</strong> à une résolution <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus fine, à <strong>la</strong> façondu « nesting », et <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> variabilité sous-maille <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s mailles grâce au modèlele plus fin. Cette métho<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s inconvéni<strong>en</strong>ts, le principal étant que, commepour le nesting, il reste <strong>de</strong>s phénomènes sous-maille non résolus. Ching et al. [2006] proposed’utiliser <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> CFD ou <strong>de</strong> LES pour <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dre à plus fine résolution. L’idée sousjac<strong>en</strong>teétant <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s PDF « typiques » <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes configurations, représ<strong>en</strong>tatives<strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité sous-maille <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations. Ce<strong>la</strong> peut permettre d’évaluer <strong>de</strong>s modèles <strong>en</strong>comparant les observations avec un intervalle <strong>de</strong> confiance donné par <strong>la</strong> PDF, et non avec uneseule valeur prise dans <strong>la</strong> maille. Cep<strong>en</strong>dant, une paramétrisation <strong>de</strong> ces PDF est difficile àobt<strong>en</strong>ir, car les variations <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>tes mailles et <strong>en</strong> temps sont très importantes.Réduction d’échelle statistiqueLà <strong>en</strong>core, on considère que l’observation dans une maille est une réalisation particulièred’une variable aléatoire, et diffère <strong>de</strong> <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration donnée par le modèle à cause <strong>de</strong> l’erreur<strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité. L’idée <strong>de</strong> variabilité sous-maille n’est plus utilisée explicitem<strong>en</strong>t, car onconsidère simplem<strong>en</strong>t les re<strong>la</strong>tions statistiques <strong>en</strong>tre une variable à gran<strong>de</strong> échelle (donnée parle modèle), et une variable à petite échelle (donnée par les observations au point <strong>de</strong> mesure). Lavariable à gran<strong>de</strong> échelle peut être <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration dans une maille, voire dans plusieurs maillesadjac<strong>en</strong>tes, par exemple. La re<strong>la</strong>tion est calculée via <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s statistiques (<strong>de</strong> régression notamm<strong>en</strong>t),sur un temps suffisamm<strong>en</strong>t long pour représ<strong>en</strong>ter une erreur systématique attribuéeà l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité. Cette métho<strong>de</strong>, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t utilisée pour <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> duclimat, a été adaptée à <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air dans Guil<strong>la</strong>s et al. [2006] et Guil<strong>la</strong>s et al. [2008]. L’avantage<strong>de</strong> cette technique est, d’une part, son faible coût calcul (il s’agit d’un post-traitem<strong>en</strong>t),et d’autre part <strong>la</strong> prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité. Cep<strong>en</strong>dant,elle ne permet pas <strong>de</strong> distinguer l’apport <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts processus dans l’erreur<strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité, ni <strong>de</strong> distinguer celle-ci par rapport à l’erreur modèle, ou l’erreur dans lesobservations.1.4 Conclusion1.4.1 Bi<strong>la</strong>nIl existe donc <strong>de</strong> nombreuses échelles spatiales et temporelles interv<strong>en</strong>ant dans les modèles<strong>de</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air. Elles provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> particulier <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité spatiale <strong>de</strong>s émissions, mais43


44 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airaussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce, <strong>de</strong> l’hétérogénéité <strong>de</strong>s champs météorologiques et <strong>de</strong> l’occupation <strong>de</strong>ssol, qui ne sont pas prises <strong>en</strong> compte par les modèles euléri<strong>en</strong>s à une échelle inférieure à celle<strong>de</strong> <strong>la</strong> maille. Afin <strong>de</strong> mieux représ<strong>en</strong>ter ces phénomènes sous-maille, <strong>la</strong> première possibilité est<strong>de</strong> raffiner les modèles, soit <strong>en</strong> raffinant le mail<strong>la</strong>ge, soit <strong>en</strong> utilisant <strong>de</strong>s modèles plus précisà échelle locale. Cette solution est très utilisée, mais souv<strong>en</strong>t coûteuse <strong>en</strong> temps <strong>de</strong> calcul. Deplus, il reste <strong>en</strong> général toujours une partie <strong>de</strong>s phénomènes sous-maille non représ<strong>en</strong>tés, et<strong>la</strong> variabilité sous-maille n’est pas quantifiée. La secon<strong>de</strong> possibilité consiste à paramétrer lesprocessus sous-maille afin d’améliorer leur <strong>modélisation</strong>. Cette solution est <strong>en</strong> général bonnedu point <strong>de</strong> vue du temps <strong>de</strong> calcul, et permet <strong>de</strong> quantifier l’impact du traitem<strong>en</strong>t sous-maillepour chacun <strong>de</strong>s processus physiques <strong>en</strong> jeu. Cep<strong>en</strong>dant, ces paramétrisations sont elles-mêmes<strong>de</strong>s approximations, qui doiv<strong>en</strong>t être déterminées <strong>de</strong> façon empirique par une <strong>modélisation</strong> (LESpar exemple) et/ou <strong>de</strong>s observations. Une alternative est d’utiliser <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s stochastiques,qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une variable (conc<strong>en</strong>tration, coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lessivage, autre paramètre...) parune variable aléatoire. L’un <strong>de</strong>s points clés <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s est alors <strong>de</strong> déterminer les formes<strong>de</strong>s PDF utilisées. Ces métho<strong>de</strong>s sont généralem<strong>en</strong>t coûteuses <strong>en</strong> temps <strong>de</strong> calcul car elles fontsouv<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> type Monte Carlo. Représ<strong>en</strong>ter les conc<strong>en</strong>trations par uned<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> probabilité dans une maille revi<strong>en</strong>t à dire que l’observation n’est qu’une réalisationparticulière d’une variable aléatoire, et que l’on peut déterminer une re<strong>la</strong>tion systématique <strong>en</strong>treles conc<strong>en</strong>trations dans une maille et au point <strong>de</strong> mesure, par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s statistiques. Ce<strong>la</strong>peut être fait a posteriori, sans modifier le modèle lui-même, notamm<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>sstatistiques <strong>de</strong> réduction d’échelle. Ces métho<strong>de</strong>s prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’avantage d’un faible coût calculet d’une prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s processus sous-maille, mais ne permett<strong>en</strong>t pas une<strong>de</strong>scription détaillée <strong>de</strong> ces processus.1.4.2 Choix <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>sL’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s liées aux changem<strong>en</strong>ts d’échelle est trop <strong>la</strong>rge pour être traité <strong>de</strong>façon exhaustive dans cette thèse. Les choix effectués pour <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce travail sont guidés parun certain nombre <strong>de</strong> considérations :1. La plus forte variabilité se conc<strong>en</strong>tre autour <strong>de</strong>s zones d’émission, y compris quand ils’agit <strong>de</strong> quantifier l’impact <strong>de</strong>s fluctuations turbul<strong>en</strong>tes ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> ségrégation chimique.Se focaliser sur une zone d’émission permet égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> définir <strong>la</strong> notion d’échelle locale(par rapport au point d’émission),2. Dans <strong>la</strong> littérature existante, l’impact <strong>de</strong>s hétérogénéités d’émissions est <strong>en</strong> général beaucoupplus important que celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ségrégation chimique, à l’échelled’un modèle <strong>de</strong> chimie-transport.3. Desc<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> résolution ne permet pas nécessairem<strong>en</strong>t une amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance<strong>de</strong>s modèles car l’amélioration est locale, et n’affecte pas les statistiques globale<strong>de</strong>s modèles,4. La notion d’échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité est égalem<strong>en</strong>t importante ; elle inclut <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>tous les effets sous-maille mal représ<strong>en</strong>tés, et leur effet sur <strong>la</strong> représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trationspar <strong>de</strong>s mesures ponctuelles.Les <strong>de</strong>ux premiers points indiqu<strong>en</strong>t qu’il est important <strong>de</strong> se focaliser sur une meilleure représ<strong>en</strong>tationsous-maille <strong>de</strong>s émissions. De plus, au travers <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, il est possible d’étudier <strong>la</strong>représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion et <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie à l’échelle locale, et d’<strong>en</strong> déduire l’impact <strong>de</strong>shétérogénéités spatiales sur ces <strong>de</strong>ux processus. Le second point indique qu’il n’est pas forcém<strong>en</strong>tnécessaire <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter très finem<strong>en</strong>t les processus, si l’on considère seules les performances<strong>de</strong>s modèles. Enfin, le <strong>de</strong>rnier point indique qu’une métho<strong>de</strong> alternative, focalisée sur les points44


Section 1.4 – Conclusion 45d’observation et non sur les sources, peut être un bon complém<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> comptel’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s erreurs dues à <strong>la</strong> variabilité sous-maille. Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s serontétudiées dans cette thèse :– La représ<strong>en</strong>tation sous-maille <strong>de</strong>s émissions par un coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> type panache sous-maille,– Les métho<strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>t d’échelle, basées sur une représ<strong>en</strong>tation statistique<strong>de</strong>s li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations à l’échelle d’une maille et les conc<strong>en</strong>trations auxstations <strong>de</strong> mesure.Ces <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s ont un coût calcul bi<strong>en</strong> maîtrisé, qui permet <strong>de</strong> les mettre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce et <strong>de</strong> lesutiliser <strong>de</strong> façon opérationnelle <strong>en</strong> prévision <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air. De plus, elles fonctionn<strong>en</strong>t avecre<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t peu d’informations supplém<strong>en</strong>taires, et ne nécessit<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription détaillée<strong>de</strong>s émissions ou <strong>de</strong> l’orographie, qui ne sont pas toujours disponibles. La première métho<strong>de</strong>permet d’étudier <strong>en</strong> détail l’impact <strong>de</strong> l’hétérogénéité <strong>de</strong>s émissions sur les performances <strong>de</strong>smodèles, mais aussi sur <strong>la</strong> diffusion et <strong>la</strong> chimie, tandis que <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> traiterl’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction du type <strong>de</strong> station (et donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> distanceaux principales sources d’émission). A travers l’étu<strong>de</strong> du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille, d’autresquestions seront égalem<strong>en</strong>t abordées :– Quelle est l’échelle spatiale et temporelle <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> représ<strong>en</strong>tation sous-maille <strong>de</strong>sémissions ?– Quel est l’impact <strong>de</strong>s paramétrisations locales sur cette <strong>modélisation</strong> ?– Quelle est l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution du mail<strong>la</strong>ge, avec et sans <strong>la</strong> représ<strong>en</strong>tation sousmaille?1.4.3 P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèseCette thèse se divise <strong>en</strong> trois partie. Dans <strong>la</strong> première, les modèles gaussi<strong>en</strong>s qui ont étéimplém<strong>en</strong>tés dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme <strong>de</strong> <strong>modélisation</strong> Polyphemus sont prés<strong>en</strong>tés, et évalués parcomparaison à <strong>de</strong>s observations ainsi qu’à d’autres modèles gaussi<strong>en</strong>s <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t utilisés. Cesmodèles sont utilisés pour les sources ponctuelles mais aussi pour les routes. Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxièmepartie, le modèle gaussi<strong>en</strong> à bouffées est couplé au modèle euléri<strong>en</strong> Po<strong>la</strong>ir3D, pour le traitem<strong>en</strong>tsous-maille <strong>de</strong>s sources ponctuelles. Ce coup<strong>la</strong>ge est évalué à l’échelle contin<strong>en</strong>tale pour un traceurpassif, ainsi qu’à l’échelle régionale pour <strong>la</strong> photochimie. Enfin, <strong>en</strong> troisième partie, lesmétho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échelle sont prés<strong>en</strong>tées. Différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s statistiquessont évaluées, pour un seul modèle ou pour un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles, pour <strong>la</strong> photochimieà l’échelle europé<strong>en</strong>ne.1.4.4 Publications associéesLes résultats prés<strong>en</strong>tés dans cette thèse ont fait, ou feront, l’objet <strong>de</strong>s publications suivantes :1. Chapitres 2 et 3 :Korsakissok et Mallet, 2009. Comparative study of Gaussian dispersion formu<strong>la</strong>s withinthe Polyphemus p<strong>la</strong>tform : evaluation with Prairie Grass and Kincaid experim<strong>en</strong>ts. J.Applied Meteor., 48(12) :2459–2473.2. Chapitre 4 :Korsakissok et Mallet, 2010b. Subgrid-scale treatm<strong>en</strong>t for major point sources in anEulerian mo<strong>de</strong>l : A s<strong>en</strong>sitivity study on the European Tracer Experim<strong>en</strong>t (ETEX) andChernobyl cases. J. Geophys. Res., 115(D03303).3. Chapitre 5 :Korsakissok et Mallet, 2010a. Developm<strong>en</strong>t and application of a reactive plume-in-gridmo<strong>de</strong>l : evaluation over Greater Paris. Atmos. Chem. Phys. Discuss., 10(2) :5091–5134.45


46 Chapitre 1 – <strong>Changem<strong>en</strong>ts</strong> d’échelle <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air4. Chapitre 7 :Korsakissok et Mallet, 2010c. Statistical downscaling of <strong>en</strong>semble simu<strong>la</strong>tions for air qualitymo<strong>de</strong>ling. En préparation.5. Annexe B :Korsakissok et al., 2010 Assessm<strong>en</strong>t of the <strong>de</strong>tection abilities of monitoring networks forpassive tracers at local and regional scales. Atmos. Env., 44(3) :408–420.Dans le cadre <strong>de</strong> cette thèse, <strong>de</strong> nombreux développem<strong>en</strong>ts ont été intégrés dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme<strong>de</strong> <strong>modélisation</strong> Polyphemus. Ces développem<strong>en</strong>ts sont librem<strong>en</strong>t distribués, docum<strong>en</strong>téset déjà diffusés au-<strong>de</strong>là du <strong>la</strong>boratoire d’accueil <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse. Ces développem<strong>en</strong>ts ont été l’occasion<strong>de</strong> contribuer aux articles suivants :– Mallet, V., Quélo, D., Sportisse B., Ahmed <strong>de</strong> Biasi, M., Debry, É., Korsakissok, I., Wu,L., Roustan, Y., Sartelet, K., Tombette, M. et Foudhil, H. (2007). Technical Note : The airquality mo<strong>de</strong>ling system Polyphemus. Atmos. Chem. Phys.. 7(20) :5479–5487– Mallet, V., Quélo, D., Sportisse B., et Korsakissok, I. (2007). Polyphemus : une p<strong>la</strong>teformemultimodèles pour <strong>la</strong> pollution atmosphérique et l’évaluation <strong>de</strong>s risques. Pollution Atmosphériqu<strong>en</strong> ◦ 196.46


Première partieModèles pour l’échelle locale47


Chapitre 2Description <strong>de</strong>s modèles à l’échellelocaleLes modèles gaussi<strong>en</strong>s permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> dispersion à l’échellelocale, dans les premières dizaines <strong>de</strong> kilomètres autour d’une source. Cesmodèles sont très utilisés car ils donn<strong>en</strong>t <strong>de</strong> bons résultats à cette échelle, tout<strong>en</strong> fournissant une formu<strong>la</strong>tion analytique <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion qui est conceptuellem<strong>en</strong>tsimple et peu coûteuse à mettre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce et à utiliser. C’est pourquoi<strong>la</strong> littérature sur le sujet abon<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis au moins tr<strong>en</strong>te ans, et l’utilisation<strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s est toujours très répandue malgré les progrèsdans <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> <strong>modélisation</strong> plus complexes ainsi que dans les performances<strong>de</strong> calcul. Dans ce chapitre, il s’agit <strong>de</strong> faire un bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> l’état<strong>de</strong> l’art sur les modèles gaussi<strong>en</strong>s, et <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter les modèles implém<strong>en</strong>tésdans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme <strong>de</strong> <strong>modélisation</strong> Polyphemus <strong>en</strong> décrivant l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>sparamétrisations empiriques disponibles dans ces modèles.Sommaire2.1 Les modèles gaussi<strong>en</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 512.1.1 Li<strong>en</strong> avec <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion euléri<strong>en</strong>ne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 512.1.2 Modèle gaussi<strong>en</strong> <strong>de</strong> panache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 532.1.3 Modèle gaussi<strong>en</strong> à bouffées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 562.1.4 Modèle <strong>de</strong> source linéique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 582.2 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 592.2.1 Variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion turbul<strong>en</strong>te . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 592.2.2 Formules <strong>de</strong> Briggs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 632.2.3 Formule <strong>de</strong> Doury . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 642.2.4 Théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 652.3 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 682.3.1 Surhauteur <strong>de</strong> Briggs et HPDM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 692.3.2 Formule <strong>de</strong> Concawe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 702.3.3 Formule <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd et Stümke . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 712.3.4 Pénétration partielle dans <strong>la</strong> couche d’inversion . . . . . . . . . . . . . . 712.4 Modélisation <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> perte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 722.4.1 Décroissance radioactive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 722.4.2 Dépôt sec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 722.4.3 Lessivage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 752.5 Bi<strong>la</strong>n : modèles <strong>de</strong> Polyphemus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7649


50 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale– Les modèles prés<strong>en</strong>tés ici sont décrits et évalués dans Korsakissok et Mallet [2009]– La <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s sources linéiques est décrite et analysée dans Briant [2009],rapport <strong>de</strong> stage co-<strong>en</strong>cadré par Irène Korsakissok et Christian Seigneur,– Les paramétrisations pour le dépôt et le lessivage dans les modèles gaussi<strong>en</strong>s sontprés<strong>en</strong>tées dans Korsakissok et al. [2006].Pour approfondir <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> gaussi<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion, on pourra consulter– Arya [1999],– Hanna et al. [1982].50


Section 2.1 – Les modèles gaussi<strong>en</strong>s 512.1 Les modèles gaussi<strong>en</strong>sIl existe <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> modèles gaussi<strong>en</strong>s. D’une part, le modèle <strong>de</strong> panache, ou gaussi<strong>en</strong>stationnaire, modélise le panache émis par une source ponctuelle par une distribution gaussi<strong>en</strong>nedans <strong>de</strong>ux directions (horizontale perp<strong>en</strong>dicu<strong>la</strong>ire au v<strong>en</strong>t, et verticale), et suppose unemétéorologie stationnaire. D’autre part, le modèle à bouffées modélise une émission instantanéepar une bouffée gaussi<strong>en</strong>ne dans les trois directions. Les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong>modèles, les hypothèses faites dans les <strong>de</strong>ux cas, ainsi que les modifications <strong>de</strong>s formules pourpr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les réflexions et le champ lointain, sont détaillées dans cette partie. Dans <strong>la</strong>p<strong>la</strong>te-forme Polyphemus [Mallet et al., 2007] , un modèle gaussi<strong>en</strong> <strong>de</strong> panache, « plume », ainsiqu’un modèle à bouffées, « puff », sont disponibles.2.1.1 Li<strong>en</strong> avec <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion euléri<strong>en</strong>neIl existe <strong>de</strong>ux approches pour modéliser le comportem<strong>en</strong>t d’une espèce trace dans l’atmosphère,c’est-à-dire sa distribution spatiale et temporelle. L’approche euléri<strong>en</strong>ne consisteà décrire cette distribution dans un référ<strong>en</strong>tiel fixe, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s caractéristiques du flui<strong>de</strong>porteur <strong>en</strong> un point donné. L’approche <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong>ne se p<strong>la</strong>ce dans le référ<strong>en</strong>tiel du flui<strong>de</strong> <strong>en</strong>mouvem<strong>en</strong>t, et décrit le comportem<strong>en</strong>t statistique d’un groupe <strong>de</strong> particules <strong>en</strong> dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t.Ces <strong>de</strong>ux approches donn<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s formu<strong>la</strong>tions différ<strong>en</strong>tes, qui peuv<strong>en</strong>t être reliées <strong>en</strong>tre elles.Le modèle gaussi<strong>en</strong> à bouffées peut être considéré comme un modèle <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong> simplifié, dans<strong>la</strong> mesure où l’on « suit » le polluant émis sur sa trajectoire : <strong>la</strong> distribution statistique d’ungrand nombre <strong>de</strong> particules est simplifiée et modélisée par une distribution gaussi<strong>en</strong>ne appeléebouffée. On prés<strong>en</strong>te ici <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription euléri<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion atmosphérique d’un polluant,et <strong>la</strong> façon dont <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription gaussi<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s sources ponctuelles s’<strong>en</strong> déduit. Pour plus <strong>de</strong>détails sur les calculs décrits ci-<strong>de</strong>ssous, on se référera à Seinfeld et Pandis [1998] dont cettepartie s’inspire <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t.Approche euléri<strong>en</strong>neDans le cas général d’une approche euléri<strong>en</strong>ne, <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration c d’une espèce non réactivedans l’atmosphère est représ<strong>en</strong>tée par l’équation d’advection-diffusion déjà prés<strong>en</strong>tée au chapitre1 (équation 1.19)∂c(ρK∇∂t = −div(V c) + div c )+ S, (2.1)ρavec ρ <strong>la</strong> d<strong>en</strong>sité du flui<strong>de</strong> porteur, V le v<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> et K <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> diffusion turbul<strong>en</strong>te.Enfin, S est le terme représ<strong>en</strong>tant les sources et les puits <strong>de</strong> l’espèce. Ici, <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> diffusionturbul<strong>en</strong>te K a été utilisée pour fermer l’équation et représ<strong>en</strong>ter les termes du second ordre(fermeture du premier ordre appelée « théorie-K »). On a supposé <strong>de</strong> plus que cette diffusionturbul<strong>en</strong>te est très gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> diffusion molécu<strong>la</strong>ire, qui est donc négligée. La matrice Kn’est pas connue, et doit être estimée par <strong>de</strong>s paramétrisations empiriques, où l’on suppose queles termes extra-diagonaux sont négligeables. Elle s’écrit alors⎛⎞K x 0 0K = ⎝ 0 K y 0 ⎠ .0 0 K zReprés<strong>en</strong>tation euléri<strong>en</strong>ne d’une source instantanéeOn se p<strong>la</strong>ce à prés<strong>en</strong>t dans le cas d’une seule source ponctuelle, <strong>de</strong> coordonnées (0, y s , z s ),émettant une masse totale Q <strong>de</strong> façon instantanée à t = 0, et sans processus <strong>de</strong> pertes. On51


52 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeconsidère une situation météorologique constante et homogène, avec un v<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> V = (ū, 0, 0).On considère <strong>en</strong>fin que les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> diffusion K x , K y et K z sont constants. L’équation 2.1s’écrit alorsavec, pour condition initialeet pour conditions aux limites∂c∂t + ū ∂c∂x = K x∂ 2 c∂x 2 + K y∂ 2 c∂y 2 + K z∂ 2 c∂z 2 , (2.2)c(x, y, z, 0) = Qδ(x)δ(y − y s )δ(z − z s ), (2.3)c(x, y, z, t) = 0 x, y, z → ±∞. (2.4)Pour résoudre cette équation, on écrit <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration sous <strong>la</strong> formec(x, y, z, t) = Q G x (x, t) × G y (y, t) × G z (z, t) avec (2.5)G α (α, 0) = δ(α − α s ) α ∈ {x, y, z}. (2.6)Cette équation a pour solution analytique(1G α (α, t) =2(πtK α ) 1/2 × exp − (α − α s − V α t) 2 ),4K α tα ∈ {x, y, z}. (2.7)avec x s = 0, V x = ū et V y = V z = 0. On a donc finalem<strong>en</strong>t une expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration( )Qc(x, y, z, t) =8(πt) 3/2 (K x K y K z ) 1/2 × exp (x − ūt)2− exp(− (y − y s) 2 )exp(− (z − z s) 2 )4K x t4K y t4K z t(2.8)Représ<strong>en</strong>tation euléri<strong>en</strong>ne d’une source continueOn se p<strong>la</strong>ce à prés<strong>en</strong>t dans le cas d’une seule source ponctuelle, <strong>de</strong> coordonnées (0, y s , z s ),ayant un débit massique constant Q s , et sans pertes processus <strong>de</strong> pertes. On considère une situationmétéorologique constante et homogène, avec un v<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> V = (ū, 0, 0). Pour simplifier,on considère pour le mom<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce K est constante et homogène. L’équation 2.1<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t donc stationnaire et s’écrit alorsū ∂c ( ∂ 2 )∂x = K c∂x 2 + ∂2 c∂y 2 + ∂2 c∂z 2 + Q s δ(x)δ(y − y s )δ(z − z s ) (2.9)avec, comme condition aux limitesc(x, y, z, t) = 0 x, y, z → ±∞. (2.10)Cette équation peut se résoudre <strong>en</strong> utilisant <strong>la</strong> variable r 2 = x 2 + (y − y s ) 2 + (z − z s ) 2 . Onobti<strong>en</strong>t alorsc(x, y, z) =Q (s4π|K|r × exp −ū(r − x) ). (2.11)2KIl est nécessaire <strong>de</strong> rajouter ici une hypothèse supplém<strong>en</strong>taire, qui suppose que le panache estétroit dans <strong>la</strong> direction perp<strong>en</strong>dicu<strong>la</strong>ire au v<strong>en</strong>t y (« sl<strong>en</strong><strong>de</strong>r plume approximation »). On a alorsx 2 ≫ (y − y s ) 2 + (z − z s ) 2 , et <strong>la</strong> distance r peut s’écrirer ≃ x(1 + (y − y s) 2 + (z − z s ) 2 )2x 2 . (2.12)52


Section 2.1 – Les modèles gaussi<strong>en</strong>s 53L’approximation <strong>de</strong> panache étroit revi<strong>en</strong>t à supposer que le v<strong>en</strong>t (dans <strong>la</strong> direction x) estsuffisamm<strong>en</strong>t important par rapport à <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce. De ce fait, on peut négliger <strong>la</strong> diffusionturbul<strong>en</strong>te dans cette direction. Dans l’équation 2.11, on remp<strong>la</strong>ce alors r par x et r − x par(y−y s) 2 +(z−z s) 22x. Enfin, <strong>la</strong> procédure précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t décrite se généralise aisém<strong>en</strong>t au cas <strong>de</strong> turbul<strong>en</strong>c<strong>en</strong>on homogène K x ≠ K y ≠ K z . L’équation <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alorsc(x, y, z, t) =(Q s4π(K y K z ) 1/2 x × exp −ū(y − y s) 2 )exp4K y x2.1.2 Modèle gaussi<strong>en</strong> <strong>de</strong> panache(−ū(z − z s) 24K z x). (2.13)En sortant du cadre euléri<strong>en</strong>, on cherche à représ<strong>en</strong>ter simplem<strong>en</strong>t une source ponctuellecontinue, <strong>en</strong> supposant que <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations est gaussi<strong>en</strong>ne. On fait les hypothèsessuivantes :1. Une émission ponctuelle continue (donc active p<strong>en</strong>dant un temps assez long pour avoirun panache stabilisé <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> source et le point observé le plus lointain), <strong>de</strong> débit constantQ s ,2. Des v<strong>en</strong>ts suffisamm<strong>en</strong>t importants pour que <strong>la</strong> diffusion turbul<strong>en</strong>te dans <strong>la</strong> direction duv<strong>en</strong>t soit négligeable <strong>en</strong> comparaison <strong>de</strong> l’advection (approximation <strong>de</strong> panache étroit),3. Conditions météorologiques uniformes et constantes (obt<strong>en</strong>tion d’un panache stable avantque <strong>la</strong> situation météorologique n’évolue).Formule <strong>de</strong> panache gaussi<strong>en</strong>L’hypothèse (1) suggère que <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> un point ne varie pas au cours du temps ; <strong>en</strong>pratique, il s’agit donc <strong>de</strong> considérer <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nées sur un temps suffisamm<strong>en</strong>tlong (correspondant souv<strong>en</strong>t au temps d’intégration d’un instrum<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mesure). Du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong>météorologie constante (hypothèse (3)), il n’y a donc plus <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance explicite au temps(on parle parfois <strong>de</strong> « gaussi<strong>en</strong> stationnaire »). De plus, l’hypothèse (2) permet <strong>de</strong> négliger<strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce dans <strong>la</strong> direction x (direction du v<strong>en</strong>t). Si l’on fait l’hypothèse que le panacheest représ<strong>en</strong>té par une distribution gaussi<strong>en</strong>ne dans les <strong>de</strong>ux directions y et z, c<strong>en</strong>trée sur lescoordonnées <strong>de</strong> <strong>la</strong> source, et d’écarts types (σ y , σ z ), on peut alors écrirec(y, z) = Q sū G y(y − y s ) G z (z − z s )[= Q s 1√ exp(− (y − y s) 2 ) ] [1√ exp(− (z − z s) 2 )]ū 2πσy 2πσz2σ 2 y2σ 2 z(2.14)avec Q s le débit <strong>de</strong> <strong>la</strong> source (<strong>en</strong> unité <strong>de</strong> masse par secon<strong>de</strong>), et ū <strong>la</strong> vitesse moy<strong>en</strong>ne du v<strong>en</strong>t.Les fonctions G α sont celles définies par l’équation 2.7, où <strong>la</strong> dép<strong>en</strong>dance à t a été éliminée <strong>en</strong>supposant que t = x/ū (hypothèse <strong>de</strong> météorologie stationnaire). L’équation 2.14 donne uneexpression analytique <strong>de</strong> <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration émise par une source ponctuelle continue <strong>en</strong> tout point<strong>de</strong> l’espace (figure 2.1).L’équation 2.14 peut donc être reliée à <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> l’équation euléri<strong>en</strong>ne obt<strong>en</strong>ue sous lesmêmes hypothèses (équation 2.13), <strong>en</strong> supposant t = x/ū et <strong>en</strong> reliant les écarts types gaussi<strong>en</strong>sau coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion turbul<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l’équation 2.1 par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionσ α = √ 2K α t, α ∈ {x, y, z}. (2.15)Il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> noter cep<strong>en</strong>dant que cette forme <strong>en</strong> σ α ∝ t 1/2 ne s’applique que très loin <strong>de</strong> <strong>la</strong>source, une fois que <strong>la</strong> taille du panache couvre l’<strong>en</strong>semble du spectre <strong>de</strong> taille <strong>de</strong>s tourbillons53


54 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeFig. 2.1 – Modèle gaussi<strong>en</strong> <strong>de</strong> panache stationnaire : le panache émis par une cheminée estreprés<strong>en</strong>té par une distribution gaussi<strong>en</strong>ne dans <strong>de</strong>ux directions. A gauche : photo <strong>de</strong> panacheissu d’une cheminée (crédit : Yelva Roustan). A droite : exemple <strong>de</strong> sortie du modèle <strong>de</strong> panachegaussi<strong>en</strong> <strong>de</strong> Polyphemus.<strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce. Proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> source, σ α croît plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t. Les formules donnant les écartstypes d’un panache atmosphérique <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> source (ou du temps <strong>de</strong>trajet <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée) sont, <strong>en</strong> pratique, déterminées <strong>de</strong> façon empirique sur <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>dispersion. Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> ces formules, on a <strong>en</strong> général σ α ∝ t 1/2 lorsque t est suffisamm<strong>en</strong>tgrand. Les formu<strong>la</strong>tions utilisées dans les modèles développés dans cette thèse sont détaillées <strong>en</strong>partie 2.2.Notons par ailleurs que l’on a∫ ∞−∞ce qui permet donc <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse∫ ∞ ∫ ∞−∞−∞G α (α)dα = 1, (2.16)ūc(y, z)dy dz = Q. (2.17)Conditions aux limitesIl n’est pas exact <strong>de</strong> supposer un panache s’ét<strong>en</strong>d dans tout l’espace. Il existe <strong>en</strong> effet <strong>de</strong>sconditions aux limites au sol (z = 0), et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> hauteur d’inversion (z = z i ). Lahauteur d’inversion est <strong>la</strong> hauteur à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> température <strong>de</strong> l’atmosphère augm<strong>en</strong>te avecl’altitu<strong>de</strong> au lieu <strong>de</strong> diminuer, empêchant ainsi l’air chargé <strong>de</strong> polluants <strong>de</strong> s’élever davantage.Il s’agit donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur maximale <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nge : elle est modélisée comme un « p<strong>la</strong>fond »,<strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire au sol. Comme cette hauteur varie (<strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong> mètres <strong>la</strong> nuit,jusqu’à 1 ou 2 km), <strong>de</strong>s phénomènes d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t se produis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pratique, mais ils sontnégligés dans le cadre <strong>de</strong> l’échelle locale et <strong>de</strong> <strong>la</strong> météorologie stationnaire. Dans les modèles <strong>de</strong>Polyphemus, cette variation est décrite <strong>de</strong> façon binaire. P<strong>en</strong>dant <strong>la</strong> nuit, l’inversion est supposéeêtre proche du sol, et <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s polluants sont au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> cette inversion. P<strong>en</strong>dant le jour,<strong>la</strong> hauteur d’inversion est supposée élevée, c’est-à-dire <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> plusieurs c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> mètres(et non quelques dizaines, comme <strong>de</strong> nuit), et donc au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s sources : les réflexions sur <strong>la</strong>couche d’inversion sont donc modélisées. La définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche d’inversion et ses implicationspratiques sont détaillées <strong>en</strong> partie 2.2.1, notamm<strong>en</strong>t avec <strong>la</strong> figure 2.4.Le panache n’est pas absorbé par le sol et <strong>la</strong> couche d’inversion, mais s’y réfléchit : si l’onn’a aucun processus <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> type dépôt, et aucun échange avec <strong>la</strong> troposphère libre, lesréflexions sont parfaites. La prise <strong>en</strong> compte du sol s’effectue <strong>en</strong> modélisant une source virtuelle54


Section 2.1 – Les modèles gaussi<strong>en</strong>s 55« sous » le sol, à <strong>la</strong> distance −z s . L’équation 2.14 est alors modifiée et <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t :Q sC(x, y, z) =2πσ y σ z ū exp(−(y − y s) 2 [) exp2σ 2 y(− (z − z s) 22σ 2 z)+ exp(− (z + z s) 22σ 2 z)]. (2.18)Dans le cas où une couche d’inversion est prés<strong>en</strong>te à <strong>la</strong> hauteur z i , les réflexions sur celle-cisont prises <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire. La conc<strong>en</strong>tration est alors donnée par l’équation 2.19C(x, y, z) =(Q s2πσ y σ z ū exp − (y − y s) 2 )×+N∑ r[expN=−N r2σ 2 y(− (z − z s + 2Nz i ) 22σ 2 z)+ exp(− (z + z s + 2Nz i ) 22σ 2 z)], (2.19)où N r réflexions sur <strong>la</strong> couche d’inversion sont considérées. Dans Arya [1999], <strong>la</strong> valeur N r =5 est prés<strong>en</strong>tée comme le maximum au-<strong>de</strong>là duquel les termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> somme sont négligeables.En pratique, N r est souv<strong>en</strong>t pris égal à 1, comme pour le sol. Les formu<strong>la</strong>tions précéd<strong>en</strong>tesprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’avantage <strong>de</strong> <strong>la</strong> simplicité, mais ne sont vali<strong>de</strong>s que pour 0 ≤ z ≤ z i . En effet, sil’on supposait que ces formules donn<strong>en</strong>t <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration dans tout l’espace, l’intégrale sur toutl’espace dans <strong>la</strong> direction z s’écrirait∫ ∞−∞[exp(− (z − z s) 22σ 2 z)+ exp(− (z + z s) 22σ 2 z)]dz = 2 (2.20)avec∫ [∞−∞exp= ∫ z i−z i[exp[exp= 2 ∫ z i0(− (z−zs)22σz(− 2 (z−zs)22σz(− 2 (z−zs)22σ 2 z)+ exp)+ exp)+ exp(− (z+zs)22σz(− 2 (z+zs)22σz(− 2 (z+zs)22σ 2 z)]dz)]dz)]dz (2.21)Pour assurer <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse, il faut donc mettre les conc<strong>en</strong>trations à zéro <strong>en</strong><strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite. L’équation 2.17 <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t donc∫ zi∫ ∞0−∞cū dy dz = Q s . (2.22)Notons que les réflexions ne sont pas prises <strong>en</strong> compte systématiquem<strong>en</strong>t dans les modèlesdéveloppés pour cette thèse, mais seulem<strong>en</strong>t lorsque le panache est suffisamm<strong>en</strong>t proche du solou <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche d’inversion– Il y a réflexion au sol si σ z > z s– Il y a réflexion sur <strong>la</strong> couche d’inversion si z s + σ z > z i .Enfin, lorsque le panache est suffisamm<strong>en</strong>t ét<strong>en</strong>du sur <strong>la</strong> verticale (σ z > 1.5 z i ), on considèreque les différ<strong>en</strong>tes réflexions et le mé<strong>la</strong>nge turbul<strong>en</strong>t l’ont r<strong>en</strong>du homogène sur <strong>la</strong> verticale. Laconc<strong>en</strong>tration est alors donnée par <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> champ lointain 2.23C(x, y, z) =Q (s2πσ y z i ū exp − (y − y s) 2 )2σy2 . (2.23)55


56 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale2.1.3 Modèle gaussi<strong>en</strong> à boufféesFormule <strong>de</strong> bouffée gaussi<strong>en</strong>neDans le cas d’un modèle instationnaire, le panache est représ<strong>en</strong>té sous <strong>la</strong> forme d’une série<strong>de</strong> bouffées gaussi<strong>en</strong>nes dans les trois directions. Les hypothèses prés<strong>en</strong>tées <strong>en</strong> partie 2.1.2 sontalors moins contraignantes : les hypothèses 1 et 2 n’ont plus lieu d’être. De plus, on supposesimplem<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> météorologie est uniforme à l’intérieur d’une même bouffée (hypothèse 3),mais elle peut varier d’une bouffée à l’autre, et dans le temps. Dans le cas d’une seule boufféeémise, <strong>de</strong> quantité totale Q, La conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée supposée gaussi<strong>en</strong>ne dans les troisdirections peut s’écrire(− (x − x c) 2 ) (− (y − y c) 2 (− (z − z c) 2C(x, y, z) =Q(2π) 3/2 σ x σ y σ zexp2σ 2 xexp2σ 2 y)exp2σ 2 z). (2.24)Les coordonnées du c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée sont x c dans <strong>la</strong> direction du v<strong>en</strong>t, y c et z c dansles directions horizontale (perp<strong>en</strong>dicu<strong>la</strong>ire au v<strong>en</strong>t) et verticale. Dans le cas d’un v<strong>en</strong>t constantu, on a donc x c = u t c avec t c le temps écoulé <strong>de</strong>puis que <strong>la</strong> bouffée a été émise (l’« âge » <strong>de</strong><strong>la</strong> bouffée). Les trois écarts types <strong>de</strong> <strong>la</strong> gaussi<strong>en</strong>ne sont σ x et σ y dans <strong>la</strong> direction horizontale(direction du v<strong>en</strong>t et perp<strong>en</strong>dicu<strong>la</strong>ire au v<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t), et σ z dans <strong>la</strong> direction verticale.De même que dans le cas du panache stationnaire, l’équation 2.24 est id<strong>en</strong>tique à <strong>la</strong> solutioneuléri<strong>en</strong>ne 2.8 <strong>en</strong> supposant que les écarts types gaussi<strong>en</strong>s et <strong>la</strong> diffusion euléri<strong>en</strong>ne sont reliéspar l’équation 2.15. En général, les formules <strong>de</strong> dispersion pour σ y et σ z sont les mêmes quedans le cas du modèle <strong>de</strong> panache. Pour les paramétrisations qui ne donn<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> formu<strong>la</strong>tionspécifique <strong>de</strong> σ x , celle <strong>de</strong> σ y est utilisée.Les réflexions sur le sol et <strong>la</strong> couche d’inversion ainsi que le champ lointain sont pris <strong>en</strong>compte <strong>de</strong> manière simi<strong>la</strong>ire au modèle <strong>de</strong> panache (équations 2.19 et 2.23 respectivem<strong>en</strong>t).Li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les formu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> panache et <strong>de</strong> boufféeDans un cas <strong>de</strong> source continue et <strong>de</strong> météorologie uniforme, <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne sur un tempssuffisamm<strong>en</strong>t long du modèle à bouffées permet <strong>de</strong> retrouver <strong>la</strong> solution stationnaire du modèle<strong>de</strong> panache (figure 2.1.3).Panache à modéliserModèle gaussi<strong>en</strong> <strong>de</strong> panache2σzv<strong>en</strong>t2σyModèle gaussi<strong>en</strong> à boufféesFig. 2.2 – Modèle gaussi<strong>en</strong> instationnaire à bouffées : le panache est discrétisé <strong>en</strong> une série <strong>de</strong>bouffées, gaussi<strong>en</strong>nes dans les trois directions.Si <strong>la</strong> source continue modélisée <strong>en</strong> partie 2.1.2, <strong>de</strong> débit Q s , est discrétisée <strong>en</strong> un certainnombre <strong>de</strong> bouffées, à un pas <strong>de</strong> temps ∆t puff , alors chaque bouffée conti<strong>en</strong>dra <strong>la</strong> quantité56


Section 2.1 – Les modèles gaussi<strong>en</strong>s 57Q = ∆t puff × Q s . La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> un point est donnée par <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong>toute les boufféesN puff( ) ( ) ( )∑ Q s × ∆t puffC(x, y, z) =(2π) 3/2 σ i i=1xσyσ i zi exp − (x − xi c) 22σx i 2 exp − (y − yi c) 22σy i 2 exp − (z − zi c) 22σz i 2 (2.25)Les coordonnées du c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée i émise au temps t i = i∆t puff sont x i c, yc i et zc. i Lesécarts types associés sont notés σx, i σy, i σz, i et dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée par rapportà <strong>la</strong> source (ou <strong>de</strong> son âge). Ces coordonnées évolu<strong>en</strong>t au cours du temps. Dans le cas d’un v<strong>en</strong>tū constant et homogène dans <strong>la</strong> direction x, on a x i c(t) = x s + ū (t − t i ), y c = y s et z c = z s .Le passage du cas discret (équation 2.25) au cas du panache continu s’écrit <strong>en</strong> intégrant sur<strong>de</strong>s bouffées émises à <strong>de</strong>s pas <strong>de</strong> temps infinitésimaux dt ′C(x, y, z) =∫ ∞−∞Q s × dt ′(2π) 3/2 exp(− (x − x s − ū (t − t ′ )) 2 )σ x σ y σ z 2σx2exp(− (y − y s) 2 )exp(− (z − z s) 2 ). (2.26)2σ 2 yRepr<strong>en</strong>ons à prés<strong>en</strong>t les hypothèses faites <strong>en</strong> partie 2.1.2 : (1) <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration est donnée<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>nant sur un temps d’intégration T (car elle ne dép<strong>en</strong>d pas du temps, et que <strong>la</strong> sourceémet <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce), et (2) <strong>la</strong> dispersion turbul<strong>en</strong>te dans <strong>la</strong> direction x est négligeable <strong>de</strong>vant<strong>la</strong> distance à parcourir dans cette direction :2σ 2 zσ x ≪ x − x s . (2.27)De plus, le panache est supposé dans un état stationnaire, ce qui revi<strong>en</strong>t à dire que <strong>la</strong> source acomm<strong>en</strong>cé à émettre très longtemps avant <strong>la</strong> mesure (à t ′ = −∞). Les conditions météorologiquessont égalem<strong>en</strong>t stationnaires (hypothèse (3) dans <strong>la</strong> partie 2.1.2). Les valeurs <strong>de</strong> σ x , σ y et σ z <strong>en</strong>un point donné (x, y, z) dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t du temps <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> chaque bouffée t − t ′ . Cep<strong>en</strong>dant,étant donné les conditions stationnaires, on considère que toutes les bouffées arriv<strong>en</strong>t au point(x, y, z) avec le même temps <strong>de</strong> transport, et que les valeurs <strong>de</strong>s écart types <strong>en</strong> un point donnésont donc constantes au cours du temps. L’équation 2.26 <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alorsC(x, y, z) = 1 Q sexp(− (y − y s) 2 )T 2πσ y σ z 2σy2 exp(− (z − z s) 22σz2 )∫ T ∫ ∞(− (ū (t − t′ )) 20−∞1√2πσxexpEn faisant le changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> variable t ′′ = t − t ′ , on calcule l’intégrale∫ T ∫ ∞0−∞1√2πσxexp(− (ū (t − t′ )) 22σ 2 x2σ 2 x)dt ′ dt. (2.28))dt ′ dt = T ū , (2.29)ce qui permet donc <strong>de</strong> retrouver l’expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration du panache gaussi<strong>en</strong> (équation 2.14)C(y, z) = Q sū G y(y)G z (z). (2.30)La démonstration précéd<strong>en</strong>te permet <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre les hypothèses et les limitations <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxmodèles. Le modèle gaussi<strong>en</strong> <strong>de</strong> panache fait <strong>de</strong>s hypothèses plus contraignantes, notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>météorologie constante et homogène sur tout le domaine, contrairem<strong>en</strong>t au modèle à bouffées.57


58 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeCette hypothèse n’est plus vali<strong>de</strong> hors du champ proche, et peut poser problème <strong>en</strong> cas <strong>de</strong>cisaillem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t important sur <strong>la</strong> verticale (ce qui est égalem<strong>en</strong>t le cas pour les bouffées).De plus, le fait <strong>de</strong> négliger <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce horizontale <strong>en</strong> regard du transport (hypothèse 2) n’estplus vali<strong>de</strong> <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t très faible.Si l’on reste dans son domaine <strong>de</strong> validité, <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> panache gaussi<strong>en</strong> est cep<strong>en</strong>dantplus appropriée, pour <strong>de</strong>s sources émettant <strong>en</strong> continu, que <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion instationnaire. Eneffet, le modèle à bouffée nécessite <strong>de</strong> discrétiser le panache <strong>de</strong> façon suffisamm<strong>en</strong>t fine, et<strong>de</strong> faire une moy<strong>en</strong>ne sur un temps assez long pour retrouver <strong>la</strong> solution stationnaire. Si l’onconsidère qu’une bouffée a pour taille 2σ x dans <strong>la</strong> direction x, <strong>de</strong>ux bouffées successives émisesà t i et t i+1 = t i + ∆t puff se recouvr<strong>en</strong>t au temps t lorsqueσ x (t − t i ) + σ x (t − t i+1 ) ≥ ū2 ∆t puff. (2.31)Il n’est pas nécessaire, pour bi<strong>en</strong> modéliser un panache continu, <strong>de</strong> remplir cette condition àtrès faible distance <strong>de</strong> <strong>la</strong> source : il suffit qu’elle soit remplie aux points d’intérêt (par exemple,à un premier capteur <strong>de</strong> mesure). Si le v<strong>en</strong>t est ū = 5 m s −1 , et que σ x (t) = 1000 m (tailleatteinte au bout d’une heure <strong>en</strong>viron dans une atmosphère neutre), on obti<strong>en</strong>t ∆t puff = 800 s.Cette valeur minimale est adaptée dans une application régionale, où les capteurs sont éloignés<strong>de</strong> <strong>la</strong> source. Dans une application à échelle locale (quelques kilomètres), <strong>la</strong> valeur typique seraplutôt <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 60 s ou moins.2.1.4 Modèle <strong>de</strong> source linéiqueJusqu’à prés<strong>en</strong>t, les modèles <strong>de</strong> panache et <strong>de</strong> bouffées décrits ne modélis<strong>en</strong>t que <strong>de</strong>s sourcesponctuelles. Cep<strong>en</strong>dant, ces formu<strong>la</strong>tions peuv<strong>en</strong>t être adaptées pour représ<strong>en</strong>ter <strong>de</strong>s sourceslinéiques telles que <strong>de</strong>s tronçons routiers. Les équations décrites ici sont l’adaptation du modèle<strong>de</strong> panache, le modèle à bouffées pouvant être adapté <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire (non <strong>en</strong>core implém<strong>en</strong>téedans le modèle à bouffées <strong>de</strong> Polyphemus). Pour une <strong>de</strong>scription plus complète <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong><strong>modélisation</strong>, on se référera par exemple à Yamartino [2008]. Une alternative, plus coûteuse <strong>en</strong>temps <strong>de</strong> calcul, est <strong>de</strong> discrétiser une source linéique <strong>en</strong> une série <strong>de</strong> sources ponctuelles.Pr<strong>en</strong>ons le cas où <strong>la</strong> source est p<strong>la</strong>cée perp<strong>en</strong>dicu<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> direction du v<strong>en</strong>t, suivantl’axe y. Les ordonnées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux extrémités sont notées y 1 et y 2 , et l’on suppose que l’abscisse<strong>de</strong> <strong>la</strong> source est x = 0. Il suffit donc d’intégrer <strong>la</strong> solution ponctuelle (équation 2.14) <strong>en</strong>tre les<strong>de</strong>ux extrémités) ∫Qc(x, y, z, t) = exp(− z2 y2)exp(− y2dy (2.32)2πuσ y σ z 2σ 2 z y 12σ 2 yet l’on obti<strong>en</strong>t alorsc(x, y, z) =[ ( ) ( )]Q2 √ y − y 1 y − yerf √ − erf √ 22πuσ z 2σy1 2σy2(2.33)Si l’on considère à prés<strong>en</strong>t que le v<strong>en</strong>t fait un angle θ par rapport à <strong>la</strong> source, il faut effectuerun changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> repère afin <strong>de</strong> se p<strong>la</strong>cer dans le repère du v<strong>en</strong>tx v<strong>en</strong>t = x cos θ + y sin θ (2.34)y v<strong>en</strong>t = −x sin θ + y cos θ (2.35)Les écarts types sont exprimés <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> x v<strong>en</strong>t , qui dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>de</strong> x et <strong>de</strong> y. Il estnécessaire <strong>de</strong> faire une approximation, afin que σ z ne dép<strong>en</strong><strong>de</strong> plus que <strong>de</strong> x, et ne soit pas58


Section 2.2 – Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion 59inclus dans l’intégrale sur y. Pour ce<strong>la</strong>, on suppose que <strong>la</strong> distance prise pour calculer σ z est<strong>la</strong> distance du point (x, y, z) à une droite passant par <strong>la</strong> source linéique [V<strong>en</strong>katram et Horst,2006]d =xcos θ . (2.36)L’équation que l’on doit intégrer est doncc(x, y, z) =) ∫Qexp(− z2 y22πuσ y σ z 2σ 2 zQ2 √ exp2πu cos θσ[zy 1exp(− (y v<strong>en</strong>t − s) 2 )2σ y (s) 2 ds. (2.37)Tous calculs faits, et changem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> variables effectués, on obti<strong>en</strong>t [Briant, 2009])c(x, y, z) =(− z2×2σ 2 zerf((y − y 1 ) cos θ − x sin θ√2σy1)− erf()](y − y 2 ) cos θ − x sin θ√ . (2.38)2σy2Dans cette équation, σ y1 et σ y2 sont calculés à partir <strong>de</strong>s distances du point à chacune <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux extrémités <strong>de</strong> <strong>la</strong> source dans <strong>la</strong> direction du v<strong>en</strong>t. En revanche, σ z est calculé à partir <strong>de</strong><strong>la</strong> distance d donnée par l’équation 2.36.2.2 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersionLes formules prés<strong>en</strong>tées <strong>en</strong> partie 2.1 nécessit<strong>en</strong>t d’évaluer les écarts types gaussi<strong>en</strong>s, σ x , σ yet σ z . Ces écarts types sont donnés par <strong>de</strong>s formules empiriques, calibrées sur <strong>de</strong> nombreusesexpéri<strong>en</strong>ces permettant d’évaluer <strong>la</strong> dispersion pour différ<strong>en</strong>tes conditions météorologiques, ainsique pour <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> sol (ruraux, urbains) variés. L’expression totale <strong>de</strong>s écarts types gaussi<strong>en</strong>speut t<strong>en</strong>ir compte, non seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’ext<strong>en</strong>sion du panache due à <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce (σ yturb , σ zturb ),mais aussi du diamètre initial <strong>de</strong> <strong>la</strong> source d s , et <strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>rgissem<strong>en</strong>t ajouté par <strong>la</strong> surhauteur(σ ypr , σ zpr ) décrit dans <strong>la</strong> partie 2.3. Les écarts types sont alors donnés parσ 2 y = σ 2 y turb+ σ 2 y pr+ d2 s4 , σ2 z = σ 2 z turb+ σ 2 z pr(2.39)Dans <strong>la</strong> suite, par simplicité, on notera les écarts types turbul<strong>en</strong>ts σ yturb et σ zturb simplem<strong>en</strong>tσ y et σ z . Ils sont paramétrés par les formules empiriques décrites ci-<strong>de</strong>ssous.2.2.1 Variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion turbul<strong>en</strong>teL’équation euléri<strong>en</strong>ne 2.1 modélise le transport <strong>de</strong>s polluants dans l’atmosphère à traversl’advection, c’est-à-dire le dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t horizontal par le v<strong>en</strong>t, et <strong>la</strong> diffusion, qui correspond aubrassage par <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce atmosphérique. Dans le cas euléri<strong>en</strong>, cette diffusion est représ<strong>en</strong>téepar le coeffici<strong>en</strong>t K ; dans le cas gaussi<strong>en</strong>, elle est donnée par les écarts types gaussi<strong>en</strong>s. Dans les<strong>de</strong>ux cas, <strong>de</strong>s formules empiriques sont utilisées pour donner une expression <strong>de</strong> cette diffusionturbul<strong>en</strong>te. Ces formules sont basées sur quelques paramètres décrivant l’état <strong>de</strong> l’atmosphère,qui sont brièvem<strong>en</strong>t définis dans cette partie. Pour une <strong>de</strong>scription plus complète, on se référeraà Hanna et al. [1982], Arya [1999] et Seinfeld et Pandis [1998].En pratique, on peut distinguer <strong>de</strong>ux phénomènes contribuant à <strong>la</strong> diffusion turbul<strong>en</strong>te :– <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce d’origine dynamique, qui correspond au cisaillem<strong>en</strong>t du v<strong>en</strong>t dû au frottem<strong>en</strong>tsur le sol,– <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce d’origine thermique, liée au gradi<strong>en</strong>t vertical <strong>de</strong> température pot<strong>en</strong>tielle. Latempérature pot<strong>en</strong>tielle θ est <strong>la</strong> température qu’aurait un gaz ram<strong>en</strong>é adiabatiquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><strong>la</strong> température T et <strong>la</strong> pression P à <strong>la</strong> pression atmosphérique au sol P 0 = 1000 hPa.59


60 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeCouche limite et cisaillem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> v<strong>en</strong>tOn définit <strong>la</strong> couche limite atmosphérique (ou, simplem<strong>en</strong>t « couche limite ») comme <strong>la</strong>partie <strong>de</strong> l’atmosphère qui est directem<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cée par <strong>la</strong> surface terrestre, dans un tempscaractéristique d’<strong>en</strong>viron 1 heure. La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>s polluants se fait à l’intérieur<strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite (aux échelles modélisées ici). La hauteur <strong>de</strong> couche limite h varie <strong>de</strong> quelquesdizaines <strong>de</strong> mètres (<strong>la</strong> nuit) à quelques kilomètres. La partie <strong>de</strong> l’atmosphère située au-<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite se nomme « troposphère libre » et n’influ<strong>en</strong>ce que peu les conc<strong>en</strong>trationsau sol, excepté par les nuages qui s’y développ<strong>en</strong>t. La couche limite se divise <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> « couched’Ekman », où <strong>la</strong> direction du v<strong>en</strong>t tourne avec <strong>la</strong> hauteur à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> force <strong>de</strong> Coriolis, et <strong>la</strong>« couche <strong>de</strong> surface », proche du sol. Dans cette couche, <strong>la</strong> direction du v<strong>en</strong>t ainsi que les fluxturbul<strong>en</strong>ts (turbul<strong>en</strong>ce mécanique et thermique) sont constants (ou vari<strong>en</strong>t <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 10%).On considère que <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> surface est d’<strong>en</strong>viron 10% celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite.A l’intérieur <strong>de</strong> cette couche, il peut y avoir une sous-couche <strong>la</strong>minaire <strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong>c<strong>en</strong>timètres. Elle dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur typique <strong>de</strong>s obstacles générant <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce (notéez 0 , et appelée « hauteur <strong>de</strong> rugosité »). La figure 2.3 représ<strong>en</strong>te ces différ<strong>en</strong>ts paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong>couche limite.V<strong>en</strong>tgéostrophiqueTroposphère libreHV<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong>Couche d'Ekman0.1 Hz0Couche <strong>de</strong> surfaceFig. 2.3 – Représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite atmosphérique : couche limite <strong>de</strong> hauteur h,divisée <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> couche d’Ekman et <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> surface.StabilitéSi les échanges horizontaux sont liés ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t au transport par le v<strong>en</strong>t, le v<strong>en</strong>t verticalest très faible et le transport vertical <strong>de</strong>s polluants est principalem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t. Il est lié notamm<strong>en</strong>tà <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce d’origine thermique, due au réchauffem<strong>en</strong>t au sol par le rayonnem<strong>en</strong>tso<strong>la</strong>ire. De plus, <strong>la</strong> convection nuageuse, lorsqu’elle se produit, est une source importante <strong>de</strong>transport vertical.La turbul<strong>en</strong>ce atmosphérique est souv<strong>en</strong>t associée à <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> stabilité, qui dép<strong>en</strong>d duprofil vertical <strong>de</strong> température. Dans une atmosphère instable, une parcelle d’air chaud, <strong>en</strong> montant,se refroidit moins vite que le gradi<strong>en</strong>t vertical <strong>de</strong> température. Ainsi, <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre60


Section 2.2 – Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion 61<strong>la</strong> parcelle d’air chaud et l’air ambiant s’amplifie, acc<strong>en</strong>tuant le mouvem<strong>en</strong>t asc<strong>en</strong>dant. Ce<strong>la</strong>provoque <strong>de</strong> grands mouvem<strong>en</strong>ts d’air convectifs, donc une dispersion importante <strong>de</strong>s polluants.Notons d’ailleurs que dans ce cas, l’hypothèse d’une distribution gaussi<strong>en</strong>ne du panache sur<strong>la</strong> verticale n’est plus va<strong>la</strong>ble, car elle ne distingue pas les mouvem<strong>en</strong>ts convectifs asc<strong>en</strong>dantset <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants qui peuv<strong>en</strong>t se produire. Certains modèles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t alors <strong>la</strong> distributionverticale du panache par <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux gaussi<strong>en</strong>nes, l’une dans le mouvem<strong>en</strong>t asc<strong>en</strong>dant,l’autre <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dant. Inversem<strong>en</strong>t, dans une atmosphère stable, les mouvem<strong>en</strong>ts convectifs d’originethermique sont très faibles ou inexistants. Si une parcelle montante se refroidit plus viteque le gradi<strong>en</strong>t vertical <strong>de</strong> température, <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> température avec l’air ambiant diminueet le mouvem<strong>en</strong>t asc<strong>en</strong>dant est freiné. La limite <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux situations est appelée atmosphèr<strong>en</strong>eutre.L’état le plus stable <strong>de</strong> l’atmosphère correspond au cas où le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> températures’inverse, et où l’air <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t plus chaud avec l’altitu<strong>de</strong>. On appelle ce cas l’« inversion <strong>de</strong>température », et <strong>la</strong> partie <strong>de</strong> l’atmosphère où il se produit est <strong>la</strong> « couche d’inversion ». Lahauteur où le gradi<strong>en</strong>t vertical <strong>de</strong> température s’inverse est <strong>la</strong> hauteur z i déjà introduite <strong>en</strong>partie 2.1.2. En pratique, il existe <strong>de</strong>ux principaux cas d’inversion :1. De jour, le gradi<strong>en</strong>t vertical <strong>de</strong> température est <strong>en</strong> général négatif. Toutefois, une inversionpeut se produire <strong>en</strong> hauteur lorsqu’une masse d’air chaud est transportée au-<strong>de</strong>ssus d’unemasse d’air plus froid. Dans ce cas, <strong>la</strong> hauteur d’inversion est élevée (plusieurs c<strong>en</strong>taines<strong>de</strong> mètres). L’atmosphère est donc neutre ou instable <strong>en</strong>tre le sol et <strong>la</strong> hauteur d’inversion,et stable au-<strong>de</strong>là : les échanges sont bloqués à cette hauteur.2. De nuit, lorsque le sol se refroidit par rayonnem<strong>en</strong>t infrarouge, il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t plus froid quel’air ambiant : il y a donc inversion <strong>de</strong> température près du sol, sur quelques dizaines <strong>de</strong>mètres. Les polluants émis dans <strong>la</strong> journée précéd<strong>en</strong>te sont bloqués au-<strong>de</strong>ssus, dans ceque l’on appelle <strong>la</strong> « couche résiduelle ». Sa hauteur est celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite du jourprécéd<strong>en</strong>t.La figure 2.4 illustre les <strong>de</strong>ux cas d’inversion <strong>de</strong> température décrits ci-<strong>de</strong>ssus. Notons que,lorsqu’il y a inversion, <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> couche limite est <strong>la</strong> hauteur d’inversion puisqu’il n’y apratiquem<strong>en</strong>t pas d’échanges <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> surface et <strong>la</strong> partie <strong>de</strong> l’atmosphère située au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong>hauteur d’inversion.Couche d'inversion(stable)Altitu<strong>de</strong> (m)ziInversion <strong>de</strong> températureCouche <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nge(instable)Altitu<strong>de</strong> (m)Couche résiduelle(instable)Inversion <strong>de</strong>températureziCouche d'inversion(stable)Température (°C)Température (°C)(a) Inversion <strong>en</strong> hauteur (jour)(b) Inversion près du sol (nuit)Fig. 2.4 – Représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’inversion <strong>de</strong> température dans les <strong>de</strong>ux cas les plus fréqu<strong>en</strong>ts :(a) inversion <strong>en</strong> hauteur dans <strong>la</strong> journée (z i <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 100 m) et (b) inversion proche du sol<strong>la</strong> nuit (z i <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 m).61


62 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeLa stabilité <strong>de</strong> l’atmosphère dép<strong>en</strong>d donc du gradi<strong>en</strong>t vertical <strong>de</strong> température, qui luimêmedép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>t (<strong>de</strong> jour) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> couverture nuageuse (<strong>de</strong> nuit). Elle dép<strong>en</strong>dégalem<strong>en</strong>t du v<strong>en</strong>t. Les c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> Pasquill-Turner permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> décrire <strong>la</strong> stabilité<strong>de</strong> l’atmosphère <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> ces quelques paramètres. Il y a six c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilité, <strong>de</strong> A (trèsinstable) à F (très stable). La façon <strong>de</strong> les déterminer d’après Turner [1969] est donnée par letableau 2.1 pour le jour, et par le tableau 2.2 pour <strong>la</strong> nuit.Vitesse du v<strong>en</strong>t à 10 m Fort rayonnem<strong>en</strong>t so<strong>la</strong>ire Rayonnem<strong>en</strong>t so<strong>la</strong>ire modéré Faible rayonnem<strong>en</strong>t so<strong>la</strong>irem s −1 I > 700 W m −2 350 W m −2 ≤ I ≤ 700 W m −2 I < 350 W m −2≤ 2 A A-B B2-3 A-B B C3-5 B B-C C5-6 C C-D D≥ 6 C D DTab. 2.1 – Estimation <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> Pasquill, d’après Turner [1969] (journée).Vitesse du v<strong>en</strong>t à 10 m Couverture nuageuse Couverture nuageusem s −1 ≥ 1/2 ≤ 1/2≤22-3 E F3-5 D E5-6 D D≥ 6 D DTab. 2.2 – Estimation <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> Pasquill, d’après Turner [1969] (nuit).De nombreuses paramétrisations <strong>de</strong>s écarts types gaussi<strong>en</strong>s repos<strong>en</strong>t sur cette <strong>de</strong>scriptiondiscrète <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> l’atmosphère par <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilité, par exemple les formules <strong>de</strong> Briggs(partie 2.2.2). Plus simplem<strong>en</strong>t, les formules <strong>de</strong> Doury (partie 2.2.3) se bas<strong>en</strong>t sur <strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>sses<strong>de</strong> stabilité seulem<strong>en</strong>t, dép<strong>en</strong>dant du gradi<strong>en</strong>t vertical <strong>de</strong> température.Longueur <strong>de</strong> Monin-ObukhovLa caractérisation discrète <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité par c<strong>la</strong>sses est grossière. Si davantage <strong>de</strong> donnéesmétéorologiques sont disponibles, il est possible <strong>de</strong> calculer les écarts types <strong>en</strong> se basant surd’autres paramètres décrivant <strong>la</strong> stabilité (partie 2.2.4). Un <strong>de</strong> ces paramètres est <strong>la</strong> longueur<strong>de</strong> Monin-Obukhov L, qui représ<strong>en</strong>te le rapport <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> production <strong>de</strong> turbul<strong>en</strong>ce d’originemécanique et celle d’origine thermique. Si L → ±∞, il n’y a pas <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> chaleur turbul<strong>en</strong>tvertical, et l’atmosphère est neutre. Si L est positive, l’atmosphère est stable (gradi<strong>en</strong>t verticalpositif), et si L est négative, l’atmosphère est instable. Le tableau 2.3 donne les valeurs <strong>de</strong> L pourlesquelles l’atmosphère est considérée comme stable, instable, ou neutre, et <strong>la</strong> correspondanceavec les c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> Pasquill.Autres variablesPour compléter <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l’état turbul<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’atmosphère, d’autres variables sontdéfinies par une analyse dim<strong>en</strong>sionnelle :– La vitesse <strong>de</strong> frottem<strong>en</strong>t u ∗ est une vitesse caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce prov<strong>en</strong>antdu cisaillem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t. Elle est définie à partir du flux turbul<strong>en</strong>t <strong>de</strong> surface (supposé62


Section 2.2 – Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion 63L : longueur <strong>de</strong> Monin-Obukhov (m) Stabilité C<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> Pasquill−100 ≤ L < 0 instable B−10 5 ≤ L < −100 instable C|L| > 10 5 neutre D10 ≤ L < 10 5 stable E0 ≤ L < 10 stable FTab. 2.3 – Correspondances <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Monin-Obukhov et les c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilité(Seinfeld et Pandis [1998]).constant dans <strong>la</strong> couche limite <strong>de</strong> surface)u ∗ = ∣ ∣ 〈u ′ w ′ 〉 ∣ ∣z=0. (2.40)– La vitesse convective w ∗ est caractéristique <strong>de</strong>s mouvem<strong>en</strong>ts verticaux convectifs produitspar <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce d’origine thermique.Ces variables sont reliées <strong>en</strong>tre elles, à <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Monin-Obukhov L et à <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>couche limite h par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion :−L0.4h = u3 ∗w∗3 (2.41)La turbul<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par le frottem<strong>en</strong>t est naturellem<strong>en</strong>t liée à <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> rugositéz 0 . Dans le cas d’une surface très p<strong>la</strong>ne (g<strong>la</strong>ce par exemple), cette hauteur est très faible (pasd’aspérités <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drant <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce) ; on pr<strong>en</strong>d alors z 0 = 10 −5 m. Inversem<strong>en</strong>t, dans le cas<strong>de</strong> zones urbanisées, il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par les bâtim<strong>en</strong>ts, etz 0 est comprise <strong>en</strong>tre 2 m (quartier pavillonnaire), et 10 m (tours). En fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> viscosité<strong>de</strong> l’air ν, on peut donc définir un nombre <strong>de</strong> Reynolds caractéristique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong>couche <strong>de</strong> surface :Re ∗ = u ∗z 0ν . (2.42)De façon expérim<strong>en</strong>tale, on détermine que Re ∗ < 0.13 pour un écoulem<strong>en</strong>t <strong>la</strong>minaire et Re ∗ >2.5 pour un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t.Des re<strong>la</strong>tioins empiriques peuv<strong>en</strong>t être déterminées <strong>en</strong>tre les paramètres z 0 et L, et <strong>la</strong> stabilité.En effet, <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Monin-Obukhov mesure le rapport <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce d’originemécanique (liée à z 0 ) et d’origine thermique (liée à <strong>la</strong> stabilité). Gol<strong>de</strong>r [1972] donne ainsi unere<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre L, <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> Pasquill, et z 0 , sous <strong>la</strong> forme :1L = a + b log z 0, (2.43)avec a et b <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité. Dans <strong>la</strong> suite, les paramètres utilisés, <strong>en</strong>particulier pour <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> sont u ∗ , w ∗ , h et L. Si l’un <strong>de</strong> ces quatre paramètresn’est pas disponibles dans les données météorologiques, il est possible <strong>de</strong> l’estimer <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong>s autres données, <strong>en</strong> particulier avec les équations 2.41 et 2.43.2.2.2 Formules <strong>de</strong> BriggsLes formules <strong>de</strong> Briggs font partie <strong>de</strong>s paramétrisations « anci<strong>en</strong>ne génération » qui dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> Pasquill. Parmi les autres paramétrisations <strong>de</strong> ce type couramm<strong>en</strong>tutilisées, on peut citer les écarts types <strong>de</strong> Pasquill-Guifford [Pasquill, 1961]. Les formules <strong>de</strong>63


64 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeBriggs sont une t<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> synthétiser différ<strong>en</strong>tes paramétrisations existantes, <strong>en</strong> les interpo<strong>la</strong>ntpour <strong>de</strong>s terrains ruraux ou urbains. Les écarts types <strong>de</strong> Briggs sont donnés sous <strong>la</strong> formegénérale :α xσ y = √ , σ z = α x (1 + β x) γ , (2.44)1 + β xavec x <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> source dans <strong>la</strong> direction du v<strong>en</strong>t, et α, β et γ <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts dép<strong>en</strong>dant<strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> stabilité. Le tableau 2.4 donne les formules pour le cas rural et le tableau 2.5pour les terrains urbains.C<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> Pasquill σ y σ zA 0.22x(1 + 0.0001x) −1/2 0.20xB 0.16x(1 + 0.0001x) −1/2 0.12xC 0.11x(1 + 0.0001x) −1/2 0.08x(1 + 0.0002x) −1/2D 0.08x(1 + 0.0001x) −1/2 0.06x(1 + 0.0015x) −1/2E 0.06x(1 + 0.0001x) −1/2 0.03x(1 + 0.0003x) −1F 0.04x(1 + 0.0001x) −1/2 0.016x(1 + 0.0003x) −1Tab. 2.4 – Formules <strong>de</strong> Briggs pour terrain rural, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> Pasquillet <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance x à <strong>la</strong> source, dans <strong>la</strong> direction du v<strong>en</strong>t.C<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> Pasquill σ y σ zA-B 0.32x(1 + 0.0004x) −1/2 0.24x(1 + 0.001x) 1/2C 0.22x(1 + 0.0004x) −1/2 0.20xD 0.16x(1 + 0.0004x) −1/2 0.14x(1 + 0.0003x) −1/2E-F 0.11x(1 + 0.0004x) −1/2 0.08x(1 + 0.0015x) −1Tab. 2.5 – Formules <strong>de</strong> Briggs pour terrain urbain, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong>Pasquill et <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance x à <strong>la</strong> source, dans <strong>la</strong> direction du v<strong>en</strong>t.2.2.3 Formule <strong>de</strong> DouryUne autre formu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s écarts types basée sur une représ<strong>en</strong>tation simplifiée <strong>de</strong> l’atmosphèreest donnée dans Doury [1976]. Elle a été développée spécifiquem<strong>en</strong>t pour l’applicationaux radionucléi<strong>de</strong>s, et déterminée empiriquem<strong>en</strong>t, sur <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> champ plus lointainque celles utilisées <strong>en</strong> général (notamm<strong>en</strong>t par Briggs). Il n’y a que <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> stabilité : <strong>la</strong>dispersion normale (variation <strong>de</strong> température inférieure à −0.5 ◦ C sur 100 m), ou faible (variationsupérieure à −0.5 ◦ C sur 100 m). Si le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> température n’est pas connu, <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong>Pasquill peut être utilisée. A défaut, on considère que <strong>la</strong> dispersion normale a lieu <strong>de</strong> jour, ou<strong>de</strong> nuit avec un v<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 3 m s −1 , et <strong>la</strong> dispersion faible a lieu <strong>de</strong> nuit avec un v<strong>en</strong>t faible.Cette représ<strong>en</strong>tation est cep<strong>en</strong>dant très simplifiée (une dispersion faible peut très bi<strong>en</strong> avoir lieu<strong>de</strong> jour), mais prés<strong>en</strong>te l’avantage <strong>de</strong> ne nécessiter aucune donnée météorologique autre que lev<strong>en</strong>t. Les écarts types sont sous <strong>la</strong> forme générale :σ y = (A h t) B h, σ z = (A z t) Bz , (2.45)où t est le temps <strong>de</strong> transfert, <strong>de</strong>puis l’émission <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée. Dans le cas stationnaire, on at = x/ū. Le tableau 2.6 donne les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s écarts types pour <strong>la</strong> dispersionnormale, et le tableau 2.7 pour les cas <strong>de</strong> faible dispersion.64


Section 2.2 – Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion 65Temps <strong>de</strong> trajet (s) A h A z B h B z0 < t ≤ 240 0.405 0.42 0.859 0.814240 < t ≤ 3280 0.135 1.00 1.130 0.6853280 < t ≤ 97000 0.135 20.0 1.130 0.5097000 < t ≤ 508000 0.463 20.0 1.00 0.50508000 < t ≤ 1300000 6.50 20.0 0.824 0.50t > 1300000 2.10 5 20.0 0.50 0.50Tab. 2.6 – Coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> Doury pour <strong>la</strong> diffusion normale.Temps <strong>de</strong> trajet (s) A h A z B h B z0 < t ≤ 240 0.405 0.20 0.859 0.50240 < t ≤ 97000 0.135 0.20 1.130 0.5097000 < t ≤ 508000 0.463 0.20 1.00 0.50508000 < t ≤ 1300000 6.50 0.20 0.824 0.50t > 1300000 2.10 5 0.20 0.50 0.50Tab. 2.7 – Coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> Doury pour <strong>la</strong> diffusion faible.2.2.4 Théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>La théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> consiste, <strong>de</strong> façon générale, à déterminer <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions <strong>en</strong>trediffér<strong>en</strong>tes échelles d’un écoulem<strong>en</strong>t, via une analyse dim<strong>en</strong>sionnelle. Ici, il s’agit <strong>de</strong> relier lesécarts types <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion σ y et σ z aux variables liées à <strong>la</strong> petite échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce, et<strong>en</strong> particulier les écarts types <strong>de</strong>s fluctuations du v<strong>en</strong>t : σ 2 v = 〈v ′2 〉 dans <strong>la</strong> direction horizontale,et σ 2 w = 〈w ′2 〉 dans <strong>la</strong> direction verticale. Irwin [1979] donne <strong>la</strong> forme générale suivante pourcette re<strong>la</strong>tion :σ y = σ v t F y , σ z = σ w t F z , (2.46)où F y et F z sont <strong>de</strong>s fonctions déterminées <strong>de</strong> façon empirique. D’après <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> diffusion<strong>de</strong> Taylor [Taylor, 1921], <strong>la</strong> diffusion d’un panache <strong>de</strong> source ponctuelle a <strong>de</strong>ux comportem<strong>en</strong>tsdistincts suivant le temps <strong>de</strong> transfert t : σ ∝ t lorsque t → 0 et σ ∝ √ t lorsque t → ∞. La transitionse fait lorsque les particules ont « oublié » leur vitesse initiale, et le temps caractéristique<strong>de</strong> cette transition s’appelle l’échelle <strong>de</strong> temps <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong>ne, notée τ L . Les fonctions F y et F zsont déterminées <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite décrites <strong>en</strong> partie 2.2.1 : <strong>la</strong>longueur <strong>de</strong> Monin-Obukhov L, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> frottem<strong>en</strong>t u ∗ et <strong>la</strong> vitesse convective w ∗ , ainsi que<strong>la</strong> vitesse moy<strong>en</strong>ne du v<strong>en</strong>t u et <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> couche limite notée h. De plus, les écarts types<strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t σ v et σ w , ainsi que l’échelle <strong>de</strong> temps <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong>ne τ L , sont égalem<strong>en</strong>texprimées <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs caractéristiques <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t.Les formules utilisées dans Polyphemus sont détaillées ci-<strong>de</strong>ssous. En plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription<strong>de</strong>s paramètres dans <strong>la</strong> couche limite, <strong>de</strong>s formu<strong>la</strong>tions alternatives pour les sources <strong>en</strong> hauteur(au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 100 m) sont proposées. Des paramétrisations pour <strong>la</strong> dispersion au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong>couche limite sont égalem<strong>en</strong>t proposées.65


66 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeDans <strong>la</strong> couche limiteÉcart type horizontal Déterminer l’écart type σ y nécessite d’abord d’exprimer l’écart typehorizontal du v<strong>en</strong>t σ v . Les formules utilisées pour ce<strong>la</strong> sont issues <strong>de</strong> Hanna et al. [1982].(σ v = u ∗ 12 − 0.5L) h 1/3instable (2.47)(σ v = 1.3 u ∗ exp −2 f z )neutre (2.48)u ∗(σ v = max(1.3 u ∗ 1 − z ), 0.2) stable (2.49)havec h <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> couche limite, L <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Monin-Obukhov, f le paramètre <strong>de</strong> Corioliset z <strong>la</strong> hauteur à <strong>la</strong>quelle les écarts types sont calculés.La fonction F y est donnée sous <strong>la</strong> forme(F y = 1 + 0.5 t ) −1/2, (2.50)τ Lavec τ L l’échelle <strong>de</strong> temps <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong>ne, calculée d’après Hanna [1984]τ L = 0.15 h instable (2.51)σ vτ L = 0.5 z [/ 1 + 15 f z ]neutre (2.52)σ v u ∗τ L =0.07 h σ v√ zhstable. (2.53)Écart type vertical L’écart type vertical du v<strong>en</strong>t σ w est calculé d’après les formules <strong>de</strong>V<strong>en</strong>katram et al. [1984] pour les cas stables et neutres, et <strong>de</strong> Weil [1988] pour les cas convectifsσ w = 0.6 w ∗ instable (2.54)σ w = 1.3 u ∗(1 − z h) 3/4stable/neutre (2.55)avec w ∗ <strong>la</strong> vitesse convective, u ∗ <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> frottem<strong>en</strong>t.La fonction F z est donnée par Irwin [1979] pour les cas stables et neutres, et par Weil [1988]pour les cas convectifs :– Cas instables :(F z = 1 + 0.5 t ) −1/2(2.56)τ Lz– Cas stables et neutres :{ [1+ 0.9 (tF z =50 )] −1[1 + 0.945 (0.1 t)0.806 ] −1si z < 50si z ≥ 50L’échelle <strong>de</strong> temps Lagrangi<strong>en</strong>ne verticale τ Lz est donnée dans Hanna et al. [1982] :)τ Lz = 0.15 h 1 − exp ( −5 z hσ wτ Lz = 0.5 z [/ 1 + 15 f z ]σ w u ∗τ Lz = 0.10 hσ w( zh66instable(2.57)neutre (2.58)) 0.8stable (2.59)


Section 2.2 – Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion 67Formules alternatives pour les sources <strong>en</strong> hauteurDans Hanna et Paine [1989], <strong>de</strong>s formules alternatives sont proposées pour <strong>de</strong>s sources situéesà plus <strong>de</strong> 100 m <strong>de</strong> hauteur, arguant du fait que les formules précéd<strong>en</strong>tes ont été calibrées sur <strong>de</strong>sexpéri<strong>en</strong>ces avec <strong>de</strong>s rejets proches du sol. Ainsi, dans les cas <strong>de</strong> rejets <strong>en</strong> hauteur (expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>Kincaid par exemple), Hanna et Paine [1989] estime que <strong>la</strong> dispersion donnée par les formules« c<strong>la</strong>ssiques » est sous-estimée dans les cas stables et neutres. Les écarts types du v<strong>en</strong>t sont donccalculés différemm<strong>en</strong>t :– L’écart type vertical du v<strong>en</strong>t est donné par– L’écart type horizontal du v<strong>en</strong>t est donné parσ w = 0.5 √ 1.2 u 2 ∗ + 0.35 w 2 ∗ L ≥ 100 (2.60)σ w = 1.3 u ∗ 0 ≤ L < 100 (2.61)σ v = 0.7 √ 3.6 u 2 ∗ + 0.35 w∗ 2 L ≥ 100 (2.62)(σ v = max 1.5 √ )3.6 u 2 ∗ + 0.35 w∗, 2 0.5 0 ≤ L < 100 (2.63)Pour l’écart type vertical, l’échelle <strong>de</strong> temps <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong>ne est modifiée pour les cas stableset légèrem<strong>en</strong>t instables. Ici, le paramètre <strong>de</strong> stabilité statique <strong>de</strong> Briggs s p est utilisé :s p = gdθ/dz , (2.64)Tavec g = 9.81 m s −2 l’accélération gravitationnelle, et dθ/dz le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> température pot<strong>en</strong>tielle.– Dans le cas <strong>de</strong>s situations stables/neutres (L > 0) :τ Lz = z/σ w si z ≤ L (2.65)τ Lz = 0.27 √ s p si L ≤ 10 (2.66)τ Lz = (z/σ w ) (L − 10)/(z − 10) + 0.27 √ s p (z − L)/(z − 10) si 10 < L < z(2.67)– Dans le cas <strong>de</strong> situations légèrem<strong>en</strong>t instables (−100 ≤ L ≤ 0) :τ Lz = 0.27 (z/σ w ) (0.55 − 0.38 z/|L|) si z ≤ |L| (2.68)τ Lz = 0.3 (h/σ w ) (1 − exp(−5z/h) − 0.0003 exp(8z/h)) si |L| < z < h (2.69)Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limiteFormules d’HPDM pour les écarts types du v<strong>en</strong>t Les formules <strong>de</strong> dispersion donnéespar <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> sont vali<strong>de</strong>s uniquem<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> couche limite. Les donnéesdisponibles pour <strong>la</strong> dispersion au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite étant rares, les formules utiliséesdans ce cas sont très simples. Seuls les écarts types du v<strong>en</strong>t sont modifiés, d’après Hanna etPaine [1989] :σ v = 0.1 √ 3.6 u 2 ∗ + 0.35 w 2 ∗ (2.70)σ w = 0.1 √ 1.2 u 2 ∗ + 0.35 w 2 ∗ (2.71)Ces formules sont appliquées pour toutes les stabilités. Elles permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> s’assurer queles paramètres <strong>de</strong> dispersion sont toujours positifs et qu’il n’y a pas <strong>de</strong> division par zéro, ou<strong>de</strong> racine carrée d’une valeur négative. Cep<strong>en</strong>dant, il faut noter aussi que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s caspratiques <strong>de</strong> dispersion ont lieu à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite, et que ces formules seront doncre<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t peu utilisées.67


68 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeFormule <strong>de</strong> Gil<strong>la</strong>ni pour l’écart type vertical Une formu<strong>la</strong>tion alternative pour σ z au<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite est donnée dans Gil<strong>la</strong>ni et Godowitch [1999]σ 2 z = σ 2 z pr(1 + 2.3 √ t) (2.72)avec t le temps <strong>de</strong> transfert du panache <strong>de</strong>puis l’émission (<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant une émission à t = 0).Cette formule peut être appliquée au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite quelle que soit <strong>la</strong> paramétrisationutilisée par ailleurs. La valeur initiale <strong>de</strong> l’écart type due à <strong>la</strong> surhauteur, σ zpr , est calculée d’unefaçon différ<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s formules données <strong>en</strong> partie 2.3(σ zpr = max 15 exp(−117 dT )dz ), 3 (2.73)avec dT/dz le gradi<strong>en</strong>t vertical <strong>de</strong> température.2.3 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteurDans le cas <strong>de</strong> rejets beaucoup plus chauds que <strong>la</strong> température <strong>de</strong> l’air ambiant, ou émisavec une vitesse d’éjection importante, le panache atteint une certaine hauteur avant d’avoirun comportem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tique à l’air ambiant et avant <strong>de</strong> satisfaire les équations <strong>de</strong> transportprécé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t décrites. Cette différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> hauteur d’éjection et <strong>la</strong> hauteur finale atteintepar le panache s’appelle <strong>la</strong> surhauteur (« plume rise »), et peut être importante (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>plusieurs c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> mètres). Une <strong>modélisation</strong> exacte <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur supposerait <strong>de</strong> décrireprécisém<strong>en</strong>t le comportem<strong>en</strong>t du flui<strong>de</strong> émis par un modèle <strong>de</strong> jet. Des formules empiriquesplus simples fourniss<strong>en</strong>t une estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur initiale, dudiamètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> source, <strong>de</strong> <strong>la</strong> température et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse d’éjection du flui<strong>de</strong> émis. Plusieurs <strong>de</strong>ces formules, fournies dans Polyphemus, sont décrites ici. Elles fourniss<strong>en</strong>t toutes une estimation<strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur finale du panache, <strong>en</strong> supposant qu’elle est atteinte instantaném<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong><strong>la</strong> source, avant tout dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t horizontal du panache (figure 2.5).Point d'émissionmodéliséσzprC<strong>en</strong>tre du panacheSurhauteurzszpFig. 2.5 – Représ<strong>en</strong>tation d’une source <strong>en</strong> hauteur : z s est <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> source, et z p est <strong>la</strong>hauteur effective du panache, <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur. On modélise l’émission à <strong>la</strong>hauteur z p , <strong>en</strong> négligeant le dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t horizontal du panache avant d’atteindre cette hauteur.La <strong>la</strong>rgeur initiale du panache est σ zpr .68


Section 2.3 – Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur 69Si l’on note <strong>la</strong> surhauteur ∆h, <strong>la</strong> hauteur finale atteinte est donnée par z p = z s + ∆hand z s . La hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> source z s est alors remp<strong>la</strong>cée par z p dans l’équation 2.14. De plus,l’é<strong>la</strong>rgissem<strong>en</strong>t du panache p<strong>en</strong>dant cette phase d’élévation est représ<strong>en</strong>té par un terme additionneldans le calcul <strong>de</strong>s écarts types (dans l’équation 2.39). L’estimation pour <strong>la</strong> direction yfournie ici provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Irwin [1979], et provi<strong>en</strong>t pour <strong>la</strong> direction z <strong>de</strong> Hanna et Paine [1989]2.3.1 Surhauteur <strong>de</strong> Briggs et HPDMσ ypr = ∆h3.5 , σ z pr= ∆h2 . (2.74)Des estimations <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur sont données par les formules <strong>de</strong> Briggs [Briggs, 1969], etrésumées dans Seinfeld et Pandis [1998]. Des estimations différ<strong>en</strong>tes sont données suivant que<strong>la</strong> surhauteur est principalem<strong>en</strong>t due à <strong>la</strong> vitesse d’éjection, ou à <strong>la</strong> flottabilité (c’est-à-dire à <strong>la</strong>différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> température avec l’air ambiant). Les formules décrites ici font <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> hypothèse(équations 2.76 à 2.81). Dans ces formules, s p est le paramètre <strong>de</strong> stabilité statique <strong>de</strong> Briggs(équation 2.64), et F b est le paramètre <strong>de</strong> flottabilité initiale, défini parF b = g v s d 2 sT s − TT s(2.75)avec g l’accélération gravitationnelle, T <strong>la</strong> température ambiante, v s <strong>la</strong> vitesse d’éjection du gazémis <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> source, d s le diamètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> source et T s <strong>la</strong> température du gaz émis.Cas stablesLes formules <strong>de</strong> Briggs pour les cas stables donn<strong>en</strong>t <strong>la</strong> surhauteur finale comme ∆h =min(∆h 1 , ∆h 2 ), avec( ) 1/3 Fb∆h 1 = 2.6, (2.76)u s pCas instables et neutresLes formules <strong>de</strong> Briggs dans les cas instables donn<strong>en</strong>t∆h 2 = 4 F 1/4bs −3/8p . (2.77)∆h = 21.4 F 3/4busi F b < 55 (2.78)∆h = 38.71 F 3/5busi F b ≥ 55 (2.79)Les formules ci-<strong>de</strong>ssus calcul<strong>en</strong>t <strong>la</strong> surhauteur <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> l’émission, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>ant compte uniquem<strong>en</strong>t du v<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> <strong>la</strong> température ambiante pour décrire l’atmosphèreextérieure. Cep<strong>en</strong>dant, dans les cas neutres et instables, <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce atmosphérique n’est pasnégligeable, et peut stopper <strong>la</strong> trajectoire verticale du panache plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t que l’estimationprécéd<strong>en</strong>te ne le prévoit. Dans Briggs [1971], <strong>la</strong> hauteur d’arrêt du panache due à <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ceextérieure (« plume breakup ») est définie comme <strong>la</strong> hauteur où les taux <strong>de</strong> dissipation d’énergieturbul<strong>en</strong>te sont égaux à l’intérieur du panache et dans l’atmosphère. L’estimation <strong>de</strong> Briggspour les cas neutres est rapportée dans Hanna [1984] et utilisée ici (équation 2.80). Pour les cas69


70 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeinstables, <strong>la</strong> formule 2.81 provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celle utilisée dans le modèle HPDM et décrite dans Hannaet Paine [1989].( ) 3/5 Fb∆h = 4.3u w∗2 z 2/5iinstable (2.80)( ) 2/3 Fb∆h = 1.54u u 2 zs 1/3 neutre (2.81)∗Les <strong>de</strong>ux formules ci-<strong>de</strong>ssus donn<strong>en</strong>t une estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur maximale atteinte parle panache. La surhauteur finale est le minimum <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes estimations possibles pourune stabilité donnée.2.3.2 Formule <strong>de</strong> ConcaweUne étu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes paramétrisations <strong>de</strong> surhauteur, y compris celle<strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd et Stümke (partie 2.3.3), est décrite dans Brummage [1968]. Parmi ces formules,toutes sont basées sur le flux <strong>de</strong> chaleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> source Q h et ne dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t donc pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> situationmétéorologique. Le but <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> était <strong>de</strong> trouver une formu<strong>la</strong>tion synthétique,représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong>s meilleures paramétrisations, <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme∆h = K Qα hu β , (2.82)avec K, α et β <strong>de</strong>s constantes empiriques. Le résultat, appelé formule <strong>de</strong> Concawe, est donnépar∆h = 0.071 Q0.55 h. (2.83)u0.67 Le flux <strong>de</strong> chaleur (par secon<strong>de</strong>) peut se calculer, à pression constante, par <strong>la</strong> formuleQ h = n C p ∆T, (2.84)avec n le nombre <strong>de</strong> moles <strong>de</strong> gaz émis, C p <strong>la</strong> capacité calorifique mo<strong>la</strong>ire du gaz émis (<strong>en</strong>J mol −1 K −1 ), et ∆T = T s − T <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> température <strong>en</strong>tre le gaz émis et l’air ambiant.Par ailleurs, le volume <strong>de</strong> gaz éjecté par secon<strong>de</strong> est donné <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse d’éjectionv s et du diamètre d sV s = π v sd 2 s4 . (2.85)Si on note le volume mo<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s gaz parfaits V m = 24 L mol −1 , le nombre <strong>de</strong> moles éjectéespar secon<strong>de</strong> est alors donné par n = V s /V m . En pr<strong>en</strong>ant une capacité calorifique mo<strong>la</strong>ire égaleà celle <strong>de</strong> l’air, C p = 29.5 J mol −1 K −1 , on obti<strong>en</strong>t alors l’expression du flux <strong>de</strong> chaleurQ h = 228.19 v s d 2 s ∆T. (2.86)Dans le calcul précéd<strong>en</strong>t, le gaz émis est assimilé à <strong>de</strong> l’air chaud, <strong>en</strong> supposant que le traceurémis est <strong>en</strong> conc<strong>en</strong>tration suffisamm<strong>en</strong>t faible pour que cette approximation soit vali<strong>de</strong>. Si leflui<strong>de</strong> émis était « pur », il serait plus simple <strong>de</strong> se baser sur le débit <strong>de</strong> <strong>la</strong> source Q sQ h = Q s c p ∆T (2.87)avec c p <strong>la</strong> capacité calorifique massique du gaz émis. Cep<strong>en</strong>dant, il s’agit dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>scas d’un mé<strong>la</strong>nge <strong>en</strong>tre un traceur à une conc<strong>en</strong>tration donnée, et <strong>de</strong> l’air chaud.70


Section 2.3 – Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur 712.3.3 Formule <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd et StümkeCette estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur ne dép<strong>en</strong>d pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité atmosphérique, mais uniquem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse d’éjection, du diamètre, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> température avec l’air ambiant.La première estimation provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd [1953], et <strong>la</strong> formule a été modifiée par Stümke[1963].∆h = 1.5 d s v sud1.5 s+ 65u2.3.4 Pénétration partielle dans <strong>la</strong> couche d’inversion(Ts − TT s) 1/4(2.88)Dans le cas d’une surhauteur importante, le panache peut pénétrer, <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t ou partiellem<strong>en</strong>t,dans <strong>la</strong> couche d’inversion (au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite). Dans ce cas, <strong>la</strong> partie dupanache qui est au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite est « piégée », et ne peut plus r<strong>en</strong>trer dans <strong>la</strong>couche limite (hypothèse, qui est faite dans les modèles gaussi<strong>en</strong>s, <strong>de</strong> réflexion sur <strong>la</strong> couched’inversion). Si l’on ne pr<strong>en</strong>d pas <strong>en</strong> compte cette pénétration, l’estimation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trationspar le modèle peut être significativem<strong>en</strong>t biaisée– Si l’on suppose que le panache est bloqué à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite, les conc<strong>en</strong>trationsseront surestimées,– Si tout le panache est modélisé au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite, <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration au sol seraestimée nulle.Une façon simple <strong>de</strong> modéliser le fait que le panache puisse partiellem<strong>en</strong>t pénétrer dans <strong>la</strong>couche d’inversion est <strong>de</strong> supposer qu’il se sépare <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux panaches, modélisés séparém<strong>en</strong>t au<strong>de</strong>ssuset au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite (figure 2.6). Il faut donc déterminer à partir <strong>de</strong> quellehauteur <strong>de</strong> panache on considère qu’il y a pénétration partielle, et quelle fraction du panache estsupposée passer au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite. Les formules prés<strong>en</strong>tées ici sont tirées <strong>de</strong> Hannaet Paine [1989].Hauteur d'inversionQ×PΔhQ×(1 - P)ziΔh'zsFig. 2.6 – Pénétration partielle dans <strong>la</strong> couche d’inversion : z s est <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> source etz i est <strong>la</strong> hauteur d’inversion. Le facteur <strong>de</strong> pénétration est noté P . La surhauteur est ∆h et <strong>la</strong>partie du panache restant dans <strong>la</strong> couche limite a pour surhauteur effective ∆h ′ . Q est le tauxd’émission total.71


72 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeSi <strong>la</strong> surhauteur ∆h est telle que∆h ≥ z i − z s1.5 , (2.89)alors le haut du panache touche <strong>la</strong> couche d’inversion. La fraction du panache qui pénètre dans<strong>la</strong> couche d’inversion est alors donnée parP ={ 1.5 − (zi − z s ) /∆h si 0.5 < (z i − z s ) /∆h < 1.51 si (z i − z s ) /∆h ≤ 0.5(2.90)Dans le cas d’une pénétration partielle (équation 2.90), <strong>la</strong> partie du panache qui reste dans<strong>la</strong> couche limite a un nouveau taux d’émissionet une nouvelle valeur <strong>de</strong> surhauteur (figure 2.6)Q s (1 − P ) (2.91)∆h ′ = (0.62 + 0.38P )(z i − z s ). (2.92)Dans le cas d’une pénétration totale dans <strong>la</strong> couche d’inversion, il n’y a aucun panacherestant dans <strong>la</strong> couche limite (nouveau taux d’émission égal à 0).2.4 Modélisation <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> perteJusqu’à prés<strong>en</strong>t, nous avons supposé <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse dans les équations gaussi<strong>en</strong>nes.En réalité, les processus <strong>de</strong> perte suivants peuv<strong>en</strong>t être pris <strong>en</strong> compte dans les modèles :– le dépôt sec au sol,– le lessivage,– <strong>la</strong> décroissance radioactive (cinétique chimique du premier ordre),– <strong>la</strong> chimie gazeuse (par exemple, le mécanisme RACM [Stockwell et al., 1997]).La prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie se fait uniquem<strong>en</strong>t dans le modèle à bouffées, et est décritedans le chapitre 5. Nous considérons ici uniquem<strong>en</strong>t les processus simples qui conduis<strong>en</strong>t à unappauvrissem<strong>en</strong>t du panache. Sauf indication contraire, les formu<strong>la</strong>tions utilisées ici sont cellesdu modèle <strong>de</strong> panache (partie 2.1.2). Les traceurs considérés ici peuv<strong>en</strong>t être gazeux, ou sousforme <strong>de</strong> particules soli<strong>de</strong>s ou liqui<strong>de</strong>s (aérosols) <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts diamètres. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas,le dépôt sec et le lessivage sont calculés spécifiquem<strong>en</strong>t pour les différ<strong>en</strong>ts diamètres. Les autresprocessus liés aux aérosols (coagu<strong>la</strong>tion, évaporation/cond<strong>en</strong>sation) ne sont pas pris <strong>en</strong> comptedans les modèles gaussi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> Polyphemus.2.4.1 Décroissance radioactiveSi l’espèce considérée a un temps <strong>de</strong> <strong>de</strong>mi-vie t 1/2 , son coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> décroissance radioactiveest λ = log(2)/t 1/2 . L’appauvrissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> source à un temps t s’écrit alorsC rad (x, y, z, t) = exp (−λt) × C(x, y, z). (2.93)Avec t le temps <strong>de</strong> trajet du panache, qui est relié à <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> source x par t = x/ū.2.4.2 Dépôt secLe dépôt sec consiste à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le dépôt <strong>de</strong> l’espèce sur le sol, qu’il soit dû à <strong>la</strong>sédim<strong>en</strong>tation gravitationnelle, ou à <strong>la</strong> capture par les végétaux, les bâtim<strong>en</strong>ts et le sol.72


Section 2.4 – Modélisation <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> perte 73Vitesse <strong>de</strong> dépôtSi le flux <strong>de</strong> dépôt au sol s’écrit F dry (<strong>en</strong> unité <strong>de</strong> masse par mètre carré et par secon<strong>de</strong>), ondéfinit alors <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> dépôt v d parF dry (x, y) = v d × C dry (x, y, 0). (2.94)Pour une particule, on note v g <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> sédim<strong>en</strong>tation gravitationnelle, et vd ′ <strong>la</strong> partiedite « diffusive » <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> dépôt, correspondant aux autres processus <strong>de</strong> dépôt sec. Lavitesse <strong>de</strong> sédim<strong>en</strong>tation gravitationnelle, dép<strong>en</strong>d du diamètre et est calculée comme <strong>la</strong> vitesse<strong>de</strong> Stokes (pour <strong>de</strong>s diamètres inférieurs à 20 µm)v g = D2 (ρ p − ρ air )gC c18µ air, (2.95)avec ρ p (<strong>en</strong> kg m −3 ) <strong>la</strong> masse volumique <strong>de</strong> <strong>la</strong> particule, µ air <strong>la</strong> viscosité dynamique <strong>de</strong> l’air (<strong>en</strong>Pa s), g <strong>la</strong> constante gravitationnelle (<strong>en</strong> m s −2 ) et C c le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Cunningham. Celui-ci estdonné parC c = 1 + 2λ airDoù λ air (<strong>en</strong> m) est le libre parcours moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> l’air[(1.257 + 0.4 exp −0.55 D )], (2.96)λ airλ air = 2µ ( )air 8 −1/2, (2.97)P πR air Tavec R air <strong>la</strong> constante mo<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l’air (<strong>en</strong> J K −1 kg −1 ), T <strong>la</strong> température (<strong>en</strong> K) et P <strong>la</strong> pression(<strong>en</strong> Pa).La vitesse <strong>de</strong> dépôt totale dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> sédim<strong>en</strong>tation gravitationnelle ainsi que<strong>de</strong> <strong>la</strong> partie diffusive vd ′ , suivant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionv d =v g(1 − exp− vgv ′ d). (2.98)Pour un gaz, v g est négligée, et v d = vd ′ . En pratique, on considère (dans les modèles gaussi<strong>en</strong>sutilisés ici) que les vitesses <strong>de</strong> dépôt sont constantes pour chaque espèce gazeuse, et qu’ellesdép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t du diamètre pour les particules.Il existe <strong>de</strong>ux façons <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le dépôt sec dans les modèles gaussi<strong>en</strong>s :1. <strong>en</strong> modélisant l’appauvrissem<strong>en</strong>t total du panache,2. <strong>en</strong> utilisant une réflexion partielle au sol.Appauvrissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> sourceDans le premier cas, on considère que le débit <strong>de</strong> <strong>la</strong> source n’est plus constant, mais qu’ils’appauvrit <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> source : Q s (x) = Q s (0) × q(x). Il suffit donc <strong>de</strong>calculer le facteur d’appauvrissem<strong>en</strong>t q(x) [Hanna et al., 1982].En considérant <strong>la</strong> fraction <strong>de</strong> masse qui se dépose sur une portion dx, on peut écrireD’après l’équation 2.18, on a∫∂Q ∞∫ ∞s∂x = −F dry (x, y)dy = −v d C dry (x, y, 0)dy. (2.99)−∞−∞73


74 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeC dry (x, y, 0) = Q sū G y(y − y s ) (G z (−z s ) + G z (z s )) . (2.100)Étant donné que l’intégrale sur tout l’espace (<strong>en</strong> y) <strong>de</strong> G y vaut 1 (équation 2.16) , et que <strong>la</strong>fonction G z est symétrique :∫ ∞−∞C dry (x, y, 0)dy = 2Q sū G z(z s ), (2.101)et l’on peut finalem<strong>en</strong>t écrire∂Q s∂x = Q −2v ds G z (z s ). (2.102)ūL’intégration sur x donne donc finalem<strong>en</strong>t le résultatq(X) = Q s(X)Q s (0) = exp (∫ X0)−2v dūG z(z s )dx(2.103)Le résultat n’est pas immédiat, étant donné que σ z dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> x, mais il est calcu<strong>la</strong>ble analytiquem<strong>en</strong>t.On appelle parfois ce résultat l’intégrale <strong>de</strong> Chamber<strong>la</strong>in. Il prés<strong>en</strong>te l’inconvéni<strong>en</strong>t <strong>de</strong>modéliser un appauvrissem<strong>en</strong>t dans tout le panache, alors que le dépôt se fait ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tprès du sol, mais donne cep<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> bons résultats lorsque le panache est suffisamm<strong>en</strong>t loin<strong>de</strong> <strong>la</strong> source et bi<strong>en</strong> mé<strong>la</strong>ngé sur <strong>la</strong> verticale. De plus, <strong>la</strong> formule 2.103 donne l’appauvrissem<strong>en</strong>ttotal <strong>de</strong> <strong>la</strong> source <strong>de</strong>puis l’émission. Dans le cas d’un modèle instationnaire à bouffées, l’appauvrissem<strong>en</strong>t« acquis » p<strong>en</strong>dant ∆x = ū∆t est calculé à chaque pas <strong>de</strong> temps. Il n’y a donc pasbesoin d’intégrer sur x, et le résultat s’écrit simplem<strong>en</strong>t :Réflexion partielleQ s (t + ∆t) = exp (−2v d G z (z s )∆t) × Q s (t). (2.104)Le dépôt sec est pris <strong>en</strong> compte dans le calcul <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations par <strong>la</strong> formule d’Overcamp(décrite par exemple dans Arya [1999]). Elle consiste à considérer que, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> réflexion dupanache au sol, seule une partie du panache est réfléchie, l’autre partie correspondant à <strong>la</strong>quantité déposée. La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> un point s’écrit alors :Q sC dry (x, y, z) =− (y − y s) 2 )× (2.105)[exp(2πσ y σ z ū exp 2σy2(− (z − z s) 2 )+ α exp(− (z + z s) 22σ 2 z2σ 2 z)]. (2.106)Le coeffici<strong>en</strong>t α permet <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le dépôt : α = 1 correspond à une réflexiontotale au sol, sans dépôt, et α = −1 correspondrait à une absorption totale par le sol. La fractionrestante dans le panache est donnée par1 − q(x) = (1 − α)∫ zi0G z (z + z s ) dz. (2.107)Le coeffici<strong>en</strong>t α est calculé <strong>de</strong> façon à faire correspondre <strong>la</strong> masse <strong>en</strong>levée par cette métho<strong>de</strong>,avec <strong>la</strong> masse perdue par le flux <strong>de</strong> dépôt (équation 2.102). L’expression est donnée par :2v dα(x) = 1 −v d + ( ūz s σz−1 )(dσz /dx) . (2.108)74


Section 2.4 – Modélisation <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> perte 752.4.3 LessivageLe lessivage, ou dépôt humi<strong>de</strong>, correspond à <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> masse due aux nuages et à <strong>la</strong> pluie(dilution et <strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t dans les gouttes d’eau <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sion dans les nuages, et dans lesgouttes <strong>de</strong> pluie). La capacité d’une espèce à être lessivée est modélisée par un coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong>lessivage Λ.Coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lessivageLes coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> lessivage <strong>de</strong>s espèces peuv<strong>en</strong>t être considérés comme constants, ou calculéssuivant <strong>de</strong>s paramétrisations simples. Pour les gaz, il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Belot [Belot et al.,1988], qui donne :Λ = A p B 0 , (2.109)où A et B sont <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> l’espèce et p 0 est l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> pluie <strong>en</strong> mm hr −1 .Les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> lessivage pour les particules sont calculés avec <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong>Slinn (Un<strong>de</strong>rwood [2001], Sportisse et Du Bois [2002]), qui est adaptée au cas <strong>de</strong>s particules etpr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte les différ<strong>en</strong>ts diamètres. Le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lessivage Λ est donné par :Λ = 3 E p 0(2.110)2 D ravec E l’efficacité <strong>de</strong> lessivage et D r le diamètre <strong>de</strong>s gouttes. Le coeffici<strong>en</strong>t E dép<strong>en</strong>d du diamètreD <strong>de</strong>s aérosols et est donné par :– E = 0.1 pour D ≤ D 1 = 1 µm ;– E(D) = E(D 1 ) + (1 − E(D 1 )) D−D 1D 2 −D 1pour D 1 ≤ D ≤ D 2 = 10 µm ;– E(D) = 1 pour D ≥ D 2 .et le diamètre <strong>de</strong>s gouttes est donné par :où p 0 est l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> pluie <strong>en</strong> mm hr −1 .D r = 7.10 −4 p 0.250 (2.111)Flux <strong>de</strong> dépôt humi<strong>de</strong>La formule donnant <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration est alors modifiée avec un facteur dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> Λ, quireprés<strong>en</strong>te <strong>la</strong> perte dans le panache due au dépôt humi<strong>de</strong> :C wet (x, y, z) = exp (−Λt) × C(x, y, z), (2.112)avec t le temps <strong>de</strong> trajet du panache, qui est relié à <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> source x par t = x/ū. Le flux<strong>de</strong> dépôt total est alors calculé <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant l’intégrale sur toute <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite<strong>de</strong>s pertes par lessivage (<strong>en</strong> supposant le lessivage homogène) [Hanna et al., 1982] :F wet (x, y) =∫ zi0Λ × C wet (x, y, z)dz. (2.113)Si l’on utilise <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration calculée pour un mé<strong>la</strong>nge homogène sur <strong>la</strong> verticale (équation 2.23),étant donné que le lessivage est uniforme, on peut écrire :F wet (x, y) = ΛQ (s√2πσy ū exp − (y − y s) 2 )exp (−Λt) . (2.114)2σ 2 y75


76 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale2.5 Bi<strong>la</strong>n : modèles <strong>de</strong> PolyphemusLa théorie sur <strong>la</strong>quelle s’appuie <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> gaussi<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s sources ponctuelles a étéprés<strong>en</strong>tée dans cette partie. Les trois principaux processus qui nécessit<strong>en</strong>t le recours à <strong>de</strong>s paramétrisationsempiriques sont <strong>la</strong> dispersion, <strong>la</strong> surhauteur, et le dépôt. Pour ces trois processus,seules les paramétrisations existantes dans Polyphemus ont été détaillées dans ce chapitre. Ondresse ici un bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s formules implém<strong>en</strong>tées dans Polyphemus : le tableau 2.8 récapitule lespossibilités pour calculer les données pré-traitées, spécifiques aux espèces modélisées, et utilisables<strong>en</strong>suite par l’un <strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s (« plume » ou « puff »), et le tableau 2.9 décritles processus modélisés et les paramétrisations utilisées. Ces <strong>de</strong>rnières sont communes aux <strong>de</strong>uxmodèles gaussi<strong>en</strong>s, et à tous les types d’espèces (gaz ou particule), excepté pour <strong>la</strong> chimie.Donnée d’espèce Gaz ParticuleTemps <strong>de</strong> <strong>de</strong>mi-vie t 1/2 Constant (par espèce) Constant (par espèce)Vitesse <strong>de</strong> dépôt vd ′ Constant (par espèce et météo.) Constant (par diamètre et météo.)Sédim<strong>en</strong>tation gravitationnelle v g — Calculée (équation 2.95)Coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lessivage Λ Constant (par espèce et météo.) Constant (par diamètre et météo.)ou Belot (équation 2.109) ou Slinn (équation 2.110)Tab. 2.8 – Récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s données spécifiques aux espèces, calculées <strong>en</strong> pré-traitem<strong>en</strong>t, dansPolyphemus.Processus Condition ModélisationSource linéique Modèle <strong>de</strong> panache seulem<strong>en</strong>t équation 2.38Réflexion au sol Si σ z > z s équation 2.18Réflexion sur z i Si journée et z s + σ z > z i équation 2.19Champ lointain Si σ z > 1.5 z i équation 2.23Pénétration partielle Si surhauteur et ∆h ≥ zi−zsDispersion (calcul <strong>de</strong>s σ)1.5équation 2.90Briggs (rural/urbain)ou Douryou théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>Surhauteur Si activé Briggs-HPDM (avec ou sans « break-up »)ou Concaweou Hol<strong>la</strong>nd-StümkeDépôt sec Si vitesses non nulles Overcampou Chamber<strong>la</strong>inLessivage Si coeffici<strong>en</strong>ts non nuls équation 2.93Décroissance radioactive Si coeffici<strong>en</strong>ts non nuls équation 2.112Chimie Gaz et modèle à bouffées seulem<strong>en</strong>t RACMTab. 2.9 – Récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s processus modélisés dans les modèles gaussi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> Polyphemus.Les processus <strong>en</strong> gras sont modélisés par différ<strong>en</strong>tes paramétrisations empiriques, qui serontcomparées dans le chapitre suivant.Il existe égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s processus non pris <strong>en</strong> compte, pour le mom<strong>en</strong>t, par les modèlesprés<strong>en</strong>tés ici, et donc non détaillés dans ce chapitre. On peut notamm<strong>en</strong>t citer le fait <strong>de</strong>modéliser, dans les cas très convectifs, le panache par une superposition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux gaussi<strong>en</strong>nes sur<strong>la</strong> verticale [Cimorelli et al., 2004], ou <strong>la</strong> prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts. Enfin, pour lemodèle à bouffées, il est possible <strong>de</strong> modéliser l’effet du cisaillem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t par <strong>la</strong> scission <strong>de</strong>sbouffées (Thykier-Niels<strong>en</strong> et al. [1998], Sykes et al. [2000]). Les modèles décrits ici repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tglobalem<strong>en</strong>t l’état <strong>de</strong> l’art dans ce domaine, et implém<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les principales paramétrisations76


Section 2.5 – Bi<strong>la</strong>n : modèles <strong>de</strong> Polyphemus 77utilisées aujourd’hui. Le chapitre 3 prés<strong>en</strong>te l’évaluation et <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>tesparamétrisations, comparées à d’autres modèles et aux observations, ainsi que les incertitu<strong>de</strong>sassociées.77


78 Chapitre 2 – Description <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale78


Chapitre 3Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échellelocaleLes modèles gaussi<strong>en</strong>s pour <strong>la</strong> dispersion à l’échelle locale prés<strong>en</strong>tés dansle chapitre précéd<strong>en</strong>t sont évalués à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> comparaison aux observationspour différ<strong>en</strong>tes campagnes <strong>de</strong> mesure, et les performances sont comparées àcelles <strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s les plus couramm<strong>en</strong>t utilisés. Il s’agit non seulem<strong>en</strong>td’évaluer <strong>la</strong> performance <strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> Polyphemus, maisaussi <strong>de</strong> quantifier l’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s principaux processus surles résultats, <strong>en</strong> utilisant différ<strong>en</strong>tes paramétrisations pour <strong>la</strong> dispersion et<strong>la</strong> surhauteur. Cette approche permet d’évaluer l’incertitu<strong>de</strong> inhér<strong>en</strong>te auxmodèles. En particulier, il s’agit <strong>de</strong> comparer <strong>la</strong> variabilité <strong>de</strong>s performancesobt<strong>en</strong>ues avec les paramétrisations <strong>de</strong> Polyphemus, et celle issue <strong>de</strong> l’utilisation<strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts modèles.Pour avoir une première évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité induite par les paramétrisations<strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion, les écarts types sont évalués pour différ<strong>en</strong>tesparamétrisations et situations météorologiques. Le modèle est comparé auxobservations <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne Prairie Grass, qui correspond à une dispersionprès du sol, sur terrain p<strong>la</strong>t, sans surhauteur ni dépôt. Ensuite, <strong>la</strong> campagne<strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> Kincaid est mise à profit pour évaluer les performances dumodèle dans un cas convectif avec une source <strong>en</strong> hauteur, et une surhauteurimportante. Enfin, un cas <strong>de</strong> dépôt <strong>en</strong> bord <strong>de</strong> route est traité, afin d’évaluer<strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> perte (dépôt et lessivage) et <strong>de</strong>s sourceslinéiques.Sommaire3.1 Critères d’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 813.1.1 Indicateurs statistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 813.1.2 Critères <strong>de</strong> performance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 813.2 Evaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion : Prairie Grass . . . . . . . . . . . . . . . 813.2.1 Prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce, et évaluation <strong>de</strong>s écarts types . . . . . . . 823.2.2 Comparaison avec d’autres modèles gaussi<strong>en</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . 843.2.3 Statistiques par arc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 853.3 Evaluation avec surhauteur : Kincaid . . . . . . . . . . . . . . . . . . 873.3.1 Prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce, et évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur . . . . . . . 873.3.2 Evaluation du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 903.3.3 Comparaison avec d’autres modèles gaussi<strong>en</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . 9579


80 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale3.4 Evaluation du dépôt : mesures <strong>de</strong> dépôt <strong>en</strong> bord <strong>de</strong> route . . . . . . 963.4.1 Configuration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 983.4.2 Résultats moy<strong>en</strong>s sur février 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 983.4.3 Analyse <strong>de</strong>s résultats sur certains jours . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1003.5 Bi<strong>la</strong>n : évaluation <strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s et variabilité . . . . . . . . 1033.5.1 Performance <strong>de</strong>s modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1043.5.2 Variabilité <strong>de</strong>s paramétrisations et <strong>de</strong>s résultats . . . . . . . . . . . . . . 105Les parties 3.1, 3.2 et 3.3 provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Korsakissok et Mallet [2009]. La partie 3.4est extraite d’une étu<strong>de</strong> qui a été réalisée pour le SETRA, <strong>en</strong> col<strong>la</strong>boration avec leCETE <strong>de</strong> Lyon [Taghavi et al., 2009].Note : Toutes les simu<strong>la</strong>tions ont été effectuées avec le modèle gaussi<strong>en</strong> stationnaire, car les observationscorrespond<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> temps. Étant donné que les <strong>de</strong>ux modèlesstationnaire et instationnaire partag<strong>en</strong>t les mêmes paramétrisations, le modèle à bouffées donne les mêmesrésultats lorsqu’on considère <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne sur un temps suffisamm<strong>en</strong>t long.80


Section 3.1 – Critères d’évaluation 813.1 Critères d’évaluationLa métho<strong>de</strong> d’évaluation du modèle décrite ici est utilisée dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s évaluations,et notamm<strong>en</strong>t pour les modèles avec lesquels les résultats <strong>de</strong> Polyphemus sont comparés. Lescritères d’évaluation sont décrits dans Chang et Hanna [2004], et utilisés notamm<strong>en</strong>t dans le kit<strong>de</strong> validation <strong>de</strong> modèle [Oles<strong>en</strong> et Chang, 2005] qui a été développé et testé autour d’une série<strong>de</strong> confér<strong>en</strong>ces intitulée Harmonization within Atmospheric Dispersion Mo<strong>de</strong>ling for Regu<strong>la</strong>toryPurpose. Dans cette approche, on considère <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces où les capteurs sont p<strong>la</strong>cés <strong>en</strong> arcs,à différ<strong>en</strong>tes distances <strong>de</strong> <strong>la</strong> source. Il s’agit <strong>de</strong> comparer les maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration observéset simulés par arc. Le maximum sur un arc est déterminé sur <strong>de</strong>s mesures moy<strong>en</strong>nées sur unecertaine durée (10 minutes pour Prairie Grass) afin <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter un état stationnaire. Dans<strong>la</strong> suite, les comparaisons sont faites sur les valeurs appelées « c<strong>en</strong>treline », qui correspond<strong>en</strong>taux maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration normalisés par le taux d’émission Q.3.1.1 Indicateurs statistiquesLes résultats sont comparés au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> diagrammes <strong>de</strong> dispersion (scatter plots) donnantles valeurs simulées <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s valeurs observées. Les performances <strong>de</strong>s modèles sontégalem<strong>en</strong>t évaluées par les indicateurs statistiques suivants, dont <strong>la</strong> définition est donnée <strong>en</strong>annexe A :1. Le biais fractionnel (« fractional bias ») FB,2. L’erreur quadratique normalisée (« normalized mean square error ») NMSE,3. Le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion Corr,4. La proportion <strong>de</strong> valeurs simulées à moins d’un facteur 2 <strong>de</strong>s valeurs observées FAC2.Notons que, d’après les conv<strong>en</strong>tions utilisées (annexe A), les valeurs <strong>de</strong> FB sont négatives<strong>en</strong> cas <strong>de</strong> sur-estimation, et positives <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> sous-estimation <strong>de</strong>s valeurs.3.1.2 Critères <strong>de</strong> performanceUn modèle parfait aurait une corré<strong>la</strong>tion et un FAC2 égaux à 1, et <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> FB etNMSE égales à 0. Étant donné qu’un modèle parfait n’existe pas, il est utile <strong>de</strong> se donner <strong>de</strong>scritères donnant les performances acceptables. Ces critères ont été développés dans Chang etHanna [2004] et Hanna et al. [2004] à partir <strong>de</strong> l’évaluation <strong>de</strong> nombreux modèles sur un grandnombre d’expéri<strong>en</strong>ces. Un modèle est considéré comme acceptable si :1. le biais moy<strong>en</strong> est égal à ±30% <strong>la</strong> valeur moy<strong>en</strong>ne (−0.3 ≤ FB ≤ 0.3) ;2. <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>s valeurs est inférieure à 2 à 3 fois <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne (NMSE ≤ 4)3. <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> valeurs prédites qui sont à moins d’un facteur 2 <strong>de</strong>s valeurs observées estsupérieure à 50% (FAC2 ≥ 0.5).Ces indicateurs et ces critères sont utilisés dans les parties 3.2 et 3.3, avec les expéri<strong>en</strong>ces<strong>de</strong> Prairies Grass et Kincaid respectivem<strong>en</strong>t.3.2 Evaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion : Prairie GrassOn évalue à prés<strong>en</strong>t les résultats du modèle gaussi<strong>en</strong> « plume », comparé aux observations<strong>de</strong> Prairie Grass. Ce cas ne prés<strong>en</strong>te ni surhauteur, ni dépôt : il permet donc d’évaluer lesparamétrisations <strong>de</strong>s écarts types, et <strong>la</strong> variabilité associée <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> modèle. Dans un premiertemps, les estimations typiques <strong>de</strong>s écarts types données par les différ<strong>en</strong>tes paramétrisations sontcomparées, afin <strong>de</strong> donner une idée <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> associée. Et puis, les résultats sur Prairie81


82 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeGrass sont évalués suivant les critères donnés <strong>en</strong> partie 3.1, et les performances sont comparéesà celles d’autres modèles.3.2.1 Prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce, et évaluation <strong>de</strong>s écarts typesPrés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Prairie GrassLa campagne <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> Prairie Grass constitue une base <strong>de</strong> donnée sur <strong>la</strong>quelle d<strong>en</strong>ombreux modèles ont été évalués, et qui a égalem<strong>en</strong>t servi à calibrer <strong>de</strong>s paramétrisations(notamm<strong>en</strong>t les formules <strong>de</strong> Briggs). L’expéri<strong>en</strong>ce a eu lieu à l’été 1956 à O’Neil, Nebraska.Le site est un terrain p<strong>la</strong>t, herbeux. Une source ponctuelle émettait un panache continu <strong>de</strong>SO 2 , sans surhauteur, près du sol (z s = 0.46 m). Les capteurs <strong>de</strong> mesures étai<strong>en</strong>t p<strong>la</strong>cés <strong>en</strong>5 arcs, aux distances <strong>de</strong> 50, 100, 200, 400 et 800 m <strong>de</strong> <strong>la</strong> source (positions sur <strong>la</strong> figure 3.1).Sur les 68 expéri<strong>en</strong>ces réalisées dans <strong>de</strong>s conditions météorologiques variées, un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> 43expéri<strong>en</strong>ces est <strong>en</strong> général utilisé pour l’évaluation <strong>de</strong> modèles. Pour l’évaluation <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong>Polyphemus, les données provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> l’EPA (Environm<strong>en</strong>tal ProtectionAg<strong>en</strong>cy, Etats-Unis) : http://www.epa.gov/scram001/dispersion_prefrec.htm. Les c<strong>la</strong>sses<strong>de</strong> stabilité provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données utilisée dans Hanna et al. [2004].Fig. 3.1 – Position <strong>de</strong> <strong>la</strong> source et <strong>de</strong>s capteurs pour l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Prairie Grass. Les capteurssont disposés <strong>en</strong> arcs <strong>de</strong> rayons 50, 100, 200, 400 et 800 m.Comparaison <strong>de</strong>s écarts typesIl s’agit ici <strong>de</strong> comparer l’évolution <strong>de</strong>s écarts types gaussi<strong>en</strong>s, calculés avec les paramétrisationsempiriques <strong>de</strong> Doury, Briggs, et <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>. On ne considère ici que les écartstypes liés à <strong>la</strong> diffusion, sans l’ajout <strong>de</strong> termes év<strong>en</strong>tuels dus au diamètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> source ou à <strong>la</strong>surhauteur. Le but est d’avoir une première estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité due à ces écarts types,à comparer <strong>en</strong>suite avec celle <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations obt<strong>en</strong>ues avec les mêmes paramétrisations. Onse p<strong>la</strong>ce ici dans un cas simi<strong>la</strong>ire à celui <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Prairie Grass, avec une source proche82


Section 3.2 – Evaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion : Prairie Grass 83Crosswind standard <strong>de</strong>viation (m)30002500200015001000500Doury normalBriggs ABriggs BBriggs CBriggs DBriggs EBriggs Fsim unstablesim stablesim neutralVertical standard <strong>de</strong>viation (m)350030002500200015001000500Doury normalBriggs ABriggs BBriggs CBriggs DBriggs EBriggs Fsim unstablesim stablesim neutral00 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000Time (seconds)(a) Ecart-type horizontal00 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000Time (seconds)(b) Ecart-type verticalFig. 3.2 – Evolution <strong>de</strong>s écarts types gaussi<strong>en</strong>s σ y et σ z <strong>en</strong> fonction du temps <strong>de</strong> trajet <strong>de</strong>puis <strong>la</strong>source. Les écarts types sont calculés avec les formules <strong>de</strong> Briggs et les six c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong>Pasquill, avec les formules <strong>de</strong> Doury et une diffusion normale, et avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>.du sol, sans surhauteur, et un terrain p<strong>la</strong>t rural (longueur <strong>de</strong> rugosité prise à z 0 = 0.01 m). Lesécarts types sont évalués pour différ<strong>en</strong>tes situations météorologiques. Pour les écarts types <strong>de</strong>Briggs, <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> Pasquill, ainsi que <strong>la</strong> vitesse du v<strong>en</strong>t, sont nécessaires. On veutcalculer les écarts types pour les six c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilité. Les vitesses <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t associées sont prises<strong>de</strong> façon à être représ<strong>en</strong>tatives <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilités (tableau 3.1).C<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> Pasquill Vitesse du v<strong>en</strong>t (m s −1 )A 2B 2.5C 4D 5.5E 3F 2Tab. 3.1 – Vitesses <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t associées aux différ<strong>en</strong>tes c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> stabilité.Pour calculer les écarts types avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>, il est nécessaire <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong>données météorologiques supplém<strong>en</strong>taires. La vitesse <strong>de</strong> friction est prise à une valeur typiquedu cas <strong>de</strong> Prairie Grass : u ∗ = 0.3 m s −1 , et <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> couche limite est h = 500 m. D’autrepart, on estime une longueur <strong>de</strong> Monin-Obukhov correspondant à chaque c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> Pasquill,pour <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> rugosité donnée (Gol<strong>de</strong>r [1972] ; voir équation 2.43). Pour le cas instable(c<strong>la</strong>sse B), on obti<strong>en</strong>t L = −5.86 m, et pour le cas stable (c<strong>la</strong>sse E), L = 11.5 m. Enfin, <strong>la</strong> vitesseconvective w ∗ est calculée <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s paramètres précéd<strong>en</strong>ts, d’après l’équation 2.41.La figure 3.2(a) montre l’évolution <strong>de</strong> l’écart type horizontal, p<strong>en</strong>dant trois heures. Lesvaleurs <strong>de</strong> σ y , à t = 9000 s, vont <strong>de</strong> 100 m (théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>) à 3000 m (Doury) dans lescas stables. Dans les cas instables, <strong>la</strong> variabilité est moins importante : σ y varie dans l’intervalle[1200 m, 3000 m]. La théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> donne l’écart type le plus faible dans les cas stableset neutres, et <strong>de</strong>s valeurs comparables à celles données par les formules <strong>de</strong> Briggs dans les casinstables. La plus gran<strong>de</strong> valeur <strong>de</strong> l’écart type horizontal, dans les cas stables, est donnée par<strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Doury. Notons égalem<strong>en</strong>t que les écarts types <strong>de</strong> Briggs sont donnés <strong>en</strong>83


84 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localefonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> source x, alors que ceux <strong>de</strong> Doury et <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>sont donnés <strong>en</strong> fonction du temps t = x/u (avec u <strong>la</strong> vitesse du v<strong>en</strong>t). Ainsi, dans <strong>de</strong>s cas où lev<strong>en</strong>t est faible (davantage que dans les cas moy<strong>en</strong>s prés<strong>en</strong>tés ici), <strong>la</strong> distance x reste faible parrapport au temps <strong>de</strong> trajet t, donc les formules <strong>de</strong> Briggs donneront <strong>de</strong>s valeurs re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>tplus faibles que les <strong>de</strong>ux autres paramétrisations.L’écart type vertical a égalem<strong>en</strong>t une gran<strong>de</strong> variabilité (figure 3.2(b)). Dans les cas stables,les valeurs <strong>de</strong> σ z vont <strong>de</strong> 20 m (theorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>) à 400 m (Doury). Dans les cas instables,les valeurs sont plus dispersées, variant <strong>de</strong> 100 m (theorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>) à 3500 m (Briggs,c<strong>la</strong>sse A). Il s’agit donc d’un facteur 30 <strong>en</strong>tre les valeurs. Cep<strong>en</strong>dant, seules les formules <strong>de</strong>Briggs pour les c<strong>la</strong>sses A, B et C donn<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> σ z supérieures à 500 m : les autresestimations rest<strong>en</strong>t dans un intervalle beaucoup plus restreint (100 − 500 m). Les écarts typescalculés par <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> sont les plus faibles, dans toutes les situations.Ces premiers résultats montr<strong>en</strong>t une <strong>la</strong>rge variabilité <strong>de</strong>s écarts types, qui dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong>stabilité et <strong>de</strong>s paramétrisations. On peut donc s’att<strong>en</strong>dre à une gran<strong>de</strong> variabilité, due à ces paramétrisations,dans les sorties <strong>de</strong>s modèles. Ces résultats peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> partie contreba<strong>la</strong>ncés,par exemple du fait du diagnostic <strong>de</strong> stabilité qui est différ<strong>en</strong>t suivant les paramétrisations. Ainsi,dans le cas <strong>de</strong> Prairie Grass, le diagnostic <strong>de</strong> Pasquill-Turner utilisé pour les formules <strong>de</strong> Briggsdonne 30% <strong>de</strong> cas instables, 20% <strong>de</strong> cas stables et 50% <strong>de</strong> cas neutres. A l’inverse, le diagnosticbasé sur <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Monin-Obukhov, utilisé pour <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>, donne 48% <strong>de</strong>cas instables et 52% <strong>de</strong> cas instables. Par conséqu<strong>en</strong>t, pour certaines situations, les formules <strong>de</strong>Briggs pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse D, et <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> pour les cas instables, seront utilisés. Ces<strong>de</strong>ux formules ne donn<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong>s estimations très différ<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s écarts types.3.2.2 Comparaison avec d’autres modèles gaussi<strong>en</strong>sDe nombreux modèles gaussi<strong>en</strong>s, ainsi que certains modèles <strong>de</strong> CFD, ont été évalués avec <strong>la</strong>campagne <strong>de</strong> Prairie Grass. Les résultats pour trois <strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s les plus utilisés, repris<strong>de</strong> CERC [2007], sont repris ici : ISCST3 (Industrial Source Complex Short Term, version 3)et AERMOD sont les modèles recommandés par l’EPA, et ADMS4 (Atmospheric DispersionMo<strong>de</strong>ling System), développé <strong>en</strong> Gran<strong>de</strong>-Bretagne, est très utilisé <strong>en</strong> Europe. ISCST3 est unmodèle « anci<strong>en</strong>ne génération », qui utilise une <strong>de</strong>scription discrète <strong>de</strong> l’atmosphère <strong>en</strong> c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong>stabilité (Briggs pour les zones urbaines et Pasquill-Guifford pour les zones rurales). AERMODet ADMS sont <strong>de</strong>s modèles « nouvelle génération », qui utilis<strong>en</strong>t <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>pour modéliser <strong>la</strong> dispersion, avec une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l’atmosphère par <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Monin-Obukhov. Les modèles <strong>de</strong> CFD FLACS (FLame Acceleration Simu<strong>la</strong>tor) [Hanna et al., 2004],et Mercure [Demaël et Carissimo, 2008], ont égalem<strong>en</strong>t été évalués avec cette campagne <strong>de</strong>mesure.Le tableau 3.2 donne les résultats sur Prairie Grass du modèle <strong>de</strong> Polyphemus avec les troisparamétrisations <strong>de</strong>s écarts types, ainsi que pour les trois modèles gaussi<strong>en</strong>s évalués dans CERC[2007]. Les statistiques sont calculées pour 43 expéri<strong>en</strong>ces avec Polyphemus, et pour un sous<strong>en</strong>semble<strong>de</strong> ces 43 expéri<strong>en</strong>ces pour les autres modèles (d’où les différ<strong>en</strong>ces dans les valeursmoy<strong>en</strong>nes observées). Les statistiques sont calculées sur les maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration normaliséspar le taux d’émission, pour les cinq arcs.La plupart <strong>de</strong>s indicateurs prés<strong>en</strong>tés dans le tableau 3.2 rempliss<strong>en</strong>t les critères <strong>de</strong> performancesprés<strong>en</strong>tés dans <strong>la</strong> partie 3.1. AERMOD, ISCST3 et Polyphemus avec <strong>la</strong> paramétrisation<strong>de</strong> Briggs donn<strong>en</strong>t <strong>de</strong> bons résultats, ce qui n’est pas surpr<strong>en</strong>ant étant donné que l’expéri<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> Prairie Grass a servi à calibrer leurs paramétrisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion. En revanche, lesrésultats d’ADMS4 et <strong>de</strong> Polyphemus avec les formules <strong>de</strong> Doury sont moins performants, ettous les indicateurs ne rempliss<strong>en</strong>t pas les conditions définies <strong>en</strong> 3.1. Ainsi, ADMS4 sous-estimeles conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes d’<strong>en</strong>viron 30%, et <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Doury ne permet d’avoir84


Section 3.2 – Evaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion : Prairie Grass 85Mo<strong>de</strong>l Mean FB NMSE Corr FAC2Observations 2.23 0.00 0.00 1.00 1.00ADMS4 1.56 0.36 3.01 0.63 0.66AERMOD 2.14 0.04 1.83 0.75 0.73ISCST3 2.01 0.11 1.78 0.72 0.61Observations 2.32 0.00 0.00 1.00 1.00Briggs 2.33 0.00 1.83 0.78 0.74Doury 1.74 0.29 2.58 0.67 0.29Théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> 2.34 -0.01 0.91 0.85 0.62Tab. 3.2 – Statistiques pour différ<strong>en</strong>ts modèles gaussi<strong>en</strong>s, et pour le modèle « plume » <strong>de</strong> Polyphemusavec les trois paramétrisations pour les écarts types. Les statistiques sont calculées sur les maxima <strong>de</strong>conc<strong>en</strong>tration par arc, normalisés par le taux d’émission. Statistiques calculées sur 43 expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>Prairie Grass pour les modèles <strong>de</strong> Polyphemus, et sur un sous-<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ces expéri<strong>en</strong>ces pour lesautres modèles.que 29% <strong>de</strong>s valeurs prédites à moins d’un facteur 2 <strong>de</strong>s valeurs observées. Enfin, <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong><strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> implém<strong>en</strong>tée dans Polyphemus donne les meilleurs résultats : il n’y a pratiquem<strong>en</strong>taucun biais, et <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion est <strong>la</strong> plus élevée <strong>de</strong>s modèles prés<strong>en</strong>tés ici. Une comparaisonplus complète <strong>de</strong>s trois paramétrisations <strong>de</strong> Polyphemus, détaillée par arc, est prés<strong>en</strong>tée <strong>en</strong>partie 3.2.3.3.2.3 Statistiques par arcLes performances <strong>de</strong>s trois paramétrisations <strong>de</strong>s écarts types sont représ<strong>en</strong>tées, calculéesséparém<strong>en</strong>t pour chacun <strong>de</strong>s cinq arcs <strong>de</strong> mesures (figure 3.3). Les indicateurs statistiquesreprés<strong>en</strong>tés sont <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion, le biais fractionnel FB, <strong>la</strong> NMSE et le FAC2. Les limites pourqu’un modèle soit « acceptable » suivant les critères donnés <strong>en</strong> partie 3.1 sont représ<strong>en</strong>tées parles lignes noires. La plupart <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t moins bons lorsque <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> sourceaugm<strong>en</strong>te, à l’exception <strong>de</strong> <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion. Les paramétrisations <strong>de</strong> Briggs et Doury ont t<strong>en</strong>danceà sous-estimer les conc<strong>en</strong>trations (FB est positif), tandis que <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> les surestimeaux arcs les plus lointains (400 m and 800 m). Ce<strong>la</strong> provi<strong>en</strong>t probablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s faiblesvaleurs données par cette paramétrisation pour les écarts types, et notamm<strong>en</strong>t σ z , soulignéesdans <strong>la</strong> partie 3.2.1 : les conc<strong>en</strong>trations rest<strong>en</strong>t élevées sur <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s distances. Enfin, cesrésultats confirm<strong>en</strong>t les performances médiocres <strong>de</strong> <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Doury, notamm<strong>en</strong>tpour ce qui est du biais et du FAC2.Ces résultats peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être comparés avec les analyses par arc, effectuées pour lesmodèles <strong>de</strong> CFD FLACS et Mercure. Dans Hanna et al. [2004], les résultats pour le modèleFLACS sous-estim<strong>en</strong>t les conc<strong>en</strong>trations à faible distance <strong>de</strong> <strong>la</strong> source (jusqu’à 200 m), alorsque <strong>la</strong> t<strong>en</strong>dance est à une légère sur-estimation à plus gran<strong>de</strong> distance. Les résultats pourMercure, donnés dans Demaël et Carissimo [2008], montr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t cette t<strong>en</strong>dance à <strong>la</strong>sous-estimation <strong>en</strong> champ très proche. En effet, ces <strong>de</strong>ux modèles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>la</strong> dispersion dupanache <strong>en</strong> champ proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> source par un comportem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> σ ∝ √ t (équation 2.15), ce quin’est pas approprié à ces distances où l’on a plutôt σ ∝ t. Les modèles gaussi<strong>en</strong>s, à l’exception<strong>de</strong> <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Doury, donn<strong>en</strong>t donc <strong>de</strong> meilleurs résultats.La figure 3.4 montre les diagrammes <strong>de</strong> dispersion pour les trois paramétrisations <strong>de</strong>s écartstypes. Elle confirme les t<strong>en</strong>dances montrées par l’analyse <strong>de</strong>s indicateurs statistiques : Briggsprédit <strong>de</strong>s valeurs proches <strong>de</strong>s observations, <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> égalem<strong>en</strong>t, bi<strong>en</strong> que <strong>la</strong> surestimationaux arcs éloignés soit c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t visible. Enfin, le diagramme <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> Doury85


86 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale1.11.01.00.90.5Corr0.80.7FB0.00.60.50.4Simi<strong>la</strong>rity theoryDouryBriggs0 100 200 300 400 500 600 700 800Arc distance (m)-0.5Simi<strong>la</strong>rity theoryDouryBriggs-1.00 100 200 300 400 500 600 700 800Arc distance (m)1.0Simi<strong>la</strong>rity theoryDouryBriggs8Simi<strong>la</strong>rity theoryDouryBriggs0.86FAC20.6NMSE40.420.200 100 200 300 400 500 600 700 800Arc distance (m)0 100 200 300 400 500 600 700 800Arc distance (m)Fig. 3.3 – Evolution <strong>de</strong>s statistiques par arc, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> source, pour lestrois paramétrisations <strong>de</strong>s écarts types utilisées dans Polyphemus. Les statistiques sont calculéesaux cinq arcs, situés à 50 m, 100 m, 200 m, 400 m et 800 m <strong>de</strong> <strong>la</strong> source. Les limites pour uneperformance « acceptable » sont représ<strong>en</strong>tées (tirets).86


Section 3.3 – Evaluation avec surhauteur : Kincaid 87met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les mauvaises performances, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> FAC2 : les valeurs, pourun arc donné, sont pratiquem<strong>en</strong>t constantes, ce qui signifie que les maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trationsimulés vari<strong>en</strong>t peu d’une expéri<strong>en</strong>ce à l’autre. Ce<strong>la</strong> peut prov<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> <strong>la</strong> représ<strong>en</strong>tation trèsgrossière <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong> l’atmosphère (seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux cas, dispersion normale et faible). Deplus, <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Doury donne égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s écarts types horizontaux assez grandspar rapport aux estimations fournies par les autres formules, notamm<strong>en</strong>t si le v<strong>en</strong>t est faible,comme le montre <strong>la</strong> partie 3.2.1. Ce<strong>la</strong> explique <strong>la</strong> sous-estimation globale <strong>de</strong>s résultats.10 410 310 250m100m200m400m800m10 410 310 250m100m200m400m800mSimu<strong>la</strong>tion10 110 0Simu<strong>la</strong>tion10 110 010 -110 -110 -210 -210 -310 -3 10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3Experim<strong>en</strong>tal conc<strong>en</strong>trations10 -310 -3 10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3Experim<strong>en</strong>tal conc<strong>en</strong>trations(a) Doury parameterization(b) Briggs parameterization10 410 310 250m100m200m400m800mSimu<strong>la</strong>tion10 110 010 -110 -210 -310 -3 10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3Experim<strong>en</strong>tal conc<strong>en</strong>trations(c) Simi<strong>la</strong>rity theoryFig. 3.4 – Diagrammes <strong>de</strong> dispersion pour les trois paramétrisations <strong>de</strong>s écarts types <strong>de</strong> Polyphemus.Les maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration par arc sont utilisées, pour 43 expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> Prairie Grass. L’unité estmg m −3 /(g s −1 ). Les résultats sont montrés pour les cinq arcs (50 m,100 m, 200 m, 400 m et 800 m).3.3 Evaluation avec surhauteur : Kincaid3.3.1 Prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce, et évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteurLa campagne d’observations utilisée dans cette partie eut lieu à Kincaid, Illinois (USA), <strong>en</strong>1980 et 1981. Il s’agissait <strong>de</strong> mesurer les conc<strong>en</strong>trations au sol émises par une source <strong>en</strong> hauteur,une cheminée <strong>de</strong> 187 m <strong>de</strong> haut et <strong>de</strong> 9 m <strong>de</strong> diamètre, <strong>en</strong>tourée <strong>de</strong> champs et <strong>de</strong> quelques <strong>la</strong>cs. Lepanache <strong>de</strong> SF 6 gazeux, était émis par <strong>la</strong> cheminée avec une surhauteur importante. La position87


88 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale<strong>de</strong>s 200 capteurs était déterminée au jour le jour, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation météorologique (lesconditions étant globalem<strong>en</strong>t neutres à convectives). La distance <strong>en</strong>tre les arcs et <strong>la</strong> source varieainsi <strong>de</strong> 0.5 à 50 km. La figure 3.5 donne un exemple <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s capteurs, pour l’une <strong>de</strong>sexpéri<strong>en</strong>ces, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong>quelle le panache touche le sol. Les mesures consist<strong>en</strong>t<strong>en</strong> <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>nes horaires du maximum <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration pour chaque arc. La base <strong>de</strong> donnéesainsi obt<strong>en</strong>ue conti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tout les résultats pour 171 expéri<strong>en</strong>ces (ou mesures horaires), et estfréquemm<strong>en</strong>t utilisée pour tester <strong>de</strong>s paramétrisations <strong>de</strong> surhauteur. Les données d’observationutilisées ici provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’un kit <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> modèles (Mo<strong>de</strong>l Validation Kit, http://www.harmo.org/kit/Download.asp). Elles sont fournies avec un indicateur <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> pour chacun<strong>de</strong>s maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration mesurés. En général, seules les mesures les plus fiables, <strong>de</strong> <strong>qualité</strong>2 et 3, sont utilisées pour <strong>la</strong> validation <strong>de</strong> modèle [Oles<strong>en</strong>, 1995]. Nous utilisons ici les données<strong>de</strong> <strong>qualité</strong> 2 et 3 pour 165 <strong>de</strong>s 171 expéri<strong>en</strong>ces.Fig. 3.5 – Position <strong>de</strong> <strong>la</strong> source et <strong>de</strong>s capteurs pour l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Kincaid. Les conc<strong>en</strong>trationsau sol sont montrées pour l’une <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces : le panache ne touche le sol qu’à une certainedistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> source. Unité : ng m −3 .Comme pour l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Prairie Grass, les simu<strong>la</strong>tions effectuées avec les modèles gaussi<strong>en</strong>s<strong>de</strong> Polyphemus sont comparées aux observations, mais aussi aux performances d’autresmodèles tels qu’ADMS et AERMOD, notamm<strong>en</strong>t. A <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers, qui recalcul<strong>en</strong>t<strong>la</strong> hauteur d’inversion au cours <strong>de</strong> leur pré-traitem<strong>en</strong>t météorologique, les modèles <strong>de</strong> Polyphemusont été utilisés <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée <strong>la</strong> hauteur d’inversion observée, qui est fournie avecles autres données. Cette différ<strong>en</strong>ce est m<strong>en</strong>tionnée car <strong>la</strong> hauteur d’inversion peut fortem<strong>en</strong>tinflu<strong>en</strong>cer les résultats obt<strong>en</strong>us, puisqu’elle détermine si le panache touche le sol, ou s’il estémis totalem<strong>en</strong>t ou partiellem<strong>en</strong>t au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite. Les simu<strong>la</strong>tions ont été réaliséesavec les trois paramétrisations pour les écarts types (Briggs, Doury, théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>) etles trois paramétrisations pour <strong>la</strong> surhauteur (Briggs-HPDM, Concawe, Hol<strong>la</strong>nd) décrites dansle chapitre 2. Dans <strong>la</strong> suite, le diamètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> cheminée ainsi que <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur initiale due à <strong>la</strong>surhauteur sont pris <strong>en</strong> compte dans le calcul <strong>de</strong>s écarts types (équation 2.39). Dans le cas où88


Section 3.3 – Evaluation avec surhauteur : Kincaid 89<strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> est utilisée, les formules alternatives pour les sources <strong>en</strong> hauteur sontchoisies préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t aux formules habituelles (équations <strong>de</strong> <strong>la</strong> section 2.2.4). Par rapportà <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion c<strong>la</strong>ssique, les résultats sont un peu améliorés <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion, malgréune légère augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surestimation.SurhauteurDans cette partie, il s’agit <strong>de</strong> faire une première analyse afin <strong>de</strong> quantifier <strong>la</strong> variabilitésupplém<strong>en</strong>taire due à <strong>la</strong> surhauteur. Les valeurs <strong>de</strong> surhauteur calculées avec les différ<strong>en</strong>tes paramétrisationssont comparées avec les valeurs observées, pour les 165 expéri<strong>en</strong>ces : <strong>la</strong> figure 3.6montre les valeurs <strong>de</strong> surhauteur <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse du v<strong>en</strong>t. De façon prévisible, <strong>la</strong> surhauteurest d’autant plus faible que <strong>la</strong> vitesse du v<strong>en</strong>t est élevée, et les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre lesparamétrisations sont alors plus faibles. Lorsque le v<strong>en</strong>t est faible, ces différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>timportantes. Le schéma <strong>de</strong> Briggs-HPDM donne <strong>de</strong>s surhauteurs parfois très élevées, tandisque les formules d’Hol<strong>la</strong>nd et <strong>de</strong> Concawe sont toutes <strong>de</strong>ux plus faibles. Il est donc possible queBriggs-HPDM sur-estime <strong>la</strong> surhauteur dans certains cas, ce qui avait déjà été relevé pour lesformules <strong>de</strong> Briggs, par exemple dans Canepa et al. [2000]. Ce<strong>la</strong> peut, dans ce cas, conduire àune sous-estimation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations, car le panache simulé est trop haut, et touche le sol plustard, voire pas du tout s’il est p<strong>la</strong>cé au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur d’inversion. Le tableau 3.3 montrele pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> cas (sur les 165 expéri<strong>en</strong>ces) dans lesquels les paramétrisations prédis<strong>en</strong>t unepénétration partielle ou totale du panache dans <strong>la</strong> couche d’inversion. Le nombre d’occur<strong>en</strong>ces<strong>de</strong> pénétration partielle ou totale est plus élevé pour le schéma <strong>de</strong> Briggs-HPDM (près <strong>de</strong> 60% <strong>de</strong>s cas), que pour les <strong>de</strong>ux autres paramétrisations (40 à 47 %), ce qui confirme les observationsprécéd<strong>en</strong>tes. Les formules <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd et <strong>de</strong> Concawe correspond<strong>en</strong>t au même nombred’occur<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> pénétration totale, mais il y a moins <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> pénétration partielle dans le casd’Hol<strong>la</strong>nd qu’avec <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Concawe.20001500Briggs-HPDMConcaweHol<strong>la</strong>ndPlume rise (m)100050000 2 4 6 8 10 12 14Wind speed (m/s)Fig. 3.6 – Surhauteur (<strong>en</strong> mètres), calculée pour les différ<strong>en</strong>tes paramétrisations <strong>de</strong> surhauteur, <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse du v<strong>en</strong>t. Résultats pour les 165 expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> Kincaid.89


90 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeMo<strong>de</strong>l Total p<strong>en</strong>etration Partial p<strong>en</strong>etrationBriggs-HPDM 29% 28%Hol<strong>la</strong>nd 23% 17%Concawe 24% 23%Tab. 3.3 – Pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> pénétration partielle ou totale du panache, pour les trois paramétrisations<strong>de</strong> surhauteur, sur les 165 expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> Kincaid.3.3.2 Evaluation du modèleA prés<strong>en</strong>t, nous analysons les résultats pour les trois paramétrisations <strong>de</strong> surhauteur, successivem<strong>en</strong>t.Pour chacune d’elles, les résultats sont comparés aux observations (par <strong>de</strong>s statistiquessur tous les arcs et toutes les expéri<strong>en</strong>ces), pour les trois formules d’écarts types. Laparamétrisation pour les écarts types qui donne le meilleur résultat est, à chaque fois, soulignée<strong>en</strong> gras.Résultats pour <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Briggs-HPDMLe tableau 3.4 montre les résultats <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions pour <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Briggs-HPDM,et les trois paramétrisations pour les écarts types. On observe une sous-estimation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations,d’un facteur <strong>de</strong>ux pour <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Briggs, et d’un facteur trois pour celle<strong>de</strong> Doury. La théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> donne <strong>de</strong>s résultats quasim<strong>en</strong>t sans biais, et globalem<strong>en</strong>tsatisfaisants pour tous les indicateurs excepté <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion. Cette <strong>de</strong>rnière est très faible pourtoutes les paramétrisations.Mo<strong>de</strong>l Mean std FB NMSE Corr FAC2Obs 39.89 39.22 0.00 0.00 1.00 1.00Briggs 21.33 21.10 0.61 2.37 0.19 0.43Doury 12.77 14.09 1.03 4.70 0.07 0.22Similitu<strong>de</strong> 42.02 34.73 -0.05 1.33 0.19 0.45Tab. 3.4 – Statistiques pour plusieurs paramétrisations <strong>de</strong>s écarts types : comparaison <strong>de</strong>s valeurssimulées et observées <strong>de</strong> maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations normalisés par le taux d’émission C/Q, <strong>en</strong>ng m −3 /(g s −1 ). Données <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> 2 et 3. Surhauteur <strong>de</strong> Briggs-HPDM.La figure 3.7 montre les diagrammes <strong>de</strong> dispersion pour les trois paramétrisations <strong>de</strong>s écartstypes, et <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Briggs-HPDM. La t<strong>en</strong>dance à <strong>la</strong> sous-estimation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trationsau sol est tout à fait visible sur les diagrammes <strong>de</strong> Briggs et <strong>de</strong> Doury (figures 3.7(b) et 3.7(c)),tandis que le diagramme <strong>de</strong> dispersion pour <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> est beaucoup mieuxc<strong>en</strong>tré (figure 3.7(a)). Dans tous les cas, certaines conc<strong>en</strong>trations sont mesurées, mais pratiquem<strong>en</strong>testimée à zéro par le modèle, ce qui se traduit par une série <strong>de</strong> points alignés sur l’axe<strong>de</strong>s abscisses. Ces conc<strong>en</strong>trations correspond<strong>en</strong>t vraisemb<strong>la</strong>blem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s cas où <strong>la</strong> surhauteurcalculée est trop importante, ou <strong>la</strong> hauteur d’inversion utilisée trop faible. Si le panache simulépénètre totalem<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> troposphère libre, les conc<strong>en</strong>trations modélisées sont alors égales àzéro pour tous les arcs. Par ailleurs, une sur-estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur du panache sans qu’il yait pénétration dans <strong>la</strong> couche d’inversion peut égalem<strong>en</strong>t produire <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations nullessimulées aux arcs les plus proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> source – alors que les conc<strong>en</strong>trations observées y sontsouv<strong>en</strong>t plus élevées qu’aux arc lointains. La faiblesse <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tions peut s’expliquer <strong>en</strong> partiepar ces erreurs <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion.90


Section 3.3 – Evaluation avec surhauteur : Kincaid 91300300250250Simu<strong>la</strong>tion200150100Simu<strong>la</strong>tion200150100505000 50 100 150 200 250 300Experim<strong>en</strong>ts(a) Simi<strong>la</strong>rity theory00 50 100 150 200 250 300Experim<strong>en</strong>ts(b) Briggs(c) DouryFig. 3.7 – Diagrammes <strong>de</strong> dispersion : maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations simulés et observés normalisés par letaux d’émission ( ng m −3 /(g s −1 )). Expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Kincaid, 165 jours, données <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> 3. Surhauteurcalculée par les fomules <strong>de</strong> Briggs-HPDM.91


92 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeRésultats pour <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd-StümkeLe tableau 3.5 montre les mêmes résultats que précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, pour <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd.Les conc<strong>en</strong>trations modélisées sont globalem<strong>en</strong>t plus élevées qu’avec <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Briggs-HPDM, car <strong>la</strong> surhauteur estimée est plus faible. La paramétrisation <strong>de</strong> Doury conduit toujoursà une sous-estimation importante <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations, ce qui était déjà le cas pour l’expéri<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> Prairie Grass. Le biais et <strong>la</strong> NMSE pour les écarts types <strong>de</strong> Briggs sont bi<strong>en</strong> meilleurs aveccette estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur que dans le cas <strong>de</strong> Briggs-HPDM. A l’inverse, les écarts typescalculés avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> sur-estim<strong>en</strong>t davantage les conc<strong>en</strong>trations au sol, et ontdonc un biais et une NMSE plus élevés qu’avec <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Briggs-HPDM.Mo<strong>de</strong>l Mean std FB NMSE Corr FAC2Obs 39.89 39.22 0.00 0.00 1.00 1.00Briggs 33.01 28.26 0.19 1.46 0.21 0.42Doury 15.87 13.27 0.86 3.55 0.04 0.28Similitu<strong>de</strong> 61.97 47.52 -0.43 1.38 0.24 0.38Tab. 3.5 – Statistiques pour plusieurs paramétrisations <strong>de</strong>s écarts types : comparaison <strong>de</strong>s valeurssimulées et observées <strong>de</strong> maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations normalisés par le taux d’émission C/Q, <strong>en</strong>ng m −3 /(g s −1 ). Données <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> 2 et 3. Surhauteur <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd.Les diagrammes <strong>de</strong> dispersion pour les trois paramétrisations <strong>de</strong>s écarts types sont montrésfigure 3.8. La t<strong>en</strong>dance à <strong>la</strong> sur-estimation lorsque les écarts types sont calculés avec <strong>la</strong> théorie<strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> est <strong>en</strong>core visible ici, tandis que le biais avec <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Briggs estplus faible qu’avec <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Briggs-HPDM. Les écarts types <strong>de</strong> Doury produis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>coreune importante sous-estimation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations. On constate <strong>de</strong> nouveau <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trationspratiquem<strong>en</strong>t nulles pour certaines observations élevées. Ce problème ne s’explique donc par unesur-estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur due à une formu<strong>la</strong>tion plutôt qu’une autre. Il est possible quece<strong>la</strong> soit dû, au moins <strong>en</strong> partie, à une estimation erronée <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche d’inversion.Résultats pour <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> ConcaweDans ce cas, les meilleurs résultats sont donnés par <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Briggs, commedans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd (tableau 3.6). Pour <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Briggs-HPDM, <strong>la</strong>meilleure performance était donnée par <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>. Les résultats obt<strong>en</strong>us avec <strong>la</strong>surhauteur <strong>de</strong> Concawe ne sont pas très différ<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> ceux donnés par <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd,ce qui n’est pas surpr<strong>en</strong>ant, compte-t<strong>en</strong>u du fait que les <strong>de</strong>ux estimations <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur sonttrès proches. Les conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes ainsi que les biais <strong>de</strong>s trois paramétrisations <strong>de</strong>sécarts types, <strong>en</strong> particulier, sont simi<strong>la</strong>ires. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion ainsi que <strong>la</strong> proportion<strong>de</strong> valeurs simulées à moins d’un facteur <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s valeurs observées sont meilleures avec <strong>la</strong>formule <strong>de</strong> Concawe. Cette formu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur a été construite à partir d’un certainnombre <strong>de</strong> paramétrisations existantes, dont celle <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd-Stümke, et ajustée sur <strong>de</strong>s casexpérim<strong>en</strong>taux, <strong>en</strong> particulier neutres et convectifs comme dans le cas <strong>de</strong> Kincaid (Brummage[1968]). Il n’est donc pas surpr<strong>en</strong>ant qu’elle donne <strong>de</strong>s résultats légèrem<strong>en</strong>t meilleurs que ceux<strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd.La figure 3.9 montre les diagrammes <strong>de</strong> dispersion pour les trois paramétrisations <strong>de</strong>s écartstypes, pour <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Concawe. Ces diagrammes sont très simi<strong>la</strong>ires à ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 3.8.92


Section 3.3 – Evaluation avec surhauteur : Kincaid 93300300250250Simu<strong>la</strong>tion200150100Simu<strong>la</strong>tion200150100505000 50 100 150 200 250 300Experim<strong>en</strong>ts(a) Simi<strong>la</strong>rity theory00 50 100 150 200 250 300Experim<strong>en</strong>ts(b) Briggs(c) DouryFig. 3.8 – Diagrammes <strong>de</strong> dispersion : maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations simulés et observés normalisés par letaux d’émission (ng m −3 /(g s −1 ) ). Expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Kincaid, 165 jours, données <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> 3. Surhauteurcalculée par les fomules <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd.Mo<strong>de</strong>l Mean std FB NMSE Corr FAC2Obs 39.89 39.22 0.00 0.00 1.00 1.00Briggs 32.88 32.75 0.19 1.49 0.27 0.48Doury 16.87 17.74 0.81 3.29 0.12 0.31Similitu<strong>de</strong> 61.82 53.79 -0.43 1.57 0.24 0.43Tab. 3.6 – Statistiques pour plusieurs paramétrisations <strong>de</strong>s écarts types : comparaison <strong>de</strong>s valeurssimulées et observées <strong>de</strong> maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations normalisés par le taux d’émission C/Q, <strong>en</strong>ng m −3 /(g s −1 ). Données <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> 2 et 3. Surhauteur <strong>de</strong> Concawe.93


94 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale300300250250Simu<strong>la</strong>tion200150100Simu<strong>la</strong>tion200150100505000 50 100 150 200 250 300Experim<strong>en</strong>ts(a) Simi<strong>la</strong>rity theory00 50 100 150 200 250 300Experim<strong>en</strong>ts(b) Briggs(c) DouryFig. 3.9 – Diagrammes <strong>de</strong> dispersion : maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations simulés et observés normalisés par letaux d’émission ( ng m −3 /(g s −1 )). Expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Kincaid, 165 jours, données <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> 3. Surhauteurcalculée par les fomules <strong>de</strong> Concawe.94


Section 3.3 – Evaluation avec surhauteur : Kincaid 953.3.3 Comparaison avec d’autres modèles gaussi<strong>en</strong>sIl s’agit à prés<strong>en</strong>t <strong>de</strong> comparer les performances <strong>de</strong>s modèles avec celles d’autres modèlesgaussi<strong>en</strong>s. Pour ce<strong>la</strong>, on choisit les paramétrisations <strong>de</strong> surhauteur et d’écarts types donnantles meilleurs résultats parmi ceux montrés précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t : les trois formu<strong>la</strong>tions d’écarts typesavec <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Concawe. On montre égalem<strong>en</strong>t les résultats donnés par <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong>similitu<strong>de</strong> et <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Briggs-HPDM, car <strong>la</strong> performance est plutôt bonne malgré <strong>la</strong> faiblecorré<strong>la</strong>tion. Les résultats pour les autres modèles sont tirés <strong>de</strong> CERC [2007]. Les performancessont montrées dans le tableau 3.7, pour les données <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> 2 et 3. Les performances pourles modèles gaussi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> Polyphemus ont été calculées sur 165 expéri<strong>en</strong>ces et non 171, ce quiexplique les légères différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les moy<strong>en</strong>nes et écarts types <strong>de</strong>s observations, par rapportaux données utilisées pour les autres modèles. Les performances <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> Polyphemussont globalem<strong>en</strong>t situées <strong>en</strong>tre celles d’AERMOD et d’ADMS4, excepté les corré<strong>la</strong>tions qui sontplus faibles, et plus proches <strong>de</strong> celles d’ISCST3.Mo<strong>de</strong>l Mean std FB NMSE Corr FAC2Observation 41.0 39.3 0.00 0.00 1.00 1.00ADMS4 40.4 31.1 -0.05 0.80 0.50 0.58AERMOD 20.3 24.1 0.68 2.30 0.35 0.33ISCST3 23.1 53.3 0.56 3.83 0.26 0.26Observation 39.89 39.22 0.00 0.00 1.00 1.00Briggs/Concawe 32.83 32.80 0.19 1.50 0.27 0.47Doury/Concawe 16.75 17.81 0.82 3.32 0.12 0.30Similitu<strong>de</strong>/Concawe 61.70 53.91 -0.43 1.58 0.25 0.43Similitu<strong>de</strong>/HPDM 41.99 34.76 -0.05 1.33 0.19 0.44Tab. 3.7 – Statistiques pour plusieurs modèles gaussi<strong>en</strong>s : comparaison <strong>de</strong>s valeurs simulées et observées<strong>de</strong> maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations normalisés par le taux d’émission C/Q, <strong>en</strong> ng m −3 /(g s −1 ). Données <strong>de</strong><strong>qualité</strong> 2 et 3.En utilisant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> 3 uniquem<strong>en</strong>t, on effectue les comparaisons avec d’autresmodèles : HPDM (Hybrid Plume Dispersion Mo<strong>de</strong>l, EU, Hanna et Paine [1989]), OML (OperationelleMeteorologiske Luftkvalitetsmo<strong>de</strong>ller, Danemark), SAFE AIR (Simu<strong>la</strong>tion of Air pollutionFrom Emissions Above Inhomog<strong>en</strong>eous Regions, Italie, Canepa et al. [2000]), ainsi quele modèle <strong>la</strong>grangi<strong>en</strong> NAME (Numerical Atmospheric-dispersion Mo<strong>de</strong>lling Environm<strong>en</strong>t, GB,Webster et Thomson [2002]). Les statistiques pour les modèles HPDM et OML provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong>Oles<strong>en</strong> [1995]. Le tableau 3.8 montre les résultats pour tous ces modèles. ISCST3, AERMOD etPolyphemus avec <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Doury sous-estim<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t les valeurs moy<strong>en</strong>nes, etont un biais et une NMSE élevés. Tous les autres modèles montr<strong>en</strong>t une légère sous-estimation<strong>de</strong>s valeurs moy<strong>en</strong>nes, à part SAFE AIR et Polyphemus avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> et <strong>la</strong>surhauteur <strong>de</strong> Concawe, qui ont t<strong>en</strong>dance à légèrem<strong>en</strong>t sur-estimer. Seules les corré<strong>la</strong>tions vontà l’<strong>en</strong>contre <strong>de</strong> ces t<strong>en</strong>dances : AERMOD a une corré<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> 40%, comparable aux meilleursmodèles, alors qu’il sur-estime fortem<strong>en</strong>t les conc<strong>en</strong>trations. En revanche, <strong>de</strong>s modèles ayantune performance globale plutôt bonne, tels que SAFE AIR, OML, et Polyphemus avec <strong>la</strong> surhauteur<strong>de</strong> Concawe, ont <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tions re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t faibles. La corré<strong>la</strong>tion pour Polyphemusavec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> et <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Briggs-HPDM est très faible (5%), alorsque cette configuration est parmi les meilleures pour tous les autres indicateurs. Cette faiblecorré<strong>la</strong>tion est à rapprocher <strong>de</strong> celle donnée dans Hanna et Paine [1989] pour l’évaluation dumodèle HPDM avec l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Kincaid, dans une configuration très proche <strong>de</strong> celle utiliséeici (surhauteur très proche, mêmes formules pour les écarts types <strong>de</strong>s sources <strong>en</strong> hauteur). Desaméliorations ont été faites par <strong>la</strong> suite dans le modèle HPDM, notamm<strong>en</strong>t pour pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>95


96 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeMo<strong>de</strong>l Mean std FB NMSE Corr FAC2Observation 54.34 40.25 0.00 0.00 1.00 1.00ADMS4 48.5 31.5 0.11 0.60 0.45 0.68AERMOD 21.8 21.8 0.86 2.07 0.40 0.29ISCST3 30.0 60.0 0.57 2.80 0.26 0.28HPDM 44.84 38.55 0.19 0.75 0.44 0.56SAFE AIR 59.73 52.54 -0.09 1.10 0.20 0.50OML 47.45 45.48 0.13 1.24 0.15 0.55NAME 38.7 47.2 0.33 1.45 0.27 0.56Observation 53.69 40.72 0.00 0.00 1.00 1.00Briggs/Concawe 37.95 33.06 0.34 1.20 0.21 0.58Doury/Concawe 17.36 14.21 1.02 3.19 0.18 0.30Similitu<strong>de</strong>/Concawe 68.91 51.25 -0.25 1.03 0.17 0.58Similitu<strong>de</strong>/HPDM 47.92 33.93 0.11 1.05 0.05 0.59Tab. 3.8 – Statistiques pour plusieurs modèles gaussi<strong>en</strong>s : comparaison <strong>de</strong>s valeurs simulées et observées<strong>de</strong> maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations normalisés par le taux d’émission C/Q, <strong>en</strong> ng m −3 /(g s −1 ). Données <strong>de</strong><strong>qualité</strong> 3.compte plus précisém<strong>en</strong>t les interactions du panache avec <strong>la</strong> couche limite.Le tableau 3.8 montre une gran<strong>de</strong> variabilité dans les résultats <strong>en</strong> fonction du modèle utilisé :les conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes simulées sont comprises <strong>en</strong>tre 20 ng m −3 /(g s −1 ) et 70 ng m −3 /(g s −1 ),ce qui correspond donc à un facteur 3 ou plus <strong>en</strong>tre les modèles. En utilisant le modèle gaussi<strong>en</strong><strong>de</strong> Polyphemus et l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s paramétrisations <strong>de</strong> surhauteur et d’écarts types à notredisposition, il est possible <strong>de</strong> reproduire ces écarts. Une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité dans lesrésultats provi<strong>en</strong>t donc <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> sur ces paramétrisations. Seules les corré<strong>la</strong>tions sont trèsfaibles quelle que soit <strong>la</strong> paramétrisation utilisée, ce qui t<strong>en</strong>d à prouver que ce<strong>la</strong> provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>modélisation</strong>, partagée par toutes les configurations, <strong>de</strong>s interactions avec <strong>la</strong> couche d’inversion(pénétration partielle/totale, <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur d’inversion, « lofting »).La figure 3.10 montre les diagrammes <strong>de</strong> dispersion correspondant aux cas <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> 3,pour les différ<strong>en</strong>tes paramétrisations. On constate <strong>de</strong> nouveau <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations simulées trèsproches <strong>de</strong> zéro pour certaines observations assez élevées. Les meilleures résultats sont donnéspar <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Briggs avec <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Concawe, et par <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>ave <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Briggs-HPDM.3.4 Evaluation du dépôt : mesures <strong>de</strong> dépôt <strong>en</strong> bord <strong>de</strong> routeDans cette partie, le modèle gaussi<strong>en</strong> à bouffées <strong>de</strong> Polyphemus est utilisé pour évaluerle dépôt <strong>de</strong> cadmium <strong>en</strong> bord <strong>de</strong> route. Il s’agit notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> comparer les résultats à <strong>de</strong>sobservations, prises lors d’une campagne <strong>de</strong> mesure prés<strong>en</strong>tée dans Promeyrat-Qotbi [2001],réalisée <strong>en</strong> France dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Metz. On se focalise sur les valeurs moy<strong>en</strong>nes sur unmois (février 1997), pour un tronçon routier particulier correspondant à un terrain p<strong>la</strong>t. Lessimu<strong>la</strong>tions réalisées ici ont été faites dans le cadre d’un exercice d’inter-comparaison avec lesmodèles Mercure et ADMS, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le CETE <strong>de</strong> Lyon [Taghavi et al., 2009]. Lesdonnées d’<strong>en</strong>trées utilisées pour les simu<strong>la</strong>tions sont id<strong>en</strong>tiques à celles d’ADMS, notamm<strong>en</strong>tconcernant les vitesses <strong>de</strong> dépôt qui n’ont pas été recalculées, afin <strong>de</strong> comparer au mieux lesmodèles. Les résultats d’ADMS prés<strong>en</strong>tés ici provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tions réalisées par le CETE<strong>de</strong> Lyon.96


Section 3.4 – Evaluation du dépôt : mesures <strong>de</strong> dépôt <strong>en</strong> bord <strong>de</strong> route 97300300250250Simu<strong>la</strong>tion200150100Simu<strong>la</strong>tion200150100505000 50 100 150 200 250 300Experim<strong>en</strong>ts(a) Briggs/Concawe00 50 100 150 200 250 300Experim<strong>en</strong>ts(b) Doury/Concawe300300250250Simu<strong>la</strong>tion200150100Simu<strong>la</strong>tion200150100505000 50 100 150 200 250 300Experim<strong>en</strong>ts(c) Simi<strong>la</strong>rity theory/Concawe00 50 100 150 200 250 300Experim<strong>en</strong>ts(d) Simi<strong>la</strong>rity theory/HPDMFig. 3.10 – Diagrammes <strong>de</strong> dispersion : maxima <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations simulés et observés normalisés parle taux d’émission ( ng m −3 /(g s −1 )). Expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Kincaid, 165 jours, données <strong>de</strong> <strong>qualité</strong> 3.97


98 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale3.4.1 ConfigurationPositionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s émissions et <strong>de</strong>s capteursL’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> route et les positions <strong>de</strong>s capteurs ont été repris d’après <strong>la</strong> configurationd’ADMS. La route est discrétisée <strong>en</strong> sources ponctuelles <strong>de</strong> 20 mètres <strong>de</strong> diamètre, ce quicorrespond à <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> route. Il faut donc au minimum 50 sources ponctuelles pour letronçon d’1 km. En pratique, le nombre <strong>de</strong> sources ponctuelles est pris à 200. Des simu<strong>la</strong>tionsrepr<strong>en</strong>ant <strong>la</strong> même configuration et utilisant <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s sources linéiques décrite dansle chapitre 2, ont égalem<strong>en</strong>t été réalisées [Briant, 2009]. La hauteur d’émission est prise à 1 m.Ce<strong>la</strong> correspond à une hauteur <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> 2 m due à <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce induite par le trafic, <strong>en</strong>pr<strong>en</strong>ant <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s sources au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> cette couche mé<strong>la</strong>ngée.Il y a 5 capteurs, p<strong>la</strong>cés à 5, 20, 40, 80, 160 et 320 mètres du bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> route. Les positions<strong>de</strong> <strong>la</strong> route et <strong>de</strong>s quatre premiers capteurs sont montrées figure 3.11. Ces capteurs étant fixes,une sélection a été effectuée sur les situations météorologiques du mois simulé, afin <strong>de</strong> ne ret<strong>en</strong>irque les jours où <strong>la</strong> direction du v<strong>en</strong>t permettait le transport <strong>de</strong> polluants vers les capteurs. Surle mois <strong>de</strong> février 1997, 19 jours ont ainsi été ret<strong>en</strong>us pour les simu<strong>la</strong>tions.Données d’émissionLa simu<strong>la</strong>tion a été effectuée avec du cadmium. Les diamètres <strong>de</strong>s particules sont <strong>de</strong> 10 µm,2.5 µm et 1 µm. La proportion <strong>de</strong> particules <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>ts diamètres est <strong>de</strong> 17%, 20% et 63%respectivem<strong>en</strong>t.Le taux d’émission est <strong>de</strong> 1.16 g km −1 s −1 : comme <strong>la</strong> longueur du tronçon est <strong>de</strong> 1 km, cetaux est divisé par le nombre <strong>de</strong> sources ponctuelles pour obt<strong>en</strong>ir le taux d’émission <strong>de</strong> chacune<strong>de</strong>s sources composant <strong>la</strong> route discrétisée.Autres donnéesLes données météorologiques sont reprises <strong>de</strong>s fichiers d’<strong>en</strong>trée ADMS. La stabilité, nécessairepour calculer les écarts types gaussi<strong>en</strong>s avec <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Briggs, est considérée comme neutre(c<strong>la</strong>sse D <strong>de</strong> Pasquill). Les écarts types σ y et σ z sont calculés avec les formules <strong>de</strong> Briggs pourles zones rurales.Afin <strong>de</strong> reproduire les simu<strong>la</strong>tions ADMS, et <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r ainsi les autres aspects du modèle,les vitesses <strong>de</strong> dépôt totales ont été directem<strong>en</strong>t reprises du fichier <strong>de</strong> sortie ADMS. Elles ontété calculées pour une d<strong>en</strong>sité ρ = 8647 kg m −3 . Les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> lessivage ont été, eux,calculés avec <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Slinn (équation 2.110) pour les aérosols (ADMS utilisant <strong>la</strong>paramétrisation <strong>de</strong> Belot, moins appropriée pour les particules).Les simu<strong>la</strong>tions sont effectuées avec les formules d’Overcamp (équation 2.105) et <strong>de</strong> Chamber<strong>la</strong>in(équation 2.103) pour le dépôt sec.3.4.2 Résultats moy<strong>en</strong>s sur février 1997Conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nesLa moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> cadmium sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s jours simulés est représ<strong>en</strong>téefigure 3.11. Les quatre premiers capteurs sont visibles sur <strong>la</strong> figure, et sont visiblem<strong>en</strong>t atteintspar les émissions <strong>de</strong> <strong>la</strong> route. Les <strong>de</strong>ux capteurs les plus éloignés ne sont pas visibles, et sontapparemm<strong>en</strong>t situés dans une zone où les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond prédomin<strong>en</strong>t, les émissions <strong>de</strong><strong>la</strong> route étant négligeables.98


Section 3.4 – Evaluation du dépôt : mesures <strong>de</strong> dépôt <strong>en</strong> bord <strong>de</strong> route 99600550500450x1e-44000 50 100 150 2002.001.751.501.251.000.750.500.250.00Fig. 3.11 – Conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes au sol <strong>de</strong> cadmium (µg m −3 ) sur 19 jours <strong>de</strong> février 1997.La ligne noire est le c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>la</strong> route, les points noirs sont les capteurs.Comparaison <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> dépôt Polyphemus et ADMS aux observationsLe flux <strong>de</strong> dépôt est calculé via <strong>la</strong> formule 2.94, auquel est rajouté le flux <strong>de</strong> dépôt humi<strong>de</strong>calculé par l’équation 2.113. Les valeurs sont moy<strong>en</strong>nées sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s jours simulés, etcomparées aux observations tirées <strong>de</strong> Promeyrat-Qotbi [2001].Flux <strong>de</strong> <strong>de</strong>pot1e 51.21.00.80.60.4ObservationsADMSPolyphemus (Overcamp)Polyphemus (Chamber<strong>la</strong>in)0.20.00 50 100 150 200 250 300 350Distance (m)Fig. 3.12 – Flux <strong>de</strong> dépôt moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> cadmium (µg m −2 s −1 ) sur 19 jours <strong>de</strong> février 1997, simulépar Polyphemus et ADMS, et observé.La figure 3.12 montre <strong>la</strong> comparaison <strong>en</strong>tre les flux <strong>de</strong> dépôt simulés par Polyphemus etADMS, et observés. Les simu<strong>la</strong>tions sont toutes les <strong>de</strong>ux très proches <strong>de</strong>s observations, avec unemeilleure estimation donnée par Polyphemus au capteur le plus proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> route, par rapportà ADMS. La <strong>modélisation</strong> du dépôt sec par <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Chamber<strong>la</strong>in donne <strong>de</strong>s valeurs unpeu plus élevées que <strong>la</strong> formule d’Overcamp. En effet, dans le cas <strong>de</strong> Chamber<strong>la</strong>in, on supposeque tout le panache s’appauvrit sur <strong>la</strong> verticale et se dépose instantaném<strong>en</strong>t, alors qu’Overcamputilise <strong>de</strong>s réflexions partielles, pour simuler un dépôt proche du sol. En général, cette <strong>de</strong>rnièreparamétrisation donne <strong>de</strong> meilleurs résultats à faible distance. A titre <strong>de</strong> comparaison, ADMSmodélise un appauvrissem<strong>en</strong>t dans tout le panache, avec un facteur <strong>de</strong> forme <strong>de</strong> façon à avoirun dépôt plus grand au sol qu’<strong>en</strong> hauteur. Les corré<strong>la</strong>tions correspondantes (<strong>en</strong>tre simu<strong>la</strong>tions99


100 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeet observations) sont <strong>de</strong> 96% pour Polyphemus avec Overcamp, 93% avec Chamber<strong>la</strong>in, contre88% pour ADMS.Les <strong>de</strong>ux modèles sous-estim<strong>en</strong>t les valeurs aux capteurs éloignés <strong>de</strong> <strong>la</strong> route, étant donnéque les simu<strong>la</strong>tions n’ont pas pris <strong>en</strong> compte les valeurs <strong>de</strong> fond, mais uniquem<strong>en</strong>t les émissions<strong>de</strong> <strong>la</strong> route. Le flux <strong>de</strong> dépôt mesuré par le capteur le plus éloigné <strong>de</strong> <strong>la</strong> route est égal à9.25 10 −7 µg m −2 s −1 . Si l’on considère que l’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> route est négligeable (figure 3.11)à cette distance, on peut pr<strong>en</strong>dre comme valeur <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce pour le fond une estimation<strong>de</strong> 9.10 −7 µg m −2 s −1 . En ajoutant cette valeur aux flux <strong>de</strong> dépôt simulés par Polyphemus etADMS, on obti<strong>en</strong>t <strong>de</strong> très bons résultats (figure 3.13). Dans ce cas, les résultats modélisés avecle dépôt d’Overcamp sont plus proches <strong>de</strong>s observations que les résultats donnés par Chamber<strong>la</strong>in.Cep<strong>en</strong>dant, les valeurs <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond ont été prises à titre d’illustration et sonttout à fait incertaines. Elles sont probablem<strong>en</strong>t un peu trop élevées si l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> route àcette distance a été sous-estimée.Flux <strong>de</strong> <strong>de</strong>pot1e 51.21.00.80.60.4ObservationsADMSPolyphemus (Overcamp)Polyphemus (Chamber<strong>la</strong>in)0.20.00 50 100 150 200 250 300 350Distance (m)Fig. 3.13 – Flux <strong>de</strong> dépôt moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> cadmium (µg m −2 s −1 ) sur 19 jours <strong>de</strong> février 1997, simulépar Polyphemus (Overcamp et Chamber<strong>la</strong>in), ADMS, et observé. Les valeurs simulées sontcorrigées avec une valeur <strong>de</strong> fond <strong>de</strong> 9.10 −7 µg m −2 s −1 .La figure 3.14 montre les mêmes résultats que <strong>la</strong> figure 3.13, mais <strong>en</strong> utilisant égalem<strong>en</strong>t<strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s sources linéiques. Celle-ci donne bi<strong>en</strong> un résultat id<strong>en</strong>tique à <strong>la</strong> sourcediscrétisée : cette <strong>modélisation</strong> permet ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t d’abaisser le temps <strong>de</strong> calcul, qui correspondà une seule source et non plus 200 sources. Sur certains jours, cep<strong>en</strong>dant, les résultats <strong>de</strong>ces <strong>de</strong>ux <strong>modélisation</strong>s diffèr<strong>en</strong>t légèrem<strong>en</strong>t [Briant, 2009].3.4.3 Analyse <strong>de</strong>s résultats sur certains joursNous étudions maint<strong>en</strong>ant les simu<strong>la</strong>tions ADMS et Polyphemus pour <strong>de</strong>ux jours particuliers: le 3 et le 18 février. Le 3 février correspond à une situation <strong>de</strong> faible dispersion sans pluie,le 18 février à une dispersion normale avec pluie. Ces comparaisons ont été effectuées avec <strong>la</strong>formu<strong>la</strong>tion d’Overcamp pour le dépôt.Résultats pour le 3 févrierLa figure 3.15 donne les résultats pour <strong>la</strong> journée du 3 février. Les résultats <strong>de</strong> Polyphemuset d’ADMS sont très proches, montrant tous les <strong>de</strong>ux une valeur plus faible au premier capteur(le plus proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> route), qu’au <strong>de</strong>uxième. Ce<strong>la</strong> est dû au fait que <strong>la</strong> source est située à<strong>en</strong>viron 1 mètre du sol, et, dans ce cas particulier <strong>de</strong> faible dispersion, le panache n’a pas <strong>en</strong>core100


Section 3.4 – Evaluation du dépôt : mesures <strong>de</strong> dépôt <strong>en</strong> bord <strong>de</strong> route 101Fig. 3.14 – Flux <strong>de</strong> dépôt moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> cadmium (µg m −2 s −1 ) sur 19 jours <strong>de</strong> février 1997, simulépar Polyphemus (source discrétisée et source linéique), ADMS, et observé. Dépôt simulépar <strong>la</strong> formule d’Overcamp. Les valeurs simulées sont corrigées avec une valeur <strong>de</strong> fond <strong>de</strong>9.10 −7 µg m −2 s −1 . Crédit : Régis Briant.complètem<strong>en</strong>t touché le sol au niveau du premier capteur. Le fait que les résultats <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxmodèles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t cette caractéristique confirme a posteriori le choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur d’émissionexpliqué <strong>en</strong> partie 3.4.1 : <strong>la</strong> hauteur effective calculée par ADMS doit être très proche <strong>de</strong> 1 m. Atitre <strong>de</strong> comparaison, <strong>la</strong> figure 3.16 montre les résultats dans <strong>la</strong> même configuration, mais avecune hauteur <strong>de</strong> source égale à 0.5 m. Dans ce cas, <strong>la</strong> valeur simulée au premier capteur est bi<strong>en</strong>supérieure à <strong>la</strong> valeur du <strong>de</strong>uxième capteur, car le panache a déjà touché le sol.Flux <strong>de</strong> <strong>de</strong>pot1e 64.54.03.53.02.52.01.51.00.5ADMSPolyphemus0.00 50 100 150 200 250 300 350Distance (m)Fig. 3.15 – Flux <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> cadmium (µg m −2 s −1 ). Moy<strong>en</strong>ne sur <strong>la</strong> journée, pour le 3 février1997, simulé par Polyphemus et ADMS. La hauteur d’émission dans Polyphemus est prise à1 m.Ce résultat est important, car c’est au premier capteur que les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>uxmodèles, et avec les observations, sont notables. Ainsi, l’incertitu<strong>de</strong> principale dans cette étu<strong>de</strong>provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> source, et non pas <strong>de</strong>s paramétrisations.101


102 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localex1e-676ADMSPolyphemusFlux <strong>de</strong> <strong>de</strong>pot5432100 50 100 150 200 250 300 350Distance (m)Fig. 3.16 – Flux <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> cadmium (µg m −2 s −1 ). Moy<strong>en</strong>ne sur <strong>la</strong> journée, pour le 3 février1997, simulé par Polyphemus et ADMS. La hauteur d’émission dans Polyphemus est prise à0.5 m.Flux <strong>de</strong> <strong>de</strong>pot1e 665432ADMSPolyphemus100 50 100 150 200 250 300 350Distance (m)Fig. 3.17 – Flux <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> cadmium (µg m −2 s −1 ). Moy<strong>en</strong>ne sur <strong>la</strong> journée, pour le 18 février1997, simulé par Polyphemus et ADMS.102


Section 3.5 – Bi<strong>la</strong>n : évaluation <strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s et variabilité 103Résultats pour le 18 févrierLa figure 3.17 montre les flux <strong>de</strong> dépôt simulés pour <strong>la</strong> journée du 18 février. Il s’agit d’uncas <strong>de</strong> dispersion moy<strong>en</strong>ne (v<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 7.3 m s −1 ) avec pluie (int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> pluie p 0 = 7.4 mm hr −1 ).Les résultats sont, là <strong>en</strong>core, très simi<strong>la</strong>ires pour les <strong>de</strong>ux modèles.Flux <strong>de</strong> <strong>de</strong>pot1e 665432ADMSPolyphemus100 50 100 150 200 250 300 350Distance (m)Fig. 3.18 – Flux <strong>de</strong> dépôt sec <strong>de</strong> cadmium (µg m −2 s −1 ). Moy<strong>en</strong>ne sur <strong>la</strong> journée, pour le 18février 1997, simulé par Polyphemus et ADMS.Étant donné qu’il s’agit d’un jour avec pluie, on peut comparer <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong>s flux<strong>de</strong> dépôt sec et humi<strong>de</strong>. La figure 3.18 donne les dépôts secs. Comme dans les cas sans pluie,Polyphemus donne une valeur <strong>de</strong> dépôt sec un peu plus élevée pour les capteurs les plus proches,probablem<strong>en</strong>t due <strong>en</strong> partie à l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule d’Overcamp.La figure 3.19 donne les flux <strong>de</strong> dépôt humi<strong>de</strong>s. Le flux <strong>de</strong> dépôt humi<strong>de</strong> calculé par Polyphemusest plus faible que celui d’ADMS aux premiers capteurs, et quasim<strong>en</strong>t constantégal à 1 10 −7 µg m −2 s −1 . En comparaison, le flux <strong>de</strong> dépôt humi<strong>de</strong> moy<strong>en</strong> d’ADMS est égalà 2.7 10 −7 µg m −2 s −1 . Dans les <strong>de</strong>ux cas, le flux <strong>de</strong> dépôt humi<strong>de</strong> est inférieur d’<strong>en</strong>viron unfacteur 10 au flux <strong>de</strong> dépôt sec (<strong>de</strong> moy<strong>en</strong>ne 2 10 −6 µg m −2 s −1 ). Les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> lessivagecalculés par ADMS pour ce jour sont égaux à 0.36 10 −3 s −1 pour tous les diamètres, alors queles coeffici<strong>en</strong>ts calculés par <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Slinn sont égaux à 2.6 10 −3 s −1 , 0.74 10 −3 s −1et 0.26 10 −3 s −1 respectivem<strong>en</strong>t pour les particules <strong>de</strong> diamètres 10 µm, 2.5 µm et 1 µm.Les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux simu<strong>la</strong>tions peuv<strong>en</strong>t donc s’expliquer par une façon différ<strong>en</strong>te<strong>de</strong> calculer les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> lessivage, et égalem<strong>en</strong>t peut-être dans le calcul du flux <strong>de</strong> dépôttotal. Dans tous les cas, l’influ<strong>en</strong>ce du dépôt humi<strong>de</strong> sur le flux <strong>de</strong> dépôt total est faible, etnégligeable si l’on considère les résultats moy<strong>en</strong>s sur le mois.L’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> du dépôt dans les modèles gaussi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> Polyphemus estsatisfaisante. Cep<strong>en</strong>dant, étant donné le faible nombre d’observations utilisées, et le fait queles valeurs comparées soi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>nes sur le mois, une étu<strong>de</strong> détaillée <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité auxparamétrisations, comme pour les écart types et <strong>la</strong> surhauteur, n’a pas été m<strong>en</strong>ée ici. L’influ<strong>en</strong>ce<strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> dépôt, ainsi que <strong>de</strong>s paramétrisations, est faible dans le cas étudié, au regard <strong>de</strong>l’incertitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> source.3.5 Bi<strong>la</strong>n : évaluation <strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s et variabilitéDans ce chapitre, les modèles gaussi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> Polyphemus ont été évalués sur différ<strong>en</strong>tesexpéri<strong>en</strong>ces, et notamm<strong>en</strong>t les cas <strong>de</strong> Prairie Grass et <strong>de</strong> Kincaid. La variabilité dans les résultats103


104 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle localeFlux <strong>de</strong> <strong>de</strong>pot1e 787654321ADMSPolyphemus00 50 100 150 200 250 300 350Distance (m)Fig. 3.19 – Flux <strong>de</strong> dépôt humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> cadmium (µg m −2 s −1 ). Moy<strong>en</strong>ne sur <strong>la</strong> journée, pour le18 février 1997, simulé par Polyphemus et ADMS.<strong>de</strong>s modèles, due à l’incertitu<strong>de</strong> sur les différ<strong>en</strong>tes paramétrisations empiriques, a été mise <strong>en</strong>évid<strong>en</strong>ce.3.5.1 Performance <strong>de</strong>s modèlesDans l’<strong>en</strong>semble, <strong>la</strong> comparaison modèle-mesures donne <strong>de</strong>s résultats satisfaisants, <strong>en</strong> comparaisonavec les performances d’autres modèles gaussi<strong>en</strong>s connus et <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t utilisés telsqu’ADMS et AERMOD. La meilleure paramétrisation <strong>de</strong>s écarts types est <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>,<strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avec le fait qu’elle repose sur une <strong>de</strong>scription plus précise <strong>de</strong> l’atmosphèreque les <strong>de</strong>ux autres schémas. Les formules <strong>de</strong> Briggs donn<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> très bons résultats,non seulem<strong>en</strong>t pour Prairie Grass (expéri<strong>en</strong>ce qui a servi dans l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s formules d’interpo<strong>la</strong>tion<strong>de</strong> Briggs) mais égalem<strong>en</strong>t pour Kincaid. Seule <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Doury donne <strong>de</strong>sperformances moins bonnes sur les <strong>de</strong>ux cas prés<strong>en</strong>tés ici, avec une t<strong>en</strong>dance à <strong>la</strong> sous-estimation<strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations, probablem<strong>en</strong>t due à <strong>la</strong> sur-estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion du panache, notamm<strong>en</strong>thorizontale. Pour les cas étudiés ici, il n’y a pas <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ce f<strong>la</strong>grante <strong>en</strong>tre les modèles« anci<strong>en</strong>ne génération », basés sur une représ<strong>en</strong>tation discrète <strong>de</strong> l’atmosphère dans <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong>s écarts types (Briggs et Doury pour Polyphemus, Pasquill-Guifford pour ISCST3),et les modèles « nouvelle génération », basés sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> (dont AERMODet ADMS). Cette <strong>de</strong>rnière approche a <strong>de</strong>s performances légèrem<strong>en</strong>t meilleures. La comparaison<strong>de</strong>vrait naturellem<strong>en</strong>t être ét<strong>en</strong>due à davantage <strong>de</strong> cas, pour représ<strong>en</strong>ter davantage <strong>de</strong> situationsmétéorologiques et <strong>de</strong> types <strong>de</strong> terrain.Les résultats <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Kincaid montr<strong>en</strong>t l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>surhauteur. En particulier, <strong>la</strong> meilleure performance n’est pas obt<strong>en</strong>ue avec les mêmes formulesd’écarts types suivant <strong>la</strong> paramétrisation utilisée pour calculer <strong>la</strong> surhauteur (théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong>similitu<strong>de</strong> avec <strong>la</strong> surhauteur <strong>de</strong> Briggs-HPDM, et écarts types <strong>de</strong> Briggs pour les surhauteurs<strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>nd et Concawe). Ce<strong>la</strong> peut prov<strong>en</strong>ir, <strong>en</strong> partie, <strong>de</strong> comp<strong>en</strong>sations d’erreurs <strong>en</strong>tre lesformules utilisées pour <strong>la</strong> surhauteur et pour les écart types. Toutes les combinaisons <strong>en</strong>treles formules d’écarts types et <strong>de</strong> surhauteur ont <strong>de</strong>s performances acceptables, comparablesaux autres modèles, excepté celles utilisant les formules <strong>de</strong> Doury. Par ailleurs, ces résultatsmontr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s interactions avec <strong>la</strong> couche d’inversion.Une meilleure <strong>modélisation</strong> du panache dans <strong>de</strong>s conditions convectives, t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong> <strong>la</strong>104


Section 3.5 – Bi<strong>la</strong>n : évaluation <strong>de</strong>s modèles gaussi<strong>en</strong>s et variabilité 105forme non gaussi<strong>en</strong>ne sur <strong>la</strong> verticale due aux mouvem<strong>en</strong>ts asc<strong>en</strong>dants et <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants <strong>de</strong> l’air,pourrait égalem<strong>en</strong>t améliorer les résultats sur ce g<strong>en</strong>re d’expéri<strong>en</strong>ces. L’utilisation d’un prétraitem<strong>en</strong>tmétéorologique recalcu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> hauteur d’inversion, à l’instar <strong>de</strong> nombreux autresmodèles, pourrait égalem<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagée.3.5.2 Variabilité <strong>de</strong>s paramétrisations et <strong>de</strong>s résultatsLa partie 3.2.1 montre une gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s estimations <strong>de</strong>s écarts types <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong>s paramétrisations choisies et <strong>de</strong>s conditions météorologiques, jusqu’à un facteur 30 <strong>en</strong>tre lesvaleurs obt<strong>en</strong>ues. La variabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur, estimée pour le cas <strong>de</strong> Kincaid <strong>en</strong> partie 3.3.2,n’est pas aussi gran<strong>de</strong>, bi<strong>en</strong> qu’il y ait <strong>de</strong>s écarts importants pour <strong>de</strong> faibles vitesses <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t.L’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur introduit une variabilité supplém<strong>en</strong>taire dans les résultats, <strong>en</strong>particulier dans les cas <strong>de</strong> source <strong>en</strong> hauteur où le panache peut pénétrer totalem<strong>en</strong>t ou partiellem<strong>en</strong>tdans <strong>la</strong> couche d’inversion.Au final, l’utilisation <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s paramétrisations disponibles pour les écarts types et<strong>la</strong> surhauteur, toutes choses étant par ailleurs égales dans <strong>la</strong> configuration du modèle, permet<strong>de</strong> retrouver une gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s résultats <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> modèle. En particulier, <strong>la</strong> variabilitéobt<strong>en</strong>ue avec les simu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> Polyphemus sur l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Kincaid est comparableà celle constatée avec l’utilisation d’un nombre important <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté. Ce<strong>la</strong>souligne l’importance <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> sur les formules empiriques utilisées pour <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong><strong>de</strong>s écarts types et <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur. De plus, ce<strong>la</strong> suggère dans l’av<strong>en</strong>ir l’utilisation d’une<strong>modélisation</strong> d’<strong>en</strong>semble effectuée grâce aux différ<strong>en</strong>tes paramétrisations disponibles dans lesystème <strong>de</strong> <strong>modélisation</strong>.105


106 Chapitre 3 – Evaluation <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale106


Deuxième partieModélisation sous-maille <strong>de</strong>sémissions ponctuelles : modèle <strong>de</strong>panache sous-maille107


Chapitre 4Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passifDans les modèles euléri<strong>en</strong>s c<strong>la</strong>ssiques, l’un <strong>de</strong>s principaux processus sousmaillemal résolus par le modèle sont les émissions, et <strong>en</strong> particulier lessources ponctuelles. En effet, le panache émis par une source ponctuelle n’atteintpas <strong>la</strong> dim<strong>en</strong>sion horizontale d’une maille avant un certain temps, tandisque le modèle euléri<strong>en</strong> considère que tout émission est immédiatem<strong>en</strong>tdiluée dans <strong>la</strong> maille. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> panache sous-maille consiste à couplerun modèle gaussi<strong>en</strong> à un modèle euléri<strong>en</strong>, afin <strong>de</strong> traiter <strong>en</strong> sous-maille lesémissions ponctuelles. Au-<strong>de</strong>là d’un certain temps, lorsque le panache estsuffisamm<strong>en</strong>t dispersé pour que l’erreur commise par le modèle euléri<strong>en</strong> nesoit pas trop importante, le traitem<strong>en</strong>t du panache est transféré au modèleeuléri<strong>en</strong>. Cette métho<strong>de</strong> doit permettre <strong>de</strong> mieux représ<strong>en</strong>ter les émissionsponctuelles, sans augm<strong>en</strong>ter le temps <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> façon significative.Ce chapitre décrit le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille coup<strong>la</strong>nt le modèleà bouffées prés<strong>en</strong>té dans les chapitres précéd<strong>en</strong>ts, et le modèle euléri<strong>en</strong>Po<strong>la</strong>ir3D, au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme Polyphemus. Le modèle <strong>de</strong> panachesous-maille est appliqué à <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> rejet passif à l’échelle contin<strong>en</strong>tale,l’expéri<strong>en</strong>ce ETEX-I et l’accid<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Tchernobyl. Le but <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est,d’une part, d’évaluer les performances du modèle <strong>de</strong> panache sous-maillepar rapport à un modèle euléri<strong>en</strong> c<strong>la</strong>ssique, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> réaliser uneétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité à différ<strong>en</strong>ts paramètres. En particulier, l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s paramétrisationspour les écarts types gaussi<strong>en</strong>s est estimée. Il s’agit <strong>en</strong>fin <strong>de</strong>donner un aperçu <strong>de</strong>s échelles spatiales et temporelles <strong>en</strong> jeu dans l’utilisationd’un modèle <strong>de</strong> panache sous-maille, et <strong>de</strong>s processus physiques impliqués.Outre une réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion horizontale, l’utilisation d’un modèle<strong>de</strong> panache sous-maille pour une source proche du sol, émettant un traceurpassif, dans <strong>de</strong>s conditions météorologiques normales (stabilité neutre),a pour principale conséqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mieux représ<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> diffusion verticaleaux al<strong>en</strong>tours <strong>de</strong>s sources ponctuelles. Le biais est ainsi amélioré <strong>de</strong> façonsignificative aux stations proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> source, et jusqu’à quelques c<strong>en</strong>taines<strong>de</strong> kilomètres. La s<strong>en</strong>sibilité aux paramétrisations locales est importante,ce qui montre que <strong>la</strong> première phase <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t du panachea <strong>de</strong>s répercussions sur <strong>de</strong> longues distances. Pour le cas d’ETEX-I, <strong>la</strong> paramétrisation<strong>de</strong> Doury et <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’injection <strong>de</strong>s bouffées sur une colonneeuléri<strong>en</strong>ne donn<strong>en</strong>t les meilleurs résultats. Enfin, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité sur<strong>la</strong> résolution du mail<strong>la</strong>ge, sans changer les données d’<strong>en</strong>trées, est égalem<strong>en</strong>tréalisée. On montre ainsi que l’utilisation du panache sous-maille est plusintéressante pour un mail<strong>la</strong>ge re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t fin, car elle comp<strong>en</strong>se <strong>la</strong> surestimation<strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations induite par le faible volume d’émission dans lemodèle euléri<strong>en</strong>.109


110 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passifSommaire4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1114.1.1 Context . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1114.1.2 Issues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1114.1.3 Methodology . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1124.1.4 Outline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1124.2 Mo<strong>de</strong>l <strong>de</strong>scription . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1124.2.1 The Gaussian puff mo<strong>de</strong>l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1134.2.2 Mo<strong>de</strong>l coupling . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1154.3 The ETEX case: impact of plume-in-grid at contin<strong>en</strong>tal scale . . . . 1174.3.1 Mo<strong>de</strong>ling set-up . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1174.3.2 Converg<strong>en</strong>ce with the time step betwe<strong>en</strong> two puffs . . . . . . . . . . . . 1184.3.3 Comparison of results with/without the plume-in-grid approach . . . . . 1184.4 S<strong>en</strong>sitivity to the local-scale dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . 1224.4.1 Local-scale dispersion parameters . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1234.4.2 Comparison betwe<strong>en</strong> the Gaussian and Eulerian diffusion . . . . . . . . 1234.4.3 Vertical profiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1254.5 Relevant timescales: a study on the injection time . . . . . . . . . . 1254.5.1 Impact on the conc<strong>en</strong>trations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1254.5.2 Impact on the arrival times . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1274.6 Influ<strong>en</strong>ce of the grid resolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1274.6.1 Impact of the initial volume of the emission . . . . . . . . . . . . . . . . 1284.6.2 Use of plume-in-grid with several grid resolutions . . . . . . . . . . . . . 1304.7 Application to the Chernobyl disaster . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1304.7.1 Mo<strong>de</strong>ling set-up . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1304.7.2 Results . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1334.8 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1344.9 App<strong>en</strong>dix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1364.9.1 Coordinates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1364.9.2 Formu<strong>la</strong>e to compute the puff integral over a volume . . . . . . . . . . . 136Ce chapitre est constitué <strong>de</strong> Korsakissok et Mallet [2010b].110


Section 4.1 – Introduction 1114.1 Introduction4.1.1 ContextC<strong>la</strong>ssical air quality mo<strong>de</strong>ls at regional scale, based on Eulerian approaches, overlook subgridscaleph<strong>en</strong>om<strong>en</strong>a. In particu<strong>la</strong>r, emissions from major point sources are badly repres<strong>en</strong>ted byEulerian mo<strong>de</strong>ls since they are usually assumed to mix immediately within a grid cell, whereas atypical point-source plume (e.g., from a power p<strong>la</strong>nt) does not expand to the size of the grid cellfor a substantial time period. This leads to an unrealistic near-source mo<strong>de</strong>ling, especially sincethe K-theory approach oft<strong>en</strong> used in Eulerian mo<strong>de</strong>ls does not properly repres<strong>en</strong>t the diffusionin the vicinity of the source [Maryon et Buck<strong>la</strong>nd, 1995]. Numerical problems can also be raised,such as oscil<strong>la</strong>tions caused by strong gradi<strong>en</strong>ts due to point sources [Brandt et al., 1996], if anon-monotonic advection scheme is used. On the other hand, Gaussian mo<strong>de</strong>ls provi<strong>de</strong> a betterrepres<strong>en</strong>tation of the near-source dispersion, but they rely on assumptions (e.g., no wind shear)that lead to increasing errors on the plume trajectory with distance [Stohl, 1998].The plume-in-grid method is a multiscale mo<strong>de</strong>ling technique that couples a Gaussian (plumeor puff) mo<strong>de</strong>l with an Eulerian mo<strong>de</strong>l in or<strong>de</strong>r to improve the treatm<strong>en</strong>t of point sourceemissions. This coupling method has be<strong>en</strong> <strong>de</strong>veloped and evaluated both for photochemica<strong>la</strong>pplications (e.g., Seigneur et al. [1983], Morris et al. [1991], Kumar et Russell [1996], Byun etSchere [2006], Karamchandani et al. [2002]), and for the mo<strong>de</strong>ling of accid<strong>en</strong>tal releases withthe DREAM mo<strong>de</strong>l [Brandt, 1998].4.1.2 IssuesThis paper is aimed at investigating some issues of this multiscale mo<strong>de</strong>ling approach.Physical processes The theoretical reasons why such a coupling would improve the nearsourcedispersion are well known, but we seek to have an insight on the key physical processes(e.g., horizontal or vertical diffusion) for which a subgrid-scale treatm<strong>en</strong>t is most relevant. Onemay also won<strong>de</strong>r whether the <strong>la</strong>rgest impact would show on the plume travel time, or on theconc<strong>en</strong>trations.Local-scale parameterizations Another question is the s<strong>en</strong>sitivity of both the local-scaleand the <strong>la</strong>rge-scale mo<strong>de</strong>ls to the input parameters and the dispersion schemes. While thes<strong>en</strong>sitivity to the Eulerian parameterizations has already be<strong>en</strong> investigated [Brandt et al., 1998],the impact of the local-scale parameterizations on the plume-in-grid results was not, to theauthors’ knowledge, assessed. Here, the s<strong>en</strong>sitivity to the Gaussian dispersion is highlighted,and compared to the impact of the Eulerian vertical diffusion schemes.Relevant time and spatial scales It is also crucial to estimate the relevant spatial and timescales for both mo<strong>de</strong>ls. The “local scale” is the scale at which the use of a Gaussian mo<strong>de</strong>l isrelevant. It is the near-source area where the dispersion is not well repres<strong>en</strong>ted by the Eulerianmo<strong>de</strong>l, and the Gaussian mo<strong>de</strong>l error due to trajectory uncertainties and wind shear is nottoo <strong>la</strong>rge. Wh<strong>en</strong> the improvem<strong>en</strong>ts in the dispersion are outweighed by the uncertainties inthe plume trajectory, the plume must be transferred from the Gaussian mo<strong>de</strong>l to the Eulerianmo<strong>de</strong>l. This injection is <strong>de</strong>ci<strong>de</strong>d according to some criterion on the puff age or size. For instance,in several photochemical plume-in-grid mo<strong>de</strong>ls, the transfer is done wh<strong>en</strong> the puff size is aboutthe Eulerian-grid size at the transfer time. In DREAM, the Gaussian mo<strong>de</strong>l is used on a nestedsubdomain, whose size is <strong>de</strong>termined so that the puffs would be <strong>la</strong>rger than the Eulerian-cellsize at the interface—where the puffs are transferred into the Eulerian mo<strong>de</strong>l. These conditions111


112 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passifare physically consist<strong>en</strong>t with the primary goal of plume-in-grid mo<strong>de</strong>ls, that is, to minimize theartificial horizontal dilution. However, this does not prev<strong>en</strong>t <strong>la</strong>rge errors in the plume trajectoryin the case of very coarse grids. Alternatively, some mo<strong>de</strong>ls use a criterion on the plume traveltime, usually 1 hour (e.g. in Kumar et Russell [1996]), but no s<strong>en</strong>sitivity study is avai<strong>la</strong>ble onthe subject. This issue is investigated here by means of a s<strong>en</strong>sitivity study on the so-called“injection time” for a wi<strong>de</strong> range of values. A comparison is also ma<strong>de</strong> betwe<strong>en</strong> the time andsize criteria, at several resolutions.Relevant resolution Finally, we investigate whether the use of the plume-in-grid mo<strong>de</strong>lingtechnique is more relevant at a low or high resolution. In theory, a low resolution would implymore artificial dilution in the Eulerian mo<strong>de</strong>l, h<strong>en</strong>ce more need for a subgrid-scale repres<strong>en</strong>tationof the plume. In practice, using fine resolutions do not always improve simu<strong>la</strong>tion results,especially wh<strong>en</strong> no high-resolution input data is used. Thus, it is useful to have an insighton that subject, and to issue, if possible, g<strong>en</strong>eral recomm<strong>en</strong>dations about the resolutions andcorresponding injection times.4.1.3 MethodologyThese issues are investigated using the plume-in-grid mo<strong>de</strong>l <strong>de</strong>veloped on the air quality mo<strong>de</strong>lingsystem Polyphemus [Mallet et al., 2007]. This mo<strong>de</strong>l was <strong>de</strong>veloped both for photochemistryand passive (chemically inert) tracers, at regional and contin<strong>en</strong>tal scale. The aim is to provi<strong>de</strong>an easy-to-use and modu<strong>la</strong>r mo<strong>de</strong>l that is appropriate for a wi<strong>de</strong> range of applications andmo<strong>de</strong>ling domains, with limited computational <strong>de</strong>mands. The mo<strong>de</strong>l can be used in the contextof operational applications where <strong>de</strong>tailed meteorological fields are not always avai<strong>la</strong>ble, andcomputational-time constraints do not allow high-resolution or adaptive grid simu<strong>la</strong>tions.The mo<strong>de</strong>l evaluation is carried out for passive-tracer releases with ETEX-1 (EuropeanTracer EXperim<strong>en</strong>t, first release) and Chernobyl cases. The ETEX campaign provi<strong>de</strong>s anappropriate case to carry out a <strong>de</strong>tailed study, since it is well docum<strong>en</strong>ted and the sourceparameters are well known, thus reducing the uncertainties. The plume-in-grid mo<strong>de</strong>l, with therecomm<strong>en</strong>dations inferred from the ETEX s<strong>en</strong>sitivity study, is th<strong>en</strong> evaluated on the Chernobylcase.4.1.4 OutlineSection 4.2 <strong>de</strong>scribes the mo<strong>de</strong>l, with an emphasis on the local-scale mo<strong>de</strong>l and the couplingmethods. In Sections 4.3, 4.4, 4.5 and 4.6, the aforem<strong>en</strong>tioned issues (Section 4.1.2) are investigatedon the ETEX case: Section 4.3 analyzes the results with/without plume-in-grid,Section 4.4 discusses the s<strong>en</strong>sitivity to the local-scale dispersion parameters, compared to theEulerian diffusion schemes, Section 4.5 <strong>de</strong>tails the mo<strong>de</strong>l s<strong>en</strong>sitivity to the puff injection timeand Section 4.6 gives an insight on the influ<strong>en</strong>ce of the grid resolution. Finally, Section 4.7 givesthe overall mo<strong>de</strong>l results on the Chernobyl case.4.2 Mo<strong>de</strong>l <strong>de</strong>scriptionThe plume-in-grid mo<strong>de</strong>l pres<strong>en</strong>ted here couples, on the Polyphemus p<strong>la</strong>tform, the Gaussian puffmo<strong>de</strong>l [Korsakissok et Mallet, 2009] with the Eulerian mo<strong>de</strong>l Po<strong>la</strong>ir3D [Boutahar et al., 2004]. InSection 4.2.1, we briefly pres<strong>en</strong>t the Gaussian puff mo<strong>de</strong>l, and the necessary adjustm<strong>en</strong>ts ma<strong>de</strong>to the Gaussian dispersion for the non-stationary case. Section 4.2.2 <strong>de</strong>scribes the method usedto couple the two mo<strong>de</strong>ls.112


Section 4.2 – Mo<strong>de</strong>l <strong>de</strong>scription 1134.2.1 The Gaussian puff mo<strong>de</strong>lMo<strong>de</strong>l pres<strong>en</strong>tationThe Gaussian puff mo<strong>de</strong>l repres<strong>en</strong>ts a continuous point emission as a series of Gaussian puffs.Each puff transports a giv<strong>en</strong> quantity of the emitted species; the speed and the direction of apuff are <strong>de</strong>termined by the wind at its c<strong>en</strong>ter. The puff size increases with turbul<strong>en</strong>ce, and itis <strong>de</strong>termined by the Gaussian standard <strong>de</strong>viations in all three directions: σ x (downwind), σ y(crosswind) and σ z (vertical). The conc<strong>en</strong>tration at one point (x, y, z) is th<strong>en</strong> giv<strong>en</strong> by the sumof all the puffs’ contributions:C(x, y, z) =N puff∑i=1Q s × ∆t puff(2π) 3/2 exp ( − (x − xi c) 2 )σ x σ y σ z 2σx2× exp ( − (y − yi c) 22σ 2 y) (z − z iexp(−c) 2) (4.1)where N puff is the number of puffs, ∆t puff is the time step betwe<strong>en</strong> the release of two consecutivepuffs, and (x i c, y i c, z i c) are the coordinates of the c<strong>en</strong>ter of the i-th puff. Q s is the source emissionrate (in mass unit per second). Equation 4.1 can be modified to take into account the reflectionson the ground and inversion <strong>la</strong>yer if necessary. The continuous plume is well repres<strong>en</strong>ted by theseries of puffs if there is a suffici<strong>en</strong>t over<strong>la</strong>p betwe<strong>en</strong> two successively released puffs, that is, if∆t puff is small <strong>en</strong>ough. In practice, this condition is fulfilled at time t, for two successive puffsemitted at t i and t i+1 = t i + ∆t puff respectively, if:2σ 2 zσ x (t − t i ) + σ x (t − t i+1 ) ≥ u∆t puff , (4.2)where u is the wind speed at time t and at the puffs’ locations, and the puffs’ sizes (“radii”) areassumed to be σ x (t−t i ) and σ x (t−t i+1 ) in the x direction. This criterion can be re<strong>la</strong>xed duringthe first time steps, wh<strong>en</strong> no measurem<strong>en</strong>t station has be<strong>en</strong> reached: the over<strong>la</strong>p condition hasto be fulfilled at the first station. Section 4.3.2 discusses this condition in the pres<strong>en</strong>t case.In Polyphemus, three empirical parameterizations may be used to compute puffs standard<strong>de</strong>viations: Briggs’s, Doury’s and simi<strong>la</strong>rity-theory. They are briefly <strong>de</strong>scribed below, and more<strong>de</strong>tails can be found in Korsakissok et Mallet [2009], along with a validation against the PrairieGrass and Kincaid data sets.Briggs’s formu<strong>la</strong>e The Briggs formu<strong>la</strong>e are based on the Pasquill-Turner stability c<strong>la</strong>sses[Turner, 1969], and are differ<strong>en</strong>t for rural and urban areas. The full formu<strong>la</strong>e can be found inArya [1999] for instance. The g<strong>en</strong>eral form is giv<strong>en</strong> by:σ y =α x√ 1 + β x, σ z = α x (1 + β x) γ , (4.3)with x the downwind distance from source, and α, β and γ coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>p<strong>en</strong>ding on Pasquillstability c<strong>la</strong>ss.Doury’s formu<strong>la</strong>e An alternative parameterization, <strong>de</strong>veloped for the specific applicationof radionucli<strong>de</strong>s dispersion, is <strong>de</strong>scribed in Doury [1976]. The formu<strong>la</strong>e use only two stabilitysituations, corresponding to normal and low dispersion. The standard <strong>de</strong>viations are giv<strong>en</strong> inthe g<strong>en</strong>eral form:σ y = (A h t) K h, σ z = (A z t) Kz , (4.4)where t is the puff “age” (time since the puff release), and A h , A z , K h and K z are coeffici<strong>en</strong>ts<strong>de</strong>p<strong>en</strong>ding on the stability and the puff time.113


114 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passifSimi<strong>la</strong>rity theory If <strong>en</strong>ough meteorological data is avai<strong>la</strong>ble, σ y and σ z can be estimatedusing the standard <strong>de</strong>viations of wind velocity fluctuations in horizontal direction σ v and invertical direction σ w . Following Irwin [1979] dispersion coeffici<strong>en</strong>ts are investigated in the form:σ y = σ v t F y , σ z = σ w t F z , (4.5)where t is the time since the puff release, and F y and F z are functions of a set of parameters thatcharacterize the atmospheric boundary <strong>la</strong>yer. These functions are <strong>de</strong>termined from experim<strong>en</strong>taldata. Here, the expressions of F y and F z , as well as σ v and σ w , come from Irwin [1979], Hannaet al. [1982], Hanna [1984] and Weil [1988].Dealing with non-stationarity: treatm<strong>en</strong>t for dispersion parametersThe parameterizations to compute the standard <strong>de</strong>viations assume that the meteorologicalsituation is stationary and homog<strong>en</strong>eous, which is not the case in the plume-in-grid mo<strong>de</strong>l.H<strong>en</strong>ce the need to adapt the usual Gaussian formu<strong>la</strong>tions to non-stationary situations. TheGaussian standard <strong>de</strong>viation in one direction can be writt<strong>en</strong> in the g<strong>en</strong>eral form:σ = f(t), (4.6)where t is the puff travel time, and f is a function <strong>de</strong>p<strong>en</strong>ding on the meteorological situation.Equation 4.6 gives the puff evolution assuming that f has be<strong>en</strong> constant since the puff emissiontime. Using this formu<strong>la</strong> in non-stationary cases, where f is evaluated at each time step withthe local meteorological situation, could lead to the unrealistic situation where the puff sizewould <strong>de</strong>crease. This would be the case for instance if the situation changed from unstable tostable (e.g., if night has fall<strong>en</strong>), as illustrated by Figure 4.1.Figure 4.1: Unrealistic evolution of the size of one puff without correction on σ y . The puff is repres<strong>en</strong>tedat each time step, and the circle radius is proportional to σ y . The puffs are drawn in red wh<strong>en</strong> it isdaytime and in blue during nighttime. The gre<strong>en</strong> line is the puff c<strong>en</strong>ter. The b<strong>la</strong>ck triangle is the sourcelocation.A physically consist<strong>en</strong>t way to <strong>de</strong>al with this problem is to <strong>de</strong>termine the puff growth timestep per time step. The local growth of σ is perfectly <strong>de</strong>termined by the value at the beginningof the time step (noted σ 1 ) and the knowledge of f (Equation 4.6) for the curr<strong>en</strong>t situation.114


Section 4.2 – Mo<strong>de</strong>l <strong>de</strong>scription 115Figure 4.2: Description of the plume-in-grid coupling: information is exchanged betwe<strong>en</strong> theGaussian puff mo<strong>de</strong>l and the Eulerian mo<strong>de</strong>l. At each time step, the sum of the contributionsfrom both mo<strong>de</strong>ls is saved.Since f is an increasing function of time (for constant meteorological conditions), one may<strong>de</strong>termine the virtual time t ′ 1 at which the standard <strong>de</strong>viation value is σ 1: t ′ 1 = f −1 (σ 1 ). Thestandard <strong>de</strong>viation at the <strong>en</strong>d of the time step can th<strong>en</strong> be computed as σ 2 = f(t ′ 1 + ∆t). Insome cases, however, the inverse function f −1 cannot be analytically computed; thus it is only<strong>en</strong>sured that the puff size cannot <strong>de</strong>crease during a time step (σ 2 = max(σ 1 , f(t 1 + ∆t))).4.2.2 Mo<strong>de</strong>l couplingIn the plume-in-grid coupling, several point source emissions are treated by the Gaussian puffmo<strong>de</strong>l while other sources, namely diffuse area emissions, are managed by Po<strong>la</strong>ir3D. Wh<strong>en</strong> apuff has reached a giv<strong>en</strong> age or size, it is transferred into the Eulerian mo<strong>de</strong>l. For an emissionwith a finite duration, the Gaussian puff mo<strong>de</strong>l is not used anymore after the <strong>la</strong>st puff transfer.During the time period wh<strong>en</strong> both mo<strong>de</strong>ls are used, they exchange some information at eachtime step (Figure 4.2):Meteorological data They have be<strong>en</strong> computed on the Eulerian grid and can be eitherinterpo<strong>la</strong>ted at the puff c<strong>en</strong>ter or tak<strong>en</strong> at the c<strong>en</strong>ter of the cell where the puff is located. Theyare th<strong>en</strong> used by the Gaussian mo<strong>de</strong>l, to carry out the puff advection and diffusion.Puff data At each time step, the cell where the puff c<strong>en</strong>ter resi<strong>de</strong>s is <strong>de</strong>termined. For thatpurpose, the Cartesian coordinates used in the Gaussian puff mo<strong>de</strong>l are converted into longitu<strong>de</strong>/<strong>la</strong>titu<strong>de</strong>coordinates used by Po<strong>la</strong>ir3D (Section 4.9.1). It is th<strong>en</strong> checked whether the puffshould be injected in the Eulerian mo<strong>de</strong>l. If so, the puff is erased from the Gaussian puff mo<strong>de</strong>l,and its mass is transferred into the Eulerian mo<strong>de</strong>l (Section 4.2.2).Puff injection criteria and methodThe puff is transferred to the Eulerian mo<strong>de</strong>l wh<strong>en</strong> one of the two following injection criteria ismet:115


116 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passif1. The time period t puff after the puff release (the puff age) has reached a giv<strong>en</strong> value, calledthe injection time and noted t inj : the injection is applied if t puff ≥ t inj ,2. The puff horizontal size has reached the cell size ∆y: the puff is injected ifwhere C y is a coeffici<strong>en</strong>t set to 4.C y σ y ≥ ∆y, (4.7)The puff is th<strong>en</strong> transferred, using either the column, or the integrated injection method.Column injection The puff mass is equally distributed within 2σ z of the puff c<strong>en</strong>ter, withinone column, boun<strong>de</strong>d by the ground and by the boundary <strong>la</strong>yer height. For a puff within theboundary <strong>la</strong>yer, the puff c<strong>en</strong>ter height is z c ≤ z i , and the puff vertical ext<strong>en</strong>t is giv<strong>en</strong> by:min(2 σ z , z c ) + min(2 σ z , z i − z c ) (4.8)Using the column injection implies that the puff c<strong>en</strong>ter is “shifted” to the cell c<strong>en</strong>ter. It alsoadds some vertical dilution to the ext<strong>en</strong>t giv<strong>en</strong> in Equation 4.8: the total vertical ext<strong>en</strong>t actuallyis the sum of the heights of the vertical levels where the transfer is done (Figure 4.3).NcellNumber of verticallevels covered bythe puff2 σ z2 σ y000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111Puff, mass QPufffeedback000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111Q / NcellFigure 4.3: Column injection. The mass Q of the puff is equally distributed in the N cell cellsthat it vertically covers. The puff vertical ext<strong>en</strong>t is 4 σ z , unless it touched the ground or theinversion <strong>la</strong>yer.Integrated injection The puff mass is distributed over the cells within the puff horizontalor vertical ext<strong>en</strong>t (Figure 4.4). In each cell, the puff contribution is the integral of the Gaussianconc<strong>en</strong>tration over the cell volume, corrected to <strong>en</strong>sure the mass conservation (Section 4.9.2).While the column injection limits the artificial puff horizontal dilution, transferring a puff toseveral cells, as in the integrated-injection method, leads to a higher dilution volume.Conc<strong>en</strong>trations reconstructed at the measurem<strong>en</strong>t stationsSince the two mo<strong>de</strong>ls operate at the same time, the total conc<strong>en</strong>trations are the sum of bothmo<strong>de</strong>ls contributions (see Figure 4.2). Whereas the Eulerian mo<strong>de</strong>l allows to estimate the meanconc<strong>en</strong>trations in each grid cell, the Gaussian mo<strong>de</strong>l gives an analytical formu<strong>la</strong> (Equation 4.1)to compute the conc<strong>en</strong>trations at the exact stations’ locations. Therefore, for stations located inthe local-scale domain—where the Gaussian mo<strong>de</strong>l is used—the Gaussian contribution can eitherbe analytically computed at the exact location, or averaged in the grid cells, th<strong>en</strong> interpo<strong>la</strong>ted,as with the Eulerian mo<strong>de</strong>l. Although the first way to reconstruct the conc<strong>en</strong>trations relieson a more accurate repres<strong>en</strong>tation of the Gaussian conc<strong>en</strong>trations, it is more s<strong>en</strong>sitive to the116


Section 4.3 – The ETEX case: impact of plume-in-grid at contin<strong>en</strong>tal scale 117NcellNumber of verticallevels covered bythe puff2 σ z2 σ y000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111000000001111111100000000111111110000000011111111Puff, mass QPufffeedback000000001111111100000000000000111111110000000000000011111111000000000000001111111100000000000000111111110000001111110000000011111111000000000000001111111100000000000000111111110000000000000011111111000000000000001111111100000000000000111111110000000000000011111111000000Total mass QFigure 4.4: Integrated injection. The puff mass Q is ad<strong>de</strong>d to each cell within the puff horizonta<strong>la</strong>nd vertical ext<strong>en</strong>t. The puff vertical ext<strong>en</strong>t is 4 σ z (unless it touches the ground or the inversion<strong>la</strong>yer), and the horizontal size is 4 σ y .uncertainty in the puff location. If the uncertainty is much <strong>la</strong>rger than the puff horizontal size,the error at the station can be very <strong>la</strong>rge. A third option would be to average the conc<strong>en</strong>trationson a volume whose ext<strong>en</strong>t would be re<strong>la</strong>ted to the trajectory uncertainty and would be smallerthan a grid cell. The results discussed hereafter are obtained by averaging the conc<strong>en</strong>trationson the grid cells.4.3 The ETEX case: impact of plume-in-grid at contin<strong>en</strong>talscaleThe European Tracer Experim<strong>en</strong>t (ETEX) campaign is a well-instrum<strong>en</strong>ted, dispersion experim<strong>en</strong>tat contin<strong>en</strong>tal scale (http://rem.jrc.ec.europa.eu/etex/). We mo<strong>de</strong>l here theETEX-I campaign, where 340 kg of a passive tracer (perfluoromethylcyclohexane, hereaftercalled PMCH) were continuously released during twelve hours. The source was located in westof France (48 ◦ 03 ′ N, 2 ◦ 00 ′ W, see Figure 4.1 for the source location). The emission started onOctober 23 th , 1994, at 16:00 UTC. A total of 168 stations over 17 European countries measuredthe resulting plume, during more than one week after the release. This experim<strong>en</strong>t waswi<strong>de</strong>ly used to calibrate and compare atmospheric dispersion mo<strong>de</strong>ls (Nodop et al. [1998], Moscaet al. [1998]). Among the contributions on the subject, several were using Polyphemus withPo<strong>la</strong>ir3D: it was evaluated in Quélo et al. [2007], and used with inversion methods, e.g., inBocquet [2005]. Lagrangian particle mo<strong>de</strong>ls were also evaluated on that case, for instance theNAME mo<strong>de</strong>l [Ryall et Maryon, 1998], as well as Gaussian puff mo<strong>de</strong>ls [Sor<strong>en</strong>s<strong>en</strong>, 1998] andthe coupled mo<strong>de</strong>l DREAM [Brandt et al., 1998].4.3.1 Mo<strong>de</strong>ling set-upThe configuration is simi<strong>la</strong>r to the simu<strong>la</strong>tion set-up used in Quélo et al. [2007]. The simu<strong>la</strong>tiongrid covers all Europe and its cell width is 0.5625 ◦ in longitu<strong>de</strong> and <strong>la</strong>titu<strong>de</strong>. The source islocated at the c<strong>en</strong>ter of one grid cell. There are 12 vertical levels, up to 6090 m (the first levelbeing at 30 m). The simu<strong>la</strong>tion starts at 00:00 UTC on October 23 th , 1994, and the simu<strong>la</strong>tiontime step is ∆t = 600 s. The meteorological fields are the reanalyzed ECMWF fields ERA-40,with resolution 1.125 ◦ on the horizontal and with a 3-hour time step.The release height was tak<strong>en</strong> equal to 8 m. The observed plume rise was reported to be nomore than 5 m, due to the effect of a significant buoyancy (the ejection temperature is 80 ◦ C,the ejection velocity is 47.6 m s −1 ) mo<strong>de</strong>rated by a small source diameter (2.5 × 10 −2 m). Theplume rise computed by the plume-in-grid mo<strong>de</strong>l varies during the emission betwe<strong>en</strong> 1 m and117


118 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passif4 m. In the Eulerian mo<strong>de</strong>l (alone), the emission is naturally released at the c<strong>en</strong>ter of the gridcell, whose height is 15 m. The emission rate is 7.98 g s −1 .The plume-in-grid simu<strong>la</strong>tions are carried out with the three Gaussian dispersion parameterizations<strong>de</strong>scribed in Section 4.2.1, and the results are compared with those of Po<strong>la</strong>ir3Dwithout the plume-in-grid treatm<strong>en</strong>t (hereafter called the “refer<strong>en</strong>ce” results). Unless specifiedotherwise, the plume-in-grid results are shown with the column-injection method, which gaveslightly better results than the integrated injection.4.3.2 Converg<strong>en</strong>ce with the time step betwe<strong>en</strong> two puffsThe plume-in-grid mo<strong>de</strong>l discretizes the emitted plume into a series of puffs. As discussedin Section 4.2.1, the puffs over<strong>la</strong>p is important to <strong>en</strong>sure a physically consist<strong>en</strong>t plume mo<strong>de</strong>ling.The puff standard <strong>de</strong>viation after 1 hour is about 1000 m (Section 4.4). The mean wind speedis about 5 m s −1 . Thus, according to Equation 4.2, a reasonable time step betwe<strong>en</strong> two puffsis about 400 s, to <strong>en</strong>sure an over<strong>la</strong>p at the first station. In comparison, in Sor<strong>en</strong>s<strong>en</strong> [1998], thesame condition is used to compute the puffs over<strong>la</strong>p, but with differ<strong>en</strong>t parameterizations forσ x . They advocated ∆t puff ≤ 900 s.A s<strong>en</strong>sitivity test was ma<strong>de</strong> on the time step betwe<strong>en</strong> two puffs, to check that the impactof that time step on the simu<strong>la</strong>tion results is negligible (for small <strong>en</strong>ough time steps). For thatpurpose, simu<strong>la</strong>tions are carried out with puff-time steps of 1, 5, 10, 30, 100, 200, 300 and 600seconds. The simu<strong>la</strong>tion results are compared with the 1-second simu<strong>la</strong>tion, which <strong>en</strong>sures thebest over<strong>la</strong>p. For all other time steps, the re<strong>la</strong>tive differ<strong>en</strong>ce betwe<strong>en</strong> the ground conc<strong>en</strong>trationand the 1-second simu<strong>la</strong>tion ground conc<strong>en</strong>tration, averaged in time, is computed in each cell(for conc<strong>en</strong>trations above a threshold of 0.001 ng m −3 ). The maximum value of this indicator iscomputed for each time step (Figure 4.5). Below 200 s, the maximum differ<strong>en</strong>ce is about 10% ofthe conc<strong>en</strong>tration value, and it is near-zero below 50 s. In the following, the time step betwe<strong>en</strong>two puffs is tak<strong>en</strong> equal to 5 s in or<strong>de</strong>r to <strong>en</strong>sure a suffici<strong>en</strong>t puffs over<strong>la</strong>p with a reasonablecomputational time.4.3.3 Comparison of results with/without the plume-in-grid approachThe mo<strong>de</strong>l-to-data comparison is carried out with the following statistical indicators: fractionalbias (FB), mean bias error (MBE), corre<strong>la</strong>tion (Corr) and proportion of values within a factor2 and 5 of the observations (FAC2 and FAC5). The formu<strong>la</strong>e are giv<strong>en</strong> in App<strong>en</strong>dix A. Thesestatistics are computed for all stations with a minimum of 11 measurem<strong>en</strong>ts, which amountsto 139 stations. The measured values are averaged over 3 hours. Measurem<strong>en</strong>ts lower thana threshold of 0.05 ng m −3 are discar<strong>de</strong>d, except wh<strong>en</strong> they occur within two time intervals(6 hours) of a value above the threshold.Global resultsTable 4.1 shows the statistics computed for the refer<strong>en</strong>ce simu<strong>la</strong>tion and the plume-in-grid simu<strong>la</strong>tion(for the three local-scale configurations) with an injection time equal to 1 hour. The useof plume-in-grid improves the results no matter the dispersion parameterization used, reducingthe overestimation of the conc<strong>en</strong>trations (from a factor 3 to a factor 2). The corre<strong>la</strong>tion is alsoimproved by the use of plume-in-grid with simi<strong>la</strong>rity-theory and Doury’s parameterization, and<strong>de</strong>creases wh<strong>en</strong> using the Briggs formu<strong>la</strong>e. The proportion of values within a factor of 2 and 5of the observations are slightly improved.Figure 4.6 shows how the use of plume-in-grid modifies the spatial distribution of the pollutantconc<strong>en</strong>tration. The differ<strong>en</strong>ce betwe<strong>en</strong> conc<strong>en</strong>trations with and without plume-in-grid118


Section 4.3 – The ETEX case: impact of plume-in-grid at contin<strong>en</strong>tal scale 1191.21.00.80.60.40.20.00 100 200 300 400 500 600Figure 4.5: Converg<strong>en</strong>ce with the time step betwe<strong>en</strong> two puffs. The refer<strong>en</strong>ce is giv<strong>en</strong> by thesimu<strong>la</strong>tion with the time step of 1 s. The indicator is the re<strong>la</strong>tive differ<strong>en</strong>ce betwe<strong>en</strong> the meanground conc<strong>en</strong>trations for one time step (betwe<strong>en</strong> 600 s and 5 s), and the refer<strong>en</strong>ce value (for1 s).Mo<strong>de</strong>l Mean FB MBE Corr FAC2 FAC5Obs 0.21 0.00 0.00 1.00 1.00 1.00Po<strong>la</strong>ir3D 0.68 1.07 0.48 0.60 0.19 0.36Sim.th. 0.48 0.79 0.27 0.65 0.19 0.37Doury 0.39 0.61 0.18 0.68 0.20 0.39Briggs 0.43 0.70 0.22 0.51 0.22 0.39Table 4.1: Statistics for the refer<strong>en</strong>ce simu<strong>la</strong>tion (Po<strong>la</strong>ir3D), and plume-in-grid simu<strong>la</strong>tionswith an injection time of 60 minutes, for all three parameterizations of the standard <strong>de</strong>viations.Column injection. “Sim.th.” stands for simi<strong>la</strong>rity theory.119


120 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passif60555045-5 0 5 10 15 20-8.00 -7.00 -6.00 -5.00 -4.00 -3.00 -2.00 -1.00 0.00 1.00Figure 4.6: Differ<strong>en</strong>ce betwe<strong>en</strong> the mean ground conc<strong>en</strong>trations (in ng m −3 ) averaged over thesimu<strong>la</strong>tion period, betwe<strong>en</strong> the plume-in-grid results and those of the refer<strong>en</strong>ce simu<strong>la</strong>tion. Theplume-in-grid simu<strong>la</strong>tion was carried out with simi<strong>la</strong>rity theory, an injection time of 1 hour anda column injection.120


Section 4.3 – The ETEX case: impact of plume-in-grid at contin<strong>en</strong>tal scale 121F10F09F22F10F09F22F21F02F21F02F25F25(a) Briggs, Release at 16:00 UTC.(b) Simi<strong>la</strong>rity theory, Release at 16:00 UTC.F10F09F22F10F09F22F21F02F21F02F25F25(c) Briggs, Release at 22:00 UTC.(d) Simi<strong>la</strong>rity theory, Release at 22:00 UTC.Figure 4.7: Puff trajectory during 12 hours. Gre<strong>en</strong>: puff c<strong>en</strong>ter. Red: puff radius. The circleradius is 2 × σ y , and one circle is drawn at each time step (t<strong>en</strong> minutes). B<strong>la</strong>ck triangles are themeasurem<strong>en</strong>t stations. Top: puff emitted at 16:00 UTC. – Bottom: puff emitted at 22:00 UTC.– Left: Briggs parameterization – Right: simi<strong>la</strong>rity theory.(with simi<strong>la</strong>rity theory, 1 hour injection time) is computed on ground conc<strong>en</strong>trations, averagedover the whole simu<strong>la</strong>tion period. The differ<strong>en</strong>ce is very high in the vicinity of the source, wherethe plume-in-grid conc<strong>en</strong>trations are up to 80 % lower than the refer<strong>en</strong>ce conc<strong>en</strong>trations. Atfarther distance, the conc<strong>en</strong>trations are much lower, and so are the differ<strong>en</strong>ces. Thus, using theplume-in-grid mo<strong>de</strong>l mostly modifies the conc<strong>en</strong>trations at a few stations in the vicinity of thesource, where the emission is treated by the Gaussian puff mo<strong>de</strong>l. Reducing the bias at thesestations—where the conc<strong>en</strong>trations are the highest—has a significant impact on the overall bias.On the contrary, FAC2 and FAC5 show a smaller improvem<strong>en</strong>t, since they are less <strong>de</strong>p<strong>en</strong>d<strong>en</strong>ton the first stations.Results on local-scale stationsFigure 4.7 shows a puff’s trajectory—and typical size—during 12 hours, for Briggs’ and simi<strong>la</strong>ritytheoryparameterizations, for a puff emitted at 16:00 UTC (figures 4.7(a) and 4.7(b)), and apuff emitted a 22:00 UTC (figures 4.7(c) and 4.7(d)). For all parameterizations, the puffs directlyimpact one station: R<strong>en</strong>nes (F21), which is reached betwe<strong>en</strong> 40 and 60 minutes after thepuff release. The earlier emitted puffs (betwe<strong>en</strong> 16:00 UTC. and 20:00 UTC), as well as thoseemitted during the <strong>la</strong>st hour of emission (not shown here) have a straightforward trajectory,121


122 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passifStation MBE NMSE Corr FMT FAC5F21 -23.5/-5.0 47.7/8.5 0.69/0.70 0.06/0.22 0/0.18F02 -3.09/-1.26 12.61/4.25 0.83/0.78 0.16/0.31 0.27/0.33F22 -1.23/-0.52 13.23/3.97 0.85/0.89 0.15/0.30 0.14/0.21F19 -1.27/-0.75 5.11/2.34 0.92/0.92 0.29/0.41 0.37/0.50Table 4.2: Statistics at stations located within 350 km from the source. Statistics are giv<strong>en</strong> inthis or<strong>de</strong>r: refer<strong>en</strong>ce value / plume-in-grid value. Plume-in-grid values are giv<strong>en</strong> for the Douryparameterization and a 60-minute injection time.and the plume also impact Al<strong>en</strong>çon (F02). However, only the station F21 can be consi<strong>de</strong>red asa “local-scale” station, reached before the puffs are injected into the Eulerian mo<strong>de</strong>l.The statistics at particu<strong>la</strong>r stations give an insight on the scope of the plume-in-grid impacton statistics. We focus here on the “near-source” stations, located within 350 km of the releaselocation, where a high <strong>en</strong>ough number of above-threshold measurem<strong>en</strong>ts allows to compute thestatistics. Most of these stations can be se<strong>en</strong> Figure 4.7 (except station F19 which is south-eastfrom F22, within the main plume trajectory). Table 4.2 shows the statistics for these stations:the corre<strong>la</strong>tion, the MBE, the normalized mean square error (NMSE), the figure of merit in time(FMT), and the FAC5 (see App<strong>en</strong>dix A). The plume-in-grid results are shown for the Douryparameterization and a 1-hour injection time. As expected, the higher differ<strong>en</strong>ces are se<strong>en</strong> atR<strong>en</strong>nes, where conc<strong>en</strong>trations are highest. All other stations show a significant improvem<strong>en</strong>t,especially in terms of NMSE, FMT and FAC5. Thus, the use of plume-in-grid mo<strong>de</strong>ling isrelevant at contin<strong>en</strong>tal scale, ev<strong>en</strong> wh<strong>en</strong> few local-scale stations are avai<strong>la</strong>ble: the impact iscarried for a few hundreds of kilometers, ev<strong>en</strong> though the Gaussian mo<strong>de</strong>l is used on a muchsmaller domain. The impact of plume-in-grid at farther stations with lower conc<strong>en</strong>trations ismuch less significant (not shown).In Section 4.2.2, it was pointed out that the conc<strong>en</strong>trations at local-scale stations (here,R<strong>en</strong>nes) could also be computed with the analytical Gaussian formu<strong>la</strong>, but this leads to highlyoverestimated values. As exp<strong>la</strong>ined, this may come from trajectory errors (due to the winddirection mo<strong>de</strong>ling, especially time and space interpo<strong>la</strong>tion). If the error in the wind directionis 15% of the traveled distance [Stohl et Koffi, 1998], it repres<strong>en</strong>ts about 3 km wh<strong>en</strong> the stationis reached, while the puff horizontal “radius” is about 1 km. Moreover, a part of the plumein the upper vertical levels might have be<strong>en</strong> carried away from the main trajectory, while theGaussian mo<strong>de</strong>l does not account for wind shear.4.4 S<strong>en</strong>sitivity to the local-scale dispersionSection 4.3 showed that the near-source conc<strong>en</strong>trations are lower with the plume-in-grid mo<strong>de</strong>lthan with the Eulerian mo<strong>de</strong>l, especially with the Doury parameterization. This could besurprising, since the use of plume-in-grid is supposed to prev<strong>en</strong>t artificial dilution of the plume.However, this dilution is mostly horizontal: the puff vertical size reaches the top of the firstvertical level (30 m) after only a few time steps. Besi<strong>de</strong>s, the Gaussian puff mo<strong>de</strong>l allows tobetter repres<strong>en</strong>t the vertical diffusion, which the Eulerian mo<strong>de</strong>l un<strong>de</strong>restimates in the vicinityof the source. This mechanism is highlighted in this section, along with the s<strong>en</strong>sitivity to thelocal-scale dispersion parameterizations.122


Section 4.4 – S<strong>en</strong>sitivity to the local-scale dispersion 1234.4.1 Local-scale dispersion parametersFigure 4.8 shows the evolution of σ y and σ z for the three parameterizations, for a puff emittedduring daytime (16:00 UTC, Figures 4.8(a) and 4.8(b)) and nighttime (22:00 UTC, Figures4.8(c) and 4.8(d)), during three hours (σ y ≃ σ x ). The t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>cy is simi<strong>la</strong>r over the next ninehours. The Pasquill stability c<strong>la</strong>ss was D (neutral) during most of the emission. Thus, thereis little differ<strong>en</strong>ce betwe<strong>en</strong> the standard <strong>de</strong>viations during nighttime and daytime, wh<strong>en</strong> computedwith the Briggs and Doury parameterizations. Simi<strong>la</strong>rity theory, which relies on a moreaccurate <strong>de</strong>scription of the boundary <strong>la</strong>yer (boundary height, Monin-Obukhov l<strong>en</strong>gth) ratherthan on stability c<strong>la</strong>sses, shows more variability. The Doury parameterization, which shows thehighest standard <strong>de</strong>viations, was fitted on tracer experim<strong>en</strong>ts conducted on wi<strong>de</strong>r fields thanthe usual experim<strong>en</strong>ts used to <strong>de</strong>rive the Briggs formu<strong>la</strong>e and the simi<strong>la</strong>rity-theory formu<strong>la</strong>e.Thus, the Doury scheme is better at European scale, while the other two parameterizations arebetter at local scale [Korsakissok et Mallet, 2009].4.4.2 Comparison betwe<strong>en</strong> the Gaussian and Eulerian diffusionThe Eulerian mo<strong>de</strong>l repres<strong>en</strong>ts the turbul<strong>en</strong>ce through the vertical diffusion coeffici<strong>en</strong>t K z ,which is parameterized and <strong>de</strong>p<strong>en</strong>ds on the meteorological conditions. On the other hand,the Gaussian equation <strong>de</strong>rives from the same dispersion equation as the Eulerian mo<strong>de</strong>l, butsimplified, especially by assuming a constant and homog<strong>en</strong>eous wind. Un<strong>de</strong>r these assumptions,the standard <strong>de</strong>viation σ z can be re<strong>la</strong>ted to the vertical diffusion coeffici<strong>en</strong>t K z [Seinfeld etPandis, 1998]:σ z = √ 2 K z t (4.9)Thus, the plume evolution computed with the Eulerian mo<strong>de</strong>l has a behavior in σ z ∝ √ t, whichrepres<strong>en</strong>ts well the plume dispersion at long range, but un<strong>de</strong>restimates the dispersion at shortrange, where it is theoretically closer to a behavior in σ z ∝ t [Taylor, 1921]. Gaussian mo<strong>de</strong>ls,fitted on short-range experim<strong>en</strong>ts, better repres<strong>en</strong>t this behavior by adapting the dispersion tothe puff distance from source (or “age”, t). This was shown for instance in Demaël et Carissimo[2008], where a CFD co<strong>de</strong> and a Gaussian mo<strong>de</strong>l are compared on short-range experim<strong>en</strong>ts.Figure 4.9(a) shows the comparison betwe<strong>en</strong> the evolution of σ z giv<strong>en</strong> by the Gaussian mo<strong>de</strong>ls,and by Equation 4.9—taking the value of K z in the puff cell. Figure 4.9(b) shows the puffvertical ext<strong>en</strong>t, that is giv<strong>en</strong> in practice by the sum of the heights of the vertical levels coveredby the puff (see Figure 4.3). The figures also show K z as computed by two possible parameterizations:Louis’s [Louis, 1979] and Tro<strong>en</strong> & Mahrt’s [Tro<strong>en</strong> et Mahrt, 1986]. The dispersionscorresponding to the two parameterizations for K z are lower than those estimated with Doury’sand Briggs’s formu<strong>la</strong>e, but they are close to that of the simi<strong>la</strong>rity-theory estimation withoutthe additional dilution due to the injection.In this study, the Louis parameterization is used. Although the Tro<strong>en</strong>-Mahrt parameterization<strong>en</strong>sures slightly more vertical diffusion (as se<strong>en</strong> on Figure 4.9), it did not give quite asgood results. Thus, changing the Eulerian parameterization to <strong>en</strong>sure more diffusion does notallow to accurately repres<strong>en</strong>t point emissions near the source. The plume-in-grid mo<strong>de</strong>l canbe consi<strong>de</strong>red as a subgrid-scale diffusion scheme, which adapts to the puff distance from thesource, and proves to be more effici<strong>en</strong>t than the usual diffusion parameterizations. However,the mo<strong>de</strong>l results are still s<strong>en</strong>sitive to the Eulerian diffusion, as shown in Brandt et al. [1998]using the DREAM mo<strong>de</strong>l. This study also highlighted the insuffici<strong>en</strong>t vertical diffusion giv<strong>en</strong>by Eulerian schemes, since an homog<strong>en</strong>eous mixing of the pollutants within the boundary <strong>la</strong>yerwas found to be more effici<strong>en</strong>t than the two Eulerian parameterizations evaluated (the Louisand simi<strong>la</strong>rity-theory schemes).123


124 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passif400035003000BriggsDourysimi<strong>la</strong>rity500400BriggsDourysimi<strong>la</strong>ritySigma_y (m)2500200015001000500Sigma_z (m)30020010000 20 40 60 80 100 120 140 160 180Time after emission (minutes)00 20 40 60 80 100 120 140 160 180Time after emission (minutes)(a) σ y, daytime (16:00)(b) σ z, daytime (16:00)400035003000BriggsDourysimi<strong>la</strong>rity500400BriggsDourysimi<strong>la</strong>ritySigma_y (m)2500200015001000500Sigma_z (m)30020010000 20 40 60 80 100 120 140 160 180Time after emission (minutes)00 20 40 60 80 100 120 140 160 180Time after emission (minutes)(c) σ y, nighttime (22:00)(d) σ z, nighttime (22:00)Figure 4.8: Evolution of the horizontal standard <strong>de</strong>viation σ y and vertical standard <strong>de</strong>viationσ z , during 3 hours, for the three parameterizations and two puff release times. Figures 4.8(a)and 4.8(b) are for a puff emitted at the beginning of emission (16:00 UTC). Figures 4.8(c)and 4.8(d) correspond to puff emitted during the night (22:00 UTC). The stability c<strong>la</strong>ss is D(neutral).124


Section 4.5 – Relevant timescales: a study on the injection time 125Sigma_z (m)1000800600400200BriggsDourysimi<strong>la</strong>rityKz LouisKz TM00 100 200 300 400 500 600 700Time after emission (minutes)Puff ext<strong>en</strong>t (2*sigma_z) (m)2500200015001000500BriggsDourysimi<strong>la</strong>rityKz LouisKz TM00 100 200 300 400 500 600 700Time after emission (minutes)Figure 4.9: Evolution of the puff vertical ext<strong>en</strong>t during 12 hours for the three Gaussian parameterizations,and for the two Eulerian parameterizations for K z . Left: the puff ext<strong>en</strong>t isthe Gaussian standard <strong>de</strong>viation σ z —Right: the puff ext<strong>en</strong>t is the sum of the heights of thevertical levels covered by the puff. The puff ext<strong>en</strong>t is the same in both figures for the Eulerianparameterizations.4.4.3 Vertical profilesComing back to the simu<strong>la</strong>tion results, the influ<strong>en</strong>ce of the vertical diffusion schemes can beobserved on Figure 4.10, which shows the vertical profiles of the mean conc<strong>en</strong>tration. Theconc<strong>en</strong>trations are averaged over the whole horizontal domain, and the vertical profile is plottedagainst the simu<strong>la</strong>tion time step. Figure 4.10(a) shows the profile for the refer<strong>en</strong>ce simu<strong>la</strong>tion.The emission begins at time step 96, and the source emits during twelve hours within the firstvertical level. H<strong>en</strong>ce, the conc<strong>en</strong>tration increases with time within this level during the emissionperiod, and slowly diffuses on the vertical. The three other figures show the same vertical profilesfor the plume-in-grid mo<strong>de</strong>l in several configurations. There is in<strong>de</strong>ed more vertical diffusion,especially during the emission time. This t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>cy is stronger with the column injection thanwith the integrated injection. The Doury parameterization also shows a higher vertical diffusionthan simi<strong>la</strong>rity-theory, which is consist<strong>en</strong>t with the previous results (Figure 4.9).4.5 Relevant timescales: a study on the injection timeThe injection time <strong>de</strong>termines how long the emission is handled by the Gaussian mo<strong>de</strong>l. Thes<strong>en</strong>sitivity to this parameter therefore gives an insight on the relevant timescale for the useof the local-scale mo<strong>de</strong>l, before the errors ma<strong>de</strong> in the Gaussian mo<strong>de</strong>ling approach—due totrajectory uncertainties as well as wind shear—become too <strong>la</strong>rge. For that purpose, plume-ingridsimu<strong>la</strong>tions were carried out with various injection times, ranging from t inj = 0 to t inj = 3hours with a discretization step of 10 minutes, and ranging from t inj = 0 to t inj = 12 hours witha discretization step 1 hour. The puffs are injected at the <strong>en</strong>d of the time step (600 s) wh<strong>en</strong> theinjection criterion is met.4.5.1 Impact on the conc<strong>en</strong>trationsFigure 4.11 shows the evolution of two statistical indicators pres<strong>en</strong>ted Section 4.3 (corre<strong>la</strong>tionand fractional bias) against the injection time. The tr<strong>en</strong>ds are the same for the three param-125


126 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passif140012001000800600Emission4002000.0550.0490.0430.0370.0310.0250.0180.0120.006140012001000800600Emission4002000.0550.0490.0430.0370.0310.0250.0180.0120.0060100 200 300 400 500 6000.0000100 200 300 400 500 6000.000(a) Refer<strong>en</strong>ce(b) Simi<strong>la</strong>rity theory - column14000.05514000.055120010008000.0490.0430.0370.031120010008000.0490.0430.0370.031600Emission4002000.0250.0180.0120.006600Emission4002000.0250.0180.0120.0060100 200 300 400 500 6000.0000100 200 300 400 500 6000.000(c) Doury - integrated(d) Doury - columnFigure 4.10: Vertical profile of the conc<strong>en</strong>trations (in µg m −3 ), averaged over the whole horizontaldomain. Ordinate: vertical levels (meters), abscissa: simu<strong>la</strong>tion time step (∆t = 600 s).The plume-in-grid injection time is 1 hour. The horizontal lines repres<strong>en</strong>t the interfaces of themo<strong>de</strong>l vertical levels.126


Section 4.6 – Influ<strong>en</strong>ce of the grid resolution 127corre<strong>la</strong>tion0.750.700.650.600.55fb1.11.00.90.80.70.60.50.4Refer<strong>en</strong>cesimi<strong>la</strong>rity_theoryDouryBriggs0.500 100 200 300 400 500 600 700Injection time (minutes after emission)0.30 100 200 300 400 500 600 700Injection time (minutes after emission)Figure 4.11: Evolution of the corre<strong>la</strong>tion and fractional bias against the puff injection time, rangingfrom zero to twelve hours. Statistics are computed for all conc<strong>en</strong>trations and all stations.The simu<strong>la</strong>tions are carried out with the column injection, for all three Gaussian parameterizations.eterizations. Simi<strong>la</strong>rity theory does not give as good a bias as the two others but still muchbetter than the refer<strong>en</strong>ce simu<strong>la</strong>tion (dashed line). The Briggs parameterization gives a lowercorre<strong>la</strong>tion than the refer<strong>en</strong>ce simu<strong>la</strong>tion for almost all injection times. The corre<strong>la</strong>tion is mores<strong>en</strong>sitive to the parameterization than other indicators (not reported here), especially betwe<strong>en</strong>0 and 3 hours, while the bias is always good. As shown in Section 4.3, the main impact ofplume-in-grid on conc<strong>en</strong>trations is localized in the vicinity of the source, which exp<strong>la</strong>ins whyev<strong>en</strong> small injection times have an impact on the global results.4.5.2 Impact on the arrival timesFigure 4.12 shows the same indicators computed for the arrival times at the stations. Thestatistics are computed on values averaged over 3 hours, and the arrival time is the first timeperiod of 3 hours wh<strong>en</strong> the mean value at the station is above the threshold value. This exp<strong>la</strong>inswhy the statistics are so good: the simu<strong>la</strong>tion has ess<strong>en</strong>tially to predict the plume arrival withinthree hours of the observation to be consi<strong>de</strong>red as “perfect”. These statistics are s<strong>en</strong>sitive tothe use of a plume-in-grid treatm<strong>en</strong>t: since the Eulerian mo<strong>de</strong>l diffuses the plume more rapidlyon the horizontal, it short<strong>en</strong>s the plume arrival time at stations. Using the plume-in-grid mo<strong>de</strong>l<strong>de</strong><strong>la</strong>ys this arrival, and the higher the injection time is, the <strong>la</strong>ter the plume arrives at thestations. Betwe<strong>en</strong> 0 and 180 minutes, the corre<strong>la</strong>tion increases and the bias is almost constant.Betwe<strong>en</strong> 3 and 12 hours, however, the corre<strong>la</strong>tion and bias become worse than the refer<strong>en</strong>cesimu<strong>la</strong>tion. Thus, an injection time of 3 hours seems to be the upper limit for acceptable results,both for the arrival time and the conc<strong>en</strong>trations statistics.4.6 Influ<strong>en</strong>ce of the grid resolutionThe spatial impact of the plume-in-grid treatm<strong>en</strong>t is now assessed from the viewpoint of thes<strong>en</strong>sitivity to the grid resolution. The aim is to <strong>de</strong>termine at what grid resolution the subgridscaletreatm<strong>en</strong>t is more relevant, and to investigate the possible re<strong>la</strong>tionship betwe<strong>en</strong> the gridresolution and the injection time. The grid resolution used in the previous parts of this study ish<strong>en</strong>ceforth called the “original” grid resolution; it corresponds to a cell size equal to 0.5625 ◦ (in127


128 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passifcorre<strong>la</strong>tion0.9550.9500.9450.9400.9350.9300.9250.9200.9150 100 200 300 400 500 600 700Injection time (minutes after emission)fb0.120.100.080.060.040.020.00-0.02Refer<strong>en</strong>cesimi<strong>la</strong>rity_theoryDouryBriggs-0.040 100 200 300 400 500 600 700Injection time (minutes after emission)Figure 4.12: Evolution of the corre<strong>la</strong>tion and fractional bias for arrival times at stations, againstthe puff injection time. The simu<strong>la</strong>tions are carried out with the column injection, for all threeGaussian parameterizations.longitu<strong>de</strong> and <strong>la</strong>titu<strong>de</strong>). Simu<strong>la</strong>tions were carried out for finer grids (÷8, ÷4, ÷2) and coarsergrids (×2,×4,×6 and ×8). All the input data are the same as with the original resolution,except that they are interpo<strong>la</strong>ted (from the raw ECMWF data) at the new resolution. H<strong>en</strong>ce,a finer resolution does not <strong>en</strong>hance the <strong>de</strong>scription of parameters such as the meteorologicalsituation, and only the numerical impact of the grid resolution is assessed. This is consist<strong>en</strong>twith our main goal, which is to improve the mo<strong>de</strong>ling of emissions without <strong>de</strong>p<strong>en</strong>ding too muchon the input data accuracy. Besi<strong>de</strong>s, the aim of such a mo<strong>de</strong>l is to be used in an operationalcase, wh<strong>en</strong> no high-quality data are avai<strong>la</strong>ble, and the computational time is limited.4.6.1 Impact of the initial volume of the emissionBefore comparing the results with and without plume-in-grid, it is useful to assess the impactof the resolution on the Eulerian mo<strong>de</strong>l alone. In particu<strong>la</strong>r, since the simu<strong>la</strong>tions are carriedout with the same input parameters for all resolutions, the main changes may come from theinitial volume of the emission: in the Eulerian mo<strong>de</strong>l, the point source is immediately dilutedwithin the volume of the cell where the source is located. Since the mo<strong>de</strong>l has a t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>cy toover-predict the conc<strong>en</strong>trations, a smaller emission volume will clearly increase this <strong>de</strong>fici<strong>en</strong>cy.To verify this hypothesis, the Eulerian mo<strong>de</strong>l Po<strong>la</strong>ir3D was run on the finest grids (÷8, ÷4,÷2), for two configurations. In the “refer<strong>en</strong>ce” configuration, the source is emitted in one cell,as usual. The “diluted emission” consists in distributing the source in several cells, so that thetotal emission volume is equal to the cell volume of the original grid resolution. The result isshown in Figure 4.13. With the emission released in a single cell, the mo<strong>de</strong>l statistics are worsewith finer resolutions than with the original resolution. The FAC2 and FAC5 are less s<strong>en</strong>sitiveto emission changes—as already observed in Section 4.3. On the contrary, the change in theemission volume is responsible for most of the <strong>de</strong>crease observed in the corre<strong>la</strong>tion and bias,wh<strong>en</strong> refining the resolution: with an unchanged emission volume, the corre<strong>la</strong>tion and bias arealmost constant. This highlights the importance of the initial volume where the emission isreleased. In the Eulerian mo<strong>de</strong>l, this volume <strong>de</strong>p<strong>en</strong>ds on the grid resolution, and it would bedifficult to find an “i<strong>de</strong>al” volume for any emission source, h<strong>en</strong>ce the need for a subgrid-scaletreatm<strong>en</strong>t that limits the <strong>de</strong>p<strong>en</strong>d<strong>en</strong>ce.128


Section 4.6 – Influ<strong>en</strong>ce of the grid resolution 129corre<strong>la</strong>tion0.6000.5950.5900.5850.5800.5750.5700.5650.560Refer<strong>en</strong>ceDiluted emission0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0ResolutionMBE1.61.41.21.00.80.6Refer<strong>en</strong>ceDiluted emission0.40.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0Resolution0.200.19Refer<strong>en</strong>ceDiluted emission0.380.36Refer<strong>en</strong>ceDiluted emission0.180.34fac20.170.16fac50.320.300.150.280.140.260.130.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0Resolution0.240.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0ResolutionFigure 4.13: Evolution of the corre<strong>la</strong>tion, bias, FAC2 and FAC5 for the Eulerian mo<strong>de</strong>l, forseveral factors applied to the original grid resolution (÷8, ÷4, ÷2 and ×1). The <strong>la</strong>bel “Refer<strong>en</strong>ce”is the simu<strong>la</strong>tion with the emission in one grid cell, and “diluted emission” refers to thesimu<strong>la</strong>tions ma<strong>de</strong> with a constant emission volume.129


130 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passif4.6.2 Use of plume-in-grid with several grid resolutionsFigure 4.14 shows the impact of the grid resolution for Po<strong>la</strong>ir3D, as well as for the plume-ingridmo<strong>de</strong>l in several configurations. Several statistical indicators (corre<strong>la</strong>tion, mean bias errorMBE, FAC2 and FAC5) are plotted against the grid resolution. In the sequel, the resolutionswill be named after their abscissa in the figure: grid-0 is the finest (÷8), grid-3 is the originalresolution, and grid-7 is the coarsest (×8). The refer<strong>en</strong>ce simu<strong>la</strong>tion with Po<strong>la</strong>ir3D (dashedline) shows a <strong>de</strong>crease in performance for finer resolutions, as <strong>de</strong>tailed in Section 4.6.1. Thebest results of the refer<strong>en</strong>ce simu<strong>la</strong>tion are giv<strong>en</strong> for grid-3 (original), grid-4 and grid-5.The plume-in-grid results are also shown for the three parameterizations and the two injectionmethods, with a 1-hour injection time. The spread of the statistics for these six simu<strong>la</strong>tionsis wi<strong>de</strong>r for the finer resolutions. The use of plume-in-grid t<strong>en</strong>ds to improve all the statisticsfor the fine resolutions (grid-0 to grid-3), in almost all cases. For coarser resolutions (grid-4to grid-7), the results are globally close to the refer<strong>en</strong>ce, or slightly worse (especially the corre<strong>la</strong>tions).The small spread in the output statistics for the coarse resolutions comes from thedilution of the puff conc<strong>en</strong>trations within the cell, that smooths the differ<strong>en</strong>ces betwe<strong>en</strong> theparameterizations. The “best” injection time would <strong>de</strong>p<strong>en</strong>d on the grid resolution, as well asthe parameterization, which makes it difficult to <strong>de</strong>termine.The other injection criterion, based on the puff size—as <strong>de</strong>fined in Equation 4.7—is alsoevaluated. It has the advantage of adapting to the grid resolution. The results with the sizeinjection criterion are shown in Figure 4.15, with C y = 8—the puff is injected wh<strong>en</strong> it reacheshalf the cell size. They are quite good for fine resolutions: they are better, especially in termsof bias, than the 1-hour results (Figure 4.14). However, the results with the original resolution(grid-3) and coarser resolutions are bad, especially for the corre<strong>la</strong>tion: the puffs are not injectedbefore 6 hours, or more, which leads to <strong>la</strong>rge errors in their trajectories. Thus, it is advised touse an injection criterion based on the puff size only for grid cells smaller than 25 km, and to<strong>en</strong>sure the puff injection time is no <strong>la</strong>rger than 3 hours.4.7 Application to the Chernobyl disasterAn explosive accid<strong>en</strong>t took p<strong>la</strong>ce at the Chernobyl nuclear power p<strong>la</strong>nt in Ukraine (51 ◦ 23 ′ N,30 ◦ 06 ′ W), on April 25 th , 1986 at 21:23 UTC. This disaster triggered a dispersion of radionucli<strong>de</strong>sat contin<strong>en</strong>tal scale. Radioactivity was measured in many European countries after the accid<strong>en</strong>t.The measured data used here come from the REM-database (Joint Research C<strong>en</strong>ter, Ispra, Italy)and consist in 88 stations, scattered mainly through c<strong>en</strong>tral and western European countries.While the ETEX case provi<strong>de</strong>d a well-docum<strong>en</strong>ted case to carry out a compreh<strong>en</strong>sive s<strong>en</strong>sitivitystudy, Chernobyl is a means to evaluate the mo<strong>de</strong>l in a real-case study with many uncertainties,especially concerning the source characteristics.4.7.1 Mo<strong>de</strong>ling set-upThe simu<strong>la</strong>tion was carried out with the ERA-40 fields from ECMWF, of 1.125 ◦ resolution. Thesimu<strong>la</strong>tion grid also has a 1.125 ◦ resolution in both horizontal directions. The simu<strong>la</strong>tion timestep is 900 s and there are 12 levels, up to 5000 m. The plume-in-grid mo<strong>de</strong>l is used with thecolumn injection and the Doury parameterization, and a 3-hours injection time (chos<strong>en</strong> becauseof the very coarse resolution).130


Section 4.7 – Application to the Chernobyl disaster 131corre<strong>la</strong>tion0.700.650.600.550.500.45MBE2.52.01.51.00.5RefBrigg/integ.Doury/integ.Sim.th./integBrigg/col.Doury/col.Sim.th./col.0.400.00.350 1 2 3 4 5 6 7Resolution0.50 1 2 3 4 5 6 7Resolutionfac20.260.240.220.200.180.160.140.120 1 2 3 4 5 6 7Resolutionfac50.450.400.350.300.250.200 1 2 3 4 5 6 7ResolutionFigure 4.14: Evolution of the corre<strong>la</strong>tion, bias, FAC2 and FAC5 for refer<strong>en</strong>ce and plume-in-gridmo<strong>de</strong>ls, for several factors applied to the original grid resolution (÷8, ÷4, ÷2, ×1, ×2, ×4, ×6and ×8). Statistics on conc<strong>en</strong>trations, 139 stations. The injection time is one hour.131


132 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passifcorre<strong>la</strong>tion0.70.60.50.40.30.20.1MBE2.01.51.00.50.0RefBrigg/integ.Doury/integ.Sim.th./integBrigg/col.Doury/col.Sim.th./col.0.00 1 2 3 4 5 6 7Resolution0.50 1 2 3 4 5 6 7Resolutionfac20.350.300.250.200.150.100 1 2 3 4 5 6 7Resolutionfac50.450.400.350.300.250.200.150 1 2 3 4 5 6 7ResolutionFigure 4.15: Evolution of the corre<strong>la</strong>tion, bias, FAC2 and FAC5 for refer<strong>en</strong>ce and plume-in-gridmo<strong>de</strong>ls, for several factors applied to the original grid resolution (÷8, ÷4, ÷2, ×1, ×2, ×4, ×6and ×8). Statistics on conc<strong>en</strong>trations, 139 stations. Plume-in-grid simu<strong>la</strong>tions use an injectioncriterion on the puff size.132


Section 4.7 – Application to the Chernobyl disaster 133Factors 26/04 27/04 28/04 29/04 30/04 01/05 02/05 03/05 04/05 05/05UNSCEAR 0.40 0.116 0.085 0.058 0.039 0.035 0.058 0.061 0.074 0.074Inv. Mod. 0.45 0.42 0.05 0.001 0.015 0 0.015 0.01 0.01 0.032Table 4.3: Temporal factors for the Chernobyl emission, for the UNSCEAR source term andthe source term coming from inverse mo<strong>de</strong>ling (<strong>la</strong>beled “Inv. Mod”). Factors are giv<strong>en</strong> for eachday, and applied to the total emission rate.SpeciesThe released radionucli<strong>de</strong>s were both particu<strong>la</strong>te matter and gaseous species. Here, we mo<strong>de</strong>lonly iodine (I 131 ) and caesium (Cs 137 and Cs 134 ) in a gaseous form. For this mo<strong>de</strong>l evaluation, wehave chos<strong>en</strong> to use a simple mo<strong>de</strong>ling of the species dry <strong>de</strong>position and scav<strong>en</strong>ging coeffici<strong>en</strong>ts,simi<strong>la</strong>rly to Quélo et al. [2007]. The <strong>de</strong>position velocity is constant, equal to 0.2 cm s −1 forcaesium and 0.5 cm s −1 for iodine. The scav<strong>en</strong>ging coeffici<strong>en</strong>t is parameterized with the Belotformu<strong>la</strong> [Belot et al., 1988], as Λ = A p B 0 , where p 0 is the rain int<strong>en</strong>sity (in mm hr −1 ), A =8 × 10 −5 and B = 0.8. For a more compreh<strong>en</strong>sive study of these parameterizations, we referto Brandt et al. [2002]. The radioactive <strong>de</strong>cay of the three species is tak<strong>en</strong> into account, withhalf-life values of 8.04 days for I 131 , 742 days for Cs 134 and 11000 days for Cs 137 .Source termThe main uncertainties come from the estimation of the source. The total released activity andtemporal distribution, as well as the vertical distribution, are highly uncertain: the high coretemperature lead to very high effective release heights during the initial explosion, while theemission height was lower during the two following weeks. Here, we use the vertical distributionof Brandt et al. [2002]. Simu<strong>la</strong>tions are carried out with two estimations of the total activityand time evolution: one comes from UNSCEAR [2000] and was used in Quélo et al. [2007],while the other was constructed by inverse mo<strong>de</strong>ling, using Po<strong>la</strong>ir3D [Davoine et Bocquet,2007]. The Po<strong>la</strong>ir3D configuration used for inverse mo<strong>de</strong>ling was the same as used here (samemeteorological fields, simu<strong>la</strong>tion grid, species parameterizations). The temporal factors for thetwo sources are giv<strong>en</strong> in Table 4.3. The total estimated activity is:• I 131 : 1.76 × 10 18 Bq (UNSCEAR), 1.62 × 10 18 Bq (reconstructed)• Cs 137 : 8.5 × 10 16 Bq (UNSCEAR), 13.6 × 10 16 Bq (reconstructed)• Cs 134 : 5.4 × 10 16 Bq (UNSCEAR), 3.5 × 10 16 Bq (reconstructed).4.7.2 ResultsIn this case, there are no stations in the vicinity of the source: the smallest arrival time is 3days after the explosion. H<strong>en</strong>ce, ev<strong>en</strong> though using a plume-in-grid mo<strong>de</strong>l still has an impacton the global statistics, the mo<strong>de</strong>l results are quite ins<strong>en</strong>sitive to the local-scale configuration.Table 4.4 shows the mo<strong>de</strong>ls statistics with the UNSCEAR source term as well as the sourceterm reconstructed by inverse mo<strong>de</strong>ling, for the three species. The source term specificationis, as expected, the most important parameter, and has much more influ<strong>en</strong>ce on the resultsthan the mo<strong>de</strong>l in use. The comparison with and without plume-in-grid with the UNSCEARsource term does not show a significant tr<strong>en</strong>d. The plume-in-grid results t<strong>en</strong>d to be better interms of FAC2 but slightly more biased. Using the plume-in-grid mo<strong>de</strong>l with the reconstructed133


134 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passifMo<strong>de</strong>l Mean obs Mean sim MBE NMSE Corr FAC2 FMTUNSCEARCs 137 0.98 0.49/0.48 -0.49/-0.50 5.62/5.73 0.46/0.47 0.23/0.26 0.31/0.31Cs 134 0.57 0.34/0.33 -0.23/-0.23 4.77/4.88 0.46/0.47 0.26/0.28 0.33/0.33I 131 3.83 3.45/3.42 -0.36/-0.40 6.08/6.37 0.43/0.39 0.34/0.35 0.36/0.35Inverse mo<strong>de</strong>lingCs 137 0.98 1.3/1.2 0.32/0.23 3.01/2.52 0.53/0.56 0.39/0.41 0.42/0.45Cs 134 0.57 0.36/0.34 -0.20/-0.23 4.06/4.26 0.54/0.57 0.33/0.34 0.39/0.39I 131 3.83 5.59/5.18 1.76/1.35 6.06/5.43 0.47/0.47 0.38/0.39 0.36/0.39Table 4.4: Chernobyl statistics for the UNSCEAR source term, and the source term reconstructedwith inverse mo<strong>de</strong>ling. Statistics are giv<strong>en</strong> in the following or<strong>de</strong>r: refer<strong>en</strong>ce / plumein-grid.The plume-in-grid simu<strong>la</strong>tions are run with a 3 hour injection time, the Doury parameterizationand the column injection.source term shows, however, a clear t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>cy to improve all indicators, ev<strong>en</strong> wh<strong>en</strong> lookingat the performance at stations (not shown). Since the inverse mo<strong>de</strong>ling was performed withPo<strong>la</strong>ir3D (without plume-in-grid), this configuration is optimized for the refer<strong>en</strong>ce mo<strong>de</strong>l, butthe plume-in-grid mo<strong>de</strong>l performs better nonetheless. However, these results confirm that theuse of a plume-in-grid mo<strong>de</strong>l is mostly effici<strong>en</strong>t at “local-scale” stations, and that no significantimprovem<strong>en</strong>t can be expected wh<strong>en</strong> stations are located so far from the source.4.8 ConclusionsPhysical processes The plume-in-grid treatm<strong>en</strong>t of the point source emissions implem<strong>en</strong>tedwithin Polyphemus is <strong>de</strong>scribed in this paper, with an emphasis on the avai<strong>la</strong>ble parameterizationsfor the local-scale dispersion and the mo<strong>de</strong>l coupling. The associated study, based onthe ETEX passive tracer experim<strong>en</strong>t, shows that the main role of the plume-in-grid mo<strong>de</strong>l isto better repres<strong>en</strong>t the vertical diffusion in the vicinity of the source. This theoretical result,and its practical implications, were analyzed. The subsequ<strong>en</strong>t improvem<strong>en</strong>t can be observed onthe statistics on conc<strong>en</strong>trations, especially at the closest stations to the source, and up to a fewhundreds of kilometers from the release location. Thus, the scale of the plume-in-grid impactis <strong>la</strong>rger than the mere local-scale domain, where the Gaussian mo<strong>de</strong>l is used. There is also animpact on the arrival times at all stations, that are more accurate with the <strong>de</strong><strong>la</strong>y implied bythe plume-in-grid.S<strong>en</strong>sitivity to the local-scale parameterizations While the results with plume-in-gridare almost always better than with the Eulerian mo<strong>de</strong>l alone, there is a substantial variabilityin the outputs wh<strong>en</strong> changing the parameterizations and injection method. The Doury parameterizationis found to be the best in this case, <strong>en</strong>suring more vertical diffusion. The columninjection gives slightly better results than the integrated injection for the same reason. Thes<strong>en</strong>sitivity to the local-scale parameterizations is mostly se<strong>en</strong> at the few stations located inthe vicinity of the source. As confirmed with the Chernobyl case, this s<strong>en</strong>sitivity is much lessimportant at farthest stations.Spatial and time scales The upper time limit, for the use of the local-scale mo<strong>de</strong>l, wasfound to be about 3 hours. Afterward, the global statistics on the conc<strong>en</strong>trations and thearrival times t<strong>en</strong>d to wors<strong>en</strong>. This can be observed in the ETEX case and in the Chernobyl case134


Section 4.8 – Conclusions 135as well (not shown here). The use of a plume-in-grid coupling t<strong>en</strong>ds to be more effici<strong>en</strong>t at finerresolutions: it allows to <strong>de</strong>p<strong>en</strong>d less on the volume of the Eulerian cells, and to comp<strong>en</strong>satefor the subsequ<strong>en</strong>t over-prediction. The key point wh<strong>en</strong> using the plume-in-grid mo<strong>de</strong>l is to<strong>de</strong>termine a good injection time. It is proposed here to use a criterion on the puff size wh<strong>en</strong> theresolution is finer than 25 km. For coarser resolutions, this methods leads to very high injectiontimes, and errors in the puff trajectory t<strong>en</strong>d to <strong>de</strong>crease the mo<strong>de</strong>l’s performance. Using afixed injection time (the <strong>de</strong>fault 1 hour value seems appropriate in most cases) is thereforerecomm<strong>en</strong><strong>de</strong>d.Perspectives The results of this application and s<strong>en</strong>sitivity study on the ETEX case arerepres<strong>en</strong>tative of near-ground releases during neutral conditions. However, the conclusions maybe differ<strong>en</strong>t for elevated releases—for instance, buoyant plumes from power p<strong>la</strong>nts may be morethan 200 m high. In these cases, the plume is maintained aloft for a longer time with theplume-in-grid mo<strong>de</strong>l, especially during nighttime and very stable situations [Karamchandaniet al., 2002]. Thus, the next step would be to ext<strong>en</strong>d the plume-in-grid mo<strong>de</strong>l to reactive cases,to be evaluated with elevated releases. Another step would be to use the plume-in-grid mo<strong>de</strong>lfor inverse mo<strong>de</strong>ling and network <strong>de</strong>sign studies.135


136 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passif4.9 App<strong>en</strong>dix4.9.1 CoordinatesSince Po<strong>la</strong>ir3D uses longitu<strong>de</strong> and <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> coordinates, and the Gaussian mo<strong>de</strong>l uses Cartesiancoordinates, it is necessary to carry out a coordinate transformation. The Cartesian coordinatesare the coordinates in the tang<strong>en</strong>t p<strong>la</strong>ne at the point source. The transformation formu<strong>la</strong>e are:( dxdy)=( R cos φ dλR dφ)(4.10)Where x, y, z are the point Cartesian coordinates, λ is the longitu<strong>de</strong> and φ is the <strong>la</strong>titu<strong>de</strong>, inradians, and R is the Earth radius in meters.Note that we assume that the distance betwe<strong>en</strong> the source and the puff c<strong>en</strong>ter is not toogreat, otherwise the error in assimi<strong>la</strong>ting the puff trajectory to that in the tang<strong>en</strong>t p<strong>la</strong>ne couldnot be neglected anymore.4.9.2 Formu<strong>la</strong>e to compute the puff integral over a volumeLet a puff α contain a giv<strong>en</strong> quantity of species A. The conc<strong>en</strong>tration of A in α is d<strong>en</strong>oted c α A .The integral over space of a variable v is d<strong>en</strong>oted with brackets < v >.The total quantity of A in the puff is giv<strong>en</strong> by:Q α A =< c α A >=∫ ∞ ∫ ∞ ∫ ∞−∞−∞−∞c α A (4.11)If we assume that the puff has a Gaussian shape, th<strong>en</strong> the conc<strong>en</strong>tration can be writt<strong>en</strong> as:c α A(x, y, z) = Q α A × G x α(x) G y α(y) G z α(z) (4.12)where G x α(x) is the Gaussian distribution in the x direction:G x 1α(x) = √ exp(− (x − x α) 2 )2 π σx2 σx2(4.13)with x α the puff c<strong>en</strong>ter coordinate and σ x the puff standard <strong>de</strong>viation in the x direction.We want to compute the integral of the puff within a giv<strong>en</strong> volume, noted Q volA . We note x 1and x 2 the lower and upper boundaries in the x direction, and with a simi<strong>la</strong>r notation for they and z directions, we have:Q volA =∫ x2∫ y2∫ z2Combining this with Equation 4.12 leads to write:withx 1y 1z 1c α A(x, y, z) dx dy dz (4.14)Q volA = Q α A × H x α(x 1 , x 2 ) H y α(y 1 , y 2 ) H z α(z 1 , z 2 ) (4.15)H x α(x 1 , x 2 ) ==∫ x2x∫ 1x2G x α(x) dxG x α(x) dx−∞} {{ }Fα x(x 2)136∫ x1−G x α(x) dx−∞} {{ }Fα x(x 1)(4.16)


Section 4.9 – App<strong>en</strong>dix 137To compute the integral over the volume Q volA, we rely on the cumu<strong>la</strong>tive distribution functionFα(u) x for a normal distribution (in the x direction):F x α(u) =1√2 π σx∫ u−∞It can be expressed with the function erfc(u) <strong>de</strong>fined aserfc(u) = 2 √ π∫ ∞uexp(− (x − x α) 2 )2 σx2 dx . (4.17)exp(−x 2 ) dx , (4.18)which satisfies erfc(−u) = 1 + erf(u). A simple change of variable in Equation 4.17 shows thatFα(u) x = 1 [ ( )] u − xα1 + erf √ . (4.19)22 σxThis allows to compute the integral over a giv<strong>en</strong> volume for a Gaussian-shaped puff. To takeinto account the reflections on the ground and capping inversion, additional reflection terms ar<strong>en</strong>ee<strong>de</strong>d, and their integral is computed following the same procedure.The cell conc<strong>en</strong>tration is corrected to <strong>en</strong>sure mass conservation: if Q i Ais the mass of speciesA within the cell i (whose volume is V i ), th<strong>en</strong> the puff contribution in this cell is giv<strong>en</strong> by:c i A =Q A∑ Ngrid× Qi A(4.20)i=1Q i V iAwhere Q A is the total mass of the puff for the species A, and N grid is the number of cells intowhich the puff is transferred.137


138 Chapitre 4 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille passif138


Chapitre 5Modèle <strong>de</strong> panache sous-mailleréactifLe modèle <strong>de</strong> panache sous-maille, décrit et évalué pour <strong>de</strong>s traceurs passifsà l’échelle contin<strong>en</strong>tale dans le chapitre 4, est utilisé dans ce chapitre pourmodéliser <strong>de</strong>s panaches réactifs. Pour ce<strong>la</strong>, il faut tout d’abord introduire unmodèle <strong>de</strong> chimie dans les bouffées gaussi<strong>en</strong>nes. Ce<strong>la</strong> suppose <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>compte non seulem<strong>en</strong>t les réactions <strong>en</strong>tre les espèces au sein d’une bouffée,mais égalem<strong>en</strong>t les interactions <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux bouffées superposées, ainsi queles réactions <strong>en</strong>tre les espèces <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée et les espèces prés<strong>en</strong>tes dansl’atmosphère <strong>en</strong>-<strong>de</strong>hors du panache (le « fond »). Pour ce<strong>la</strong>, certaines hypothèsessimplificatrices sont faites sur <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong>s bouffées. De plus,les réactions chimiques sont calculées sur les conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes ausein <strong>de</strong>s bouffées. Le modèle <strong>de</strong> chimie est décrit dans <strong>la</strong> partie 5.1.Dans un panache dont <strong>la</strong> composition diffère <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’atmosphère <strong>en</strong>vironnante,les réactions prépondérantes ne sont pas les mêmes. Ainsi, nonseulem<strong>en</strong>t l’utilisation du panache sous-maille a un effet sur <strong>la</strong> dispersion,comme pour les espèces passives, mais aussi sur les réactions chimiques <strong>en</strong>champ proche. Cet aspect est décrit <strong>de</strong> façon théorique, et testé <strong>en</strong>suite surun cas simplifié, dans <strong>la</strong> partie 5.2. Il y est montré, <strong>en</strong> particulier, que <strong>la</strong>titration <strong>de</strong> l’ozone est <strong>la</strong> réaction principale dans un panache <strong>de</strong> NOx, tandisque <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> radicaux OH est retardée jusqu’à une phase où lepanache est suffisamm<strong>en</strong>t développé.Enfin, le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif est appliqué au cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> photochimie<strong>en</strong> Île-<strong>de</strong>-France, sur six mois pour l’été 2001 (partie 5.3). Ce<strong>la</strong> permetd’évaluer l’impact du traitem<strong>en</strong>t sous-maille <strong>de</strong>s émissions ponctuellessur un cas d’application réel et sur les performances du modèle <strong>en</strong> comparaisonaux observations. L’utilisation du traitem<strong>en</strong>t sous-maille améliore lesstatistiques globales, <strong>en</strong> particulier pour les polluants primaires (SO 2 et NO).La différ<strong>en</strong>ce est plus faible pour les espèces secondaires NO 2 et O 3 . L’utilisationdu modèle <strong>de</strong> panache sous-maille a pour principale conséqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>modifier les conc<strong>en</strong>trations localem<strong>en</strong>t autour <strong>de</strong>s sources. L’impact est plusgrand lorsque l’on reti<strong>en</strong>t certains jours particuliers, notamm<strong>en</strong>t aux stationssituées <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> sources importantes. Il est <strong>en</strong>fin important <strong>de</strong> remarquerque, si le temps d’injection est un paramètre très important pour les espècespassives, il affecte beaucoup moins les espèces réactives.139


140 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifSommaire5.1 Description du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1415.1.1 Modèle <strong>de</strong> chimie pour les bouffées réactives . . . . . . . . . . . . . . . . 1415.1.2 Interaction <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux bouffées superposées . . . . . . . . . . . . . . . . 1445.2 Application du panache sous-maille à <strong>la</strong> chimie <strong>de</strong> l’ozone . . . . . . 1495.2.1 Chimie <strong>de</strong> l’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1495.2.2 Impact du panache sous-maille réactif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1525.2.3 Influ<strong>en</strong>ce du nombre <strong>de</strong> sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1575.3 Application à <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air <strong>en</strong> Île-<strong>de</strong>-France . . . . . . . . . . . . 1575.3.1 Configuration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1575.3.2 Émissions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1585.3.3 Configuration <strong>de</strong> panache sous-maille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1605.3.4 Simu<strong>la</strong>tions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1605.4 Évaluation du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif . . . . . . . . . 1605.4.1 Critères d’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1605.4.2 Impact du panache sous-maille sur les statistiques . . . . . . . . . . . . 1615.4.3 Répartition spatiale <strong>de</strong> l’impact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1645.5 Résultats pour certains jours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1655.5.1 Impact sur les polluants primaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1655.5.2 Impact sur les polluants secondaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1695.6 Analyse <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1715.6.1 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion verticale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1715.6.2 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1725.7 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1755.7.1 Chimie dans un panache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1755.7.2 Impact sur <strong>la</strong> photochimie <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne . . . . . . . . . . . . . . 1755.7.3 Bi<strong>la</strong>n et perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176Les résultats prés<strong>en</strong>tés dans <strong>la</strong> partie 5.3 et les suivantes sont tirés <strong>de</strong> Korsakissok etMallet [2010a].140


Section 5.1 – Description du modèle 1415.1 Description du modèle5.1.1 Modèle <strong>de</strong> chimie pour les bouffées réactivesLe modèle <strong>de</strong> chimie décrit ici est <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t inspiré du modèle SCICHEM, décrit dansKaramchandani et al. [2000], notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s interactions <strong>en</strong>treles bouffées superposées, et <strong>en</strong>tre les bouffées et le fond (pour ce qui est <strong>de</strong> <strong>la</strong> « métho<strong>de</strong> 1 »décrite <strong>en</strong> partie 5.1.1).Principe et notationsChaque bouffée transporte toutes les espèces utilisées par le modèle. Les bouffées transport<strong>en</strong>tune quantité pour chaque espèce, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t zéro si l’espèce n’est pas prés<strong>en</strong>tedans <strong>la</strong> bouffée. La chimie <strong>de</strong>s bouffées a les caractéristiques suivantes :– Les espèces d’une bouffée réagiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre elles,– Les espèces <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bouffées superposées réagiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre elles,– Les espèces d’une bouffée réagiss<strong>en</strong>t avec les espèces <strong>de</strong> fond, c’est-à-dire celles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tdans l’atmosphère.Les quantités transportées par les bouffées sont, <strong>en</strong> réalité, <strong>de</strong>s perturbations <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations<strong>de</strong> fond : si une espèce prés<strong>en</strong>te dans l’atmosphère réagit avec <strong>la</strong> bouffée, les conc<strong>en</strong>trations<strong>de</strong> fond diminu<strong>en</strong>t localem<strong>en</strong>t, ce qui se traduit par une perturbation négative. Cette perturbationest ajoutée aux conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond, pour former une conc<strong>en</strong>tration totale, représ<strong>en</strong>tative<strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> l’atmosphère dans le volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée.La chimie est calculée avec les conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> chaque bouffée. Les conc<strong>en</strong>trations<strong>de</strong> fond sont égalem<strong>en</strong>t considérées comme homogènes à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée, ce qui estcohér<strong>en</strong>t avec le fait que le volume <strong>de</strong>s bouffées est inférieur au volume <strong>de</strong>s mailles du modèleeuléri<strong>en</strong>, où sont prises les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond. Ces conc<strong>en</strong>trations sont prises dans <strong>la</strong> maillecorrespondant au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée. Dans <strong>la</strong> suite, l’exposant α (resp. β) correspond à <strong>la</strong>variable <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée α (resp. β), et l’indice A (resp. B) correspond à l’espèce A (resp. B). Laconc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> l’espèce A dans <strong>la</strong> bouffée α sera donc notée c α A. L’exposant b correspond auxconc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond. La moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> temps d’une variable v est notée v, et l’intégrale surtout l’espace est notée 〈v〉.Mom<strong>en</strong>ts d’ordre 1 et 2 d’une bouffée gaussi<strong>en</strong>neLa quantité totale <strong>de</strong> l’espèce 1 dans une bouffée α est donnée parQ α A = 〈c α A〉 =∫ ∞ ∫ ∞ ∫ ∞−∞−∞−∞c α A dV. (5.1)Pour une bouffée <strong>de</strong> forme gaussi<strong>en</strong>ne, <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration correspondante s’écritc α A(x, y, z, t) = Q α A × G α (x) G α (y) G α (z), (5.2)avec G α (x) <strong>la</strong> distribution gaussi<strong>en</strong>ne dans <strong>la</strong> direction x1G α (x) = √ exp(− (x − x α) 2 )2 π σx2 σx2 , (5.3)avec x α <strong>la</strong> coordonnée du c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée, σ x l’écart type gaussi<strong>en</strong> dans <strong>la</strong> direction x.On a donc 〈G α (x)〉 = 1, <strong>de</strong> même pour les directions y et z, et Q α A = 〈cα A〉 c’est le mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong>141


142 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifpremier ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations.Le mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> second ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations est donné par〈c α A 2 〉 =avec∫ ∞ ∫ ∞ ∫ ∞−∞ −∞ −∞[QαA G α (x) G α (y) G α (z) ] 2 dxdydz = (QαA ) 2 I α , (5.4)I α =∫ ∞ ∫ ∞ ∫ ∞−∞ −∞ −∞[Gα (x) G α (y) G α (z) ] ∫ ∞2 dxdydz = G 2 α(x)dx−∞L’intégrale dans les trois directions est donc donnée par∫ ∞−∞G 2 α(y)dy∫ ∞−∞G 2 α(z)dz.(5.5)∫ ∞−∞G 2 α(x) dx =12 √ πσ x, (5.6)ce qui signifie que l’équation 5.5 <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>tI α =12 3 π 3/2 σ x σ y σ z. (5.7)L’expression du mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> second ordre se déduit alors <strong>de</strong> l’équation 5.4 et <strong>de</strong> l’équation 5.7〈c α A 2 〉 = 〈c α A〉 2 I α =〈c α A 〉22 3 π 3/2 σ x σ y σ z. (5.8)Bouffée avec une conc<strong>en</strong>tration uniformeOn fait à prés<strong>en</strong>t l’hypothèse que les conc<strong>en</strong>trations sont uniformes à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée.On suppose égalem<strong>en</strong>t que le volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée est fini, et noté V α . Il s’agit d’exprimer cevolume V α <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> premier et second ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration.La conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> l’espèce A, supposée à prés<strong>en</strong>t homogène dans <strong>la</strong> bouffée, est égale àC α A à l’intérieur du volume V α, et zéro ailleurs.Le premier mom<strong>en</strong>t, ou <strong>la</strong> quantité totale <strong>de</strong> l’espèce A dans <strong>la</strong> bouffée α est à prés<strong>en</strong>t〈c α A 〉 = Qα A = Cα A × V α.Le mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> second ordre est donné par〈c α A 2 〉 =∫ ∞ ∫ ∞ ∫ ∞−∞−∞−∞C α A 2 dV = C α A 2 × V α = 〈cα A 〉2V α. (5.9)Ainsi, le volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée α peut se déduire <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> premier et second ordrepar <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionV α = 〈cα A 〉2〈c α A 2 〉 . (5.10)Si l’on ét<strong>en</strong>d cette définition au cas <strong>de</strong>s bouffées gaussi<strong>en</strong>nes, d’après l’équation 5.8, on aV α = 1I α= 2 3 π 3/2 σ x σ y σ z . (5.11)142


Section 5.1 – Description du modèle 143Chimie dans une boufféeNote : dans <strong>la</strong> suite, les conc<strong>en</strong>trations utilisées sont prises à l’intérieur <strong>de</strong>s bouffées. Donc,c α A est égale à <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration uniforme Cα A utilisée dans l’équation 5.9 : cα A = Cα A .On considère <strong>de</strong>ux espèces A et B, transportées par <strong>la</strong> bouffée α et réagissant <strong>en</strong>tre ellespour produire une troisième espèce P , avec un taux <strong>de</strong> réaction k :A + B → P (R 5.4)Si l’on ne considère que les réactions <strong>en</strong>tre les espèces prés<strong>en</strong>tes dans <strong>la</strong> bouffée, sans interactionextérieure, et que l’on suppose les conc<strong>en</strong>trations uniformes dans <strong>la</strong> bouffée, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>disparition <strong>de</strong> A est donnée par :dc α A= −k c αdtAc α B. (5.12)Si <strong>la</strong> chimie se produit durant un pas <strong>de</strong> temps ∆t, <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> l’espèce A dans <strong>la</strong>bouffée à <strong>la</strong> fin du pas <strong>de</strong> temps est alors donnée au premier ordre (<strong>en</strong> temps) paravecc α A(t + ∆t) = c α A(t) + ∆c α A, (5.13)∆c α A = −k c α A(t) c α B(t) ∆t. (5.14)La quantité correspondante, transportée par <strong>la</strong> bouffée, est alors donnée parQ α A(t + ∆t) = c α A(t + ∆t) × V α , (5.15)et <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> A dans <strong>la</strong> bouffée a donc diminué, durant le pas <strong>de</strong> temps, <strong>de</strong>∆Q α A = ∆c α A × V α . (5.16)Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s interactions avec les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond (métho<strong>de</strong> 1)On suppose à prés<strong>en</strong>t que les espèces A et B sont prés<strong>en</strong>tes à <strong>la</strong> fois dans <strong>la</strong> bouffée, et dansles conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond, c’est-à-dire dans l’atmosphère à l’<strong>en</strong>droit où se situe <strong>la</strong> bouffée. Lesconc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond pour l’espèce A sont notées c b A. Pour pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les réactions<strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s espèces prés<strong>en</strong>tes dans le volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée, on utilise <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>trationtotale (bouffée et fond), notée ˜c α A = cα A + cb A. La nouvelle vitesse <strong>de</strong> disparition <strong>de</strong> A est doncd(c α A + cb A )dt= −k (c α A + c b A) (c α B + c b B). (5.17)Cep<strong>en</strong>dant, les réactions chimiques <strong>en</strong>tre les espèces <strong>de</strong> fond sont égalem<strong>en</strong>t prises <strong>en</strong> compteindép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s bouffées, dans le modèle euléri<strong>en</strong> (si l’on se situe dans lecadre d’un coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> type panache sous-maille). Dans ce cas, le taux <strong>de</strong> disparition<strong>de</strong> l’espèce A pris <strong>en</strong> compte par le modèle euléri<strong>en</strong> est donné pardc b Adt= −k c b Ac b B. (5.18)Cep<strong>en</strong>dant, <strong>la</strong> réaction <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond <strong>de</strong>s espèces A et B est prise <strong>en</strong>compte une <strong>de</strong>uxième fois dans <strong>la</strong> chimie <strong>de</strong>s bouffées telle que décrite dans l’équation 5.17 ;celle-ci peut <strong>en</strong> effet se décomposer <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivanted(c α A + cb A )dt= −k(c α A c α B + c b A c b B + c α A c b B + c α B c b A) (5.19)} {{ } } {{ } } {{ }(1) (2)(3)143


144 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif(1) représ<strong>en</strong>te les réactions <strong>en</strong>tre les espèces <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée seulem<strong>en</strong>t, (2) représ<strong>en</strong>te les réactions<strong>en</strong>tre les espèces <strong>de</strong> fond seulem<strong>en</strong>t, et (3) est un terme supplém<strong>en</strong>taire représ<strong>en</strong>tant les interactions<strong>en</strong>tre le fond et <strong>la</strong> bouffée, qui intervi<strong>en</strong>t car <strong>la</strong> chimie décrite ici est non-linéaire. Leterme (2) est bi<strong>en</strong> le même que le terme <strong>de</strong> l’équation 5.18, déjà pris <strong>en</strong> compte dans le modèleeuléri<strong>en</strong>. Pour pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les interactions non linéaires, tout <strong>en</strong> éliminant ce terme, ilfaut donc calculer <strong>la</strong> chimie d’après l’équation 5.17, puis soustraire <strong>la</strong> contribution du terme (2).La bouffée transporte ainsi l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s perturbations (chimie dans <strong>la</strong> bouffée et interactionsavec le fond).Pour calculer les réactions se produisant durant un pas <strong>de</strong> temps ∆t, et <strong>en</strong> déduire lesconc<strong>en</strong>trations dans <strong>la</strong> bouffée à <strong>la</strong> fin du pas <strong>de</strong> temps, c α A(t+∆t), connaissant <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>trationinitiale c α A(t), on utilise <strong>la</strong> procédure suivante :1. Ajouter <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> fond à <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée : ˜c A (t) = c α A (t) + cb A (t)2. Calculer <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration totale durant le pas <strong>de</strong> temps ∆t due à <strong>la</strong> chimie(équation 5.17) : ∆˜c A , et <strong>la</strong> nouvelle conc<strong>en</strong>tration totale ˜c A (t + ∆t) = ˜c A (t) + ∆˜c A3. Calculer <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> fond p<strong>en</strong>dant le pas <strong>de</strong> temps ∆t due à <strong>la</strong>chimie <strong>en</strong>tre espèces <strong>de</strong> fond (équation 5.18) : ∆c b A, et <strong>la</strong> nouvelle conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> fondc b A (t + ∆t) = cb A (t) + ∆cb A4. En déduire <strong>la</strong> nouvelle conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée :c α A(t + ∆t) = ˜c A (t + ∆t) − c b A(t + ∆t) = ˜c A (t) − c b} {{ A(t)}+ ∆˜c}{{} Ac α A (t)(1)+(2)+(3)− ∆c b A}{{}(2)De cette façon, l’interaction <strong>en</strong>tre le fond et <strong>la</strong> bouffée est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t prise <strong>en</strong> compte dans<strong>la</strong> bouffée, qui est donc bi<strong>en</strong> une perturbation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond : si une espèce A<strong>de</strong> fond, non prés<strong>en</strong>te initialem<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> bouffée (c α A(t) = 0), disparaît à cause <strong>de</strong>s réactionschimiques avec <strong>la</strong> bouffée, sa conc<strong>en</strong>tration dans <strong>la</strong> bouffée avec prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimieet <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> fond sera négative : c α A(t + ∆t) < 0. La conc<strong>en</strong>tration totale (prise <strong>en</strong>compte <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> modèle, au mom<strong>en</strong>t où les conc<strong>en</strong>trations sont sauvegardées) est toujourspositive, et ti<strong>en</strong>t compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> diminution locale <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration : 0 < ˜c A (t + ∆t) < c b A (t +∆t). Il faut toutefois remarquer que <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> fond utilisée est celle où se trouve lec<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée, alors que <strong>la</strong> bouffée peut couvrir plusieurs mailles (horizontalem<strong>en</strong>t et/ouverticalem<strong>en</strong>t).5.1.2 Interaction <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux bouffées superposéesA prés<strong>en</strong>t, on ne ti<strong>en</strong>t à nouveau plus compte du fond, et l’on considère juste <strong>de</strong>ux boufféesα and β, cont<strong>en</strong>ant toutes les <strong>de</strong>ux les espèces A et B. Quand les bouffées sont suffisamm<strong>en</strong>tproches, elles sont partiellem<strong>en</strong>t superposées. Elle interagiss<strong>en</strong>t alors <strong>en</strong>tre elles, <strong>de</strong> <strong>la</strong> mêmefaçon que les espèces <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée et du fond, mais dans un volume plus petit (le volumed’interaction, ou <strong>de</strong> superposition, V αβ ).Mom<strong>en</strong>t d’ordre 2 pour <strong>de</strong>ux bouffées gaussi<strong>en</strong>nesLe mom<strong>en</strong>t d’ordre <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration pour les <strong>de</strong>ux bouffées superposéespeut se définir ainsi :〈c α Ac β A 〉 = ∫ ∞∫ ∞ ∫ ∞−∞ −∞ −∞[QαA G α (x) G α (y) G α (z) ] × [ Q β A G β(x) G β (y) G β (z) ] dxdydz.144


Section 5.1 – Description du modèle 145Il peut donc se calculer <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire à celle décrite dans <strong>la</strong> partie 5.1.1 :avecI αβ =∫ ∞ ∫ ∞ ∫ ∞−∞−∞−∞〈c α Ac β A 〉 = (Qα A Q β A ) × I αβ, (5.20)[Gα (x) G α (y) G α (z) ] × [ G β (x) G β (y) G β (z) ] dxdydz. (5.21)Le coeffici<strong>en</strong>t I αβ peut se calculer analytiquem<strong>en</strong>t. On appellera ce terme le coeffici<strong>en</strong>t d’interaction<strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux bouffées α et β, car il représ<strong>en</strong>te le <strong>de</strong>gré d’interaction <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>uxbouffées : I αβ = 0 si les <strong>de</strong>ux bouffées n’interagiss<strong>en</strong>t pas du tout, et I αβ = I α = 1/V α si β = α.Mom<strong>en</strong>t d’ordre 2 pour <strong>de</strong>ux bouffées à conc<strong>en</strong>tration uniformeOn suppose à prés<strong>en</strong>t que les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux bouffées sont uniformes, comme dans<strong>la</strong> partie 5.1.1. Le volume d’interaction <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux bouffées V αβ est représ<strong>en</strong>té figure 5.1.VαVαβVβFig. 5.1 – Superposition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bouffées α et β. Le volume <strong>de</strong> superposition est V αβ .Le mom<strong>en</strong>t d’ordre <strong>de</strong>ux est donné par〈c α Ac β A 〉 = ∫ ∞−∞∫ ∞ ∫ ∞−∞−∞C α AC β A dV = Cα AC β A × V αβ = Qα A Qβ AV α V β× V αβ . (5.22)L’équation 5.22 provi<strong>en</strong>t du fait qu’<strong>en</strong> <strong>de</strong>hors du volume d’interaction V αβ , les conc<strong>en</strong>trations<strong>de</strong> l’espèce A sont nulles, soit pour <strong>la</strong> bouffée α, soit pour <strong>la</strong> bouffée β, d’après l’hypothèse <strong>de</strong>conc<strong>en</strong>tration uniforme dans un volume fini.Des équations 5.20 et 5.22, on peut déduire une re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre le coeffici<strong>en</strong>t d’interactionI αβ , les volumes <strong>de</strong>s bouffées V α et V β , et le volume d’interaction V αβRéactions <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux bouffées superposéesI αβ = V αβV α V β. (5.23)On considère à prés<strong>en</strong>t <strong>la</strong> réaction décrite dans <strong>la</strong> partie 5.1.1. Pour cette réaction, le taux<strong>de</strong> disparition <strong>de</strong> l’espèce A <strong>en</strong> un point (x, y, z) est donné pardc Adt (x, y, z, t) = −k c A(x, y, z, t) c B (x, y, z, t) (5.24)145


146 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifavec <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ce point donnée par <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s contributions <strong>de</strong> toutes les bouffées(sur tout l’espace) :c A (x, y, z, t) = ∑ c α A(x, y, z, t). (5.25)αLa quantité exacte <strong>de</strong> l’espèce A disparaissant dans tout l’espace durant ∆t à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong>réaction chimique est donc∆Q A (t) = −k ∆t∫ ∞ ∫ ∞ ∫ ∞−∞−∞∑−∞α,βc α A(x, y, z, t) c β B(x, y, z, t) dx dy dz (5.26)On suppose à prés<strong>en</strong>t que l’on peut permuter somme et intégrale, ce qui est possible car ils’agit <strong>de</strong> fonctions gaussi<strong>en</strong>nes dérivables dans tout l’espace∆Q A (t) = −k ∆t ∑ 〈c α Ac β B〉. (5.27)α,βD’après l’équation 5.20, on a alors∆Q A (t) = −k ∆t ∑ α,βQ α AQ β B I αβ. (5.28)L’équation 5.28 donne <strong>la</strong> quantité totale <strong>de</strong> l’espèce A disparaissant dans tout l’espace, àcause <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie ayant lieu dans toutes les bouffées, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte les interactionsnon-linéaires <strong>en</strong>tre les bouffées. Cette quantité doit alors être distribuée <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tesbouffées. Une répartition évid<strong>en</strong>te (mais non unique) est∑∆Q α A = −k ∆t Q α A Q β B I αβ, (5.29)avec∑∆Q α A <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> l’espèce A disparaissant dans <strong>la</strong> bouffée α durant ∆t, et ∆Q A =α ∆Qα A. L’équation 5.28 donne l’exacte formu<strong>la</strong>tion du taux <strong>de</strong> disparition <strong>de</strong> l’espèce A pour<strong>la</strong> réaction étudiée ici, sans l’approximation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations uniformes dans les bouffées.Comme le modèle utilise <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations et non <strong>de</strong>s quantités, pour résoudre le systèmed’équations décrivant les réactions chimiques, il est nécessaire d’avoir <strong>de</strong>s formules <strong>de</strong> transformationpermettant d’exprimer l’équation 5.29 <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations.On remarque que <strong>la</strong> somme ∑ β Qβ B I αβ est homogène à une conc<strong>en</strong>tration. On définit alorsune conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> superposition pour <strong>la</strong> bouffée α et l’espèce A, donnée parβĉ α A (t) = ∑ βQ β A (t) I αβ(t). (5.30)L’équation 5.29 s’écrit alors∆Q α A = −k ∆t Q α A ĉα A(t). (5.31)Pour mieux compr<strong>en</strong>dre ce que signifie <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> superposition, on fait l’hypothèse<strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations uniformes, et <strong>de</strong>s bouffées ayant un volume fini. L’équation 5.30 peut s’écrireĉ α A = ∑ βQ β AV αβV α V β= ∑ βc β AV αβV α. (5.32)L’équation 5.32 montre que <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> superposition correspond à <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>trationobt<strong>en</strong>ue si toutes les quantités cont<strong>en</strong>ues dans les volumes <strong>de</strong> superposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée α avec146


Section 5.1 – Description du modèle 147les autres bouffées étai<strong>en</strong>t diluées dans le volume V α . S’il n’y a que <strong>de</strong>ux bouffées superposées,et que β = α, alors V αβ = V α et ĉ α A = cα A. Si les <strong>de</strong>ux bouffées ne sont que partiellem<strong>en</strong>t superposées,V αβ ≤ V α . La quantité <strong>de</strong> l’espèce A prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée β dans le volume <strong>de</strong>superposition est V αβ c β A. Dans l’équation 5.32, cette quantité est diluée dans le volume <strong>de</strong> <strong>la</strong>bouffée α.On repasse à prés<strong>en</strong>t au cas général. Si l’on calcule le taux <strong>de</strong> disparition <strong>de</strong> l’espèce A dans<strong>la</strong> bouffée α, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> superposition, on obti<strong>en</strong>t∆ĉ α A = −k ∆t ĉα A (t) ĉα B(t). (5.33)Une fois les réactions prises <strong>en</strong> compte avec les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> superposition, on chercheà repasser <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations aux quantités transportées par les bouffées, et donc à retrouverl’équation 5.33 :∆Q α A = ∆ĉ α A × Qα A (t) . (5.34)ĉ α A(t)Le facteur multiplicatif est homogène à un volume, on le nomme donc volume <strong>de</strong> superposition,noté ̂V A α . Il dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l’espèce et <strong>de</strong> <strong>la</strong> boufféêVA α = Qα A. (5.35)ĉ α APour une espèce ayant une conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> superposition nulle au début du pas <strong>de</strong> temps(ĉ α A(t) = 0), le volume <strong>de</strong> superposition est calculé avec <strong>la</strong> formule obt<strong>en</strong>ue d’après l’équation 5.35<strong>en</strong> considérant que toutes les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s bouffées sont uniformes et id<strong>en</strong>tiques danstoutes les bouffées, d’une valeur notée C :̂V α A =C V α∑β C V β I αβ=∑ V 2 αβV αβ. (5.36)Ou <strong>en</strong>core, pour exprimer le volume <strong>de</strong> superposition <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s intégrales I α , I β etI αβ :̂V α A = 1∑β I αβ I α /I β. (5.37)Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s interactions avec les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond (métho<strong>de</strong> 2)Si l’on ajoute les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond aux conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> superposition, pour pr<strong>en</strong>dre<strong>en</strong> compte à <strong>la</strong> fois les interactions <strong>en</strong>tre les bouffées et avec le fond, l’équation 5.19 est modifiée<strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante :d(ĉ α A + cb A )dt= −k(ĉ α A ĉα B+ c b A c b B + ĉ} {{ } } {{ }α A cb B + ĉ α B cb A). (5.38)} {{ }(1) (2)(3)Ici, le terme (3) pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte l’interaction <strong>en</strong>tre le fond et toutes les bouffées superposées,et non seulem<strong>en</strong>t l’interaction <strong>en</strong>tre le fond et <strong>la</strong> bouffée α. Si l’on soustrait <strong>la</strong> contribution duterme (2), <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon qu’<strong>en</strong> partie 5.1.1, il reste donc)∆ĉ α A(ĉα = −k ∆t A(t) ĉ α B (t) + ĉα A cb B + ĉ α B cb A . (5.39)147


148 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifLe terme additionnel pour les interactions avec le fond pr<strong>en</strong>d donc <strong>en</strong> compte les conc<strong>en</strong>trations<strong>de</strong> superposition. Il serait égalem<strong>en</strong>t possible <strong>de</strong> ne calculer les interactions qu’<strong>en</strong>treles bouffées et le fond pour chacune <strong>de</strong>s bouffées (sans interactions <strong>en</strong>tre les bouffées). Danstous les cas, il est possible d’avoir une conc<strong>en</strong>tration négative au total (même <strong>en</strong> ajoutant lesconc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond), dans le cas où <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> fond d’une espèce serait très faible.En effet, dans ce cas, chaque bouffée prés<strong>en</strong>te dans <strong>la</strong> maille interagit avec l’espèce <strong>de</strong> fondcomme si l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> l’espèce <strong>de</strong> fond était consommable par <strong>la</strong> bouffée. En théorie, le cadred’application du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille garantit que ce cas ne se produit pas, car levolume <strong>de</strong>s bouffées est beaucoup plus petit que le volume <strong>de</strong>s mailles. On suppose donc qu’ilreste suffisamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> quantités <strong>de</strong> fond dans <strong>la</strong> maille pour être consommées par toutes lesbouffées prés<strong>en</strong>tes. Cette hypothèse peut cep<strong>en</strong>dant être invalidée si le nombre <strong>de</strong> bouffées dansune même maille est trop grand.Une autre façon <strong>de</strong> faire est <strong>de</strong> traiter les mailles où se situ<strong>en</strong>t les bouffées <strong>de</strong> <strong>la</strong> mêmefaçon qu’une autre bouffée, dont on connaîtrait <strong>la</strong> quantité totale (d’après <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration etle volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille). Le volume d’interaction <strong>en</strong>tre une maille et <strong>la</strong> bouffée α serait doncégal à zéro si le c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée n’est pas dans <strong>la</strong> maille, et V α sinon. Ainsi, le coeffici<strong>en</strong>td’interaction <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> maille et <strong>la</strong> bouffée estI αb = 1/V b , (5.40)et <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> superposition (dans le cas où il n’y a qu’une seule bouffée dans <strong>la</strong> maille)pour <strong>la</strong> bouffée α estĉ α A (t) = cα A + c b A. (5.41)Ce<strong>la</strong> correspond exactem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration totale utilisée dans <strong>la</strong> partie 5.1.1 et notée ˜c α A (t).La conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> superposition calculée dans <strong>la</strong> maille est alorŝc b A (t) = Qα A/V b + c b A. (5.42)Après avoir pris <strong>en</strong> compte <strong>la</strong> chimie pour les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> superposition, on peutrecalculer les quantités respectives <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée et du fond, grâce aux volumes <strong>de</strong> superposition(équation 5.34) :( )∆Q α A = −k∆t Q α A∆Q b A = −k∆t Q b Ac α B + c b B(c α B V α /V b + c b B(5.43)), (5.44)ou <strong>en</strong>core)∆Q α A = −k∆t V α(c α A c α B + c α A c b B(5.45))∆Q b A = −k∆t V b(c b A c α B V α /V b + c b A c b B . (5.46)Dans <strong>la</strong> précéd<strong>en</strong>te métho<strong>de</strong> pour pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les interactions avec le fond, le terme (3)<strong>de</strong> l’équation 5.19 donnait <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> l’espèce A qui était modifiée par les interactions avecle fond, dans le volume V α . Cette quantité s’écrit∆Q A = −k∆t V α c α A c b B −k∆t V} {{ } α c α B c b A . (5.47)} {{ }(a)(b)Ici, <strong>la</strong> partie (a) <strong>de</strong> cette quantité est distribuée à <strong>la</strong> bouffée α, et <strong>la</strong> partie (b) est ajoutée à<strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> A dans <strong>la</strong> maille. Ainsi, si l’espèce A est une espèce <strong>de</strong> fond, non prés<strong>en</strong>te dans148


Section 5.2 – Application du panache sous-maille à <strong>la</strong> chimie <strong>de</strong> l’ozone 149<strong>la</strong> bouffée (typiquem<strong>en</strong>t le cas <strong>de</strong> l’ozone), (a) est égal à zéro et <strong>la</strong> perturbation est ajoutéeaux conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond. De <strong>la</strong> sorte, on perd l’information sur <strong>la</strong> perturbation locale <strong>de</strong> <strong>la</strong>conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> A dans le panache, puisque cette perturbation est diluée dans <strong>la</strong> maille.L’avantage <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> par rapport à <strong>la</strong> précéd<strong>en</strong>te est <strong>de</strong> gagner <strong>en</strong> temps <strong>de</strong> calcul.En effet, <strong>la</strong> chimie dans <strong>la</strong> maille <strong>de</strong> fond est <strong>en</strong>core calculée, mais seulem<strong>en</strong>t une seule fois parmaille cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s bouffées. Dans <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> précéd<strong>en</strong>te, <strong>la</strong> chimie <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille <strong>de</strong> fond étaitcalculée pour chaque bouffée prés<strong>en</strong>te dans cette maille. Or, <strong>de</strong> nombreuses bouffées prov<strong>en</strong>ant<strong>de</strong> <strong>la</strong> même source ponctuelle peuv<strong>en</strong>t se situer dans <strong>la</strong> même maille.Remarque : Dans tous les cas, on a supposé qu’une bouffée était majoritairem<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>uedans une seule maille, où l’on pr<strong>en</strong>ait les valeurs <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond (supposées uniformesdans <strong>la</strong> bouffée). Cep<strong>en</strong>dant, les bouffées peuv<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t couvrir plusieurs niveauxverticaux. Dans <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> 1, <strong>la</strong> bouffée transporte <strong>la</strong> perturbation un certain temps, avantd’être injectée dans le modèle euléri<strong>en</strong>. A ce mom<strong>en</strong>t-là, les quantités cont<strong>en</strong>ues dans <strong>la</strong> bouffée(y compris négatives dans le cas d’une perturbation négative d’une espèce <strong>de</strong> fond) sont répartiesdans les différ<strong>en</strong>ts niveaux verticaux couverts par <strong>la</strong> bouffée. L’ajout <strong>de</strong> cette perturbation dansd’autres niveaux que celui du c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée est donc une approximation supplém<strong>en</strong>taire,et les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond sont mises à zéro si <strong>la</strong> perturbation négative était trop gran<strong>de</strong>par rapport à <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> fond d’une espèce dans l’un <strong>de</strong>s niveaux. Dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> 2, une partie <strong>de</strong> cette perturbation est injectée dans <strong>la</strong> maille du c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>la</strong> boufféeà chaque pas <strong>de</strong> temps. En revanche, les formules <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> ne sont plus va<strong>la</strong>bles si levolume <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée est plus grand que celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille, ce qui peut se produire si <strong>la</strong> bouffée aune ext<strong>en</strong>sion verticale beaucoup plus gran<strong>de</strong> que <strong>la</strong> maille où se trouve son c<strong>en</strong>tre. Dans ce cas,le volume d’interaction <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> bouffée et <strong>la</strong> maille est pris égal à V b . Il est cep<strong>en</strong>dant préférabled’injecter <strong>la</strong> bouffée dans le modèle euléri<strong>en</strong> avant que ce<strong>la</strong> ne se produise.5.2 Application du panache sous-maille à <strong>la</strong> chimie <strong>de</strong> l’ozone5.2.1 Chimie <strong>de</strong> l’ozoneDans <strong>la</strong> suite, le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif est appliquée à <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> chimie troposphérique et <strong>en</strong> particulier <strong>de</strong> l’ozone. Il est donc utile <strong>de</strong> décrire brièvem<strong>en</strong>t lesprincipales réactions <strong>en</strong> jeu. Pour une <strong>de</strong>scription plus détaillée, on se référera à Jacob [1999],Seinfeld et Pandis [1998] et Sportisse [2007a].Réaction avec les NOxLa réaction <strong>de</strong> production <strong>de</strong> l’ozone fait interv<strong>en</strong>ir le dioxygène O 2 ainsi que l’oxygèneatomique O, suivantoù M est un tiers corps qui est <strong>en</strong> général N 2 ou O 2 .L’oxygène atomique O peut prov<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> <strong>la</strong> photolyse <strong>de</strong> O 2O 2 + O + M −→ O 3 + M (R 5.5)O 2 + hν −→ O + O (R 5.6)avec hν correspondant à un rayonnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> λ ≤ 242 nm. Cette longueurd’on<strong>de</strong> est principalem<strong>en</strong>t absorbée dans <strong>la</strong> stratosphère, où ce type <strong>de</strong> réaction peut donc avoir149


150 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactiflieu. Dans <strong>la</strong> troposphère, <strong>la</strong> source d’oxygène molécu<strong>la</strong>ire est <strong>la</strong> dissociation photolytique <strong>de</strong>NO 2NO 2 + hν J NO 2−−−→ NO + O (R 5.7)avec hν correspondant à un rayonnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> 300 nm ≤ λ ≤ 400 nm. Laréaction <strong>de</strong> production <strong>de</strong> l’ozone dép<strong>en</strong>d donc directem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> dissociation photolytiquedu NO 2 . D’autre part, <strong>la</strong> réaction <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> l’ozone par oxydation <strong>de</strong> NO, appelée« titration » à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> rapidité <strong>de</strong> sa cinétique, s’écritO 3 + NO k −→ NO 2 + O 2 (R 5.8)Si l’on suppose que NO est à l’équilibre (les réactions <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> consommationont lieu à <strong>la</strong> même vitesse), on obti<strong>en</strong>t d’après les réactions R 5.7 et R 5.8( ) ( )JNO2 cNO2c O3 ≃ . (5.48)k c NOEn pratique, cep<strong>en</strong>dant, cet équilibre est perturbé par <strong>de</strong> nombreux facteurs tels que les émissions,ainsi que par une oxydation accrue <strong>de</strong> NO <strong>en</strong> NO 2 par d’autres oxydants que l’ozone.L’ozone est aussi détruit par photolyse :où O 1D est un atome d’oxygène excité.Réaction avec les COVO 3 + hν −→ O 2 + O 1D (R 5.9)La production d’ozone repose égalem<strong>en</strong>t sur l’oxydation <strong>de</strong>s COV, c’est-à-dire <strong>de</strong>s moléculesorganiques telles que les alcanes, les alcènes ou les aldéhy<strong>de</strong>s. Si l’on pr<strong>en</strong>d un hydrocarburegénérique noté RH, celui-ci est oxydé par OH pour produire <strong>de</strong>s espèces telles que <strong>de</strong>s peroxyradicauxRO 2 ou <strong>de</strong>s radicaux carbonyles/aldéhy<strong>de</strong>s R ’ CHO (avec R ’ une chaîne cont<strong>en</strong>antmoins d’atomes <strong>de</strong> carbone que <strong>la</strong> chaîne initiale). En prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> NO, ces radicaux produis<strong>en</strong>tdu NO 2 . Le bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> cette chaîne <strong>de</strong> réaction s’écritRH + 2 O 2 + 2 NO −→ 2 NO 2 + H 2 O + R ′ CHO (R 5.10)Le NO 2 ainsi produit contribue à <strong>la</strong> formation d’ozone via les réactions R 5.7 et R 5.5.Une façon d’écrire le bi<strong>la</strong>n global <strong>de</strong> production d’ozone par les COV est <strong>de</strong> considérer que <strong>la</strong>production est catalysée par les NOxRH NOx −−−→ R ′ CHO + 2 O 3 (R 5.11)Pour que <strong>la</strong> réaction R 5.11 ait lieu, il faut <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce du radical hydroxyle OH afin d’initier<strong>la</strong> chaîne. Ce radical a différ<strong>en</strong>tes sources, dont les plus importantes sont, <strong>de</strong> jour, <strong>la</strong> réactionO 1D + H 2 O −→ 2 OH (R 5.12)avec O 1D prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> <strong>la</strong> photolyse <strong>de</strong> l’ozone (réaction R 5.9), et <strong>la</strong> photolyse <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> nitreuxHONO + hν −→ OH + NO (R 5.13)150


Section 5.2 – Application du panache sous-maille à <strong>la</strong> chimie <strong>de</strong> l’ozone 151De nuit, ces réactions n’ont pas lieu par faute <strong>de</strong> photolyse, et les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> radicauxOH sont négligeablesLes COV contribu<strong>en</strong>t donc à <strong>la</strong> production <strong>de</strong> l’ozone. Des réactions concurr<strong>en</strong>tes peuv<strong>en</strong>tdiminuer l’efficacité <strong>de</strong> ces réactions, notamm<strong>en</strong>t <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> HNO 3 qui diminue les conc<strong>en</strong>trations<strong>de</strong> NO 2 et OH viaNO 2 + OH + M −→ HNO 3 + M (R 5.14)et <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> peroxy<strong>de</strong>s (peroxy<strong>de</strong>s d’hydrogène ou peroxy<strong>de</strong>s organiques) telle queHO 2 + HO 2 −→ H 2 O 2 + O 2· (R 5.15)Régimes chimiquesLa prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> NOx peut donc conduire soit à <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> l’ozone, via <strong>la</strong> réaction <strong>de</strong>titration R 5.8, soit à <strong>la</strong> production d’ozone <strong>en</strong> catalysant <strong>la</strong> réaction R 5.11. Dans un régimepauvre <strong>en</strong> NOx (ou NOx-limité), <strong>la</strong> production d’ozone est limitée par les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> NOx.Une diminution <strong>de</strong>s COV aura donc peu d’effet sur l’ozone, alors qu’une diminution <strong>de</strong>s NOx serafavorable. Dans un régime COV-limité, une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s COV conduit à une augm<strong>en</strong>tation<strong>de</strong> l’ozone, <strong>de</strong> même qu’une diminution <strong>de</strong>s NOx (via <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> titration). Dans ce<strong>de</strong>rnier cas, une stratégie <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> NOx est donc défavorable car ce<strong>la</strong>conduit à une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> O 3 . Il arrive fréquemm<strong>en</strong>t que <strong>de</strong>s agglomérations soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>régime COV-limité. Le rapport <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> NOx et COV fournit une indicationdu régime.Chimie dans un panacheDans un panache, les réactions chimiques prépondérantes ne sont pas les mêmes que dansle reste <strong>de</strong> l’atmosphère. D’après Karamchandani et al. [1998], on peut distinguer trois phasesdans l’évolution d’un panache, illustrées par <strong>la</strong> figure 5.2 :1. Quand le panache vi<strong>en</strong>t juste d’être émis, <strong>en</strong> champ très proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> cheminée, il estess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t composé <strong>de</strong> NOx et est très peu mé<strong>la</strong>ngé au reste <strong>de</strong> l’atmosphère. On peutalors négliger le radical OH dans <strong>la</strong> composition du panache, ce qui inhibe <strong>la</strong> formationd’ozone par les COV qui débute par une oxydation (réaction R 5.11). La chimie dans cettephase <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t du panache est donc réduite à l’équilibre photostationnaire dusystème NO/NO 2 /O 3 (réactions R 5.5 à R 5.8). Il faut y ajouter l’oxydation <strong>de</strong> NO qui alieu <strong>en</strong> champ très proche2 NO + O 2 −→ 2 NO 2 (R 5.16)Cette réaction <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t très rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t négligeable, car son taux est proportionnel aucarré <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> NO, qui diminu<strong>en</strong>t avec <strong>la</strong> dispersion du panache.2. Dans l’étape suivante du développem<strong>en</strong>t du panache, les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> NOx sont toujoursplus gran<strong>de</strong>s que celles <strong>de</strong>s COV, et les conc<strong>en</strong>trations d’ozone sont donc toujoursplus faibles dans le panache que dans le milieu <strong>en</strong>vironnant. Dans cette phase, les conc<strong>en</strong>trations<strong>de</strong> OH et HO 2 ne sont plus négligeables (produits notamm<strong>en</strong>t via les réactions <strong>de</strong>photolyse), et conduis<strong>en</strong>t à l’oxydation <strong>de</strong> NO, NO 2 et SO 2 <strong>en</strong> HNO 2 , HNO 3 et H 2 SO 4respectivem<strong>en</strong>t. On note <strong>en</strong> particulier l’oxydation <strong>de</strong> NO par HO 2NO + HO 2 −→ NO 2 + OH (R 5.17)151


152 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifPhase 2: formation d'aci<strong>de</strong>spar l'intermédiaire <strong>de</strong> OH et NO3Phase 1: état photostationnaireNO/NO2/O3Phase 3: chimie complèteformation d'aci<strong>de</strong>s et d'ozoneFig. 5.2 – Illustration <strong>de</strong>s trois phases d’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie dans un panache émis par unecheminée. D’après Karamchandani et al. [1998].qui permet <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> NO 2 sans consommer d’O 3 , bi<strong>en</strong> que <strong>la</strong> réaction <strong>de</strong> titrationR 5.8 reste prépondérante à ce sta<strong>de</strong>. De nuit, les réactions <strong>de</strong> photolyse n’ont pluslieu et <strong>la</strong> chimie impliquant NO 3 est prépondérante.3. Enfin, lorsque le panache est suffisamm<strong>en</strong>t mé<strong>la</strong>ngé, les réactions impliquant <strong>la</strong> productiond’ozone par les COV ne sont plus négligeables, et <strong>la</strong> chimie dans le panache est bi<strong>en</strong>représ<strong>en</strong>tée par un mécanisme chimique complet.Dans Karamchandani et al. [1998], <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> transition <strong>en</strong>tre les phases sont proposéset évalués pour différ<strong>en</strong>tes heures <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée. Les résultats obt<strong>en</strong>us correspond<strong>en</strong>t à une durée<strong>de</strong> 20 minutes à une <strong>de</strong>mi-heure pour <strong>la</strong> première phase, et <strong>de</strong> trois à quatre heures pour <strong>la</strong><strong>de</strong>uxième phase. Ces phases dur<strong>en</strong>t plus longtemps <strong>de</strong> nuit.5.2.2 Impact du panache sous-maille réactifConfigurationLes simu<strong>la</strong>tions prés<strong>en</strong>tées ici sont un test très simple. On utilise le domaine <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tionqui servira dans <strong>la</strong> partie 5.3. La résolution est <strong>de</strong> ∆x = ∆y = 0.05 ◦ (<strong>en</strong>viron 5 km), N y = 23et N x = 44, y étant <strong>la</strong> <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> et x <strong>la</strong> longitu<strong>de</strong>. Les données météorologiques provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>td’ECMWF, pour <strong>la</strong> date du 2 avril 2001. La simu<strong>la</strong>tion est réalisée durant <strong>la</strong> journée. Le pas<strong>de</strong> temps est <strong>de</strong> ∆t = 60 s, pour les modèles euléri<strong>en</strong> et gaussi<strong>en</strong> ainsi que pour <strong>la</strong> discrétisationdu panache <strong>en</strong> bouffées. La simu<strong>la</strong>tion dure une heure.Afin d’observer ce qui se passe lorsque quelques espèces réagiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre elles, seules lesconc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond pour l’ozone sont non nulles, avec une conc<strong>en</strong>tration homogène <strong>de</strong>40 µg m −3 . On modélise une source ponctuelle au c<strong>en</strong>tre du domaine, qui émet <strong>de</strong>s NOx avecles taux d’émission suivants : 10 7 µg s −1 pour NO 2 et 2.1 × 1 0 7 µg s −1 pour NO. Ces conditions152


Section 5.2 – Application du panache sous-maille à <strong>la</strong> chimie <strong>de</strong> l’ozone 153ne sont pas un cas réel, mais permett<strong>en</strong>t d’observer <strong>la</strong> titration <strong>de</strong> O 3 par NO. Il n’y a pasd’autres émissions, ni <strong>de</strong> conditions aux limites, <strong>de</strong> façon à ce que le panache soit c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>tvisible. La source est située à une altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 30 m, et le premier niveau vertical du modèleeuléri<strong>en</strong> a pour hauteur 50 m. La simu<strong>la</strong>tion est réalisée avec le modèle <strong>de</strong> panache sous-mailleainsi qu’avec le modèle euléri<strong>en</strong> Po<strong>la</strong>ir3D seul (appelé « référ<strong>en</strong>ce »). Le modèle <strong>de</strong> panachesous-maille est utilisé ici avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>, un temps d’injection d’une heure, et<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’injection sur une colonne. Les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond sont prises <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> <strong>la</strong>façon décrite <strong>en</strong> partie 5.1.1.Impact spatial du traitem<strong>en</strong>t sous-mailleLa figure 5.3 montre les conc<strong>en</strong>trations au sol (moy<strong>en</strong>ne sur une heure) avec une seule sourceponctuelle, pour NO. Les résultats sont montrés pour le panache sous-maille (figure 5.3(a)) ainsique pour le modèle euléri<strong>en</strong> Po<strong>la</strong>ir3D sans traitem<strong>en</strong>t sous-maille (figure 5.3(b)). L’utilisationdu modèle <strong>de</strong> panache sous-maille permet c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> visualiser <strong>la</strong> forme du panache jusqu’àune certaine distance <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> source, avant d’être dilué, ce qui n’est pas le cas du modèleeuléri<strong>en</strong> pour lequel le panache est réduit à <strong>la</strong> maille <strong>de</strong> <strong>la</strong> source. De plus, le panache obt<strong>en</strong>upar modèle euléri<strong>en</strong> est étalé autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> source, sans direction privilégiée, y compris <strong>en</strong> amont<strong>de</strong> <strong>la</strong> source.49.21.649.22.849.048.848.648.41.41.21.00.80.60.449.048.848.648.42.42.01.61.20.848.20.248.20.41.5 2.0 2.5 3.0 3.5-0.01.5 2.0 2.5 3.0 3.5-0.0(a) NO – Panache sous-maille(b) NO – Euléri<strong>en</strong>Fig. 5.3 – Conc<strong>en</strong>trations au sol (moy<strong>en</strong>ne sur une heure), <strong>en</strong> µg m −3 , <strong>de</strong> NO avec et sanstraitem<strong>en</strong>t sous-maille <strong>de</strong>s émissions. Simu<strong>la</strong>tion avec une seule source ponctuelle <strong>de</strong> NOx dansun fond initialem<strong>en</strong>t uniforme <strong>de</strong> O 3 à 40 µg m −3 . L’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> source est marqué parun triangle.La figure 5.4 montre les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations au sol du modèle <strong>de</strong> panachesous-maille et du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce, pour NO, NO 2 , O 3 et HNO 3 . La figure 5.4(a) confirme queles conc<strong>en</strong>trations simulées par le panache sous-maille sont plus faibles que celles <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ceà l’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> source, puis <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus gran<strong>de</strong>s (lorsque le panache touche le sol).Comme <strong>la</strong> réaction <strong>de</strong> titration R 5.8 est prépondérante dans le panache, les conc<strong>en</strong>trations<strong>de</strong> O 3 données par le panache sous-maille sont plus gran<strong>de</strong>s <strong>en</strong> champ proche (pas <strong>de</strong> titrationau sol car le panache est <strong>en</strong> hauteur), puis plus faibles <strong>en</strong> aval (figure 5.4(b)). Le NO 2étant un produit <strong>de</strong> cette titration, il est donc plus faible <strong>en</strong> champ proche et plus élevé <strong>en</strong>aval (figure 5.4(c)). Enfin, <strong>la</strong> production d’aci<strong>de</strong> nitrique est beaucoup plus importante dans lemodèle euléri<strong>en</strong> que dans le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille (figure 5.4(d)), où elle ne débutequ’à une certaine distance (<strong>en</strong>viron 30 km) <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> source. Comme le modèle euléri<strong>en</strong> dilue153


154 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifprématurém<strong>en</strong>t le panache, <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> radicaux OH et donc d’aci<strong>de</strong>s est <strong>en</strong> effet quasim<strong>en</strong>timmédiate, alors qu’elle ne se produit théoriquem<strong>en</strong>t qu’au bout d’un certain temps (phase 2<strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie dans un panache décrite <strong>en</strong> partie 5.2.1).49.21.549.22.049.048.848.648.41.00.50.0-0.5-1.0-1.549.048.848.648.41.61.20.80.40.048.2-2.048.2-0.41.5 2.0 2.5 3.0 3.5-2.51.5 2.0 2.5 3.0 3.5-0.8(a) NO(b) O 349.21.249.23.0e-020.649.049.00.048.8-0.6 48.8-1.248.648.6-1.848.4-2.448.448.2-3.048.2-3.61.5 2.0 2.5 3.0 3.51.5 2.0 2.5 3.0 3.5(c) NO 2 (d) HNO 31.5e-020.0e+00-1.5e-02-3.0e-02-4.5e-02-6.0e-02-7.5e-02Fig. 5.4 – Différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations au sol (moy<strong>en</strong>ne sur une heure) <strong>en</strong> µg m −3 , avec etsans traitem<strong>en</strong>t sous-maille <strong>de</strong>s émissions (panache sous-maille moins <strong>la</strong> référ<strong>en</strong>ce). Simu<strong>la</strong>tionavec une seule source ponctuelle <strong>de</strong> NOx dans un fond initialem<strong>en</strong>t uniforme <strong>de</strong> O 3 à 40 µg m −3 .L’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> source est marqué par un triangle. Les résultats sont montrés pour NO,NO 2 , O 3 et HNO 3 .Enfin, <strong>la</strong> figure 5.5 confirme le fait que <strong>la</strong> titration <strong>de</strong> O 3 pour former NO 2 est plus importantedans le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille, mais maint<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> hauteur. Cette figure montre <strong>en</strong> effetles profils verticaux, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne sur tout le domaine, <strong>en</strong> fonction du temps. Au début (t = 0), <strong>la</strong>source comm<strong>en</strong>ce à émettre, et le profil correspond à l’impact du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille<strong>en</strong> champ très proche. Ensuite, il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne, à chaque pas <strong>de</strong> temps, <strong>de</strong> l’impact surtout le domaine. Les profils montr<strong>en</strong>t l’impact cumu<strong>la</strong>tif du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille, <strong>en</strong>champ proche et <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> source.Masse totaleLa figure 5.6 montre l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse totale du panache pour NO, NO 2 et O 3 . La massetotale du panache est donnée par <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s quantités transportées par toutes les bouffées154


Section 5.2 – Application du panache sous-maille à <strong>la</strong> chimie <strong>de</strong> l’ozone 15525003.1e-0325001.9e-0320002.3e-031.4e-0320008.3e-04-2.6e-0415005.9e-041500-1.4e-031000-2.6e-04-1.1e-031000-2.5e-03-3.5e-03500-2.0e-03-2.8e-03500-4.6e-03-5.7e-030-3.7e-03 00 10 20 30 40 500 10 20 30 40 50Time (minutes)Time (minutes)(a) NO 2(b) O 3-6.8e-03Fig. 5.5 – Différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les profils verticaux <strong>en</strong> fonction du temps (moy<strong>en</strong>ne sur tout ledomaine), avec et sans traitem<strong>en</strong>t sous-maille <strong>de</strong>s émissions (panache sous-maille moins <strong>la</strong>référ<strong>en</strong>ce). Les conc<strong>en</strong>trations sont <strong>en</strong> µg m −3 , le temps (abscisse) est <strong>en</strong> minutes. Les interfaces<strong>de</strong>s niveaux verticaux sont indiquées (lignes <strong>en</strong> pointillés). Simu<strong>la</strong>tion avec une seule sourceponctuelle <strong>de</strong> NOx dans un fond initialem<strong>en</strong>t uniforme <strong>de</strong> O 3 à 40 µg m −3 . Les résultats sontmontrés pour NO 2 et O 3 .non <strong>en</strong>core injectées dans le modèle euléri<strong>en</strong>. Étant donné que les bouffées transport<strong>en</strong>t <strong>de</strong>sperturbations négatives <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond, <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations d’ozoneest représ<strong>en</strong>tée par une perturbation négative dans les bouffées. La masse totale d’O 3 attribuéepanache est donc négative, et représ<strong>en</strong>te <strong>la</strong> quantité totale d’ozone qui a été titrée. Bi<strong>en</strong> que letaux d’émission <strong>de</strong> NO soit supérieur au double du taux d’émission <strong>de</strong> NO 2 , <strong>la</strong> masse <strong>de</strong> NO 2dans le panache dépasse celle <strong>de</strong> NO après dix minutes <strong>en</strong>viron, à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong>NO 2 par <strong>la</strong> titration <strong>de</strong> l’ozone. La source émet <strong>en</strong> continu (une bouffée par minute) et, au boutd’une heure, les premières bouffées comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à être injectées dans le modèle euléri<strong>en</strong>. Ellesne sont donc plus prises <strong>en</strong> compte dans <strong>la</strong> masse totale du panache, ce qui explique que celle-ci<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t pratiquem<strong>en</strong>t constante : à chaque pas <strong>de</strong> temps, il y a autant <strong>de</strong> bouffées émises que<strong>de</strong> bouffées ayant atteint le temps d’injection transférées dans le modèle euléri<strong>en</strong>.L’utilisation du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille permet <strong>de</strong> mieux représ<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> chimie quia lieu dans le panache, et modifie <strong>la</strong> répartition spatiale <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations. Il est intéressant<strong>de</strong> vérifier si <strong>la</strong> masse totale <strong>de</strong>s polluants (dans tout le domaine) <strong>en</strong> est modifiée <strong>de</strong> façonsignificative. La figure 5.7 montre cette masse totale, avec et sans représ<strong>en</strong>tation sous-maille dupanache. L’effet du panache sous-maille est principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> modifier <strong>la</strong> répartition spatiale<strong>de</strong>s polluants, <strong>la</strong> masse totale n’étant pas beaucoup modifiée par rapport à celle obt<strong>en</strong>ue avecle modèle euléri<strong>en</strong> seul. Au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion, il y a moins <strong>de</strong> NO 2 créé dans le modèle <strong>de</strong>panache sous-maille car les bouffées sont petites et non <strong>en</strong>core superposées. Après un certaintemps, les bouffées sont assez gran<strong>de</strong>s pour que <strong>la</strong> quantité d’ozone cont<strong>en</strong>ue dans leur volumesoit importante, et les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> NOx dans les bouffées sont toujours re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>télevées. Ainsi, il y a une production légèrem<strong>en</strong>t plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> NO 2 avec le traitem<strong>en</strong>t sousmailledu panache.Il s’agit ici <strong>de</strong> tests simples <strong>de</strong>stinés à visualiser c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t l’impact du modèle <strong>de</strong> panachesous-maille sur un panache. En pratique, le milieu ambi<strong>en</strong>t conti<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s COV, qui155


156 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifplume mass (micrograms)x1e+108NO2 mass6 NO massO3 mass420-2-4-60 10 20 30 40 50 60 70Time after emission (minutes)Fig. 5.6 – Masse totale du panache, <strong>en</strong> µg, pour NO 2 , NO et O 3 avec le modèle <strong>de</strong> panachesous-maille et une seule source ponctuelle.9 x1e+10 NO2 mass - plume-in-grid87654321NO2 mass - ref00 5 10 15 20 25 30 35Fig. 5.7 – Masse totale, <strong>en</strong> µg, dans tout le domaine, pour NO 2 avec le modèle <strong>de</strong> panachesous-maille et Po<strong>la</strong>ir3D seul (« ref »). Simu<strong>la</strong>tion avec une seule source ponctuelle.156


Section 5.3 – Application à <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air <strong>en</strong> Île-<strong>de</strong>-France 157peuv<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>ir dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière phase d’évolution du panache (phase 3 décrite dans <strong>la</strong>partie 5.2.1).5.2.3 Influ<strong>en</strong>ce du nombre <strong>de</strong> sourcesOn réalise une simu<strong>la</strong>tion id<strong>en</strong>tique à <strong>la</strong> précéd<strong>en</strong>te, mais <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant 40 sources ponctuellessituées exactem<strong>en</strong>t au même point, avec un taux d’émission égal au 1/40 e <strong>de</strong> <strong>la</strong> source utiliséeprécé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t. Le nombre élevé <strong>de</strong> sources ponctuelles a été choisi afin <strong>de</strong> tester le modèlelorsque <strong>de</strong> nombreuses bouffées interagiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre elles dans <strong>la</strong> même maille. Cette simu<strong>la</strong>tiondoit évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t donner les mêmes résultats que celle avec une seule source. Il s’agit, <strong>en</strong> particulier,<strong>de</strong> vérifier que <strong>la</strong> prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond avec les bouffées superposées neconduit pas à une sur-estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> titration. La figure 5.8 montre <strong>la</strong> masse totale du panachepour une source et pour 40 sources. Les masses <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes espèces sont les mêmes pour les<strong>de</strong>ux simu<strong>la</strong>tions. La différ<strong>en</strong>ce maximale <strong>en</strong>tre les masses <strong>de</strong> NO 2 pour une ou pour 40 sourceest inférieure à 1 g. De plus, dans <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion avec 40 sources, il peut y avoir jusqu’à 1200bouffées dans <strong>la</strong> même maille, sans faire apparaître <strong>de</strong> problème numérique. La prise <strong>en</strong> compte<strong>de</strong>s interactions avec les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond décrite <strong>en</strong> partie 5.1.1 est donc vali<strong>de</strong>, dans cecontexte. Des problèmes numériques dans <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie pourrai<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant seproduire avec un très grand nombre <strong>de</strong> bouffées comme dans le cas prés<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> particulier, si uneespèce <strong>de</strong> fond ayant une conc<strong>en</strong>tration très faible réagit avec toutes les bouffées. Ce g<strong>en</strong>re <strong>de</strong>problème se résout <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant un pas <strong>de</strong> temps plus faible pour <strong>la</strong> chimie : dans les simu<strong>la</strong>tionssuivantes, un pas <strong>de</strong> temps adaptatif pour <strong>la</strong> chimie est utilisé afin d’éviter ce type <strong>de</strong> problème.x1e+108plume mass (micrograms)6420-2-4NO2 1 sourceNO2 40 sourcesO3 1 sourceO3 40 sources-60 10 20 30 40 50 60 70Time after emission (minutes)Fig. 5.8 – Masse totale du panache, <strong>en</strong> µg, pour NO 2 , NO et O 3 avec le modèle <strong>de</strong> panache sousmaille.Résultats pour 1 seule source ponctuelle, et 40 sources superposées donnant le mêmetaux d’émission au total.5.3 Application à <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air <strong>en</strong> Île-<strong>de</strong>-France5.3.1 ConfigurationLe modèle <strong>de</strong> panache sous-maille est utilisé pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air <strong>en</strong> Île-<strong>de</strong>-France, pourl’été 2001 (du 1er avril au 27 septembre). Le domaine <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion couvre l’ Île-<strong>de</strong>-France, <strong>de</strong>1.40 ◦ E à 3.55 ◦ E (44 mailles) et <strong>de</strong> 48.10 ◦ N à 49.20 ◦ N (23 mailles) (Figure 5.9). La résolution<strong>en</strong> longitu<strong>de</strong> et <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> 0.05 ◦ , ce qui correspond <strong>en</strong>viron à 5 km. Cette configuration157


158 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifcorrespond à celle utilisée dans Tombette et Sportisse [2007], pour <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s particulessur <strong>la</strong> région parisi<strong>en</strong>ne. Le pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion euléri<strong>en</strong>ne Po<strong>la</strong>ir3D est <strong>de</strong> 100 s, etest utilisé égalem<strong>en</strong>t pour l’advection et <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s bouffées dans le modèle <strong>de</strong> panachesous-maille.Il y a neuf niveaux verticaux, <strong>de</strong> taille croissante <strong>en</strong> partant du sol jusqu’à 2730 m, le premierniveau vertical ayant une hauteur <strong>de</strong> 50 m. Les champs météorologiques sont interpolés <strong>de</strong>puis<strong>de</strong>s données ECMWF. Les conditions aux limites sont prises d’après une simu<strong>la</strong>tion à l’échellecontin<strong>en</strong>tale, à une résolution <strong>de</strong> 0.5 ◦ (≃ 50 km).Le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion verticale est calculé avec <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Tro<strong>en</strong>-Mahrt [Tro<strong>en</strong>et Mahrt, 1986] dans <strong>la</strong> couche limite, <strong>en</strong> imposant une valeur minimale <strong>de</strong> K z = 0.5 m 2 s −1pour les zones urbaines et K z = 0.2 m 2 s −1 pour les zones rurales. La valeur plus élevée <strong>en</strong> zoneurbaine permet <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion verticale due <strong>en</strong> particulierau phénomène d’îlot <strong>de</strong> chaleur urbain. L’impact <strong>de</strong> ce changem<strong>en</strong>t sur les zones urbaines estévalué dans <strong>la</strong> partie 5.6.1. La paramétrisation <strong>de</strong> Louis [Louis, 1979] est utilisée au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong><strong>la</strong> couche limite.Seule <strong>la</strong> chimie gazeuse est prise <strong>en</strong> compte, avec le mécanisme RACM (Regional AtmosphericChemistry Mechanism, Stockwell et al. [1997]). Il est utilisé à <strong>la</strong> fois dans le modèle euléri<strong>en</strong>Po<strong>la</strong>ir3D et pour calculer <strong>la</strong> chimie dans les bouffées.5.3.2 ÉmissionsLes émissions provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’inv<strong>en</strong>taire Airparif pour l’année 2000. Les émissions surfaciqueset volumiques sont interpolées sur le mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion, tandis que les émissionsprov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s sources ponctuelles importantes sont traitées séparém<strong>en</strong>t. Il y a au total 295sources ponctuelles, parmi lesquelles on sélectionne les sources ayant un taux d’émission <strong>de</strong>NO x ou <strong>de</strong> SO 2 supérieur à Q min = 10 6 µg s −1 . On obti<strong>en</strong>t ainsi 89 sources ponctuelles quisont traitées <strong>en</strong> sous-maille, les autres étant traitées directem<strong>en</strong>t par le modèle euléri<strong>en</strong>. Lessources sélectionnées pour le traitem<strong>en</strong>t sous-maille représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 94% <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse <strong>de</strong> NO x et98% <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse <strong>de</strong> SO 2 emises par les sources ponctuelles. Ce<strong>la</strong> ne correspond pas à <strong>la</strong> majorité<strong>de</strong>s émissions totales, puisque le secteur industriel, qui conti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gran<strong>de</strong> partie les sourcesponctuelles, correspond à 20% <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> NO x et 55% <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> SO 2 . On peut doncs’att<strong>en</strong>dre à un impact plus important du traitem<strong>en</strong>t sous-maille pour le SO 2 que pour les autresespèces. L’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s sources et <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> mesure est montré figure 5.9 pour le SO 2et figure 5.10 pour le NO. On se focalise ici sur les NO x et le SO 2 , mais le traitem<strong>en</strong>t sous-maillemodélise l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s espèces émises par les sources, y compris les COV.L’inv<strong>en</strong>taire d’émissions fournit les coordonnées <strong>de</strong>s sources ainsi que les taux d’émissions parespèce, mais ne conti<strong>en</strong>t pas les informations nécessaires au calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur (température<strong>de</strong> l’émission, vitesse d’éjection et diamètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> source). La surhauteur est donc calculée, dansles simu<strong>la</strong>tions, avec <strong>de</strong>s valeurs estimées <strong>de</strong> 12 m s −1 pour <strong>la</strong> vitesse d’éjection, 100 ◦ C pour<strong>la</strong> température d’émission, et 5 m 2 pour <strong>la</strong> section <strong>de</strong> <strong>la</strong> cheminée. La surhauteur calculée avecces paramètres est d’<strong>en</strong>viron 30 m, al<strong>la</strong>nt jusqu’à 100 m dans certains cas. Les formules utiliséespour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur sont les formules <strong>de</strong> Briggs, données <strong>en</strong> partie 2.3.1. L’utilisation<strong>de</strong> ces valeurs est une source supplém<strong>en</strong>taire d’incertitu<strong>de</strong>s. Cep<strong>en</strong>dant, ce<strong>la</strong> permet <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre<strong>en</strong> compte les variations <strong>de</strong> surhauteur <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s conditions météorologiques. De plus,une approximation sur <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> source est égalem<strong>en</strong>t faite pour les sources ponctuellestraitées par le modèle euléri<strong>en</strong>, puisqu’elles sont p<strong>la</strong>cées au c<strong>en</strong>tre d’un niveau vertical. Ainsi,plusieurs sources importantes sont situées <strong>en</strong>tre 60 m et 80 m <strong>de</strong> hauteur, ce qui corresponddans le modèle euléri<strong>en</strong> à un niveau vertical dont le c<strong>en</strong>tre est à 100 m.158


Section 5.3 – Application à <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air <strong>en</strong> Île-<strong>de</strong>-France 159s24s25s23s32Fig. 5.9 – Position <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> mesure (triangles) et <strong>de</strong>s sources ponctuelles importantes,pour le SO 2 ; <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s cercles est proportionnelle au taux d’émission <strong>de</strong> SO 2 . Les stations<strong>de</strong> mesure sont représ<strong>en</strong>tées par <strong>de</strong>s triangles noirs, et les stations périurbaines et rurales par<strong>de</strong>s triangles verts.s24s15s25s23Fig. 5.10 – Position <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> mesure (triangles) et <strong>de</strong>s sources ponctuelles importantes,pour le NO ; <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s cercles est proportionnelle au taux d’émission <strong>de</strong> NO. Les stations<strong>de</strong> mesure sont représ<strong>en</strong>tées par <strong>de</strong>s triangles noirs, et les stations périurbaines et rurales par<strong>de</strong>s triangles verts.159


160 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif5.3.3 Configuration <strong>de</strong> panache sous-mailleDans chaque bouffée, l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s espèces transportées subiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s transformationschimiques, calculées avec le mécanisme RACM. Ce<strong>la</strong> augm<strong>en</strong>te le temps <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> façonconséqu<strong>en</strong>te, <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> bouffées. Ce nombre dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux paramètres, ànombre <strong>de</strong> sources fixé : le pas <strong>de</strong> temps <strong>en</strong>tre les bouffées, et le temps d’injection. Ces <strong>de</strong>ux paramètressont donc choisis avec soin, <strong>de</strong> façon à limiter le temps <strong>de</strong> calcul. Le pas <strong>de</strong> temps <strong>en</strong>tre<strong>de</strong>ux bouffées est ∆t puff = 100 s, afin <strong>de</strong> correspondre au pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion. Afin<strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r un nombre constant <strong>de</strong> bouffées dans le modèle, on pr<strong>en</strong>d un critère d’injection surl’âge <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouffée, qui est fixé à 20 minutes. Ce<strong>la</strong> correspond approximativem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> durée <strong>de</strong><strong>la</strong> phase 1 <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie dans le panache (définie <strong>en</strong> partie 5.2.1), où les réactions prépondérantessont différ<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> celles qui ont lieu dans le milieu ambiant. Des simu<strong>la</strong>tions supplém<strong>en</strong>taires ontégalem<strong>en</strong>t été réalisées avec un temps d’injection <strong>de</strong> 40 minutes afin d’évaluer l’impact <strong>de</strong> ce paramètre(partie 5.6.2). Le modèle gaussi<strong>en</strong> à bouffées est utilisé avec les trois paramétrisationsd’écarts types : Briggs, Doury et <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>. La métho<strong>de</strong> d’injection utiliséeest l’injection sur une colonne, car les simu<strong>la</strong>tions réalisées avec <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’injection parintégration (<strong>la</strong> bouffée est injectée sur les mailles adjac<strong>en</strong>tes horizontales aussi bi<strong>en</strong> que verticales)donn<strong>en</strong>t systématiquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s résultats légèrem<strong>en</strong>t moins bons, <strong>en</strong> raison probablem<strong>en</strong>td’une trop gran<strong>de</strong> dilution spatiale.5.3.4 Simu<strong>la</strong>tionsPlusieurs simu<strong>la</strong>tions sont réalisées avec <strong>la</strong> configuration décrite <strong>en</strong> partie 5.3.1.1. Une simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce, avec le modèle euléri<strong>en</strong> Po<strong>la</strong>ir3D, où toutes les sources ponctuellessont traitées par le modèle euléri<strong>en</strong> sans traitem<strong>en</strong>t sous-maille,2. Trois simu<strong>la</strong>tions <strong>en</strong> utilisant un traitem<strong>en</strong>t sous-maille pour les 89 sources ponctuellessélectionnées, pour les trois paramétrisations <strong>de</strong>s écarts types, appelées simu<strong>la</strong>tions avecpanache sous-maille,Les résultats obt<strong>en</strong>us avec ces différ<strong>en</strong>tes simu<strong>la</strong>tions sont détaillés <strong>en</strong> partie 5.4. D’autressimu<strong>la</strong>tions ont été réalisées <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong> réaliser une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité, qui estdécrite <strong>en</strong> partie 5.6.5.4 Évaluation du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif5.4.1 Critères d’évaluationL’évaluation du modèle est effectuée sur les conc<strong>en</strong>trations horaires, observées aux stations<strong>de</strong> mesure Airparif. Les indicateurs utilisés ici sont <strong>la</strong> RMSE (Root Mean Square Error), <strong>la</strong>corré<strong>la</strong>tion, le biais fractionnel (MFBE) et l’erreur fractionnelle (MFGE). Pour l’ozone, <strong>de</strong>sindicateurs supplém<strong>en</strong>taires sont utilisés conformém<strong>en</strong>t aux recommandations <strong>de</strong> l’EPA [EPA,2005] : MNGE, MNBE et UPA. Les définitions <strong>de</strong> ces indicateurs sont données <strong>en</strong> annexe A.Les critères <strong>de</strong> performance pour qu’un modèle soit « acceptable » sont un biais fractionnel<strong>de</strong> ±30% [Chang et Hanna, 2004], et une erreur fractionnelle plus faible que 50%. Les recommandations<strong>de</strong> l’EPA pour l’ozone sont [EPA, 1991] MNGE ≤ 35%, MNBE dans l’intervalle±15% et UPA dans l’intervalle ±20%.Les statistiques sont calculées pour les stations <strong>de</strong> mesure où au moins 60% <strong>de</strong>s observationssont fournies pour l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion. Ce<strong>la</strong> correspond à 19 stations pour leSO 2 (Figure 5.9), 21 stations pour O 3 , 24 pour NO (Figure 5.10) et 26 pour NO 2 , sur un total <strong>de</strong>48 stations. Le calcul <strong>de</strong>s indicateurs spécifiques à l’ozone se fait sur les valeurs supérieures à uncertain seuil, suivant là <strong>en</strong>core les recommandations <strong>de</strong> l’EPA. Le seuil est pris ici à 30 µg m −3 .160


Section 5.4 – Évaluation du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif 1615.4.2 Impact du panache sous-maille sur les statistiquesStatistiques globalesLe tableau 5.1 montre les statistiques sur toute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> et l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s stations, pourles conc<strong>en</strong>trations horaires <strong>de</strong> SO 2 , NO, O 3 et NO 2 . Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s cas, les critères <strong>de</strong>performance décrits <strong>en</strong> partie 5.4.1 sont remplis pour O 3 and NO 2 . En revanche, le modèlesurestime fortem<strong>en</strong>t les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> SO 2 et NO.Les résultats sont donnés pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce ainsi que pour les simu<strong>la</strong>tions avecle panache sous-maille avec les trois écarts types gaussi<strong>en</strong>s. La théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> donneles meilleurs résultats, suivie par <strong>la</strong> paramétrisation <strong>de</strong> Briggs. Celle <strong>de</strong> Doury est <strong>la</strong> moinsbonne, mais sa performance reste <strong>en</strong> général supérieure au modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce malgré tout.Alors que les paramétrisations <strong>de</strong> Briggs et <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> donnai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> bonsrésultats à l’échelle locale (chapitre 3), celle <strong>de</strong> Doury était <strong>en</strong> revanche <strong>la</strong> meilleure sur le cascontin<strong>en</strong>tal (chapitre 4). Ici, ce sont à nouveau les <strong>de</strong>ux premières formules qui obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t unemeilleure performance car l’échelle est beaucoup plus petite que celle <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce d’ETEXpar exemple.L’utilisation d’un traitem<strong>en</strong>t sous-maille ne change pas <strong>de</strong> façon significative les statistiquesglobales. Ce n’est pas surpr<strong>en</strong>ant, si l’on considère d’une part <strong>la</strong> proportion re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t faible<strong>de</strong>s émissions ponctuelles dans l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s émissions, et d’autre part le fait que les statistiquessont calculées sur <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond, à <strong>de</strong>s stations qui ne sont pas situées, <strong>en</strong> général,près <strong>de</strong>s sources importantes. Cep<strong>en</strong>dant, l’amélioration est notable pour le NO et le SO 2 . Letraitem<strong>en</strong>t sous-maille permet <strong>de</strong> réduire <strong>la</strong> RMSE <strong>de</strong> 9% dans le cas du SO 2 et <strong>de</strong> 4.5% pourle NO. Les résultats pour NO 2 et O 3 chang<strong>en</strong>t par contre assez peu. Il semble donc que lepanache sous-maille ait un impact principalem<strong>en</strong>t sur les espèces primaires, plutôt que sur lespolluants secondaires. De plus, les sources ponctuelles constitu<strong>en</strong>t une part plus importante <strong>de</strong>sémissions pour le SO 2 , alors que les NOx et l’ozone dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t davantage <strong>de</strong>s émissions dues autrafic routier. Enfin, le SO 2 est ici une espèce quasim<strong>en</strong>t passive (on ne considère que <strong>la</strong> chimiegazeuse, qui est l<strong>en</strong>te pour l’oxydation du SO 2 ), et l’impact sur ses conc<strong>en</strong>trations peut doncêtre transporté sur <strong>de</strong> plus longues distances (partie 5.4.3).Résultats aux stationsL’impact sur les statistiques globales n’est pas très important, mais il varie <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong>s stations. Certaines stations, plus proches <strong>de</strong>s sources ponctuelles, sont plus fortem<strong>en</strong>t impactéespar le traitem<strong>en</strong>t sous-maille. La figure 5.11 montre <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> RMSE stationpar station, <strong>en</strong>tre les statistiques du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et celles du modèle <strong>de</strong> panache sousmaille.La paramétrisation utilisée ici est <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>, mais celle <strong>de</strong> Briggs donne<strong>de</strong>s résultats simi<strong>la</strong>ires. La baisse <strong>de</strong> RMSE varie <strong>en</strong>tre −6.2% et −17.4% suivant les stations(SO 2 , figure 5.11(a)), et <strong>en</strong>tre −1.3% et −6.9% (NO, figure 5.11(b)), aux stations urbaines.Les résultats aux stations péri-urbaines et rurales sont montrés séparém<strong>en</strong>t. Ces stations sontmoins influ<strong>en</strong>cées par les émissions dues au trafic, et l’impact <strong>de</strong>s sources ponctuelles y estdonc, comparativem<strong>en</strong>t, plus élevé. Cep<strong>en</strong>dant, elles sont égalem<strong>en</strong>t plus éloignées <strong>de</strong>s sourcesponctuelles. Les statistiques globales y sont donc comparables à celles <strong>de</strong>s stations urbaines,pour les moy<strong>en</strong>nes sur six mois. Ces stations peuv<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant montrer un impact importantdans certaines conditions, lorsque le v<strong>en</strong>t est tel que les stations sont situées <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> certainessources, dans le panache (partie 5.5).Les résultats pour NO 2 et O 3 ne sont pas montrés aux stations. L’impact est <strong>en</strong> effet plusfaible, et peu <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ces sont observées <strong>en</strong>tre les stations : <strong>la</strong> RMSE diminue <strong>de</strong> 0.2% à 2%pour l’ozone, et augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire pour le NO 2 .161


162 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifIndicateur Obs Référ<strong>en</strong>ce Doury Briggs Similitu<strong>de</strong>SO 2Moy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 6.20 13.76 12.59 12.24 11.98RMSE 13.08 12.16 12.06 11.88Corré<strong>la</strong>tion 0.35 0.34 0.33 0.31MFBE 0.66 0.59 0.55 0.55MFGE 0.81 0.77 0.76 0.75NOMoy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 10.42 20.93 20.26 19.94 19.64RMSE 33.08 32.44 32.37 31.62Corré<strong>la</strong>tion 0.47 0.47 0.47 0.46MFBE 0.41 0.39 0.36 0.36MFGE 0.94 0.93 0.92 0.92O 3Moy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 56.87 40.24 40.58 40.94 41.05RMSE 30.58 30.41 30.22 30.18Corré<strong>la</strong>tion 0.68 0.68 0.68 0.68MFBE -0.46 -0.45 -0.44 -0.44MFGE 0.47 0.46 0.46 0.45MNBE -0.34 -0.33 -0.33 -0.33MNGE 0.35 0.35 0.34 0.34UPA -0.21 -0.21 -0.21 -0.20NO 2Moy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 34.64 35.84 35.47 35.28 35.23RMSE 20.57 20.64 20.74 20.81Corré<strong>la</strong>tion 0.58 0.57 0.57 0.57MFBE 0.06 0.05 0.04 0.04MFGE 0.47 0.47 0.47 0.47Tab. 5.1 – Statistiques horaires pour le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce Po<strong>la</strong>ir3D (“Référ<strong>en</strong>ce”), et les troissimu<strong>la</strong>tions sous-mailles correspondant aux trois paramétrisations <strong>de</strong>s écarts types. Les statistiquessont calculées sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion, du 01-04-2001 au 27-09-2001. Les meilleuresstatistiques sont <strong>en</strong> gras.162


Section 5.4 – Évaluation du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif 1632520151050-10.3%-15.0%-6.2%-8.1%-12.5%-11.8%-8.9%-13.1%-16.2%-9.4%-11.6%6.2%-8.4%-17.4%-13.6%-14.2%-0.8%-12.2%-10.7%s2 s3s6s8s9s10s11s12s13s14s17s19s21s28s29s23 s24s25s32(a) SO 2 – RMSE aux stations50403020100-4.2%-3.3%-5.9%-4.4%-4.1%-6.9%-3.6%-4.9%-2.8%-4.6%-4.5%-4.5%-4.1%-3.2%-5.0%-5.2%-1.3%-6.1%-6.7%-3.0%-2.2%-0.3%-5.0%s1 s2s3s4s6s7s8s9s10s11s12s13s14s17s19s21s26s29s30s15 s23s24s25(b) NO – RMSE aux stationsFig. 5.11 – RMSE aux stations pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion (avril à septembre), pour lemodèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce (bleu) et le panache sous-maille avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> (jaune).La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux RMSE, divisée par <strong>la</strong> RMSE du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce, est indiquéeau-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s barres (<strong>en</strong> pourc<strong>en</strong>tage). Le premier groupe <strong>de</strong> barres correspond aux stationsurbaines (différ<strong>en</strong>ce indiquée <strong>en</strong> noir), le second aux stations péri-urbaines et rurales (différ<strong>en</strong>ceindiquée <strong>en</strong> vert). Figure 5.11(a) : RMSE pour le SO 2 . Figure 5.11(b) : RMSE pour le NO.163


164 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif5.4.3 Répartition spatiale <strong>de</strong> l’impactOn étudie à prés<strong>en</strong>t l’impact spatial du traitem<strong>en</strong>t sous-maille <strong>de</strong>s émissions sur les conc<strong>en</strong>trationsau sol. Les résultats sont à prés<strong>en</strong>t toujours montrés pour le modèle <strong>de</strong> panache sousmailleavec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>, puisque c’est avec cette paramétrisation que sont obt<strong>en</strong>usles meilleurs résultats (partie 5.4.2).Impact sur les conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> SO 2La figure 5.12 montre les conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> SO 2 , <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion.Les <strong>de</strong>ux premières figures correspond<strong>en</strong>t aux conc<strong>en</strong>trations au sol pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>référ<strong>en</strong>ce (5.12(a)) et <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> panache sous-maille (5.12(b)). Les <strong>de</strong>ux figures suivantescorrespond<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> fond(5.12(c)), et à <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> panachesous-maille (5.12(d)). Ce<strong>la</strong> permet ainsi <strong>de</strong> mesurer l’impact du modèle panache sous-maille, àcomparer avec l’impact total <strong>de</strong>s sources ponctuelles sur les conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes.49.249.048.848.648.448.21.5 2.0 2.5 3.0 3.51.64 5.28 8.91 12.55 16.19 19.82 23.46 27.0949.249.048.848.648.448.21.5 2.0 2.5 3.0 3.51.64 5.28 8.91 12.55 16.19 19.82 23.46 27.09(a) SO 2 – Référ<strong>en</strong>ce49.249.048.848.648.448.21.5 2.0 2.5 3.0 3.5-0.42 1.82 4.06 6.29 8.53 10.77 13.00 15.24(b) SO 2 – panache sous-maille49.249.048.848.648.448.21.5 2.0 2.5 3.0 3.5-0.42 1.82 4.06 6.29 8.53 10.77 13.00 15.24(c) SO 2 – Référ<strong>en</strong>ce − fond(d) SO 2 – Référ<strong>en</strong>ce − panache sous-mailleFig. 5.12 – Conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> SO 2 sur <strong>la</strong> région parisi<strong>en</strong>ne, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne sur les six mois<strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion. Les figures 5.12(a) et 5.12(b) montr<strong>en</strong>t les conc<strong>en</strong>trations pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et celle <strong>de</strong> panache sous-maille avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>, respectivem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>µg m −3 . La figure 5.12(c) montre <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce avec et sansles 89 sources ponctuelles. La figure 5.12(d) montre <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations avecet sans le traitem<strong>en</strong>t sous-maille (référ<strong>en</strong>ce moins les résultats avec panache sous-maille).L’utilisation du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille a pour effet principal <strong>de</strong> diminuer <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration<strong>de</strong>s espèces primaires à l’<strong>en</strong>droit <strong>de</strong>s sources ponctuelles. Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s cas, lessources sélectionnées ici sont au <strong>de</strong>uxième niveau vertical dans le modèle euléri<strong>en</strong> (<strong>en</strong>tre 50 met 150 m), parfois au troisième (au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 150 m). De <strong>la</strong> sorte, utiliser un traitem<strong>en</strong>t sousmaillepermet <strong>de</strong> les maint<strong>en</strong>ir plus longtemps <strong>en</strong> hauteur, alors que le modèle euléri<strong>en</strong> simule164


Section 5.5 – Résultats pour certains jours 165un panache touchant le sol rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t. Les conc<strong>en</strong>trations dans le panache, <strong>en</strong> altitu<strong>de</strong>, sontplus importantes avec le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille pour les espèces primaires. En aval <strong>de</strong>ssources, lorsque le panache simulé <strong>en</strong> sous-maille touche le sol, il est possible que les conc<strong>en</strong>trationsau sol soi<strong>en</strong>t alors plus élevées que pour le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce. Cep<strong>en</strong>dant, ce<strong>la</strong> n’est pasvisible sur les cartes qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une moy<strong>en</strong>ne sur six mois, car il n’y a pas <strong>de</strong> direction <strong>de</strong>v<strong>en</strong>t privilégiée. De plus, pour les sources proches du sol, <strong>la</strong> diffusion modélisée par le modèle <strong>de</strong>panache sous-maille peut être plus élevée, à proximité <strong>de</strong>s sources, que <strong>la</strong> diffusion euléri<strong>en</strong>ne(mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce sur ETEX, chapitre 4). Ce<strong>la</strong> peut donc égalem<strong>en</strong>t contribuer à cette baisse <strong>de</strong>sconc<strong>en</strong>trations. L’impact <strong>de</strong>s sources ponctuelles est égalem<strong>en</strong>t plus localisé avec le modèle <strong>de</strong>panache sous-maille, car <strong>la</strong> dilution horizontale du panache due au modèle euléri<strong>en</strong> disparaît.Sur <strong>la</strong> figure 5.12(a), on observe <strong>de</strong>ux sources principales <strong>de</strong> SO 2 , hors du c<strong>en</strong>tre urbain :au nord-ouest et au sud-ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong> région. La première n’est pas une source ponctuelle (elleapparaît égalem<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion qui exclut les sources ponctuelles, figure 5.12(c)), alors que<strong>la</strong> secon<strong>de</strong> est l’une <strong>de</strong>s sources principales (visible sur <strong>la</strong> figure 5.9). C’est à cet <strong>en</strong>droit quel’impact du traitem<strong>en</strong>t sous-maille est le plus important (figure 5.12(d)).Impact sur les conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> O 3L’utilisation d’un modèle <strong>de</strong> panache sous-maille a égalem<strong>en</strong>t pour effet <strong>de</strong> diminuer lesconc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> NOx, que l’on ne montre pas ici. Les conc<strong>en</strong>trations d’ozone sont doncplus élevées, car <strong>la</strong> titration par les NOx est moins importante (figure 5.13(d)). Un effet simi<strong>la</strong>ireest constaté <strong>en</strong> comparant les simu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce avec et sans les sources ponctuelles(figure 5.13(c)). Dans cette région, le régime chimique est <strong>en</strong> général limité par les COV, et unediminution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> NOx a pour effet <strong>de</strong> diminuer <strong>la</strong> titration, donc d’augm<strong>en</strong>terles conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> O 3 . Le régime COV-limité sur <strong>la</strong> région parisi<strong>en</strong>ne et dans les panaches adéjà été mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce [Deguil<strong>la</strong>ume et al., 2008; Kim et al., 2009]. Il dép<strong>en</strong>d cep<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> <strong>la</strong>météorologie, et <strong>de</strong>s occur<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> régimes NOx-limité peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t se produire [Sillmanet al., 2003; Honore et al., 2000].5.5 Résultats pour certains joursLa partie précéd<strong>en</strong>te était consacrée à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s résultats moy<strong>en</strong>s sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s sixmois simulés. Si l’utilisation du panache sous-maille permet d’améliorer les performances globalesdans une certaine mesure, l’impact <strong>de</strong> ce traitem<strong>en</strong>t peut varier d’un jour à l’autre <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong>s conditions météorologiques. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> certains jours bi<strong>en</strong> choisis peut mettre<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les situations météorologiques où l’utilisation du panache sous-maille est particulièrem<strong>en</strong>tintéressante. Si l’on s’intéresse aux performances aux stations, les jours d’intérêtsont ceux où le v<strong>en</strong>t transporte <strong>de</strong>s panaches <strong>de</strong> sources ponctuelles dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s stations<strong>de</strong> mesure. De plus, les situations <strong>de</strong> faible dispersion sont particulièrem<strong>en</strong>t intéressantes,car <strong>la</strong> surestimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dilution horizontale, et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t verticale, du panache par lemodèle euléri<strong>en</strong> est alors importante.5.5.1 Impact sur les polluants primairesOn sélectionne <strong>de</strong>ux jours consécutifs <strong>de</strong> faible dispersion, où <strong>la</strong> direction du v<strong>en</strong>t est telleque certaines stations sont directem<strong>en</strong>t impactées par <strong>de</strong>s panaches. Il s’agit du 23 et 24 août2001. La vitesse du v<strong>en</strong>t durant ces <strong>de</strong>ux jours varie <strong>en</strong>tre 0.4 m s −1 et 2.6 m s −1 , avec unehauteur moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> couche limite <strong>de</strong> 600 m. Ces valeurs sont typiques <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> faibledispersion, où <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>s polluants primaires est particulièrem<strong>en</strong>t élevée.165


166 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif49.249.048.848.648.448.21.5 2.0 2.5 3.0 3.524.77 29.16 33.56 37.95 42.34 46.74 51.13 55.5249.249.048.848.648.448.21.5 2.0 2.5 3.0 3.524.77 29.16 33.56 37.95 42.34 46.74 51.13 55.52(a) O 3 – Référ<strong>en</strong>ce49.249.048.848.648.448.21.5 2.0 2.5 3.0 3.5-6.23 -5.37 -4.50 -3.63 -2.77 -1.90 -1.04 -0.17(b) O 3 – panache sous-maille49.249.048.848.648.448.21.5 2.0 2.5 3.0 3.5-6.23 -5.37 -4.50 -3.63 -2.77 -1.90 -1.04 -0.17(c) O 3 – Référ<strong>en</strong>ce − fond(d) O 3 – Référ<strong>en</strong>ce − panache sous-mailleFig. 5.13 – Conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> O 3 sur <strong>la</strong> région parisi<strong>en</strong>ne, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne sur les six mois<strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion. Les figures 5.13(a) et 5.13(b) montr<strong>en</strong>t les conc<strong>en</strong>trations pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et celle <strong>de</strong> panache sous-maille avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>, respectivem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>µg m −3 . La figure 5.13(c) montre <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce avec et sansles 89 sources ponctuelles. La figure 5.13(d) montre <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations avecet sans le traitem<strong>en</strong>t sous-maille (référ<strong>en</strong>ce moins les résultats avec panache sous-maille).166


Section 5.5 – Résultats pour certains jours 167Conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> SO 2La figure 5.14 montre l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> SO 2avec <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> panache sous-maille, <strong>en</strong>tre 3 heure du matinet 14 heure (heure locale), pour chaque heure, le 23 août. La direction du v<strong>en</strong>t tourne durantcette pério<strong>de</strong>, et <strong>la</strong> vitesse du v<strong>en</strong>t décroît. Les sept premières cartes montr<strong>en</strong>t c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t lepanache dû à <strong>la</strong> source située au sud-est <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, dont le traitem<strong>en</strong>t sous-maille diminue lesconc<strong>en</strong>trations (différ<strong>en</strong>ce positive). Le panache est transporté vers le sud/sud-ouest, et passedirectem<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> station MELUN (“s23” sur <strong>la</strong> figure 5.9). On observe égalem<strong>en</strong>t une <strong>de</strong>uxièmezone où l’impact du panache sous-maille est important, avec <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations beaucoup plusfaibles que celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce. Il s’agit du sud <strong>de</strong> Paris (12e arrondissem<strong>en</strong>t) et<strong>de</strong> <strong>la</strong> petite couronne, vers les stations VITRY-sur-SEINE et IVRY-sur-SEINE notamm<strong>en</strong>t.-23.4 -17.6 -11.8 -6.0 -0.2 5.6 11.4 17.3 23.1 28.9 34.7 40.5 46.3 52.1 57.9 63.8 69.6 75.4 81.2Fig. 5.14 – Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et celle <strong>de</strong> panachesous-maille pour les conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> SO 2 durant 12 heures, le 23 août <strong>de</strong> 3 heures dumatin à 14 heures. Les conc<strong>en</strong>trations sont données <strong>en</strong> µg m −3 . Les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> panachesous-maille sont soustraites aux conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce.Sur les cinq <strong>de</strong>rnières cartes <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 5.14, <strong>la</strong> situation est très stable, avec un v<strong>en</strong>ttrès faible (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0.5 m s −1 ), et les conc<strong>en</strong>trations sont très élevées. Dans le modèle<strong>de</strong> panache sous-maille, les bouffées ne sont pas transportées sur une gran<strong>de</strong> distance avantd’être transférées au modèle euléri<strong>en</strong> (600 m pour un temps d’injection <strong>de</strong> 20 minutes). Lesconc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s bouffées sont particulièrem<strong>en</strong>t élevées, étant donné que <strong>la</strong> diffusion est trèsfaible. Ainsi, lorsque les bouffées sont injectées dans le modèle euléri<strong>en</strong> et touch<strong>en</strong>t le sol, lesconc<strong>en</strong>trations rest<strong>en</strong>t plus importantes que pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce. Ce<strong>la</strong> se traduit parune différ<strong>en</strong>ce importante (négative) <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> certaines sources.La figure 5.15 montre les profils <strong>de</strong> SO 2 pour six stations durant les <strong>de</strong>ux jours étudiés.Les simu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong> panache sous-maille sont comparées aux observations. Ici<strong>en</strong>core, les conc<strong>en</strong>trations sont globalem<strong>en</strong>t surestimées. La première station, MELUN, est rurale,et montre l’impact du panache situé au sud-est au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cetimpact, les conc<strong>en</strong>trations y sont globalem<strong>en</strong>t faibles. L’utilisation d’un traitem<strong>en</strong>t sous-maill<strong>en</strong>e modifie pas le temps d’arrivée du panache. Celui-ci arrive légèrem<strong>en</strong>t plus tard, car <strong>la</strong> diffusionhorizontale est plus faible dans le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille, mais cette différ<strong>en</strong>ce167


168 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifest négligeable sur les moy<strong>en</strong>nes horaires <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations utilisées ici. Les trois autres profilssont aux stations VITRY-SUR-SEINE, IVRY-SUR-SEINE and PARIS12eme, dans <strong>la</strong> zone oùl’impact du panache sous-maille est égalem<strong>en</strong>t important (Figure 5.14). Les profils du modèle<strong>de</strong> panache sous-maille sont <strong>en</strong> effet beaucoup plus proches <strong>de</strong>s observations que ceux du modèle<strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce. Enfin, on donne égalem<strong>en</strong>t les profils pour <strong>de</strong>ux stations situées au nord <strong>de</strong> Paris,<strong>en</strong> amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s sources, afin <strong>de</strong> fournir un élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> comparaison. Ici, l’impact dumodèle <strong>de</strong> panache sous-maille est beaucoup plus faible, mais permet malgré tout <strong>de</strong> diminuer<strong>la</strong> sur-estimation.3025Refer<strong>en</strong>cePlume-in-gridObservations5040Refer<strong>en</strong>cePlume-in-gridObservations201510302051000 10 20 30 40 5000 10 20 30 40 50(a) SO 2 –MELUN(b) SO 2 –VITRY-SUR-SEINE6050Refer<strong>en</strong>cePlume-in-gridObservations6050Refer<strong>en</strong>cePlume-in-gridObservations404030302020101000 5 10 15 20 25 30 35 40 4500 10 20 30 40 50(c) SO 2 –IVRY-SUR-SEINE(d) SO 2 –PARIS12eme5040Refer<strong>en</strong>cePlume-in-gridObservations706050Refer<strong>en</strong>cePlume-in-gridObservations3040203010201000 10 20 30 40 5000 5 10 15 20 25 30 35 40(e) SO 2 –AUBERVILLIERS(f) SO 2 –LADEFENSEFig. 5.15 – Profils <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> SO 2 durant <strong>de</strong>ux jours, <strong>en</strong>tre le 23 août 2001 à 3 heuresdu matin et le 25 août 2001 à <strong>la</strong> même heure. Les profils <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration observés sont comparésaux profils simulés par le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille avec <strong>la</strong> théorie<strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>.168


Section 5.5 – Résultats pour certains jours 169Conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> NOLes émissions <strong>de</strong> NO sont beaucoup plus conc<strong>en</strong>trées dans <strong>la</strong> zone urbaine <strong>de</strong> Paris, au c<strong>en</strong>tredu domaine <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion. La baisse <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> NO due à l’utilisation du modèle <strong>de</strong>panache sous-maille est égalem<strong>en</strong>t plus forte sur Paris (Figure 5.16). On ne peut pas distinguerc<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> zones où cette différ<strong>en</strong>ce serait positive, à cause <strong>de</strong> l’impact au sol du panache,comme pour le SO 2 . De plus, l’impact du panache sous-maille est beaucoup plus localisé autour<strong>de</strong>s sources, car le NO émis est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t transformé par les réactions chimiques (notamm<strong>en</strong>t<strong>la</strong> titration) <strong>en</strong> aval <strong>de</strong>s sources. Les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong>panache sous-maille sont localem<strong>en</strong>t gran<strong>de</strong>s, mais rest<strong>en</strong>t re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t faibles <strong>en</strong> comparaison<strong>de</strong>s valeurs très élevées obt<strong>en</strong>ues pour les conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes. En effet, les émissions <strong>de</strong>NO sont principalem<strong>en</strong>t dues au trafic, et le traitem<strong>en</strong>t sous-maille <strong>de</strong>s sources ponctuelles nemodifie qu’<strong>en</strong>viron 20% <strong>de</strong>s émissions.Pour le NO aussi bi<strong>en</strong> que pour le SO 2 , les différ<strong>en</strong>ces sont plus gran<strong>de</strong>s durant <strong>la</strong> matinée(<strong>de</strong>uxième rangée <strong>de</strong> cartes sur les figures 5.14 et 5.16) que plus tard dans <strong>la</strong> journée. En effet,les conc<strong>en</strong>trations sont plus gran<strong>de</strong>s le matin car les émissions sont élevées, et <strong>la</strong> couche limit<strong>en</strong>’a pas <strong>en</strong>core atteint sa hauteur maximale. Le mé<strong>la</strong>nge vertical s’effectue donc sur une hauteurplus faible que durant le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée. Cette observation est va<strong>la</strong>ble pour tous les jourset n’est pas propre aux journées particulières étudiées dans cette partie.-11.6 -9.0 -6.4 -3.7 -1.1 1.6 4.2 6.9 9.5 12.2 14.8 17.5 20.1 22.8 25.4 28.1 30.7 33.4 36.0Fig. 5.16 – Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et celle <strong>de</strong> panachesous-maille pour les conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> NO durant 12 heures, le 23 août <strong>de</strong> 3 heures dumatin à 14 heures. Les conc<strong>en</strong>trations sont données <strong>en</strong> µg m −3 . Les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> panachesous-maille sont soustraites aux conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce.5.5.2 Impact sur les polluants secondairesL’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> NO 2 et O 3 est effectuée ici pour <strong>la</strong> journée du 20 août. Ce jour correspond àune dispersion faible à moy<strong>en</strong>ne, et une vitesse <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 1 à 2 m s −1 . Cette journée aété ret<strong>en</strong>ue car l’impact spatial du panache sous-maille est plus ét<strong>en</strong>du que pour d’autres jours,notamm<strong>en</strong>t ceux ret<strong>en</strong>us dans <strong>la</strong> partie 5.5.1, pour les polluants secondaires.169


170 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifConc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> NO 2L’utilisation du panache sous-maille a pour effet <strong>de</strong> diminuer les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> NO 2 ,principalem<strong>en</strong>t car il y a moins <strong>de</strong> titration et donc moins NO 2 produit. La figure 5.17 montreles différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> NO 2 données par le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce, et parle modèle <strong>de</strong> panache sous-maille. Ces différ<strong>en</strong>ces sont principalem<strong>en</strong>t positives.-9.7 -8.0 -6.3 -4.6 -2.9 -1.2 0.4 2.1 3.8 5.5 7.2 8.9 10.6 12.2 13.9 15.6 17.3 19.0Fig. 5.17 – Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et celle <strong>de</strong> panache sousmaillepour les conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> NO 2 durant 12 heures, le 20 août <strong>de</strong> 3 heures dumatin à 14 heures. Les conc<strong>en</strong>trations sont données <strong>en</strong> µg m −3 . Les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> panachesous-maille sont soustraites aux conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce.Conc<strong>en</strong>trations au sol d’O 3La figure 5.18 montre l’évolution <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces pour les conc<strong>en</strong>trations au sol d’ozonepour cette même journée du 20 août. La répartition spatiale <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces est assez semb<strong>la</strong>bleà celle montrée <strong>en</strong> figure 5.17 pour le NO 2 , quoique plus localisée <strong>en</strong> général. L’utilisation dumodèle <strong>de</strong> panache sous-maille a pour effet d’augm<strong>en</strong>ter les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> O 3 car <strong>la</strong> titrationdiminue, comme expliqué <strong>en</strong> partie 5.4.3. Les conc<strong>en</strong>trations d’ozone sont cep<strong>en</strong>dant diminuéespar <strong>en</strong>droits (différ<strong>en</strong>ces positives sur <strong>la</strong> figure 5.18). Ce<strong>la</strong> peut s’expliquer par l’arrivée au sold’un panache maint<strong>en</strong>u <strong>en</strong> hauteur par le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille, dans lequel aurait eulieu <strong>la</strong> titration. Lorsque ce panache est ram<strong>en</strong>é au sol, ce<strong>la</strong> produit donc une baisse locale <strong>de</strong>sconc<strong>en</strong>trations dans le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille. Cette différ<strong>en</strong>ce peut égalem<strong>en</strong>t être dueà <strong>de</strong>s écarts <strong>de</strong> direction du v<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux premiers niveaux verticaux. Plus <strong>en</strong> aval (<strong>en</strong><strong>de</strong>hors du domaine <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion), si le régime chimique <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ait limité par les NOx, on auraitalors à nouveau une différ<strong>en</strong>ce négative due à <strong>la</strong> production d’ozone, plus importante dans lemodèle <strong>de</strong> panache sous-maille. Ce phénomène est mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce dans Vijayaraghavan et al.[2006].L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce jour particulier permet <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que l’impact du traitem<strong>en</strong>t sousmaillesur les conc<strong>en</strong>trations d’ozone peut, dans certains cas, être transporté sur une distanceimportante <strong>en</strong> aval (voir notamm<strong>en</strong>t les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières cartes <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 5.18). Cep<strong>en</strong>dant, cetimpact reste souv<strong>en</strong>t localisé près <strong>de</strong>s sources (notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> zone urbaine), ce qui ne permet170


Section 5.6 – Analyse <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité 171donc pas <strong>de</strong> l’observer aux stations d’observation.-18.9 -17.5 -16.2 -14.8 -13.4 -12.1 -10.7 -9.3 -8.0 -6.6 -5.2 -3.9 -2.5 -1.2 0.2 1.6 2.9 4.3 5.7Fig. 5.18 – Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et celle <strong>de</strong> panachesous-maille pour les conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> O 3 durant 12 heures, le 20 août <strong>de</strong> 3 heures dumatin à 14 heures. Les conc<strong>en</strong>trations sont données <strong>en</strong> µg m −3 . Les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> panachesous-maille sont soustraites aux conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce.5.6 Analyse <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité5.6.1 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion verticaleDiffusion verticale urbaineLe coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion verticale K z utilisé par le modèle euléri<strong>en</strong> Po<strong>la</strong>ir3D est donné par <strong>la</strong>paramétrisation <strong>de</strong> Tro<strong>en</strong>–Mahrt. Comme prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> partie 5.3.1, on utilise une valeur minimaleimposée partout, afin <strong>de</strong> s’assurer d’un minimum <strong>de</strong> diffusion verticale sur tout le domaine. Cettevaleur minimale est prise à K zmin = 0.2 m 2 s −1 pour les zones rurales, et K zmin = 0.5 m 2 s −1dans les zones urbaines. La valeur plus gran<strong>de</strong> pour les zones urbaines est utilisée afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre<strong>en</strong> compte <strong>la</strong> diffusion verticale accrue, due au phénomène d’îlot <strong>de</strong> chaleur urbain. La valeurminimale <strong>de</strong> K z est utilisée principalem<strong>en</strong>t dans les situations très stables, notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nuit.Dans cette partie, il s’agit <strong>de</strong> quantifier l’impact du changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cette valeur minimale dansles zones urbaines sur les conc<strong>en</strong>trations.Diffusion verticale pour le modèle euléri<strong>en</strong> et le panache sous-mailleL’utilisation du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille modifie <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion verticaleautour <strong>de</strong>s sources [Korsakissok et Mallet, 2010b]. La diffusion du modèle euléri<strong>en</strong> correspondà une taille du panache qui évolue <strong>en</strong> σ z ∝ √ t, ce qui est représ<strong>en</strong>tatif du comportem<strong>en</strong>tà longue distance. Le modèle gaussi<strong>en</strong> à bouffées utilise, <strong>en</strong> revanche, <strong>de</strong>s paramétrisations empiriquesqui correspond<strong>en</strong>t à un comportem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> σ z ∝ t, plus proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion <strong>en</strong> champproche. Il est donc intéressant <strong>de</strong> comparer l’apport du panache sous-maille avec celui d’un171


172 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifsimple changem<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> verticale diffusion euléri<strong>en</strong>ne tel que décrit dans cette partie. Naturellem<strong>en</strong>t,cette comparaison a <strong>de</strong>s limites, car le changem<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> diffusion euléri<strong>en</strong>ne aun impact sur toutes les émissions, mais limité à <strong>la</strong> zone urbaine et aux situations stables où<strong>la</strong> valeur minimale est utilisée, tandis que l’utilisation du panache sous-maille n’affecte que lesémissions ponctuelles, sur l’<strong>en</strong>semble du domaine.RésultatsLes résultats sont analysés pour trois simu<strong>la</strong>tions : (1) une simu<strong>la</strong>tion euléri<strong>en</strong>ne avecK zmin = 0.2 m 2 s −1 utilisé comme valeur minimale sur tout le domaine (notée “K z ”), (2) unesimu<strong>la</strong>tion euléri<strong>en</strong>ne avec K zmin = 0.5 m 2 s −1 pour les zones urbaines (notée “K z urbain”) et(3) une simu<strong>la</strong>tion avec le traitem<strong>en</strong>t sous-maille <strong>de</strong>s sources ponctuelles, et K zmin = 0.5 m 2 s −1sur les zones urbaines (notée “panache sous-maille”). Les simu<strong>la</strong>tions (2) et (3) sont les mêmesque les simu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce, et <strong>de</strong> panache sous-maille avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>,analysées dans les parties 5.4 et 5.5.Le tableau 5.2 montre les mêmes indicateurs statistiques que ceux utilisés dans le tableau 5.1,pour les quatre espèces étudiées et les six mois <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion. Augm<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> diffusion verticaledans les zones urbaines apporte une légère amélioration <strong>de</strong> ces statistiques, <strong>en</strong> réduisant <strong>la</strong>surestimation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> polluants primaires. De même que pour le panache sousmaille,les espèces les plus s<strong>en</strong>sibles à ce changem<strong>en</strong>t sont les espèces primaires SO 2 et NO. Enrevanche, les statistiques pour O 3 ne sont pratiquem<strong>en</strong>t pas modifiées.Les statistiques observées aux stations (non détaillées ici) montr<strong>en</strong>t les mêmes t<strong>en</strong>dances queles statistiques globales. NO est l’espèce <strong>la</strong> plus s<strong>en</strong>sible au changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion verticale,avec une réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSE lorsque l’on augm<strong>en</strong>te <strong>la</strong> diffusion urbaine comprise <strong>en</strong>tre 0.5%et 7.9% aux stations urbaines. Pour le SO 2 , cette différ<strong>en</strong>ce est comprise <strong>en</strong>tre −2.4% et −6.7%.En comparaison avec les résultats obt<strong>en</strong>us pour le panache sous-maille (détaillés <strong>en</strong> partie 5.4.2),l’amélioration est moins gran<strong>de</strong>. De façon prévisible, les résultats aux stations péri-urbaines etrurales sont inchangés lorsque l’on modifie K z <strong>en</strong> zone urbaine.5.6.2 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> localeLe modèle local est le modèle gaussi<strong>en</strong> à bouffées utilisé près <strong>de</strong>s sources. L’échelle « locale »est définie comme <strong>la</strong> zone autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> source où le modèle local est utilisé, et dont l’ét<strong>en</strong>dueest déterminée par le critère d’injection choisi. La s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s résultats au choix <strong>de</strong>s formules<strong>de</strong>s écarts types a été évaluée <strong>en</strong> partie 5.4. On analyse ici l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux paramètresimportants du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille : le temps d’injection t inj et le pas <strong>de</strong> temps <strong>en</strong>trel’émission <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bouffées ∆t puff . Dans cette partie, <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> « base » correspond à<strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> panache sous-maille avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> déjà étudiée. Pour cettesimu<strong>la</strong>tion, t inj = 20 min et ∆t puff = 100 s. Le tableau 5.3 donne les statistiques globales pour<strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> base, ainsi que pour les simu<strong>la</strong>tions avec (1) un pas <strong>de</strong> temps plus grand <strong>en</strong>treles bouffées ∆t puff = 600 s, et (2) un temps d’injection plus long t inj = 40 min.Les résultats ne sont pas très s<strong>en</strong>sibles au pas <strong>de</strong> temps <strong>en</strong>tre les bouffées, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>ce qui concerne le SO 2 . Pour les espèces plus réactives, les résultats diffèr<strong>en</strong>t légèrem<strong>en</strong>t ducas <strong>de</strong> base, avec une amélioration pour le NO et une légère dégradation <strong>de</strong>s statistiques pourNO 2 et O 3 . Le pas <strong>de</strong> temps <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux bouffées détermine le volume <strong>de</strong> superposition <strong>en</strong>tre cesbouffées. Pour un traceur passif, il suffit <strong>de</strong> s’assurer que les bouffées se recouvr<strong>en</strong>t afin d’avoirune simu<strong>la</strong>tion réaliste du panache (voir chapitre 4). Pour <strong>de</strong>s espèces réactives, <strong>en</strong> revanche,ce<strong>la</strong> influe égalem<strong>en</strong>t sur les réactions qui ont lieu dans les bouffées. Si le pas <strong>de</strong> temps est grand,le volume <strong>de</strong> superposition <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux bouffées consécutives est faible (peu <strong>de</strong> réactions <strong>en</strong>treles espèces <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux bouffées), mais les conc<strong>en</strong>trations dans chaque bouffée sont plus gran<strong>de</strong>s.172


Section 5.6 – Analyse <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité 173Indicateur Obs K z K z urbain panache sous-mailleSO 2Moy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 6.20 13.95 13.76 11.98RMSE 13.61 13.08 11.88Corré<strong>la</strong>tion 0.35 0.34 0.31MFBE 0.66 0.65 0.55MFGE 0.81 0.81 0.75NOMoy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 10.42 21.72 20.93 19.64RMSE 35.34 33.08 31.62Corré<strong>la</strong>tion 0.48 0.47 0.46MFBE 0.42 0.41 0.36MFGE 0.94 0.94 0.92O 3Moy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 56.87 40.18 40.24 41.05RMSE 30.58 30.58 30.18Corré<strong>la</strong>tion 0.68 0.68 0.68MFBE -0.46 -0.46 -0.44MFGE 0.47 0.47 0.45MNBE -0.34 -0.34 -0.33MNGE 0.35 0.35 0.34UPA -0.21 -0.21 -0.20NO 2Moy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 34.64 36.04 35.84 35.23RMSE 20.65 20.57 20.81Corré<strong>la</strong>tion 0.58 0.58 0.57MFBE 0.07 0.06 0.04MFGE 0.47 0.47 0.47Tab. 5.2 – Statistiques horaires pour (1) Po<strong>la</strong>ir3D avec une valeur <strong>de</strong> K zmin uniforme surtout le domaine (« K z ») (2) Po<strong>la</strong>ir3D avec une valeur <strong>de</strong> K zmin spécifique pour les zonesurbaines (« K z urbain ») et (3) le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>.Les statistiques sont calculées sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion, du 01-04-2001 au 27-09-2001. Lesmeilleures statistiques sont <strong>en</strong> gras.173


174 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactifIndicateur Obs Base ∆t puff = 600 s t inj = 40 minSO 2Moy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 6.20 11.98 11.98 11.86RMSE 11.88 11.87 11.57Corré<strong>la</strong>tion 0.31 0.31 0.32MFBE 0.55 0.55 0.54MFGE 0.75 0.75 0.75NOMoy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 10.42 19.64 19.59 19.56RMSE 31.62 31.60 31.52Corré<strong>la</strong>tion 0.46 0.46 0.46MFBE 0.36 0.34 0.36MFGE 0.92 0.93 0.92O 3Moy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 56.87 41.05 40.87 41.09RMSE 30.18 30.25 30.17Corré<strong>la</strong>tion 0.68 0.68 0.68MFBE -0.44 -0.45 -0.44MFGE 0.45 0.46 0.45MNBE -0.33 -0.33 -0.33MNGE 0.34 0.34 0.34UPA -0.20 -0.20 -0.20NO 2Moy<strong>en</strong>ne (µg m −3 ) 34.64 35.23 35.32 35.22RMSE 20.81 20.81 20.80Corré<strong>la</strong>tion 0.57 0.57 0.57MFBE 0.04 0.04 0.04MFGE 0.47 0.47 0.47Tab. 5.3 – Statistiques horaires pour (1) <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> base avec t inj = 20 min et ∆t puff =100 s, (2) ∆t puff = 600 s, (3) t inj = 40 min. Dans tous les cas, il s’agit du modèle <strong>de</strong> panachesous-maille avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>. Les statistiques sont calculées sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>simu<strong>la</strong>tion, du 01-04-2001 au 27-09-2001. Les meilleures statistiques sont <strong>en</strong> gras.174


Section 5.7 – Conclusions 175La quantité transportée par une bouffée est <strong>en</strong> effet Q = Q s ×∆t puff , avec Q s le taux d’émission<strong>de</strong> <strong>la</strong> source <strong>en</strong> unité <strong>de</strong> masse par secon<strong>de</strong>, pour une espèce donnée. Dans le cas d’un panachecont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s NOx émis dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> l’ozone, une augm<strong>en</strong>tation locale<strong>de</strong> <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> NOx dans <strong>la</strong> bouffée conduit à davantage <strong>de</strong> titration (<strong>en</strong> régime COVlimité).Ce<strong>la</strong> augm<strong>en</strong>te localem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> NO 2 et diminue les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> NOet O 3 , ce que l’on observe sur les conc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes données dans le tableau 5.3. Cephénomène est très local et n’a pas un impact très important sur les statistiques globales.Le temps d’injection a une influ<strong>en</strong>ce beaucoup plus gran<strong>de</strong> sur les résultats pour le SO 2 quepour les autres espèces. En comparaison avec <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> base (avec t inj = 20 min), <strong>la</strong> RMSEpour un temps d’injection <strong>de</strong> 40 minutes est améliorée <strong>de</strong> 0.4% à 8%, et <strong>de</strong> 2% <strong>en</strong>viron pour <strong>la</strong>plupart <strong>de</strong>s stations. Cette amélioration s’ajoute à celle apportée par l’utilisation du panachesous-maille, montrée sur <strong>la</strong> figure 5.11. Comme le SO 2 est considéré ici comme une espèce passive,l’augm<strong>en</strong>tation du temps d’injection permet d’é<strong>la</strong>rgir l’impact spatial du traitem<strong>en</strong>t sous-maille.En revanche, le temps d’injection plus long n’a quasim<strong>en</strong>t pas d’effet sur les autres espèces. Eneffet, pour les espèces réactives, utiliser le traitem<strong>en</strong>t sous-maille pour un panache n’a plus d’effetlorsque <strong>la</strong> composition du panache est proche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’atmosphère. Lorsque <strong>la</strong> chimie dansle panache atteint <strong>la</strong> phase 2, puis <strong>la</strong> phase 3 décrites <strong>en</strong> partie 5.2.1, l’impact du traitem<strong>en</strong>tsous-maille est moindre. Au-<strong>de</strong>là d’une vingtaine <strong>de</strong> minutes, le panache est probablem<strong>en</strong>t passédans <strong>la</strong> phase 2, et l’augm<strong>en</strong>tation du temps d’injection a donc peu d’impact sur les résultats.5.7 Conclusions5.7.1 Chimie dans un panacheLe modèle <strong>de</strong> panache sous-maille est ét<strong>en</strong>du dans ce chapitre au cas <strong>de</strong>s espèces réactives,avec une application à <strong>la</strong> photochimie. L’effet du traitem<strong>en</strong>t sous-maille sur <strong>la</strong> chimie dans unpanache a été tout d’abord détaillé <strong>en</strong> partie 5.2 sur un cas simple avec une seule source. Ce<strong>la</strong>a permis <strong>de</strong> vérifier l’impact théorique du traitem<strong>en</strong>t sous-maille sur les réactions chimiques,discuté <strong>en</strong> partie 5.2.1. L’effet principal du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille est d’augm<strong>en</strong>ter <strong>la</strong>titration <strong>de</strong> l’ozone à l’intérieur du panache, tout <strong>en</strong> le maint<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> hauteur, ce qui diminue(resp. augm<strong>en</strong>te) les conc<strong>en</strong>trations au sol <strong>de</strong> NOx (resp. O 3 ) <strong>en</strong> champ proche. De plus,<strong>la</strong> formation d’aci<strong>de</strong>s, notamm<strong>en</strong>t HNO 3 , est retardée et ne débute que quelques dizaines <strong>de</strong>kilomètres <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> source, contrairem<strong>en</strong>t à ce qui se produit dans le modèle euléri<strong>en</strong>.5.7.2 Impact sur <strong>la</strong> photochimie <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>neL’application <strong>de</strong> ce modèle à <strong>la</strong> photochimie à l’échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> région parisi<strong>en</strong>ne a permisd’évaluer l’impact du traitem<strong>en</strong>t sous-maille <strong>de</strong>s émissions ponctuelles sur les performancesdu modèle, par comparaison avec les observations. Les performances sont évaluées pour unepério<strong>de</strong> <strong>de</strong> six mois, durant l’été 2001. Les sources les plus importantes <strong>de</strong> NOx et SO 2 ont étésélectionnées, ce qui correspond à 89 sources ponctuelles.Impact globalLes statistiques globales sont améliorées par le traitem<strong>en</strong>t sous-maille, particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>utilisant les écarts types calculés avec <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>. Ce<strong>la</strong> permet <strong>de</strong> diminuer <strong>la</strong>RMSE aux stations, jusqu’à −17% pour le SO 2 et −6% pour le NO. Pour NO 2 et O 3 , l’impactest plus faible. L’impact du traitem<strong>en</strong>t sous-maille <strong>de</strong>s émissions ponctuelles est re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>tfaible si l’on regar<strong>de</strong> les statistiques globales, pour différ<strong>en</strong>tes raisons :175


176 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif1. les sources ponctuelles ne constitu<strong>en</strong>t qu’une partie <strong>de</strong>s émissions totales, plus faible quele trafic dans le cas <strong>de</strong>s NOx,2. l’impact est surtout local, alors que les stations <strong>de</strong> mesure ne sont pas situées à proximitéimmédiate <strong>de</strong>s sources,3. les résultats sont pour une moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> six mois, ce qui « lisse » l’impact que l’on peutvoir <strong>en</strong> aval du panache pour une direction du v<strong>en</strong>t donnée.Considérer ces facteurs permet donc <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tiviser les résultats obt<strong>en</strong>us. Ce<strong>la</strong> met égalem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’intérêt d’étudier les résultats pour <strong>de</strong>s jours particuliers, <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s statistiquesglobales. Les jours choisis ici sont représ<strong>en</strong>tatifs <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> faible dispersion, où <strong>la</strong>surestimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dilution du panache par le modèle euléri<strong>en</strong> est particulièrem<strong>en</strong>t importante.Durant ces jours, l’impact du traitem<strong>en</strong>t sous-maille est très grand, particulièrem<strong>en</strong>t autour <strong>de</strong>ssources mais aussi à certaines stations situées <strong>en</strong> aval.Impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion urbainePar ailleurs, dans les simu<strong>la</strong>tions, <strong>la</strong> valeur minimale du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion verticaleK z utilisé dans le modèle euléri<strong>en</strong> est augm<strong>en</strong>té <strong>en</strong> milieu urbain (par rapport à <strong>la</strong> valeurpar défaut prise <strong>en</strong> milieu rural), pour t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion accrue due au phénomèned’îlot <strong>de</strong> chaleur urbain. L’impact <strong>de</strong> ce changem<strong>en</strong>t est évalué, et comparé à celui du panachesous-maille. Dans les <strong>de</strong>ux cas, les polluants primaires SO 2 et NO sont les plus affectés par lesmodifications.Impact du temps d’injection et du pas <strong>de</strong> temps <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux boufféesDeux paramètres importants du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille ont égalem<strong>en</strong>t été évalués.Il s’agit du pas <strong>de</strong> temps <strong>en</strong>tre l’émission <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bouffées consécutives, ainsi que du tempsd’injection. Ces <strong>de</strong>ux paramètres détermin<strong>en</strong>t le nombre total <strong>de</strong> bouffées gérées par le modèle <strong>en</strong>même temps (pour un nombre <strong>de</strong> sources donné), donc le temps <strong>de</strong> calcul. Le pas <strong>de</strong> temps <strong>en</strong>tre<strong>de</strong>ux bouffées influ<strong>en</strong>ce principalem<strong>en</strong>t les espèces réactives, car les taux <strong>de</strong> réaction <strong>en</strong> champtrès proches sont légèrem<strong>en</strong>t surestimées. Pour une espèce passive, ce pas <strong>de</strong> temps a moinsd’influ<strong>en</strong>ce (ce qui a déjà été discuté au chapitre 4). Le chapitre 4 a égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>cel’importance du temps d’injection pour <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>s traceurs passifs. Ici, cette influ<strong>en</strong>ceest visible pour le SO 2 , mais <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t négligeable pour les espèces réactives. En effet, lorsque <strong>la</strong>composition du panache <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t proche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’air ambiant, l’utilisation d’un traitem<strong>en</strong>tsous-maille a peu d’effet sur les résultats. Au bout d’une vingtaine <strong>de</strong> minutes <strong>en</strong>viron, <strong>la</strong> chimiedu panache <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t proche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’atmosphère, et prolonger le traitem<strong>en</strong>t sous-maille adonc peu d’effet.5.7.3 Bi<strong>la</strong>n et perspectivesLes perspectives d’évolution pour le modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif consist<strong>en</strong>t, d’unepart, à inclure <strong>la</strong> chimie <strong>de</strong>s particules, et d’autre part à ét<strong>en</strong>dre ce modèle à <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong>s routes. Une <strong>modélisation</strong> performante <strong>de</strong>s sources linéiques a déjà été introduite dans lesmodèles gaussi<strong>en</strong>s et validée (chapitre 2). Elle peut donc à prés<strong>en</strong>t être ét<strong>en</strong>due au modèle <strong>de</strong>panache sous-maille. Utiliser un traitem<strong>en</strong>t sous-maille pour les routes est <strong>en</strong> effet pertin<strong>en</strong>t,étant donné <strong>la</strong> forte variabilité locale près <strong>de</strong>s grands axes routiers (chapitre 1), et l’impactprépondérant du trafic sur les émissions <strong>de</strong> NOx.Par ailleurs, le modèle développé ici utilise un mécanisme chimique complet pour les réactionsà l’intérieur <strong>de</strong>s bouffées. Or, <strong>la</strong> chimie dans le panache ne fait interv<strong>en</strong>ir que quelques réactions176


Section 5.7 – Conclusions 177prépondérantes <strong>en</strong> champ proche (décrites <strong>en</strong> partie 5.2.1). Introduire une <strong>modélisation</strong> simplifiée<strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie dans les bouffées, <strong>en</strong> ne pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte que les réactions prépondérantes,permettrait <strong>de</strong> réduire le temps <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> façon significative [Karamchandani et al., 1998].177


178 Chapitre 5 – Modèle <strong>de</strong> panache sous-maille réactif178


Troisième partieMétho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong>réduction d’échelle et application à<strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air179


Chapitre 6Métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong>réduction d’échelleCe chapitre est une prés<strong>en</strong>tation générale <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s statistiques utiliséespour <strong>la</strong> réduction d’échelle, qui ont été principalem<strong>en</strong>t appliquéesà <strong>modélisation</strong> du climat. Il décrit l’état <strong>de</strong> l’art dans le domaine, et <strong>en</strong>particulier les points communs et les différ<strong>en</strong>ces avec une application à <strong>la</strong><strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air. Il s’agit, d’une part, <strong>de</strong> décrire le cadredans lequel les métho<strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong> réduction d’échelle sont pertin<strong>en</strong>tes.En s’appuyant sur <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> du climat, différ<strong>en</strong>tes contraintes sontid<strong>en</strong>tifiées : (1) le li<strong>en</strong> physique <strong>en</strong>tre le prédicteur (variable à gran<strong>de</strong> échelle,connue) et le prédictand (variable à petite échelle que l’on souhaite reconstituer),(2) <strong>la</strong> stationnarité <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (pour l’application <strong>en</strong> prévision),(3) <strong>la</strong> bonne connaissance du prédicteur, c’est-à-dire <strong>en</strong> pratique une bonneestimation fournie par le modèle utilisé. Pour ce <strong>de</strong>rnier point, l’utilisationd’un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles peut être <strong>en</strong>visagée. D’autre part, on id<strong>en</strong>tifiedans ce chapitre les différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s possibles pour <strong>la</strong> réductiond’échelle, ainsi que leurs points forts et leurs inconvéni<strong>en</strong>ts. Des métho<strong>de</strong>stelles que <strong>la</strong> régression linéaire multiple, <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> valeurs singulièreset l’analyse <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion canonique sont décrites. Celles-ci peuv<strong>en</strong>têtre appliquées sur les prédicteurs lui-même, ou après un pré-traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>stinéà les r<strong>en</strong>dre indép<strong>en</strong>dants. L’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s est décrit dansle cadre très général <strong>de</strong> l’application au climat. Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière partie, ondéfinit le cadre dans lequel <strong>la</strong> réduction d’échelle sera effectuée pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong><strong>de</strong> l’air. Les métho<strong>de</strong>s choisies sont adaptées à l’application particulièrevisée ici et détaillées. Les résultats seront prés<strong>en</strong>tés dans le chapitre 7.Sommaire6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1836.1.1 Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1836.1.2 Réduction d’échelle statistique et dynamique . . . . . . . . . . . . . . . 1836.1.3 Une question d’échelles... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1836.2 Principes <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle statistique . . . . . . . . . . . . . 1846.2.1 Principe général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1846.2.2 Stationnarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1856.2.3 Prédicteur et prédictand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1856.2.4 Représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186181


182 Chapitre 6 – Métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échelle6.2.5 Le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1866.3 Métho<strong>de</strong>s statistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1876.3.1 Pré-traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1886.3.2 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> régression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1906.3.3 Comparaison <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1926.4 Utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air . . . . 1936.4.1 Régression sur un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1936.4.2 Décomposition <strong>en</strong> composantes principales (PCA) . . . . . . . . . . . . 1946.4.3 Décomposition <strong>en</strong> composantes principales ajustées (PFC) . . . . . . . . 1956.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1966.5.1 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réduction d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1966.5.2 Questions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196182


Section 6.1 – Introduction 1836.1 Introduction6.1.1 HistoriqueLes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réduction d’échelle (« downscaling ») sont très utilisées <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>ce du climat,où <strong>la</strong> prédiction du climat futur implique <strong>de</strong> déduire <strong>de</strong>s caractéristiques régionales à partir <strong>de</strong>srésultats <strong>de</strong> modèles globaux. Il existe donc une littérature fournie sur le sujet, notamm<strong>en</strong>t<strong>de</strong>puis ces 15 <strong>de</strong>rnières années, et dont l’état <strong>de</strong> l’art est décrit par exemple par Wilby et al.[2004] et B<strong>en</strong>estad et al. [2008]. Le but <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> dégager les aspects importants <strong>de</strong>ces techniques, et <strong>la</strong> façon dont elles peuv<strong>en</strong>t être adaptées à <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong>l’air. L’utilisation <strong>de</strong> ces techniques dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air est <strong>en</strong> effet réc<strong>en</strong>te(Guil<strong>la</strong>s et al. [2006] et Guil<strong>la</strong>s et al. [2008]).6.1.2 Réduction d’échelle statistique et dynamiqueLa réduction d’échelle peut se définir comme l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s qui permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> fairele li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre l’état d’une variable à une gran<strong>de</strong> échelle, et l’état d’une autre variable représ<strong>en</strong>tantune échelle beaucoup plus petite [B<strong>en</strong>estad et al., 2008]. Il existe principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong>métho<strong>de</strong>s utilisées à cette fin :– les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> « nesting », consistant à utiliser un modèle <strong>de</strong> climat à l’échelle régionale,dont les conditions aux limites sont forcées par le modèle global, et parfois appelées <strong>en</strong>climatologie « dynamical downscaling »,– les métho<strong>de</strong>s statistiques, appelées « statistical downscaling » ou « empirical downscaling», ou <strong>en</strong>core ESD pour « empirical-statistical downscaling ».Ces <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s ont été comparées dans le contexte du climat (e.g. Kidson et Thompson[1998], Murphy [1999], Spak et al. [2007]...), et donn<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s résultats globalem<strong>en</strong>t simi<strong>la</strong>ires, lesmétho<strong>de</strong>s statistiques ayant l’avantage d’un moindre coût <strong>de</strong> calcul.6.1.3 Une question d’échelles...Échelle minimale et échelle bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée. Le principe <strong>de</strong> l’ESD est <strong>de</strong> déterminerune re<strong>la</strong>tion statistique <strong>en</strong>tre une variable locale et une variable globale. Il reste à préciser <strong>la</strong>signification <strong>de</strong>s termes « local » et « global ». Une interprétation <strong>en</strong> est faite dans von Storchet al. [1993], qui, se référant à Grotch et MacCrack<strong>en</strong> [1991], définit <strong>la</strong> notion d’ « échelle bi<strong>en</strong>représ<strong>en</strong>tée » (« skillful scale ») comme étant l’échelle <strong>de</strong>s phénomènes qui sont correctem<strong>en</strong>tsimulés par un modèle donné. En définissant l’ « échelle minimale » comme <strong>la</strong> distance <strong>en</strong>tre<strong>de</strong>ux c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> maille (donc, <strong>la</strong> résolution spatiale du modèle), l’échelle bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée estalors supérieure ou égale à N fois l’échelle minimale (dans les référ<strong>en</strong>ces citées, N = 8). Dans cecontexte, <strong>la</strong> variable « locale » est une variable dont l’échelle caractéristique est inférieure à cettedistance, et l’ESD est alors définie comme l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s techniques statistiques permettant <strong>de</strong>passer d’une échelle bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée à une échelle plus fine. Comme souligné dans B<strong>en</strong>esta<strong>de</strong>t al. [2008], <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> « skillful scale » reste floue, les estimations évoquées précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>tn’ont pas été faites sur <strong>de</strong>s modèles réc<strong>en</strong>ts, et cette notion dép<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> façondont <strong>la</strong> performance est estimée (« bonne » représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne, <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance, autocorré<strong>la</strong>tion...).Réduction d’échelle et assimi<strong>la</strong>tion. B<strong>en</strong>estad et al. [2008] s’appuie sur cette définition<strong>de</strong> l’ESD pour avancer l’argum<strong>en</strong>t qu’appliquer une métho<strong>de</strong> statistique sur une seule mailled’un modèle (l’échelle minimale), pour reconstituer le comportem<strong>en</strong>t à une station à l’intérieur<strong>de</strong> cette maille, n’est pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle, mais plutôt <strong>de</strong> l’ « ajustem<strong>en</strong>t » ou <strong>de</strong> l’ « assimi<strong>la</strong>tion». En effet, les métho<strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong> réduction d’échelle peuv<strong>en</strong>t être considérées183


184 Chapitre 6 – Métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échellecomme une façon parmi d’autres <strong>de</strong> corriger les sorties d’un modèle <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s observations.En d’autres termes, il s’agirait d’une forme alternative à l’assimi<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> données. Enassimi<strong>la</strong>tion égalem<strong>en</strong>t, les données simulées sont corrigées par apport d’information fournie parles observations. Cep<strong>en</strong>dant, le but est <strong>de</strong> corriger l’erreur modèle : l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativitéest prise <strong>en</strong> compte, mais n’est pas corrigée. En ESD, on utilise une métho<strong>de</strong> statistique pourobt<strong>en</strong>ir une re<strong>la</strong>tion reflétant le li<strong>en</strong> « systématique » <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux variables. On suppose que <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion statistique obt<strong>en</strong>ue reflétera alors principalem<strong>en</strong>t l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité, donc liéeau changem<strong>en</strong>t d’échelle, ce qui justifie alors bi<strong>en</strong> l’utilisation du terme « ESD ». De plus, unapport supplém<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> l’ESD est <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte <strong>la</strong> variabilité locale, qui n’est jamaisdéterminée complètem<strong>en</strong>t par les variables à plus gran<strong>de</strong> échelle (partie 6.2.5).Représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s stations. L’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité, évoquée plus haut, vi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong>mauvaise représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s processus à une échelle inférieure à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille (et même,inférieure à l’échelle « bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée »), tels que les émissions, l’occupation <strong>de</strong>s sols, ou lesprécipitations. Une station proche d’une route ne sera pas nécessairem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong>sconc<strong>en</strong>trations moy<strong>en</strong>nes à plus gran<strong>de</strong> échelle (on pourrait parler d’échelle « bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée »par <strong>la</strong> station). On peut égalem<strong>en</strong>t dire qu’une observation à une station donnée n’est qu’uneréalisation particulière d’une variable aléatoire (représ<strong>en</strong>table par une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> probabilité).L’estimation du modèle étant une autre réalisation, elle pourrait différer <strong>de</strong>s observations mêmesi le modèle était parfait.6.2 Principes <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle statistiqueNotationsDans <strong>la</strong> suite, pour une variable x représ<strong>en</strong>tant une donnée physique (conc<strong>en</strong>tration, température...),on notera1. x un sca<strong>la</strong>ire,2. x un vecteur, par exemple une série d’observations à m stations, à un instant tx(t) = (x 1 (t), ..., x m (t)) T ,3. X une matrice. Par exemple, X pourra avoir pour colonne les observations pour un <strong>en</strong>semble<strong>de</strong> stations, à un instant donné. Alors, pour n échéances temporelles :X = [x 1 . . . x j . . . x n ]où l’élém<strong>en</strong>t x ij <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice X est donc <strong>la</strong> valeur au pas <strong>de</strong> temps j pour <strong>la</strong> i e station.Avec ces notations, y = Ψx est une régression linéaire simple, y = ΨX est une régressionlinéaire multiple, et Y = ΨX est une régression multidim<strong>en</strong>sionnelle [B<strong>en</strong>estad et al., 2008].La moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> x, c’est-à-dire 1 n∑ ni=1 x i, sera notée ¯x (moy<strong>en</strong>ne temporelle) si x est une sérietemporelle, et elle sera notée 〈x〉 (moy<strong>en</strong>ne spatiale) si x est une série <strong>de</strong> valeurs <strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tspoints <strong>de</strong> l’espace. La variance sera notée var(x) = σ 2 x.6.2.1 Principe généralLes métho<strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong> réduction d’échelle consist<strong>en</strong>t à décrire une variable locale y(le « prédictand »), comme une fonction d’une ou plusieurs caractéristiques globales x j (les P« prédicteurs »). Ce<strong>la</strong> peut s’écrire sous <strong>la</strong> forme générique <strong>de</strong> l’équation 6.1ŷ = f(x 1 , ..., x P ) (6.1)184


Section 6.2 – Principes <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle statistique 185La fonction f est une re<strong>la</strong>tion empirique <strong>en</strong>tre les variables, calibrée sur un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> donnéesd’observation (pério<strong>de</strong> d’appr<strong>en</strong>tissage). Les métho<strong>de</strong>s statistiques utilisées pour calculer f sontdétaillées dans <strong>la</strong> partie 6.3. Nous nous intéressons ici aux implications, physiques et statistiques,<strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> telles métho<strong>de</strong>s, et aux conditions dans lesquelles elles sont pertin<strong>en</strong>tes. B<strong>en</strong>esta<strong>de</strong>t al. [2008] donne plusieurs conditions indisp<strong>en</strong>sables à une bonne utilisation <strong>de</strong> l’ESD :– que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion f <strong>en</strong>tre prédicteurs et prédictand soit stationnaire, pour qu’elle puisse êtrecalibrée sur le passé et utilisée <strong>en</strong> prédiction <strong>de</strong> façon pertin<strong>en</strong>te,– qu’il y ait une re<strong>la</strong>tion physique forte <strong>en</strong>tre le ou les prédicteur(s), et le prédictand,– que le modèle représ<strong>en</strong>te correctem<strong>en</strong>t les variables à gran<strong>de</strong> échelles utilisées commeprédicteurs,Les trois conditions ci-<strong>de</strong>ssus sont <strong>de</strong>s critères très importants pour bi<strong>en</strong> utiliser les techniquesd’ESD, qui seront développés dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> cette partie. On y rajoutera le problème<strong>de</strong> <strong>la</strong> représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité à l’échelle locale (partie 6.2.5), qui est au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong>problématique <strong>de</strong> réduction d’échelle.6.2.2 StationnaritéL’idée sous-jac<strong>en</strong>te est que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion 6.1 est constante dans le temps, et pourra donc êtreutilisée pour <strong>la</strong> prévision. Cette hypothèse <strong>de</strong> stationnarité est l’un <strong>de</strong>s points cruciaux dansle cadre du changem<strong>en</strong>t climatique car elle est difficilem<strong>en</strong>t vérifiable à long terme. En <strong>qualité</strong><strong>de</strong> l’air, pour <strong>de</strong>s prévisions à beaucoup plus court terme, cette hypothèse semble plus réaliste.Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réduction d’échelle nécessit<strong>en</strong>t tout <strong>de</strong> même <strong>de</strong> se ram<strong>en</strong>er à un processusstationnaire, ce qui n’est le cas ni <strong>en</strong> climatologie ni <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air. Pour les variablesclimatiques, <strong>la</strong> fonction f est donc calculée pour chaque mois, ou chaque saison. Pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong><strong>de</strong> l’air, il est nécessaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> calculer pour chaque heure <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée, afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>compte le cycle journalier <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations. La distinction été/hiver est égalem<strong>en</strong>t nécessaire.Enfin, <strong>la</strong> réduction d’échelle est faite <strong>en</strong> général sur <strong>de</strong>s valeurs c<strong>en</strong>trées sur <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne, afin<strong>de</strong> ne chercher à relier que les variations autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne (Wilby et al. [2003], B<strong>en</strong>esta<strong>de</strong>t al. [2008]) (voir partie 6.3.1).6.2.3 Prédicteur et prédictandPour justifier l’emploi <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> statistique, il faut s’assurer que les variables prédicteuret prédictand ai<strong>en</strong>t un li<strong>en</strong> physique <strong>en</strong>tre elles, faute <strong>de</strong> quoi une re<strong>la</strong>tion statistique pourrapeut-être être calculée mais n’aura aucun s<strong>en</strong>s. La variable à gran<strong>de</strong> échelle (prédicteur) estpar exemple <strong>en</strong> climatologie <strong>la</strong> pression au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer (SLP), ou <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion à l’échellesynoptique, et <strong>la</strong> variable locale (prédictand), peut être <strong>la</strong> précipitation, le v<strong>en</strong>t, <strong>la</strong> température,<strong>en</strong> une ou plusieurs stations. L’un <strong>de</strong>s problèmes r<strong>en</strong>contrés dans l’application au climat est donc<strong>de</strong> choisir correctem<strong>en</strong>t les prédicteurs : il faut qu’il y ait un li<strong>en</strong> physique avec le prédictand,et que les prédicteurs « expliqu<strong>en</strong>t » une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable locale. De même, il fautque les prédicteurs soi<strong>en</strong>t pris sur un domaine spatial suffisamm<strong>en</strong>t grand pour cont<strong>en</strong>ir toutel’information nécessaire, sans <strong>en</strong>glober <strong>de</strong>s variables non corrélées à <strong>la</strong> variable locale. La comparaison<strong>de</strong>s prédicteurs et le choix <strong>de</strong>s domaines sont traités par exemple dans Huth [1999] etB<strong>en</strong>estad [2001].Il peut s’agir <strong>en</strong> particulier <strong>de</strong> prédire le comportem<strong>en</strong>t à l’échelle locale <strong>de</strong> <strong>la</strong> même variableconnue à l’échelle synoptique (<strong>la</strong> température par exemple). C’est, a priori, ce qui sera fait <strong>en</strong><strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air : les conc<strong>en</strong>trations d’ozone, par exemple, seront reconstruites à une station àpartir <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations fournie à l’échelle du mail<strong>la</strong>ge d’un modèle. Dans ce cas, le li<strong>en</strong> physique<strong>en</strong>tre le prédicteur et le prédictand est évid<strong>en</strong>t. Il reste <strong>en</strong> revanche <strong>la</strong> question du domaine185


186 Chapitre 6 – Métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échellespatial où pr<strong>en</strong>dre le prédicteur (une seule maille ou différ<strong>en</strong>tes mailles autour d’une station,par exemple). Il peut alors être intéressant <strong>de</strong> calculer les corré<strong>la</strong>tions <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trationsmodélisées dans différ<strong>en</strong>tes mailles avec une station donnée, pour avoir une idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> taillereprés<strong>en</strong>tative du domaine où les conc<strong>en</strong>trations sont corrélées avec celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> station. D’autrepart, on peut égalem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> trouver un li<strong>en</strong> avec d’autres variables explicatives. Ainsi,dans Guil<strong>la</strong>s et al. [2008], une régression est d’abord effectuée <strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations d’ozonemesurées et modélisées, puis le résidu est à son tour soumis à une régression avec <strong>de</strong>s paramètrestels que le v<strong>en</strong>t et les précipitations. Dans ce cas, le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> pertin<strong>en</strong>ce physique du choix<strong>de</strong>s prédicteurs se pose donc égalem<strong>en</strong>t.6.2.4 Représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s modèlesLes prédicteurs utilisés <strong>en</strong> ESD pour le climat provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> modèles typeGCM (du moins pour les prévisions – pour <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> calibration, il est courant d’utiliser <strong>de</strong>s réanalysesECMWF ou NCEP). La bonne estimation du prédicteur dép<strong>en</strong>d donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> performancedu modèle. Il <strong>en</strong> est <strong>de</strong> même <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air, où un CTM calcule les conc<strong>en</strong>trations qui serv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>suite <strong>de</strong> prédicteurs. L’erreur due au modèle contribue donc aux incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’ESD. Pourréduire cette erreur, et estimer son impact, un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles peut être utilisé pour <strong>la</strong>réduction d’échelle. C’est le cas dans B<strong>en</strong>estad [2002], Pryor et al. [2005] et Najac et al. [2009]. Engénéral, <strong>la</strong> réduction d’échelle est faite sur les différ<strong>en</strong>ts modèles, et l’incertitu<strong>de</strong> sur les résultatsdue aux modèles peut alors être estimée. Dans B<strong>en</strong>estad [2002], le pré-traitem<strong>en</strong>t (détaillépartie 6.3.1) permet <strong>de</strong> trouver les mo<strong>de</strong>s dominants par une décomposition <strong>en</strong> composantesprincipales ou EOF (Empirical Orthogonal Functions) qui est effectuée sur <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>smodèles. De plus, B<strong>en</strong>estad [2002] utilise différ<strong>en</strong>ts prédicteurs issus d’un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles(les prédicteurs étant pris sur <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes tailles), afin <strong>de</strong> comparer l’incertitu<strong>de</strong>due aux erreurs <strong>de</strong> <strong>modélisation</strong> et celle due au choix <strong>de</strong>s prédicteurs (<strong>la</strong> première étant <strong>en</strong>général <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong>).6.2.5 Le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> varianceLes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réduction d’échelle fourniss<strong>en</strong>t une estimation du prédictand y <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong>s variables explicatives à gran<strong>de</strong> échelle. Or, même si l’on inclut tous les prédicteurs ayantun li<strong>en</strong> avec le comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable y, celui-ci n’est jamais <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t déterminé parles variables à gran<strong>de</strong> échelle. Il restera toujours une part <strong>de</strong> variabilité dans y qui ne peut êtreexpliquée que par <strong>de</strong>s phénomènes locaux : <strong>la</strong> topographie, par exemple, le type et l’occupationdu sol, ou plus généralem<strong>en</strong>t tout phénomène dont l’échelle caractéristique est très petite <strong>de</strong>vantles échelles résolues par le modèle utilisé. Négliger purem<strong>en</strong>t et simplem<strong>en</strong>t cette part revi<strong>en</strong>tparadoxalem<strong>en</strong>t à ne pas t<strong>en</strong>ir compte du problème <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>t d’échelles, qui a motivé audépart l’utilisation <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> réduction d’échelle. C’est pourquoi les modèles <strong>de</strong> régressionc<strong>la</strong>ssiques peuv<strong>en</strong>t donner <strong>de</strong> bons résultats <strong>en</strong> terme d’erreur quadratique moy<strong>en</strong>ne (RMSE)mais sous-estim<strong>en</strong>t <strong>la</strong> variance <strong>de</strong> façon significative (par exemple dans Wilby et al. [2003] etNajac et al. [2009]).Si l’on représ<strong>en</strong>te <strong>la</strong> variance inexpliquée comme un « bruit » noté ɛ, <strong>la</strong> variable locale y estalors <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> <strong>la</strong> part déterministe (signal) donnée par l’équation 6.1, notée ŷ, et du bruit :y = ŷ + ɛ. (6.2)Si ɛ est un bruit b<strong>la</strong>nc, <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>ne nulle et <strong>de</strong> variance var(ɛ) = σ 2 ɛ , non corrélé au signal,il s’<strong>en</strong>suit que <strong>la</strong> variance <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable y s’écritvar(y) = var(ŷ) + σ 2 ɛ . (6.3)186


Section 6.3 – Métho<strong>de</strong>s statistiques 187La variance var(ŷ) est celle obt<strong>en</strong>ue par les modèles <strong>de</strong> régression déterministes, et l’équation 6.3montre bi<strong>en</strong> qu’elle est inférieure à <strong>la</strong> variance totale var(y). Le problème se pose donc <strong>de</strong>reconstituer <strong>la</strong> part supplém<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance introduite par ɛ. Une approche très utilisée(e.g. Murphy [1999] et Huth [1999]), appelée « inf<strong>la</strong>tion », consiste à appliquer un facteur <strong>de</strong>correction à ŷ, calculé pour que <strong>la</strong> formule finale ait exactem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> variance var(y) (connue sur<strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’appr<strong>en</strong>tissage). On obti<strong>en</strong>t alors simplem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> formule suivanteỹ =√var(y)var(ŷ)ŷ. (6.4)Or, si l’équation 6.4 permet effectivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> reconstituer <strong>la</strong> variance var(y), elle perdégalem<strong>en</strong>t une bonne partie du bénéfice apporté par <strong>la</strong> régression dans le calcul <strong>de</strong> ŷ, <strong>en</strong> terme<strong>de</strong> biais et <strong>de</strong> RMSE. La démonstration <strong>en</strong> est faite dans von Storch [1999] où l’utilisation <strong>de</strong>l’inf<strong>la</strong>tion est critiquée.La bonne façon <strong>de</strong> faire est donc <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir à l’équation 6.2, <strong>en</strong> trouvant une manièreadéquate <strong>de</strong> spécifier ɛ. En général, on pr<strong>en</strong>d une distribution gaussi<strong>en</strong>ne ɛ ∼ N(0, σ 2 ɛ ), avec σ ɛestimé sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’appr<strong>en</strong>tissage (Wilby et al. [2003], Hessami et al. [2008], Guil<strong>la</strong>s et al.[2008]).6.3 Métho<strong>de</strong>s statistiquesLa procédure <strong>de</strong> réduction d’échelle peut se décomposer <strong>en</strong> trois étapes, une fois les prédicteurschoisis.1. Pré-traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s données : découpage <strong>de</strong>s séries temporelles <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s saisons etheures du jour à séparer, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t transformation pour <strong>en</strong>lever <strong>la</strong> t<strong>en</strong>dance et réduire<strong>la</strong> matrice (partie 6.3.1) X, afin d’obt<strong>en</strong>ir une re<strong>la</strong>tion stationnaire comme décrit dans <strong>la</strong>partie 4.5. Si nécessaire, décomposition <strong>en</strong> EOF pour réduire l’espace <strong>de</strong>s prédicteurs etles r<strong>en</strong>dre orthogonaux (partie 6.3.1).2. La réduction d’échelle proprem<strong>en</strong>t dite : reconstituer <strong>la</strong> fonction f <strong>de</strong> l’équation 6.1 par<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s statistiques, <strong>en</strong> particulier <strong>de</strong> régression (partie 6.3.2).3. Reconstitution du prédictand : application <strong>de</strong> f <strong>en</strong> prévision, ajout <strong>de</strong> <strong>la</strong> t<strong>en</strong>dance sinécessaire et/ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité locale (déjà évoquée partie 6.2.5).Parmi les métho<strong>de</strong>s statistiques utilisées <strong>en</strong> réduction d’échelle pour le climat, certaines sontbasées sur <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification par type <strong>de</strong> météorologie (« weather c<strong>la</strong>ssification »), qui permett<strong>en</strong>t<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r par analogie, ou <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s stochastiques (« weather g<strong>en</strong>erators »). Dans <strong>la</strong>suite, on s’intéressera à une troisième famille <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s, les modèles <strong>de</strong> régression, et <strong>en</strong>particulier <strong>de</strong> régression linéaire. Différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s comme <strong>la</strong> régression linéaire multiple(MVR, Murphy [1999] ), l’analyse <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion canonique (CCA, von Storch et al. [1993]),<strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> valeurs singulières (SVD), sont décrites partie 6.3.2. Des métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>régression non linéaires, comme les réseaux <strong>de</strong> neurones, ont égalem<strong>en</strong>t été utilisées pour leclimat [Crane et Hewitson, 1998], mais ne seront pas évoquées ici. Des métho<strong>de</strong>s statistiquesbasées sur les séries temporelles et les réseaux <strong>de</strong> neurones, ainsi que leurs applications <strong>en</strong> <strong>qualité</strong><strong>de</strong> l’air, sont décrites <strong>de</strong> façon très complète dans Guil<strong>la</strong>s et al. [2000].187


188 Chapitre 6 – Métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échelle6.3.1 Pré-traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s donnéesle pré-traitem<strong>en</strong>t s’effectue sur <strong>la</strong> matrice X cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s valeurs (simulées ou observées)du prédicteur, à m stations et n pas <strong>de</strong> temps, <strong>de</strong> taille m × n. On a X = [x 1 . . . x n ], chaquecolonne étant un vecteur représ<strong>en</strong>tant une série d’observations au temps t j : x j = (x 1j , ..., x mj ) T .Matrice réduite et c<strong>en</strong>tréeLa matrice X est év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>trée sur <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne temporelle suivant l’équation 6.5,voire réduite (équation 6.6).x ij = x ij − ¯x i (6.5)x ij = x ij − ¯x iσ xi. (6.6)La transformation peut se faire, <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire, à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne spatiale 〈x〉 et <strong>de</strong>l’écart type spatial.Décomposition <strong>en</strong> composantes principalesLa décomposition d’une variable <strong>en</strong> composantes principales permet <strong>de</strong> réduire l’espace surlequel elle est décrite, <strong>en</strong> éliminant les redondances d’informations (dues à une corré<strong>la</strong>tion spatiale,ou temporelle, non nulle), et <strong>en</strong> gardant les « mo<strong>de</strong>s » dominants. Les mo<strong>de</strong>s spatiaux, ouEOF (« empirical orthogonal functions ») spatiales, sont les structures spatiales qui expliqu<strong>en</strong>tle maximum <strong>de</strong> variance temporelle. De même, les mo<strong>de</strong>s temporels sont les trajectoires quiexpliqu<strong>en</strong>t le maximum <strong>de</strong> variance spatiale. Mathématiquem<strong>en</strong>t, il s’agit <strong>de</strong>s vecteurs propres<strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> variance-covariance, temporelle dans le premier cas, spatiale dans le second.Une analyse basée sur <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> EOF spatiale est appelée « S-mo<strong>de</strong> », et celle baséesur <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> EOF temporelles est alors une analyse « T-mo<strong>de</strong> ».Les EOF spatiales sont les vecteurs propres, notés p k , <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> variance-covarianceC XX = XX T , <strong>de</strong> taille m × m. Si l’on note P <strong>la</strong> matrice dont les colonnes sont les EOFP = (p 1 , ..., p m ) (on a supposé que <strong>la</strong> matrice C XX est <strong>de</strong> rang m), <strong>de</strong> taille m × m, on aC XX = P ΛP T , (6.7)avec Λ <strong>la</strong> matrice diagonale cont<strong>en</strong>ant les valeurs propres λ k . Les vecteurs propres p k form<strong>en</strong>tune base orthogonale sur <strong>la</strong>quelle on peut projeter tout vecteur x(t) <strong>de</strong> taille m :x(t) =m∑α k (t)p k . (6.8)k=1Les coeffici<strong>en</strong>ts α k (t) sont les poids, à l’instant t, représ<strong>en</strong>tant l’importance <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts mo<strong>de</strong>sà cet instant. Le vecteur α k = (α 1k , ..., α nk ) T est le coeffici<strong>en</strong>t d’expansion correspondant aumo<strong>de</strong> k, c’est-à-dire le poids <strong>de</strong> ce mo<strong>de</strong> au cours du temps. Si A est <strong>la</strong> matrice (<strong>de</strong> taille n × m)dont les colonnes sont les coeffici<strong>en</strong>ts d’expansion A = [α 1 . . . α m ], on aX = P A T ou A T = P T X (6.9)car P est orthogonale, <strong>de</strong> même que A. On note par ailleurs que les coeffici<strong>en</strong>ts d’expansion ont<strong>la</strong> même variance temporelle que XAA T = X T P P T X = X T X. (6.10)188


Section 6.3 – Métho<strong>de</strong>s statistiques 189On a égalem<strong>en</strong>t :A T A = P T XX T P = Λ. (6.11)On peut égalem<strong>en</strong>t appeler les EOF spatiales, ou mo<strong>de</strong>s, les « directions principales », et lescoeffici<strong>en</strong>ts d’expansion associés « composantes principales », pour rev<strong>en</strong>ir à un vocabu<strong>la</strong>irec<strong>la</strong>ssique associé à l’analyse <strong>en</strong> composantes principales. On trouve, <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire, les EOFtemporelles, qui sont les vecteurs propres <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> variance-covariance C ′ XX = XT X.On peut <strong>en</strong>suite tronquer le résultat à un nombre limité <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s (correspondant auxvaleurs propres les plus élevées), qui expliqu<strong>en</strong>t une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance, afin <strong>de</strong> réduirel’espace <strong>de</strong>s prédicteurs. Par exemple, on peut tronquer à 20 mo<strong>de</strong>s, ou aux m ′ premiers mo<strong>de</strong>squi expliqu<strong>en</strong>t 90% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance, avec m ′ ≪ m.Décomposition <strong>en</strong> valeurs singulièresEn pratique, il est souv<strong>en</strong>t plus rapi<strong>de</strong> (numériquem<strong>en</strong>t) <strong>de</strong> décomposer <strong>la</strong> matrice rectangleX <strong>en</strong> valeurs singulières plutôt que <strong>de</strong> diagonaliser <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> variance-covariance. X s’écritalors sous <strong>la</strong> formeX = UMV T , (6.12)avec M une matrice diagonale cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s valeurs singulières σ k , et U et V <strong>de</strong>s matricesorthogonales. Dans ce cas, <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> covariance temporelle C XX peut s’écrire sous <strong>la</strong> formeet <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> covariance spatiale s’écritC XX = XX T = UM 2 U T , (6.13)C ′ XX = X T X = V M 2 V T . (6.14)Ainsi, les EOF spatiales sont les colonnes <strong>de</strong> U (P = U), les EOF temporelles sont les colonnes <strong>de</strong>V , et les valeurs propres correspondantes sont λ k = σk 2 dans les <strong>de</strong>ux cas. On montre [Brethertonet al., 1992] que <strong>la</strong> variance « expliquée » par le premier mo<strong>de</strong> est σ1 2 , donc le pourc<strong>en</strong>tageexpliqué par ce mo<strong>de</strong> estσ 2 1/ ∑ kσ 2 k . (6.15)L’analyse <strong>en</strong> composantes principales décrite précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t peut donc se déduire <strong>de</strong> <strong>la</strong>décomposition <strong>en</strong> valeurs singulières. Rechercher les valeurs propres et vecteurs propre <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice<strong>de</strong> covariance, ou <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> valeurs singulières <strong>de</strong> X, est équival<strong>en</strong>t. Dans ce cas,les coeffici<strong>en</strong>ts d’expansion pour <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> EOF spatiales, définis par l’équation 6.9,sont donnés par :A = X T U = V M. (6.16)Cette métho<strong>de</strong> porte le même nom que <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> régression prés<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> partie 6.3.2, cartoutes les <strong>de</strong>ux repos<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> pseudo-diagonalisation d’une matrice rectangle. Ici, il s’agit <strong>de</strong>décomposer <strong>la</strong> matrice X, pour <strong>en</strong> déduire ses mo<strong>de</strong>s principaux (spatiaux ou temporels). Dansle cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie 6.3.2, on décompose <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> covariance <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux variables différ<strong>en</strong>tes (leprédicteur et le prédictand), afin <strong>de</strong> trouver les mo<strong>de</strong>s correspondant au maximum <strong>de</strong> covariance<strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux variables.189


190 Chapitre 6 – Métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échelle6.3.2 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> régressionTrois métho<strong>de</strong>s sont principalem<strong>en</strong>t utilisées : <strong>la</strong> régression linéaire multiple, l’analyse <strong>de</strong>corré<strong>la</strong>tion canonique et <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> valeurs singulières. La première consiste à minimiser<strong>la</strong> RMSE sur chacune <strong>de</strong>s stations, alors que les <strong>de</strong>ux autres métho<strong>de</strong>s consist<strong>en</strong>t àtrouver les mo<strong>de</strong>s spatiaux donnant <strong>la</strong> plus forte re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux variable (prédicteur etprédictand) : on recherche le maximum <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> CCA, et <strong>de</strong> covariancepour <strong>la</strong> SVD. Les métho<strong>de</strong>s pour trouver <strong>de</strong>s coup<strong>la</strong>ges <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux variables (CCA et SVD),et leurs applications au climat, sont décrites dans Bretherton et al. [1992]. Des comparaisons<strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> régression, linéaires ou non, ont été effectuées, notamm<strong>en</strong>tdans Wilby et al. [1998] et Huth [1999].Régression linéaire multiple (MVR)La régression linéaire multiple a pour objectif <strong>de</strong> minimiser <strong>la</strong> RMSE <strong>de</strong>s séries temporellesaux stations. Elle peut être appliquée au prédicteur X sans pré-traitem<strong>en</strong>t, ou bi<strong>en</strong> uniquem<strong>en</strong>taux EOFs dominantes <strong>de</strong> X, décrites <strong>en</strong> partie 6.3.1. Dans le second cas, les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>régression correspond<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> chaque EOF à <strong>la</strong> prédiction <strong>de</strong> Y . On se p<strong>la</strong>ceici dans le cas général où Y est une matrice correspondant par exemple à plusieurs stations(régression linéaire multiple multivariée). Dans l’application faite dans <strong>la</strong> suite, on utilisera lecas particulier où le prédictand est un vecteur (régression station par station).Le modèle <strong>de</strong> régression s’écritY T = X T Ψ, (6.17)et <strong>la</strong> matrice Ψ cont<strong>en</strong>ant les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression peut s’exprimer par [B<strong>en</strong>estad et al.,2008]Ψ = (XX T ) −1 (XY T ) = C −1XX C XY , (6.18)avec C XX = XX T et C XY = XY T . Ainsi, on détermine Ψ si <strong>la</strong> matrice C XX est inversible,donc si les vecteurs lignes <strong>de</strong> X (les séries temporelles aux stations) sont indép<strong>en</strong>dants. Unpré-traitem<strong>en</strong>t pour décomposer X <strong>en</strong> EOFs peut s’imposer dans le cas contraire. Dans lecas d’une analyse S-mo<strong>de</strong>, on peut ainsi faire <strong>la</strong> projection sur l’espace <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par les EOFspatiales (vecteurs colonne <strong>de</strong> U), ou sur un sous-espace avec les k premiers vecteurs. D’aprèsl’équation 6.12, l’équation 6.17 s’écrit :Y T = V MU T Ψ. (6.19)On cherche à exprimer cette équation <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s EOF spatiales (matrice U) ou <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>tsd’expansion associés A (équation 6.16)Y T = AU T Ψ. (6.20)L’équation 6.20 montre que l’on peut donc faire <strong>la</strong> régression <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant les coeffici<strong>en</strong>ts d’expansioncomme prédicteurs. L’avantage est que les prédicteurs sont alors orthogonaux. Lescoeffici<strong>en</strong>ts sont alors donnés par U T Ψ. La régression peut se faire sur les k premiers coeffici<strong>en</strong>tsd’expansion, correspondant aux k premiers mo<strong>de</strong>s (expliquant le plus <strong>de</strong> variance).Décomposition <strong>en</strong> valeurs singulières (SVD)Le principe est <strong>de</strong> décomposer <strong>la</strong> matrice C XY = XY T <strong>de</strong> covariance temporelle <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>uxvariables X (prédicteur) et Y (prédictand) <strong>en</strong> valeur singulières. On peut <strong>la</strong> décomposer <strong>de</strong> <strong>la</strong>façon suivante :C XY = LMR T , (6.21)190


Section 6.3 – Métho<strong>de</strong>s statistiques 191avec L et R <strong>de</strong>s matrices orthogonales, et M une matrice diagonale cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s valeurssingulières. On montre alors que les vecteurs colonne <strong>de</strong> L et R constitu<strong>en</strong>t les bases permettantd’expliquer le maximum <strong>de</strong> covariance <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux variables [Bretherton et al., 1992]. Pource<strong>la</strong>, il faut projeter X sur L, et Y sur R.x(t) = ∑ ky(t) = ∑ kα k (t)l k , (6.22)β k (t)r k . (6.23)Les vecteurs α k et β k sont les coeffici<strong>en</strong>ts d’expansion correspondant au mo<strong>de</strong> k, cont<strong>en</strong>ant lesvaleurs discrètes à <strong>de</strong>s pas <strong>de</strong> temps donnés <strong>de</strong>s fonctions α k (t) et β k (t). Si l’on définit, commedans <strong>la</strong> partie 6.3.1, les matrices A et B dont les colonnes sont respectivem<strong>en</strong>t α k et β k , on adonc :LA T = X (6.24)RB T = Y (6.25)Notons que les coeffici<strong>en</strong>ts d’expansion A et B ne sont pas orthogonaux (AA T et BB T ne sontpas égaux à I), mais vérifi<strong>en</strong>t <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionA T B = M. (6.26)De plus, les coeffici<strong>en</strong>ts d’expansion d’une variable (X ou Y ) ont <strong>la</strong> même covariance spatialeque celle-ci (équation 6.10) : AA T = X T X et BB T = Y T Y .Le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle est donc d’exprimer le prédictand Y <strong>en</strong> fonction duprédicteur X, <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s L et R, et <strong>de</strong> M, supposés stationnaires. Pour ce<strong>la</strong>, il est utile <strong>de</strong> calculer<strong>la</strong> covariance <strong>en</strong>tre le prédictand Y et les coeffici<strong>en</strong>ts d’expansion A (d’après les équations 6.25et 6.26) :C Y A = Y A = RB T A = RM. (6.27)Les cartes <strong>de</strong> covariance (ou <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion) <strong>en</strong>tre une variable et les coeffici<strong>en</strong>ts d’expansion<strong>de</strong> l’autre variable (appelées carte « hétérogènes ») form<strong>en</strong>t une représ<strong>en</strong>tation utile <strong>de</strong><strong>la</strong> répartition spatiale <strong>de</strong>s contributions <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts coeffici<strong>en</strong>ts. De l’équation 6.27, on tireune expression <strong>de</strong> Y :Y = RMA T C ′−1XX (6.28)car les covariances spatiales <strong>de</strong> A et X sont id<strong>en</strong>tiques (équation 6.10). En remp<strong>la</strong>çant A T dansl’équation 6.28 par l’expression donnée dans l’équation 6.24, on a :Y = RML T XC ′−1XX, (6.29)et l’on obti<strong>en</strong>t après commutation, étant donné que XC ′−1XX = C−1 XX X :Y = ΨXavec Ψ = C Y X C −1XX . (6.30)Analyse <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion canonique (CCA)Il s’agit, <strong>de</strong> même que pour <strong>la</strong> SVD, d’écrire X et Y sous <strong>la</strong> forme générique :HV T = X (6.31)GU T = Y (6.32)191


192 Chapitre 6 – Métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échelleDans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> SVD, on a H = L et G = R, donc G et H sont orthogonales. Ici, onsuppose que U et V sont orthogonales, mais pas nécessairem<strong>en</strong>t G et H.Le principe est <strong>de</strong> déterminer les directions expliquant le maximum <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre lesvariables X et Y . La matrice <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion s’écrit :C = C −1/2XX C XY C −1/2Y Y . (6.33)On effectue une décomposition <strong>de</strong> C <strong>en</strong> valeurs singulières : C = LMR T . Les matrices L et Rdonn<strong>en</strong>t les combinaisons expliquant le maximum <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux variables. Deplus, on a :C XY = HV T UG T , (6.34)donc on peut écrire :C −1/2XX HV T UG T C −1/2Y Y= LMR T . (6.35)Les re<strong>la</strong>tions H = C 1/2XXL et G = C1/2Y YR permett<strong>en</strong>t d’expliquer le maximum <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion. Ona alors :V T U = M, (6.36)<strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire à l’équation 6.26.Il s’agit donc, à nouveau, d’exprimer Y <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> X, G, H, et M. Comme U et V sontorthogonales, les équations 6.32 et 6.36 donn<strong>en</strong>t :Y = GMV T . (6.37)En écrivant V T <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> X d’après l’équation 6.31, on obti<strong>en</strong>t alors :Y = ΨX avec Ψ = GM(H T H) −1 H T . (6.38)La CCA décrite ici est <strong>la</strong> CCA « simple » si elle est appliquée sur X sans pré-traitem<strong>en</strong>t. Enpratique, elle est souv<strong>en</strong>t appliquée sur les EOF <strong>de</strong> X.6.3.3 Comparaison <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>sDans Huth [1999], ces différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s sont comparées pour <strong>la</strong> climatologie. En particulier,<strong>la</strong> MVR et <strong>la</strong> CCA sont appliquées à <strong>de</strong>s prédicteurs pré-traités, <strong>en</strong> intégrant un plus oumoins grand nombre d’EOF dans <strong>la</strong> régression. En général, on considère qu’au-<strong>de</strong>là d’un certainnombre d’EOF, on va intégrer <strong>de</strong>s composantes qui correspond<strong>en</strong>t à du « bruit » instationnaire,et qui vont dégra<strong>de</strong>r les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression (« overfitting »). Cep<strong>en</strong>dant, dans le cas <strong>de</strong>Huth [1999], ce phénomène n’est pas constaté.Pour <strong>la</strong> CCA et <strong>la</strong> SVD, <strong>la</strong> s<strong>en</strong>sibilité au nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression est étudiée(le nombre <strong>de</strong> vecteurs propres <strong>de</strong> L et R inclus dans le résultat). Pour <strong>la</strong> SVD, augm<strong>en</strong>ter l<strong>en</strong>ombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s dégra<strong>de</strong> le résultat (<strong>en</strong> terme <strong>de</strong> RMSE) à partir du 1e mo<strong>de</strong>, alors que pour<strong>la</strong> CCA, il semble qu’il y ait un optimum à 4 mo<strong>de</strong>s.Au final, <strong>la</strong> régression linéaire aux stations, sans pré-traitem<strong>en</strong>t, donne le meilleur résultat<strong>en</strong> terme <strong>de</strong> RMSE, ce qui n’est pas étonnant puisque cette métho<strong>de</strong>, contrairem<strong>en</strong>t aux <strong>de</strong>uxautres, vise explicitem<strong>en</strong>t à réduire <strong>la</strong> RMSE. Il semble égalem<strong>en</strong>t que le pré-traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>EOFs ne soit pas indisp<strong>en</strong>sable, sauf à <strong>de</strong>voir r<strong>en</strong>dre les vecteurs <strong>de</strong> X indép<strong>en</strong>dants. Enfin, ilfaut noter que l’inf<strong>la</strong>tion est utilisée dans ce cas, ce qui dégra<strong>de</strong> donc les résultats <strong>en</strong> terme <strong>de</strong>RMSE (partie 6.2.5).192


Section 6.4 – Utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air 1936.4 Utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’airIl s’agit d’utiliser les métho<strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong> réduction d’échelle (downscaling) afin <strong>de</strong>mieux prévoir les conc<strong>en</strong>trations aux stations, <strong>en</strong> réduisant l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité. Onutilise pour ce<strong>la</strong> un seul modèle, ou un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles. Les prédicteurs sont les sorties <strong>de</strong>smodèles (interpolées aux stations), et le prédictand est <strong>la</strong> série temporelle <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trationsaux stations.Pour l’application au chapitre 7, on utilisera <strong>la</strong> régression linéaire décrite <strong>en</strong> partie 6.3.2,avec ou sans pré-traitem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> faisant varier le nombre <strong>de</strong> prédicteurs. Dans cette partie, lecadre général <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression linéaire est adapté au cas d’application : régression station parstation sur un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles.6.4.1 Régression sur un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèlesCalcul <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régressionOn suppose que <strong>la</strong> régression se fait sur une seule station (le prédictand y est un vecteur,cont<strong>en</strong>ant une série <strong>de</strong> N t observations à <strong>la</strong> station). X est <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> prédicteurs, cont<strong>en</strong>antles conc<strong>en</strong>trations simulées par l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s modèles (interpolées à <strong>la</strong> station). X est donc <strong>de</strong>taille N s × N t , avec N s le nombre <strong>de</strong> modèles inclus dans l’<strong>en</strong>semble et N t le nombre d’observationsà <strong>la</strong> station. Chaque ligne conti<strong>en</strong>t donc <strong>la</strong> série temporelle à <strong>la</strong> station donnée par l’un<strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble. La régression s’écrit alors :y = X T b + ɛ, (6.39)avec b le vecteur cont<strong>en</strong>ant les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression (<strong>de</strong> taille N s ). ɛ est un vecteur cont<strong>en</strong>antles composantes <strong>de</strong> bruit b<strong>la</strong>nc, <strong>de</strong> variance σ 2 ɛ .Dans le cas où <strong>la</strong> régression est effectuée avec une composante constante (« intercept »), ilsuffit d’augm<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> matrice X T d’une colonne cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s 1. Le vecteur b est alors <strong>de</strong> tailleN s + 1 car il conti<strong>en</strong>t <strong>la</strong> constante <strong>en</strong> plus <strong>de</strong>s autres coeffici<strong>en</strong>ts. En pratique, ce sera toujoursle cas ici (on incluera toujours une composante constante dans <strong>la</strong> régression).On a une estimation <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression ̂b, qui est calculée <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> y :L’estimation <strong>de</strong> y est alors donnée par :̂b = D y avec D = (XX T ) −1 X. (6.40)ŷ = X T ̂b. (6.41)Notons que l’on a DX T = I (avec I <strong>la</strong> matrice id<strong>en</strong>tité) : on appelle D le pseudo-inverse <strong>de</strong>X T (égal à X T −1 si X est inversible). La re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre l’estimation ̂b et <strong>la</strong> « vraie » valeur best donnée par :̂b = DyVariance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression= DX T b + Dɛ= b + Dɛ. (6.42)Tout d’abord, ̂b est une variable aléatoire, contrairem<strong>en</strong>t à b. On a donc E (b) = b, ce quiconduit à :)E(̂b = E (b) = b. (6.43)193


194 Chapitre 6 – Métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échelleOn peut égalem<strong>en</strong>t calculer <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression :( ) ) ) Tvar(̂b) = E(̂b − E(̂b)(̂b − E(̂b)( ) ) ) T= E(̂b − b(̂b − b)= var(̂b − b= var (Dɛ) (6.44)On peut donc écrire <strong>la</strong> variance <strong>de</strong> l’équation 6.44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante :var (b) = E ( D ( ɛɛ T ) D T ) (6.45)A priori, les variables D et ɛ sont décorrélées. De plus, ɛ est un vecteur cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s composantes<strong>de</strong> bruit b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> variance σ 2 ɛ . On a doncL’équation 6.45 s’écrit donc finalem<strong>en</strong>t :var (ɛ) = σ 2 ɛ I. (6.46)var (b) = DE ( ɛɛ T ) D T = σ 2 ɛ DD T = σ 2 ɛ(XXT ) −1. (6.47)Cette équation 6.47 montre que <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression peut <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir trèsgran<strong>de</strong> s’il existe une forte colinéarité <strong>en</strong>tre les prédicteurs. Ici, les modèles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t tousune même évolution aux stations : ils sont donc probablem<strong>en</strong>t très colinéaires. Ce phénomèneest appelé « inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance », à ne pas confondre avec l’inf<strong>la</strong>tion brièvem<strong>en</strong>t évoquée<strong>en</strong> partie 6.2.5 : il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression, et non du prédictandlui-même.Notons que le résultat 6.47 est obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> supposant que X n’est pas une variable aléatoire.On ne modélise donc pas l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s modèles.Application <strong>en</strong> prévisionEn pratique, il s’agit <strong>de</strong> prévoir les conc<strong>en</strong>trations à une station au temps n + 1, connaissantles observations jusqu’au temps n (notées y n ). La matrice X tronquée au temps n est notéeX n . La régression est effectuée sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’appr<strong>en</strong>tissage, jusqu’au pas <strong>de</strong> temps n, puisappliquée au pas <strong>de</strong> temps n + 1. Les étapes sont les suivantes :1. Calcul <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts ̂b n par <strong>la</strong> régression <strong>de</strong> y n sur X n (équation 6.40),2. Constitution <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice X n+1 avec les prévisions pour l’échéance n + 1,3. Calcul <strong>de</strong>s estimations pour les N jours suivants : ŷ n+i = X T n+îb n (équation 6.41), aveci ∈ {1, . . . , N}.Le paramètre N détermine <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> sur <strong>la</strong>quelle les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression peuv<strong>en</strong>t êtreappliqués sans être recalculés (stationnarité).6.4.2 Décomposition <strong>en</strong> composantes principales (PCA)La décomposition <strong>en</strong> composantes principales permet d’éliminer <strong>la</strong> colinéarité <strong>en</strong>tre lesrégresseurs. Cette métho<strong>de</strong> a déjà été décrite dans <strong>la</strong> partie 6.3.1, on ne <strong>la</strong> rappelle donc quebrièvem<strong>en</strong>t ici.194


Section 6.4 – Utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air 195PrincipeX est toujours matrice cont<strong>en</strong>ant les régresseurs, <strong>de</strong> taille N s × N t (où N s est le nombre<strong>de</strong> modèles, et N t le nombre <strong>de</strong> pas <strong>de</strong> temps), à une station donnée. La réduction <strong>en</strong> composantesprincipales consiste à trouver les vecteurs propres <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> variance-covarianceC XX = XX T , notés P , qui sont les « directions principales » <strong>de</strong> X. Les valeurs propres associéesdonn<strong>en</strong>t <strong>la</strong> part <strong>de</strong> variance <strong>de</strong> X expliquée par ces directions. Les composantes principales A,ou coeffici<strong>en</strong>ts d’expansion, définis par l’équation 6.8, se retrouv<strong>en</strong>t par <strong>la</strong> projection <strong>de</strong> Xsur <strong>la</strong> base formée par les directions principales. La régression peut alors s’effectuer sur cescomposantes principales. La matrice P est <strong>de</strong> taille N s × N s , et A est <strong>de</strong> taille N t × N s .Application <strong>en</strong> prévisionLes directions principales sont supposées stationnaires : <strong>en</strong> prévision, elles sont calculées autemps n et sont utilisées au temps n + 1 pour calculer les nouvelles composantes principales.L’algorithme est le suivant :1. Calcul <strong>de</strong>s directions principales au temps n (notées P n ), d’après <strong>la</strong> matrice X n (par uneSVD <strong>de</strong> X n par exemple, équation 6.12),2. Calcul <strong>de</strong>s composantes principales au temps n (équation 6.9) : A n = X T n P n ,3. Régression <strong>de</strong> y n sur A T n : obt<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression ̂b n (équation 6.40),4. Calcul <strong>de</strong>s composantes principales au temps n + 1 : A n+1 = X T n+1 P n,5. Calcul <strong>de</strong> l’estimation au temps n + 1 (équation 6.41) : ŷ n+1 = A n+1̂bn .6.4.3 Décomposition <strong>en</strong> composantes principales ajustées (PFC)PrincipeLa réduction <strong>en</strong> composantes principales permet <strong>de</strong> réduire le nombre <strong>de</strong> régresseurs et <strong>de</strong>les r<strong>en</strong>dre orthogonaux. Cep<strong>en</strong>dant, les directions choisies sont celles qui expliqu<strong>en</strong>t le plus<strong>de</strong> variance <strong>de</strong> X, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> toute information sur y. Ri<strong>en</strong> n’indique a priori que ceseront les directions les plus pertin<strong>en</strong>tes pour <strong>la</strong> régression : une composante expliquant très peu<strong>de</strong> variance <strong>de</strong> X peut apporter <strong>de</strong> l’information sur <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> variable y. Ainsi, dansle choix <strong>de</strong>s directions, il est utile d’inclure ce que l’on sait a priori <strong>de</strong>s li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre X et y. C’estle but <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction <strong>en</strong> composantes principales ajustées (« Principal Fitted Compon<strong>en</strong>ts »)décrite dans Cook [2007]. Notons que les <strong>de</strong>ux autres métho<strong>de</strong>s d’analyse que <strong>la</strong> régression, <strong>la</strong>SVD et <strong>la</strong> CCA, permett<strong>en</strong>t aussi un tel coup<strong>la</strong>ge dans le choix <strong>de</strong>s directions. Cep<strong>en</strong>dant, onsouhaite rester ici dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression linéaire, qui permet <strong>de</strong> réduire <strong>la</strong> RMSE (lesautres métho<strong>de</strong>s étant a priori moins efficaces sur ce point).Application <strong>en</strong> prévisionLe principe est d’effectuer <strong>la</strong> décomposition, puis <strong>la</strong> régression, décrites <strong>en</strong> partie 6.4.2 surune matrice ̂X qui a été « ajustée » sur y (comme précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, les variables ont été c<strong>en</strong>trées).Pour ce<strong>la</strong>, on procè<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante :1. On comm<strong>en</strong>ce par estimer une matrice F y dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> y, qui décrit <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion a priori<strong>en</strong>tre X et Y . Si ces variables sont a priori linéairem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dantes, F y pourra êtresimplem<strong>en</strong>t y T (<strong>de</strong> taille 1 × N t ). Si, par exemple, on a une re<strong>la</strong>tion polynomiale, onpourra pr<strong>en</strong>dre F y = ( y, y 2 , y 3) T . Ainsi, Fy est <strong>de</strong> taille N r × N t , avec N r <strong>en</strong> généralfaible, donnant le nombre <strong>de</strong> composantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre X et y. F y doit être c<strong>en</strong>tré.195


196 Chapitre 6 – Métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échelle2. Une fois F y déterminée, on effectue une régression <strong>de</strong> X sur F y : ̂X est alors l’estimation<strong>de</strong> X donnée par cette régression. En réalité, il s’agit d’effectuer une projection <strong>de</strong> Xsur un espace réduit <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par les lignes <strong>de</strong> F y . On a <strong>en</strong> effet <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire àl’équation 6.17,̂X T = P F X T avec P F = FyT (Fy FyT ) −1Fy , (6.48)3. On recherche les directions principales ajustées au temps n, ̂P n <strong>en</strong> effectuant une SVD <strong>de</strong><strong>la</strong> matrice ̂X n (Le nombre <strong>de</strong> directions principales ajustées est N ′ r ≤ N r ),4. On calcule les composantes principales ajustées, qui sont données par Ân = X T n ̂P n (projection<strong>de</strong> X, et non ̂X, sur les directions principales ajustées)5. Régression <strong>de</strong> y n sur A T n : obt<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression ̂b n <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire àl’équation 6.40,6. On calcule les composantes principales ajustées au temps n + 1 : Â n+1 = X T n+1 ̂P n ,7. Calcul <strong>de</strong> l’estimation au temps n + 1 (équation 6.41) : ŷ n+1 = Ân+1̂b n .6.5 Conclusion6.5.1 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réduction d’échelleLes métho<strong>de</strong>s statistiques pour <strong>la</strong> réduction d’échelle prés<strong>en</strong>tées dans ce chapitre permett<strong>en</strong>t<strong>de</strong> corriger les estimations fournies par les modèles <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong> l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité<strong>de</strong>s stations. Différ<strong>en</strong>tes conditions sont nécessaires afin que l’utilisation <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s statistiquessoit pertin<strong>en</strong>te : (1) le li<strong>en</strong> physique <strong>en</strong>tre le prédicteur et le prédictand, (2) <strong>la</strong> stationnarité<strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion pour l’application <strong>en</strong> prévision, (3) <strong>la</strong> bonne estimation du prédicteur par lesmodèles utilisés. Dans le cadre <strong>de</strong> l’application <strong>en</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air, les prédicteurs sont les sériestemporelles <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations prédites par <strong>de</strong>s modèles, et le prédictand est <strong>la</strong> série observéeà <strong>la</strong> station. Le prédicteur et le prédictand représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t donc <strong>la</strong> même variable physique. Lesconditions (2) et (3) sont plus problématiques, et ne sont pas nécessairem<strong>en</strong>t vérifiées. Pourt<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> l’erreur modèle (condition (3)), l’utilisation d’un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles est unesolution couramm<strong>en</strong>t utilisée.Différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s statistiques ont été détaillées dans ce chapitre. Pour l’application à<strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air, les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> régression linéaire ont été ret<strong>en</strong>ues, <strong>en</strong> utilisant ou non unpré-traitem<strong>en</strong>t pour r<strong>en</strong>dre les régresseurs (ou prédicteurs) orthogonaux. Les métho<strong>de</strong>s utiliséesdans le chapitre suivant ont été détaillées <strong>en</strong> partie 6.4.6.5.2 QuestionsLe chapitre 7 prés<strong>en</strong>te l’application à <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air, pour <strong>la</strong> prévision <strong>de</strong>s pics d’ozoneà l’échelle contin<strong>en</strong>tale. Les questions qui y seront plus particulièrem<strong>en</strong>t abordées sont :1. Quel est l’apport <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble, <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèles ? La colinéarité fait-elleapparaître <strong>de</strong>s problèmes dans <strong>la</strong> performance <strong>en</strong> prévision ?2. Quels sont les « bons » indicateurs pour montrer qu’il y a colinéarité ?3. Y a-t-il stationnarité <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression ?4. Les résultats obt<strong>en</strong>us par <strong>la</strong> réduction d’échelle dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t-ils du type <strong>de</strong> station, et donc<strong>de</strong> leur échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité ?196


Chapitre 7Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong><strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>neCe chapitre prés<strong>en</strong>te l’application <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réduction d’échelle pour<strong>la</strong> prévision <strong>de</strong>s pics d’ozone à l’échelle europé<strong>en</strong>ne. Dans un premier temps,<strong>la</strong> réduction d’échelle est effectuée sur un seul modèle, appelé « modèle <strong>de</strong>référ<strong>en</strong>ce ». Il s’agit <strong>de</strong> Po<strong>la</strong>ir3D avec une configuration (paramétrisationsphysiques, mécanisme chimique...) standard. Pour ce modèle, <strong>la</strong> réductiond’échelle est effectuée sur <strong>de</strong>ux réseaux <strong>de</strong> mesures, Pioneer et Airbase. Lesrésultats sont comparés pour les stations urbaines, péri-urbaines et rurales,afin <strong>de</strong> quantifier l’apport <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’échelle<strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s stations. Enfin, <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> stationnarité <strong>de</strong>scoeffici<strong>en</strong>ts est abordée, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> comparant les résultats obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> au bout <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle les coeffici<strong>en</strong>ts sont recalculés.Dans un <strong>de</strong>uxième temps, on utilise un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles, construit<strong>en</strong> faisant varier les paramétrisations du modèle. La réduction d’échelleest effectuée sur un nombre N s <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble, utilisés commerégresseurs, et <strong>la</strong> performance est étudiée <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèlesinclus. Un sous-<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles, « calibré » uniquem<strong>en</strong>t sur les stations<strong>de</strong> fond, est égalem<strong>en</strong>t utilisé. Sa dispersion est alors supposée représ<strong>en</strong>tative<strong>de</strong> l’« erreur modèle », différ<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité prise <strong>en</strong>compte <strong>en</strong> réduction d’échelle.Les sorties <strong>de</strong> modèles utilisées comme régresseurs sont fortem<strong>en</strong>t colinéaires.Pour r<strong>en</strong>dre les prédicteurs indép<strong>en</strong>dants, <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> prétraitem<strong>en</strong>tsont utilisées : <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> composantes principales c<strong>la</strong>ssique,ainsi que <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> composantes principales ajustées. Lesdiffér<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s sont comparées du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance <strong>en</strong>prévision.Sommaire7.1 Application : <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne . . . . . . . . . . 1997.1.1 Les réseaux <strong>de</strong> mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1997.1.2 Les simu<strong>la</strong>tions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2017.1.3 Métho<strong>de</strong> statistique utilisée : régression linéaire . . . . . . . . . . . . . . 2017.2 Résultats par type <strong>de</strong> station . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2017.2.1 Régressions sur un seul modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce (prévision à 1 jour) . . . . . 2027.2.2 Résultats pour <strong>la</strong> prévision à N jours et stationnarité <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts . . 204197


198 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne7.3 Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2087.3.1 Performance <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèles . . . . . . . . . . . . . . 2087.3.2 Colinéarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2127.4 Réduction <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2157.4.1 Utilisation d’<strong>en</strong>sembles calibrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2157.4.2 Réduction <strong>en</strong> composantes principales (PCA) . . . . . . . . . . . . . . . 2167.4.3 Réduction <strong>en</strong> composantes principales ajustées (PFC) . . . . . . . . . . 2197.4.4 Comparaison <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2257.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2257.5.1 Résultats aux stations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2257.5.2 Représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s stations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225198


Section 7.1 – Application : <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne 199Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réduction d’échelle prés<strong>en</strong>tées dans le chapitre 6, et plus particulièrem<strong>en</strong>tdans <strong>la</strong> partie 6.4, sont appliquées à <strong>la</strong> prévision <strong>de</strong>s pics d’ozone à l’échelle europé<strong>en</strong>ne. Lesmétho<strong>de</strong>s sont appliquées et comparées du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance aux stations d’observation,<strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> RMSE. La partie 7.1 décrit les configurations <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tionsnumériques réalisées, ainsi que les réseaux <strong>de</strong> mesure utilisés pour <strong>la</strong> comparaison aux observations.La partie 7.2 prés<strong>en</strong>te les résultats obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> réduction d’échelle pour un seul modèle,le « modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce ». La partie 7.3 décrit les résultats obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> utilisant un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong>modèles, et met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>la</strong> colinéarité <strong>en</strong>tre les prédicteurs et les problèmes qui peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>résulter. Enfin, <strong>la</strong> partie 7.4 introduit différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s pour réduire le nombre <strong>de</strong> régresseurs,ainsi que pour les r<strong>en</strong>dre orthogonaux via une décomposition <strong>en</strong> composantes principales.7.1 Application : <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne7.1.1 Les réseaux <strong>de</strong> mesuresDeux réseaux <strong>de</strong> stations sont utilisés pour <strong>la</strong> régression et <strong>la</strong> comparaison aux observations :Pioneer et Airbase.PioneerIl conti<strong>en</strong>t 344 stations dont <strong>la</strong> majorité <strong>en</strong> France (179) et <strong>en</strong> Allemagne (82). Seules lesstations dont le type était spécifié ont été ret<strong>en</strong>ues, afin <strong>de</strong> pouvoir effectuer <strong>de</strong>s comparaisons<strong>en</strong>tre les types <strong>de</strong> stations. De plus, afin d’avoir suffisamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> points pour <strong>la</strong> régression, unesélection est effectuée afin <strong>de</strong> ne ret<strong>en</strong>ir que les stations ayant plus <strong>de</strong> 200 observations. Ce<strong>la</strong>correspond, au final, à 154 stations (figure 7.1). Les stations sont c<strong>la</strong>ssées <strong>en</strong> trois types suivant<strong>la</strong> terminologie <strong>de</strong> l’ADEME (Ag<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong> l’énergie) :– une station urbaine possè<strong>de</strong> un rayon <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong> 100 m à 1 km,– une station péri-urbaine a un rayon <strong>de</strong> 1 km à 5 km,– une station rurale, un rayon <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 5 km.Fig. 7.1 – Emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s stations utilisées dans <strong>la</strong> régression, pour le réseau Pioneer (154stations).199


200 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>neAirbaseLe réseau Airbase conti<strong>en</strong>t 6738 stations réparties sur toute l’Europe. Il s’agit du réseau<strong>de</strong> l’Ag<strong>en</strong>ce Europé<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> l’Environnem<strong>en</strong>t, qui regroupe les données <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 30 pays europé<strong>en</strong>s1 .Les stations sont, <strong>en</strong> général, c<strong>la</strong>ssées suivant l’occupation <strong>de</strong>s sols (rural/urbain/péri-urbain)et le type <strong>de</strong> sources à proximité (industrielles/trafic). Cep<strong>en</strong>dant, comme l’ozone est un polluantsecondaire, le c<strong>la</strong>ssem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s sources n’est plus très pertin<strong>en</strong>t, et une autrec<strong>la</strong>ssification est proposée.Les stations sont c<strong>la</strong>ssées <strong>en</strong> quatre types :– une station urbaine est représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution urbaine <strong>de</strong> fond (pas d’émissionslocales), et située dans un site ouvert ou une zone résid<strong>en</strong>tielle ou commerciale,– une station péri-urbaine est située à une certaine distance <strong>de</strong> <strong>la</strong> région d’émissionsmaximales, plutôt sous les v<strong>en</strong>ts dominants,– une station rurale est située <strong>en</strong> zone rurale, représ<strong>en</strong>tative pour l’ozone et éloignée <strong>de</strong>l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s émissions locales,– une station rurale <strong>de</strong> fond est située <strong>en</strong> zone rurale, loin <strong>de</strong>s émissions, et dans <strong>de</strong>s<strong>en</strong>droits où <strong>la</strong> topographie et <strong>la</strong> météorologie permett<strong>en</strong>t une <strong>la</strong>rge représ<strong>en</strong>tativité (pasd’inversion, pas <strong>de</strong> sommets montagneux ou <strong>de</strong> côtes).Pour l’ozone, les stations urbaines donn<strong>en</strong>t plutôt <strong>de</strong> faibles conc<strong>en</strong>trations (titration par lesNOx), et les stations péri-urbaines sont celles qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les zones où <strong>la</strong> formation d’ozoneest <strong>la</strong> plus importante. La plupart <strong>de</strong>s stations sont représ<strong>en</strong>tatives <strong>de</strong>s niveaux d’ozone surquelques kilomètres carrés, voire quelques dizaines <strong>de</strong> kilomètres carrés, excepté les stations <strong>de</strong>fond qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une zone <strong>de</strong> 1000 km 2 à 10 000 km 2 .Comme pour Pioneer, seules les stations dont le type était spécifié, et avec un suffisamm<strong>en</strong>tgrand nombre d’observations, ont été utilisées, ce qui correspond à 1247 stations (figure 7.2).Fig. 7.2 – Emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s stations utilisées dans <strong>la</strong> régression, pour le réseau Airbase (1247stations).1 http://air-climate.eionet.europa.eu/databases/airbase/airbasexml/in<strong>de</strong>x_html200


Section 7.2 – Résultats par type <strong>de</strong> station 2017.1.2 Les simu<strong>la</strong>tionsLes simu<strong>la</strong>tions ont été effectuées sur l’Europe, avec une résolution <strong>de</strong> 0.5 ◦ , pour une duréed’un an (2001). Le polluant étudié est l’ozone, pour les pics journaliers. Au total nous disposons<strong>de</strong> 107 modèles qui ont été générés dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme <strong>de</strong> <strong>modélisation</strong> Polyphemus. Ces modèlessont créés à partir <strong>de</strong> Po<strong>la</strong>ir3D et diffèr<strong>en</strong>t par une ou plusieurs paramétrisations physiques,et/ou par les données d’<strong>en</strong>trée (émission, météorologie, données <strong>de</strong> sol) utilisées. La métho<strong>de</strong>utilisée pour construire l’<strong>en</strong>semble est décrite dans Garaud et Mallet [2009b]. Dans un premiertemps, <strong>la</strong> régression est effectuée avec le « modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce ». Il s’agit du modèle que l’onaurait utilisé pour effectuer les prévisions, sans disposer d’un <strong>en</strong>semble. Il ne s’agit pas forcém<strong>en</strong>tdu meilleur modèle <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble pour le cas étudié, mais il est représ<strong>en</strong>tatif <strong>de</strong>s performancesd’un « bon » modèle. Ensuite, différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>sembles <strong>de</strong> modèles, choisis parmi les 107 modèles ànotre disposition, sont utilisés.Les valeurs simulées aux stations sont calculées avec une interpo<strong>la</strong>tion bilinéaire sur lesmailles voisines <strong>de</strong> <strong>la</strong> station.7.1.3 Métho<strong>de</strong> statistique utilisée : régression linéaireLa régression est effectuée station par station, sur les valeurs <strong>de</strong> pics d’ozone journaliers.L’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité que l’on cherche à corriger dép<strong>en</strong>d <strong>en</strong> effet <strong>de</strong> chaque station. Lescoeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression sont propres à <strong>la</strong> station et correspond<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> correction systématique<strong>de</strong> cette erreur. La première moitié <strong>de</strong> l’année est utilisée uniquem<strong>en</strong>t comme pério<strong>de</strong> d’appr<strong>en</strong>tissage,et <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> prévision s’ét<strong>en</strong>d sur les 150 <strong>de</strong>rniers jours (5 mois). La comparaisonaux observations s’effectue sur <strong>la</strong> RMSE aux stations, pour différ<strong>en</strong>ts cas :– Régression effectuée sur toute l’année, et RMSE calculée sur les 5 <strong>de</strong>rniers mois. Il s’agitdonc d’une RMSE a posteriori (les valeurs utilisées pour <strong>la</strong> comparaison ont été incorporéesdans <strong>la</strong> régression).– Prévision à N jours : <strong>la</strong> régression est effectuée sur une pério<strong>de</strong> donnée, puis les coeffici<strong>en</strong>tsobt<strong>en</strong>us sont utilisés pour <strong>la</strong> prévision sur les N jours suivants. En général, dans lesrésultats prés<strong>en</strong>tés ici, N = 1.La régression est effectuée <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon décrite <strong>en</strong> partie 6.4.1.7.2 Résultats par type <strong>de</strong> stationLe type <strong>de</strong> station est une information importante. En effet, l’<strong>en</strong>jeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelleest <strong>de</strong> comp<strong>en</strong>ser l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité du modèle : <strong>en</strong> faisant <strong>de</strong>s statistiques sur unepério<strong>de</strong> suffisamm<strong>en</strong>t longue, on comp<strong>en</strong>se les erreurs systématiques du modèle à une station.Si le modèle est, dans l’<strong>en</strong>semble, débiaisé sur les stations <strong>de</strong> fond (c’est le cas <strong>de</strong> notre modèlepour les pics d’ozone), l’erreur systématique à une station est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t due à l’erreur <strong>de</strong>représ<strong>en</strong>tativité. Celle-ci provi<strong>en</strong>t du fait que le modèle simule les phénomènes à une certaineéchelle (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille d’une maille), et néglige les effets sous-maille. Ainsi, même unmodèle « parfait » (prédisant parfaitem<strong>en</strong>t les valeurs moy<strong>en</strong>nes dans une maille) aurait uneerreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité (déjà évoquée <strong>en</strong> partie 1.3.5).La variabilité locale est beaucoup plus forte autour d’une station urbaine, à cause <strong>de</strong>sémissions (industrielles et trafic) et <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts. Le rayon <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativitéd’une station urbaine est beaucoup plus faible que pour une station rurale, et l’erreur <strong>de</strong>représ<strong>en</strong>tativité du modèle sera donc plus gran<strong>de</strong> dans ce cas. L’un <strong>de</strong>s <strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> cette partieest <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’apport <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité<strong>de</strong>s stations, donc <strong>de</strong> leur type.201


202 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne7.2.1 Régressions sur un seul modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce (prévision à 1 jour)PioneerLe tableau 7.1 donne les statistiques pour le réseau Pioneer, pour l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s stationsainsi que pour les trois types <strong>de</strong> stations décrits <strong>en</strong> partie 7.1.1. La RMSE est donnée pour lestrois cas suivants :1. RMSE modèle : le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce est utilisé seul, sans post-traitem<strong>en</strong>t statistique,2. RMSE a posteriori : <strong>la</strong> régression est effectuée sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> l’année, y compris les 5mois sur lesquels est calculée <strong>la</strong> RMSE,3. RMSE <strong>en</strong> prévision à 1 jour : <strong>la</strong> régression est effectuée tous les jours, sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong><strong>la</strong> pério<strong>de</strong> passée, et les coeffici<strong>en</strong>ts sont utilisés pour calculer les résultats au jour suivant.Les résultats a posteriori sont meilleurs que ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévision, du fait que les observations surlesquelles <strong>la</strong> RMSE est calculée sont incluses dans <strong>la</strong> régression. La prévision à un jour permet<strong>en</strong>core une amélioration significative <strong>de</strong>s résultats par rapport à <strong>la</strong> performance du modèle sansrégression (−6% sur <strong>la</strong> RMSE pour toutes les stations). L’erreur modèle est plus gran<strong>de</strong> sur lesstations urbaines que péri-urbaines et rurales :RMSE urbaine > RMSE periurbaine > RMSE rurale , (7.1)ce qui est cohér<strong>en</strong>t avec <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> variabilité ainsi que l’échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité plusfaible <strong>de</strong>s stations urbaines par rapport aux stations rurales. L’amélioration due à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><strong>de</strong> réduction d’échelle suit <strong>la</strong> même t<strong>en</strong>dance, y compris <strong>en</strong> considérant le pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> diminution<strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSE : −11% pour les stations urbaines, −4% pour les stations péri-urbaines et−2% pour les stations rurales.Stations RMSE modèle RMSE a posteriori RMSE prévision à 1 jourToutes (154) 22.4 20.3 21.1 (-6%)Urbaines (35) 25.4 21.9 22.6 (-11%)Péri-urbaines (47) 24.0 21.9 22.9 (-4%)Rurales (72) 19.5 18.2 19.1 (-2%)Tab. 7.1 – Statistiques sur le réseau Pioneer, <strong>en</strong> fonction du type <strong>de</strong> station : RMSE pourle modèle sans régression, RMSE a posteriori (régression sur toute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>) et RMSE pour<strong>la</strong> prévision à un jour. Les RMSE sont <strong>en</strong> µg m −3 . Le nombre <strong>de</strong> stations <strong>de</strong> chaque type estindiqué <strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>thèses. Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière colonne, <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce re<strong>la</strong>tive <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> RMSE dumodèle et <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> prévision à un jour est égalem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionnée.La figure 7.3 montre <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> RMSE obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> prévision à un jour et <strong>la</strong> RMSEdu modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce, pour chacune <strong>de</strong>s stations du réseau Pioneer. Les trois figures correspond<strong>en</strong>taux trois types <strong>de</strong> stations (urbaines, rurales et péri-urbaines). Les stations <strong>en</strong> bleuindiqu<strong>en</strong>t une différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> RMSE négative, donc une amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSE, et inversem<strong>en</strong>tle rouge est utilisé pour une différ<strong>en</strong>ce positive.Pratiquem<strong>en</strong>t toutes les stations urbaines (figure 7.3(a)) montr<strong>en</strong>t une amélioration dueau traitem<strong>en</strong>t statistique, ce qui confirme les résultats précéd<strong>en</strong>ts. Le nombre <strong>de</strong> stations <strong>en</strong>rouge (différ<strong>en</strong>ce positive) est plus grand pour les stations péri-urbaines (figure 7.3(b)), et <strong>en</strong>coredavantage pour les stations rurales (figure 7.3(c)). Ce<strong>la</strong> signifie que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion statistique<strong>en</strong>tre le modèle et les observations, utilisée pour ces stations, ne modélise pas une erreur <strong>de</strong>représ<strong>en</strong>tativité, systématique, mais corrige <strong>de</strong>s erreurs diverses (<strong>de</strong> <strong>modélisation</strong>, ou d’observation).Elle n’est donc pas fiable pour être utilisée <strong>en</strong> prévision d’un jour sur l’autre. Pour202


Section 7.2 – Résultats par type <strong>de</strong> station 203les stations rurales notamm<strong>en</strong>t, il est souv<strong>en</strong>t plus intéressant <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre les valeurs donnéesdirectem<strong>en</strong>t par le modèle, car il y a peu ou pas d’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité. Cep<strong>en</strong>dant, surl’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s stations, il est toujours intéressant <strong>de</strong> recourir à <strong>la</strong> réduction d’échelle. En effet,<strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> RMSE (<strong>en</strong> valeur absolue) est <strong>en</strong> général plus gran<strong>de</strong> aux stations où elle estnégative (amélioration) qu’aux <strong>en</strong>droits où elle est positive (dégradation). La RMSE globale estdonc toujours améliorée par <strong>la</strong> réduction d’échelle.(a) Pioneer, stations urbaines. Différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> RMSE(min : -9.6 ; max : 1.8)(b) Pioneer, stations péri-urbaines. Différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>RMSE (min : -8.4 ; max : 2.8)(c) Pioneer, stations rurales. Différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> RMSE(min : -7.8 ; max : 2.4)Fig. 7.3 – Différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> RMSE aux stations, <strong>en</strong> µg m −3 , sur le réseau Pioneer : <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>scercles est proportionnelle à <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce (<strong>en</strong> valeur absolue) <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> prévision à unjour, et <strong>la</strong> RMSE du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce sans régression. Cercles bleus : différ<strong>en</strong>ce négative (<strong>la</strong>régression améliore les résultats). Cercles rouges : différ<strong>en</strong>ce positive (<strong>la</strong> régression détériore lesrésultats).AirbaseLe tableau 7.2 montre les résultats pour le réseau Airbase, pour les mêmes cas que précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t.Pour ce réseau beaucoup plus complet, <strong>la</strong> performance du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce sans traitem<strong>en</strong>tstatistique est moins bonne que pour le réseau Pioneer, <strong>en</strong> particulier pour les stations urbaineset péri-urbaines. La RMSE est améliorée, là aussi, par le traitem<strong>en</strong>t statistique. La baisse <strong>de</strong>RMSE due au traitem<strong>en</strong>t statistique est <strong>de</strong> −20% <strong>en</strong> prévision à 1 jour par rapport à <strong>la</strong> perfor-203


204 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>nemance du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce, et jusqu’à −26% pour les stations urbaines. La re<strong>la</strong>tion 7.1 est<strong>en</strong>core vérifiée, et l’amélioration (<strong>en</strong> valeur absolue ou re<strong>la</strong>tive) due au traitem<strong>en</strong>t statistiquesuit <strong>la</strong> même t<strong>en</strong>dance. En particulier, l’amélioration aux stations urbaines et péri-urbaines estbeaucoup plus importante qu’aux stations rurales.Stations RMSE modèle RMSE a posteriori RMSE prévision à 1 jourToutes (1247) 27.4 21.0 21.9 (-20%)Urbaines (646) 29.6 21.0 21.9 (-26%)Péri-urbaines (251) 28.1 22.4 23.4 (-17%)Rurales (350) 22.1 19.8 20.9 (-5%)Rurales <strong>de</strong> fond (92) 21.4 19.2 20.4 (-5%)Tab. 7.2 – Statistiques sur le réseau Airbase, <strong>en</strong> fonction du type <strong>de</strong> station : RMSE pour lemodèle sans régression, RMSE a posteriori (régression sur toute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>) et RMSE pour <strong>la</strong>prévision à un jour. Les RMSE sont <strong>en</strong> µg m −3 . Le nombre <strong>de</strong> stations <strong>de</strong> chaque type est indiqué<strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>thèses. Les stations rurales inclu<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t les stations rurales <strong>de</strong> fond. Dans <strong>la</strong><strong>de</strong>rnière colonne, <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce re<strong>la</strong>tive <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> RMSE du modèle et <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> prévision à unjour est égalem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionnée.La figure 7.4 montre les différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> RMSE aux stations, pour les trois types différ<strong>en</strong>ts<strong>de</strong> stations. Encore une fois, l’amélioration est notable pour une gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong> stationsurbaines (figure 7.4(a)) alors que pour certaines stations péri-urbaines et rurales, <strong>la</strong> performancese dégra<strong>de</strong> légèrem<strong>en</strong>t avec le traitem<strong>en</strong>t statistique (stations <strong>en</strong> rouge). Dans tous les cas,il existe <strong>de</strong>s stations auxquelles l’amélioration est très gran<strong>de</strong> : <strong>la</strong> RMSE est améliorée aumaximum <strong>de</strong> 57.2 µg m −3 pour les stations urbaines, 51.6 µg m −3 pour les stations péri-urbaineset 47.7 µg m −3 pour les stations rurales. Ces différ<strong>en</strong>ces très élevées provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> stations où<strong>la</strong> performance du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce est très mauvaise. Il est intéressant <strong>de</strong> remarquer que,pour les stations rurales (figure 7.4(c)), celles prés<strong>en</strong>tant l’amélioration <strong>la</strong> plus notable se situ<strong>en</strong>tprès <strong>de</strong>s côtes. Il s’agit donc <strong>de</strong> stations dont le rayon <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité est faible, et qui nesont pas bi<strong>en</strong> modélisées à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> topographie et <strong>de</strong>s caractéristiques météorologiques malreprés<strong>en</strong>tées : l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité est très bi<strong>en</strong> corrigée par le traitem<strong>en</strong>t statistique àces stations.7.2.2 Résultats pour <strong>la</strong> prévision à N jours et stationnarité <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>tsL’une <strong>de</strong>s questions qui se pos<strong>en</strong>t est <strong>la</strong> stationnarité : est-ce que les poids, s’ils sont apprissur une pério<strong>de</strong> suffisamm<strong>en</strong>t gran<strong>de</strong>, converg<strong>en</strong>t ? Peuv<strong>en</strong>t-ils dès lors être appliqués pour <strong>de</strong>sprévisions sur <strong>de</strong> longues pério<strong>de</strong>s ? Est-ce nécessaire, au contraire, <strong>de</strong> recalculer ces poids tousles jours, pour <strong>la</strong> prévision au jour suivant ?Coeffici<strong>en</strong>ts aux stationsLa régression sur un modèle fournit un coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> régression et une constante pour unestation. Ces <strong>de</strong>ux valeurs sont recalculées tous les jours <strong>en</strong> prévision, sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus <strong>en</strong>plus longue. Un premier aperçu <strong>de</strong> <strong>la</strong> stationnarité est donné par l’évolution <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> ces coeffici<strong>en</strong>tsau cours du temps, pour certaines stations. On <strong>en</strong> choisit quatre du réseau Pioneer. ST-NAZAIRE-BLUM est une station urbaine représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> performances moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong>s modèles(RMSE modèle : 19.2, RMSE <strong>en</strong> prévision à 1 jour : 17.7), et LYON-GERLAND, égalem<strong>en</strong>turbaine, a <strong>de</strong>s performances plutôt mauvaises sans régression mais fortem<strong>en</strong>t améliorées parle traitem<strong>en</strong>t statistique (RMSE modèle : 34.8, RMSE <strong>en</strong> prévision à 1 jour : 28.4). Les <strong>de</strong>ux204


Section 7.2 – Résultats par type <strong>de</strong> station 205(a) Airbase, stations urbaines. Différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> RMSE(min : -57.2 ; max : 5.3)(b) Airbase, stations péri-urbaines. Différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>RMSE (min : -51.6 ; max : 4.4)(c) Airbase, stations rurales. Différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> RMSE(min : -47.7 ; max : 8.9)Fig. 7.4 – Différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> RMSE aux stations, <strong>en</strong> µg m −3 , sur le réseau Airbase : <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>scercles est proportionnelle à <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce (<strong>en</strong> valeur absolue) <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> prévision à unjour, et <strong>la</strong> RMSE du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce sans régression. Cercles bleus : différ<strong>en</strong>ce négative (<strong>la</strong>régression améliore les résultats). Cercles rouges : différ<strong>en</strong>ce positive (<strong>la</strong> régression détériore lesrésultats).205


206 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>neautres stations sont <strong>la</strong> station péri-urbaine COLMAR-SUD (RMSE modèle : 29.3, RMSE <strong>en</strong>prévision à 1 jour : 29.1), et <strong>la</strong> station rurale FONTAINEBLEAU (RMSE modèle : 18.0, RMSE<strong>en</strong> prévision à 1 jour : 19.6), où les performances <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression sont moins bonnes. La figure 7.5montre l’évolution <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression au cours du temps, pour les quatre stations.Quel que soit le type <strong>de</strong> station et <strong>la</strong> performance <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression, on constate une certainestationnarité <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> composante constante. Il s’agit à prés<strong>en</strong>t <strong>de</strong>voir si les petites variations observées ont un impact sur <strong>la</strong> performance du modèle.Regression coeffici<strong>en</strong>ts1.61.41.21.0ST-NAZAIRE-BLUMLYON-GERLANDCOLMAR-SUDFONTAINEBLEAU0.80 20 40 60 80 100 120 140 160Time step(a) Coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> régressionIntercepts200-20-40-60ST-NAZAIRE-BLUMLYON-GERLANDCOLMAR-SUDFONTAINEBLEAU0 20 40 60 80 100 120 140 160Time step(b) ConstanteFig. 7.5 – Coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression <strong>en</strong> fonction du temps, pour 4 stations du réseau Pioneer.Une autre façon d’avoir un aperçu <strong>de</strong> <strong>la</strong> stationnarité (ou non) <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts est <strong>de</strong> calculer<strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> appliquant les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong> plus <strong>en</strong>plus gran<strong>de</strong>. Jusqu’à prés<strong>en</strong>t, les résultats prés<strong>en</strong>tés correspond<strong>en</strong>t à une prévision à 1 jour :les coeffici<strong>en</strong>ts sont calculés sur une pério<strong>de</strong> al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> t = 0 (début <strong>de</strong> l’année) à t = i (jour i),puis appliqués pour calculer les conc<strong>en</strong>trations au jour i + 1. Pour <strong>la</strong> prévision à N jours, lescoeffici<strong>en</strong>ts calculés au jour i sont utilisés <strong>en</strong> prévision pour les jours i + 1, i + 2, ..., i + N sansêtre recalculés. La régression est donc effectuée tous les N jours. Dans <strong>la</strong> suite, les performances<strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle sont étudiées <strong>en</strong> faisant varier N <strong>en</strong>tre 1 jour et 5 mois.PioneerLa figure 7.6 montre l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> prévision <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> jourssur lesquels sont appliqués les mêmes coeffici<strong>en</strong>ts. Sur chacune <strong>de</strong>s figures, <strong>la</strong> RMSE du modèle<strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce sans régression est égalem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tée. La figure 7.6(a) montre l’évolution <strong>de</strong><strong>la</strong> RMSE globale, à toutes les stations. La RMSE a t<strong>en</strong>dance à augm<strong>en</strong>ter avec le nombre <strong>de</strong>jours <strong>de</strong> prévision, ce qui montre que les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression ne sont pas complètem<strong>en</strong>tstationnaires. Cette t<strong>en</strong>dance est visible égalem<strong>en</strong>t sur les courbes tracées séparém<strong>en</strong>t pourles différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> station. La RMSE <strong>en</strong> prévision <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t moins bonne que <strong>la</strong> RMSE <strong>de</strong>référ<strong>en</strong>ce au bout d’un certain temps, qui varie suivant les types <strong>de</strong> stations : il est <strong>de</strong> 20 jourspour les stations rurales (figure 7.6(d)), 40 jours pour les stations péri-urbaines (figure 7.6(c)),et 45 jours pour <strong>la</strong> RMSE globale. La RMSE <strong>en</strong> prévision est toujours meilleure que <strong>la</strong> RMSE dumodèle pour les stations urbaines (figure 7.6(b)). Ce<strong>la</strong> provi<strong>en</strong>t surtout du fait que <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> RMSE au départ (<strong>en</strong> prévision à 1 jour) est très gran<strong>de</strong> dans le cas urbain, et qu’il fautdonc plus <strong>de</strong> temps pour « rev<strong>en</strong>ir » à <strong>la</strong> RMSE <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce. L’augm<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> valeur absolue<strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSE est <strong>la</strong> même pour les stations rurales et péri-urbaines. Pour les stations urbaines,206


Section 7.2 – Résultats par type <strong>de</strong> station 207on observe une augm<strong>en</strong>tation simi<strong>la</strong>ire <strong>en</strong>tre 1 et 40 jours , puis une stabilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSEqui <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t quasim<strong>en</strong>t constante, contrairem<strong>en</strong>t aux autres types <strong>de</strong> stations où l’augm<strong>en</strong>tationcontinue.(a) Pioneer, toutes stations(b) Pioneer, stations urbaines(c) Pioneer, stations péri-urbaines(d) Pioneer, stations ruralesFig. 7.6 – RMSE <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréqu<strong>en</strong>ce à <strong>la</strong>quelle sont recalculés les poids <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression(<strong>en</strong>tre 1 jour et 5 mois). RMSE calculée sur les 5 <strong>de</strong>rniers mois <strong>de</strong> l’année. Réseau Pioneer.Résultats par type <strong>de</strong> station. La ligne rouge représ<strong>en</strong>te <strong>la</strong> RMSE du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce sansrégression.La réduction d’échelle est utilisée afin <strong>de</strong> comp<strong>en</strong>ser l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s stations.Celle-ci est <strong>en</strong> partie stationnaire, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne l’erreur due à <strong>la</strong> localisationdu capteur (capteur p<strong>la</strong>cé près d’une côte, ou près d’une route ou d’un bâtim<strong>en</strong>t), mais dép<strong>en</strong>dégalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s variations météorologiques. La prise <strong>en</strong> compte d’une pério<strong>de</strong> suffisamm<strong>en</strong>t longuedans <strong>la</strong> régression permet, théoriquem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les variations météorologiquespour corriger l’erreur systématique sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s situations météorologiques possibles. Cep<strong>en</strong>dant,<strong>la</strong> régression traite égalem<strong>en</strong>t d’autres erreurs (erreurs modèle, erreurs d’observations)qui ne sont pas forcém<strong>en</strong>t stationnaires. De plus, l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité peut varier suivantles saisons. L’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> stationnarité n’est donc pas surpr<strong>en</strong>ante. Aux stations urbaines, oùl’amélioration est <strong>la</strong> plus notable, l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité représ<strong>en</strong>te une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>l’erreur corrigée par <strong>la</strong> réduction d’échelle, ce qui peut expliquer une plus gran<strong>de</strong> robustesse <strong>de</strong>s207


208 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>nerésultats. De plus, <strong>la</strong> réduction d’échelle continue à améliorer <strong>la</strong> RMSE, même <strong>en</strong> prévision àplusieurs mois.AirbaseLa figure 7.7 donne les mêmes résultats que précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, pour le réseau Airbase. Pource réseau, l’amélioration due au traitem<strong>en</strong>t statistique <strong>de</strong> réduction d’échelle est beaucoup plusimportante que pour le réseau Pioneer. Ainsi, même <strong>en</strong> ét<strong>en</strong>dant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> prévision sur<strong>la</strong>quelle sont utilisés les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression, <strong>la</strong> RMSE est meilleure que <strong>la</strong> RMSE dumodèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce dans pratiquem<strong>en</strong>t tous les cas. C’est notamm<strong>en</strong>t le cas pour les stationspéri-urbaines (figure 7.7(b)), où l’amélioration est beaucoup plus notable que pour les stationspéri-urbaines du réseau Pioneer, et <strong>la</strong> stationnarité <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts égalem<strong>en</strong>t. Seules les stationsrurales (figure 7.7(c)) montr<strong>en</strong>t une RMSE <strong>en</strong> prévision dépassant au bout d’un certain temps<strong>la</strong> RMSE <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce. Dans le réseau Airbase, le nombre <strong>de</strong> stations urbaines et péri-urbainesest beaucoup plus important que le nombre <strong>de</strong> stations rurales. C’est pourquoi <strong>la</strong> RMSE globalesur toutes les stations est très proche du comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSE aux stations urbaines, à<strong>la</strong> fois <strong>en</strong> valeur absolue et <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> stationnarité.7.3 Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>sembleNous disposons d’un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> 107 modèles. Dans un premier temps, <strong>la</strong> régression linéairemultiple est effectuée aux stations sur une partie ou <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble. L’<strong>en</strong>semble correspondà un très grand nombre <strong>de</strong> régresseurs, avec <strong>de</strong> fortes colinéarités (tous sont <strong>de</strong>s sorties <strong>de</strong>modèles représ<strong>en</strong>tant les séries temporelles <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations aux stations). Il s’agit <strong>de</strong> savoir sil’utilisation d’un <strong>en</strong>semble apporte une information supplém<strong>en</strong>taire par rapport à <strong>la</strong> régressionsur un seul modèle. On cherche égalem<strong>en</strong>t à mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>la</strong> colinéarité, et à caractériserdans quelle mesure elle se répercute sur les résultats <strong>en</strong> prévision, avant d’utiliser <strong>de</strong>s techniques<strong>de</strong> réduction du nombre <strong>de</strong> régresseurs. Dans cette partie, le réseau Pioneer est utilisé.7.3.1 Performance <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèlesOn effectue <strong>la</strong> régression à plusieurs stations, pour différ<strong>en</strong>ts nombres <strong>de</strong> membres (sous<strong>en</strong>sembles<strong>de</strong>s 107 modèles à disposition). Tout d’abord, l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s modèles est trié <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxfaçons : (1) aléatoirem<strong>en</strong>t, (2) <strong>en</strong> incluant les modèles du meilleur (<strong>en</strong> terme <strong>de</strong> RMSE surtoute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> et toutes les stations) au moins bon. Ensuite, <strong>la</strong> régression linéaire multiple esteffectuée sur un nombre croissant <strong>de</strong> membres, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant les N s premiers modèles <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>sembletrié (N s = 7 à 107). Il est nécessaire, pour effectuer <strong>la</strong> régression multiple, <strong>de</strong> disposer d’aumoins autant d’observations que <strong>de</strong> régresseurs (ici, jusqu’à 107). Comme on cherche à avoir<strong>la</strong> RMSE pour 150 jours, <strong>en</strong> prévision à 1 jour, on ne reti<strong>en</strong>t que les stations ayant au moins258 observations (contre 200 dans <strong>la</strong> partie précéd<strong>en</strong>te), ce qui revi<strong>en</strong>t à 93 stations pour leréseau Pioneer. C’est pourquoi les valeurs <strong>de</strong> RMSE avec le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce ne sont pasexactem<strong>en</strong>t les mêmes que dans <strong>la</strong> partie précéd<strong>en</strong>te.Performance pour différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>semblesOn calcule <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> prévision à un jour sur les 5 <strong>de</strong>rniers mois <strong>de</strong> l’année, sur toutesles stations (figure 7.8), pour différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>sembles. La performance <strong>de</strong>s <strong>en</strong>sembles est comparéeavec le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce (ligne rouge), ainsi qu’à <strong>la</strong> performance <strong>en</strong> utilisant ce modèle seulpour <strong>la</strong> régression (ligne bleue <strong>en</strong> pointillés). Ce<strong>la</strong> permet <strong>de</strong> quantifier l’apport <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble, <strong>en</strong>fonction du nombre <strong>de</strong> membres. Deux façons <strong>de</strong> trier l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s modèles sont prés<strong>en</strong>tées : <strong>en</strong>208


Section 7.3 – Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble 209(a) Airbase, toutes stations(b) Airbase, stations péri-urbaines(c) Airbase, stations ruralesFig. 7.7 – RMSE <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréqu<strong>en</strong>ce à <strong>la</strong>quelle sont recalculés les poids <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression(<strong>en</strong>tre 1 jour et 5 mois). RMSE calculée sur les 5 <strong>de</strong>rniers mois <strong>de</strong> l’année. Réseau Airbase.Résultats par type <strong>de</strong> station. La ligne rouge représ<strong>en</strong>te <strong>la</strong> RMSE du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce sansrégression.209


210 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>netriant par RMSE croissante (RMSE calculée sur toute l’année), et <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant un ordre aléatoire.On note que <strong>la</strong> façon <strong>de</strong> trier les modèles n’influe que peu sur les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression. Dans<strong>la</strong> suite, on pr<strong>en</strong>dra donc un seul <strong>en</strong>semble (trié aléatoirem<strong>en</strong>t). Ces résultats montr<strong>en</strong>t l’apport<strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble par rapport à un seul modèle : <strong>la</strong> régression sur le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce permet<strong>de</strong> réduire <strong>la</strong> RMSE <strong>de</strong> 7% (<strong>de</strong> 23.2 à 21.6), tandis que l’utilisation d’une vingtaine <strong>de</strong> modèlespermet <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduire à nouveau <strong>de</strong> 20% <strong>en</strong>viron. Les modèles apport<strong>en</strong>t donc <strong>de</strong> l’informationsupplém<strong>en</strong>taire. Lorsque le nombre <strong>de</strong> modèles augm<strong>en</strong>te <strong>en</strong>core, le résultat est moins bon (<strong>la</strong>colinéarité <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t très importante, et il y a <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> sur-ajustem<strong>en</strong>t). Il faut donc limiterle nombre <strong>de</strong> régresseurs utilisés.2423Downscaled <strong>en</strong>sembleRefer<strong>en</strong>ce mo<strong>de</strong>lDownscaled ref. mo<strong>de</strong>l2423Downscaled <strong>en</strong>sembleRefer<strong>en</strong>ce mo<strong>de</strong>lDownscaled ref. mo<strong>de</strong>l2222RMSE2120RMSE2120191918181720 40 60 80 1001720 40 60 80 100Number of mo<strong>de</strong>lsNumber of mo<strong>de</strong>ls(a) Ensemble 1 (ordre aléatoire)(b) Ensemble 2 (trié par RMSE croissante)Fig. 7.8 – RMSE globale (prévision à 1 jour) sur 5 mois, <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèles,sur 93 stations (réseau Pioneer).Performance aux stationsLa figure 7.9 montre les résultats pour différ<strong>en</strong>ts nombres <strong>de</strong> modèles et différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong>stations. Le comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèles est le même pourtous les types <strong>de</strong> stations : diminution jusqu’à une vingtaine <strong>de</strong> modèles, puis augm<strong>en</strong>tation.L’apport <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble est bi<strong>en</strong> meilleur pour les stations urbaines et péri-urbaines, que pourles stations rurales. Ainsi, autour <strong>de</strong> 20 modèles, <strong>la</strong> RMSE est améliorée d’<strong>en</strong>viron 20% pourles premières, contre 13% pour les <strong>de</strong>rnières. Dans tous les cas, l’utilisation d’un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong>modèles permet d’améliorer les résultats du traitem<strong>en</strong>t statistique sur un seul modèle.La figure 7.10 montre un exemple <strong>de</strong> performances <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèles auxquatre stations décrites <strong>en</strong> partie 7.2.2. La station ST-NAZAIRE-BLUM (figure 7.10(a)) aété choisie car elle est représ<strong>en</strong>tative d’une performance moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s modèles (sans réductiond’échelle). L’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong>modèles inclus pour cette station est effectivem<strong>en</strong>t simi<strong>la</strong>ire à l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSE globale.En revanche, le comportem<strong>en</strong>t à d’autres stations est différ<strong>en</strong>t : ainsi, LYON-GERLAND (figure7.10(b)) est une station urbaine où les performances <strong>de</strong>s modèles sont plutôt mauvaises.De ce fait, l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle permet une amélioration très importante <strong>de</strong> <strong>la</strong>RMSE : <strong>la</strong> RMSE est diminuée <strong>de</strong> 28% par <strong>la</strong> régression sur le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce, et <strong>en</strong>core dans<strong>la</strong> même proportion <strong>en</strong> utilisant un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> 20 modèles. De plus, si <strong>la</strong> RMSE augm<strong>en</strong>te avecle nombre <strong>de</strong> modèles (au-<strong>de</strong>là d’une vingtaine <strong>de</strong> modèles), elle reste toujours bi<strong>en</strong> inférieureà <strong>la</strong> RMSE du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce. Enfin, les figures 7.10(c) et 7.10(d) montr<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s stations210


Section 7.3 – Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble 2112624Downscaled <strong>en</strong>sembleRefer<strong>en</strong>ce mo<strong>de</strong>lDownscaled ref. mo<strong>de</strong>l26252423Downscaled <strong>en</strong>sembleRefer<strong>en</strong>ce mo<strong>de</strong>lDownscaled ref. mo<strong>de</strong>lRMSE22RMSE2221202019181820 40 60 80 100Number of mo<strong>de</strong>ls(a) Stations urbaines1720 40 60 80 100Number of mo<strong>de</strong>ls(b) Stations péri-urbaines2221Downscaled <strong>en</strong>sembleRefer<strong>en</strong>ce mo<strong>de</strong>lDownscaled ref. mo<strong>de</strong>l20RMSE1918171620 40 60 80 100Number of mo<strong>de</strong>ls(c) Stations ruralesFig. 7.9 – RMSE globale (prévision à 1 jour) sur 5 mois, <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèles,pour différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> stations. Réseau Pioneer, 93 stations.211


212 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>nepéri-urbaine et rurale respectivem<strong>en</strong>t, où <strong>la</strong> régression pour un seul modèle n’améliore pas, voiredégra<strong>de</strong> les performances. Ce<strong>la</strong> montre que l’utilisation d’un <strong>en</strong>semble permet d’améliorer lesperformances dans <strong>de</strong> très nombreux cas, y compris aux stations où l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativitéest moins importante.RMSE (1-day forecast)2019181716Downscaled <strong>en</strong>sembleDownscaled ref. mo<strong>de</strong>lRefer<strong>en</strong>ce mo<strong>de</strong>lRMSE (1-day forecast)3634323028262422Downscaled <strong>en</strong>sembleDownscaled ref. mo<strong>de</strong>lRefer<strong>en</strong>ce mo<strong>de</strong>l1520 40 60 80 100Number of mo<strong>de</strong>ls2020 40 60 80 100Number of mo<strong>de</strong>ls(a) ST-NAZAIRE-BLUM (urbain)(b) LYON-GERLAND (urbain)RMSE (1-day forecast)383634323028262422Downscaled <strong>en</strong>sembleDownscaled ref. mo<strong>de</strong>lRefer<strong>en</strong>ce mo<strong>de</strong>lRMSE (1-day forecast)2019181716Downscaled <strong>en</strong>sembleDownscaled ref. mo<strong>de</strong>lRefer<strong>en</strong>ce mo<strong>de</strong>l2020 40 60 80 100Number of mo<strong>de</strong>ls1520 40 60 80 100Number of mo<strong>de</strong>ls(c) COLMAR-SUD (péri-urbain)(d) FONTAINEBLEAU (rural)Fig. 7.10 – RMSE (prévision à 1 jour) sur les 5 <strong>de</strong>rniers mois <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèlesinclus dans l’<strong>en</strong>semble, pour 4 stations du réseau Pioneer.7.3.2 ColinéaritéLes questions qui se pos<strong>en</strong>t sont :– Peut-on constater <strong>la</strong> colinéarité ? Quels sont les bons indicateurs ?– La colinéarité se traduit-elle par une inf<strong>la</strong>tion visible <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression ?– Cette inf<strong>la</strong>tion se traduit-elle dans les résultats <strong>en</strong> prévision ?Pour évaluer <strong>la</strong> régression, on peut considérer le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> détermination. Dans le casd’une régression sur <strong>la</strong> variable y, avec l’estimation notée ŷ (équation 6.41), le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong>détermination est donné par∑iR 2 =(ŷ i − ȳ) 2∑i (y i − ȳ) 2 . (7.2)212


Section 7.3 – Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble 213Ce<strong>la</strong> correspond à <strong>la</strong> part <strong>de</strong> variance <strong>de</strong> y expliquée par <strong>la</strong> régression. Ici, on utilise un coeffici<strong>en</strong>tajusté, corrigé par le nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression, AR 2 , qui permet <strong>de</strong> comparerles performances pour un nombre différ<strong>en</strong>t <strong>de</strong> régresseurs. En effet, R 2 croît mécaniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fonction du nombre <strong>de</strong> variables inclues dans <strong>la</strong> régression. On aAR 2 = 1 − (1 − R 2 n − 1)n − p − 1 , (7.3)avec n le nombre d’observations et p le nombre <strong>de</strong> variables (dans notre cas, le nombre <strong>de</strong>modèles dans le sous-<strong>en</strong>semble utilisé). La valeur moy<strong>en</strong>ne aux stations <strong>de</strong> AR 2 est <strong>de</strong> 0.73 pour7 modèles, et monte jusqu’à 0.84 pour 107 modèles. Donc, augm<strong>en</strong>ter le nombre <strong>de</strong> modèlespermet d’expliquer <strong>en</strong>viron 10% supplém<strong>en</strong>taires <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s observations.Nombre <strong>de</strong> conditionnem<strong>en</strong>tLa partie 7.3.1 a montré que l’utilisation d’un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles est très prometteuse, etpermet d’améliorer significativem<strong>en</strong>t les performances. Cep<strong>en</strong>dant, les variables utilisées pour <strong>la</strong>régression sont probablem<strong>en</strong>t très fortem<strong>en</strong>t colinéaires. On cherche à mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce cettecolinéarité, et l’influ<strong>en</strong>ce sur <strong>la</strong> régression. Les notations et définitions provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Stewart[1987].On définit <strong>la</strong> norme spectrale <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice X par‖ X ‖= max ‖ Xb ‖ . (7.4)‖b‖=1On peut montrer que ce<strong>la</strong> correspond à <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> valeur singulière <strong>de</strong> X. De même, ondéfinitinf (X) = min ‖ Xb ‖, (7.5)‖b‖=1qui correspond donc à <strong>la</strong> plus petite valeur singulière <strong>de</strong> X. D’autre part, <strong>la</strong> SVD <strong>de</strong> X montreque les valeurs singulières du pseudo-inverse <strong>de</strong> X, noté X † sont les inverses <strong>de</strong>s valeurs singulières<strong>de</strong> X. Ce<strong>la</strong> conduit àOn définit <strong>en</strong>fin le nombre <strong>de</strong> conditionnem<strong>en</strong>t commeinf (X) =‖ X † ‖ −1 . (7.6)κ =‖ X ‖‖ X † ‖, (7.7)ce qui donne <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionκ −1 =inf (X)‖ X ‖ . (7.8)Le nombre κ −1 est une mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> colinéarité, et représ<strong>en</strong>te le rapport<strong>en</strong>tre <strong>la</strong> plus petite et <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> valeur singulière <strong>de</strong> X : si κ −1 est très petit, <strong>la</strong> distance à( −1,<strong>la</strong> colinéarité est faible. Certaines valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice CXX) ′ qui intervi<strong>en</strong>t dans le calcul<strong>de</strong> <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression (équation 6.47) seront alors très gran<strong>de</strong>s, ce qui<strong>en</strong>traîne donc une inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance.La figure 7.11 montre le nombre <strong>de</strong> conditionnem<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> aux stations, <strong>en</strong> fonction dunombre <strong>de</strong> modèles utilisés. La valeur <strong>de</strong> κ augm<strong>en</strong>te rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t avec le nombre <strong>de</strong> modèles.213


214 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>nex1e+41.61.4Condition number1.21.00.80.60.40.20.00 20 40 60 80 100 120Number of mo<strong>de</strong>lsFig. 7.11 – Nombre <strong>de</strong> conditionnem<strong>en</strong>t κ <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèles inclus dansl’<strong>en</strong>semble. Moy<strong>en</strong>ne sur toutes les stations.Coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion multiple et VIFPour une mesure plus fine <strong>de</strong> <strong>la</strong> colinéarité, on peut calculer le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tionmultiple R j associé au j e modèle. Son carré est le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> détermination associé à <strong>la</strong>régression du modèle x j sur tous les autres modèles (équation 7.2). Il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>variance <strong>de</strong>s autres modèles expliquée par x j , ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance <strong>de</strong> x j à une combinaison linéaire<strong>de</strong>s autres modèles. On calcule le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion multiple à toutes les stations, et pourchaque modèle. Les valeurs <strong>de</strong> R j sont très élevées, y compris pour un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> 7 modèles :<strong>la</strong> valeur moy<strong>en</strong>ne (aux stations et sur les modèles) est <strong>de</strong> 0.96. La valeur minimale (aux stationset sur les modèles) <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>d à 0.59. Il y a donc une très forte corré<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre les sorties <strong>de</strong>smodèles.On peut égalem<strong>en</strong>t calculer le facteur d’inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance (VIF) pour chaque modèlej. Il est défini par :1V IF j =1 − Rj2 (7.9)Si R 2 j est grand, V IF j est grand et il y a risque <strong>de</strong> colinéarité. Ce facteur peut être reliéà <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression (équation 6.47), qu’il amplifie. S’il y a une quasicolinéarité, <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression est très gran<strong>de</strong>, et les coeffici<strong>en</strong>ts ne serontpas significatifs. La figure 7.12 montre l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur moy<strong>en</strong>ne du V IF <strong>en</strong> fonction dunombre <strong>de</strong> modèles, sur toutes les stations. En moy<strong>en</strong>ne, <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régressionest 14 à 800 fois plus élevée que si les régresseurs étai<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dants.Significativité <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>tsOn a montré que <strong>la</strong> colinéarité <strong>en</strong>tre les modèles était importante, et que ce<strong>la</strong> <strong>en</strong>traînait uneinf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression. Cette inf<strong>la</strong>tion est problématique. En effet,si <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts calculés b j est très faible par rapport à l’écart type σ bj = √ var(b j ),214


Section 7.4 – Réduction <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion 215Fig. 7.12 – Facteur d’inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèles inclus dansl’<strong>en</strong>semble. Moy<strong>en</strong>ne sur toutes les stations et tous les modèles.cette valeur n’est pas fiable. Plus exactem<strong>en</strong>t, le coeffici<strong>en</strong>t b j est considéré comme significatifau s<strong>en</strong>s statistique si :∣ b j ∣∣∣∣ > 2. (7.10)σ bjOn calcule donc <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèles(équation 6.47), et l’on <strong>en</strong> déduit quels coeffici<strong>en</strong>ts sont significatifs au s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> l’équation 7.10.Le nombre <strong>de</strong> coeffici<strong>en</strong>ts significatifs est calculé <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> modèles inclus dans<strong>la</strong> régression, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne sur les stations. Quel que soit le nombre <strong>de</strong> modèles, seuls 5 ou 6 sontréellem<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> compte dans <strong>la</strong> régression. La plupart <strong>de</strong>s autres modèles ont <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>tsproches <strong>de</strong> 0. Notons que ce ne sont pas les mêmes modèles qui contribu<strong>en</strong>t aux différ<strong>en</strong>tesstations. Il s’agit maint<strong>en</strong>ant d’opérer une sélection afin <strong>de</strong> ne gar<strong>de</strong>r que quelques modèles,et/ou <strong>de</strong> r<strong>en</strong>dre les régresseurs orthogonaux pour éliminer le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> colinéarité.7.4 Réduction <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion7.4.1 Utilisation d’<strong>en</strong>sembles calibrésUne façon <strong>de</strong> sélectionner les modèles utilisés dans l’<strong>en</strong>semble pour <strong>la</strong> régression est <strong>de</strong>calibrer l’<strong>en</strong>semble afin que <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble soit représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> l’erreur commiseaux stations. La calibration est effectuée suivant certains critères, décrits dans Garaud et Mallet[2009a]. Si l’on se base sur toutes les stations pour <strong>la</strong> calibration, <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>sembleest alors représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> l’erreur globale du modèle : non seulem<strong>en</strong>t l’erreur modèle (dueaux paramétrisations et aux données d’<strong>en</strong>trée) mais aussi les erreurs <strong>de</strong> mesure et l’erreur<strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité. Pour avoir un <strong>en</strong>semble représ<strong>en</strong>tatif <strong>de</strong> l’erreur modèle, on effectue <strong>la</strong>calibration sur les stations rurales, où l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité est beaucoup moins gran<strong>de</strong>que pour les autres stations. Les <strong>en</strong>sembles ainsi calibrés sont donc représ<strong>en</strong>tatifs <strong>de</strong> l’erreur215


216 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>neaux stations rurales.Pour le réseau Pioneer, <strong>la</strong> calibration sur les stations rurales permet d’obt<strong>en</strong>ir un <strong>en</strong>semble<strong>de</strong> 23 modèles. Le tableau 7.3 montre les performances <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble ainsi obt<strong>en</strong>u, <strong>en</strong> prévisionà 1 jour, comparées aux performances <strong>en</strong> prévision à 1 jour du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et à <strong>la</strong>RMSE du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce sans régression. Les résultats sont montrés pour les différ<strong>en</strong>tstypes <strong>de</strong> stations. L’amélioration due à l’<strong>en</strong>semble est très nette pour tous les types <strong>de</strong> station,et suit <strong>en</strong>core une fois <strong>la</strong> t<strong>en</strong>dance donnée par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion 7.1. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>la</strong> calibration nepermet pas une amélioration notable par rapport aux <strong>en</strong>sembles pris aléatoirem<strong>en</strong>t, si l’oncompare aux performances avec une vingtaine <strong>de</strong> modèles montrées par exemple figure 7.9.Ainsi, si l’on pr<strong>en</strong>d 23 modèles au hasard, on obti<strong>en</strong>t à peu près les mêmes résultats que dans letableau 7.3 : 17.5 pour <strong>la</strong> RMSE globale, 17.4 pour les stations urbaines, 18.0 pour les stationspéri-urbaines et 17.3 pour les stations rurales. La calibration permet donc, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t,<strong>de</strong> séparer l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’erreur modèle et <strong>de</strong> l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité dans l’analyse <strong>de</strong>srésultats, mais non d’améliorer les performances.Stations RMSE référ<strong>en</strong>ce RMSE prévision (1 modèle) RMSE prévision (<strong>en</strong>semble calibré)Toutes (154) 22.4 21.1 (-6%) 17.9 (-20%)Urbaines (35) 25.4 22.6 (-11%) 17.5 (-31%)Péri-urbaines (47) 24.0 22.9 (-4%) 18.8 (-22%)Rurales (72) 19.5 19.1 (-2%) 17.4 (-11%)Tab. 7.3 – Statistiques sur le réseau Pioneer, <strong>en</strong> fonction du type <strong>de</strong> station : RMSE pour lemodèle sans régression, RMSE pour <strong>la</strong> prévision à un jour avec le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce, et RMSE<strong>en</strong> prévision à 1 jour pour l’<strong>en</strong>semble calibré sur les stations rurales (23 modèles). Les RMSEsont <strong>en</strong> µg m −3 . Le nombre <strong>de</strong> stations <strong>de</strong> chaque type est indiqué <strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>thèses. Pour <strong>la</strong>prévision à 1 jour, <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce re<strong>la</strong>tive <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> RMSE du modèle et <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> prévision estfournie <strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>thèses.Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> colinéarité, les indicateurs (nombre <strong>de</strong> conditionnem<strong>en</strong>t, VIF), sont <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> ce que l’on obt<strong>en</strong>ait pour une vingtaine <strong>de</strong> modèles dans <strong>la</strong> partie précéd<strong>en</strong>te. Eneffet, aucun traitem<strong>en</strong>t spécifique n’a été effectué sur les régresseurs pour les r<strong>en</strong>dre orthogonaux.La calibration sélectionne un <strong>en</strong>semble qui reproduit <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>s observations. Lesmodèles ainsi sélectionnés constitu<strong>en</strong>t un sous-<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s 107 modèles à disposition, maissont toujours fortem<strong>en</strong>t colinéaires. Le nombre <strong>de</strong> conditionnem<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> aux stations est <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 4000. De même, le facteur d’inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance est <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne d’<strong>en</strong>viron 50, cequi est à peu près l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur obt<strong>en</strong>u pour une vingtaine <strong>de</strong> modèles aléatoires. Il peutaller jusqu’à 179 pour certains modèles et certaines stations.La figure 7.13 montre l’évolution <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression pour les 23 membres <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>semble calibré, <strong>en</strong> fonction du temps. Pour chaque modèle, <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne est faite sur l’<strong>en</strong>semble<strong>de</strong>s stations. La moitié <strong>en</strong>viron <strong>de</strong>s modèles ont <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>nes très différ<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> zéro, ce qui nesignifie pas que les autres modèles ne soi<strong>en</strong>t pas significatifs à certaines stations.7.4.2 Réduction <strong>en</strong> composantes principales (PCA)La calibration, voire l’utilisation d’un petit nombre <strong>de</strong> modèles choisis au hasard, permetd’obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> très bons résultats <strong>en</strong> régression et d’améliorer les performances par rapport àl’utilisation d’un seul modèle. Cep<strong>en</strong>dant, le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> colinéarité <strong>de</strong>s régresseurs est toujoursprés<strong>en</strong>t, et une façon efficace pour résoudre ce problème est <strong>de</strong> décomposer les régresseurs216


Section 7.4 – Réduction <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion 2171.51.00.50.0-0.5-1.00 20 40 60 80 100 120 140 160Fig. 7.13 – Coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression pour les 23 modèles <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble calibré. Moy<strong>en</strong>ne surl’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s stations Pioneer utilisées (154 stations).<strong>en</strong> composantes principales, <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon décrite <strong>en</strong> partie 6.4.2. Notons que dans <strong>la</strong> suite, onsuppose les prédicteurs c<strong>en</strong>trés (équation 6.5), préa<strong>la</strong>blem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> composanteprincipales.Variance expliquéeUne réduction <strong>en</strong> composantes principale est donc effectuée sur les 107 modèles, préa<strong>la</strong>blem<strong>en</strong>tà <strong>la</strong> régression, pour chacune <strong>de</strong>s stations du réseau Pioneer. On utilise à nouveau 93 stations,comme dans <strong>la</strong> partie 7.3.1, pour avoir toujours davantage d’observations que <strong>de</strong> régresseurspour effectuer <strong>la</strong> décomposition. Pour avoir une idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance expliquée par chacune<strong>de</strong>s composantes, donnée par l’équation 6.15, on fait <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance expliquée parchaque mo<strong>de</strong>, pour toutes les stations. On peut égalem<strong>en</strong>t calculer <strong>la</strong> variance expliquée parles k premiers mo<strong>de</strong>s cumulés (somme <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance expliquée par les k premiers mo<strong>de</strong>s). Lafigure 7.14(a) montre que le premier mo<strong>de</strong> explique <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 30% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance. Il faut doncinclure plusieurs directions afin <strong>de</strong> reconstituer l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> l’information. La direction suivant<strong>en</strong>’explique que 6% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance <strong>en</strong>viron. La figure 7.14(b) montre qu’il faut inclure plus<strong>de</strong> 40 composantes pour expliquer 90% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance totale. Ce nombre est re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t élevé,notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> comparant avec les performances <strong>de</strong>s <strong>en</strong>sembles <strong>de</strong> modèles qui sont optimalesautour <strong>de</strong> 20 modèles.Régression sur les mo<strong>de</strong>s expliquant 90% <strong>de</strong> <strong>la</strong> varianceDans un premier temps, nous effectuons <strong>la</strong> régression <strong>en</strong> ret<strong>en</strong>ant le nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>snécessaire pour expliquer 90% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance (<strong>en</strong>tre 40 et 50 suivant les stations). Comme dansles parties précéd<strong>en</strong>tes, les résultats sont prés<strong>en</strong>tés pour <strong>la</strong> RMSE a posteriori, et <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong>prévision à 1 jour. Le tableau 7.4 montre les résultats obt<strong>en</strong>us. Si <strong>la</strong> RMSE a posteriori est trèsbonne, <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> prévision n’est pas très inférieure à celle obt<strong>en</strong>ue avec un seul modèle. La217


218 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>neProportion of variance exp<strong>la</strong>ined0.300.250.200.150.100.050.000 5 10 15 20 25 30 35 40Mo<strong>de</strong>Proportion of exp<strong>la</strong>ined variance0.90.80.70.60.50.40.30.20 5 10 15 20 25 30 35 40Number of mo<strong>de</strong>s(a) Variance expliquée par chacun <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s(b) Variance expliquée cumuléeFig. 7.14 – Variance expliquée par les directions principales, pour les 40 premiers mo<strong>de</strong>s.Moy<strong>en</strong>ne sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s stations Pioneer utilisées (93 stations).performance est un peu moins bonne qu’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant directem<strong>en</strong>t le même nombre <strong>de</strong> modèles.Il y a probablem<strong>en</strong>t davantage <strong>de</strong> sur-ajustem<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> régression prés<strong>en</strong>tée ici, c’est-à-dired’ajout <strong>de</strong> composantes qui <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t être négligées car elles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t du « bruit ». Lafigure 7.14 montre <strong>en</strong> effet que <strong>de</strong> nombreuses composantes expliqu<strong>en</strong>t très peu <strong>de</strong> variance.RMSE modèle 23.2RMSE prévision (1 modèle) 21.6RMSE a posteriori (PCA) 12.7RMSE prévision (PCA) 20.6Tab. 7.4 – Statistiques sur le réseau Pioneer (93 stations) : RMSE pour le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ceavec et sans régression, RMSE a posteriori (régression sur toute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>) et RMSE pour <strong>la</strong>prévision à un jour, pour l’analyse <strong>en</strong> composantes principales (notée PCA). La régression estfaite sur les k premiers mo<strong>de</strong>s expliquant 90% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance. Les RMSE sont <strong>en</strong> µg m −3 .Performance <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>sOn effectue à prés<strong>en</strong>t <strong>la</strong> régression sur un nombre fixé <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>en</strong>tre 1 et 107, et l’onétudie l’influ<strong>en</strong>ce du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s sur les performances, <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire à l’étu<strong>de</strong> réalisée<strong>en</strong> partie 7.3.1. La figure 7.15 montre <strong>la</strong> RMSE totale <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s inclusdans <strong>la</strong> régression. A partir <strong>de</strong> 10 mo<strong>de</strong>s inclus dans <strong>la</strong> régression, le minimum <strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSE<strong>en</strong> prévision est à peu près atteint, et au-<strong>de</strong>là d’une tr<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s, il y a c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t unsur-ajustem<strong>en</strong>t qui conduit à une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSE. Au final, l’utilisation <strong>de</strong> 15 à20 mo<strong>de</strong>s permet d’obt<strong>en</strong>ir une RMSE d’<strong>en</strong>viron 19, ce qui est une amélioration par rapportà <strong>la</strong> réduction d’échelle sur le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce seul, mais moins bon que l’utilisation d’un<strong>en</strong>semble avec le même nombre <strong>de</strong> membres.Cep<strong>en</strong>dant, l’avantage <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> est <strong>de</strong> s’assurer que les régresseurs ne sont pascolinéaires. Ainsi, le facteur d’inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance reste toujours à 1. De plus, le nombre <strong>de</strong>conditionnem<strong>en</strong>t reste re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t peu élevé : il reste égal à 200 (excepté pour 107 mo<strong>de</strong>s oùil monte à 1200), contre 4000 <strong>en</strong>viron avec l’<strong>en</strong>semble calibré.218


Section 7.4 – Réduction <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion 219262524Downscaled <strong>en</strong>sembleRefer<strong>en</strong>ce mo<strong>de</strong>lDownscaled ref. mo<strong>de</strong>lRMSE23222120191820 40 60 80 100Number of mo<strong>de</strong>lsFig. 7.15 – RMSE <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s pour 1, 5, 10, 15, 20, 25, 30, 40, 60, 80, et107 mo<strong>de</strong>s. Moy<strong>en</strong>ne sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s stations Pioneer utilisées (93 stations). Prévision à 1jour. RMSE calculée sur 5 mois.7.4.3 Réduction <strong>en</strong> composantes principales ajustées (PFC)La décomposition <strong>en</strong> composantes principales permet <strong>de</strong> r<strong>en</strong>dre les régresseurs orthogonaux,<strong>en</strong> choisissant les mo<strong>de</strong>s expliquant le plus <strong>de</strong> variance du prédicteur. Cep<strong>en</strong>dant, ri<strong>en</strong> n’indiqueque ces mo<strong>de</strong>s sont les plus pertin<strong>en</strong>ts pour expliquer <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre les prédicteurs et leprédictand. La décomposition <strong>en</strong> composantes principales ajustées permet <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>scomposantes basées à <strong>la</strong> fois sur le prédicteur et le prédictand, <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon décrite <strong>en</strong> partie 6.4.3.Détermination <strong>de</strong>s fonctions F yL’idée est d’effectuer <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> se basant non plus sur <strong>la</strong> matrice X <strong>de</strong> prédicteurs,mais sur une matrice ̂X ajustée. Celle-ci est une projection <strong>de</strong> X sur un espace <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré parles lignes d’une matrice F y dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> y, selon l’équation 6.48. La matrice F y est déterminéeà partir <strong>de</strong> fonctions dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> y(t) (variable mesurée aux stations, continue). Le vecteury conti<strong>en</strong>t les valeurs discrètes <strong>de</strong> y(t), mesurées à N t pas <strong>de</strong> temps, y = (y 1 , · · · , y Nt ) T . Lapremière étape <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction <strong>en</strong> composantes principales ajustées est <strong>de</strong> déterminer une formeadéquate pour F y . La matrice F y est <strong>de</strong> taille N r × N t , où N r est le nombre <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong> ychoisies, et détermine le nombre <strong>de</strong> composantes qui seront utilisées (≤ N r ).Dans Cook [2007], il est recommandé d’effectuer une investigation préa<strong>la</strong>ble sur <strong>la</strong> forme <strong>de</strong>re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre le prédicteur et le prédictand. Dans le cas où ce<strong>la</strong> ne serait pas possible (nombre<strong>de</strong> régresseurs trop élevé), <strong>de</strong>ux formes simples <strong>de</strong> F y sont proposées, qui ne dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t que <strong>de</strong>y :– Pr<strong>en</strong>dre F y = y T , préa<strong>la</strong>blem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>trée : ∑ nk=1 y k = 0. On a alors N r = 1.– Utiliser N r fonctions <strong>en</strong> escalier, construites <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant N r « tranches » parmi les valeurs219


220 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>nepossibles <strong>de</strong> y(t). Pour l’intervalle I r , <strong>la</strong> fonction associée est{ 1 − nr /Nf r (y k ) =t si y k ∈ I r ,−n r /N t sinon,(7.11)avec n r le nombre d’observations dans l’intervalle I r . Chaque fonction f r est donc unefonction constante par morceaux, c<strong>en</strong>trée sur 0, dont les valeurs sont positives lorsqueles observations sont dans l’intervalle I r et négatives sinon. Il faut <strong>en</strong>suite déterminer l<strong>en</strong>ombre d’intervalles N r , ainsi que <strong>la</strong> façon dont ils sont définis.Dans <strong>la</strong> suite, les résultats sont prés<strong>en</strong>tés pour une matrice F y calculée <strong>de</strong> trois façonsdiffér<strong>en</strong>tes : (1) <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant directem<strong>en</strong>t le vecteur d’observations c<strong>en</strong>tré, (2) <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>sfonctions obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> étudiant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre un régresseur (le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce) et les observations,et (3) <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant les fonctions constantes par morceaux définies dans l’équation 7.11,pour N r = 10.Résultats pour F y = y TIl s’agit du cas où F y est déterminée <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon <strong>la</strong> plus simple. La matrice ajustée ̂X est doncdéterminée d’après une régression <strong>de</strong> X sur y T . Dans le cas où le prédicteur et le prédictand ontune re<strong>la</strong>tion linéaire, ce<strong>la</strong> peut donner <strong>de</strong> bons résultats. La partie non linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionn’est donc pas prise <strong>en</strong> compte. De plus, on a N r = 1 : <strong>la</strong> régression n’est effectuée que surune seule variable. Le tableau 7.5 donne les résultats obt<strong>en</strong>us pour les 93 stations du réseauPioneer. Le résultat est comparable (légèrem<strong>en</strong>t meilleur) à celui obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> utilisant directem<strong>en</strong>tle modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce. Il est meilleur que le résultat que l’on obti<strong>en</strong>t pour une seule composanteprincipale non ajustée (figure 7.15). Globalem<strong>en</strong>t, l’utilisation <strong>de</strong>s PFC calculées <strong>de</strong> cette façonn’apporte pas une amélioration très notable aux résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle sur un seulmodèle.RMSE modèle 23.2RMSE prévision (1 modèle) 21.6RMSE a posteriori (PFC linéaires) 20.6RMSE prévision (PFC linéaires) 21.5Tab. 7.5 – Statistiques sur le réseau Pioneer (93 stations) : RMSE pour le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ceavec et sans régression, RMSE a posteriori (régression sur toute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>) et RMSE pour <strong>la</strong>prévision à un jour, pour l’analyse <strong>en</strong> composantes principales ajustées, calculée avec F y = y T(N r = 1), notée « PFC linéaires ». Les RMSE sont <strong>en</strong> µg m −3 .Résultats pour F y déterminée avec le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ceOn veut à prés<strong>en</strong>t déterminer les fonctions utilisées dans F y d’après <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre lemodèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et les observations. La figure 7.16 montre diagramme <strong>de</strong> dispersion donnantles valeurs simulées <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s valeurs observées, sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s stations et <strong>de</strong>spas <strong>de</strong> temps. La re<strong>la</strong>tion montrée par cette figure est, <strong>en</strong> première approximation, affine. Lacomposante associée, obt<strong>en</strong>ue après régression, est <strong>de</strong> <strong>la</strong> formêx = a y + b. (7.12)Pour déterminer une composante non linéaire, on effectue <strong>la</strong> même étu<strong>de</strong> sur le résiduɛ = x−̂x. Celui-ci est tracé <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s observations, et approché par une forme polynomiale.220


Section 7.4 – Réduction <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion 221180160140Simu<strong>la</strong>tions1201008060402000 50 100 150 200 250 300ObservationsFig. 7.16 – Diagramme <strong>de</strong> dispersion : valeurs simulées par le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>sobservations, sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s stations du réseau Pioneer. Conc<strong>en</strong>trations d’ozone <strong>en</strong> µg m −3 .Droite : résultat d’une régression linéaire.La figure 7.17 montre ce résidu sous <strong>la</strong> forme d’un histogramme (valeurs moy<strong>en</strong>nes par tranches)pour plus <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rté, ainsi que le polynôme d’ordre 2 qui permet <strong>de</strong> l’approcher̂ɛ = a y 2 + b y + c (7.13)Ces résultats mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’intérêt d’inclure une composante quadratique dans <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre les modèles et les observations. La matrice F y est donc construite avecF y =((a y + b) T(α y 2 + β y + γ ) T),les coeffici<strong>en</strong>ts a, b, α, β et γ déterminés ci-<strong>de</strong>ssus, pour <strong>la</strong> station donnée et sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>d’appr<strong>en</strong>tissage. On a bi<strong>en</strong> sûr N r = 2. Le tableau 7.6 montre les résultats obt<strong>en</strong>us pour lesPFC calculées <strong>de</strong> cette façon. L’ajout <strong>de</strong> <strong>la</strong> composante quadratique permet d’améliorer lesrésultats par rapport à l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> composante linéaire seule (tableau 7.5), et par rapportà <strong>la</strong> réduction d’échelle sur le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce. Le résultat est égalem<strong>en</strong>t meilleur que celuiobt<strong>en</strong>u par les PCA <strong>en</strong> utilisant moins <strong>de</strong> 5 composantes (figure 7.15). Cep<strong>en</strong>dant, il reste moinsbon que ce que l’on pouvait obt<strong>en</strong>ir avec un <strong>en</strong>semble d’une vingtaine <strong>de</strong> modèles. Le facteurd’inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance est toujours égal à 1, et le nombre <strong>de</strong> conditionnem<strong>en</strong>t est <strong>en</strong>viron égalà 200.Résultats pour les fonctions constantes par morceauxLes fonctions utilisées pour constituer F y , décrites <strong>de</strong> façon générique par l’équation 7.11,dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pratique <strong>de</strong>s intervalles I r choisis. Deux façons <strong>de</strong> déterminer ces intervalles sontmises <strong>en</strong> œuvre :221


222 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne32101230 20 40 60 80 100 120 140 160 180Fig. 7.17 – Résidu <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression précéd<strong>en</strong>te <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s observations, sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>sstations du réseau Pioneer. Conc<strong>en</strong>trations d’ozone <strong>en</strong> µg m −3 . Courbe : résultat d’un ajustem<strong>en</strong>tavec un polynôme d’ordre 2.RMSE modèle 23.2RMSE prévision (1 modèle) 21.6RMSE a posteriori (PFC polynomiales) 19.4RMSE prévision (PFC polynomiales) 21.1Tab. 7.6 – Statistiques sur le réseau Pioneer (93 stations) : RMSE pour le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ceavec et sans régression, RMSE a posteriori (régression sur toute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>) et RMSE pour<strong>la</strong> prévision à un jour, pour l’analyse <strong>en</strong> composantes principales ajustées, calculée avec F ydéterminée à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et les observations. On a N r = 2,avec une composante linéaire et une composante quadratique (on note ce cas « PFC polynomiales»). Les RMSE sont <strong>en</strong> µg m −3 .222


Section 7.4 – Réduction <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion 2231. En pr<strong>en</strong>ant, pour le r e intervalle (r ∈ 0, N r ),[I r = y min + r y max − y min, y min + (r + 1) y ]max − y min, (7.14)N rN ravecy min = min y k et y max = max y k ,k k<strong>de</strong> façon à ce que toutes les observations soi<strong>en</strong>t incluses dans les intervalles.2. En déterminant les bornes <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> façon à ce que tous les intervalles conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tle même nombre d’observations (calculé sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s valeurs pouvant être prises parles observations sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> temps considérée)n r = N tN r. (7.15)Les bornes <strong>de</strong>s intervalles I r sont définies <strong>de</strong> cette façon. Ensuite, le nombre d’observationscont<strong>en</strong>u <strong>en</strong> pratique par ces intervalles peut varier légèrem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t du fait <strong>de</strong>s« doublons » (valeurs observées id<strong>en</strong>tiques à plusieurs pas <strong>de</strong> temps).La première métho<strong>de</strong> est appelée dans <strong>la</strong> suite PFC par morceaux à « intervalles constants »,et <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> PFC par morceaux à « nombre d’observations constant ». La figure 7.18 illustrele nombre d’observations cont<strong>en</strong>u dans les intervalles I r pour les <strong>de</strong>ux cas, pour <strong>la</strong> stationST-NAZAIRE-BLUM. Dans le cas <strong>de</strong>s intervalles constants (figure 7.18(a)), le nombre d’observationsn r incluses dans les intervalles I r est très inégal : il y a très peu d’observations prochesdu minimum et du maximum, tandis que les intervalles proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> moy<strong>en</strong>ne (sur cette illustration,y n’est pas c<strong>en</strong>tré) conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t beaucoup d’observations. La fonction f r définie parl’équation 7.11 donnant <strong>de</strong>s valeurs proches <strong>de</strong> zéro pour les intervalles cont<strong>en</strong>ant peu d’observations,ce<strong>la</strong> peut poser <strong>de</strong>s problèmes (matrice F y mal conditionnée). La figure 7.18(b) montreque <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> métho<strong>de</strong> (nombre d’observations constant) évite d’avoir <strong>de</strong>s intervalles cont<strong>en</strong>anttrop peu d’observations.Le tableau 7.7 montre les résultats pour ces <strong>de</strong>ux variantes <strong>de</strong>s PFC, pour N r = 10, ainsiqu’un rappel <strong>de</strong> <strong>la</strong> RMSE du modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle sur un seulmodèle. Avec les PFC par morceaux, <strong>la</strong> RMSE a posteriori est toujours meilleure que pour lesautres résultats <strong>en</strong> PFC (linéaires et polynomiales). Dans le cas où l’on détermine les fonctionspar palier avec les intervalles constants, <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> prévision se dégra<strong>de</strong>, <strong>en</strong> restant toutefoislégèrem<strong>en</strong>t meilleure que celle donnée par les PFC polynomiales (tableau 7.6). Ce<strong>la</strong> provi<strong>en</strong>t trèscertainem<strong>en</strong>t du fait que <strong>de</strong>s intervalles cont<strong>en</strong>ant très peu d’observations sont inclus. La formechoisie pour les fonctions f y n’est donc pas bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme « réelle » <strong>de</strong> y(t).Des composantes n’expliquant que peu <strong>de</strong> variance <strong>de</strong> ̂X sont alors incluses dans <strong>la</strong> régression,ce qui dégra<strong>de</strong> les résultats <strong>en</strong> prévision. En revanche, lorsque les fonctions par morceaux sontdéterminées <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant un nombre d’observations constant dans les intervalles, les résultatssont très bons : avec N r = 10 (ce qui correspond <strong>en</strong> général à 8 ou 9 composantes principaleseffectivem<strong>en</strong>t utilisées dans <strong>la</strong> régression), <strong>la</strong> RMSE est aussi bonne que celle obt<strong>en</strong>ue pour un<strong>en</strong>semble d’une vingtaine <strong>de</strong> modèles. Le tableau 7.3 donne par exemple les résultats pour un<strong>en</strong>semble calibré cont<strong>en</strong>ant 23 modèles, et 154 stations. Si l’on effectue <strong>la</strong> réduction d’échelleavec cet <strong>en</strong>semble sur les 93 stations utilisées ici, <strong>la</strong> RMSE <strong>en</strong> prévision à un jour est alors<strong>de</strong> 17.5, comme pour les PFC par morceaux. Comme précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> utilisant les PFC, lefacteur d’inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance reste proche <strong>de</strong> 1, et le nombre <strong>de</strong> conditionnem<strong>en</strong>t autour <strong>de</strong>200.Les résultats sont montrés ici pour N r = 10. Au-<strong>de</strong>là, le nombre d’intervalles est tropgrand par rapport au nombre total d’observations à certaines stations, et certains intervalles223


224 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne120451008040353060402520152004.020.637.253.870.487.0103.6120.2136.8153.4170.010504.034.052.062.068.074.080.084.094.0104.0170.0(a) Intervalle constant(b) Nombre d’observations constantFig. 7.18 – Nombre d’observations cont<strong>en</strong>ues dans les intervalles définis <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons :(a) <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s intervalles constants <strong>en</strong>tre le minimum et le maximum <strong>de</strong>s observations(équation 7.14) et (b) <strong>en</strong> définissant les intervalles <strong>de</strong> façon à avoir le même nombre <strong>de</strong> valeursprises par les observations (le nombre n r montré ici ti<strong>en</strong>t compte <strong>de</strong>s doublons). StationST-NAZAIRE-BLUM. En abscisse : valeurs <strong>de</strong> y définissant les intervalles (µg m −3 ).RMSE modèle 23.2RMSE prévision (1 modèle) 21.6RMSE a posteriori (PFC par morceaux, intervalle constant) 16.0RMSE prévision (PFC par morceaux, intervalle constant) 20.5RMSE a posteriori (PFC par morceaux, nombre d’observations constant) 15.7RMSE prévision (PFC par morceaux, nombre d’observations constant) 17.5Tab. 7.7 – Statistiques sur le réseau Pioneer (93 stations) : RMSE pour le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ceavec et sans régression, RMSE a posteriori (régression sur toute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>) et RMSE pour<strong>la</strong> prévision à un jour, pour l’analyse <strong>en</strong> composantes principales ajustées, calculée avec F ycont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s fonctions <strong>en</strong> escalier et N r = 10 (notée « PFC par morceaux »). Les résultatspour les PFC par morceaux sont donnés pour les <strong>de</strong>ux façons <strong>de</strong> déterminer les intervalles I r(1) à intervalles constants, et (2) à nombre d’observations constant. Les RMSE sont <strong>en</strong> µg m −3 .224


Section 7.5 – Conclusion 225conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t alors un trop faible nombre d’observations. Ce<strong>la</strong> peut <strong>en</strong>traîner <strong>de</strong>s erreurs lors <strong>de</strong><strong>la</strong> projection (équation 6.48), car les valeurs <strong>de</strong> f r (y) sont proches <strong>de</strong> zéro pour les intervallesoù n r est faible, et <strong>la</strong> matrice F y est alors mal conditionnée.7.4.4 Comparaison <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>sLa figure 7.19 récapitule <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> cette partie : il s’agit <strong>de</strong> comparer lesperformances <strong>en</strong> prévision à un jour, sur le réseau Pioneer, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant les 93 stations ayantplus <strong>de</strong> 258 observations. La comparaison est effectuée sur <strong>la</strong> RMSE totale aux stations. Lesrésultats sont comparés pour– L’<strong>en</strong>semble calibré sur les stations rurales du réseau Pioneer, cont<strong>en</strong>ant 23 membres,– La décomposition <strong>en</strong> composantes principales <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant les mo<strong>de</strong>s expliquant 90% <strong>de</strong> <strong>la</strong>variance (40 <strong>en</strong>viron), notée PCA1 (tableau 7.4),– La décomposition <strong>en</strong> composantes principales pour les 20 premiers mo<strong>de</strong>s (PCA2),– La décomposition <strong>en</strong> composantes principales ajustées avec les fonctions par morceaux àintervalles constants, pour N r = 10 (PFC1),– La décomposition <strong>en</strong> composantes principales ajustées avec les fonctions par morceaux ànombre d’observations constant, pour N r = 10 (PFC2).Les résultats sont égalem<strong>en</strong>t montrés pour le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce seul, ainsi que pour <strong>la</strong> prévisionà un jour <strong>en</strong> réduction d’échelle avec le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce. Les performances obt<strong>en</strong>ues pourl’<strong>en</strong>semble calibré ainsi que pour PCA2 et PFC2 sont les meilleures : <strong>la</strong> RMSE décroît <strong>de</strong>−24.5% pour l’<strong>en</strong>semble calibré et PFC2, et <strong>de</strong> −18% pour PCA2 (par rapport à <strong>la</strong> RMSE dumodèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce sans réduction d’échelle). A titre <strong>de</strong> comparaison, l’amélioration obt<strong>en</strong>ue<strong>en</strong> réduction d’échelle pour le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce est <strong>de</strong> −7%, et se situe autour <strong>de</strong> −11% pourPCA1 et PFC1. Les résultats pour les PFC linéaires et polynomiales décrites dans <strong>la</strong> partieprécéd<strong>en</strong>te ne sont pas montrées ici, mais les performances sont simi<strong>la</strong>ires à celles <strong>de</strong> PCA1et PFC1. L’<strong>en</strong>semble calibré compte 23 membres, et PCA2 correspond à 20 mo<strong>de</strong>s, tandis quePFC2 utilise moins <strong>de</strong> dix composantes pour <strong>la</strong> régression. Les composantes principales ajustéesdonn<strong>en</strong>t donc c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t les meilleurs résultats pour un plus faible nombre <strong>de</strong> prédicteurs. Deplus, les PFC prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’avantage d’éliminer <strong>la</strong> colinéarité <strong>en</strong>tre les régresseurs, contrairem<strong>en</strong>tà l’<strong>en</strong>semble utilisé directem<strong>en</strong>t.7.5 Conclusion7.5.1 Résultats aux stationsDans ce chapitre, <strong>de</strong>s techniques statistiques <strong>de</strong> réduction d’échelle ont été appliquées à <strong>la</strong><strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne. L’utilisation <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s pour<strong>la</strong> prévision à un jour <strong>de</strong>s pics d’ozone a permis <strong>de</strong> réduire <strong>la</strong> RMSE aux stations, <strong>de</strong> façonsignificative : −6% à −20% sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s stations (pour les réseaux Pioneer et Airbaserespectivem<strong>en</strong>t), <strong>en</strong> utilisant un seul modèle. Dans le cas où un <strong>en</strong>semble d’une vingtaine <strong>de</strong>modèles est utilisé, <strong>de</strong> façon directe ou <strong>en</strong> utilisant un pré-traitem<strong>en</strong>t pour r<strong>en</strong>dre les prédicteursorthogonaux, ce résultat peut <strong>en</strong>core être amélioré, avec une diminution <strong>de</strong> près <strong>de</strong> −25%(Pioneer). L’utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s statistiques est donc très intéressante, <strong>en</strong> ce qui concerneles performances <strong>de</strong>s modèles <strong>en</strong> prévision aux stations.7.5.2 Représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s stationsL’apport <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle a été comparé pour différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> stations : rurales,péri-urbaines et urbaines. Cette c<strong>la</strong>ssification donne, <strong>de</strong> façon grossière, l’échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité225


226 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne302520RefRef downsc.Calib.PCA1PCA2PFC1PFC215102 4 6 8 10 12 14Fig. 7.19 – Comparaison <strong>de</strong>s performances <strong>en</strong> prévision (à un jour) aux stations du réseauPioneer (93 stations), pour : (1) le modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce (« Ref »), (2) <strong>la</strong> réduction d’échelleappliquée au modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce (« Ref. downsc. »), (3) l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles calibré sur lesstations rurales (23 membres) (« Calib. »), (4) <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> composantes principales, avecles mo<strong>de</strong>s expliquant 90% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance (<strong>en</strong>viron 40 mo<strong>de</strong>s) (« PCA1 »), (5) <strong>la</strong> décomposition<strong>en</strong> composantes principales avec les 20 premiers mo<strong>de</strong>s (« PCA2 »), (6) <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong>composantes principales ajustées avec les fonctions par morceaux à intervalles constants etN r = 10 (« PFC1 ») et (7) <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> composantes principales ajustées avec lesfonctions par morceaux à nombre d’observations constant et N r = 10 (« PFC2 »).226


Section 7.5 – Conclusion 227<strong>de</strong>s stations concernées : pour le réseau Pioneer, le rayon <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité est estimé <strong>en</strong>tre100 m et 1 km pour les stations urbaines, 1 km et 5 km pour les stations péri-urbaines, et au-<strong>de</strong>làpour les stations rurales. Les simu<strong>la</strong>tions numériques ont été effectuées avec un mail<strong>la</strong>ge d’<strong>en</strong>viron50 km <strong>de</strong> résolution. L’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité est donc importante, puisque l’échelle <strong>de</strong>représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s stations est très inférieure à celle <strong>de</strong>s mailles. Ce<strong>la</strong> est particulièrem<strong>en</strong>t vraipour les stations urbaines, pour lesquelles <strong>la</strong> réduction d’échelle apporte l’amélioration <strong>la</strong> plusnotable, pour quasim<strong>en</strong>t toutes les stations. Cette amélioration est moins gran<strong>de</strong> pour les stationspéri-urbaines, et moindre <strong>en</strong>core pour les stations rurales, excepté celles situées sur les côteset dans les régions à orographie complexe. Ces <strong>de</strong>rnières ont un rayon représ<strong>en</strong>tatif plus faible,et <strong>de</strong> nombreux processus locaux contribu<strong>en</strong>t à leur erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité (météorologie,topographie).Par ailleurs, les performances décroiss<strong>en</strong>t lorsque l’on augm<strong>en</strong>te l’intervalle <strong>de</strong> temps <strong>en</strong>tre<strong>de</strong>ux régressions, car l’erreur corrigée par <strong>la</strong> réduction d’échelle n’est pas <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t stationnaire.L’amélioration due à <strong>la</strong> réduction d’échelle reste toutefois visible <strong>en</strong> utilisant les mêmescoeffici<strong>en</strong>ts p<strong>en</strong>dant plusieurs dizaines <strong>de</strong> jours, <strong>en</strong> particulier aux stations urbaines. Il est possibleque <strong>la</strong> composante stationnaire <strong>de</strong> l’erreur <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité soit plus gran<strong>de</strong> dans ce<strong>de</strong>rnier cas, si les erreurs comp<strong>en</strong>sées par <strong>la</strong> réduction d’échelle ont <strong>de</strong>s sources systématiques.Apport <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble et réduction <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sionL’utilisation d’un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles permet une amélioration <strong>de</strong>s performances, parrapport à <strong>la</strong> réduction d’échelle sur un seul modèle. La prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trationsfournies par plusieurs modèles permet donc d’expliquer une plus gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> l’erreur <strong>de</strong>représ<strong>en</strong>tativité. Les meilleurs résultats sont obt<strong>en</strong>us pour 20 régresseurs <strong>en</strong>viron. L’utilisation,<strong>de</strong> façon directe, <strong>de</strong>s sorties <strong>de</strong> modèles comme régresseurs implique une forte colinéarité, etdonc une inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression : le facteur d’inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong>variance est <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 lorsque l’on utilise plus <strong>de</strong> 40 modèles, et d’<strong>en</strong>viron 50 pour 20modèles. Ce<strong>la</strong> signifie que les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression ont une variance 50 fois plus gran<strong>de</strong>que si les régresseurs étai<strong>en</strong>t orthogonaux. En pratique, ce<strong>la</strong> pose le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiabilité <strong>de</strong><strong>la</strong> régression et <strong>de</strong> <strong>la</strong> significativité <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts calculés, et peut <strong>en</strong>traîner une dégradationnotable <strong>de</strong>s performances <strong>en</strong> prévision.L’utilisation <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pré-traitem<strong>en</strong>t pour r<strong>en</strong>dre les régresseurs orthogonaux permet<strong>de</strong> remédier à ce problème. La décomposition <strong>en</strong> composantes principales (PCA) donne <strong>de</strong> bonsrésultats, mais ne permet pas d’atteindre les performances obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> utilisant directem<strong>en</strong>tune vingtaine <strong>de</strong> sorties <strong>de</strong> modèles comme régresseurs. La décomposition <strong>en</strong> composantes principalesajustées (PFC) permet d’améliorer cette métho<strong>de</strong> : les directions principales ne sont plusseulem<strong>en</strong>t choisies <strong>en</strong> fonction du prédicteur (sorties <strong>de</strong> modèles), mais égalem<strong>en</strong>t du prédictand(observations). De <strong>la</strong> sorte, les directions choisies sont plus à même d’expliquer <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>treles <strong>de</strong>ux variables. Différ<strong>en</strong>tes façon d’ajuster les composantes principales ont été étudiées. L’utilisationd’une fonction continue par morceaux, dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong>s observations, permet d’obt<strong>en</strong>ir lesmeilleurs résultats pour un nombre <strong>de</strong> régresseurs re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t faible (≤ 10). Les PFC s’avèr<strong>en</strong>tdonc <strong>la</strong> meilleure métho<strong>de</strong>, <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> performances aux stations et d’inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance<strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts (aucune inf<strong>la</strong>tion), pour un nombre <strong>de</strong> régresseurs faible <strong>en</strong> comparaison <strong>de</strong>sautres métho<strong>de</strong>s testées.227


228 Chapitre 7 – Réduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne228


ConclusionCette thèse propose une revue <strong>de</strong>s processus physiques mal représ<strong>en</strong>tés par les modèlescouramm<strong>en</strong>t utilisés pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air. Dans le but <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compteles changem<strong>en</strong>ts d’échelle, elle explore plus spécifiquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux approches :1. Introduire une meilleure <strong>modélisation</strong> locale <strong>de</strong>s émissions, <strong>en</strong> coup<strong>la</strong>nt un modèle gaussi<strong>en</strong>pour l’échelle locale à un modèle euléri<strong>en</strong>. Ce<strong>la</strong> permet <strong>de</strong> quantifier <strong>la</strong> variabilité due à<strong>la</strong> mauvaise représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’échelle locale autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> source,2. Utiliser un traitem<strong>en</strong>t statistique <strong>de</strong> réduction d’échelle. Il s’agit <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions<strong>en</strong>tre les conc<strong>en</strong>trations simulées et les observations aux stations dont l’échelle <strong>de</strong>représ<strong>en</strong>tativité est plus faible que l’échelle bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée par le modèle.Ces <strong>de</strong>ux approches sont complém<strong>en</strong>taires. La première permet d’estimer les sources d’incertitu<strong>de</strong>dans <strong>la</strong> représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s phénomènes sous-maille et d’améliorer <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> localem<strong>en</strong>tautour <strong>de</strong>s sources. La secon<strong>de</strong> améliore les performances <strong>de</strong>s prévisions aux stationsd’observations, mais ne permet pas une estimation spatiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité.Modèles à l’échelle localeBi<strong>la</strong>n Les modèles gaussi<strong>en</strong>s prés<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> partie I permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter un panache émispar une source ponctuelle ou linéique, à l’échelle locale (jusqu’à quelques dizaines <strong>de</strong> kilomètresautour <strong>de</strong> <strong>la</strong> source). Un modèle gaussi<strong>en</strong> <strong>de</strong> panache stationnaire ainsi qu’un modèle à boufféesont été développés au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme Polyphemus, et évalués par comparaison à <strong>de</strong>s observations.Les performances obt<strong>en</strong>ues sont très satisfaisantes, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> comparaison avecd’autres modèles opérationnels couramm<strong>en</strong>t utilisés. Deux principales sources d’incertitu<strong>de</strong> ontété id<strong>en</strong>tifiées dans ces modèles, à savoir <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion (écarts types gaussi<strong>en</strong>s)et <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur. Différ<strong>en</strong>tes paramétrisations empiriques ont été utilisées pour représ<strong>en</strong>terces <strong>de</strong>ux processus. Toutes choses étant par ailleurs égales dans les configurations utilisées,<strong>la</strong> variabilité due à ces paramétrisations <strong>en</strong> sortie <strong>de</strong> modèle est comparable à celle obt<strong>en</strong>ue<strong>en</strong> utilisant un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté. Un prolongem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ce travail seraitdonc l’utilisation <strong>de</strong> <strong>modélisation</strong> d’<strong>en</strong>semble, effectuée grâce aux différ<strong>en</strong>tes paramétrisationsdisponibles dans les modèles, afin <strong>de</strong> mieux quantifier les incertitu<strong>de</strong>s.Météorologie et turbul<strong>en</strong>ce Parmi les perspectives d’évolution <strong>de</strong> ces modèles, différ<strong>en</strong>tesaméliorations sont <strong>en</strong>visageables, et notamm<strong>en</strong>t une meilleure prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilitélocale <strong>de</strong>s champs météorologiques. Ce<strong>la</strong> peut inclure <strong>la</strong> reconstruction <strong>de</strong> profils verticaux àpartir <strong>de</strong>s observations météorologiques locale, et <strong>la</strong> scission <strong>de</strong>s bouffées lorsque le v<strong>en</strong>t ne peutplus être considéré comme homogène au sein d’une bouffée (cisaillem<strong>en</strong>t trop important). Parailleurs, l’utilisation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux panaches superposés pour représ<strong>en</strong>ter les courants asc<strong>en</strong>dants et<strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants dans les situations convectives peut permettre une meilleure représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong>turbul<strong>en</strong>ce. Enfin, l’introduction <strong>de</strong> schémas <strong>de</strong> fermeture du second ordre pour les écarts types229


230 Conclusionest égalem<strong>en</strong>t possible, afin <strong>de</strong> mieux pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce et d’estimer <strong>la</strong> variance<strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations qui <strong>en</strong> résulte.Modélisation du trafic L’utilisation <strong>de</strong>s modèles développés ici pour l’application aux routesest égalem<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>jeu important, dans <strong>la</strong> mesure où le trafic contribue pour une gran<strong>de</strong> partaux émissions <strong>de</strong> polluants ciblés <strong>en</strong> photochimie. L’ext<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s modèles à l’échelle locale,puis du coup<strong>la</strong>ge développé <strong>en</strong> partie II, à <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong>s routes, permettrait donc <strong>de</strong>pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité sous-maille due aux émissions. Dans cecadre, <strong>de</strong>s développem<strong>en</strong>ts supplém<strong>en</strong>taires peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagés, tels que <strong>la</strong> prise <strong>en</strong> compte<strong>de</strong> <strong>la</strong> turbul<strong>en</strong>ce due au trafic ainsi que celle <strong>de</strong>s obstacles tels que les murs anti-bruit.Panache sous-maille réactif et passif à différ<strong>en</strong>tes échellesLa partie II a prés<strong>en</strong>té une <strong>modélisation</strong> sous-maille <strong>de</strong>s émissions ponctuelles basée sur lecoup<strong>la</strong>ge d’un modèle euléri<strong>en</strong> (Po<strong>la</strong>ir3D) et d’un modèle local (modèle à bouffées décrit dans<strong>la</strong> partie I). Ce modèle <strong>de</strong> panache sous-maille a été développé au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse et évalué àdiffér<strong>en</strong>tes échelles.Modélisation locale et incertitu<strong>de</strong> L’utilisation d’un modèle local autour <strong>de</strong>s sources permetune meilleure représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> plusieurs processus « sous-maille » : <strong>la</strong> diffusion due à <strong>la</strong>turbul<strong>en</strong>ce est mieux représ<strong>en</strong>tée, notamm<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> verticale, et les émissions elles-mêmes sontmodélisées avec plus <strong>de</strong> précision (prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur exacte et <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur). Deplus, <strong>la</strong> dép<strong>en</strong>dance à <strong>la</strong> résolution du mail<strong>la</strong>ge est réduite, qu’il s’agisse d’une dilution irréalistedu panache (gran<strong>de</strong>s mailles), ou d’une surestimation <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations émises dans un petitvolume (cas d’ETEX par exemple). Enfin, les réactions chimiques dans un panache réactif sontégalem<strong>en</strong>t modifiées <strong>en</strong> champ proche. Une bonne prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>ts phénomènesdép<strong>en</strong>d toutefois <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong>s données d’<strong>en</strong>trée, et <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s associées. Ainsi, uneinterpo<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> champs météorologiques donnés à résolution <strong>de</strong> 1.5˚pour simuler <strong>la</strong> trajectoire<strong>de</strong>s bouffées conduit à une gran<strong>de</strong> incertitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> position du panache (ETEX). De plus, <strong>la</strong>méconnaissance <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> source et notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> surhauteur peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tlimiter <strong>la</strong> performance du modèle local, bi<strong>en</strong> qu’il reste meilleur que le modèle euléri<strong>en</strong> (Tchernobyl,région parisi<strong>en</strong>ne). Le coup<strong>la</strong>ge d’un modèle local pour <strong>la</strong> dispersion et <strong>de</strong> données d’<strong>en</strong>tréesà haute résolution, ou d’un modèle météorologique <strong>de</strong> type diagnostique ou pronostique, est unesolution <strong>en</strong>visageable pour améliorer <strong>en</strong>core le traitem<strong>en</strong>t sous-maille <strong>de</strong>s émissions.Échelle locale L’une <strong>de</strong>s problématiques abordées consistait à définir l’échelle « locale »,c’est-à-dire l’échelle autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> source où l’erreur commise par le modèle euléri<strong>en</strong> seul estimportante. Cette échelle peut être représ<strong>en</strong>tée par le « temps d’injection », qui détermine letemps p<strong>en</strong>dant lequel le modèle à bouffées est utilisé pour décrire un panache avant <strong>de</strong> letransférer au modèle euléri<strong>en</strong>. En théorie, ce temps correspond au mom<strong>en</strong>t où l’erreur commisepar le modèle euléri<strong>en</strong> <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t faible, et où l’erreur du modèle local n’est pas trop importante. Enpratique, ce<strong>la</strong> dép<strong>en</strong>d donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution du mail<strong>la</strong>ge euléri<strong>en</strong>, mais aussi <strong>de</strong> l’exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>schamps météorologiques utilisés pour le modèle local. Ce<strong>la</strong> dép<strong>en</strong>d <strong>en</strong>fin <strong>de</strong>s espèces transportéespar le panache, car l’impact du panache sous-maille est transporté beaucoup plus loin dans lecas <strong>de</strong>s espèces passives. Pour les espèces réactives, lorsque <strong>la</strong> composition du panache <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>tproche <strong>de</strong> celle du fond, l’impact <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t négligeable et augm<strong>en</strong>ter le temps d’injection apportepeu d’amélioration. Une solution est donc d’utiliser un critère d’injection basé sur <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>sbouffées pour un panache passif, et sur <strong>la</strong> composition chimique pour un panache réactif, voire<strong>de</strong> combiner les <strong>de</strong>ux.230


231Échelle <strong>de</strong> l’impact et représ<strong>en</strong>tativité Une autre question concerne l’échelle <strong>de</strong> l’impactdu traitem<strong>en</strong>t sous-maille. Celui-ci peut être transporté beaucoup plus loin que l’échelle où lemodèle local est utilisé, notamm<strong>en</strong>t pour un panache non réactif. Dans le cas <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ceETEX, l’impact du panache sous-maille est notable jusqu’à <strong>de</strong>s capteurs situés à une c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong>kilomètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> source. Dans le cas d’un panache réactif, l’échelle <strong>de</strong> l’impact est beaucoup pluspetite. L’utilisation d’un modèle <strong>de</strong> panache sous-maille permet une meilleure représ<strong>en</strong>tation<strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> façon locale. Son impact sur les statistiques globales <strong>de</strong>s modèles est variable, caril dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s points d’observations utilisés. Ainsi, dans le cas <strong>de</strong> Chernobyl,les stations <strong>de</strong> mesure les plus proches étant atteintes au bout <strong>de</strong> plusieurs jours, l’impact évaluéaux stations est faible (notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> regard <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> source). Dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong>photochimie à l’échelle régionale, l’impact <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> performances aux stations (qui est l’un<strong>de</strong>s objectifs recherchés, mais non le seul) est visible, bi<strong>en</strong> qu’assez faible, lorsque l’on considèrel’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s stations sur une longue durée (six mois). L’utilisation du modèle <strong>de</strong> panachesous-maille est plus pertin<strong>en</strong>te pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> certains épiso<strong>de</strong>s particuliers. La pertin<strong>en</strong>ced’utiliser un modèle local dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l’objectif recherché, qu’il s’agisse d’étu<strong>de</strong>r l’impact spatial<strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations ou les résultats aux stations. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, il est préférable d’effectuerl’évaluation sur <strong>de</strong>s observations <strong>en</strong> champ proche plutôt qu’<strong>en</strong> utilisant <strong>de</strong>s mesures « <strong>de</strong> fond »(représ<strong>en</strong>tatives d’une <strong>la</strong>rge zone).Réduction d’échelleRéduction d’échelle pour <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air Des techniques statistiques <strong>de</strong> réductiond’échelle ont été prés<strong>en</strong>tées et appliquées à <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air à l’échelle europé<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> partie III. L’utilisation <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s pour <strong>la</strong> prévision à un jour <strong>de</strong>s pics d’ozonea permis <strong>de</strong> réduire <strong>la</strong> RMSE aux stations <strong>de</strong> façon significative (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> −20% lorsqu’unseul modèle est utilisé, davantage pour un <strong>en</strong>semble). L’amélioration est particulièrem<strong>en</strong>t notabledans les performances aux stations péri-urbaines et urbaines, où l’échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>sstations est plus faible. Les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression ne sont pas complètem<strong>en</strong>t stationnaires,mais conduis<strong>en</strong>t tout <strong>de</strong> même à <strong>de</strong> bonnes performances pour <strong>la</strong> prévision à un, voire plusieursjours à une station donnée. Ces performances décroiss<strong>en</strong>t lorsque l’on augm<strong>en</strong>te l’intervalle <strong>de</strong>temps <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux régressions (utilisation <strong>de</strong>s mêmes coeffici<strong>en</strong>ts sur une plus longue pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>prévision). Cette décroissance est plus notable aux stations rurales.Apport d’un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles L’utilisation d’un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> modèles permet d’améliorer<strong>de</strong> façon notable les performances obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> réduction d’échelle. Le nombre optimal<strong>de</strong> régresseurs, pour minimiser <strong>la</strong> RMSE aux stations, se situe aux al<strong>en</strong>tours <strong>de</strong> 20 membres.Lorsque les membres <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble sont utilisés directem<strong>en</strong>t pour <strong>la</strong> régression, il existe unproblème <strong>de</strong> colinéarité qui <strong>en</strong>traîne une inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> régression.Ce<strong>la</strong> peut <strong>en</strong>traîner une dégradation <strong>de</strong>s performances, car il y a alors davantage d’incertitu<strong>de</strong>ssur les coeffici<strong>en</strong>ts obt<strong>en</strong>us. L’utilisation <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pré-traitem<strong>en</strong>t pour r<strong>en</strong>dre lesrégresseurs orthogonaux permet <strong>de</strong> remédier à ce problème. La décomposition <strong>en</strong> composantesprincipales (PCA) <strong>en</strong> est une, qui donne <strong>de</strong>s résultats satisfaisants mais ne permet pas <strong>de</strong> retrouverd’aussi bonnes performances qu’<strong>en</strong> utilisant directem<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> 20 membres.Avec <strong>la</strong> décomposition <strong>en</strong> composantes principales ajustées (PFC), les directions principalesne dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t plus seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s prédicteurs (sorties <strong>de</strong> modèles), mais aussi du prédictand(observations aux stations). Cette métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> retrouver <strong>de</strong>s performances comparablesaux meilleurs résultats obt<strong>en</strong>us avec l’<strong>en</strong>semble, <strong>en</strong> utilisant un plus petit nombre <strong>de</strong> régresseurs(10 composantes) et <strong>en</strong> éliminant l’inf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts. Le principal problème231


232 Conclusion<strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> est <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> déterminer les fonctions qui permett<strong>en</strong>t d’« ajuster » les directionsprincipales <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s observations.Prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’erreur modèle Dans les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> régression utilisées ici, l’erreurmodèle n’est pas prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> façon explicite (les régresseurs sont supposés parfaits).Un prolongem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ce travail serait donc d’introduire <strong>la</strong> part d’erreur modèle (estimée vial’utilisation d’un <strong>en</strong>semble calibré) dans les équations <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression, afin d’estimer son impactsur les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> régression.Échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité Dans cette étu<strong>de</strong>, l’échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s stations aété déterminée <strong>de</strong> façon discrète par une c<strong>la</strong>ssification <strong>en</strong> types <strong>de</strong> stations (rurale, péri-urbaine,urbaine). Une estimation plus fine pourrait être obt<strong>en</strong>ue par le biais <strong>de</strong> covariogrammes <strong>en</strong>tre lesstations, par exemple. Ce<strong>la</strong> pourrait alors permettre d’estimer l’apport <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’échelle<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité. Une amélioration possible serait alors d’utilisercomme régresseurs les conc<strong>en</strong>trations dans différ<strong>en</strong>tes mailles voisines <strong>de</strong>s stations (le nombre<strong>de</strong> mailles pertin<strong>en</strong>t étant déterminé par l’échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité).Une métho<strong>de</strong> alternative, connaissant l’échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s stations, serait d’utiliserun modèle <strong>de</strong> boîte local autour d’une station à cette échelle. Il s’agirait alors <strong>de</strong> résoudrel’équation d’advection-diffusion à l’intérieur <strong>de</strong> cette boîte, couplée avec le modèle euléri<strong>en</strong>.Enfin, l’ext<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réduction d’échelle à l’estimation spatiale <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trationspeut être <strong>en</strong>visagée via <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> krigeage.Perspectives sur les changem<strong>en</strong>ts d’échelleProlongem<strong>en</strong>ts Les prolongem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> cette thèse compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les perspectivesd’évolution <strong>de</strong>s modèles déjà évoquées ci-<strong>de</strong>ssus, ainsi que l’ext<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s applications. On peut<strong>en</strong>visager <strong>en</strong> particulier l’utilisation du modèle <strong>de</strong> panache sous-maille et <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong>réduction d’échelle pour d’autres polluants, et notamm<strong>en</strong>t pour les particules. Les conc<strong>en</strong>trationslocales autour <strong>de</strong>s sources évolu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet très rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> sédim<strong>en</strong>tationgravitationnelle (pour les gran<strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong> particules) ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> coagu<strong>la</strong>tion (particules ultrafines),mais aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> cond<strong>en</strong>sation/évaporation et <strong>de</strong>s réactions chimiques. Mieux représ<strong>en</strong>terles phénomènes sous-maille est donc particulièrem<strong>en</strong>t intéressant pour ce type <strong>de</strong> polluants. Onreti<strong>en</strong>dra égalem<strong>en</strong>t, parmi les pistes les plus intéressantes :– le coup<strong>la</strong>ge d’un modèle météorologique local avec le modèle gaussi<strong>en</strong> utilisé <strong>en</strong> panachesous-maille, et– l’utilisation d’un « modèle <strong>de</strong> boîte » local autour <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> mesure pour t<strong>en</strong>ir compte<strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tativité.Autres métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts d’échelle Le chapitre 1 a introduit différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>spour pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les changem<strong>en</strong>ts d’échelle <strong>en</strong> <strong>modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air, et toutesn’ont pas été abordées au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse. Parmi les autres métho<strong>de</strong>s qu’il serait <strong>en</strong>visageable<strong>de</strong> développer, et <strong>de</strong> comparer avec les solutions prés<strong>en</strong>tées ici, on peut citer l’utilisation d’unmail<strong>la</strong>ge adaptatif, structuré ou non. Cette solution est une alternative à <strong>la</strong> <strong>modélisation</strong> sousmaille<strong>de</strong>s sources par les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge décrites ici. Enfin, l’utilisation <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>sstochastiques, et notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> type micro/macro, peut égalem<strong>en</strong>t s’avérer trèsintéressante pour une meilleure estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts processus (lessivage,chimie, diffusion) à <strong>la</strong> variabilité sous-maille.232


Annexe AIndicateurs statistiquesL’évaluation <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong>s modèles prés<strong>en</strong>tés dans cette thèse, <strong>en</strong> comparaison à<strong>de</strong>s observations, a fait interv<strong>en</strong>ir différ<strong>en</strong>ts indicateurs statistiques qui sont définis dans cettepartie. Les formules pour calculer ces indicateurs sont données ci-<strong>de</strong>ssous, <strong>en</strong> notant x i et y i lesvaleurs simulées et observées respectivem<strong>en</strong>t, pour une mesure i correspondant à un temps etun point d’observation donnés. Le nombre total <strong>de</strong> données est noté n. α est <strong>la</strong> valeur moy<strong>en</strong>ne<strong>de</strong> <strong>la</strong> variable α sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s données α = ∑ ni=1 α i.A.1 Indicateurs pour les modèles à l’échelle localeLes indicateurs utilisés dans le chapitre 3 sont :1. Le biais fractionnel (« fractional bias ») :FB = 2 nn∑i=1y i − x ix i + y i.(A.1)2. L’erreur quadratique normalisée (« normalized mean square error ») :NMSE =∑ ni=1 (x i − y i ) 2( ∑ ni=1 x i)( ∑ ni=1 y i) . (A.2)3. Le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion :Corr =1∑ nn i=1 (x i − x)(y i − y)√1∑ nn i=1 (x i − x) 2 × 1 ∑ .nn i=1 (y i − y) 2(A.3)4. La proportion <strong>de</strong> valeurs simulées à moins d’un facteur 2 <strong>de</strong>s valeurs observées :FAC2 = proportion <strong>de</strong> valeurs telles que 0.5 ≤ x iy i≤ 2.0.(A.4)Notons que y −x est utilisé pour le biais, et non x−y : les valeurs <strong>de</strong> FB sont donc négatives<strong>en</strong> cas <strong>de</strong> sur-estimation, et positives <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> sous-estimation <strong>de</strong>s valeurs.A.2 Indicateurs à l’échelle régionale et contin<strong>en</strong>taleEn plus <strong>de</strong>s indicateurs précéd<strong>en</strong>ts, les indicateurs utilisés dans les chapitres 4, 5 et 7 sont :233


234 Annexe A – Indicateurs statistiques1. Le biais moy<strong>en</strong> (« mean bias error ») :MBE = 1 nn∑x i − y i .i=1(A.5)2. Le biais fractionnel MFBE (« mean fractional bias error ») (opposée <strong>de</strong> FB) :MFBE = 2 nn∑i=1x i − y ix i + y i.(A.6)3. La racine <strong>de</strong> l’erreur quadratique moy<strong>en</strong>ne (« root mean square error ») :RMSE = √ 1 n∑(x i − y i )n2 . (A.7)4. La proportion <strong>de</strong> valeurs simulées à moins d’un facteur 5 <strong>de</strong>s valeurs observées :i=1FAC5 = proportion <strong>de</strong> valeurs telles que 0.2 ≤ x iy i≤ 5.0.(A.8)5. <strong>la</strong> FMT (« figure of merit in time ») qui représ<strong>en</strong>te le pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> valeurs simuléeset mesurées qui sont superposées. On parle <strong>de</strong> FMT s’il s’agit d’une mesure <strong>en</strong> tempsà un point donné, FMS (« figure of merit in space ») s’il s’agit d’une mesure <strong>en</strong> espaceà un temps donné, et FM pour l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s temps et <strong>de</strong>s stations. Dans cette thèse,l’indicateur est toujours noté FMT :FMT =∑ ni=1 min(x i, y i )∑ ni=1 max(x i, y i )(A.9)A.3 Indicateurs utilisés pour l’ozoneOn définit <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>s indicateurs spécifiques à l’ozone d’après EPA [2005] (chapitre 5) :1. L’erreur moy<strong>en</strong>ne absolue normalisée (« normalized mean gross error »)MNGE = 1 nn∑i=1|x i − y i |y i. (A.10)2. Le biais moy<strong>en</strong> normalisé (« mean normalized bias error ») :MNBE = 1 nn∑i=1x i − y iy i. (A.11)3. L’UPA (« unpaired peak accuracy »), indicateur <strong>de</strong> prédiction <strong>de</strong>s pics. Cet indicateurn’est calculé que pour <strong>de</strong>s valeurs supérieures à un certain seuil (ici, 30 µg m −3 ).UPA = x max − y maxy max. (A.12)234


Annexe BPerformance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détectionà différ<strong>en</strong>tes échellesL’étu<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>tée ici propose une métho<strong>de</strong> pour l’évaluation <strong>de</strong>s capacités<strong>de</strong> détection <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> capteurs utilisés pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> zones s<strong>en</strong>sibles.Les réseaux étudiés sont conçus pour détecter <strong>de</strong>s émissions nucléaires,biologiques ou chimiques, quelle que soit <strong>la</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> source émettrice.L’objectif est <strong>de</strong> pouvoir détecter une émission pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dangereuse,quel que soit son emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t, avant que <strong>la</strong> zone protégée ne soit contaminée.On s’intéresse à <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> configurations : <strong>de</strong>s capteurs fixes,p<strong>la</strong>cés autours d’une zone cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts ou <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions àprotéger (« échelle régionale »), ou <strong>de</strong>s capteurs mobiles portés par <strong>de</strong>s personnesdispersées dans un faible rayon (« échelle locale »). Il s’agit, dans les<strong>de</strong>ux cas, <strong>de</strong> disposer les capteurs pour pouvoir détecter <strong>de</strong>s émissions dansun <strong>la</strong>rge rayon, avec un temps <strong>de</strong> réponse assez faible. Pour ce<strong>la</strong>, <strong>de</strong>ux indicateurs<strong>de</strong> performance <strong>de</strong> réseaux sont proposés : <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> détection,calculée sur un grand nombre <strong>de</strong> positions possibles pour les émissions, et letemps <strong>de</strong> saturation, qui est le temps où <strong>la</strong> détection <strong>de</strong> probabilité maximaleest atteinte.Les simu<strong>la</strong>tions ont été réalisées avec Polyphemus, <strong>en</strong> utilisant le modèlegaussi<strong>en</strong> <strong>de</strong> panache pour l’échelle locale, et le modèle euléri<strong>en</strong> Po<strong>la</strong>ir3Dpour l’échelle régionale. Les simu<strong>la</strong>tions compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts scénarios<strong>en</strong> faisant varier l’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> source (961 cas), les espèces émises, et<strong>la</strong> situation météorologique. Ce<strong>la</strong> permet <strong>de</strong> calculer les indicateurs <strong>de</strong> performancepour un capteur donné, ainsi que pour différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> réseaux.Deux métho<strong>de</strong>s pour construire <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> capteurs sont étudiées : (1)choisir un nombre donné <strong>de</strong> capteurs ayant <strong>la</strong> meilleure performance suivantun indicateur donné, et (2) p<strong>la</strong>cer les capteurs <strong>en</strong> cercles conc<strong>en</strong>triquesautour <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone à protéger. Les réseaux constitués <strong>de</strong>s capteurs ayant <strong>la</strong>meilleure détection <strong>de</strong> probabilité donn<strong>en</strong>t <strong>de</strong> bonnes performances avec unfaible nombre <strong>de</strong> capteurs. Le temps <strong>de</strong> saturation n’est pas un indicateursuffisamm<strong>en</strong>t robuste pour construire les réseaux sur cette base. Enfin, lesréseaux formés <strong>de</strong> cercles conc<strong>en</strong>triques donn<strong>en</strong>t <strong>de</strong> bons résultats dans lescas étudiés, si le nombre <strong>de</strong> capteurs est suffisant.235


236 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échellesSommaireB.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237B.1.1 Context and objectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237B.1.2 Methodology and outline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237B.2 Test sc<strong>en</strong>arios . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238B.2.1 Domains and computing strategy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238B.2.2 Sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240B.2.3 Meteorological sc<strong>en</strong>arios . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241B.2.4 Simu<strong>la</strong>tions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241B.3 S<strong>en</strong>sor and network statistics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243B.3.1 Statistical indicators for s<strong>en</strong>sors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243B.3.2 Constraints on the s<strong>en</strong>sors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244B.3.3 Statistical indicators for networks . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245B.4 S<strong>en</strong>sors performance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245B.4.1 Influ<strong>en</strong>ce of sc<strong>en</strong>arios and meteorology . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245B.4.2 Emitted quantities and loss processes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248B.5 Networks performance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248B.5.1 Networks <strong>de</strong>fined with respect to <strong>de</strong>tection probability . . . . . . . . . . 248B.5.2 Networks <strong>de</strong>fined as conc<strong>en</strong>tric circles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251B.5.3 Networks s<strong>en</strong>sitivity to wind variations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255B.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255Ce chapitre est constitué <strong>de</strong> Korsakissok et al. [2010]. L’étu<strong>de</strong> a été m<strong>en</strong>ée pour lecompte <strong>de</strong> <strong>la</strong> DGA (Délégation Générale <strong>de</strong> l’Armem<strong>en</strong>t— http://www.<strong>de</strong>f<strong>en</strong>se.gouv.fr/dga/).236


Section B.1 – Introduction 237B.1 IntroductionB.1.1Context and objectivesThe <strong>de</strong>sign, evaluation and optimization of monitoring networks have already be<strong>en</strong> investigated,both in the field of atmospheric chemistry for ozone and its precursors (Nychka et Saltzman[1998], Fu<strong>en</strong>tes et al. [2007]), and to monitor accid<strong>en</strong>tal releases of radionucli<strong>de</strong>s. Studies on the<strong>la</strong>tter subject rely on the assumption of a few well-known possible source locations, correspondingto power p<strong>la</strong>nt locations. They have be<strong>en</strong> carried out at several spatial scales, from localto global: near-field studies involve measurem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sors p<strong>la</strong>ced within 30 km of nuclear powerp<strong>la</strong>nts, whether at fixed locations [Krysta et al., 2006] or with mobile <strong>de</strong>vice [Jiang et al., 2007],while the optimization of monitoring networks at mesoscale (up to 2000 km) is investigated inAbida et al. [2008]. The monitoring of radionucli<strong>de</strong>s for military applications at global scaleis thoroughly assessed by the CTBT organization (“Compreh<strong>en</strong>sive nuclear Test-Ban Treaty”,Ramaker [2003]). All these applications share two main purposes: the <strong>de</strong>tection (of an accid<strong>en</strong>tor a pollution peak), and the reconstruction of the conc<strong>en</strong>tration fields on the basis of the measurem<strong>en</strong>ts.Most studies focus on the networks ability to reconstruct the map of conc<strong>en</strong>trations,which involves indicators such as the differ<strong>en</strong>ce betwe<strong>en</strong> the reconstructed conc<strong>en</strong>trations andthe true field (giv<strong>en</strong> by simu<strong>la</strong>tions, or measurem<strong>en</strong>ts wh<strong>en</strong> avai<strong>la</strong>ble).This paper addresses a simi<strong>la</strong>r issue, but in a military or home<strong>la</strong>nd security context: a<strong>de</strong>limited area—a facility, a high-profile ev<strong>en</strong>t, a combat unit, or dignitaries—has to be protectedfrom any hazardous air pollutant. The pollutant may be released with harmful int<strong>en</strong>t from asingle ground location in the vicinity of the domain, and the source location and characteristicsare unknown. Two s<strong>en</strong>sor siting applications are addressed. In the first case, fixed s<strong>en</strong>sorsmay be p<strong>la</strong>ced around a zone containing buildings to be protected. In the second case, peoplecarrying <strong>de</strong>tection <strong>de</strong>vices are scattered within an area containing small units. In both cases,the protection ability of a network is <strong>de</strong>termined by its ability to <strong>de</strong>tect a release, wherever itslocation. In addition, a performance criterion re<strong>la</strong>ted to the response time can be <strong>de</strong>fined, incases an advanced warning is nee<strong>de</strong>d (for instance, if the released species quickly reaches harmfulconc<strong>en</strong>trations with immediate health effects). Therefore, appropriate performance indicatorsshould be <strong>de</strong>signed, to quantify the network abilities in both respects. The aim of this study isto explore the new framework with (1) the <strong>de</strong>sign of performance indicators for such networks,(2) relevant tests in differ<strong>en</strong>t meteorological and emission sc<strong>en</strong>arios, and (3) the <strong>de</strong>sign of severalnetworks based on the performance indicators. The chos<strong>en</strong> test sc<strong>en</strong>arios are highly i<strong>de</strong>alized(perfect s<strong>en</strong>sors, simple domain shapes...) and should be adapted to real-life situations. Theun<strong>de</strong>rlying objective is to issue g<strong>en</strong>eral recomm<strong>en</strong>dations regarding the performance indicatorsand the methods to be retained in the <strong>de</strong>sign of a <strong>de</strong>tection network for real cases.B.1.2Methodology and outlineIn this study, two sets of simu<strong>la</strong>tions are performed: the first one corresponds to the buildingsprotection sc<strong>en</strong>ario, with a 50×50 km 2 domain, and the second one is the small-units protectionsc<strong>en</strong>ario, with a 10 × 10 km 2 domain. The simu<strong>la</strong>tions are carried out with the air quality mo<strong>de</strong>lingsystem Polyphemus [Mallet et al., 2007], using an Eulerian mo<strong>de</strong>l in the former case and aGaussian mo<strong>de</strong>l in the <strong>la</strong>tter. For both sc<strong>en</strong>arios, many simu<strong>la</strong>tions are performed (1) to accountfor many sources locations and (2) to inclu<strong>de</strong> several typical meteorological situations. Thisg<strong>en</strong>erates a <strong>la</strong>rge database from which <strong>de</strong>tection capabilities are assessed. The simu<strong>la</strong>tion sc<strong>en</strong>ariosare <strong>de</strong>scribed in Section B.2. Two statistical indicators are used to quantify the <strong>de</strong>tectionabilities: the <strong>de</strong>tection probability and the saturation time—see Section B.3. The simu<strong>la</strong>tiondatabase allows one to compute these indicators for any possible s<strong>en</strong>sor location (Section B.4)237


238 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échellesor network configuration (Section B.5). For both s<strong>en</strong>sors and networks, Sections B.4 and B.5address the s<strong>en</strong>sitivity of the indicators to parameters like the meteorological conditions or thesource characteristics. In Section B.5, two families of networks are consi<strong>de</strong>red. In the firstone, the networks are composed of the best s<strong>en</strong>sors according to the <strong>de</strong>tection probability. Inthe second family, the networks are <strong>de</strong>signed with conc<strong>en</strong>tric circles. This particu<strong>la</strong>r geometryis chos<strong>en</strong> because of its simple <strong>de</strong>sign, and it could provi<strong>de</strong> good results without furtheroptimization.B.2 Test sc<strong>en</strong>ariosB.2.1Domains and computing strategyIn our context, a <strong>de</strong>limited area (the “protected domain” D p ) has to be protected from anhazardous air pollutant. A dangerous source is <strong>de</strong>fined as a source that can contaminate thedomain D p , that is, triggers above-threshold conc<strong>en</strong>trations in at least one point of D p . Thisis one of the hypothesis ma<strong>de</strong> in this study, where i<strong>de</strong>alized cases are pres<strong>en</strong>ted. The mainassumptions are:1. Immediate contamination of the protected domain, as soon as one s<strong>en</strong>sor within D p <strong>de</strong>tectsthe pollutant,2. Square-shaped domains, while a real-case study might account for more complex shapes(oblong or L-shaped buildings) and <strong>la</strong>nd-use coverage (e.g., water might forbid sitings<strong>en</strong>sors at some locations),3. Perfect s<strong>en</strong>sors, with immediate response, and a low <strong>de</strong>tection threshold (see Section B.3.1).In addition to the protected area, several domains are <strong>de</strong>fined (see Figure B.1):• D c is the area where s<strong>en</strong>sors may be p<strong>la</strong>ced (one per cell). It inclu<strong>de</strong>s D p . Some s<strong>en</strong>sorscan be p<strong>la</strong>ced within D p .• D s contains all dangerous sources (one per cell). It inclu<strong>de</strong>s D c .• D M is the mo<strong>de</strong>led domain. It inclu<strong>de</strong>s all other domains.In this section, the size of these domains is <strong>de</strong>tailed, along with the simu<strong>la</strong>tion set-up, for thetwo base test sc<strong>en</strong>arios: the buildings protection sc<strong>en</strong>ario (“regional scale”), and the small-unitsprotection sc<strong>en</strong>ario (“local scale”).Buildings protection sc<strong>en</strong>arioHere, the domain D p is a facility (military base, for example). The s<strong>en</strong>sors are p<strong>la</strong>ced atfixed locations, either within the base or in its surroundings. The main purpose in this caseis advanced warning, so the alert must be raised before the pollutant reaches D p . This earlywarningcriterion could be re<strong>la</strong>xed, for example in the case of a biological attack, where medicinecould be giv<strong>en</strong> some time after the ev<strong>en</strong>t. The simu<strong>la</strong>tions are carried out with the Eulerianmo<strong>de</strong>l Po<strong>la</strong>ir3D [Boutahar et al., 2004]. The domains D p , D c , D s and D M are <strong>de</strong>fined inTable B.1. The simu<strong>la</strong>tion grid has a resolution of 0.01 ◦ in the horizontal, which is about 1 km.It inclu<strong>de</strong>s t<strong>en</strong> vertical <strong>la</strong>yers, up to 3060 m above ground. The height of the first <strong>la</strong>yer is 30 m.The numerical time step is 60 s, and a simu<strong>la</strong>tion covers a time period of 3 hours. There are50 × 50 cells in D M , and meteorological conditions as well as <strong>la</strong>nd use can differ from one cellto another (although the terrain is f<strong>la</strong>t and rural).238


Section B.2 – Test sc<strong>en</strong>arios 239DMDsDcDpDMFigure B.1: Domains: D p is the zone to be protected, D c is the domain of s<strong>en</strong>sors, D s is thedomain of sources, and D M is the mo<strong>de</strong>led domain.Domain Dim<strong>en</strong>sionD p 4 × 4 km 2D c 20 × 20 km 2D s 31 × 31 km 2D M 50 × 50 km 2Table B.1: Size of the differ<strong>en</strong>t domains at regional scale.239


240 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échellesSmall-units protection sc<strong>en</strong>arioIn this sc<strong>en</strong>ario D p is a zone containing people (military units, dignitaries...), and the s<strong>en</strong>sorsare supposed to be scattered among them (typically, people carrying <strong>de</strong>tection <strong>de</strong>vices) so thatD c = D p . Therefore, there is no advanced warning here, and it is assumed that the s<strong>en</strong>sorsthreshold is lower than the minimum harmful conc<strong>en</strong>trations, and that a rapid response is nota critical issue. The domains are <strong>de</strong>fined in Table B.2. The simu<strong>la</strong>tions are carried out with theGaussian puff mo<strong>de</strong>l of the Polyphemus p<strong>la</strong>tform [Korsakissok et Mallet, 2009]. Contrary to theEulerian mo<strong>de</strong>l, the Gaussian mo<strong>de</strong>l gives an analytical formu<strong>la</strong> to compute the conc<strong>en</strong>trations,and does not need a grid. The grid is used in or<strong>de</strong>r to consi<strong>de</strong>r a finite number of source ands<strong>en</strong>sor locations. The conc<strong>en</strong>trations are computed in each cell of the grid<strong>de</strong>d domain D c , atground level only. The simu<strong>la</strong>tion duration is 3 hours, the time step is 100 s, and the space stepin the horizontal is 200 m. Here, the meteorological data and the <strong>la</strong>nd type are supposed to behomog<strong>en</strong>eous.Domain Dim<strong>en</strong>sionD p 3 × 3 km 2D c 3 × 3 km 2D s 6.2 × 6.2 km 2D M 10 × 10 km 2Table B.2: Size of the differ<strong>en</strong>t domains at local scale.B.2.2SourcesThe simu<strong>la</strong>tions are carried out for three species, the first with radioactive <strong>de</strong>cay, the secondwith biological <strong>de</strong>cay and the third with no <strong>de</strong>cay at all (simply passive). The timescale of the<strong>de</strong>cay is of the or<strong>de</strong>r of 8 days for the radioactive species, gaseous iodine, which makes it almostpassive. The biological species <strong>de</strong>cays with a characteristic time of t<strong>en</strong> minutes (during daytime)or tw<strong>en</strong>ty minutes (during nighttime). It is mo<strong>de</strong>led as particu<strong>la</strong>te matter (PM) with diametersof 0.5 µm, 5 µm and 10 µm. The third species is a purely passive gaseous species (GM forgaseous matter). Table B.3 gives the emitted quantities. Wet scav<strong>en</strong>ging and dry <strong>de</strong>positionare tak<strong>en</strong> into account for the three species. The dry-<strong>de</strong>position velocity of the two gaseousspecies is supposed to be constant and equal to 5.10 −3 m s −1 . The Belot parameterization [Belotet al., 1988] is used to estimate their scav<strong>en</strong>ging coeffici<strong>en</strong>ts. For particu<strong>la</strong>te matter, the dry<strong>de</strong>positionvelocities are computed for the several diameters (with gravitational settling), andthe scav<strong>en</strong>ging coeffici<strong>en</strong>ts are computed according to the Slinn parameterization [Un<strong>de</strong>rwood,2001].Species Diameter (µm) Quantity (kg)Iodine gas 1.GM gas 5.Biological 0.5 10.Biological 5. 10.Biological 10. 10.Table B.3: Emitted quantities for the differ<strong>en</strong>t species. The quantities are emitted instantaneously.240


Section B.2 – Test sc<strong>en</strong>arios 241B.2.3Meteorological sc<strong>en</strong>ariosBecause of the <strong>la</strong>rge number of simu<strong>la</strong>tions (one per possible source), running simu<strong>la</strong>tions for afull year is too high a computational burd<strong>en</strong>. Therefore, we focused on a few typical meteorologicalsituations. Low-dispersion cases were privileged, since high conc<strong>en</strong>trations were supposedto be the most critical from a health response standpoint. Thus, the selected situations donot account for all possible wind directions. However, changing the source location is more orless equival<strong>en</strong>t to changing the wind direction, at least for a circu<strong>la</strong>r geometry (in the case ofsquare domains, some “corner effects” can appear, see Section B.5.1 for instance). In addition,one can assume that the wind direction is known in the two kinds of s<strong>en</strong>sors siting applicationsaddressed here:• Protecting a building: the most frequ<strong>en</strong>t wind direction(s) are well known and can betak<strong>en</strong> into account in a prospective study to p<strong>la</strong>ce s<strong>en</strong>sors,• Protecting small units: there is no need to cover a wi<strong>de</strong> range of meteorological situationssince the s<strong>en</strong>sors are p<strong>la</strong>ced in real-time.Data for the Eulerian mo<strong>de</strong>l were provi<strong>de</strong>d by a preliminary study of ECMWF meteorologicaldata for year 2004 in the Fr<strong>en</strong>ch region of Bourges (chos<strong>en</strong> because of its f<strong>la</strong>t terrain). Foursituations were retained. The first two cases, hereafter called “case” or “situation” 0 and 1respectively, are winter cases of low dispersion. The third case, <strong>la</strong>belled “situation 2”, is asummer case with very low dispersion during night, and substantial rain. The <strong>la</strong>st case is asummer situation of medium dispersion. Table B.4 gives the averaged values of the wind speed,the boundary <strong>la</strong>yer height, the rain, the cloudiness and the Pasquill stability c<strong>la</strong>ss, for the foursituations. Figure B.2 shows the maps of wind directions for the four meteorological situationsat the beginning of the simu<strong>la</strong>tion (emission time). The maps give a good i<strong>de</strong>a of the g<strong>en</strong>eralwind direction, except for case 2 where the wind turns during the simu<strong>la</strong>tion, and partly comesfrom the south at the <strong>en</strong>d of the three hours.Date Mean wind Mean BLH Mean rain Cloudiness Stability2004-01-04 09h 1.05 175 0. 0.47 B2004-01-04 15h 1.59 250 0.01 0.46 B2004-08-10 03h 1.66 308 3.89 0.99 F2004-08-23 09h 2.97 565 0.11 0.59 CTable B.4: Wind speed in m s −1 , boundary <strong>la</strong>yer height (BLH) in m, rain int<strong>en</strong>sity in mm hr −1 ,cloudiness (0 is clear sky, 1 is a total cloudiness) and Pasquill stability c<strong>la</strong>ss for the four meteorologicalsituations at regional scale (averaged values over the domain and simu<strong>la</strong>tion duration).The hours giv<strong>en</strong> here are local time.In the Gaussian mo<strong>de</strong>l, the meteorological data is assumed to be homog<strong>en</strong>eous and constant.Therefore, these are synthetic cases, <strong>de</strong>signed to share the main dispersion characteristics (lowor medium dispersion, rain) with the regional scale. The wind speed, the boundary <strong>la</strong>yer height,the rain, the Pasquill stability c<strong>la</strong>ss are tak<strong>en</strong> in one cell of the regional domain, and summarizedTable B.5. Only the wind directions have be<strong>en</strong> shifted and therefore differ from the regionalvalues (Figure B.3), in or<strong>de</strong>r to account for various wind directions.B.2.4Simu<strong>la</strong>tionsThe simu<strong>la</strong>tions are carried out for all sources in the domain D s , which in both test sc<strong>en</strong>ariosamounts to 961 sources: the regional domain D s covers 31 × 31 km 2 and the discretization is241


242 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échelles47.247.2Latitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.147.0Latitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.147.046.946.946.82.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5Longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)46.82.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5Longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)(a) Case 0(b) Case 147.247.2Latitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.147.0Latitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.147.046.946.946.82.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5Longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)46.82.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5Longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)(c) Case 2(d) Case 3Figure B.2: Map of winds at the emission time for each meteorological situation at regionalscale. Note that only wind direction is repres<strong>en</strong>ted, the arrow l<strong>en</strong>gths are not proportional tothe speed.Case Wind Boundary height Rain Stability0 1.01 152 0. B1 1.66 244 0.003 B2 1.42 300 4.19 F3 3.46 623 0.18 CTable B.5: Wind speed in m s −1 , boundary <strong>la</strong>yer height in m, rain int<strong>en</strong>sity in mm hr −1 andPasquill stability c<strong>la</strong>ss for the four meteorological situations at local scale.242


Section B.3 – S<strong>en</strong>sor and network statistics 243NN300°357°Case 0 Case 1NN225°281°Case 2 Case 3Figure B.3: Wind direction for each meteorological situation at local scale. The direction ofthe wind u is shown, and the wind angle from north is indicated in <strong>de</strong>grees.1 km, and the local domain is 6.2 × 6.2 km 2 wi<strong>de</strong>, with cells of size 200 m. There are fourmeteorological situations, two gaseous species and three particu<strong>la</strong>te matter diameters, whichcorresponds to 20 × 961 simu<strong>la</strong>tions in total. Once the simu<strong>la</strong>tions are gathered into a “conc<strong>en</strong>trationdatabase”, one may compute the performance indicators for any network, any speciesand any meteorological situation. In Section B.5.3, additional simu<strong>la</strong>tions are carried out withvariations of wind speed and wind angle, on the basis of meteorological situation 1 and for onespecies (iodine). There are 8 variations of wind speed and 12 variations of wind angle, so th<strong>en</strong>umber of extra runs required for the s<strong>en</strong>sitivity study amounts to 20 × 961.B.3 S<strong>en</strong>sor and network statisticsB.3.1Statistical indicators for s<strong>en</strong>sorsA s<strong>en</strong>sor is <strong>de</strong>fined by a position, the species it monitors, a <strong>de</strong>tection threshold C min (minimumconc<strong>en</strong>tration for the species to be <strong>de</strong>tected), and a minimum duration t min . A species is<strong>de</strong>tected if and only if its conc<strong>en</strong>tration remains above the <strong>de</strong>tection threshold C min for at leastt min . In this study, C min = 0.01 µg m −3 and t min is only limited by the simu<strong>la</strong>tion time step∆t. A s<strong>en</strong>sor may be p<strong>la</strong>ced at the c<strong>en</strong>ter of any cell in the domain D c . Let k be the in<strong>de</strong>x ofthat cell for a giv<strong>en</strong> s<strong>en</strong>sor. For this s<strong>en</strong>sor k, we <strong>de</strong>fine the following indicators:1. The arrival time of a giv<strong>en</strong> source s, t k arr(s):t k arr(s) = min{t|C(t) > C min and d(t) ≥ t min } ,(B.1)with C(t) the conc<strong>en</strong>tration at the s<strong>en</strong>sor location and at time t for the species emittedby the source s, and d(t) the time during which C(t) has be<strong>en</strong> above the s<strong>en</strong>sor thresholdC min . Thus, t k arr(s) is the first date at which the source is <strong>de</strong>tected by the s<strong>en</strong>sor. It is243


244 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échellesthe sum of the propagation time from the source to the s<strong>en</strong>sor, and of t min . It is set tozero if the source s is never <strong>de</strong>tected by the s<strong>en</strong>sor.2. The s<strong>en</strong>sor <strong>de</strong>tection probability at time t, P k (t). It is the proportion of sources that havebe<strong>en</strong> <strong>de</strong>tected by s<strong>en</strong>sor k at time t.P k (t) = 1 N∑s−1N ss=0P k s (t) ,(B.2)where P k s (t) is equal to zero if the source s has not be<strong>en</strong> <strong>de</strong>tected by the s<strong>en</strong>sor at time tand 1 otherwise, that is:P k s (t) ={ 1 if tkarr ≠ 0 and t ≥ t k arr,0 otherwise.(B.3)In Equation B.2, N s is the number of sources, among all possible sources within D s , thatactually reach D p (so-called effective sources). Thus, all sources downwind of D p are ignored,which prev<strong>en</strong>ts a needless increase in N s and an artificial <strong>de</strong>crease of the <strong>de</strong>tection probabilities.In or<strong>de</strong>r to quickly assess a s<strong>en</strong>sor performance, it is useful to <strong>de</strong>fine more global indicators,that do not <strong>de</strong>p<strong>en</strong>d on time or source. In this study, we focus on the maximum <strong>de</strong>tectionprobability Pmax k of a s<strong>en</strong>sor k:Pmax k = max P k (t) = P k (+∞) .t(B.4)In addition, we also <strong>de</strong>fine the saturation time t k sat, which is the time wh<strong>en</strong> the maximum<strong>de</strong>tection probability of s<strong>en</strong>sor k has be<strong>en</strong> reached:t k sat = inf{t|P k (t) = P k max} .(B.5)Note that all indicators involving the arrival time are <strong>de</strong>p<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t on the simu<strong>la</strong>tion timestep: the finer the time step, the better the discrimination betwe<strong>en</strong> two s<strong>en</strong>sors based on timeconstraints.B.3.2Constraints on the s<strong>en</strong>sorsIn the buildings protection sc<strong>en</strong>ario, there is an additional condition: the source must be <strong>de</strong>tectedbefore it contaminates D p (this is irrelevant at local scale where D p = D c ). Thus, we<strong>de</strong>fine t dp as the time wh<strong>en</strong> the source first reaches D p :t dp = inf{t k arr|k ∈ D p }(B.6)In that case, Equation B.3 is modified as follows:P k s (t) ={ 1 if 0 < tkarr ≤ t dp and t ≥ t k arr.0 otherwise.(B.7)This criterion could be modified, <strong>de</strong>p<strong>en</strong>ding on the <strong>de</strong>sired time interval betwe<strong>en</strong> the warningand the contamination of D p . In the following, a <strong>de</strong>tection at time t dp is consi<strong>de</strong>red successful,so s<strong>en</strong>sors located within D p can have a non-zero <strong>de</strong>tection probability.244


Section B.4 – S<strong>en</strong>sors performance 245B.3.3Statistical indicators for networksA network is <strong>de</strong>fined as a set of s<strong>en</strong>sors. Its <strong>de</strong>tection probability and arrival time can be <strong>de</strong>finedsimi<strong>la</strong>rly to the case of a single s<strong>en</strong>sor:P network (t) = 1 N∑s−1N ss=0P s network (t) ,(B.8)where P network s (t) is equal to 0 if the source s has not be<strong>en</strong> <strong>de</strong>tected by the network and 1otherwise. As soon as Ps k (t) = 1 for a giv<strong>en</strong> s<strong>en</strong>sor k of the network, P network s (t) = 1. It followsthatP network s (t) = max Ps k (t) ,kwhere k is in 0, N s<strong>en</strong>sor if N s<strong>en</strong>sor is the number of s<strong>en</strong>sors in the network.The arrival time of the network for the source s is:t networkarr (s) = min t kkarr(s) . (B.9)Finally, the maximum <strong>de</strong>tection probability and saturation time of a network areP networkmax= max P network (t) = P network (+∞)t(B.10)andt networksat= inf{t|P network (t) = P networkmax } . (B.11)B.4 S<strong>en</strong>sors performanceBefore <strong>de</strong>fining any network, it is useful to have a glimpse of the performance of all individuals<strong>en</strong>sors within the domain D c : any network is a subset of this <strong>en</strong>semble of s<strong>en</strong>sors. In particu<strong>la</strong>r,the networks consi<strong>de</strong>red in Section B.5.1 are composed of the best s<strong>en</strong>sors (according to agiv<strong>en</strong> indicator), whose positions can be inferred from the maps of <strong>de</strong>tection probability P maxand saturation time t sat . The maps also give insights on the s<strong>en</strong>sors s<strong>en</strong>sitivity to severalparameters such as the emitted quantity, the dispersion, and the rain. They allow to addressthe following questions: to what ext<strong>en</strong>t do the conclusions of the study <strong>de</strong>p<strong>en</strong>d on the simu<strong>la</strong>tionsc<strong>en</strong>arios? How to choose the best sc<strong>en</strong>arios in or<strong>de</strong>r to be repres<strong>en</strong>tative of the networks g<strong>en</strong>eralperformance?B.4.1Influ<strong>en</strong>ce of sc<strong>en</strong>arios and meteorologyOnly D c is shown on the maps, and the bor<strong>de</strong>rs of D p are indicated wh<strong>en</strong> necessary. Figure B.4shows the maps of <strong>de</strong>tection probabilities for iodine and all meteorological cases for the buildingsprotection sc<strong>en</strong>ario, and Figure B.5 for the small-units protection sc<strong>en</strong>ario. In the formercase, the Eulerian simu<strong>la</strong>tions are carried out with non-homeg<strong>en</strong>ous conditions (meteorologyand <strong>la</strong>nd-use), while the <strong>la</strong>tter case corresponds to the Gaussian simu<strong>la</strong>tions, with constantand homog<strong>en</strong>eous conditions. The s<strong>en</strong>sors performance <strong>de</strong>p<strong>en</strong>ds, quite obviously, on the winddirection. While this is easily verified in the Gaussian results (Figure B.5), the “main winddirection” is not so clear with the Eulerian mo<strong>de</strong>l, due to the inhomog<strong>en</strong>eous and unstationnaryconditions (e.g., the wind turns from the west–north west to south direction in the case 2).Meanwhile, the other characteristics of the dispersion (wind speed and turbul<strong>en</strong>ce str<strong>en</strong>gth)245


246 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échellesmay have more complex effects on the results. The effects of a very low-dispersion case likesituation 2 are twofold: (1) higher conc<strong>en</strong>trations, and (2) lower horizontal spread of the emittedplume. The former has consequ<strong>en</strong>ces simi<strong>la</strong>r to a small increase of the emitted quantity: thereare more effective sources, and P max is higher at the downwind part of the domain, which resultsin a more homog<strong>en</strong>eous map of <strong>de</strong>tection probabilities. Conversely, the medium-dispersion case(situation 3) results in higher discrepancies betwe<strong>en</strong> the s<strong>en</strong>sors. On the other hand, a lowerplume spread leads to a <strong>de</strong>crease in the number of effective sources as well as in <strong>de</strong>tectionprobabilities (a narrower plume reaches fewer s<strong>en</strong>sors).<strong>la</strong>titu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.00protected domains<strong>en</strong>sors positions5040302010<strong>la</strong>titu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.00protected domains<strong>en</strong>sors positions504030201046.952.15 2.20 2.25 2.30longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)046.952.15 2.20 2.25 2.30longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)0(a) Situation 0(b) Situation 1<strong>la</strong>titu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.00protected domains<strong>en</strong>sors positions5040302010<strong>la</strong>titu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.00protected domains<strong>en</strong>sors positions4540353025201510546.952.15 2.20 2.25 2.30longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)046.952.15 2.20 2.25 2.30longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)0(c) Situation 2(d) Situation 3Figure B.4: Regional scale: Map of maximum <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t) for all s<strong>en</strong>sors inthe domain D c and the four meteorological situations. The b<strong>la</strong>ck dots are the positions of the30 s<strong>en</strong>sors having the highest <strong>de</strong>tection probability.The main differ<strong>en</strong>ces betwe<strong>en</strong> the two sc<strong>en</strong>arios are due to the additional constraint in thebuildings protection case (Section B.3.2): a s<strong>en</strong>sor successfully <strong>de</strong>tects a source only if it does sobefore the pollutant reaches D p . Thus, s<strong>en</strong>sors within D p show a very low <strong>de</strong>tection probability,and the best s<strong>en</strong>sors according to P max are located near the boundary of D p (more or lessupwind). On the contrary, in the units protection sc<strong>en</strong>ario, D c = D p , and the s<strong>en</strong>sors with thehighest <strong>de</strong>tection probability are p<strong>la</strong>ced at the farthest <strong>en</strong>d of the domain, downwind. The mapsof t sat , not shown here, are exactly the “reverse” of the P max maps in this case: the farthests<strong>en</strong>sors also have the highest saturation times. This suggests that coupling the two indicators246


Section B.4 – S<strong>en</strong>sors performance 247(a) Situation 0 (b) Situation 1(c) Situation 2 (d) Situation 3Figure B.5: Local scale: Map of maximum <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t) for all s<strong>en</strong>sors in thedomain D c and the four meteorological situations. The b<strong>la</strong>ck dots are the positions of the 30s<strong>en</strong>sors having the highest <strong>de</strong>tection probability. The dashed line is the boundary of D p .247


248 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échellescould lead to a good compromise, if a time criterion had to be applied in this sc<strong>en</strong>ario.B.4.2Emitted quantities and loss processesThe maps of P max and t sat at regional scale are shown in Figure B.6 for the meteorological situation1 and all species. It shows significant differ<strong>en</strong>ces betwe<strong>en</strong> the emitted species. There aretwo possible reasons for these differ<strong>en</strong>ces: (1) the emitted quantities and (2) the loss processes.In meteorological situation 1, there is no wet scav<strong>en</strong>ging: the only loss processes are dry <strong>de</strong>positionand linear <strong>de</strong>cay. Since the two gaseous species have the same <strong>de</strong>position velocities, and thetimescale of radioactive <strong>de</strong>cay for iodine is several days, the differ<strong>en</strong>ces betwe<strong>en</strong> the maps forGM and iodine are due to the emitted quantity (1 kg for iodine and 5 kg for GM, see Table B.3).The biological species has the highest emitted quantity (10 kg), but it un<strong>de</strong>rgoes a significantbiological <strong>de</strong>cay. Since all the processes involved in the dispersion are linear, the emitted quantitywould not be an important parameter but for the s<strong>en</strong>sors threshold. Increasing the quantityemitted by one source induces higher conc<strong>en</strong>trations: the plume stays longer above the threshold,and can be <strong>de</strong>tected by s<strong>en</strong>sors at farther distances (downwind or crosswind). Thus, themaps of P max become more homog<strong>en</strong>eous, since a source is <strong>de</strong>tected by almost all s<strong>en</strong>sors, ev<strong>en</strong>the farthest downwind (Figures B.6(c) and B.6(e)). This also leads to higher saturation times,since farther sources are <strong>de</strong>tected. This raises the issue of the number of effective sources (as<strong>de</strong>fined in Section B.3), which obviously increases with the emitted quantity. The size of D sshould therefore be modified accordingly, to account for all possible sources. Otherwise, themaps are not repres<strong>en</strong>tative of the real s<strong>en</strong>sors performance, and s<strong>en</strong>sors p<strong>la</strong>ced downwind ofD p show an unrealistic <strong>de</strong>tection probability. This condition is verified for the situation 1 andiodine, but not for all quantities tested here. In the rest of the paper, the refer<strong>en</strong>ce species usedis therefore iodine.Figure B.7 allows to assess the influ<strong>en</strong>ce of loss processes (wet scav<strong>en</strong>ging and dry <strong>de</strong>position)for the same emitted quantity: the maps of <strong>de</strong>tection probability are shown for the biologicalspecies and three diameters, for the meteorological situation 2 (with rain). The <strong>de</strong>tectionprobabilities of the coarsest particles are slightly lower, due to the strong scav<strong>en</strong>ging, but thereare no significant differ<strong>en</strong>ces otherwise.B.5 Networks performanceIn this section the performance of two types of networks is evaluated:1. Networks composed of the s<strong>en</strong>sors with the highest <strong>de</strong>tection probabilities,2. Networks <strong>de</strong>fined with a geometry of conc<strong>en</strong>tric circles.These networks are studied at local and regional scale, for all meteorological situations and foriodine. The results for networks composed of the s<strong>en</strong>sors having the best saturation times ar<strong>en</strong>ot shown, since they give an overall poor performance, except for an excessively <strong>la</strong>rge numberof s<strong>en</strong>sors (over 200). This indicator is still, however, used to evaluate the networks behaviorwith respect to time.B.5.1Networks <strong>de</strong>fined with respect to <strong>de</strong>tection probabilityThe networks evaluated in this section comprise the N s<strong>en</strong>sor s<strong>en</strong>sors having the highest <strong>de</strong>tectionprobabilities (see Figure B.4 and Figure B.5 for the s<strong>en</strong>sors positions with N s<strong>en</strong>sor = 30). For13 networks with 5 ≤ N s<strong>en</strong>sor ≤ 100, the statistics <strong>de</strong>scribed in Section B.3.3 are computed forall meteorological situations.248


Section B.5 – Networks performance 2495060<strong>la</strong>titu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.0040302010<strong>la</strong>titu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.00504030201046.952.15 2.20 2.25 2.30longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)046.952.15 2.20 2.25 2.30longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)0(a) P max for iodine(b) t sat for iodine5060<strong>la</strong>titu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.0040302010<strong>la</strong>titu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.00504030201046.952.15 2.20 2.25 2.30longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)046.952.15 2.20 2.25 2.30longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)0(c) P max for GM(d) t sat for GM5060<strong>la</strong>titu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.0040302010<strong>la</strong>titu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.00504030201046.952.15 2.20 2.25 2.30longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)(e) P max for biological PM - diameter 0.5 µm046.952.15 2.20 2.25 2.30longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)(f) t sat for biological PM - diameter 0.5 µm0Figure B.6: Maps of maximum <strong>de</strong>tection probability (in %) and saturation time (in minutes)for all s<strong>en</strong>sors in the domain D c and three differ<strong>en</strong>t species – Meteorological situation 1 (lowdispersion, winter, daytime). The emitted quantities are: 1 kg of iodine, 5 kg of GM and 10 kgof biological tracer for each diameter. The dashed line is the boundary of D p .249


250 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échelles(a) Biological PM – diameter 0.5 µm (b) Biological PM – diameter 5 µm(c) Biological PM – diameter 10 µmFigure B.7: Map of maximum <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t) for all s<strong>en</strong>sors in the domain D cand biological particle of three differ<strong>en</strong>t diameters – Meteorological situation 2 (low dispersion,summer, nighttime, rain). The dashed line is the boundary of D p .250


Section B.5 – Networks performance 251Figure B.8 shows the networks performance against the number of s<strong>en</strong>sors, for the four meteorologicalcases. The high <strong>de</strong>tection probability of networks comprising a few s<strong>en</strong>sors suggestsa good complem<strong>en</strong>tarity betwe<strong>en</strong> the s<strong>en</strong>sors (they do not <strong>de</strong>tect the same sources), which is anontrivial fact consi<strong>de</strong>ring the small s<strong>en</strong>sors spacing. In the units protection sc<strong>en</strong>ario, however,this complem<strong>en</strong>tarity is mitigated in cases wh<strong>en</strong> all the best s<strong>en</strong>sors are located in one corner ofthe domain D c (cases 1 and 3—see Figure B.5). This “corner effect” is avoi<strong>de</strong>d in the buildingsprotection sc<strong>en</strong>ario, since all s<strong>en</strong>sors are p<strong>la</strong>ced around D p —due to the time constraints—ratherthan at the bor<strong>de</strong>r of D c . The <strong>de</strong>tection probabilities are not very s<strong>en</strong>sitive to the meteorologicalsituation. P max for situation 2 is very high in both sc<strong>en</strong>arios, <strong>de</strong>spite the low <strong>de</strong>tectionprobabilities of individual s<strong>en</strong>sors highlighted in Section B.4, especially at local scale. This maybe re<strong>la</strong>ted to the narrow horizontal plume spread in this meteorological situation: each s<strong>en</strong>sor<strong>de</strong>tects few sources, but it does not <strong>de</strong>tect the same sources as its neighbors. In this situation,P max therefore increases very rapidly with the number of s<strong>en</strong>sors in the network.In terms of saturation times, Figure B.8 shows the good performance of networks at regionalscale, compared to the values of t sat for single s<strong>en</strong>sors. This is consist<strong>en</strong>t with the differ<strong>en</strong>t patternsof the maps of <strong>de</strong>tection probabilities and saturation times (Figure B.6): the s<strong>en</strong>sors withgood <strong>de</strong>tection probabilities are not the same as the s<strong>en</strong>sors having the highest saturation times.Wh<strong>en</strong> increasing the number of s<strong>en</strong>sors in the network, s<strong>en</strong>sors with lower saturation times arerapidly inclu<strong>de</strong>d, contrary to the local-scale sc<strong>en</strong>ario which shows scarcely any improvem<strong>en</strong>t int sat as the number of s<strong>en</strong>sors in the network increases. One may also notice significant differ<strong>en</strong>cesbetwe<strong>en</strong> the networks saturation times in both sc<strong>en</strong>arios—compared to regional scale, thevalues of t sat at local scale highly <strong>de</strong>p<strong>en</strong>d on the situation and are much higher. This probablycomes from a slower horizontal diffusion in the Gaussian mo<strong>de</strong>l than in the Eulerian mo<strong>de</strong>l.The overall performance of such networks in terms of <strong>de</strong>tection probability is quite goodfor all meteorological situations. The saturation times are re<strong>la</strong>tively good (in comparison tosingle s<strong>en</strong>sors) at regional scale, but this indicator <strong>de</strong>p<strong>en</strong>ds too much on the situation to bereliable by itself. These results suggest that a practical way to <strong>de</strong>sign a <strong>de</strong>tection networkwould be to choose a required minimum <strong>de</strong>tection probability, and to adjust the number ofs<strong>en</strong>sors in the network in or<strong>de</strong>r to <strong>de</strong>crease the saturation time if necessary. The resultingnetwork should th<strong>en</strong> be tested for several dispersion conditions, and compared to the “best”networks for each situation, as done in Section B.5.3 where the robustness of such networkswith respect to meteorological variations is assessed.B.5.2Networks <strong>de</strong>fined as conc<strong>en</strong>tric circlesIn the buildings protection sc<strong>en</strong>ario, one or more conc<strong>en</strong>tric circles are p<strong>la</strong>ced around D p , witha constant distance betwe<strong>en</strong> two circles. The first circle (internal circle) has a radius R min ,and the <strong>la</strong>st one (external circle) has a radius R max . The total number of circles is d<strong>en</strong>otedN circle . Either the number of s<strong>en</strong>sors per circle N 0 s<strong>en</strong>sor is constant, or, alternatively, the distancebetwe<strong>en</strong> two s<strong>en</strong>sors l s<strong>en</strong>sor is fixed (th<strong>en</strong>, the number of s<strong>en</strong>sors increases with the circle radius).In the former case, the total number of s<strong>en</strong>sors in the network isN s<strong>en</strong>sor = N 0 s<strong>en</strong>sor × N circle .(B.12)In the <strong>la</strong>tter, the number of s<strong>en</strong>sors isN s<strong>en</strong>sor =N∑circlei=12 π R i /l s<strong>en</strong>sor , (B.13)where R i is the radius of the circle i: R i = R min if i = 1 and R i = R max if i = N circle . Forexample, figure B.9 shows two possible configurations (for 3 circles), one with a giv<strong>en</strong> N 0 s<strong>en</strong>sor251


252 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échellesNetwork <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t)100806040200Situation 0Situation 1Situation 2Situation 30 20 40 60 80 100Number of s<strong>en</strong>sorsNetwork saturation time (minutes)2015105Situation 0Situation 1Situation 2Situation 300 20 40 60 80 100Number of s<strong>en</strong>sors(a) P max, regional scale(b) t sat, regional scaleNetwork <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t)100806040200Situation 0Situation 1Situation 2Situation 30 20 40 60 80 100Number of s<strong>en</strong>sorsNetwork saturation time (minutes)70605040302010Situation 0Situation 1Situation 2Situation 300 20 40 60 80 100Number of s<strong>en</strong>sors(c) P max, local scale(d) t sat, local scaleFigure B.8: Performance of the networks <strong>de</strong>fined with the s<strong>en</strong>sors having the highest <strong>de</strong>tectionprobabilities against the number of s<strong>en</strong>sors, for all meteorological situations, at local and regionalscale. The species is iodine.252


Section B.5 – Networks performance 253Latitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.00Latitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)47.1047.0547.0046.952.15 2.20 2.25 2.30 2.35Longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)(a) S<strong>en</strong>sors position for 10 s<strong>en</strong>sors per circle(N 0 s<strong>en</strong>sor = 10.)46.952.15 2.20 2.25 2.30 2.35Longitu<strong>de</strong> (<strong>de</strong>grees)(b) S<strong>en</strong>sors position for a constant distancebetwe<strong>en</strong> 2 s<strong>en</strong>sors equal to 3 km.Figure B.9: S<strong>en</strong>sors positions for two network configurations with 3 conc<strong>en</strong>tric circles of radii2.5 km, 5.75 km and 9 km. The dashed lines repres<strong>en</strong>t the boundaries of the protected domainD p .and one with a giv<strong>en</strong> l s<strong>en</strong>sor . To assess the performance and the robustness of such networks,we study the s<strong>en</strong>sitivity to variations of three parameters: the number of circles, the numberof s<strong>en</strong>sors per circle, and the distance betwe<strong>en</strong> two s<strong>en</strong>sors. The circles are of radii comprisedbetwe<strong>en</strong> R min = 2.5 km and R max = 9 km. The circles c<strong>en</strong>ter is the c<strong>en</strong>ter of D p . Figure B.10shows the results for the following variations:• Figures B.10(a) and B.10(b): the number of circles N circle varies betwe<strong>en</strong> 1 and 9 circles,with a number of s<strong>en</strong>sors per circle equal to N 0 s<strong>en</strong>sor = 5,• Figures B.10(c) and B.10(d): the number of s<strong>en</strong>sors per circle N 0 s<strong>en</strong>sor varies betwe<strong>en</strong> 1and 14 s<strong>en</strong>sors, with a number of circles equal to N circle = 3,• Figures B.10(e) and B.10(f): the distance betwe<strong>en</strong> two s<strong>en</strong>sors l s<strong>en</strong>sor varies betwe<strong>en</strong>t 2 kmand 14 km, with a number of circles equal to N circle = 3.The evolution of P max and t sat is repres<strong>en</strong>ted against the total number of s<strong>en</strong>sors in th<strong>en</strong>etwork, giv<strong>en</strong> by Equation B.12 in the first two cases, and by Equation B.13 otherwise. Thisallows to compare the performance in several configurations for a giv<strong>en</strong> number of s<strong>en</strong>sors. Itcan hereby be observed that the <strong>de</strong>tection probabilities reach 100% in all the configurations for10 s<strong>en</strong>sors or more. The <strong>de</strong>tection probabilities also are very ins<strong>en</strong>sitive to the meteorologicalsituation. Although the saturation times are more s<strong>en</strong>sitive to the meteorology, the variation isvery small with 12 s<strong>en</strong>sors or more, which <strong>de</strong>monstrates a better robustness than the networksstudied in Section B.5.1. The results are not s<strong>en</strong>sitive to N circle , as long as there are at leasttwo circles (Figures B.10(a) and B.10(b)), and a <strong>la</strong>rge <strong>en</strong>ough number of s<strong>en</strong>sors per circle(here, 5 s<strong>en</strong>sors). In<strong>de</strong>ed, the networks performance is much lower with less than 4 s<strong>en</strong>sorsper circle (Figures B.10(c) and B.10(d)). With more than 4 s<strong>en</strong>sors, one may have at least ones<strong>en</strong>sor p<strong>la</strong>ced in each direction, prev<strong>en</strong>ting the <strong>de</strong>p<strong>en</strong>d<strong>en</strong>ce to the wind direction, and allowing asuffici<strong>en</strong>t scatter of the s<strong>en</strong>sors. P<strong>la</strong>cing the s<strong>en</strong>sors at constant intervals induces slightly betterperformance (Figures B.10(e) and B.10(f)).Whatever constraint may be put on the circles, the s<strong>en</strong>sors are scattered throughout thedomain and they are therefore very complem<strong>en</strong>tary, which <strong>en</strong>hances the network effici<strong>en</strong>cy.253


254 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échellesNetwork <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t)100806040200Situation 0Situation 1Situation 2Situation 30 10 20 30 40Number of s<strong>en</strong>sors in the networkNetwork saturation time (minutes)2015105Situation 0Situation 1Situation 2Situation 300 10 20 30 40Number of s<strong>en</strong>sors in the network(a) P max against N s<strong>en</strong>sor = 5 × N circle . N circle variesbetwe<strong>en</strong> 1 and 9.(b) t sat against N s<strong>en</strong>sor = 5 × N circle . N circle variesbetwe<strong>en</strong> 1 and 9.Network <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t)100806040200Situation 0Situation 1Situation 2Situation 30 5 10 15 20 25 30 35 40Number of s<strong>en</strong>sors in the networkNetwork saturation time (minutes)2015105Situation 0Situation 1Situation 2Situation 300 5 10 15 20 25 30 35 40Number of s<strong>en</strong>sors in the network(c) P max against N s<strong>en</strong>sor = 3 × N 0 s<strong>en</strong>sor. N 0 s<strong>en</strong>sorvaries betwe<strong>en</strong> 1 and 14.(d) t sat against N s<strong>en</strong>sor = 3 × N 0 s<strong>en</strong>sor. N 0 s<strong>en</strong>sor variesbetwe<strong>en</strong> 1 and 14.Network <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t)100806040200Situation 0Situation 1Situation 2Situation 30 10 20 30 40 50Number of s<strong>en</strong>sors in the networkNetwork saturation time (minutes)2015105Situation 0Situation 1Situation 2Situation 300 10 20 30 40 50Number of s<strong>en</strong>sors in the network(e) P max against N s<strong>en</strong>sor giv<strong>en</strong> by Eq. B.13(N circle = 3). l s<strong>en</strong>sor varies betwe<strong>en</strong> 2 and 15 km.(f) t sat against N s<strong>en</strong>sor giv<strong>en</strong> by Eq. B.13(N circle = 3). l s<strong>en</strong>sor varies betwe<strong>en</strong> 2 and 15 km.Figure B.10: Networks <strong>de</strong>tection probability and saturation time with respect to N s<strong>en</strong>sor forseveral configurations in circles. The circles radii are comprised betwe<strong>en</strong> 2.5 km and 9 km.In B.10(a) and B.10(b), the number of circles varies, for 5 s<strong>en</strong>sors per circle. In B.10(c) andB.10(d), the number of s<strong>en</strong>sors per circle varies, for 3 circles. In B.10(e) and B.10(f), thedistance betwe<strong>en</strong> two s<strong>en</strong>sors l s<strong>en</strong>sor varies, for 3 circles.254


Section B.6 – Conclusions 255However, it is noteworthy that the performance is less <strong>de</strong>p<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t on the actual constraintson the circles than on the minimum number of s<strong>en</strong>sors. One conclusion is that this method iseffici<strong>en</strong>t if <strong>en</strong>ough s<strong>en</strong>sors are avai<strong>la</strong>ble—otherwise, it is advocated to p<strong>la</strong>ce the s<strong>en</strong>sors accordingto their individual <strong>de</strong>tection probabilities, like in Section B.5.1. Another conclusion is that otherconstruction schemes, based on geometric constraints, may be effici<strong>en</strong>t. For instance, simply<strong>en</strong>forcing a minimum distance betwe<strong>en</strong> the s<strong>en</strong>sors, without any shape constraint, could be aneffici<strong>en</strong>t scheme, combined with a selection based on the <strong>de</strong>tection probability. While consi<strong>de</strong>ringthe inclusion of a new s<strong>en</strong>sor in the network, the <strong>de</strong>tection probability may also be re<strong>de</strong>fined soas to account only for the sources not <strong>de</strong>tected by the network (i.e., the sources already <strong>de</strong>tectedwould be discar<strong>de</strong>d in Equation B.7).B.5.3Networks s<strong>en</strong>sitivity to wind variationsThe effect of small variations in wind speed and direction is studied, to <strong>de</strong>termine the networkss<strong>en</strong>sitivity to meteorological measurem<strong>en</strong>t errors or to small variations in time. For that purpose,meteorological case 1 is tak<strong>en</strong> as a refer<strong>en</strong>ce, and we study variations of wind speed vbetwe<strong>en</strong> −35% and +35%, with a 5% step, which should account for measurem<strong>en</strong>t errors. Inthe same way, the wind angle varies from −25 ◦ to +25 ◦ with a 5 ◦ step. The networks studiedin Section B.5.1 for situation 1 are evaluated for each new wind speed or angle variation. Th<strong>en</strong>etworks <strong>de</strong>fined in Section B.5.2 would of course be ins<strong>en</strong>sitive to angle variations, althoughtheir performance could be affected by changes in the wind speed. Figure B.11 shows the influ<strong>en</strong>ceof wind speed variations at local and regional scale. The mean (of P max or t sat ) on allmeteorological situations is shown, along with the range of variations (minimum and maximumvalues on all perturbed simu<strong>la</strong>tions). At both scales, the <strong>de</strong>tection probability P max is scarcelyinflu<strong>en</strong>ced by the wind speed variations. At local scale, t sat increases by 40% wh<strong>en</strong> the windspeed <strong>de</strong>creases by 35%, for N s<strong>en</strong>sor = 10. The saturation time is, once again, the more s<strong>en</strong>sitiveparameter, especially at local scale. Figure B.12 shows that variations in the wind angle hassimi<strong>la</strong>r effects. However, P max is also affected by the variations at local scale: it may <strong>de</strong>creaseby up to 10%. This s<strong>en</strong>sitivity study is typical of the evaluation to be carried out in practicalcases for a giv<strong>en</strong> network configuration and a giv<strong>en</strong> sc<strong>en</strong>ario. It shows the robustness of th<strong>en</strong>etworks to wind variations, especially in terms of <strong>de</strong>tection probability, ev<strong>en</strong> wh<strong>en</strong> they ar<strong>en</strong>ot p<strong>la</strong>ced in conc<strong>en</strong>tric circles.B.6 ConclusionsWe investigated the use of monitoring networks for protection purposes, in a military or home<strong>la</strong>ndsecurity context, without constraint on the source location. Two sc<strong>en</strong>arios were addressed,a buildings protection sc<strong>en</strong>ario and a small-units protection sc<strong>en</strong>ario. Indicators aimed at repres<strong>en</strong>tingthe protection ability of such networks, accounting for all possible harmful sources, were<strong>de</strong>signed—the <strong>de</strong>tection probability and the saturation time. They were evaluated for severalmeteorological situations and emission characteristics. The <strong>de</strong>tection probability proves to bea reliable indicator, whereas the saturation time is too <strong>de</strong>p<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t on the dispersion conditionsand the emitted quantity. Although it provi<strong>de</strong>s some measure of the behavior with respect totime, other indicators should also be tested, such as the averaged value of the arrival times onall sources (instead of the maximum value). In cases wh<strong>en</strong> the time of response is critical, onemay also impose a minimum time betwe<strong>en</strong> the source <strong>de</strong>tection and the actual contaminationof D p . This study also highlights the need for appropriate sizes for the simu<strong>la</strong>tion domain, soas to <strong>en</strong>sure that all effective sources are tak<strong>en</strong> into account for a giv<strong>en</strong> emitted quantity andmeteorological situation. However, the networks should accommodate meteorological variations255


256 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échellesNetwork <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t)1009590858075refer<strong>en</strong>cemeanminmax700 20 40 60 80 100 120 140 160Number of s<strong>en</strong>sorsNetwork saturation time (minutes)706050403020refer<strong>en</strong>cemeanminmax100 20 40 60 80 100 120 140 160Number of s<strong>en</strong>sors(a) Network <strong>de</strong>tection probability – local scale(b) Network saturation time – local scaleNetwork <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t)100959085807570refer<strong>en</strong>cemeanminmax650 20 40 60 80 100 120 140 160Number of s<strong>en</strong>sorsNetwork saturation time (minutes)20181614121086refer<strong>en</strong>cemeanminmax40 20 40 60 80 100 120 140 160Number of s<strong>en</strong>sors(c) Network <strong>de</strong>tection probability – regional scale(d) Network saturation time – regional scaleFigure B.11: Influ<strong>en</strong>ce of wind speed variations: evolution of the mean <strong>de</strong>tection probability and saturationtime with a wind speed variation betwe<strong>en</strong> −35% and +35%, at local and regional scale. Refer<strong>en</strong>ceis the situation 1. Networks are <strong>de</strong>fined with the s<strong>en</strong>sors having the highest <strong>de</strong>tection probability.256


Section B.6 – Conclusions 257Network <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t)10095908580757065refer<strong>en</strong>cemeanminmax0 20 40 60 80 100 120 140 160Number of s<strong>en</strong>sorsNetwork saturation time (minutes)504540353025refer<strong>en</strong>cemeanminmax0 20 40 60 80 100 120 140 160Number of s<strong>en</strong>sors(a) Network <strong>de</strong>tection probability – local scale(b) Network saturation time – local scaleNetwork <strong>de</strong>tection probability (perc<strong>en</strong>t)100959085807570refer<strong>en</strong>cemeanminmax650 20 40 60 80 100 120 140 160Number of s<strong>en</strong>sorsNetwork saturation time (minutes)30252015105refer<strong>en</strong>cemeanminmax00 20 40 60 80 100 120 140 160Number of s<strong>en</strong>sors(c) Network <strong>de</strong>tection probability – regional scale(d) Network saturation time – regional scaleFigure B.12: Influ<strong>en</strong>ce of wind angle variations: variations of <strong>de</strong>tection probability and saturationtime with a wind speed variation betwe<strong>en</strong> −25 ◦ and +25 ◦ at local and regional scale. Refer<strong>en</strong>ce is thesituation 1. Networks are <strong>de</strong>fined with the s<strong>en</strong>sors having the highest <strong>de</strong>tection probability.257


258 Annexe B – Performance <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> détection à différ<strong>en</strong>tes échelles(wind speed and direction, rain) without a total loss of performance, which <strong>en</strong>sures that a fewwell-chos<strong>en</strong> meteorological situations should be repres<strong>en</strong>tative of a network protection ability.Finally, two methods to <strong>de</strong>sign an effici<strong>en</strong>t network were evaluated: (1) taking the best s<strong>en</strong>sorsaccording to the <strong>de</strong>tection probability, and (2) p<strong>la</strong>cing the s<strong>en</strong>sors into circles around the protecteddomain. P<strong>la</strong>cing the best s<strong>en</strong>sors according to the saturation time gave poor networksperformance, and was therefore not further investigated. While the first method <strong>de</strong>p<strong>en</strong>ds on thewind direction, which makes it more suitable for the units protection sc<strong>en</strong>ario (real-time s<strong>en</strong>sorssiting), the second gives good results for the protection of <strong>la</strong>rger areas containing buildings.Imposing a suffici<strong>en</strong>t scattering of the s<strong>en</strong>sors is a critical condition to <strong>en</strong>sure complem<strong>en</strong>taritybetwe<strong>en</strong> the s<strong>en</strong>sors and thus good performance for a reasonable number of s<strong>en</strong>sors. This canbe achieved by means of indicators coupling (e.g., choosing the s<strong>en</strong>sors with constraints on boththe <strong>de</strong>tection probability and the saturation time), by imposing a minimum distance betwe<strong>en</strong>two s<strong>en</strong>sors, or by discarding any source already <strong>de</strong>tected by a network wh<strong>en</strong> computing thestatistics of a s<strong>en</strong>sor to be inclu<strong>de</strong>d. A good scattering is also <strong>en</strong>sured by <strong>de</strong>signing the networkwith conc<strong>en</strong>tric circles, if <strong>en</strong>ough s<strong>en</strong>sors are avai<strong>la</strong>ble.The next step of such a study could be a network optimization that would maximize astatistical indicator on all sources and meteorological situations. Another perspective is theoptimization of networks for the characterization of a source (p<strong>la</strong>ce, date and quantity) throughinversion methods. Finally, it would also be useful to ext<strong>en</strong>d this study to the prediction of thezones contaminated by a giv<strong>en</strong> source.258


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