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“<strong>La</strong> culture est une résistance à la distraction” /////// Pasolini*** parution juillet 2010100000 exemplaires, voir page 52Le journal de référ<strong>en</strong>ce de la vie culturelle2010 / N° 178 mai • Paru le 5 mai 2010 / 18 e saison / 80 000 ex. / www.journal-laterrasse.fr / Sommaire <strong>en</strong> page 2 et abonnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> page 50.© DRGabriel Garran© IBO/SIPADominique Hervieuthéâtre / selection p. 3-28 / Gabriel Garran revi<strong>en</strong>t avec unspectacle plaçant face à face la création d’une pièce de Romain Gary et lacorrespondance que l’auteur <strong>en</strong>tretint avec Louis Jouvet de 1946 à 1951.Danse / selection p. 29-36 / Depuis des siècles, Orphée charme lescœurs et titille les esprits créateurs. Dominique Hervieu et José Montalvomari<strong>en</strong>t danse, chant et texte pour donner leur vision du mythe.© Philarmonie Luxembourg© Toby Summerskillclassique / selection p. 36-45 / Festival Ext<strong>en</strong>sion déf<strong>en</strong>dune vision ouverte et pluridisciplinaire de la musique contemporaine.Avec le violoniste Garth Knox et la danseuse Annick Pütz.jazz / selection p. 45-52 / L’obsédant jazz atmosphérique duPortico Quartet, révélation du jazz anglais. Invité des festivals Jazz sousles Pommiers et de Saint-Germain-des-Prés.© V. Arbelet1 François Chattot 2 Philippe Buquet 3Mayakkam a reçu le Prix de la Création 2009©Jean-Jacques Grezetfocus1. Festival Théâtre <strong>en</strong> maià Dijon, P. 16-17.2. L’Espace des artsde Chalons : le lieudes possibles, P. 27.3. Bains numériques# 5 à Enghi<strong>en</strong>, P. 35.<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> / 4 av<strong>en</strong>ue de Corbéra 75012 Paris / Tél 01 53 02 06 60 / Fax 01 43 44 07 08 / email : la.terrasse@wanadoo.fr / Prochaine parution le 2 juin 2010 / Directeur de la publication : Dan AbitbolKVS MISSION théâtre / 8-19 juinChronique d’un missionnaire au CongoUn texte magnifique,un acteur hors du commun…SIDI LARBI CHERKAOUI danse / 17 juin - 7 juilletLe Triptyque Foi - Myth - BABEL (words) créationEn exclusivité à la Villette !01 40 03 75 75www.villette.com


4 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre critiquestexte Théophile de Viaumise <strong>en</strong> scène B<strong>en</strong>jamin <strong>La</strong>zar27 mai › 12 juin 2o1o<strong>Terrasse</strong>Combat:2 20/04/10 12:26 Page 1mise <strong>en</strong> scènedeDaniel Ke<strong>en</strong>eDaniel Jeanneteau et Marie-Christine Somadu 5 mai au 5 juin 2010deBernard-Marie Koltèsmise <strong>en</strong> scènetexte H<strong>en</strong>rik Ibs<strong>en</strong>mise <strong>en</strong> scène Nils Öhlund6 › 22 mai 2o1oMichael Thalheimerdu 26 mai au 25 juin 2010www.colline.fr 01 44 62 52 52 critique <strong>La</strong> seule certitudeque j’ai, c’est d’êtredans le douteChristian Gonon repr<strong>en</strong>d le spectacle qu’il a créé au Théâtre duVieux-Colombier, <strong>en</strong> octobre 2008, à l’occasion d’une carte blancheconsacrée à Pierre Desproges. Un spectacle <strong>en</strong> forme d’hommage, quicélèbre la plume de l’humoriste tout autant que son esprit et sons<strong>en</strong>s de la dérision.Le ton est concret, imagé, ancré dans le quotidi<strong>en</strong>,bi<strong>en</strong> que faisant preuve d’acc<strong>en</strong>ts résolum<strong>en</strong>t littéraires.Plus de vingt ans après la disparition de PierreDesproges, les chroniques interprétées par ChristianGonon sur la scène du théâtre du Vieux-Colombiersonn<strong>en</strong>t à nos oreilles comme de véritables morceauxde bravoure stylistique. Des morceaux de bravouredont se dégag<strong>en</strong>t, il est vrai, une grande efficacitéhumoristique, un s<strong>en</strong>s très piquant de la dérision,voire de la provocation, mais égalem<strong>en</strong>t une finesse,une langue, une exig<strong>en</strong>ce formelle r<strong>en</strong>voyant aux qualitésd’un écrivain de tal<strong>en</strong>t. En effet, Pierre Desprogess’affirme ici, indiscutablem<strong>en</strong>t, comme un véritableauteur. Et c’est sans doute cette dim<strong>en</strong>sion qui frappele plus dans <strong>La</strong> seule certitude que j’ai, c’est d’êtredans le doute. Destinés à des interv<strong>en</strong>tions radiophoniqueset télévisuelles, ainsi qu’à l’édition*, les texteschoisis par Christian Gonon laiss<strong>en</strong>t percer, derrièrela drôlerie, des perspectives pleines de s<strong>en</strong>sibilité etmême, à l’occasion, une certaine forme de poésie.Desproges,un véritable auteurCes textes, le sociétaire de la Comédie-Françaises’<strong>en</strong> empare avec aisance, <strong>en</strong> toute simplicité, sansjamais chercher à jouer « à la manière de ». Tour àtour précis, anguleux, acerbe, étrange, fuyant, frontal…,il varie les effets et compose une performanceChristian Gonon fait r<strong>en</strong>aître, sur scène,l’humour ravageur de Pierre Desproges.aux contrastes très subtils. Pourtant, une note manque: la noirceur, la cruauté corrosive qui vi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>tm<strong>en</strong>acer l’expression d’une bonne humeur troptranquille, qui pourrai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre plus dangereusescertaines audaces, plus dérangeantes certainessaillies – saillies à l’occasion desquelles la mort s’inviteà la table du rire. Même si ce n’est qu’un détail,cette note supplém<strong>en</strong>taire donnerait davantage decomplexité à l’univers du spectacle. « Y avait à moninsu, sous-jac<strong>en</strong>t à mon flanc, squattérisant mesbronches, comme un crabe affamé qui me broutaitle poumon, écrit Pierre Desproges dans le texte surlequel s’achève la représ<strong>en</strong>tation. Le soir même, chezl’écailler du coin, j’ai bouffé un tourteau. Ça nous faitun partout. » Tout est dit.Manuel Piolat Soleymat* Vivons heureux <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant la mort,Editions du Seuil, 1983.<strong>La</strong> seule certitude que j’ai, c’est d’être dans ledoute, de Pierre Desproges (textes édités aux EditionsPoints) ; mise <strong>en</strong> scène d’Alain L<strong>en</strong>glet et Marc Fayet.Du 5 au 19 mai 2010. Le mardi à 19h, du mercrediau samedi à 20h, le dimanche à 16h. Comédie-Française, Théâtre du Vieux-Colombier, 21, rue duVieux-Colombier, 75006 Paris. Tél. 01 44 39 87 00. Ouwww.comedie-francaise.fr. Durée : 1h15. Spectaclevu <strong>en</strong> avril 2010 au Théâtre de l’Ouest Parisi<strong>en</strong>, àBoulogne-Billancourt.propos recueillis / Pauline BureauZucco vu commela trajectoired’une étoile filanteAprès Roméo et Juliette d’après Shakespeare, Pauline Bureau s’attaqueà Roberto Zucco de Koltès dans la perspective du fait divers, dutragique dans le quotidi<strong>en</strong>. Avec <strong>en</strong> filigrane, le cheminem<strong>en</strong>t de laviol<strong>en</strong>ce qui déraille sur un passage à l’acte. Mystère non élucidé.«L’écriture dans l’œuvre de Koltès <strong>en</strong> général,comme dans Roberto Zucco, est extrêmem<strong>en</strong>tcontemporaine. Le verbe y est radicalem<strong>en</strong>t équivoque,la parole dit une chose et signifie le contraire. Àl’intérieur de la viol<strong>en</strong>ce, apparaît la douceur ; dansl’amour, la destruction ; dans la vie, la mort. Lesconcepts et les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts s’emmêl<strong>en</strong>t commedans la vie, de même les générations des personnages,avec la jeunesse de Zucco et de la Gamine,l’expéri<strong>en</strong>ce de la Mère et du Vieil Homme dans lemétro. L’écriture de Roberto Zucco répond à unevision fragm<strong>en</strong>taire et non continue de l’exist<strong>en</strong>ce.C’est une pièce <strong>en</strong> quinze tableaux à la façon d’unChemin de Croix symbolique, elle relève d’un regardcinématographique qui ne laisse jamais se succéderdeux scènes dans un même lieu. Koltès écritZucco juste après avoir traduit le Conte d’Hiver deShakespeare, il découvre avec éblouissem<strong>en</strong>t laliberté de l’écriture qui fait voler <strong>en</strong> éclats les règlesclassiques des unités.<strong>La</strong> fulgurance des motsHormis une scène qui se passe <strong>en</strong> plein jour dansun parc, l’univers visuel de Zucco fraie d’abordavec la nuit de la ville : le Petit Chicago et la prostitution…Avec ma sœur B<strong>en</strong>oîte Bureau, traductriceet dramaturge, on s’est approprié Shakespeare <strong>en</strong>adaptant Roméo et Juliette ; <strong>en</strong> revanche, il a fallu se//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Cosimo Mirco Magliocca© D. R.© D. R.la terrasse / mai 2010 / N°178 / 5critiques théâtrecritique Un certain Songe,une nuit d’étéRichard Demarcy réécrit et adapte Le Songe d’une nuit d’été etréunit l’<strong>en</strong>semble des acteurs du Naïf Théâtre pour l’interpréter. Unbonheur d’intellig<strong>en</strong>ce, de drôlerie, de fantaisie et de simplicité !En cette époque où la valeur se mesure au prixet le tal<strong>en</strong>t à la notoriété, nombreux sont lesspectacles qui <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t les stars médiatiquesde décors rutilants pour remplir des salles quiserai<strong>en</strong>t désertées si l’on acceptait d’admettreque bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t le roi est nu… Un roi nu,et apparemm<strong>en</strong>t satisfait de l’être car c’est lemoy<strong>en</strong> pour lui de créer <strong>en</strong> liberté <strong>en</strong> s’<strong>en</strong>tourantde comédi<strong>en</strong>s auth<strong>en</strong>tiquem<strong>en</strong>t tal<strong>en</strong>tueux, telLe Naïf Théâtre fait la fête chez Shakespeare.est paradoxalem<strong>en</strong>t le statut assumé de RichardDemarcy, implanté avec les si<strong>en</strong>s sous le chapiteauchaleureux et sympathique du Grand Parquet(qui, sous la houlette de François Grosjeanose la double insol<strong>en</strong>ce d’une programmation desacrée qualité et d’une salle toujours bondée) oùil crée des merveilles avec quelques coussins,des bouts de chiffon, des accessoires que poétis<strong>en</strong>tleur récupération et leur détournem<strong>en</strong>tsdrolatiques, trois fois ri<strong>en</strong> <strong>en</strong> sorte, si ce n’est letal<strong>en</strong>t de la troupe multiculturelle du Naïf Théâtre,un <strong>en</strong>train formidable, un évid<strong>en</strong>t plaisir de joueret une générosité incroyable.Liberté et originalité ;merveilles et foliesAprès avoir déjà fait subir à Jarry et à Lewis Carrollle même sort avec le même bonheur, RichardDemarcy réécrit Shakespeare, non pas <strong>en</strong> simplifiantet <strong>en</strong> édulcorant, mais <strong>en</strong> resserrant, <strong>en</strong>dynamisant, <strong>en</strong> conc<strong>en</strong>trant sa force comiquePauline Bureau, metteuse <strong>en</strong> scène de Roberto Zucco.contraindre au texte intégral chez Koltès, une obligationpassionnante. Les phrases évid<strong>en</strong>tes s’impos<strong>en</strong>td’elles-mêmes. Et quand un aspect de la pièce nousSignalétiqueChers amis, seules sont annotées par le sigle défini ci-contre eeet poétique avec autant de verve que d’efficacitédramaturgique. Les trouvailles textuelles etcontextuelles sont désopilantes et le canevastotalem<strong>en</strong>t déjanté de cette nouvelle nuit d’étéoffre aux interprètes une partition pétaradante etludique qui leur permet de déployer tous leurstal<strong>en</strong>ts de chanteurs, danseurs et comédi<strong>en</strong>s.Les acteurs pass<strong>en</strong>t à toute vitesse d’un tableauà l’autre et font alterner le récit des amoureux,celui de la cour, celui de la forêt et celui de latroupe chargée de jouer les av<strong>en</strong>tures de Pyrameet Thisbé, apothéose d’ingéniosité et de drôleriethéâtrale. Hommage au théâtre s’il <strong>en</strong> est, nonseulem<strong>en</strong>t dans le cont<strong>en</strong>u de son propos maisaussi dans sa forme allègre, joviale et fraternelle,ce spectacle est une des plus formidables propositionsdu mom<strong>en</strong>t. Une des moins prét<strong>en</strong>tieuses,une des plus abouties, celle d’un théâtregaillard et ragaillardissant, pas si naïf que ça,festif et joyeux comme un feu d’artifice.Catherine RobertUn certain Songe, une nuit d’été, d’aprèsShakespeare ; écrit et mis <strong>en</strong> scène par RichardDemarcy. Du 16 avril au 23 mai 2010. V<strong>en</strong>drediet samedi à 20h ; dimanche à 15h. Durée : 1h30.Représ<strong>en</strong>tations scolaires (à partir de 6 ans) le 20mai à 10h et les 7, 14 et 21 mai à 14h. Durée : 1h.Le Grand Parquet, 20bis, rue du Départem<strong>en</strong>t, 75018Paris. Réservations au 01 40 05 02 30.échappe, nous devons trouver la solution car l’auteurne se trompe jamais. Koltès fait accéder le fait diversau sublime et au mythe. Comm<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>dre ladéclaration finale du serial killer ? « Je suis le meurtrierde mon père, de ma mère, d’un inspecteur de policeet d’un <strong>en</strong>fant. Je suis un tueur. » L’action tragiquedans ses <strong>en</strong>trelacs r<strong>en</strong>voie chacun à ses propres mystèreset fantasmes. Elle est donnée de façon brute,sans explication ni controverse. <strong>La</strong> vie se donne ainsià travers la fulgurance des mots, leur impact transformel’être à la recherche de lui-même.»Propos recueillis par Véronique HotteRoberto Zucco, de Bernard-Marie Koltès ; mise<strong>en</strong> scène de Pauline Bureau. Du 6 mai au 6 juin2010. Mardi, mercredi, v<strong>en</strong>dredi, samedi 20h30,jeudi 19h30, dimanche 16h. Théâtre de la TempêteCartoucherie 75012 Paris. Réservation :01 43 28 36 36 et www.la-tempete.frcritiqueles pièces auxquelles nous avons assisté. Mais pour que votre panorama du mois soit plus complet,nous ajoutons aussi des chroniques, portraits, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s, articles sur des manifestations que nousn’avons pas <strong>en</strong>core vues mais qui nous paraiss<strong>en</strong>t intéressantes.THÉÂTRENANTERREAMANDIERSFLOWERSIN THEMIRRORDU 28 MAIAU 20 JUIN2010DE LI JU CHENPAR L’OPÉRA CHINOISDU SICHUANMISE EN SCÈNEET SCÉNOGRAPHIECHARLES TORDJMANET VINCENT TORDJMANAVECLES COMÉDIENSET LES MUSICIENSDE L’OPÉRADU SICHUANWWW.NANTERRE-AMANDIERS.COM01 46 14 70 00Jean Belin, Fleurs dans un vase d'or, buste de Louis XIV, corne d'abondance et armure.© RMN / Gérard BlotDesign Pascal Béjean et Nicolas Ledoux


6 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre critiquespropos recueillis / Marcial Di Fonzo BoRosa la Rouge :<strong>La</strong> force de résistancede Rosa LuxemburgLe metteur <strong>en</strong> scène Marcial Di Fonzo Bo et la chanteuse ClaireDiterzi cré<strong>en</strong>t Rosa <strong>La</strong> Rouge, une épopée musicale inspirée descombats révolutionnaires de Rosa Luxemburg.«Rosa la Rouge est la concrétisation de deux<strong>en</strong>vies qui m’habitai<strong>en</strong>t depuis quelques années :concevoir un spectacle musicale avec Claire Diterzi– avec qui j’ai déjà travaillé pour la création de<strong>La</strong> Estupidez, au Théâtre national de Chaillot –et m’immerger dans l’univers de la grande figureféminine et révolutionnaire Rosa Luxemburg. Cespectacle ne suit pas un cheminem<strong>en</strong>t biographiqueou didactique. Ce qui nous a intéressé,Claire et moi, c’est de transposer l’esprit de RosaLuxemburg avec imagination, c’est de nous inspirerde sa force de résistance et de conviction, deson intellig<strong>en</strong>ce, de ses idées pour élaborer uneépopée musicale. Une épopée conçue commeune sorte d’installation plastique et sonore au seinde laquelle on projette des films ou des imagesd’archives, on joue de la musique et on chante deschansons… Tout cela autour de textes de RosaLuxemburg, bi<strong>en</strong> sûr, mais aussi de témoignagesde personnalités liées à sa vie politique et intime.Claire Diterzi :<strong>en</strong>tre puissante et fragilitéJe trouve très excitant de rapprocher l’espritrévolutionnaire de Rosa Luxemburg au glamouret à l’humanité de Claire Diterzi, à la douce ragede sa musique. Il s’agit d’une artiste très atypique,dont l’univers va bi<strong>en</strong> au-delà du mondede la chanson. Elle p<strong>en</strong>se son art de manièrelarge, ouverte, fait preuve d’une prés<strong>en</strong>ce scéniqueinouïe, d’une personnalité très étrange, àcritique Une Maison de poupéesDans une atmosphère compassée, Nils Öhlund visite Une Maison depoupées d’Ibs<strong>en</strong> à travers l’étouffem<strong>en</strong>t bergmani<strong>en</strong> de relationsfamiliales saturées, contraintes et contrites.Pour décor, une maquette d’appartem<strong>en</strong>t témoin,une Maison de poupées des années 60 au mobilierd’époque – skaï, bureau et abat-jour – avecune femme au foyer, stylisée Barbie – sveltessede la ligne pour le pantalon d’intérieur et chignonsculpté Nouvelle Vague. En appar<strong>en</strong>ce, Nora (OliviaBrunaux) a tout pour « être heureuse », unmari Torvald (Féodor Atkine) qui vi<strong>en</strong>t d’accéderau poste prestigieux de directeur de banque.Dès qu’il peut se libérer de ses responsabilités,le banquier vi<strong>en</strong>t chez lui s’émouvoir de la complaisanceinsouciante de « sa » femme, une joliemère <strong>en</strong>fantine. De son côté, le mélancoliqueRank (Alexis Danavaras) à l’humour vif fait partiede la famille. De santé fragile, cet ami médecinfait une cour à la fois discrète et assidue àla maîtresse de maison qui s’<strong>en</strong> satisfait. Norala fois pleine de fragilité et de puissance. L’idéede faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre les mots de la résistance, dela révolution par le biais de sa beauté et desa féminité m’a semblé particulièrem<strong>en</strong>t inté-ressante. A travers elle et à travers la forcepoétique qu’elle est capable de déployer surscène, ces mots de résistance et de révolutionapparaiss<strong>en</strong>t de façon nouvelle et, je crois,extrêmem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>courageante. Car, il s’agit bi<strong>en</strong>aussi, par le biais de ce spectacle, d’établir desponts <strong>en</strong>tre la réalité d’aujourd’hui, la mollessepolitique dans laquelle nous nous trouvons et lavigueur intellectuelle d’un esprit aussi libre quecelui de Rosa Luxemburg.»Propos recueillis par Manuel Piolat SoleymatRosa la Rouge - Une épopée musicale, spectaclede Claire Diterzi et Marcial Di Fonzo Bo ; imagesde Patrick Volve ; dramaturgie de Leslie Kaplan.Du 11 au 22 mais 2010, à 21h. Les dimanches à 15h,relâche les lundis, ainsi que les 13 et 14 mai.Théâtre du Rond-Point, 2 bis, av<strong>en</strong>ue FranklinD. Roosevelt, 75008 Paris. Réservations au01 44 95 98 21. Égalem<strong>en</strong>t le 1 er mai 2010 à<strong>La</strong> Ferme du Buisson à Marne-la-Vallée, les 4 et5 mai à L’Hippodrome – Scène nationale de Douai,le 7 mai à <strong>La</strong> Rose des V<strong>en</strong>ts - Scène nationale deLille Métropole, les 26 et 27 mai à la Scène nationaled’Orléans, le 1 er juin au Hangar 23 à Rou<strong>en</strong>,le 9 juillet au Festival Contre Courant à Avignon.semble répondre à la vision toute masculine dela femme idéale, mièvre, figée, jeune et sexuellem<strong>en</strong>tattirante. Or, surgit à l’improviste Kristine(Emmanuelle Grangé) que Nora a perdu de vue.Travaillant par nécessité, cette amie de jeunesseest l’antithèse autonome de la femme d’intérieur,qui va l’aider à trouver un emploi. Dans le mêmetemps, l’inquiétant Krogstadt (Bernard Mazzinghi)r<strong>en</strong>d visite à Nora, liée à lui par des intérêts d’arg<strong>en</strong>tinsoupçonnés.Nora confinéeà la fonction maternelle© Camille <strong>La</strong>grange / <strong>La</strong> Coursive© D. R.© Gregory Brandella terrasse / mai 2010 / N°178 / 7critiques théâtre<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Minoru BetsuyakuUne vision minimalistedu théâtreMéconnu <strong>en</strong> France, Minoru Betsuyaku est, à 73 ans, l’un des auteursvivants japonais les plus respectés de son pays. A l’origine del’émerg<strong>en</strong>ce du théâtre de l’absurde au Japon, au début des années1960, son œuvre a vu le jour avec une pièce intitulée L’Eléphant.Aujourd’hui, le metteur <strong>en</strong> scène K. Kiyama prés<strong>en</strong>te un autre de sestextes, <strong>La</strong> Maladie, pour deux représ<strong>en</strong>tations, à la Maison de laculture du Japon à Paris.Vos lectures de Franz Kafka et de SamuelBeckett sembl<strong>en</strong>t avoir été déterminantesdans la naissance de votre œuvre théâtrale.Dans quelle mesure vous s<strong>en</strong>tez-vous lié àces deux écritures ?Minoru Betsuyaku : Ces deux auteurs m’ontappris énormém<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> m’am<strong>en</strong>antà considérer que l’exist<strong>en</strong>ce de l’homme est paress<strong>en</strong>ce comique. Je crois qu’ils m’ont permisd’accéder à une forme de libération. Grâce à cela,j’ai pu sortir d’un prisme purem<strong>en</strong>t social et poli-tique pour me diriger vers un théâtre fondé surles points de t<strong>en</strong>sion intimes de l’individu. C’estégalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lisant les œuvres de Kafka et deBeckett que j’ai été am<strong>en</strong>é à faire mi<strong>en</strong> le paradoxesuivant : plus l’homme se trouve dans unesituation tragique, plus il <strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t comique.Quelles sont les principales lignes de forcesur lesquelles s’est construit votre théâtre ?M. B. : Fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, mon théâtre répondaux caractéristiques suivantes : une scènedépouillée, une limitation du décor et des accessoires,un minimum de personnages et une dramaturgieminimaliste. Pour moi, écrire est une pulsiondont l’objet revi<strong>en</strong>t à modeler un espace théâtralcorrespondant à mon goût. C’est une sorte de jeu,mais un jeu qui aboutirait à autre chose qu’à unedim<strong>en</strong>sion purem<strong>en</strong>t ludique.Une Maison de poupées : un combat pour s’extirper desnormes sociales et familiales.Si Nora apparaît comme vulnérable, elle n’estni passive, ni soumise. Une Maison de poupée(1879) est perçue au xix e siècle commeun symbole de prison pour une femme capricieuserêvant d’une liberté mythique. À la findes années soixante, l’émerg<strong>en</strong>ce du Mouvem<strong>en</strong>tde Libération des Femmes transformeles m<strong>en</strong>talités. Le regard visionnaire d’Ibs<strong>en</strong>s’attaque à l’autosatisfaction virile des fauxtireurs d’élite que sont les hommes : ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tla femme pour une cible de fête forainequ’on remporte comme un prix ou un trophéeDe quoi votre inspiration se nourrit-elle ?M. B. : En premier lieu, je me représ<strong>en</strong>te un espacesur lequel je pose mon regard. Des personnageset des objets y font peu à peu leur apparition.J’att<strong>en</strong>ds qu’ils comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à se mouvoir. C’est àce mom<strong>en</strong>t que les idées naiss<strong>en</strong>t. Je laisse alorsdéborder mon imagination.De quoi traite <strong>La</strong> Maladie, pièce créée àTokyo <strong>en</strong> 1981 et aujourd’hui prés<strong>en</strong>tée pourla première fois <strong>en</strong> France ?« Un théâtre fondésur les points det<strong>en</strong>sion intimesde l’individu. » Minoru BetsuyakuM. B. : « Si ça se trouve, je suis malade… » Voiciune inquiétude que la plupart de nos contemporainspartag<strong>en</strong>t et gard<strong>en</strong>t dans un coin de leurtête. J’ai amplifié et saturé ce constat, <strong>en</strong> le plaçantdans un contexte particulier : un événem<strong>en</strong>tsurv<strong>en</strong>ant au coin d’une rue. J’ai souhaité am<strong>en</strong>erle public à rire, mais égalem<strong>en</strong>t faire <strong>en</strong> sorte quece rire intervi<strong>en</strong>ne au cœur d’une forme d’absurditépoussée à l’extrême.En quoi cette pièce est-elle caractéristiquede votre œuvre ?M. B. : <strong>La</strong> Maladie repr<strong>en</strong>d une trame classiquede la dramaturgie japonaise : le « Jyo-Ha-Kyû »(exposition – intrigue – dénouem<strong>en</strong>t). Comme pourtoutes mes pièces, j’ai cherché, <strong>en</strong> m’appuyantsur un minimum d’effets, à atteindre la plus grandesimplicité possible.Entreti<strong>en</strong> réalisé par Manuel Piolat Soleymat(traduction d’Aya Soejima)<strong>La</strong> Maladie, de Minoru Betsuyaku (spectacle <strong>en</strong>japonais surtitré) ; mise <strong>en</strong> scène de K. Kiyama.Les 28 et 29 mai 2010, à 20h. Maison de la culturedu Japon à Paris, 101 bis, quai Branly, 75015 Paris.Réservations au 01 44 37 95 95.de guerre. Nora ne peut se cont<strong>en</strong>ter dejouer la poupée, confinée à la seule fonctionmaternelle auprès de ses <strong>en</strong>fants. Elle prépareson échappée des mailles d’un filet éprouvécomme une <strong>en</strong>trave. À la façon de Hans Bellmer,la femme libre dépèce sadiquem<strong>en</strong>t sapoupée Barbie d’antan, un double désuet, audelàdes films vidéo où les images muettes dubonheur familial laiss<strong>en</strong>t des traces douloureuses.<strong>La</strong> représ<strong>en</strong>tation trop fidèle dégageune atmosphère compassée. En att<strong>en</strong>dantune perspective plus souple, saluons un travailminutieux.Véronique HotteUne Maison de poupées, d’H<strong>en</strong>rik Ibs<strong>en</strong> ;traduction et mise <strong>en</strong> scène de Nils Öhlund.Du 6 au 22 mai 2010. Mardi 19h, du mercredi ausamedi 20h, matinées exceptionnelles le 16 mai à16h et le 22 mai à 15h. Athénée Théâtre Louis-Jouvet17 rue Boudreau 75009 Paris. Réservation :01 53 05 19 19. Durée : 2h05. Spectacle vuà L’Avant-Seine Théâtre de Colombes.SAISON 2009/10//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse //////// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


8 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre critiquesLA CRIéETHÉÂTRE NATIONAL DE MARSEILLEMARIVAUX / DIDIER BEZACE<strong>La</strong> Vérité 25x par secondeFRÉDÉRIC FLAMAND / AI WEIWEI /BALLET NATIONAL DE MARSEILLESPECTACLE JOUÉ SALLE VALLIER[ spectacle jeune public ]19 et 22 maiIl était une fois les fablesD’APRÈS JEAN DE LA FONTAINE / WILLIAM MESGUICHdu 2 au 5 juinLes Fausses Confid<strong>en</strong>cesSPECTACLE JOUÉ AU THÉÂTRE DES SALINSMARTIGUES[ danse ]du 8 au 12 juinPrés<strong>en</strong>tation dela saison 2010/2011lundi 14 juin à 19hau Théâtre de <strong>La</strong> CriéeRÉSERVATIONS 0491547054VENTE ET ABONNEMENT EN LIGNEwww.theatre-lacriee.comcritique / reprise New-York 2001Christian B<strong>en</strong>edetti et Nina R<strong>en</strong>aux cré<strong>en</strong>t une lecture-performanceà partir de New-York 2001 – poésie au galop, un texte de ChristopheFiat. Singulier. Instable. Stimulant.L’une (Nina R<strong>en</strong>aux) dessine – faisant usage decrayons dont les divers passages sur le papier nelaiss<strong>en</strong>t apparaître aucun trait, aucune trace – oubi<strong>en</strong> se met à taguer, lettre après lettre, chiffreaprès chiffre, sur les quatre côtés de la surfaceblanche lui faisant face : SEPTEMBER 11 / SEP-TEMBER 11 / SEPTEMBER 11 / TUESDAY. L’autre(Christian B<strong>en</strong>edetti) dit, livre <strong>en</strong> main, New York2001 – poésie au galop, texte de Christophe Fiatqui tisse des li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les attaques terroristesperpétrées contre les états-Unis le 11 septembre2001 et certains mythes, certaines dim<strong>en</strong>sions,certaines mises <strong>en</strong> perspective de la culture hollywoodi<strong>en</strong>ne.Elle et lui, donc, chacun œuvrantdans la partie de l’espace scénique qui lui estréservée, l’un et l’autre ne se rejoignant dansune projection commune qu’à l’occasion d’unesérie de questions/réponses répétitives jaillissantdu texte sur fond de musique techno. « DO YOULOVE ME ? », « I LOVE YOU FOREVER ! ». <strong>La</strong>demande, adressée par Christian B<strong>en</strong>edetti defaçon véhém<strong>en</strong>te, fiévreuse, de plus <strong>en</strong> plus frénétique,appelle une réponse à l’av<strong>en</strong>ant – réponseque Nina R<strong>en</strong>aux adresse au c<strong>en</strong>tre du plateau,immobile face à l’assistance, un micro à la main.D’Hollywoodau 11 septembre 2001New-York 2001 est l’une de ces propositionsartistiques qui gomm<strong>en</strong>t le cadre traditionnel dela représ<strong>en</strong>tation théâtrale pour se vivre commeune expéri<strong>en</strong>ce composite et singulière. Une expéri<strong>en</strong>ced’écoute, de s<strong>en</strong>sations, qui se compose decreux et de pleins, de fuites et de saisissem<strong>en</strong>ts,d’étirem<strong>en</strong>ts et de points de d<strong>en</strong>sité. Car la performanceprés<strong>en</strong>tée par Christian B<strong>en</strong>edetti et NinaR<strong>en</strong>aux a quelque chose d’instable, de mouvant etd’hétérogène. Certains pans de cette lecture nousparvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ainsi de manière très puissante, trèsdirecte, d’autres gliss<strong>en</strong>t vers des zones beaucoupplus diffuses de l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t. On <strong>en</strong>tre dans leflot av<strong>en</strong>tureux de New-York 2001, puis il arriveque l’on <strong>en</strong> sorte avant de à nouveau se laissercapturer par la force de ce texte faisant preuvede grandes qualités littéraires (Christophe Fiatest, avec Edward Bond et Gianina Carbunariu,l’un des trois auteurs associés au Théâtre-Studiod’Alfortville). Il faut considérer ce mouvem<strong>en</strong>tde bascule comme un mouvem<strong>en</strong>t de liberté, unmouvem<strong>en</strong>t de vie. Comme la pulsation spontanéeUne expéri<strong>en</strong>ce d’écoute, de s<strong>en</strong>sations, qui se compose de creux et de pleins, de fuites et de saisissem<strong>en</strong>ts, d’étirem<strong>en</strong>tset de points de d<strong>en</strong>sité.et naturelle d’une lecture-performance dont lesmots, comme les perceptions, n’appell<strong>en</strong>t aucuneforme de contrainte.Manuel Piolat SoleymatNew-York 2001, de Christophe Fiat (texte publiéaux Editions Al Dante) ; mise <strong>en</strong> scène de ChristianB<strong>en</strong>edetti (avec la complicité de Christophe Fiat).Du 4 au 29 mai à 21h, <strong>en</strong> alternance avec Productet Sandrine, intégrales les samedi à partir de 16h.Théâtre-Studio, 16, rue Marcelin-Berthelot, 94140Alfortville. Réservations au 01 43 76 86 56.critique Les Règles du savoir-vivredans la société moderneInspiré d’un ouvrage de bonnes manières du XIX e siècle, Les Règles dusavoir-vivre dans la société moderne porte <strong>en</strong> dérision le ridiculede la comédie humaine. Frédérique Wolf-Michaux et Dalila Khatircré<strong>en</strong>t un « monologue pour deux voix » d’une grande drôlerie.« <strong>La</strong> veuve qui se remarie ne s’habillera ni de gris, nide mauve, ce qui aurait l’air de demi-deuil et seraitpeu aimable pour son second mari ; elle évitera lerose, couleur trop gaie, qui serait déplacée. Elle secoiffera d’une mantille noire ou blanche, dans laquelleelle piquera quelques fleurs. Elle évitera les chrysanthèmeset les scabieuses, qui sont dénommées fleursde veuves, il est de l’humour ou de la pitié qui nesont pas toujours compris. » Ainsi s’énonc<strong>en</strong>t LesRègles du savoir-vivre dans la société moderne. Méticuleusem<strong>en</strong>t.Méthodiquem<strong>en</strong>t. Exhaustivem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>s’attachant à ne jamais laisser quoi que ce soit dans levague, à ne jamais accorder la moindre place au flouou à l’improvisation. De la déclaration de naissanceaux usages du deuil, <strong>en</strong> passant par le baptême, lesfiançailles, les cérémonies de mariage, ce sont tousles grands et petits événem<strong>en</strong>ts de la vie que le textede Jean-Luc <strong>La</strong>garce ori<strong>en</strong>te, régit, <strong>en</strong>cadre, réglem<strong>en</strong>te.Cela, <strong>en</strong> s’appuyant sur un précis de bonnesmanières écrit <strong>en</strong> 1889, best-seller qui r<strong>en</strong>dit célèbreBlanche-Augustine-Angèle Soyer, dite la BaronneStaffe. Le texte de Jean-Luc <strong>La</strong>garce détourne, il vasans dire, le s<strong>en</strong>s de cet ouvrage, <strong>en</strong> distord le styleautant que le ton.L’ironie impitoyablede Jean-Luc <strong>La</strong>garceCar la version contemporaine de ces Règles dusavoir-vivre (fruit d’une commande d’H<strong>en</strong>ri Taquet,<strong>en</strong> 1993, pour la Scène nationale de Belfort) tire cechapelet de recommandations protocolaires versune ironie impitoyable, un s<strong>en</strong>s de la cocasserie et//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Elizabeth Carecchio© Arnaud Vasseurla terrasse / mai 2010 / N°178 / 9critique Ciseaux, papier, caillouL’écriture ret<strong>en</strong>ue de Ciseaux, papier, caillou de Daniel Ke<strong>en</strong>e trouveson accomplissem<strong>en</strong>t poétique avec Marie-Christine Soma et DanielJeanneteau.Carlo Brandt, massif, voix rauque et posée, estKevin, l’anti-héros de la pièce Ciseaux, papier,caillou de l’Australi<strong>en</strong> Daniel Ke<strong>en</strong>e. Tel un atlante,un homme sout<strong>en</strong>ant un <strong>en</strong>tablem<strong>en</strong>t à la manièred’Atlas qui porte le ciel sur ses épaules, le tailleurde pierre a tout perdu le jour où la fabrique de lacarrière qui l’employait l’a lic<strong>en</strong>cié. Le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tde vivre s’est effondré <strong>en</strong> son intime. À la maison,Quotidi<strong>en</strong> économe et dignité familiale sur écran bleu mélancolique.la prés<strong>en</strong>ce affectueuse de sa femme (Marie-Paule<strong>La</strong>val) et de sa fille (Camille Pélicier-Brouet) le trouble; le chef de famille craint l’incompréh<strong>en</strong>sion. Unchômeur et collègue moins touché (Philippe Smith),accompagne Kevin dans ses virées alcoolisées :« On est des lég<strong>en</strong>des toi et moi… » Le plus souv<strong>en</strong>t,Kevin monologue <strong>en</strong> rev<strong>en</strong>ant sur les vestigesde son passé. <strong>La</strong> vieille fabrique fantomatique està prés<strong>en</strong>t désertée par les hommes et leurs outils :« … on pr<strong>en</strong>ait ce qu’il nous fallait directem<strong>en</strong>tdans la paroi de la carrière une stèle un socle unefigure une colonne… » L’homme se souvi<strong>en</strong>t de labeauté des bruits des coups assénés sur la paroi,de la foule ouvrière <strong>en</strong> activité ; il médite sur le travailet les raisons d’une vie intérieure digne. L’acte detailler est une métaphore de la création.Paradis perduLe geste puissant du tailleur hiératique dégageplénitude et sérénité. Le dresseur de stèle estun dresseur d’exist<strong>en</strong>ce : il inscrit patiemm<strong>en</strong>tl’homme dans le monde. S<strong>en</strong>sible à la foi, ilress<strong>en</strong>t comme vaine sa Madone sculptée. <strong>La</strong>pierre taillée pouvait donner accès à l’éternitéFrédérique Wolf-Michaux et Dalila Khatir sur la scène deL’Apostrophe, à Cergy-Pontoise.de la dérision proprem<strong>en</strong>t irrésistibles. Pour porterce texte à la scène, Frédérique Wolf-Michaux adans un défi au temps. Or « tout change c’estnotre destinée ». L’époque de la fabrique estrévolue comme la révolution qui décrit un cercle.Et la fille appr<strong>en</strong>d la Révolution française àl’école : « … un poids est tombé des épaulesdes g<strong>en</strong>s ordinaires par la suite il y a eu descomplications politiques… » L’anci<strong>en</strong>ne carrièreest un paradis perdu, un reflet épuré de la terreoù le travail manuel accomplissait l’homme. Lepoème dramatique de Ke<strong>en</strong>e est mis <strong>en</strong> lumièrepar la vision plastique et aéri<strong>en</strong>ne de DanielJeanneteau et Marie-Christine Soma, dans lerespect du sil<strong>en</strong>ce et de la p<strong>en</strong>sée de celui quisouffre et doute. Un rideau de plastique laissetransparaître les ombres vivantes et la stèlereligieuse. <strong>La</strong> scénographie dégage la clartélumineuse d’un quotidi<strong>en</strong> économe et sacré,la cuisine <strong>en</strong> formica pour les repas familiauxet les spots de bar de nuit. L’ouvrier, fossoyeurde sa propre tombe shakespeari<strong>en</strong>ne, gît etrayonne à la fois de sa gloire évanouie.Véronique HotteCiseaux, papier, caillou, de Daniel Ke<strong>en</strong>e ; mise<strong>en</strong> scène de Daniel Jeanneteau et Marie-ChristineSoma. Du 5 mai au 5 juin 2010. Du mercredi ausamedi 21h, mardi 19h et dimanche 16h. <strong>La</strong> CollineThéâtre National 15 rue Malte-Brun 75020 Paris.Réservations : 01 44 62 52 52. Durée : 1h 35.Pièces courtes de Daniel Ke<strong>en</strong>e publiées auxÉditions théâtrales. Spectacle vu à la Maison de laCulture d’Ami<strong>en</strong>s.choisi de faire naître un dialogue à partir du monologueconçu par l’auteur. Elle le fait <strong>en</strong> compagniede la chanteuse-comédi<strong>en</strong>ne Dalila Khatir.Ensemble, les deux interprètes donn<strong>en</strong>t corps àune représ<strong>en</strong>tation alliant tal<strong>en</strong>t et exig<strong>en</strong>ce. Unereprés<strong>en</strong>tation au sein de laquelle deux figures defemmes s’empar<strong>en</strong>t conjointem<strong>en</strong>t de ce corpusde règles, le délivre à l’assistance, faisant leursvoix se répondre, se confondre, dire ou chanter,ciseler et colorer avec beaucoup de précision lalangue de Jean-Luc <strong>La</strong>garce. De l’une à l’autre,ce sont tous les aspects répétitifs, accumulatifs,sarcastiques de l’écriture du dramaturge qui surgiss<strong>en</strong>t.Des aspects qui point<strong>en</strong>t ici du doigt l’inhumanitéd’un système de conv<strong>en</strong>tions socialesbafouant toute notion de libre-arbitre, de fantaisieou d’auth<strong>en</strong>ticité.Manuel Piolat SoleymatLes Règles du savoir-vivre dans la sociétémoderne (édité aux Solitaires intempestifs),de Jean-Luc <strong>La</strong>garce ; conception de FrédériqueWolf-Michaux. Les lundis 3 et 10 mai 2010, à 20h30.L’apostrophe – Théâtre des Arts, 1, place des Arts,95000 Cergy-Pontoise. Réservationsau 01 34 20 14 14 ou sur www.lapostrophe.net.Durée de la représ<strong>en</strong>tation : 1h10.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////STET_ap_la_terrasse_2010_STET_ap_la_terrasse_2010 20/04/10 12:49 Page1PLACE <strong>en</strong>trée librePLACE <strong>en</strong>trée librecritiques théâtreSAINTSULPICE 6 eSAINTSULPICE 6 eprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t21-22-23→mai 2010*6 e SALON DU THÉÂTRE& de l’édition théâtraleHORAIRES*16h-23h|13h-23h|13h-20hRENSEIGNEMENTSwww.foiresaintgermain.org


10 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre critiquesSaison 2009 2010CompagnonsGARY-JOUVET 45-51d’après la correspondance Jouvet-Gary et Tulipe ou la Protestation de Romain Garyconception et mise <strong>en</strong> scène Gabriel Garran<strong>en</strong> collaboration avec Myriam Lothammercritique Tempête !Près du fidèle Ariel (Scott Koehler), le magici<strong>en</strong>Prospéro (R<strong>en</strong>ato Giuliani) maugrée contre le bestialCaliban (Hovnatan Avedikian), tout <strong>en</strong> faisantdes confid<strong>en</strong>ces à sa fille Miranda (YsmahaneYaqini) dont on fête l’anniversaire. Voilà tr<strong>en</strong>teans qu’ils ont échoué sur cette île <strong>en</strong>tre Naples etTunis. Prospéro relate l’histoire de sa gloire passéede grand pizzaïolo napolitain, sa chute ourdie parle félon Alonso, usurpateur de pizzeria. Le maître<strong>La</strong> Tempête de Shakespeare,pièce magique et mythique,burlesque et féerique, inspire à Irina Brook une jubilation scéniqueflamboyante. Beau pari.dés<strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t shakespeari<strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t un chaosde cabaret, un désordre de music-hall fellini<strong>en</strong>,cinéma itali<strong>en</strong> ou comédie musicale des années50 où l’on s’amuse malgré les soucis. Les jeunesg<strong>en</strong>s Miranda et Ferdinand étouff<strong>en</strong>t sous lacoupe paternelle, ils souhaiterai<strong>en</strong>t vivre pour euxmêmes.Lumignons de nuit d’été sur une plage,table formica, vestiaire et tissus Liberty, ust<strong>en</strong>silesde cuisine, tout rappelle l’Italie lég<strong>en</strong>daire etla terrasse / mai 2010 / N°178 / 11critiques théâtre<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / B<strong>en</strong>jamin <strong>La</strong>zarRestituer un événem<strong>en</strong>tde langageB<strong>en</strong>jamin <strong>La</strong>zar met <strong>en</strong> scène Les Amours tragiques de Pyrame etThisbé, de Théophile de Viau. En orfèvres scéniques, B<strong>en</strong>jamin <strong>La</strong>zaret les si<strong>en</strong>s exhauss<strong>en</strong>t la beauté de la langue et de la poésie desaurores du Grand Siècle.Qui est Théophile de Viau ? Quelle est l’originalitédes Amours tragiques de Pyrame etThisbé ?B<strong>en</strong>jamin <strong>La</strong>zar : Un poète du début du xvii e quia marqué tout son siècle, extrêmem<strong>en</strong>t admirémais aussi très critiqué, dont le destin fut tragiqueet la trajectoire fulgurante. Engagé dansson écriture, il <strong>en</strong> a payé les frais : après Pyrameet Thisbé, un procès pour impiété et athéismelui a valu trois ans d’emprisonnem<strong>en</strong>t. Malgrésa grâce, il est mort peu après, de délabrem<strong>en</strong>tphysique. Les Amours tragiques de Pyrame etThisbé raconte une histoire d’amour célébrissimeà l’époque, dont Roméo et Juliette a remplacémais on lui a surtout reproché son opposition auCiel et le fait d’affirmer la faiblesse des dieux,l’impossibilité de la résurrection et qu’il n’y a pasd’autre monde que celui où l’on vit. C’est vraim<strong>en</strong>tune des très grandes pièces du xvii e siècleet le fait qu’elle soit méconnue me donne <strong>en</strong>coreplus <strong>en</strong>vie de la monter. Les formes classiquesn’y sont pas <strong>en</strong>core apprivoisées, les transitions<strong>en</strong>tre les scènes ne sont pas écrites. C’est unepièce comme un animal sauvage qui n’a pas lepoli qu’on trouvera plus tard. Il y a <strong>en</strong> elle quelquechose de l’archaïsme et de la viol<strong>en</strong>ce d’un théâtrecomme celui de Garnier. C’est passionnantcar on n’est pas <strong>en</strong>core <strong>en</strong> territoire connu avecquelle(s) culture(s) pour quel(s) public(s)?samedi 5 juin 2010 de 10 h à 18 havecAudrey BonnetGuillaume DurieuxJean-Paul FarréJean-Pierre LéonardiniSava LolovPierre Vial Sociétairehonoraire de la Comédie-Françaisedu 5 au 29 maiR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts / Locations 01 48 33 16 16En savoir plus www.theatredelacommune.comMétro ligne 7, station Aubervilliers-Pantin-4 Chemins illustration Marc DaniauMiranda et Ferdinand, les amants complices de Tempête !queux prépare un tiramisu impérial quand il voitapprocher de l’île, grâce à sa boule de cristal,l’<strong>en</strong>nemi Alonso et son fils Ferdinand (BartlomiejSoroczynski). V<strong>en</strong>geur, le magici<strong>en</strong> décl<strong>en</strong>che aussitôtune Tempête !, une mer <strong>en</strong> colère qui metles navires <strong>en</strong> péril. Dès le premier regard, Ferdinandet Miranda s’aim<strong>en</strong>t tandis que Stephano etTrinculo, des rescapés <strong>en</strong>ivrés s’acoquin<strong>en</strong>t avecCaliban pour s’emparer de l’île.Désordre de music-hallfellini<strong>en</strong>De son côté, Ferdinand jongle avec les légumesde la cuisine <strong>en</strong> saltimbanque inspiré, passe desépreuves initiatiques comme l’exécution de larecette des spaghettis ou des lasagnes et le nettoyagedes moules <strong>en</strong> temps express. <strong>La</strong> piècetestam<strong>en</strong>taire se nourrit d’illusions perdues, desagesse amère et d’espoir fragile. Les cinq comédi<strong>en</strong>ssont trucul<strong>en</strong>ts de vie, de tal<strong>en</strong>t et d’humour,acrobates ludiques et clowns musici<strong>en</strong>s qui pass<strong>en</strong>td’un rôle à l’autre. Avec la fée Irina Brook, lecritique Les OiseauxAlfredo Arias fait <strong>en</strong>trer aurépertoire du Français laplus célèbre des comédiesd’Aristophane avec un souci demodernisation et d’adaptationqui rate autant sa cible que seseffets et tourne à l’<strong>en</strong>nui.Deux femmes, Camarade Constance et BelleEspérance, fui<strong>en</strong>t les hommes, gangr<strong>en</strong>és parla corruption, manipulés par les démagogues etsaignés à blanc par les impôts. Elles rejoign<strong>en</strong>tles oiseaux et pouss<strong>en</strong>t <strong>La</strong> Huppe à persuaderle peuple des volatiles de fonder une cité <strong>en</strong>treterre et ciel, r<strong>en</strong>dant ainsi à la g<strong>en</strong>t ailée le pouvoirconfisqué par les dieux (« XXL des stratosphères »chez Arias revisitant Aristophane) <strong>en</strong> interrompantnon plus la circulation des fumets sacrificiels,comme dans la farce initiale, mais l’importationdes viandes hachées. <strong>La</strong> guerre est déclarée avecles Olympi<strong>en</strong>s et l’utopie civile tourne <strong>en</strong> eau deboudin d’autant que les créateurs de Coucou-les-Nuées ne parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à gérer les demandesd’asile et l’afflu<strong>en</strong>ce migratoire. Alfredo Arias installele théâtre dans le théâtre et la place Colettecolorée. Le bonheur simple dans l’appropriationdu vivant, du concept actif de l’art culinaire et dela convivialité dans la préparation des repas. L’îleest un espace de liberté et de respiration à traversl’univers de la pasta, la métaphore filée du spectacle.Les pâtes se consomm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faisant cuireun ruban, un fil, un carré de pâte sèche. SelonTonino B<strong>en</strong>acquista, « elles form<strong>en</strong>t un univers <strong>en</strong>soi, à l’état brut, dont même le plus fin gourmetne soupçonne pas les métamorphoses. » Commele royaume de ce théâtre inv<strong>en</strong>tif qui s’épanouitgrâce au brio d’une bande joyeuse et gourmande,l’exist<strong>en</strong>ce offre une variation d’histoires à l’infini.Un feu d’artifice royal sous la voûte céleste.Véronique HotteTempête ! d’après William Shakespeare ; mise <strong>en</strong>scène d’Irina Brook. Du 26 mai au 19 juin 2010.À 20h30 et matinées le samedi à 15h30, relâchedimanche et lundi. Théâtre des Bouffes du Nord37 bis, boulevard de la Chapelle 75010 Paris.Réservations : 01 46 07 34 50.Catherine Salviat, <strong>La</strong> Huppe d’Aristophane revisité parArias.sur la scène de la salle Richelieu, transforme lesoiseaux <strong>en</strong> « comédi<strong>en</strong>zeaux », confiant au tal<strong>en</strong>tde Françoise Tournafond le soin d’inv<strong>en</strong>ter pourchaque personnage un costume rappelant unegrande figure de l’histoire dramatique (moineauScapin, corbeau Harpagon, etc.).Un spectacle triste et lourdA force de glissem<strong>en</strong>ts, de transformations et demises <strong>en</strong> abyme, à force de théâtre dans le théâtreet de référ<strong>en</strong>ce dans la référ<strong>en</strong>ce, l’<strong>en</strong>semble© Patrick <strong>La</strong>zic© Brigitte Enguérand© Nathaniel Baruchpour nous l’archétype. C’est la pièce d’un poètequi y a mis tout son savoir-faire. Il a écrit de lapoésie p<strong>en</strong>dant vingt ans et offre dans cetteœuvre comme un cond<strong>en</strong>sé de tous les g<strong>en</strong>res,impose un style très personnel et affirme uneliberté d’écriture très particulière. L’aspect philosophiqueet politique est aussi très important :c’est la voix du poète révolté qu’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d.Quel est cet aspect ?B. L. : Les deux héros s’oppos<strong>en</strong>t à la loi familialemais Viau dresse aussi le portrait d’un roityran saisissant et dénonce le conflit <strong>en</strong>tre intérêtpersonnel et intérêt d’Etat. On le lui a reproché,compose un galimatias dramaturgique où l’onpeine un peu à suivre l’intrigue, pourtant mincechez Aristophane. Le spectacle est composé detableaux successifs, chorégraphiquem<strong>en</strong>t poussifset musicalem<strong>en</strong>t sirupeux. Comparaison n’estpas raison et la place Colette n’est pas Broadway,mais même les comédies musicales du commerceactuel sembl<strong>en</strong>t des merveilles d’inv<strong>en</strong>tivité et demaîtrise vocale <strong>en</strong> comparaison de celle-ci qui flirtedavantage avec la tragédie qu’avec la farce légèreet <strong>en</strong>levée. Embarqués dans cette galère, lescomédi<strong>en</strong>s du Français font tout ce qu’ils peuv<strong>en</strong>tmais leurs effets tourn<strong>en</strong>t à l’afféterie minaudière etl’<strong>en</strong>semble, laborieux et triste, prouve que la plum<strong>en</strong>’est pas forcém<strong>en</strong>t gage de légèreté… AlfredoArias use de la métaphore théâtrale pour interrogerla capacité utopique de cet art dont il est undes créateurs les plus joyeusem<strong>en</strong>t insol<strong>en</strong>ts eticonoclastes : l’essai est raté et Aristophane <strong>en</strong>treau répertoire par une toute petite porte…Catherine RobertLes Oiseaux, d’Aristophane ; traduction, adaptation etmise <strong>en</strong> scène d’Alfredo Arias. En alternance du 10avril au 18 juillet 2010 ; <strong>en</strong> matinée à 14h, <strong>en</strong> soiréeà 20h30. Comédie-Française, salle Richelieu, placeColette, 75001 Paris. Tél. 08 25 10 16 80. Ou www.comedie-francaise.fr. Durée : 1h30.« C’est une piècecomme un animalsauvage. » B<strong>en</strong>jamin <strong>La</strong>zarcette pièce-là même si on s<strong>en</strong>t qu’elle irriguetoute la suite. Et puis ce n’est pas une écriturede la raison. Pyrame n’arrête pas de l’asséner :je crois que ta raison vaut moins que ma folie.Cette écriture s’autorise un invraisemblable délirepoétique et amoureux qui ne sera redécouvertque par les romantiques.Comm<strong>en</strong>t cette pièce s’inscrit-elle dans lepati<strong>en</strong>t et exigeant travail qui est le vôtre ?B. L. : Je poursuis depuis plusieurs années untravail sur la langue et son rapport avec le corpsde l’acteur, <strong>en</strong> réalisant une expression théâtralecontemporaine à partir d’élém<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s. Cequi m’intéresse, c’est de restituer un événem<strong>en</strong>tde langage, particulièrem<strong>en</strong>t avec cette pièce.Cela veut dire que tout d’un coup, la langue est<strong>en</strong> éruption, on assiste à une métamorphosedu langage qui devi<strong>en</strong>t autre chose sur scène,comme l’acteur qui se transforme. Tout d’uncoup se passe quelque chose qui ne peut passe passer ailleurs : c’est ça le théâtre. Il s’agitde créer des apparitions, des figures inconnues :l’utilisation des techniques anci<strong>en</strong>nes permetcette distance fondam<strong>en</strong>tale <strong>en</strong>tre la vie et lascène. Après avoir longtemps travaillé avec desmusici<strong>en</strong>s baroques, nous avions <strong>en</strong>vie, avecl’équipe de comédi<strong>en</strong>s, de rev<strong>en</strong>ir à un laboratoireafin de travailler sur cette forme qu<strong>en</strong>ous utilisons. Isoler la musicalité propre de cetravail permet d’autant mieux de le mettre <strong>en</strong>valeur. Nous sommes des appr<strong>en</strong>tis sorciers quiéprouvons notre démarche au plateau : il faut dutemps pour éprouver ces formes-là et <strong>en</strong> créerquelque chose de vivant.Propos recueillis par Catherine RobertLes Amours tragiques de Pyrame et Thisbé,de Théophile de Viau ; mise <strong>en</strong> scène de B<strong>en</strong>jamin<strong>La</strong>zar. Du 27 mai au 12 juin 2010. Le mardi à 19h ;du mercredi au samedi à 20h. Matinéesexceptionnelles le 6 juin à 16h et le 12 juin à15h. Athénée Théâtre Louis-Jouvet, square del’Opéra Louis-Jouvet, 7, rue Boudreau, 75009 Paris.Réservations au 01 53 05 19 19.parution juillet 2010www.avignon-<strong>en</strong>-sc<strong>en</strong>es.fr100 000 exemplaires, voir page 52© Jacek Chabraszewski - © ataly -© timrobbins - © absolut - © Jason Stitt -© musicorso - © Galina Barskaya - @ FOTOLIA.COMFaut-il <strong>en</strong>core lire<strong>La</strong> Princessede Clèves ?Avec la participation de<strong>La</strong>ure AdlerMarcel BozonnetAlain GiffardChristophe HonoréViolaine Houdart-MérotPhilippe <strong>La</strong>nçonFrédéric MartelGérard MaugerJoël RomanCoordonnée et animée parAnita WeberRéservation 01 30 38 11 99www.theatre95.fr//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse //////// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


12 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre critiquesDU 25 MAI AU 5 JUIN AUX ABBESSES CRÉATIONSousles visagesJULIE BÉRÈSDes images imprimant larétine et t<strong>en</strong>ant les méninges<strong>en</strong> haleine TéléramaSCÉNARIO, DRAMATURGIE, TEXTESJULIE BÉRÈS, ELSA DOURDET, NICOLAS RICHARD, DAVID WAHLCRÉÉ ET INTERPRÉTÉ PAR OLIVIER COYETTE, VIRGINIE FRÉMAUX,LUCAS MANGANELLI, GILLES OSTROWSKY, JULIE PILOD,GUILLAUME RANNOU, DELPHINE SIMON2 PLACE DU CHATELET PARIS 4 - 31 RUE DES ABBESSES PARIS 1801 42 74 22 77 www.theatredelaville-paris.comEXPOSITIONdu 14 avril au19 sept. 2010Société des amisPIROSMANI SIGNAC ARPMARQUET LE YAOUANCDELAUNAY HOFFMEISTERPICABIA DUCHAMP ERNSTPICASSO BRAQUE LURÇATDE CHIRICO GIACOMETTILORJOU SAVITRY MAN RAYTITUS-CARMEL MALKINELÉGER MASSON LEFRANCGRÜBER BUFFET CHAGALLTANGUY FOUGERON MIRÓKORETZKY GOLUB KOLÁRGROMAIRE FASSIANOSADAM MATISSE KLEETASLITZKY MONINOT...34 BOULEVARD DE VAUGIRARD - PARIS 15 ewww.ladressemuseedelaposte.frCollection Fonds Aragon - Moulin de Vill<strong>en</strong>euve. Ministère de la Culture et de la Communication. Louis Aragon - Photographe non id<strong>en</strong>tifié - années 30 - Conception Chromoteccritique Héros-Limite<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Vacher met <strong>en</strong> musique et <strong>en</strong> voix la poésie balbutiante etbégayante, déstructurée et syncopée de Ghérasim Luca et fait danserses onomatopées stellaires, angoissées et joyeuses.Surréaliste né <strong>en</strong> Roumanie qui avait fait du français,selon le mot de Deleuze « sa langue à soicomme un étranger », Ghérasim Luca inv<strong>en</strong>te lelangage comme on inv<strong>en</strong>te un trésor, dans le prodigieuxbégaiem<strong>en</strong>t et la répétition obsédante de lasyllabe. Il recompose le s<strong>en</strong>s du monde à partir dejuxtapositions, de crases, de r<strong>en</strong>contres presquehasardeuses et d’audaces libertaires : la glaise verbaledevi<strong>en</strong>t matériau quasi musical. L’impressionétrange que procure l’écoute des textes de GhérasimLuca (et l’effet se r<strong>en</strong>force quand on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dses propres <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts hallucinants et sa voixrocailleuse comme à bout de souffle) ti<strong>en</strong>t au paradoxe,<strong>en</strong>tre compréh<strong>en</strong>sion et mystère insondable,de l’union <strong>en</strong>tre mots d’esprit et chair des mots.Car l’abstraction se fait s<strong>en</strong>suelle chez Luca et leverbe semble pétrir la matière qu’il évoque, métalou corps de la femme « passionném<strong>en</strong>t » aimée.<strong>La</strong> syntaxe et le vocabulaire sont viol<strong>en</strong>tés à lahauteur tauromachique du rapport sexuel qui, sil’on <strong>en</strong> croit <strong>La</strong>can, n’existe pas, comme le pleinn’existe que par le vide, l’être par le non-être etl’apothéose par le risque du néant, ainsi que lesuggère avec malice ce grand connaisseur de lapsychanalyse et amateur de métaphysique qu’étaitGhérasim Luca.<strong>La</strong> scène dev<strong>en</strong>uechamp opératoire du poème<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Vacher compose un spectacle pyrotechniquecaptivant <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> scène cette parolemasticatrice de s<strong>en</strong>s, ses <strong>en</strong>volées pataphysiques,ses fulgurances humoristiques, ses répétitionsobsessionnelles et ses élans d’une t<strong>en</strong>dresse bouleversante.Alain Fromager s’empare des textes, dela voix, du corps, de l’amour, de l’aimée du poète,de ses angoissantes litanies et de ses mélopées oùla langueur s’achève dans le cri, un cri transc<strong>en</strong>dépar l’extase, seul s<strong>en</strong>s possible pour un hommequi semble se trouver et se pacifier à mesure queles mots surgiss<strong>en</strong>t de son corps. Alain Fromagerest lumineux d’évid<strong>en</strong>ce dans ce rôle, généreux etaudacieux, avançant <strong>en</strong> funambule inspiré sur lefil d’une parole presque pythique. <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Vacherconfie à Johann Riche le soin de dialoguer à l’accordéonavec cette poésie à laquelle le musici<strong>en</strong>répond <strong>en</strong> créateur plutôt qu’<strong>en</strong> imitateur, jouantde l’humour et de la passion, de la possessionet de la distance. Deux aristocrates de la scènesont là qui se répond<strong>en</strong>t : la voix et la musiquechemin<strong>en</strong>t de concert, la mélodie console le cri,les mots plaisant<strong>en</strong>t avec les notes. De l’ivresseinspirée d’un dire écorché sout<strong>en</strong>u par le chant deUne voix et un accordéon à la conquête de l’incertitude.l’accordéon, surgiss<strong>en</strong>t l’éblouissante beauté deschoses et l’int<strong>en</strong>sité époustouflante de l’amour.Catherine RobertHéros-Limite, de Ghérasim Luca ; poèmes mis <strong>en</strong>scène par <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Vacher et <strong>en</strong> musique par JohannRiche. Du 23 avril au 23 mai 2010. Du mercredi ausamedi à 20h et le dimanche à 16h. Maison de laPoésie, passage Molière, 157, rue Saint-Martin, 75003Paris. Réservations au 01 44 54 53 00.critique <strong>La</strong> Fausse Suivante<strong>La</strong>mbert Wilson installe Marivaux dans le décor sucré et vaporeuxd’une désuète campagne anglaise, affadissant sa cruauté etréduisant ses <strong>en</strong>jeux exist<strong>en</strong>tiels à la seule question financière.Lélio aime la Comtesse puisque la Comtesselui a prêté de l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lui donnant son cœur.Cep<strong>en</strong>dant une mystérieuse demoiselle de Paris,dont il ne connaît pas le minois mais espère déjàr<strong>en</strong>tabiliser l’hym<strong>en</strong>, lui promet une dot plusconfortable <strong>en</strong>core. Comme l’amour ne fondepas le mariage, le fat et cupide Lélio est prêtà sacrifier sa maîtresse sur l’autel d’un rev<strong>en</strong>udeux fois plus important que celui assuré parles noces avec la Comtesse. Mauvais calculque celui du bêta qui oublie trop vite que certainesfemmes ont du courage, de l’esprit et de lavertu : il ne voit pas que le nouvel ami auquel ilconfie ses rêves financiers n’est autre que cettefieffée Parisi<strong>en</strong>ne v<strong>en</strong>ue <strong>en</strong>quêter, sous l’aspectd’un Chevalier séduisant, sur la valeur de celuiqu’on lui destine. Il est question d’arg<strong>en</strong>t dans <strong>La</strong>Fausse Suivante et <strong>La</strong>mbert Wilson l’a comprisau point d’<strong>en</strong> faire le seul motif, le seul moteuret le seul <strong>en</strong>jeu de sa mise <strong>en</strong> scène. Mais il estaussi question dans cette pièce des pouvoirs dela parole, et le fameux « dédit » autour duqueltourne l’intrigue n’est pas seulem<strong>en</strong>t une reconnaissancede dette. Il est révocation de la paroledonnée et signe l’importance du discours dansle jeu de l’amour.Un vaudevilledémonétisant MarivauxLes joutes sont oratoires (m<strong>en</strong>songe, révélation,gaffe, chantage) et les personnages us<strong>en</strong>t desmots comme des armes. C’est par sa maîtrisedu verbe que la demoiselle de Paris effraye Lélio<strong>en</strong> lui faisant croire qu’elle est prête à <strong>en</strong> découdre<strong>en</strong> un duel que la faiblesse de son sexe luiinterdit, c’est par le verbe que le satané Trivelin(Francis Leplay, remarquable de justesse etd’intellig<strong>en</strong>ce du rôle) parvi<strong>en</strong>t à instiller le doutedans l’esprit du naïf Lélio. C’est par les motsque l’esprit vi<strong>en</strong>t aux filles et la fibre révolutionnaireaux valets. Or, <strong>en</strong> réduisant ce qui est unetragédie sanglante et sans issue à un vaudeville//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Christophe Raynaud de <strong>La</strong>ge© Anne Beaugé© Pascal Gélyla terrasse / mai 2010 / N°178 / 13critiques théâtrecritique Loin d’euxRodolphe Dana porte seul <strong>en</strong> scène le poignant roman de <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>tMauvignier et libère les mots de leur gangue sil<strong>en</strong>cieuse.Sans doute le sil<strong>en</strong>ce avait depuis longtempsnoué l’att<strong>en</strong>te au creux du quotidi<strong>en</strong>. Les mots,l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, s’étai<strong>en</strong>t éteints, <strong>en</strong>glués dans lagrisaille d’une routine ouvrière. L<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, lespudeurs malhabiles et la discrète pauvreté del’exist<strong>en</strong>ce avai<strong>en</strong>t f<strong>en</strong>du les li<strong>en</strong>s d’<strong>en</strong>fance.Grandi au milieu d’un monde résigné, dansl’espoir usé d’un bonheur toujours à v<strong>en</strong>ir, Lucavait quitté son histoire désœuvrée et l’<strong>en</strong>nuifamilier, quitté son petit patelin près d’Orléanset l’av<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> trompe-l’œil qui cachait des l<strong>en</strong>demainspluvieux, pour gagner une autre vieRodolphe Dana porte avec délicatesse le roman de<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Mauvignier.à Paris. Il rêvait d’autre chose, peut-être d’undestin de cinéma, qu’il adorait et collait <strong>en</strong> postersur les murs de son adolesc<strong>en</strong>ce. Luc avaittrouvé un emploi comme serveur dans un barAnne Brochet et Christine Brücher dans <strong>La</strong> FausseSuivante de <strong>La</strong>mbert Wilson.de nuit, près des Champs-Elysées. Du cinémafinalem<strong>en</strong>t, il n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dait que l’écho brumeuxdans les bières qu’il servait aux spectateurs àla sortie des salles. <strong>La</strong> répétition des jours finissaitpar jaunir tous les rêves et tassait <strong>en</strong>coreplus les mots au fond de lui, jusqu’au dégoût.Un matin, Luc était vraim<strong>en</strong>t parti. Quelqueslignes froissées sur un post-it, c’est tout. Il setaisait, se tuait.Trop loins à forcede vivre si prochesDans Loin d’eux, premier roman paru <strong>en</strong> 1999,<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Mauvignier <strong>en</strong>chevêtre les paroleset les maux des uns et des autres : Jean etMarthe, les par<strong>en</strong>ts, l’oncle Gilbert et la tanteG<strong>en</strong>eviève, sa cousine Céline puis Luc aussi.Tous racont<strong>en</strong>t au secret de leur for intérieurces choses qu’on ne sait pas nommer et quitord<strong>en</strong>t le v<strong>en</strong>tre, ces phrases agglutinées dansla gorge parce qu’elles font trop mal, parce quela dignité prolétaire les étouffe, ces remords quisaign<strong>en</strong>t après, trop tard. « Qu’est-ce qu’on n’apas su faire ? ». Ceux-là dis<strong>en</strong>t l’isolem<strong>en</strong>t, levide imm<strong>en</strong>se, les corps abîmés par le chagrin,la distance incomprise <strong>en</strong>tre les générations,<strong>en</strong>tre les pères arrimés au fier travail à l’usineet les fils qui refus<strong>en</strong>t l’habitude d’une médiocreréalité. Seul <strong>en</strong> scène, Rodolphe Dana habitele plateau découpé par les lumières, glissed’un personnage à l’autre, porte leurs phrasesincertaines, leurs interrogations douloureuses,avec une délicate justesse. Ce passage à l’incarnationdes monologues altère pourtant unpeu l’écriture de <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Mauvignier, qui, <strong>en</strong>fondant le parler populaire <strong>en</strong> un seul flot, faitrésonner la bruyante solitude de chacun. Maiscette colère r<strong>en</strong>trée, cette résignation désemparéeque livre simplem<strong>en</strong>t Rodolphe Dana, çafrappe au cœur.Gwénola DavidLoin d’eux, d’après <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Mauvignier, mise <strong>en</strong>scène de David Clavel et Rodolphe Dana, à 20h45,les 25 et 26 mai, à la Ferme du Buisson, Allée de laferme, Noisiel, 77 448 Marne-la-Vallée. Tél. 01 6462 77 77. Durée : 50 mn. Le roman est publié auxEditions de Minuit.champêtre, <strong>La</strong>mbert Wilson propose une lecturede la pièce à la hauteur de ses seuls <strong>en</strong>jeuxfinanciers : plate, triviale, prosaïque, simplificatriceet superficielle. Le pire étant sans doutel’improbable final de music-hall qui fait rev<strong>en</strong>irles personnages danser la gigue, et parmi euxla malheureuse Comtesse pourtant mortellem<strong>en</strong>thumiliée par l’aveu de son aveuglem<strong>en</strong>t. Toutest bi<strong>en</strong> qui finit bi<strong>en</strong>… Pas sûr que telle soit lamorale de la pièce… L’<strong>en</strong>semble a des alluresde partie de thé policée, avec, à l’appui, jeude badminton de l’inutile Ann Que<strong>en</strong>sberry ett<strong>en</strong>ues d’un vert d’eau vaporeux d’une Comtessetransformée <strong>en</strong> dinde éberluée p<strong>en</strong>dantque Fabrice Michel campe un Lélio balourd ettrès <strong>en</strong> force, dindon trop évid<strong>en</strong>t de cette mascaradecruelle. Le jardin de <strong>La</strong>mbert Wilson n’ari<strong>en</strong> de ceux de Watteau et Marivaux où vontmasques et bergamasques tristes et tragiques,cachant leur cruauté sous leur élégance.Catherine Robert<strong>La</strong> Fausse Suivante, de Marivaux ; mise <strong>en</strong> scènede <strong>La</strong>mbert Wilson. Du 6 avril au 15 mai 2010.Du mardi au samedi à 20h30, le samedi à 15h30.Théâtre des Bouffes du Nord, 37bis, boulevardde la Chapelle, 75010 Paris. Réservationsau 01 46 07 34 50. Durée : 2h15.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr //// ! " 565'#57$89# $ !% &' #( )* ) + , :-;&)", ) : ' + ./.0.1.2 34 ---. .


14 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre critiquesBritannicusFolie & Id<strong>en</strong>titésSpectacles et docum<strong>en</strong>tairesAngela <strong>La</strong>urier | Cie Moglice - Von VerxGdRA | Théâtre Elabore | Films deSandrine Bonnaire, Raymond Depardon& Olivier Meyrou | Table ronde | Lecturede François Bégaudeau & Mélanie Mary Bash,<strong>La</strong>tterday playsNeil <strong>La</strong>buteMise <strong>en</strong> scène R<strong>en</strong>é GeorgesMARDI 4 MAI 20H30Cirque sans NomsLe Monfort ThéâtreÉtablissem<strong>en</strong>t Culturelde la Ville de Paris106, rue Brancion75015 Paris01 56 08 33 88www.lemonfort.frM. Michaux, charcutier du 15 èmeJean RacineMise <strong>en</strong> scène Tatiana Stepantch<strong>en</strong>koJEUDI 6 MAI 20H30SpeedChorégraphie François BerdeauxJEUDI 20 MAI 20H30Les NouvellesBrèves de comptoirJean-Marie GourioMise <strong>en</strong> scène Jean-Michel RibesMARDI 25 MAI 20H30MERCREDI 26 MAI 20H30JEUDI 27 MAI 20H30VENDREDI 28 MAI 20H30Parvis des Droits de l’Homme88 rue Saint-D<strong>en</strong>is 92700 Colombeswww.lavant-seine.com01 56 05 00 76critique / reprise <strong>La</strong> CagnotteDe <strong>La</strong> Ferté-sous-Jouarre à Paris, un périple éprouvant qu’AdelHakim orchestre avec finesse, <strong>en</strong> aiguisant le comique de ces petitsbourgeoisridicules et fragiles.Un grand saut dans l’inconnu pour ces petits-bourgeois drôles et ridicules.sions de l’espèce humaine, un animal exigeantaux facultés d’adaptation variables. <strong>La</strong> Cagnotte(1864) d’Eugène <strong>La</strong>biche orchestre avec un s<strong>en</strong>scomique redoutable d’efficacité le voyage à Parisde petits-bourgeois provinciaux v<strong>en</strong>us dép<strong>en</strong>serdans la capitale l’arg<strong>en</strong>t gagné au fil de rituellesparties de bouillotte, un jeu de cartes appar<strong>en</strong>téau poker. Après un vote épique qui met d’accordle groupe, la joyeuse équipée se retrouvedans un bon restaurant, puis les embûches etles catastrophes s’<strong>en</strong>chaîn<strong>en</strong>t, jusqu’à ce qu’ilsconnaiss<strong>en</strong>t la prison et la cruauté d’un pouvoirarbitraire.Sublimesdans leur petitessePétris de certitudes bi<strong>en</strong>-p<strong>en</strong>santes, d’unearrogance cassante qui ne suffit pas à leurdonner des clés pour affronter leur éprouvantpériple parisi<strong>en</strong>, ces petits-bourgeois ridiculeset somme toute fragiles font rire, et illustr<strong>en</strong>tavec gaieté les difficultés à décoder un universinconnu. Tout comme l’auteur, le metteur <strong>en</strong>propos recueillis / Michel Deutsch<strong>La</strong> t<strong>en</strong>tationde l’œuvre-mondeAvec L’Inv<strong>en</strong>tion du monde, Michel Deutsch s’attaque à un romanpanoptique d’Olivier Rolin, qui repr<strong>en</strong>d l’ambition de dire le monde<strong>en</strong> un livre. Pour lui faire passer la rampe, Michel Deutsch rassemblesur scène des comédi<strong>en</strong>s professionnels et des artistes amateursissus pour la plupart du microcosme culturel de la Seine-St-D<strong>en</strong>is.«Le 21 mars 89, Olivier Rolin a reçu plus de500 journaux v<strong>en</strong>us du monde <strong>en</strong>tier. Il les a lus,les a traduits ou fait traduire, et <strong>en</strong> a extrait d’innombrableshistoires évoquant des événem<strong>en</strong>tsqui se sont produits aux quatre coins de la planètece jour-là, qu’il a rassemblées et mises <strong>en</strong>perspective avec des grands textes classiquescomme L’Iliade ou Le Tour du monde <strong>en</strong> 80jours. C’est ainsi qu’est né ce superbe roman,L’Inv<strong>en</strong>tion du monde, qui traduit le monde dansParis, ville de plaisirs, d’art, de combines, d’esbroufeet de lumière ! Paris, ville de mirages,sorte d’antre démesurée de l’inconsci<strong>en</strong>t, cristallisantles désirs les plus secrets et les fantasmesles plus inavoués. De <strong>La</strong> Ferté-sous-Jouarreà Paris, d’un monde confortable, bucolique etsans surprise et à un monde inconnu, urbain etagressif : bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue dans le monde réel, ou dansun rêve qui s’appar<strong>en</strong>te à un cauchemar, quel’on tâchera bi<strong>en</strong> vite d’<strong>en</strong>fouir dans les oubliettesdes souv<strong>en</strong>irs à proscrire, afin de retrouverses petites habitudes une fois r<strong>en</strong>tré au bercail.Sous le vernis social et la routine du quotidi<strong>en</strong>,immuables et rassurants, se cach<strong>en</strong>t les pulscèneAdel Hakim n’est pas méchant avec cespersonnages, au contraire il souligne avec untal<strong>en</strong>t consommé leur fragile humanité autantque leurs travers, <strong>en</strong> finesse et <strong>en</strong> aiguisantle comique, avec quelques clins d’œil à notretemps (quel thème plus actuel que la difficultéde s’intégrer à une société complexe et sanspitié !). Exposés comme de véritables sujets despectacle, affublés de perruques, faux v<strong>en</strong>tres,faux crânes, signes extérieurs de leur inadaptationà ce monde étranger, ils sont sublimesdans leur petitesse, presque émouvants dansleur sotte naïveté. <strong>La</strong> mise <strong>en</strong> scène, les costumeset la scénographie évoqu<strong>en</strong>t l’universdes films muets et le théâtre de l’absurde,transformant les déboires et tribulations decette petite société <strong>en</strong> épopée métaphysique.Une épopée joyeuse et <strong>en</strong> chansons car lethéâtre est ici un lieu de plaisir et de jubilationpour les spectateurs et pour les acteurs. MalikFaraoun <strong>en</strong> Champbourcy, Prunella Rivière <strong>en</strong>Léonida, Eti<strong>en</strong>ne Coquereau <strong>en</strong> Cord<strong>en</strong>bois,pour ne citer qu’eux, excell<strong>en</strong>t. Une Cagnottede très belle facture, rythmée, drôle et alerte,laissant affleurer toute la fragilité de ces petitsbourgeoisgonflés d’idées toutes faites.Agnès Santi<strong>La</strong> Cagnotte, d’Eugène <strong>La</strong>biche, mise <strong>en</strong> scèneAdel Hakim, du 3 au 30 mai, du mardi ausamedi à 20h sauf jeudi à 19h, dimanche à 16h,au Théâtre d’Ivry Antoine Vitez,1 rue Simon Dereure, 94 Ivry. Tél. 01 43 90 11 11.Spectacle vu au Château de Grignan lorsdes Fêtes nocturnes de l’été <strong>en</strong> 2008.une langue littéraire, et comme toutes les grandesœuvres, propose une réflexion sur l’écriture.C’était un défi que de le monter au théâtre. Pourt<strong>en</strong>ter, comme Olivier Rolin, d’inv<strong>en</strong>ter le monde,il fallait naturellem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ter d’inv<strong>en</strong>ter une nouvelleforme de théâtre. C’est ce que j’essaye defaire à chaque nouvelle mise <strong>en</strong> scène. Alors,pour traduire la polyphonie naturelle du roman,théorisée par Bakhtine, et son ambition syncrétiqueportée par le Cercle d’Iéna, j’ai choisi de//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© D. R.© D. R.la terrasse / mai 2010 / N°178 / 15critiques théâtre<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Giorgio Barberio CorsettiL’infernale spiraledes désirsVert et verte, ciel, cielle et noir, violet, violette et gris et puis jaune,rouge et bleu… Quatre histoires et autant d’impossibles. Ainsi courtla folle ronde des cœurs, qui butin<strong>en</strong>t à plaisir et s’abîm<strong>en</strong>t sur lesbrisants du désir. Dans <strong>La</strong> ronde du carré, l’auteur grec DimitrisDimitriadis fouille au secret des li<strong>en</strong>s amoureux. Le metteur <strong>en</strong>scène itali<strong>en</strong> Giorgio Barberio Corsetti creuse au cœur de cettespirale effarante pour <strong>en</strong> révéler l’indicible.Qu’est-ce qui relie les quatre histoires ?Giorgio Barberio Corsetti : Chacune met <strong>en</strong>jeu différemm<strong>en</strong>t l’amour impossible, l’irrésolublet<strong>en</strong>sion <strong>en</strong>tre le désir, irrépressible, incoercible, etles s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts, sans cesse rattrapés la volonté depouvoir et de possession de l’autre. Les quatreintrigues ne se crois<strong>en</strong>t pas mais avanc<strong>en</strong>t parspirales vers leur issue fatale. Le tragique ti<strong>en</strong>t à larépétition : les êtres sont prisonniers de la mêmescène, condamnés à l’éternel recomm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>tde l’échec. Le mouvem<strong>en</strong>t est sout<strong>en</strong>u par l’écriture,très musicale, de Dimitris Dimitriadis, quiprocède par boucles, accumulations, variations,digressions… Ça tourne <strong>en</strong> rond, comme une vrilleau fond d’un puits.N’est-ce pas une façon de cerner l’indiciblesans jamais pouvoir l’effleurer ?G. B. C. : A mesure que la pièce avance, les phrasesse décharn<strong>en</strong>t, le geste devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong>viol<strong>en</strong>t et le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les mots et les situationsse perd. Il n’est question que de ce qui ne peutêtre dit… Le c<strong>en</strong>tre des choses n’est pas dicible.<strong>La</strong> parole tourne autour d’un vide, d’un manque,de plus <strong>en</strong> <strong>en</strong> plus vite. Cette mise <strong>en</strong> crise dela parole théâtrale suit le délitem<strong>en</strong>t du réel, l’impossibilitéde raconter que met <strong>en</strong> abîme DimitrisDimitriadis. Au fond, la représ<strong>en</strong>tation théâtralet<strong>en</strong>te toujours de révéler l’indicible…recourir aux arts frères du théâtre : le cirque, lamusique, la vidéo…Une des fonctions du théâtreest de se colleter le mondeMême si les histoires dat<strong>en</strong>t de 89, le romanparle d’aujourd’hui. L’évolution du monde ne suitcr<strong>en</strong>t dans un quotidi<strong>en</strong> très concret au débutet gliss<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t vers l’abstraction,jusqu’aux lisières d’un cauchemar, à la foisfamilier, sinistre et grotesque. Le désir, cette« Il n’est questionque de ce qui ne peutêtre dit… » Giorgio Barberio CorsettiComm<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong> scène cette mécanique ?G. B. C. : Les situations et la langue s’anpulsionvers l’autre, s’écrase et reste commeune trace. En peinture, l’abstraction s’exprimepar la couleur, les signes, les lignes. Au théâtre,elle passe par les traces des passions, de cequ’on ne peut voir mais qu’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d à traversles mots et les corps, ce qu’on perçoit à traversles émotions profondes. Le mouvem<strong>en</strong>t du textese traduit dans la métamorphose de l’espacequi garde quelques stigmates du réel, tels quedes meubles, mais qui devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plusimpraticable pour les acteurs. A mesure que lerythme s’accélère, que le cycle se répète, dessituations se r<strong>en</strong>vers<strong>en</strong>t, les contours des espaceset des êtres se brouill<strong>en</strong>t, comme dans unetoile de Francis Bacon.Vous retrouvez une belle troupe d’acteursdont Anne Alvaro, Luc-Antoine Diquéro,Maud Le Grevellec, Christophe Maltot…Comm<strong>en</strong>t abordez-vous cette écriture dansle jeu ?G. B. C. : Nous travaillons d’abord chaque situationtrès concrètem<strong>en</strong>t, pour nous approprierl’écriture, aller au bout des mots et trouver lescorps, pour dessiner ces personnages, qui paraiss<strong>en</strong>td’abord ordinaires, et qui, par épuisem<strong>en</strong>t,vont se désagréger. Le jeu évolue d’une ligne clairevers la choralité : les êtres sont emprisonnés dansleur histoire personnelle et leur solitude mais jou<strong>en</strong>tdans un <strong>en</strong>semble.Entreti<strong>en</strong> réalisé par Gwénola David<strong>La</strong> ronde du carré, de Dimitris Dimitriadis, mise <strong>en</strong>scène Giorgio Barberio Corsetti, du 14 mai au 12 juin2010, à 20h, sauf dimanche à 15h, relâche lundi, auThéâtre de l’Odéon, Place de l’Odéon, 75006 Paris.R<strong>en</strong>s. : 01 44 85 40 40 et www.theatre-odeon.eu.Texte publié aux éditions Les solitaires intempestifs.pas forcém<strong>en</strong>t la temporalité d’internet. Une desfonctions du théâtre est bi<strong>en</strong> de se colleter lemonde, et ce qu’il nous faut réussir avec NicolasBigards, c’est de faire théâtre de ce roman.Nous nous sommes tournés vers la forme desorigines, l’inv<strong>en</strong>tion du théâtre <strong>en</strong> occid<strong>en</strong>t :la tragédie grecque. Le narrateur quelque peuséducteur du roman devi<strong>en</strong>dra donc une sortede coryphée avec autour de lui cette foule duchœur. Et comme à travers ses histoires, leroman convoque une population nombreuse ethétéroclite, je voulais le signifier sur le plateau.On y retrouvera donc un rassemblem<strong>en</strong>t d’amateurset de professionnels, de comédi<strong>en</strong>s, demusici<strong>en</strong>s, de circassi<strong>en</strong>s pour beaucoup v<strong>en</strong>antde cette terre de mélange du 9-3.»Propos recueillis par Eric DemeyL’Inv<strong>en</strong>tion du monde, mise <strong>en</strong> scènede Michel Deutsch. Du 28 au 30 mai à la MC 93,1 boulevard Lénine à Bobigny.Réservations : 01 41 60 72 72//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////Tel. : 39 92www.nanterre.fr


16 / N°178 / mai 2010 / la terrassefocus • théâtre <strong>en</strong> mai / théâtre de dijon-bourgogne - c<strong>en</strong>tre dramatique nationalRécits / Racines :l’arbre de la libertépropos recueillis / François ChattotL’acteur et la république«J’ai fait placarder à l’<strong>en</strong>trée de tous les lieuxdu festival un texte de Strehler qui explique lanécessité impérieuse de raconter qui est cellede l’acteur. Tout le festival est sous cette bannière.Et puis, il y a cet autre texte de Vitez,dans lequel il dit qu’un grand théâtre nationaldoit être considéré comme une universitépratique de la nation, une académie libertaire,Germinationsun lieu d’expérim<strong>en</strong>tation perpétuelle, un lieude désobéissance. Il y a donc un axe doubleet le même <strong>en</strong>jeu humain : d’un côté l’acteur,de l’autre la république. L’acteur dans tousses états, seul ou à plusieurs, avec ou sansmetteur <strong>en</strong> scène, avec toute sa palette, <strong>en</strong>funambule, <strong>en</strong> homme-orchestre, <strong>en</strong> hommesandwich,<strong>en</strong> hurleur de carrefour, <strong>en</strong> bonim<strong>en</strong>-<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Thomas BédécarratsLe chaos <strong>en</strong> héritageIssue de l’Ecole nationale supérieure d’art dramatique deMontpellier, la compagnie Moebius crée son premier spectacle <strong>en</strong>traçant son chemin à travers les atrides récit fondateur.Qu’est-ce qui vous rassemble et fonde votredémarche théâtrale ?Thomas Bédécarrats : Nous cherchons un théâtrebaroque qui déploie un imaginaire pictural singulierà travers des images fortes, et qui s’appuie sur lacorporalité de l’acteur. Nous concevons le théâtrecomme prés<strong>en</strong>ce physique d’êtres <strong>en</strong> rapport aumonde à travers un auteur et une écriture, commeinvestissem<strong>en</strong>t dans les débats de la cité. Moebius estune compagnie collective : nous m<strong>en</strong>ons la réflexion<strong>en</strong> commun sur les projets et, dans le processus dePush UpLe dramaturge allemand RolandSchimmelpf<strong>en</strong>nig dévoile les cruelsjeux de la guerre économique.Bureaux feutrés, souriante façade et t<strong>en</strong>uesimpeccables : c’est derrière les appar<strong>en</strong>ces policées,dans les alcôves de l’<strong>en</strong>treprise, que se jouela guerre économique au quotidi<strong>en</strong>. Les cadrestrès dynamiques, l’ambition aiguisée à l’<strong>en</strong>vi etl’avidité sans vergogne, se livr<strong>en</strong>t ici bataille pourgagner des millions. Domination et intimidation,rivalité et compétitivité, déchir<strong>en</strong>t à grands crocsles relations humaines et les solidarités. Le jeuneGabriel Dufay met <strong>en</strong> scène ce huis clos contemporaincomme une mécanique cruelle qui révèlela solitude et le processus de déshumanisation àl’œuvre dans la société concurr<strong>en</strong>tielle. Gw. DavidPush up, de Roland Schimmelpf<strong>en</strong>nig ; mise <strong>en</strong> scènede Gabriel Dufay. Du 26 au 28, à 19h. Ath<strong>en</strong>eum.CalderónClara Chabalier révèle la piècede Pasolini et met <strong>en</strong> scène lareprés<strong>en</strong>tation théâtrale.Infiltrant le procédé même de <strong>La</strong> Vie est un songe,qui r<strong>en</strong>verse les repères du réel et du rêve, Pasoliniréinvestit cette interrogation métaphysique par unevertigineuse mise <strong>en</strong> abyme. Ainsi, Rosaura chaquematin se réveille dans une famille, une ville, une classesociale toujours différ<strong>en</strong>tes. Étrangère au monde quil’<strong>en</strong>toure, elle cherche <strong>en</strong> vain à s’échapper et sanscesse se condamne au recomm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t. ClaraChabalier et le collectif Les Ex-citants mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>scène la représ<strong>en</strong>tation théâtrale pour questionnerle pouvoir politique de l’image. Gw. DavidCalderón, de Pasolini ; mise <strong>en</strong> scène de Claracréation, nous faisons appel à la créativité de chacunpour les propositions scéniques, même si, in fine, lemetteur <strong>en</strong> scène porte la décision.Comm<strong>en</strong>t avez-vous tissé la trame desAtrides ?T. B. : Nous avons puisé dans différ<strong>en</strong>tes versionsdu mythe, d’Eschyle à Heiner Müller, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>antles élém<strong>en</strong>ts charnières et articulant les séqu<strong>en</strong>cesafin de reconstituer le récit dans son <strong>en</strong>semble.A travers ce kaléidoscope de réécritures, nousavons voulu aussi questionner la distance qui noussépare de cette tragédie antique et, paradoxalem<strong>en</strong>t,peut nous y relier par l’imaginaire. Nousavons opté pour un dispositif quadri-frontal quipermet une grande proximité avec le public et,dans la dramaturgie, nous avons cherché à donnercorps à la langue, à donner vie à ces personnagessoumis à des situations paroxystiques.« Le chaos <strong>en</strong> héritage » écrivez-vous <strong>en</strong>sous-titre… Quel héritage ?© Cie MoebiusGerminations, racines etramures : l’édition 2010 deThéâtre <strong>en</strong> mai poursuitl’exploration des récits dumonde <strong>en</strong> faisant dialoguerjeunes pousses et vieux maîtres,artistes français et étrangers. Le festival dresse ainsi une cartographie subjective et passionnée du théâtre, avec, <strong>en</strong> boussole, l’art del’acteur, ce raconteur, ressasseur, griot, inv<strong>en</strong>teur du visible et passeur d’humanité.Chabalier. Les 27 et 28 à 19h, le 29 à 14h30.Théâtre Mansart.Le RévizorLes étudiants de l’Institut d’artdramatique de l’université deTampere, revisit<strong>en</strong>t Le Révizor.Portant un regard satirique sur la société russedu xix e siècle, Le Révizor nous <strong>en</strong>traîne dans unmonde excessif fait de faux-semblants et de quiproquos.Un monde que les étudiants de l’Institutd’art dramatique de l’université de Tampere investiss<strong>en</strong>tà la façon d’un opéra théâtral. Avec pouruniques accessoires des fauteuils à roulettes etdes ballons, ces jeunes artistes cré<strong>en</strong>t un spectaclec<strong>en</strong>tré sur « leurs expressions, leurs déplacem<strong>en</strong>tset leur savoir-faire ». M. Piolat SoleymatLe Révizor, de Nicolas Gogol ; mise <strong>en</strong> scène deYrjö Juhani R<strong>en</strong>vall. Le 22 à 17h ; le 23 et le 24 à 15h.Parvis Saint-Jean.norway.todayLe jeune R<strong>en</strong>aud Dilig<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>orway.today, de l’auteur suisseIgor Bauersima.Écrite par Igor Bauersima <strong>en</strong> 2000, norway.todays’inspire d’un fait divers : le pacte conclu, via© arkko Mikkon<strong>en</strong>Internet, <strong>en</strong>tre une jeune Autrichi<strong>en</strong>ne et un jeuneNorvégi<strong>en</strong> afin de mettre fin, <strong>en</strong>semble, à leursjours. « Ce n’est pas tant la question du suicidequi m’intéresse, explique R<strong>en</strong>aud Dilig<strong>en</strong>t, maisplutôt ce que cette situation provoque. Pour moi,ce texte parle avant tout du rapport <strong>en</strong>tre le réelet le virtuel. », posant la question de la prés<strong>en</strong>ceconstante des nouveaux média dans nos vies, etmettant <strong>en</strong> perspective la place du corporel dansle monde contemporain. M. Piolat Soleymatnorway.today, d’Igor Bauersima ; mise <strong>en</strong> scènede R<strong>en</strong>aud Dilig<strong>en</strong>t. Le 22 à 14h30 ; le 23 à 15h ;le 24 à 18h. Théâtre Mansart.Les Fourberiesde MaïsaraUne version joyeuse et musicale del’œuvre du grand poète satiriquede la scène ouzbek.Grâce aux justes manœuvres d’une femme sage ethabile, Oïkhon et Tchaban, aussi pauvres qu’amoureux,surmont<strong>en</strong>t les malveillantes int<strong>en</strong>tions et vilsagissem<strong>en</strong>ts qui les m<strong>en</strong>ac<strong>en</strong>t. Le metteur <strong>en</strong> scèneouzbek Bakhodir Iouldachev revi<strong>en</strong>t à cette œuvremajeure du poète Khamza avec les acteurs del’Ecole-Studio « Diidor », et <strong>en</strong> donne une version<strong>en</strong>tre opéra-concert et théâtre populaire.Gw. DavidLes Fourberies de Maïsara, mise <strong>en</strong> scène deBakhodir Iouldachev et Abdujamil Azlyarov.Le 27 à 19h ; les 28 et 29 à 18. Parvis Saint-Jean.Couleurs sonoresQuatre jeunes artistes explor<strong>en</strong>tet interrog<strong>en</strong>t les codes dess<strong>en</strong>sations auditives.Peut-on mettre un son sur une odeur, sur unteur (ce que Dario Fo appelle le gai savoir del’acteur) ; et la république, la fonction nationaledu théâtre, un peu comme l’école de Ferry,sa grande fonction sociale, le lieu de l’agoragrecque. Le théâtre n’est pas seulem<strong>en</strong>t unesatisfaction privée. Il est plutôt comme la fêteoù on plante l’arbre de la liberté, l’arbre de larépublique, l’arbre à palabres. Et pour qu’arbreil y ait, il faut à la fois des racines et des jeunespousses. Le but est de faire dialoguer lesvivants et les morts, l’acteur et la cité. Plus onavance de festival <strong>en</strong> festival, plus on creusele sillon de ce débat infini. Pour rouvrir et toujoursremontrer la plaie, le champ opératoire,la blessure du monde.»Propos recueillis par Catherine Robert« Un imaginairepictural singulierà travers des imagesfortes. » Thomas BédécarratsT. B. : Il r<strong>en</strong>voie à la malédiction des Atrides quitransmett<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>geance et viol<strong>en</strong>ce de génération<strong>en</strong> génération et <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t le chaos. Mais ilévoque aussi l’imm<strong>en</strong>se héritage littéraire générépar les mythes antiques, que nous avons traversédurant notre formation, et le chaos qui précède lapremière création, quand on se trouve face à toutecette richesse !Propos recueillis par Gwénola DavidLes Atrides, d’après Eschyle, Euripide, Sénèque,Hofmannsthal et Müller ; mise <strong>en</strong> scène ThomasBédécarrats. Le 21 à 18h, le 22 à 16h et le 23 à 17h.Ath<strong>en</strong>eum.goût ? Peut-on donner à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre la chaleur ou<strong>en</strong>core ouïr l’obscurité ? Ce sont les questionsque se pos<strong>en</strong>t Jules Ribis, Eve Mattus, Adri<strong>en</strong>Wernert et Antoine Richard dans Couleurs sonores.Issus des mondes du cinéma, des beauxartset du théâtre, ces quatre jeunes artistesprés<strong>en</strong>tant de courtes créations aux id<strong>en</strong>titésdistinctes, invit<strong>en</strong>t l’auditeur à un cheminem<strong>en</strong>tartistique au sein de multiples intimités s<strong>en</strong>sorielles.M. Piolat SoleymatCouleurs sonores, projet acousmatique réalisépar Eve Mattus, Jules Ribis, Antoine Richard etAdri<strong>en</strong> Wernert. Le 26 à 19h ; le 27 et le 28 à 20h ;le 29 à 17h30. Appartem<strong>en</strong>t salle Jacques Fornier.Le Songed’une nuit d’étéPip Simmons fouette la fougueamoureuse du chef-d’œuvre deShakespeare.Simple, direct, cruel, provocateur. Le théâtreselon Pip Simmons se vit comme une expéri<strong>en</strong>cesociale, un ravissem<strong>en</strong>t des s<strong>en</strong>s qui embrasel’imaginaire. Poursuivant un compagnonnage<strong>en</strong>tamé voici dix ans avec l’école de théâtre desTeintureries à <strong>La</strong>usanne, le metteur <strong>en</strong> scènelondoni<strong>en</strong> s’av<strong>en</strong>ture dans les arcanes secretsdu Songe d’une nuit d’été. Décapant les atourssucrés qui <strong>en</strong>rob<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t cette comédieamoureuse, il la révèle à la lumière des forces <strong>en</strong>jeu dans le rêve.Gw. DavidLe Songe d’une nuit d’été, de Shakespeare,mise <strong>en</strong> scène de Pip Simmons. Le 20 à 19h,les 21 et 22 à 20h.Caserne Heudelet – <strong>La</strong> Tour Vagabonde.© V. Arbelet© Patrick Andersonla terrasse / mai 2010 / N°178 / 17théâtre <strong>en</strong> mai / théâtre de dijon-bourgogne - c<strong>en</strong>tre dramatique national • focusRacines<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Arlette Chosson<strong>La</strong> scène aux r<strong>en</strong>ardsDepuis vingt ans, Arlette Chosson t<strong>en</strong>te de faire partager sa passionpour les r<strong>en</strong>ards et la vie sauvage auxquels elle r<strong>en</strong>d hommage dansun spectacle mêlant jeu, danse, musique et vidéo.Depuis quand partagez-vous la scène avecdes animaux ?Arlette Chosson : Depuis 1976. Ca a comm<strong>en</strong>céavec un âne qui a participé à trois spectacles. Lesr<strong>en</strong>ards sont arrivés dans un des cycles de travail.Ces spectacles sont nés du désir de mettre la nature<strong>en</strong> scène et de la fascination pour le désordre quecré<strong>en</strong>t les animaux. Le but est de raconter ce monded’odeurs et de s<strong>en</strong>sations très fortes qui n’a pas saplace dans notre société aseptisée. Comme pourrejoindre le monde d’avant ou un Ori<strong>en</strong>t imaginaire oùles g<strong>en</strong>s vivai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> harmonie avec les animaux. Dansce spectacle, les r<strong>en</strong>ards seront surtout prés<strong>en</strong>ts parla vidéo même si quelques-uns vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à la fin devantMontaigne,Shakespeare… et moi !Philippe Avron prés<strong>en</strong>te à Dijon sontout dernier spectacle, <strong>en</strong> avantpremièredu Festival d’Avignon. Surscène : Montaigne, Shakespeare, uncrâne, une fraise, le père et le génied’Avron !« A sauts et à gambades », à l’instar du malicieuxMontaigne <strong>en</strong> compagnie duquel il a choisi de cheminer,Philippe Avron pérégrine dans sa mémoire et<strong>en</strong> littérature, mêlant souv<strong>en</strong>irs de sa vie, théâtre <strong>en</strong>rappel et textes de ses auteurs fétiches. Comme dansses précéd<strong>en</strong>ts spectacles, il avance comme à l’associationlibre, guidant néanmoins ses évocations deA MidsummerNight’s Dream<strong>La</strong> troupe coré<strong>en</strong>ne YohangzaTheatre Company transpose lacomédie de Shakespeare <strong>en</strong> Ori<strong>en</strong>t.Resserrant le jeu sur l’intrigue principale de cettecomédie shakespeari<strong>en</strong>ne féerique, la troupecoré<strong>en</strong>ne tresse tous les styles du théâtre traditionnelet pare les personnages de couleurs hautem<strong>en</strong>tsymboliques. Elle convoque même lesle public. Je veux les montrer car il ne suffit pas d’<strong>en</strong>parler : leur prés<strong>en</strong>ce fait surgir cet irrationnel dontl’animal est porteur.Parlez-vous des hommes <strong>en</strong> parlant desr<strong>en</strong>ards ?A. C. : Depuis vingt ans je filme les r<strong>en</strong>ards. C’estun état de résistance que de s’occuper des nuisibleset d’essayer de les faire aimer. Mais, commedans Le petit Prince, c’est un grand plaisir d’<strong>en</strong>être aimé. C’est un plaisir inexplicable. Parler desr<strong>en</strong>ards, c’est pr<strong>en</strong>dre la déf<strong>en</strong>se de la vie dansun monde de mort. Le r<strong>en</strong>ard représ<strong>en</strong>te l’énergie,le brigand, le rebelle, le reflet d’une p<strong>en</strong>séemain de maître, avec un art subtil de la composition etl’éblouissant tal<strong>en</strong>t de conteur, d’interprète et d’évocateurmystagogue qui est le si<strong>en</strong>. C. RobertMontaigne, Shakespeare… et moi !, de et parPhilippe Avron. Les 27, 28 et 29 à 20h. CaserneHeudelet – Tour Vagabonde.Jaulin <strong>en</strong> scèneConteur, acteur, chanteur,humoriste, poète : Yannick Jaulinquestionne les fragm<strong>en</strong>ts de sonhumanité.Artiste protéiforme et terri<strong>en</strong>, Yannick Jaulin revi<strong>en</strong>tsur ses racines, ses doutes et ses peurs dans unRamures<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Compagnie MotusTransformer l’indignation<strong>en</strong> actionLes membres de la compagnie itali<strong>en</strong>ne Motus sign<strong>en</strong>t SyrmaAntigones, un triptyque composé de trois performances : Let thesunshine in, Too late ! et IOVADOVIA.Comm<strong>en</strong>t est née l’idée de ce triptyque ?Enrico Casagrande et Daniela Nicolò : Elle estnée de notre désir d’aborder le thème des relations etconflits <strong>en</strong>tre les générations. Cela à partir d’une questionqui nous occupe depuis toujours : comm<strong>en</strong>t transformerl’indignation <strong>en</strong> action. Cette question, à la foissimple et fondam<strong>en</strong>tale, nous a conduits sur les tracesd’Antigone, nous am<strong>en</strong>ant ainsi <strong>en</strong> direction de sonéclatante obstination. « Syrma Antigones » est l’anci<strong>en</strong>nom d’une localité située à côté de Thèbes, où Polyniceaurait trouvé la mort. C’est vers ce meurtre queconverge le feu de notre exploration. Nous souhaitonsdédier cette recherche à tous les jeunes g<strong>en</strong>s mortsdans les rues des villes secouées par la révolte.Quel regard portez-vous sur Antigone ?E. C. et D. N. : Comme l’a définie Jacques <strong>La</strong>can,Antigone est « une image impossible à oublier ».Dokkaebi, créatures folkloriques effrayantes etdrolatiques, pour m<strong>en</strong>er la folle sarabande descœurs énamourés. En scène, dix comédi<strong>en</strong>s etcinq musici<strong>en</strong>s déploi<strong>en</strong>t avec énergie la poésiede cette fantasmagorie nocturne. Gw. DavidA Midsummer Night’s Dream, de Shakespeare ;mise <strong>en</strong> scène de Jung’Ung Yang. Le 18 à 20h30 ;le 19 à 19h et le 20 à 21h. Parvis Saint-Jean.éluLe Théâtre Group’ brosse un drôlede portrait de ceux qui nousgouvern<strong>en</strong>t.De kermesses <strong>en</strong> inaugurations et meetings,les élus ne mégot<strong>en</strong>t jamais sur le discourspour draguer les voix. Fin amateur de scènespopulaires autant qu’observateur railleur, leThéâtre Group’ croque tout cru nos politici<strong>en</strong>s,mixant leurs convictions, leur <strong>en</strong>thousiasme© D. R.© END&DNAmobile qui va à l’ess<strong>en</strong>tiel. Le spectacle porteaussi sur la société, sur les sans-papiers, sur lesnuisibles et les différ<strong>en</strong>ts qui gên<strong>en</strong>t. L’ordre règnepartout, même à la campagne : on ne peut plusvivre comme on veut et il faut r<strong>en</strong>trer dans le rang.Le naturaliste Robert Hainard disait : « demain, lasécurité et le confort seront obligatoires ». C’estun peu ça l’<strong>en</strong>jeu du spectacle.Quels sont les élém<strong>en</strong>ts dramaturgiques devotre spectacle ?A. C. : ça part d’un conte de Tanizaki, <strong>La</strong> Sourceau r<strong>en</strong>ard blanc. Je raconte ma vie, les naissancesdes petits, la joie, la complicité, les prom<strong>en</strong>adesspectacle prés<strong>en</strong>tant la quintess<strong>en</strong>ce de son univers.Au gré des situations et des humeurs, il mêleainsi « narration, interprétation, adresse publique duconteur et monologue du comédi<strong>en</strong> », cherchanttoujours « un lieu commun pour trouver un possiblefrémissem<strong>en</strong>t collectif ». Un lieu commun qui soitun lieu de partage, le lieu d’accomplissem<strong>en</strong>t d’un« théâtre de l’humanité ». M. Piolat SoleymatJaulin <strong>en</strong> scène, de et par Yannick Jaulin.Le 24 et le 25 à 20h ; le 26 à 21h30.Caserne Heudelet – Tour Vagabonde.SecretLe circassi<strong>en</strong> Johann Le GuillermAujourd’hui <strong>en</strong>core, elle scandalise. Il s’agit d’unefigure éminemm<strong>en</strong>t politique que nous avons voulu,dans ces années de conservatisme et de dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tidéologique, de nouveau éclairer. <strong>La</strong>contestation d’Antigone est fondée sur le refusde dissocier l’acte et la personne. Cette bellemétaphore nous permet d’aborder le thème de laréaction, de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t éthique.Quel est le parti pris esthétique de SyrmaAntigones ?philanthropique, mais aussi leur vanité médiatique,leurs carriérisme narcissique et autresrisettes du pouvoir. Se dessin<strong>en</strong>t des portraitsdrôles, aussi pathétiques que profondém<strong>en</strong>thumains…Gw. Davidélu, par le Théâtre Group’. Les 20 et 21 à 19h.Bourse du travail.Notre TerreurLe Collectif D’ores et déjà proposeune création qui emprunte sesmatériaux et ses personnages à laRévolution française <strong>en</strong> une formeoriginale et féconde qui a aussi desallures de révolution.D’une première partie autour de la table (celle desprémices du travail théâtral autant que celle dela législation laborieuse et féconde du Comité desalut public) à la dévastation finale d’une scène« Le r<strong>en</strong>ard représ<strong>en</strong>tele reflet d’une p<strong>en</strong>séemobile qui vaà l’ess<strong>en</strong>tiel. » Arlette Chossonavec eux. <strong>La</strong> vidéo les montre et l’univers sonore,pour lequel le musici<strong>en</strong> <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Bigot a retravailléles cris des r<strong>en</strong>ards, les évoque avec force. Surscène, je compose une sorte de théâtre Nô, avecde la danse et du mouvem<strong>en</strong>t autour des textes.J’essaie de retrouver un monde d’<strong>en</strong>fance et c’estavec les animaux, qui ne trich<strong>en</strong>t pas, que j’y arrivele mieux : avec eux, c’est toujours l’ess<strong>en</strong>tiel quiest <strong>en</strong> cause. Ma relation avec eux est à la foisune passion et une contradiction avec le mondeactuel : c’est de cela que parle le spectacle.Propos recueillis par Catherine RobertLiberté grande de l’animal sauvage, avec ArletteChosson et la r<strong>en</strong>arde Shouchoa et la complicitéde Jean-Louis Hourdin. Le 27 et le 28 à 21het le 29 à 16h. Salle Jacques Fornier.dévoile un étonnant Secret…Silhouette gainée de cuir, long manteau, poulainesd’acier, Johann Le Guillerm surgit des confins, auc<strong>en</strong>tre de la piste, comme une énigme aux lisièresde lég<strong>en</strong>des médiévales. Dompteur, équilibriste,funambule et acrobate, sans doute aussi magici<strong>en</strong>,ce baladin barbare détourne les archétypesdu g<strong>en</strong>re liés aux agrès, au risque, à l’exploit. Il<strong>en</strong>chante les objets, métamorphose les choseset caresse l’impossible. En quelques coups defouet, il inv<strong>en</strong>te un bestiaire fantastique qui affolel’imaginaire, fascine et étonne… Gw. DavidSecret, par Johann Le Guillerm. Du 24 au 29 mai à22h, relâche le 26. Caserne Heudelet – Chapiteau.« Le refus dedissocier l’acteet la personne »Enrico Casagrande et Daniela NicolòE. C. et D. N. : Syrma Antigones est d’une facturebeaucoup plus dépouillée que nos précéd<strong>en</strong>tesréalisations. Les trois volets de ce triptyque n’ont<strong>en</strong> effet pas pour but de représ<strong>en</strong>ter la tragédie,mais de mettre à nu, par le biais d’un dispositifméta-théâtral, d’influ<strong>en</strong>ce brechti<strong>en</strong>ne, notre t<strong>en</strong>tatived’imaginer Antigone aujourd’hui.Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat (traductionCoralba Marrocco)Let the sunshine in, le 22 à 19h et le 23 à 15h.Caserne Heudelet - Bâtim<strong>en</strong>t 12.Too late ! le 22 à 22h et le 23 à 18h.Salle Jacques Fornier. Iovadovia, le 21 à 22het le 23 à 21h. Caserne Heudelet - Bâtim<strong>en</strong>t 12.couverte de sang où un Robespierre statufiédemeure seul au milieu des décombres de lavertu, le spectacle se fait <strong>en</strong> même temps quel’Histoire et dans les deux cas, c’est l’esprit quipasse au galop, avec l’écume au mors, la fougue,l’énergie, la puissance et le caractère inoubliabled’un événem<strong>en</strong>t qui fracasse l’ordre établi et leshabitudes.C. RobertNotre Terreur, création du Collectif D’ores et déjà ;mise <strong>en</strong> scène de Sylvain Creuzevault. Les 19 et 20à 21h ; le 21 à 20h. Salle Jacques Fornier.///////////////////////////////////////////////////////////////////////////Théâtre <strong>en</strong> mai. Du 18 au 29 mai 2010.Théâtre Dijon Bourgogne – C<strong>en</strong>tre DramatiqueNational. Accueil et billetterie au Parvis Saint-Jean,rue Danton. Réservations au 03 80 30 12 12 etwww.tdb-cdn.com///////////////////////////////////////////////////////////////////////////


18 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre critiquescritique <strong>La</strong> CerisaieIls sont tous là, g<strong>en</strong>s de maison du peuple russe,anci<strong>en</strong>s maîtres et futur conquérant d’<strong>en</strong>treprise,sous la verrière de la datcha près de <strong>La</strong> Cerisaie. <strong>La</strong>maison de famille est une cathédrale de verre articuléesous sa ferronnerie légère, une voûte céleste quis’élève ou bi<strong>en</strong> s’abaisse avec ses vitraux d’églisesans couleurs, une chapelle <strong>en</strong>soleillée et désertéede campagne. <strong>La</strong> transpar<strong>en</strong>ce pénètre la demeurepour <strong>en</strong> faire un réceptacle sacré. : « Il fait moinstrois et la cerisaie qui est <strong>en</strong> fleurs », dit le marchandLopakhine (Jean-Louis Coulloc’h), le fils et petit-filsde moujik, futur propriétaire du domaine. Le climatet la saison sont bousculés, comme les repèressociaux et économiques, et les relations des hommes<strong>en</strong>tre eux. Les maîtres ne sont plus les maîtres,et les anci<strong>en</strong>s moujiks, <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs d’aujourd’hui,vont s’emparer des bi<strong>en</strong>s et reconstruire le monde.En 1904, au tournant du siècle, Tchekhov écrit <strong>en</strong>visionnaire <strong>La</strong> Cerisaie. Au mom<strong>en</strong>t du bal qui s’annoncep<strong>en</strong>dant la v<strong>en</strong>te du terrain d’arbres fruitiers,on voit desc<strong>en</strong>dre des cintres un magnifique lustrede cristal, un cône inversé éblouissant de reflets,une installation savante de verres à pied <strong>en</strong> équilibre,une mise <strong>en</strong> abyme de l’écoulem<strong>en</strong>t de la vieet de ses lumières.Ne rest<strong>en</strong>t que les souv<strong>en</strong>irsTous les personnages ont des allures d’ombres, defantômes, de rêves, de magici<strong>en</strong>s. Tout part et puiss’<strong>en</strong> va, comme le paradis d’<strong>en</strong>fance tandis que lespeines subsist<strong>en</strong>t. Lioubov (Jeanne Balibar), la propriétairehistorique de la cerisaie et son frère GaevLe lustre illuminé des rêves <strong>en</strong>fouis dans <strong>La</strong> Cerisaie.Julie Broch<strong>en</strong>, directrice du ThéâtreNational de Strasbourg, met <strong>en</strong> scène<strong>La</strong> Cerisaie de Tchekhov dans un esprit convivial et de troupe. À traversle deuil du temps passé et des épreuves de la vie, r<strong>en</strong>aître peut-être.critique / reprise ProductTout comm<strong>en</strong>ce avec un couteau, celui qu’Amydécouvre sur les g<strong>en</strong>oux du « grand type basané »à côté duquel elle est assise dans l’avion. Elle nedénonce pas celui dont elle sait d’emblée qu’il est unterroriste, l’installe dans son loft londoni<strong>en</strong> branché, yaccueille « Oussama » et tous ses petits camaradesv<strong>en</strong>us fom<strong>en</strong>ter la destruction de l’Occid<strong>en</strong>t et seporte elle-même volontaire pour une mission kamikazeà Eurodisney avec son nouvel amant… James,producteur survolté, tâche de convaincre l’impavideOlivia, comédi<strong>en</strong>ne à la sérénité marmoré<strong>en</strong>ne, d’<strong>en</strong>dosserce rôle dont il est certain qu’il est fait pourelle. Pour cela, à grand r<strong>en</strong>fort d’effets de mancheet de style, il mime cette histoire rocambolesque,insupportablem<strong>en</strong>t caricaturale et truffée de tous lesponcifs les plus éculés d’un g<strong>en</strong>re que le messianismeaméricain a cinématographiquem<strong>en</strong>t élevéau rang de totems de son combat contre les forcesdu mal. Le texte de Mark Rav<strong>en</strong>hill, qui repr<strong>en</strong>d avecune ironie corrosive les lieux communs des films dusupermarché hollywoodi<strong>en</strong>, est tordant de rire. ChristianB<strong>en</strong>edetti, qui interprète James avec une énergie(Gildas Milin) sont dépossédés de leur domaine,dépassés par un train de vie qu’ils ne peuv<strong>en</strong>t plusassurer. Rest<strong>en</strong>t les souv<strong>en</strong>irs des joies éprouvéeset des douleurs <strong>en</strong>fouies, ainsi la mort du petit garçonde Lioubov. <strong>La</strong> parole de Tchekhov, admirablem<strong>en</strong>ttraduite par André Markowicz et FrançoisMorvan, court sur le plateau comme une mècheallumée, distribuée furtivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre tous les personnages.Depuis les jeunes filles et femmes Ania(Judith Morisseau), Varia (Muriel Inès Amat), Charlotta(Cécile Péricone) et l’étudiant Trofimov (Vinc<strong>en</strong>tMacaigne) que la passion du verbe emporteet jusqu’à Firs (André Pomarat), le vieux valet dechambre, gardi<strong>en</strong> des lieux. <strong>La</strong> qualité de l’atmosphères’épanouit <strong>en</strong>tre l’attrait du rêve refuge etune réalité brute : « la vie a passé on a comme pasvécu ». Les comédi<strong>en</strong>s musici<strong>en</strong>s interprèt<strong>en</strong>t deschansons des communautés albanaises de Calabre,chants de mariage ukraini<strong>en</strong> et chants tsiganesroumains. Une Cerisaie s<strong>en</strong>sible et poétique dansl’égrènem<strong>en</strong>t pati<strong>en</strong>t des pleurs et des joies.Véronique Hotte<strong>La</strong> Cerisaie, de Anton Tchekhov, traductiond’André Markowicz et de Françoise Morvan.Du 27 avril au 30 mai 2010. Du lundi ausamedi 20h, relâche dimanche sauf le 30 mai 16h,relâche les 1 er et 8 mai, le 24 mai. Théâtre Nationalde Strasbourg. Réservations : 03 88 24 88 24.Repris à L’Odéon-Théâtre de l’Europe dans le cadredu Festival d’Automne à Paris du 22 septembreau 24 octobre 2010.Sylvain Creuzevault met <strong>en</strong> scèn<strong>en</strong>otre société du spectacle àtravers le délire d’un producteur de cinéma hystérique. Une pièceféroce, cynique et drôle pour deux interprètes de tal<strong>en</strong>t.et une véracité sidérantes, ti<strong>en</strong>t les rênes de cettelogorrhée aux allures de chevauchée apocalyptiqueavec panache et fermeté.Fantasmagoried’un réel fantasmatiqueSi le texte de Mark Rav<strong>en</strong>hill trouve dans la mise <strong>en</strong>scène rythmée de Sylvain Creuzevault et le jeu deChristian B<strong>en</strong>edetti et Muranyi Kovacs (épatante <strong>en</strong>belle plante muette) des interprètes à la hauteur deses <strong>en</strong>jeux comiques, la portée politique et critiquede son propos n’<strong>en</strong> est pas pour autant édulcoréeet elle claque comme une gifle sur le visage de lasociété qu’elle dénonce. Société où le fric et le sexemodèl<strong>en</strong>t tout désir, société où tout se v<strong>en</strong>d, y comprisle récit de ses propres laideurs axiologiques (leméchant terroriste au couteau et la g<strong>en</strong>tille héroïnetaraudée à l’idée de devoir se faire exploser au milieudes <strong>en</strong>fants chez Mickey), société dev<strong>en</strong>ue surtout àce point spectaculaire qu’elle n’a plus comme projetque celui de sa propre mise <strong>en</strong> scène. Que tout soità v<strong>en</strong>dre est déjà <strong>en</strong> soi inquiétant, mais pire <strong>en</strong>core,//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Franck Beloncle© Alain Monot© D. R.la terrasse / mai 2010 / N°178 / 19critiques théâtrecritique Sous les visagesJulie Bérès évoque la dureté des conditions de travail par un théâtres<strong>en</strong>soriel et onirique qui s’appuie sur un langage scénique originalet une remarquable maîtrise du plateau.Agnès s’inv<strong>en</strong>te une autre vie, factice et délirante.Elle était de ceux qui fièrem<strong>en</strong>t accompliss<strong>en</strong>t leurdevoir salarié, ceux-là qui consci<strong>en</strong>cieusem<strong>en</strong>t sefond<strong>en</strong>t dans la tranquille routine ouvrière des anonymes.Et puis un jour, on l’a remerciée, c’est-àdirelic<strong>en</strong>ciée, éjectée. Surnuméraire inutile, piècedéfectueuse du système, nuisible à la r<strong>en</strong>tabilité. <strong>La</strong>voilà soudain privée d’accroche sociale, qui s’oubliedevant la télé… Cœur solitaire qui part à la dérived’un imaginaire phagocyté par les pacotilles médiatiques,dérape dans les trous noirs du consci<strong>en</strong>t ets’<strong>en</strong>fuit d’un réel trop viol<strong>en</strong>t. Son corps se gonflede toutes les peurs de l’époque incertaine, sedéforme sous la m<strong>en</strong>ace de la déchéance sociale,de l’oisiveté coupable. Tandis que l’actualité cogne,que les doctes voix ânonn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> boucles la gloseéconomique et les sournois discours de gestion desChristian B<strong>en</strong>edetti dans Product : producteurobscène de la société du spectacle.tout peut s’y donner à voir, l’obscénité dépassant<strong>en</strong> cela la vulgarité. Le spectateur, pris au piège desa posture, compr<strong>en</strong>d alors qu’il n’est pas l’otagemais le complice de cette situation où la réalité estdev<strong>en</strong>ue une superproduction. De quoi réveiller lesconsci<strong>en</strong>ces, peut-être…Catherine RobertProduct, de Mark Rav<strong>en</strong>hill ; mise <strong>en</strong> scène deSylvain Creuzevault. Du 4 au 29 mai à 21h,<strong>en</strong> alternance avec New York 2001 et Sandrine,intégrales les samedi à partir de 16h. Théâtre-Studio,16, rue Marcelin-Berthelot, 94140 Alfortville.Réservations au 01 43 76 86 56.ressources humaines, elle s’<strong>en</strong>fonce dans les plisdu fantasme jusqu’à ce que le monde se dérobeet se love dans sa chimère. En échos, résonn<strong>en</strong>tles conditions de travail actuelles, la précarité, lestress, la performance obligée, l’angoisse de laperte d’id<strong>en</strong>tité…Plongée dans l’inconsci<strong>en</strong>tAffranchi des questions de g<strong>en</strong>res disciplinaires,le théâtre de Julie Bérès mixe les techniques etprocède par digressions, associations d’images,métamorphoses et métaphores. Il se glisse sous lesappar<strong>en</strong>ces, par delà les c<strong>en</strong>sures de la raison, làoù tapag<strong>en</strong>t <strong>en</strong> liberté les plus intimes obsessions etfolles extravagances. S’appuyant sur une scénographieinv<strong>en</strong>tive, l’auteur et metteur <strong>en</strong> scène composeune partition scénique tramée de sons, d’images,de corps et de situations pour donner concrétudeau paysage m<strong>en</strong>tal de cette femme <strong>en</strong>sevelie sousle manque, assaillie par les « valeurs » criardes dumonde. On y croise, au gré de saynètes délirantes,quelques spécim<strong>en</strong>s de la société du spectacle :une logeuse faussem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>veillante, un animateurmielleusem<strong>en</strong>t arrogant, un industriel commercialem<strong>en</strong>tcynique, un artiste docilem<strong>en</strong>t complice… tousjou<strong>en</strong>t sans vergogne la ridicule pavane sociale. Defaux-semblants grotesques <strong>en</strong> surréalistes décalages,de doux cauchemars <strong>en</strong> songes burlesques,Sous les visages attrape son sujet par l’expéri<strong>en</strong>ces<strong>en</strong>sorielle et la fantasmagorie suggestive… seuleéchappée finalem<strong>en</strong>t subversive.Gwénola DavidSous les visages, conception et mise <strong>en</strong> scène deJulie Bérès, du 25 mai au 5 juin 2010, à 20h30, relâchedimanche et lundi, au Théâtre des Abbesses, 31rue des Abbesses, 75018 Paris. R<strong>en</strong>s. 01 42 74 22 77et www.theatredelaville-paris.com.ag<strong>en</strong>da théâtreSakura////// Martial Anton /////////////////////////////////////////////////////Après le succès d’Accid<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>2008, la compagnie réunionnaisedu Théâtre des Alberts revi<strong>en</strong>t auTARMAC de la Villette avec Sakura.Une plongée dans les eaux troublesde l’adolesc<strong>en</strong>ce.Créé <strong>en</strong> 1994 par Vinc<strong>en</strong>t Legrand et DanièleMarchal, le Théâtre des Alberts réunit des artistesv<strong>en</strong>us de divers horizons, artistes ayant tous pourpoint commun de se passionner pour les arts dela marionnette. Aujourd’hui, c’est une création surl’adolesc<strong>en</strong>ce que prés<strong>en</strong>te la compagnie réunionnaise.Une création sur « les moy<strong>en</strong>s mis <strong>en</strong> œuvrepar une jeune fille de 15 ans pour faire face auréel : l’imaginaire, le jeu, l’univers fantasmagoriquequ’elle déploie afin de surmonter et de dire sesblessures, mais aussi et surtout cette aptitude àréagir, à dire non, à nourrir par tous les moy<strong>en</strong>sl’énergie vitale de la rébellion qui la relie à la vie. »Entremêlant vidéos, jeux d’ombres et de voix, prés<strong>en</strong>ced’acteurs et de marionnettes, Sakura nous<strong>en</strong>traîne ainsi dans « une fresque délirante », dans« un monde <strong>en</strong> trompe l’œil » tour à tour « féérique,magique et poétique ». M. Piolat SoleymatSakura, d’Isabelle Martinez et Vinc<strong>en</strong>t Legrand ;mise <strong>en</strong> scène de Martial Anton. Du 4 au 15 mai2010. Du mardi au v<strong>en</strong>dredi à 20h. Le samedi 8 maià 14h30 et le samedi 15 mai à 16h. Le TARMAC de laVillette, Parc de la Villette, 211, av<strong>en</strong>ue Jean-Jaurès,75019 Paris. Réservations au 01 40 03 93 95ou sur www.letarmac.fr//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////ÉVÉNEMENT CIRQUEÉpicycle©VOST IRKdu 19 au 23 maiSous Chapiteau I Carré Sénart - Lieusaintcréation : R. Guillemot - / - romfrom@yahoo.fr - photo J<strong>en</strong>nyfer Ryan


20 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre ag<strong>en</strong>da1 erAvertissem<strong>en</strong>t////// Charlotte-Rita Pichon //////////////////////////////////////////Charlotte-Rita Pichon met <strong>en</strong>scène un quartet, le huis closdramatique de la comédie intimistede Strindberg, 1 er Avertissem<strong>en</strong>t.C’est que le désir impose sa loidans le désordre, <strong>en</strong>tre passionset frustrations.Écrite <strong>en</strong>tre 1892 et 1893, 1er Avertissem<strong>en</strong>t estune pièce de chambre où le public se fait voyeur<strong>en</strong>trant par le trou de la serrure dans l’intimité dequatre personnages. Trois femmes de trois générationsévolu<strong>en</strong>t autour d’Axel : Olga, l’épouse, joueavec l’amour de l’homme, le quittant puis le retrouvantrégulièrem<strong>en</strong>t. <strong>La</strong> Baronne vieillissante a perduson mari et s’<strong>en</strong>ferme peu à peu dans une solitudedéfinitive. Rose l’adolesc<strong>en</strong>te att<strong>en</strong>d l’amour et sespromesses d’espérance. Trois femmes tiss<strong>en</strong>t ainsileur toile d’araignée autour d’Axel. Une quatrième,la metteuse <strong>en</strong> scène Charlotte Rita-Pichon, proposeune vision cinématographique de l’œuvrestrindbergi<strong>en</strong>ne. Une histoire de désir, d’insatisfactionet de misère exist<strong>en</strong>tielle qui n’interdit pas leCartoucherie75012 Paris01 43 28 36 36sourire. Avec Martine Delor, Eliza Calmat, Flor<strong>en</strong>ceGout, Eric Chantry.V. Hotte1 er Avertissem<strong>en</strong>t, d’August Strindberg ; mise<strong>en</strong> scène de Charlotte-Rita Pichon. Du 1 er maiau 26 juin 2010. V<strong>en</strong>dredi et samedi à 19h30.Théâtre de Nesle, 8 rue de Nesle 75006 Paris.Réservations : 01 46 34 61 04Et moi alors ?////// Festival jeune public ///////////////////////////////////////////Théâtre, danse, cirque, marionnettes…Pour la huitième annéeconsécutive, le festival jeune publicEt moi alors ? réunit <strong>en</strong>fants etadultes autour de mom<strong>en</strong>ts departage intergénérationnel.« Le r<strong>en</strong>dez-vous est familial, convivial, scolaire, à lafois intime et collectif ». C’est ce qu’explique PierreQuay-Thév<strong>en</strong>on, actuel maire-adjoint à la culture de laville de Saint-D<strong>en</strong>is, municipalité qui créa le festival Etmoi alors ?, <strong>en</strong> collaboration avec le C<strong>en</strong>tre dramatiqu<strong>en</strong>ational Gérard-Philipe, il y a aujourd’hui 8 ans. « Onpeut vivre le théâtre, le conte, le cirque, la marionnettecomme ce mom<strong>en</strong>t précieux d’échange et deécriture et mise <strong>en</strong> scène Fabrice Dauby7 mai – 6 juin 2010Plis/Sons, un spectacle musical mis <strong>en</strong> scènepar <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Dupont.p<strong>en</strong>sée <strong>en</strong>tre des générations très différ<strong>en</strong>tes, confiel’élu. On peut vivre ce mom<strong>en</strong>t pour la première foiscomme pour ces bébés que l’on accueille avec leurspar<strong>en</strong>ts. On peut vivre cette fête à la Plaine commeau c<strong>en</strong>tre-ville, au Théâtre Gérard-Philipe. » Pour cetteédition 2010, la ville et le C<strong>en</strong>tre dramatique nationalde Saint-D<strong>en</strong>is prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un programme artistiquequi, comme les années précéd<strong>en</strong>tes, privilégie desspectacles inv<strong>en</strong>tifs, aux univers forts et souv<strong>en</strong>t poétiques.Théâtre d’objets, d’ombres et de marionnettes(Flon-Flon et musette), version théâtrale des Misérables(Tempête sous un crâne), conte (Je leur construisaisdes labyrinthes), spectacle pour un danseur et unemarionnette (Krafff), cirque-théâtre (Racines), créationmêlant danse et multimédia (Barocco), théâtre musical(Plis/Sons). Des propositions pour jeune public à partirde 2, 4, 6, 7, 8 et 12 ans qui ont pour ambition de« toucher au cœur » tous les spectateurs. Quel quesoit leur âge.M. Piolat SoleymatFestival jeune public Et moi alors ? Du 2 au15 mai 2010. Théâtre Gérard-Philipe – C<strong>en</strong>tredramatique national de Saint-D<strong>en</strong>is, 59, boulevardJules Guesde, 93207 Saint-D<strong>en</strong>is. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts etréservations au 01 48 13 70 00. Programme completet détaillé sur www.theatregerardphilipe.com.Tout publicAlice pourle mom<strong>en</strong>t////// Anne Courel ////////////////////////////////////////////////////////Dans le cadre du festival pourl’<strong>en</strong>fance du TEP, Anne Courel met<strong>en</strong> scène le road movie écrit parSylvain Levey autour du personnaged’Alice, qui appr<strong>en</strong>d à grandir <strong>en</strong> sedétachant des choses.D’une cour d’école à l’autre, de coups de poings <strong>en</strong>coups de cœur, d’une Mercedes à une 4L, de maison<strong>en</strong> maison, Alice subit les départs continus de sespar<strong>en</strong>ts et avance dans l’exist<strong>en</strong>ce au rythme de leurexil perman<strong>en</strong>t et des petits boulots de son père. Deuxsacs de noisettes, un amour perdu et l’horizon commepromesse : au terme du voyage, Alice appr<strong>en</strong>d à sedés<strong>en</strong>combrer du poids des choses et des chargesinutiles pour ne garder que le sourire et l’humour deses réfugiés politiques de par<strong>en</strong>ts qui ont fui le Chili dePinochet et ont bi<strong>en</strong> du mal à trouver un asile à l’abride la misère et des sarcasmes. Anne Courel a choisi de© D. R.mettre <strong>en</strong> scène le texte de Sylvain Levey <strong>en</strong> respectantla tranquille simplicité de son écriture afin de poser aveclui la question âpre et toujours brûlante de la constitutionde soi et du vivre <strong>en</strong>semble. C. RobertAlice pour le mom<strong>en</strong>t, texte de Sylvain Levey ;mise <strong>en</strong> scène d’Anne Courel. Du 17 au 21 mai 2010.Dans le cadre du festival 1, 2, 3 théâtre ! Théâtre del’Est Parisi<strong>en</strong>, 159, av<strong>en</strong>ue Gambetta, 75020 Paris.Tél. 01 43 64 80 80.<strong>La</strong> Jalousiedu Barbouilléet Le Médecinvolant////// Raphaël De Angelis /////////////////////////////////////////////Déf<strong>en</strong>dant l’idée d’un théâtreitinérant et proche du public, leThéâtre de l’Ev<strong>en</strong>tail r<strong>en</strong>oue avecl’esprit de la farce et la simplicitéd’un art populaire et festif avec,comme patron et modèle, Molière.Deux Molière masqués pour rire et s’amuser.« Faire rire les honnêtes g<strong>en</strong>s » : tel est l’adageret<strong>en</strong>u de Molière dont Raphaël De Angelis et lessi<strong>en</strong>s ont fait leur bannière, retrouvant l’esprit duthéâtre de foire et la gouaille généreuse des premierstréteaux <strong>en</strong> un diptyque monté à la façon dela commedia dell’arte. Créant un rapport immédiat<strong>en</strong>tre la scène et la salle par un jeu énergique etphysique qui s’adapte <strong>en</strong> fonction des réactions dupublic, le Théâtre de l’Ev<strong>en</strong>tail joue <strong>La</strong> Jalousie duBarbouillé, pièce dans laquelle la belle Angélique faitassaut de mille ruses pour tromper son balourd demari, et Le Médecin volant, autre farce dans laquelleSganarelle se fait le complice de son maître pourque celui-ci puisse épouser celle qu’il aime. Improvisations,acrobaties, chants, masques et gambadesdrolatiques : tout concourt à provoquer ce riresalvateur qui raille pisse-froid et pisse-vinaigre avecbonne humeur et insol<strong>en</strong>ce.C. Robert<strong>La</strong> Jalousie du Barbouillé et Le Médecin volant,de Molière ; mise <strong>en</strong> scène de Raphaël De Angelis.Du 6 au 23 mai 2010. Jeudi, v<strong>en</strong>dredi et samedi à19h ; dimanche à 16h. Théâtre de l’Epée de Bois,Cartoucherie, route du Champ-de-Manœuvre, 75012Paris. Réservations au 01 48 08 39 74.© D. R.© Elizabeth Carecchio© Sylvie Gauduchonla terrasse / mai 2010 / N°178 / 21ag<strong>en</strong>da théâtreCombatde nègreet de chi<strong>en</strong>s////// Michael Thalheimer /////////////////////////////////////////////Avec des acteurs français,l’Allemand Michael Thalheimers’attaque à la pièce inaugurale del’œuvre de Koltès. Le petit mondeblanc d’Afrique vivant retranchéderrière des barbelés correspondà notre Europe aujourd’hui.Le metteur <strong>en</strong> scène allemand Michael Thalheimer.Nous avons vu cette saison à la Colline Die Ratt<strong>en</strong>(les Rats) de Hauptmann dans la mise <strong>en</strong> scène deThalheimer, un piège scénographique fulgurant etefficace. Par ailleurs, Thalheimer et Koltès partag<strong>en</strong>tune esthétique radicale dans la vision d’un mondesans illusions où l’utopie se fragilise alors que lesrapports de force s’exacerb<strong>en</strong>t. Pour Thalheimer,tout se joue dans la tête des trois personnagesblancs, et l’action de Combat de nègre et de chi<strong>en</strong>spourrait se situer dans n’importe quel pays africaincomme dans n’importe quelle banlieue de Paris. Lerefoulem<strong>en</strong>t symbolise l’id<strong>en</strong>tité des Blancs face aupeuple d’Afrique, le non-dit de la responsabilité del’Europe dans la mise à sac du contin<strong>en</strong>t noir. Cechantier désaffecté dirigé par des Blancs <strong>en</strong> pertede reconnaissance est une métaphore du statut del’Europe « dont l’apogée est derrière elle… ». Auxcôtés du personnage noir v<strong>en</strong>u récupérer le corpsde son frère mort sur le chantier, évolue un chœurd’acteurs, une foule anonyme et int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ted’une Afrique <strong>en</strong> éveil.V. HotteCombat de nègre et de chi<strong>en</strong>s, de Bernard-MarieKoltès ; mise <strong>en</strong> scène de Michael Thalheimer. Du 26mai au 25 juin 2010. Du mercredi au samedi à 20h30,mardi à 19h30 et dimanche à 15h30. <strong>La</strong> Colline,Théâtre national,15 rue Malte-Brun, 75020 Paris.Réservations : 01 44 62 52 52Tout publicFestival 1. 2. 3.théâtre !////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////« Festival pour tous à partir del’<strong>en</strong>fance », 1. 2. 3. théâtre ! prés<strong>en</strong>tedes pièces de qualité et d’exig<strong>en</strong>ce,pour les grands et les petits qui lesaccompagn<strong>en</strong>t ! Cette année, conteset voyages sont au programme…<strong>La</strong> Nuit MêmePasPeur, de Claudine Galea, dans le cadredu festival 1, 2, 3 théâtre !Pour sa septième édition, le festival organisé parle Théâtre de l’Est Parisi<strong>en</strong> s’ouvre au voyage et àl’étranger. Quatre pièces évidemm<strong>en</strong>t visibles parles petits mais égalem<strong>en</strong>t destinés aux plus grandspuisqu’on ne redira jamais assez l’évid<strong>en</strong>ce eeegros plan Folie & Id<strong>en</strong>tités,spectacleset docum<strong>en</strong>taires« Loin qu’elle soit pour la liberté une insulte, la folie est sa plus fidèlecompagne. » Forts de cette formule empruntée à Jacques <strong>La</strong>can, artisteset intellectuels œuvr<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant un mois au Monfort Théâtre pourtâcher de défaire la conception mortifère et normative de la folie.Dans le cadre d’un mois de réflexion et de créationartistique autour de la question de la folie, le MonfortThéâtre propose spectacles, docum<strong>en</strong>taires, lectureet table ronde pour tâcher de réfléchir aux rapportstoujours difficiles <strong>en</strong>tre le normal et le pathologique,à la définition toujours incertaine, stérile et porteused’incompréh<strong>en</strong>sion et de souffrance de ces deuxnotions, et au traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core archaïque, parfoisbrutal et souv<strong>en</strong>t débilitant de ceux qu’on relèguefaute de les <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre et de les traiter comme dessujets. Parce que la folie est affaire de discours, tantdans sa désignation que dans son errance, forceest de l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre pour tâcher de la compr<strong>en</strong>dre etde la parler pour ne pas rajouter à la confusion dela douleur le sil<strong>en</strong>ce de l’ignorance. Il s’agit de compr<strong>en</strong>drequ’être un sujet, c’est trouver la voie originalede la construction de soi et son mode proprede rapport au monde que seule l’abstraction croitcommun alors qu’il n’est fait que de singularités.ShakespeareMise <strong>en</strong> scèneGeorges <strong>La</strong>vaudantDu 4 au 8 juin 2010Tel est le moy<strong>en</strong> de se défaire de la terreur que fontnaître les fous, tel est aussi le chemin qu’empruntel’artiste pour dire sa vision de la réalité. Ce pourquoiles t<strong>en</strong>tatives artistiques et réflexives que réunit leMonfort Théâtre sur ce thème peuv<strong>en</strong>t ouvrir lesyeux et le cœur de ceux qui considèr<strong>en</strong>t la foliecomme une faille.Parler de, à, depuiset avec la folieDes spectacles d’abord : Mélissa Von Vépy (compagnieMoglice – Von Verx) prés<strong>en</strong>te Miroir, Miroirdans les jardins du théâtre, les 3 et 10 mai ; le collectifGdRA prés<strong>en</strong>te Singularités ordinaires du 5au 12 mai ; Sarah <strong>La</strong>scar prés<strong>en</strong>te Chut… le 17mai et Angela <strong>La</strong>urier prés<strong>en</strong>te Déversoir du 17 au19 mai et J’aimerais pouvoir rire du 21 au 24 mai.Des docum<strong>en</strong>taires <strong>en</strong>suite : Elle s’appelle Sabine,de Sandrine Bonnaire, le 3 mai ; San Clem<strong>en</strong>te deAngela <strong>La</strong>urier r<strong>en</strong>d justice à la schizophrénie par lesmouvem<strong>en</strong>ts de son art.www.nuitsdefourviere.frInfos 04 72 32 00 00 Théâtres Romains Lyon 5 e© J. VelascoRaymond Depardon et Sophie Ristelhueber, le 10mai et Bye-bye apartheid, d’Olivier Meyrou, le 25mai. <strong>La</strong> lecture de Un Deux Un Deux par FrançoisBégaudeau et Mélanie Mary, le 4 mai. Une tableronde, <strong>en</strong>fin, le 17 mai, avec Jean-Pierre Winter,Noëlle Châtelet et Yann Ciret. Autant d’occasions etde r<strong>en</strong>contres pour, selon l’ambition de cette manifestation,« libérer les fous, c’est-à-dire, les ram<strong>en</strong>erà la parole, dans la parole, donc parmi nous ».Catherine RobertFolie et Id<strong>en</strong>tités, du 3 au 24 mai 2010. Le MonfortThéâtre, parc Georges-Brass<strong>en</strong>s, 106, rue Brancion,75015 Paris. Tél : 01 56 08 33 88.CONCEPTION ANDRÉ RODEGHIERO, RÉALISATIONPHOTO © Jean G uichard


22 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre ag<strong>en</strong>da© BellamyM et M3 > 30 MAI 2010la CagnotteEUGÈNE LABICHE - ADEL HAKIMUne farce de <strong>La</strong>biche ranimée par des acteurs déchaînés. Cela court, cela vit,cela danse et chante, sous les coups implacables d’un destin cruel.Le Monde<strong>La</strong>biche triomphe. Chaque soir, des c<strong>en</strong>taines de spectateurs <strong>en</strong>thousiastes.Enthousiastes : le mot n’est pas surv<strong>en</strong>du.Le Parisi<strong>en</strong>Une distribution de qualité fait de ce spectacle une réussite vigoureusem<strong>en</strong>tapplaudie.TéléramaUn merveilleux spectacle. C’est très actuel.C’est une folle équipée, rocambolesque jusqu’à l’absurde…Coproduction Le Théâtre des Quartiers d’Ivry, Les Châteaux de la Drôme- établissem<strong>en</strong>t public du Départem<strong>en</strong>t de la DrômeLe Figaro<strong>La</strong> CroixDe la finesse à la Chaplin. Les comédi<strong>en</strong>s s’<strong>en</strong> donn<strong>en</strong>t à cœur joie et leurperformance est saluée de grands rires libérateurs.J D DSublimes dans leur petitesse. <strong>La</strong> mise <strong>en</strong> scène, les costumes et la scénographieévoqu<strong>en</strong>t l’univers des films muets et le théâtre de l’absurde, transformant lesdéboires et les tribulations de cette petite société <strong>en</strong> épopée métaphysique.<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong>Gros lot assuré. Décor transformable aux mille trouvailles, rythmeimpeccablem<strong>en</strong>t orchestré, chansons et chorégraphies diablem<strong>en</strong>t troussées etdistribution de haut-vol.Le PointHaut <strong>en</strong> couleur. Il y a du Daumier dans le traitem<strong>en</strong>t des caractères.C’est sur cette caricature que se déchaîn<strong>en</strong>t Adel Hakim et les comédi<strong>en</strong>s.PariscopeAdel Hakim rajeunit la célèbre comédie des paysans égarés à Paris.Les EchosCourant d’art. Adel Hakim a <strong>en</strong>core frappé et r<strong>en</strong>du <strong>La</strong>biche plus féroce.Il signe un spectacle follem<strong>en</strong>t gai : roboratif.L’HumanitéUn vaudeville nouvelle génération rondem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>é par une troupe d’unefolle homogénéité. Deux heures de bonheurRue du Théâtremise <strong>en</strong> scène Adel Hakim chorégraphie Véronique Ros de la Grangescénographie et lumière Yves Collet musique originale Marc Marderdirectrice de chant Martine-Joséphine Thomascostumes Agostino Cavalca assisté de Dominique Rocher son Anita Prazmaquillage et perruques Nathy Polak assistant à la mise <strong>en</strong> scène Florian Albergeassistante à la scénographie Perrine Leclere-Bailly assistant lumière Nicolas Batzscultpures Daniel C<strong>en</strong>dron accessoires Mathieu Bianchiavec Maryse Aubert - Thierry Barèges - Isabelle CagnatEti<strong>en</strong>ne Coquereau - Jean-Charles Delaume - Malik FaraounSerge Gaborieau - Nigel Hollidge - Prunella Rivièreet <strong>en</strong> alternance Bruno Paviot - François Raff<strong>en</strong>audwww.theatre-quartiers-ivry.comTHÉÂTRE D’IVRY ANTOINE VITEZ - M° Mairie d’Ivry - 01 43 90 11 11eee que le théâtre pour <strong>en</strong>fants n’est pas unsous-g<strong>en</strong>re niais et abêtissant… Patrice Douchetmet <strong>en</strong> scène, du 4 au 12 mai, <strong>La</strong> Nuit Même-PasPeur de Claudine Galea, histoire au cœur delaquelle les vivants et les morts se parl<strong>en</strong>t tant ilsont de choses à se dire. José Caldas et son théâtrede poupées jou<strong>en</strong>t Allume la Nuit du 8 au 29 mai,pièce librem<strong>en</strong>t inspiré de Ray Bradbury, où il est<strong>en</strong>core question de la nuit, de ses peurs et de sesmystères. Anne Courel s’empare d’Alice pour lemom<strong>en</strong>t de Sylvain Levey, du 17 au 21 mai. EnfinCatherine Anne repr<strong>en</strong>d, du 18 au 30 mai, le textequ’elle a écrit, Ah là là ! quelle histoire, considérablesuccès depuis sa création.C. RobertFestival 1. 2. 3. théâtre ! Du 4 au 30 mai 2010.Théâtre de l’Est Parisi<strong>en</strong>, 159, av<strong>en</strong>ue Gambetta,75020 Paris. Certains spectacles sont jouésà la salle Marcel-Pagnol, av<strong>en</strong>ue Léon-Blum, 93330Neuilly-sur-Marne (01 43 00 80 33). Réservations etr<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts au 01 43 64 80 80.régionFestival demarionnettesOrbis Pictus////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> Compagnie Pseudonymo organise,à Reims et Epernay, la premièreédition du festival de marionnettesOrbis Pictus.Orbis Pictus : des propositions théâtrales «déraisonnables, légères et urg<strong>en</strong>tes ».<strong>La</strong> Compagnie Pseudonymo propose aux Marnais departir à la r<strong>en</strong>contre de la marionnette contemporainelors de deux jours de déambulation au sein du patrimoinehistorique de Reims puis d’Epernay. Au gréde ces parcours artistiques, le public aura l’occasionde découvrir une dizaine de formes brèves (chacun<strong>en</strong>’excédant pas 25 minutes), des formes proposantdes visions du monde graves ou décalées, doucesou féroces. « <strong>La</strong> variété de ces visions permettra derefléter la nature hybride du théâtre de marionnetteset de mettre <strong>en</strong> lumière ses li<strong>en</strong>s avec la danse, lesarts du cirque, le conte, l’objet, le masque, la performanceplastique… », explique David Girondin Moab,fondateur de la Compagnie Pseudonymo. Des li<strong>en</strong>squi, suivant l’essor des arts de la marionnette, permett<strong>en</strong>td’étudier, d’explorer, de revisiter le rapportau monde et au texte, à l’image et au corps, afin dedonner naissance à des gestes artistiques int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>tpersonnels. M. Piolat SoleymatFestival de marionnettes Orbis Pictus. Les 22et 23 mai 2010 au Palais du Tau, à Reims.Les 26 et 27 mai à Epernay. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts au06 76 08 64 74 et sur www.orbispictus.fr.22h13////// Pierrick Sorin /////////////////////////////////////////////////////Le vidéaste Pierrick Sorin taillequelques morceaux choisis de sonquotidi<strong>en</strong> de vidéaste…Vidéaste facétieux autant qu’insol<strong>en</strong>t farceur, ferv<strong>en</strong>tpratiquant de l’auto-filmage et des trucages, PierrickSorin chasse depuis des années l’idiotie planquée aucœur de la vie et capte soigneusem<strong>en</strong>t les m<strong>en</strong>uesoccupations passionnantes qui bouff<strong>en</strong>t l’exist<strong>en</strong>ce.© Compagnie PseudonymoPierrick Sorin, vidéaste <strong>en</strong> toute fantaisie.Héros solitaire de ses propres av<strong>en</strong>tures, banalesjusqu’à l’extravagance, il est tout à la fois scénariste,décorateur, machiniste, truquiste, figurant ou acteurprincipal de ses « performances » visuelles. Dans22h13, il taille quelques instants choisis de l’activitéquotidi<strong>en</strong>ne d’un artiste, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce… lui-même.Mais il confie cette fois à un autre, le comédi<strong>en</strong> NicolasSansier, le soin d’interpréter ce journal de bord.« On peut le définir comme un « portrait d’artiste autravail » ; mais son <strong>en</strong>jeu n’est pas tant de mettre<strong>en</strong> lumière un individu que le fonctionnem<strong>en</strong>t d’unep<strong>en</strong>sée et d’une pratique relevant du bricolage et dela fantaisie » explique-t-il. Un réjouissant bricolage <strong>en</strong>tout cas !Gw. David22h13, écriture, mise <strong>en</strong> scène et scénographie dePierrick Sorin, du 27 mai au 27 juin 2010, à 20h30,sauf dimanche 15h30, relâche lundi, au Théâtre duRond-Point, 2 bis av<strong>en</strong>ue Franklin D. Roosevelt, 75008Paris. R<strong>en</strong>s. : 01 44 95 98 21 / 0 892 701 603.Festivaldes Clowns,des Burlesqueset desExc<strong>en</strong>triques////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////Le Théâtre Le Samovar de Bagnoletprés<strong>en</strong>te l’édition 2010 du Festivaldes Clowns, des Burlesques etdes Exc<strong>en</strong>triques. Un festival« singulier, varié et déjanté ».Jonny Berouette, un clown confronté à ses racines.Créé <strong>en</strong> 2002, à l’initiative de l’équipe du ThéâtreLe Samovar, le Festival des Clowns, des Burlesqueset des Exc<strong>en</strong>triques t<strong>en</strong>d à « r<strong>en</strong>dre comptede l’effervesc<strong>en</strong>ce extrême qui règne aujourd’huidans le monde de la création clownesque ».Accueillant des figures fondatrices du « nouveauclown », des artistes confirmés et des jeunestal<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>core méconnus, ce r<strong>en</strong>dez-vous annuelallie le burlesque le plus pur aux recherches lesplus exigeantes sur l’espace théâtral et le corpsdu comédi<strong>en</strong>. Lors de cette édition 2010, septcompagnies (Les Cousins, Decay Unlimited, KatiaCharmeaux, Les Matapeste, Anno Vitale, BorisArquier, Rafistol) seront ainsi prés<strong>en</strong>tées au publicbagnoletais. Sept compagnies aux esthétiquestrès diverses qui auront pour dessein de noustransporter à travers toute la palette des émotionshumaines. M. Piolat SoleymatFestival des Clowns, des Burlesques et desExc<strong>en</strong>triques, du 19 au 21 mai et du 26 au 29 mai2010. Théâtre Le Samovar, 165, av<strong>en</strong>ue Pasteur,93170 Bagnolet. Réservations au 01 43 63 80 79.Programme complet sur www.lesamovar.net© D. R.© Suret-Canale 2007Avril 08,contemoderne////// Fabrice Dauby /////////////////////////////////////////////////////Avril 08, conte moderne est unetragédie contemporaine signéeFabrice Dauby, sur la page commesur la scène. Non loin de la posturephilosophique de Nietzsche, unegénération témoigne de sa vitalitéet de son indignation.Avril 08, conte moderne, une tragédie contemporainepétrie d’indignation.Le conte de l’acteur, auteur et metteur <strong>en</strong> scèneFabrice Dauby ne pouvait faire l’impasse sur lerègne de la communication de nos temps postmodernesavec la chute de la banque Lehman Brotherset la mort <strong>en</strong> août 2008 de soldats français <strong>en</strong>Afghanistan. <strong>La</strong> couleur est ainsi donnée à la toilede fond de cette tragédie contemporaine dont lesévénem<strong>en</strong>ts sont réfractés sur la scène à travers ledestin d’un couple. Lui est absorbé par la financeet l’emprise sur le monde. Elle est hantée par lesfigures d’un Frère, « communicant » <strong>en</strong> proie à destroubles de langage, d’un Amant légionnaire quipérira au combat, et par l’inquiétante prés<strong>en</strong>ce d’unhomme aux loups. Derrière les masques, se cacheune idée autre du monde et de l’homme. V. HotteAvril 08, conte moderne, texte et mise <strong>en</strong> scène deFabrice Dauby. Du 7 mai au 6 juin 2010.Du mardi au samedi à 20h, dimanche à 16h30.Théâtre de la Tempête, Cartoucherie, Route duChamp de Manœuvre 75012 Paris. Réservations :01 43 28 36 36 et www.la-tempete.fr<strong>La</strong> Maisondes cerfs////// Jan <strong>La</strong>uwers ///////////////////////////////////////////////////////Dans la dernière pièce de sa trilogieSad Face / Happy Face, Jan <strong>La</strong>uwersmontre le théâtre à l’œuvre face àla réalité viol<strong>en</strong>te du monde.Ni metteur <strong>en</strong> scène, ni écrivain, ni plastici<strong>en</strong>, nicinéaste, parce que tout à la fois, Jan <strong>La</strong>uwerschahute sans cesse les lignes de démarcation etfabrique un théâtre où états de corps, chants, texteset objets tram<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble le fil d’un récit à jamaisirrésolu. Après <strong>La</strong> Chambre d’Isabella (2004), quitraversait à grandes <strong>en</strong>jambées le chaos du xx e siècle,après Le bazar du homard (2006) qui dessinait//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse //// //// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////© D. R.© D. R.la terrasse / mai 2010 / N°178 / 23ag<strong>en</strong>da théâtregros plan / CirqueÉpicycle<strong>La</strong> première création d’ex-artistes des fameux Arts Sauts s’<strong>en</strong>volesur les traces d’av<strong>en</strong>turiers d’une arche imaginaire.CirkVOST, soit « Cirque <strong>en</strong> Version Originale Sous-Titrée »… C’est que les artistes de CirkVOST vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>td’ici et de lointains ailleurs mais parl<strong>en</strong>t lemême langage : l’émotion de la voltige aéri<strong>en</strong>ne,qu’elle se décline au trapèze ballant, au grandLes acrobates aéri<strong>en</strong>s évolu<strong>en</strong>t sur une structuremonum<strong>en</strong>tale.volant, au portique coré<strong>en</strong> ou à la corde lisse. Ilsse sont r<strong>en</strong>contrés sous la bulle des Arts sautset ont déjà œuvré plusieurs années <strong>en</strong>semble.Après l’<strong>en</strong>vol final, <strong>en</strong> septembre 2007, de cettefameuse compagnie qui transforma radicalem<strong>en</strong>tl’art aéri<strong>en</strong>, six acrobates ont décidé de poursuivrela route <strong>en</strong>semble. Pour leur première création,sout<strong>en</strong>ue par la Fondation BNP-Paribas, ils se sontinspirés du mouvem<strong>en</strong>t des astres et de l’épicycle,composant ess<strong>en</strong>tiel du système astronomique dePtolémée. Une structure impressionnante, forméede deux cercles de dix mètres de diamètre plantésparallèlem<strong>en</strong>t à la verticale, sert de points d’accrocheset circonscrit l’univers de cette bande dedrôles de lutins.Un monde imaginaire« Être susp<strong>en</strong>du, perché dans un univers où lapesanteur peut être déviée, défiée et déjouée. <strong>La</strong>gestuelle, le mouvem<strong>en</strong>t et l’appropriation du videsont les principaux moy<strong>en</strong>s de communication danscet espace où se côtoi<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>tités différ<strong>en</strong>tes etcomplém<strong>en</strong>taires » explique l’équipe de CirkVOST.Sur ces roues géantes, <strong>en</strong>combrées de cordageset de poulies, les personnages au look très BDd’av<strong>en</strong>turiers d’une autre époque, avec casque <strong>en</strong>cuir et lunettes de soudeur, voltig<strong>en</strong>t de l’un à l’autreet caracol<strong>en</strong>t dans les airs. De luttes au corps àcorps <strong>en</strong> folles courses, ils suiv<strong>en</strong>t les digressionset crépitations électro-acoustiques décl<strong>en</strong>chées<strong>en</strong> directe par Nicolas Forge. On retrouve bi<strong>en</strong> desaffinités esthétiques et techniques avec Les ArtsSauts : l’attrait pour les installations monum<strong>en</strong>tales,la position originale du public dans des transats, lamusique live… Manquai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core à la création lafluidité, le rythme et la force d’une ligne dramatiquepour donner vie à ce monde imaginaire. Gageonsque le temps aura insufflé cette force.Gwénola DavidÉpicycle, par CirkVOST, les 19 et 20 mai à 19h30, les21 et 22 mai à 20h30, et le 23 mai à 17h, à Scèn<strong>en</strong>ationale de Sénart, Hors les Murs, au Carré Sénart,77127 Lieusaint. R<strong>en</strong>s. : 01 60 34 53 60 et www.sc<strong>en</strong><strong>en</strong>ationale-s<strong>en</strong>art.com. Spectacle vu au Cirque-Théâtre d’Elbeuf. A lire : Les Arts Sauts, par MarcMoreigne, coédition Cnac-Actes Sud, 2010.CAMILLE BOITEL I IVA BITTOVA I BRIGITTE FONTAINESERGE TEYSSOT-GAY & ÉRIC ELMOSNINOMIGUEL BENASAYAG I JÖRG MÜLLER & AKOSH S.ÉLISE CARON I OLIVIER MARTIN-SALVANLA CAMPAGNIE DES MUSIQUES À OUÏR I FANTAZIOLABYALA NOSFELL & MÉDÉRIC COLLIGNONLOÏC LANTOINE & ÉRIC LAREINE I PASCAL CONTETwww.jazznomades.netINFOS / RESERVATIONS : 01 46 07 34 50 • LOCATIONS : FNAC – CARREFOUR – GÉANT – MAGASINS U – 0 892 68 36 22 (0,34 EUR / MIN) – WWW.FNAC.COMCIRQUE / CREATIONDU GOUDRON ETDES PLUMESCOMPAGNIE MPTACONCEPTION MATHURIN BOLZEVEN 28 ET SAM 29 MAI A 21HRESERVATIONS 01 34 58 03 35 www.londe.frl’Onde / espace culturel / 8 bis, av<strong>en</strong>ue Louis-Breguet 78140 Vélizy-Villacoublaygraphisme : et d’eau fraîche / © Christophe Raynaud De <strong>La</strong>ge / Lic<strong>en</strong>ces 1-1006658 - 2-1006659 - 3-1006660


24 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre ag<strong>en</strong>dade Sylvain LEVEY / Edité chez THÉÂTRALES JEUNESSEMise <strong>en</strong> scène Anne COUREL / Compagnie ARIADNERoad movie familialaccessible de 9 à 99 ansAU THÉÂTRE DE L’EST PARISIENDANS LE CADRE DU FESTIVAL 1, 2, 3 THÉÂTRE !SÉANCES TOUT PUBLICMARDI 18 MAI À 19H30 & MERCREDI 19 MAI À 15HSÉANCES SCOLAIRESLUNDI 17 & MARDI 18 MAI À 14H30,JEUDI 20 & VENDREDI 21 MAI À 10H + 14H30R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts Cie AriadneT. 06 87 56 90 13 - cie.ariadne@wanadoo.frRéservation ThéâtreT. 01 43 64 80 80 / www.theatre-estparisi<strong>en</strong>.netTHÉÂTRE DE L’EST PARISIEN / Direction Catherine ANNE159 av<strong>en</strong>ue Gambetta 75020 ParisMétro Gambetta, Pelleport ou St Fargeaulic<strong>en</strong>ce n° 2/131134l’image chaotique d’un futur fantasque <strong>en</strong>tre rêve etcauchemar, il achève son triptyque sur la conditionhumaine avec <strong>La</strong> Maison des cerfs (2009). Née dela mort de Kerem, journaliste tué au Kosovo et frèred’une des danseuses de la Needcompany, cettepièce superpose le vécu de la troupe et la viol<strong>en</strong>ceLes interprètes exceptionnels de la Needcompany.du monde <strong>en</strong> guerre <strong>en</strong> un conte étrange, tragiqueet fantasmatique, porté par des interprètes d’exception.Dommage que le propos s’y dilue trop souv<strong>en</strong>t<strong>en</strong> bi<strong>en</strong> bavardes lam<strong>en</strong>tations… Gw. David<strong>La</strong> Maison des cerfs, texte, mise <strong>en</strong> scène et imagesde Jan <strong>La</strong>uwers, du 7 au 12 mai 2010, à 20h30,relâche dimanche, au Théâtre de la Ville, 2 placedu Châtelet, 75004 Paris. R<strong>en</strong>s. 01 42 74 22 77.Spectacle vu au Festival d’Avignon 2009. Le textede <strong>La</strong> Maison des Cerfs est publié aux éditions ActesSud-Papier. A lire : L’énervem<strong>en</strong>t, (œuvres plastiquesde Jan <strong>La</strong>uwers prés<strong>en</strong>tées par Jérôme Sans),éditions Actes Sud.cirqueRacines////// Les Krilati ///////////////////////////////////////////////////////////Dans le cadre du festival jeunePublic « Et moi alors ? », organisépar le Théâtre Gérard Philipe etla Ville de Saint-D<strong>en</strong>is, Racines,chronique aéri<strong>en</strong>ne et acrobatique© D. R.des Krilati, se prés<strong>en</strong>te comme unchant sur l’exil, une allégorie dupassage <strong>en</strong>tre racines et <strong>en</strong>vol.Les Krilati susp<strong>en</strong>dus à l’Arbre et ses Racines.Caroline Siméon et Rocco Le Flem de la compagnieKrilati cré<strong>en</strong>t Racines, un troisième spectacleà l’Académie Fratellini. Une façon de raconter comm<strong>en</strong>tquatre personnages se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t et se crois<strong>en</strong>tautour d’un arbre de plus de six mètres, repèr<strong>en</strong>aturel hautem<strong>en</strong>t symbolique, lieu de passage etlieu d’exil. Quand on est artiste de cirque itinérant,il fait bon se poser à l’ombre d’un chêne ou autrefeuillu, histoire de faire taire un peu le mouvem<strong>en</strong>t.On peut aussi faire le sil<strong>en</strong>ce dans sa tête, et le rêves’installe à travers la forme du cirque, du théâtreet de la danse. Deux part<strong>en</strong>aires, Fred Escurat etVal<strong>en</strong>tin Bellot, s’ajout<strong>en</strong>t à l’équipe pour tournerautour de l’arbre ancestral et <strong>en</strong>raciné, malm<strong>en</strong>épar le temps et par la nature, ses v<strong>en</strong>ts et sesbourrasques. Nous ne voyons pas les racines del’arbre, à la manière invisible et prés<strong>en</strong>te de notrepropre inconsci<strong>en</strong>t. L’humour donne à volonté sanote d’espoir à cette <strong>en</strong>vie de tracer son chemindans le ciel. Une belle rage de vivre. V. HotteRacines, théâtre, chronique aéri<strong>en</strong>ne et acrobatiquepar les Krilati. Du 8 au 12 mai 2010. Séances touspublics, le 8 mai à 20h, dimanche le 9 mai à 16h.Séances scolaires, les 10, 11 et 12 mai à 14h30.Académie Fratellini, rue des Cheminots 93200 SaintD<strong>en</strong>is <strong>La</strong> Plaine. Réservations : 01 48 13 70 00© Stéfano BorghiDernierrappelLe conteur Pépito Matéo parledu vieillissem<strong>en</strong>t sans fausses<strong>en</strong>siblerie. Avec une vervedrôlem<strong>en</strong>t juste.Pépito Matéo, conteur jongleur de maux.« Comm<strong>en</strong>t l’écriture peut-elle r<strong>en</strong>dre compte desujets graves, sans s<strong>en</strong>siblerie, et donner <strong>en</strong>vie deregarder le monde sous l’angle d’une mythologiecontemporaine ? ». <strong>La</strong> question claque à la gueuledu prés<strong>en</strong>t, g<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t ripoliné aux gaies couleurs duconsumérisme positif. Pourtant, le corps souv<strong>en</strong>t ditle poids des ans… Féroce manipulateur de mauxautant qu’habile rhéteur, le conteur Pépito Matéoobserve le phénomène de sénesc<strong>en</strong>ce dans sonDernier rappel. Il pioche dans les mythes et l’épopéedu roi Gilgamesh <strong>en</strong> quête du secret de vie éternelle,récits qu’il coupe avec des témoignages collectés àmême le vécu de personnes âgées. Seul dans unemaison de retraite dessinée à grands traits d’imaginaire,il livre la chronique d’une exist<strong>en</strong>ce, où hieret aujourd’hui se cours<strong>en</strong>t sur les chemins de lamémoire. <strong>La</strong> verve frémissante, l’humour finem<strong>en</strong>tcoupant, Pépito Matéo avance <strong>en</strong> équilibre <strong>en</strong>treémotion douce-amère et cinglant constat.Gw. DavidDernier rappel, de et par Pépito Matéo,du 26 au 28 mai 2010, Théâtre Firmin Gémier –© Rodolphe Marics© Marthe Lemellela terrasse / mai 2010 / N°178 / 25ag<strong>en</strong>da théâtre<strong>La</strong> Piscine, 254 av<strong>en</strong>ue de la division Leclerc, 92290Chat<strong>en</strong>ay-Malabry. R<strong>en</strong>s. : 01 41 87 20 84et www.theatrefirmingemier-lapiscine.fr<strong>La</strong> Dame dechez Maxim////// Hervé van der Meul<strong>en</strong> //////////////////////////////////////////Hervé van der Meul<strong>en</strong> met <strong>en</strong> scèneles démêlés de la Môme Crevetteavec les bourgeois grotesquesconfits dans la respectabilitéet orchestre avec <strong>en</strong>train laformidable machine à rire deFeydeau.Agnès Ramy, Môme Crevette froufroutante d’Hervé vander Meul<strong>en</strong>.Le docteur Petypon, bourgeois respectable s’autorisantquelques lic<strong>en</strong>ces alcooliques et canailles, aram<strong>en</strong>é de sa soirée au Moulin Rouge la célèbre MômeCrevette, danseuse à la jactance aussi leste que sesgambettes. Surpris au lit du petit matin dans les brasde sa conquête nocturne par son général d’oncle inopiném<strong>en</strong>trev<strong>en</strong>u des colonies, le malheureux Petyponpasse sa journée de quiproquos <strong>en</strong> coups d’éclats. Iltraîne son adultère emberlificoté jusqu’à un mariage deprovince où la Môme Crevette fait imploser la machinesociale et ridiculise les dindes et les coquelets de cettebasse-cour parv<strong>en</strong>ue. Hervé van der Meul<strong>en</strong> mène à© D. R.un train d’<strong>en</strong>fer cette course au pire à la mécaniqueimplacable, répondant à l’invitation de Feydeau depratiquer « la plus rare et la plus franche des vertusthéâtrales : le fou rire ». C. Robert<strong>La</strong> Dame de chez Maxim, de Georges Feydeau ; mise<strong>en</strong> scène d’Hervé van der Meul<strong>en</strong>. Du 6 au 21 mai2010 (relâche du 13 au 17 mai). Du mardi au samedià 20h30, le dimanche à 16h. TOP de Boulogne-Billancourt, 1, place Bernard-Palissy (face au 87,av<strong>en</strong>ue Jean-Baptiste Clém<strong>en</strong>t), 92100 Boulogne-Billancourt. Réservations au 01 46 03 60 44.<strong>La</strong> Nuit russe////// Nuit slave ///////////////////////////////////////////////////////////Pour l’éloge de l’âme slave, <strong>La</strong>Nuit Russe propose le répertoirepopulaire des chanteurs Pierre etVéra Chidyvar, Les Quatre Saisonsavec les comédi<strong>en</strong>s, danseurs etmusici<strong>en</strong>s du Théâtre NationalNicolas Koulich de Kherson, desateliers et lectures.Les chanteurs du répertoire populaire russe, Pierre etVéra Chidyvar.Pierre et Véra Chidyvar font savourer leurs chansonsrusses et bohémi<strong>en</strong>nes, ils sont aussi lesinterprètes de <strong>La</strong> Romance russe, un concertavec balalaïka, violon et accordéon. Quant au eee© Michel Wiartgros plan Festival Parade(s)Les artistes <strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t Nanterre et transform<strong>en</strong>t la ville <strong>en</strong>imm<strong>en</strong>se scène à ciel ouvertIls vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’un Ori<strong>en</strong>t lointain, des rivages duNord ou des terres du contin<strong>en</strong>t, des quatre coinsde l’hexagone aussi… et se sont donné r<strong>en</strong>dezvousà Nanterre dans le c<strong>en</strong>tre anci<strong>en</strong>, au cœurdu Parc des Anci<strong>en</strong>nes-Mairies et dans les rues<strong>La</strong> compagnie CIA met <strong>en</strong> scène la Révolution française… dans la rue.adjac<strong>en</strong>tes. Aux prémisses de l’été, depuis 21ans maint<strong>en</strong>ant, une cinquantaine de compagniesdébarque dans la ville et bariole le pavéaux couleurs vives de l’inv<strong>en</strong>tion. « Nanterre estrésolum<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagée dans une politique de démocratisationde la culture. Nous travaillons depuislongtemps à ce que le plus grand nombre puisseaccéder à la création contemporaine au plus prèsde chez soi », explique Mireille Od<strong>en</strong>a, responsableartistique du festival. Les arts de la rue permett<strong>en</strong>tl’appropriation par les habitants de leurs lieux devie, offrant ainsi une nouvelle manière de vivre laville. Ils sont donc un des élém<strong>en</strong>ts fédérateursdans la construction du territoire. Souti<strong>en</strong> à lacréation, accueil <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce autant que repérageet diffusion de spectacles… déclin<strong>en</strong>t cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> faveur des arts de la rue.L’art comme r<strong>en</strong>contreC’est par une grande fête que s’ouvrira la 21 e édition,avec un apéro circassi<strong>en</strong> proposé par le Cirqu<strong>en</strong>o problem, la fanfare japonaise Hibi Chazz.K,Les Krilati, Son de los Diablos et son spectaclepyrotechnique de musique chorégraphié. Cettesoirée prélude un week-<strong>en</strong>d bigrem<strong>en</strong>t créatif :durant deux jours vont <strong>en</strong> effet se donner quelquec<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tations. Théâtre, danse, musique,arts plastiques investiront tous coins et recoinspour toucher jusqu’au cœur des spectateurs.Gwénola DavidFestival Parade(s), du 4 au 6 juin 2010, à Nanterre(92000). R<strong>en</strong>s. 39 92 et www.nanterre.frSERT.indd 1 26/04/10 13:51:14gros plan En compagniede François CervantesCompagnons de route du Théâtre de Sartrouville, François Cervanteset ceux de la compagnie L’Entreprise s’y produis<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>tdepuis quatre saisons. Temps fort de partage, d’échanges etd’émotions.« Quand nous nous sommes r<strong>en</strong>contrés avec<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Fréchuret, nous étions déjà installés à laFriche pour t<strong>en</strong>ter une av<strong>en</strong>ture longue, creusantla relation avec le public afin que les g<strong>en</strong>s fass<strong>en</strong>tconnaissance avec notre travail par une créationpuis une autre, découvrant et r<strong>en</strong>contrant lesacteurs <strong>en</strong> même temps. <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Fréchuret a instaurédes relations de fidélité avec nous et fait cemême pari de la durée. Le public de Sartrouville aadopté notre troupe petit à petit, à force de nousvoir », dit François Cervantes. Installée à Marseille, àla Friche <strong>La</strong> Belle de Mai, la compagnie L’Entreprisemène une av<strong>en</strong>ture continuée à l’abri des diktats del’urg<strong>en</strong>ce et du productivisme artistique. Respectantce tempo, le Théâtre de Sartrouville invite <strong>en</strong>mai les membres de l’Entreprise à prés<strong>en</strong>ter troisde leurs spectacles <strong>en</strong> s’installant de façon durableCartoucherie75012 Paris01 43 28 36 36pour tisser des li<strong>en</strong>s pér<strong>en</strong>nes avec le public.L’amour, l’écoleet la musiqueDans Un Amour, Arletti (le sublimissime clown deCatherine Germain, bouleversant d’émotion) découvrel’amour et le corps du danseur Thierry ThieûNiang et compose avec lui un poème fascinant oùla chair et l’esprit s’apprivois<strong>en</strong>t. Le 6 mai à 20h30,a lieu une r<strong>en</strong>contre avec les quatre metteurs <strong>en</strong>scène qui ont prêté leurs regards à la confectiondu spectacle (François Cervantes, Patrice Chéreau,<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Fréchuret et François Rancillac). Dans <strong>La</strong>Table du fond, Nicole Choukroun et Stephan Pastorinterprèt<strong>en</strong>t le texte écrit p<strong>en</strong>dant l’année passéepar Cervantes <strong>en</strong> classe de Quatrième, « hommageà ceux qui transmett<strong>en</strong>t le savoir, la connaissance,de Bernard-Marie Koltèsmise <strong>en</strong> scènePaulineBureau6 mai – 6 juin 2010François Cervantes passe le mois de mai à Sartrouville.l’émotion, le s<strong>en</strong>sible ». Enfin, dans Le dernier Quatuord’un homme sourd, quatre musici<strong>en</strong>s répèt<strong>en</strong>tpour un concert exceptionnel les derniers quatuorsde Beethov<strong>en</strong> et explor<strong>en</strong>t les difficultés, les joies etl’ascèse du travail <strong>en</strong> commun : dans les coulissesde l’art, s’expose l’<strong>en</strong>droit du vertige. Trois grandsmom<strong>en</strong>ts de théâtre, aussi exceptionnels que différ<strong>en</strong>ts,occasions de découvrir les multiples facettesdu tal<strong>en</strong>t des associés de L’Entreprise.Catherine RobertEn compagnie de François Cervantes,du 5 au 21 mai 2010. Un Amour, mis <strong>en</strong> scèneet interprété par Catherine Germain et ThierryThieû Niang. Les 5 et 7 mai à 21h ; le 6 à 19h30.<strong>La</strong> Table du fond, texte et mise <strong>en</strong> scène deFrançois Cervantes. Du 10 au 12 mai à 21h.Le dernier Quatuor d’un homme sourd, deFrançois Cervantes et Francine Ruel ;mise <strong>en</strong> scène de François Cervantes. Les 18, 19et 21 mai à 21h ; le 20 à 19h30.Navettes aller-retour Paris les 5, 18, 19 et 20 mai (surréservation). Théâtre de Sartrouville et des Yvelines,C<strong>en</strong>tre Dramatique National. Place Jacques-Brel,78500 Sartrouville. Tél. 01 30 86 77 79.© Christophe Raynaud de <strong>La</strong>gegraphisme Poste 4 / photo monsieurcantinFestivalPremièresJeunes metteurs<strong>en</strong> scène europé<strong>en</strong>s10 spectaclesAllemagne / Autriche / Belgique / France /Grande-Bretagne / Pays-Bas / Serbie / Turquie6 e édition03 88 27 61 81www.le-maillon.commer 2jeu 3v<strong>en</strong> 4sam 5dim 6juin 2010Strasbourg03 88 24 88 24www.tns.frinsert_premie res_LATERASSE_L2481 1 23/04/10 14:54:57


26 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre ag<strong>en</strong>dala terrasse / mai 2010 / N°178 / 27espace des arts / scène nationale de chalon-sur-saône • focustexte Jean-Charles Masseramise <strong>en</strong> scène B<strong>en</strong>oît <strong>La</strong>mbertdu 27 au 29 maijeudi 27 à 19h, v<strong>en</strong>dredi 28 et samedi 29 à 20h30Le 28 mai à 18h et le 29 à 19h30, navette aller-retour au départ de Paris,place de la Nation (Paris 12ème). Réservation indisp<strong>en</strong>sable.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts et réservations01 48 14 22 00billetterie@leforumbm.frLe Forum | 1/5 place de la Libération | 93150 Blanc-Mesnil | www.leforumbm.frL E P A N T At h é â t r eXIII ème Festival des Ecritures ContemporainesALGÉRIE 24, rue de Bretagne - 14000 CAEN - Tél. 02 31 85 15 07 - www.pantatheatre.net© D. R.eee spectacle des Quatre Saisons, il s’inspire ducal<strong>en</strong>drier slave et des fêtes populaires traditionnellesqui font revivre les tsars, les bouffons, lescontes de fées et les artistes nomades. Les fêtesde Koliada pour le Tableau de l’hiver, associantpaganisme et rite de Noël, suscit<strong>en</strong>t chansons,danses et jeux avec l’ours. Pour le Tableau duprintemps, la r<strong>en</strong>aissance de la nature s’incarne àtravers les jeunes filles et les cosaques qui chant<strong>en</strong>tleur amour. Le Tableau de l’été représ<strong>en</strong>te la féconditéde la femme et de la terre avec le feu de laSaint-jean (Ivana Koupala). L’automne fête la fin desrécoltes <strong>en</strong> compagnie des bouffons, un hommageà la terre nourricière, au soleil et à l’eau. En 1990,date de l’Indép<strong>en</strong>dance de l’Ukraine, le Théâtre deKherson reçoit le nom du célèbre dramaturge ukraini<strong>en</strong>Nicolas Koulich. Ce théâtre a créé un festivalavec les meilleurs théâtres de Russie, d’Ukraine,de Biélorussie, de Moldavie, de Pologne. Une Nuitslave à ne pas manquer.V. Hotte<strong>La</strong> Nuit russe. Samedi 15 mai 2010 à partir de 18h.<strong>La</strong> Scène Watteau, Place du Théâtre à Nog<strong>en</strong>t-sur-Marne. Réservations : 01 48 72 94 94.Sainte dansl’inc<strong>en</strong>die////// <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Fréchuret ///////////////////////////////////////////////<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Fréchuret confie à<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>ce Vielle les mots d’unportrait amoureux du théâtre quipr<strong>en</strong>d les traits de Jeanne d’Arcpour dire l’incandesc<strong>en</strong>ce poétiqueau bûcher de la scène.V<strong>en</strong>u à la scène pour dire les mots des poètes,<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Fréchuret les a mis <strong>en</strong> scène p<strong>en</strong>dantdix ans avec sa compagnie le Théâtre de l’Inc<strong>en</strong>die.Dix ans p<strong>en</strong>dant lesquels il a écrit leversant solitaire de cette av<strong>en</strong>ture collective, <strong>en</strong>forme de journal dev<strong>en</strong>u matériau dramatiquedont il confie aujourd’hui le récit à la comédi<strong>en</strong>ne<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>ce Vielle. Ces touches, fragm<strong>en</strong>ts,impressions, « pas vraim<strong>en</strong>t des idées, mais plutôtquelques obsessions, et leurs variations »s’organis<strong>en</strong>t autour de la figure de Jeanne,cette femme presque <strong>en</strong>fant qui réussit à fairecouronner un roi <strong>en</strong> s’<strong>en</strong>tourant d’hommes quila suivir<strong>en</strong>t dans cette impérieuse et fraternell<strong>en</strong>écessité qui réunit ceux que le ciel illumine. Al’instar d’un chef de troupe ou d’un animateurde théâtre organisant l’av<strong>en</strong>ture qui doit m<strong>en</strong>erà l’embrasem<strong>en</strong>t spectaculaire. Jeanne est doncici « un prétexte, un alibi » pour r<strong>en</strong>dre hommageà cette utopie combattante qu’est l’artde la scène où flamboie le buisson ard<strong>en</strong>t de lapoésie.C. RobertSainte dans l’inc<strong>en</strong>die, texte et mise <strong>en</strong> scène de<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Fréchuret. Du 5 au 30 mai 2010. Du mercrediau samedi à 20h ; le dimanche à 16h. Maison de laPoésie, passage Molière, 157, rue Saint-Martin, 75003Paris. Réservations au 01 44 54 53 00. Texte publiéaux éditions L’Act Mem Théâtre.gros plan / région Festival PerspectivesFruit d’une longue collaboration <strong>en</strong>tre le <strong>La</strong>nd de Sarre et ledépartem<strong>en</strong>t de la Moselle, le festival Perspectives prés<strong>en</strong>te, du 21au 29 mai, sa 33 e édition.Cirque, danse, performance, théâtre, arts de lamarionnette, théâtre de rue, musique… R<strong>en</strong>dezvousartistique transfrontalier et multidisciplinaire,le festival Perspectives se partage <strong>en</strong>tre le <strong>La</strong>nd deEin chor irrt sich gewaltig, de l’auteur et metteur <strong>en</strong> scène allemand R<strong>en</strong>é Pollesch.Sarre et le départem<strong>en</strong>t de la Moselle, <strong>en</strong>tre la villede Sarrebruck et celle de Forbach. Réunissant chaqueannée des grands noms de la scène françaiseet allemande, mais aussi des jeunes artistes auxtal<strong>en</strong>ts prometteurs, cette manifestation printanièresouhaite placer son exig<strong>en</strong>ce artistique au niveaudes plus grands festivals europé<strong>en</strong>s.L’unique festivalfranco-allemanddes arts de la scènePour cette 33 e édition, la directrice artistique dePerspectives (Sylvie Hamard) a conçu un programmedes plus éclectiques. Création hybride ducollectif de cirque AOC ; première française de Ein<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Fréchuret dessine un portrait amoureux duthéâtre.chor irrt sich gewaltig, comédie de R<strong>en</strong>é Pollesch(metteur <strong>en</strong> scène associé à la Volksbühne de Berlin); propositions chorégraphiques du CongolaisFaustin Linyekula, de la Marocaine Bouchra Ouizgu<strong>en</strong>,de la compagnie burkinabée Salia Nï Seydou; spectacle de marionnettes du Stuffed PuppetTheatre ; concert des 17 Hippies ; pique-niquegéant organisé par la compagnie Artonik ; théâtreacrobatique du Groupe Rictus… Un programmerésolum<strong>en</strong>t métissé qui promet des perspectivesartistiques <strong>en</strong>thousiasmantes aux publics français,allemands et luxembourgeois.Manuel Piolat SoleymatFestival Perspectives (Sarrebruck-Moselle).Du 21 au 29 mai 2010. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts, dates,lieux et horaires des spectacles surwww.festival-perspectives.de. Réservations au03 87 84 64 34 ou 00 49 681 301 43 22.//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Thomas AurinL’Espace des arts :le lieu des possiblesr<strong>en</strong>contre PhilippeBuquetdirecteur de l’Espace des arts.Fragm<strong>en</strong>ts d’undiscours amoureuxL’essai de Barthes décrit les motsdu désir. Arnaud Churin et les si<strong>en</strong>sle chorégraphi<strong>en</strong>t, transformantla scène <strong>en</strong> topique amoureuse.Observant les relations <strong>en</strong>tre amour et langage, RolandBarthes explore la façon dont l’un t<strong>en</strong>te de se mesurer auxindicibles et pourtant bavards émois de l’autre. Évoluantdans un espace nu, Luciana Botelho, Arnaud Churin etScali Delpeyrat jou<strong>en</strong>t « l’amoureux qui parle », commel’indique Barthes <strong>en</strong> avertissem<strong>en</strong>t de son essai, et tâch<strong>en</strong>tde r<strong>en</strong>dre « l’expression de cette élégance et cette susp<strong>en</strong>sionqui traverse le texte ». Le travail rigoureux de la langueest porté par les deux acteurs p<strong>en</strong>dant que la danseuseinterprète une chorégraphie supportée par la musique desmots. C. RobertFragm<strong>en</strong>ts d’un discours amoureux, d’après RolandBarthes, mise <strong>en</strong> scène d’Arnaud Churin, du 4 au20 mai 2010 au Théâtre de la Bastille (Paris).Le Legs / Les Acteursde bonne foiAvec ces deux pièces de Marivaux,David Géry signe un joyau scéniqueétincelant des reflets changeantsdu s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t amoureux.Les atermoiem<strong>en</strong>ts du cœur souv<strong>en</strong>t cach<strong>en</strong>t de bassesconsidérations d’intérêt… ainsi que le révèle LeLegs de Marivaux. Sur le tapis vert du plateau incliné,baccara et jeu de poker, calculs et ruses à gogo voil<strong>en</strong>tà peine les jeux de dupes. Avec Les Acteurs debonne foi, comédie légère et amère qui touche tantles maîtres que les valets, les « comédi<strong>en</strong>s » se prêt<strong>en</strong>tau théâtre dans le théâtre, histoire de traquer lamauvaise foi et la dissimulation au cœur des s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts.<strong>La</strong> troupe s’amuse avec tal<strong>en</strong>t dans les mises<strong>en</strong> scène rafraîchissantes de David Géry. V. HotteLe Legs/Les Acteurs de bonne foi, de Marivaux, mise<strong>en</strong> scène de David Géry, les 11 et 12 mai 2010 àL’Agora (Évry).Deux hommes jonglai<strong>en</strong>tdans leur têteRoland Auzet et Jérôme Thomasdans un fascinant face à face.L’un est percussionniste virtuose, compositeur, etinv<strong>en</strong>teur d’un « cirque technologique et musical ».© D. R.« L’accompagnem<strong>en</strong>tse conçoit dansla durée. » Philippe Buquet<strong>La</strong> saison se compose dans une réalité de territoireet bi<strong>en</strong> sûr selon une s<strong>en</strong>sibilité personnelle. Pluridisciplinairemais avec une visibilité forte donnéeà la danse et au théâtre, elle ti<strong>en</strong>t l’équilibre <strong>en</strong>trede jeunes tal<strong>en</strong>ts qui comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à affirmer leurparcours et les figures tutélaires qui ont impulsé unr<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t esthétique dans leur art. Grâce àses vastes locaux, l’Espace des arts offre un outilde travail exceptionnel et peut accueillir plusieurséquipes <strong>en</strong> création, simultaném<strong>en</strong>t à la prés<strong>en</strong>tationde spectacles. Cette proximité favorise lesr<strong>en</strong>contres et les projets interdisciplinaires. C’est icique se sont croisés le jongleur Jérôme Thomas etle compositeur Roland Auzet qui ont créé <strong>en</strong>sembleDeux hommes jonglai<strong>en</strong>t dans leur tête par exemple.Ess<strong>en</strong>tiels à la vie de la maison, les artistes<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce irrigu<strong>en</strong>t le fonctionnem<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>,l’équipe et les structures de l’agglomération chalonnaise.Outre le souti<strong>en</strong> financier et logistique qu<strong>en</strong>ous apportons, ces compagnonnages au longcours se nourriss<strong>en</strong>t de notre expéri<strong>en</strong>ce du plateauet d’échanges sur les <strong>en</strong>jeux artistiques. L’accompagnem<strong>en</strong>tse conçoit dans la durée car noussouhaitons aider à tracer un chemin et non justeun spectacle. Cette année, les créations de l’Espacedes arts feront quelque 250 représ<strong>en</strong>tations<strong>en</strong> tournée. Il est crucial de sout<strong>en</strong>ir une créationtant dans la production que la diffusion.Propos recueillis par Gwénola DavidL’autre est jongleur singulier, gracile un peu fauve,toujours à tarauder les frontières disciplinaires. Enscène, Roland Auzet et Jérôme Thomas peu à peuont tissé <strong>en</strong>semble la partition d’un étonnant duode jonglage musical, où la résistance des choses,le caprice des objets et la musique des corpsfus<strong>en</strong>t <strong>en</strong> un dialogue unique. Gw. DavidDeux hommes jonglai<strong>en</strong>t dans leur tête, conceptionet interprétation de Roland Auzet et Jérôme Thomas,sous le regard de Mathurin Bolze, notamm<strong>en</strong>t du 15au 17 décembre 2010 au Théâtre de l’Ouest Parisi<strong>en</strong>(Boulogne-Billancourt).Esquisse d’un portraitde Roland BarthesLe comédi<strong>en</strong> Simon Eine dessine lafigure complexe d’un homme <strong>en</strong>mouvem<strong>en</strong>t.« Nul pouvoir, un peu de savoir, un peu de sagesse,et le plus de saveur possible » : ainsi Barthes définissait-illa sapi<strong>en</strong>tia, désignant autant son objet quele but de ses recherches et de son <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t,et esquissant par là même, comme <strong>en</strong> creux, lestraits de sa propre figure. « Roland Barthes, c’estun style – l’homme même. », dit de lui Jean-LoupRivière, qui compose le portrait textuel de cet écrivaininclassable, arp<strong>en</strong>teur libre de tous les territoires del’expression, fondatrice de notre humanité.C. RobertEsquisse d’un portrait de Roland Barthes, d’aprèsRoland Barthes, interprétation de Simon Eine, du 3 au7 novembre 2010 au Studio-Théâtre de la Comédie-Française (Paris).L’Ombre amoureuseL’auteur et metteur <strong>en</strong> scène OlivierBalazuc prés<strong>en</strong>te un conte ludique.Une princesse qui s’<strong>en</strong>nuie, un Grand Maître du protocolequi l’empêche de sortir du château de son père,un futur époux non désiré, un soupirant mystérieux…Réinvestissant les motifs du conte traditionnel, OlivierBalazuc crée un spectacle « jeune public » autour desthèmes de l’id<strong>en</strong>tité et du double, qui interroge les<strong>en</strong>jeux de la représ<strong>en</strong>tation théâtrale <strong>en</strong> rejoignant unmonde de jeux d’ombres, de projections, d’opacitéset de transpar<strong>en</strong>ces.M. Piolat SoleymatL’Ombre amoureuse, d’Olivier Balazuc, du 18 au21 janvier 2011.© Guy Vivi<strong>en</strong>© D. R.C’est à la croisée des arts que la Scène nationale de Chalonsur-Saônetrace son chemin. En quelques années, L’Espacedes arts a su tisser des li<strong>en</strong>s particuliers avec les artistesRoland Auzet, Julie Bérès, Olivier Balazuc, Arnaud Churinou David Géry…, créant les conditions de compagnonnagesau long cours et de fécondes r<strong>en</strong>contres artistiques.<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Roland Auzet et Fabrice melquiot<strong>La</strong> nuit des brutesChaque nuit, Ethel et Maria err<strong>en</strong>t de bar <strong>en</strong> bar, <strong>en</strong> quête viol<strong>en</strong>tede r<strong>en</strong>contre… Le compositeur et metteur <strong>en</strong> scène Roland Auzet,artiste associé à l’Espace des arts, et l’auteur Fabrice Melquiotécriv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble cette étrange histoire d’amour à mort.Comm<strong>en</strong>t est né ce désir de r<strong>en</strong>contre ?R. A. : J’aime les textes de Fabrice, et aussil’homme qu’il est : un écrivain vivant et bagarrant.Son angle d’auteur me donne les élém<strong>en</strong>tspour construire le récit qui convoque théâtre etmusique. Il créé une sorte de polyphonie <strong>en</strong>treRoland Auzetsonorité et s<strong>en</strong>s. Ses mots sonn<strong>en</strong>t comme uneconstruction élaborée, dynamique, mais libre. Les<strong>en</strong>s reste ouvert et le spectateur se voit comme« convoqué » à p<strong>en</strong>ser, à s’émouvoir.F. M. : Le mélange des disciplines que Roland pratiquem’intéresse parce qu’il floute les frontières. Sonunivers est très personnel sans être clos sur uneesthétique. Le projet de travailler avec Anne Alvaroet Clothilde Mollet m’attirait aussi. J’ai plaisir à écrire« dans les femmes », à vivre cette expéri<strong>en</strong>ce d’altérité,ce chemin vers le féminin par l’écriture.Vous abordez ici un sujet complexe…F. M. : Notre capacité est grande à accepter lepoids du malheur. Nous sommes soumis à despersonnes, des lois ou des habitudes, nous<strong>en</strong>caissons les coups et notre corps est marqué,avant d’être sauvé par l’oubli. Le corps abîmé,abîmant, s’abîmant, c’est aussi le corps social…malm<strong>en</strong>é, viol<strong>en</strong>t et viol<strong>en</strong>té, qui semble pourtantobsédé par les plaisirs.Comm<strong>en</strong>t marier texte et musique sur leplateau ?R. A : Le matériau est global dès le début : lesmots et les sons pour raconter. <strong>La</strong> dramaturgieest polyphonique.Entreti<strong>en</strong> réalisé par Gwénola David<strong>La</strong> Nuit les brutes, de Fabrice Melquiot, mis <strong>en</strong> scènede Roland Auzet, du 4 au 6 novembre 2010.propos recueillis / Julie BérèsNotre besoinde consolationC’est au cœur des mutations de la société que Julie Bérès puise lamatière de son théâtre, puissamm<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>soriel et imaginatif. Ellequestionne ici les <strong>en</strong>jeux de la bioéthique.«Notre besoin de consolation part d’un questionnem<strong>en</strong>tsur la bioéthique et les dérives que pourrai<strong>en</strong>tIl faut qu’une porte soitouverte ou fermée / Onne saurait p<strong>en</strong>ser à toutFrédérique Plain explore larelation amoureuse à travers deuxpièces de Musset.Souhaitant faire découvrir un pan délaissé de l’œuvred’Alfred de Musset, Frédérique Plain met <strong>en</strong> scène Ilfaut qu’une porte soit ouverte ou fermée et On ne sauraitp<strong>en</strong>ser à tout au sein d’une même représ<strong>en</strong>tation.Pièces <strong>en</strong> un acte aux intonations opposées (la premièreest une comédie minimaliste, la seconde, une farcesurréaliste), ces deux textes questionn<strong>en</strong>t l’amour et<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer les découvertes génétiques sur la manipulationdu vivant. Autrefois, la sci<strong>en</strong>ce interv<strong>en</strong>aitsur le corps ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pour le soigner, elle lefait aujourd’hui de plus <strong>en</strong> plus pour l’améliorer, voirecalibrer sa reproduction. Le clonage, les banques despermes étalonnés, les mères porteuses, la cryogénisation…chang<strong>en</strong>t notre rapport au monde etnotre façon de p<strong>en</strong>ser l’humain. Le corps devi<strong>en</strong>t unobjet marchand, loué, disséqué, v<strong>en</strong>du par pièce. Cephénomène de société reflète notre angoisse face àla mort : la sci<strong>en</strong>ce et le marché apport<strong>en</strong>t une formede consolation, comme la religion à sa manière. D’oùle titre qui r<strong>en</strong>voie au texte de Stig Dagerman, Notrebesoin de consolation est impossible à rassasier.Nous avons collecté des informations historiques,juridiques, sci<strong>en</strong>tifiques ainsi que des faits-divers etdes témoignages. A partir de ces matériaux, noustramons un théâtre s<strong>en</strong>soriel, fantasmagorique, quimontre toute la complexité des évolutions vers cette“humanité mutante”.» Propos recueillis par Gwénola DadidNotre besoin de consolation, conception et mise <strong>en</strong>scène de Julie Bérès, du 15 au 17 février 2011.révèl<strong>en</strong>t deux visages du dramaturge : un visage « resserré,t<strong>en</strong>du, ironique et raisonneur », un autre « éclaté,multiforme, optimiste et fou ». M. Piolat SoleymatIl faut qu’une porte soit ouverte ou fermée / On nesaurait p<strong>en</strong>ser à tout, de Musset, mise <strong>en</strong> scène deFrédérique Plain, du 25 au 29 janvier 2011.///////////////////////////////////////////////////////////////////////////Espace des Arts, Scène nationale, 5 bis av<strong>en</strong>ueNicéphore-Niépce, 71102 Chalon-sur-Saône Cedex.Tél. 03 85 42 52 12.///////////////////////////////////////////////////////////////////////////


28 / N°178 / mai 2010 / la terrassethéâtre ag<strong>en</strong>daSOUS LE MASQUETU ES MORTELPAUVRE ORPHELIN !Fable théâtralepour comédi<strong>en</strong>s et marionnettesTexte de Jean Gabriel NORDMANNMise <strong>en</strong> scène : R<strong>en</strong>aud ROBERTAvec <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t DUPONT et R<strong>en</strong>aud ROBERTMasque et Marionnettes : Françis DEBEYREDu 24 mars au 11 juin 2010Les mercredis et v<strong>en</strong>dredisà 19hAUauGUICHET MONTPARNASSERéservations : 01 43 27 88 61Métro : Montparnasse Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ueEdgar Quinet /Gaîtéwww.guichetmontparnasse.comFnac, Virgin, France Billet, le Kiosquecityvox.com, theatreonline.com, ticketnet.frlastminute.com, billetreduc.com, webguichet.comag<strong>en</strong>daspectacle.com, soitmoinscher.comticketac.com, astusc<strong>en</strong>e.comCOMPAGNIE DU FAUX COLSganarelleou le cocuimaginaire////// Mil<strong>en</strong>a Vlach ///////////////////////////////////////////////////////Enfants de l’Épée de Bois, lesmembres de la compagnie Aiglede Sable propos<strong>en</strong>t un Molièreénergique et farcesque dans laveine d’un théâtre populaire etcitoy<strong>en</strong> aux ancestrales recettes.Les histoires d’amour finiss<strong>en</strong>t mal <strong>en</strong> général.A moins que…Martine et Sganarelle et Célia et Lélio. Ou Sganarelleet Célia et Martine et Lélio ? Chacunaime autant sa chacune qu’il la soupçonneet les craintes sont aussi réciproques queles attachem<strong>en</strong>ts… Tous se croi<strong>en</strong>t cocus eton rit à perdre haleine au spectacle de cettepourtant si cruelle blessure qu’est la trahisonamoureuse : c’est justem<strong>en</strong>t ce subtil équilibrede la farce et de l’émotion qu’ont voulu illustrerles membres de la compagnie Aigle de Sable.Réduisant la partition de Molière pour quatrecomédi<strong>en</strong>s et faisant t<strong>en</strong>ir les soubresauts del’intrigue sur un petit tréteau au rideau orangé<strong>en</strong> forme de boîte à musique et à malices, lacompagnie s’inspire de la tradition dont l’IllustreThéâtre portait hauts les couleurs etdu 6 au 23 maiau Théâtre de l’Epée de BoisCartoucherie Paris 12 èmePrix Engagem<strong>en</strong>t et Initiatives Jeunes dans l'Union Europé<strong>en</strong>ne.01 48 08 39 74M O L I E R E<strong>La</strong> Cie Théâtre de l’év<strong>en</strong>tail <strong>en</strong> coréalisation avec le Théâtre de l’Epée de Bois prés<strong>en</strong>te :”<strong>La</strong> Jalousie du Barbouillé”et “Le Médecin volant”Mise <strong>en</strong> scène : Raphaël De Angelis"Une grande liberté, de la fraîcheur, du rythme, de l'audace(...) un spectacle vif et rafraichissant"<strong>La</strong> Dépêche du Midi 2009"Tout l'esprit du théâtre de foire, (...) la commedia dell'arte retrouvée !"Sud-Ouest 2009"Un Molière au mieux de sa forme"<strong>La</strong> République du C<strong>en</strong>tre 2008www.theatredelev<strong>en</strong>tail.com© D. R.propose une version chorégraphiée, styliséeet poétique de cette farce drôle et grave,pétillante et poignante.C. RobertSganarelle ou le cocu imaginaire, de Molière ;mise <strong>en</strong> scène de Mil<strong>en</strong>a Vlach. Du 11 au 23 mai2010. Du mardi au samedi à 21h ; le dimanche à 18h.Théâtre de l’Epée de Bois, Cartoucherie, routedu Champ-de-Manœuvre, 75012 Paris.Réservations au 01 48 08 39 74.Tout publicLe Manuscritdes chi<strong>en</strong>s III////// Brigitte Bourdon /////////////////////////////////////////////////Seule sur scène, Danièle Kleins’empare du Manuscrit des chi<strong>en</strong>sIII, de Jon Fosse. Un conte théâtralpour tout public à partir de 6 ans.Longeant les côtes norvégi<strong>en</strong>nes à bord deson vieux caboteur, le capitaine Phosphore vitpaisiblem<strong>en</strong>t accompagné de son vieux chi<strong>en</strong>Haktor. Leur exist<strong>en</strong>ce aurait pu continuer às’écouler ainsi, au rythme de leur amitié fidèle,si le marin n’avait pas décidé d’adopter unebelle et jeune chi<strong>en</strong>ne, Loliletta. Ce jour-là, lavie d’Haktor vire au cauchemar… Écrit <strong>en</strong> 1997par l’écrivain norvégi<strong>en</strong> Jon Fosse, Le Manuscritdes chi<strong>en</strong>s III est aujourd’hui mis <strong>en</strong> scène auThéâtre de L’Aquarium par Brigitte Bourdon etDanièle Klein. A l’aide de simples objets détournéset animés, les deux artistes ont élaboré unereprés<strong>en</strong>tation qui nous plonge « dans les eauxdu récit et de l’imaginaire ». Une représ<strong>en</strong>tationque Danièle Klein interprète <strong>en</strong> solo, <strong>en</strong>traînantles spectateurs avec elle dans un texte qu’elle<strong>en</strong>visage comme « une quête infinie de l’<strong>en</strong>fancedu monde ».M. Piolat SoleymatLe Manuscrit des chi<strong>en</strong>s III, de Jon Fosse (texte françaisde Terje Sinding, édité aux Editions de L’Arche) ;mise <strong>en</strong> scène de Brigitte Bourdon et Danièle Klein.Du 4 au 9 mai 2010. Le mercredi à 11h et 14h, lesamedi et le dimanche à 16h. Théâtre de l’Aquarium,Cartoucherie, Route du Champ-de-Manœuvre, 75012Paris. Réservations au 01 43 74 99 61. Durée de lareprés<strong>en</strong>tation : 1h.gros plan Festival PremièresDu 2 au 6 juin, le Théâtre national de Strasbourg et la Scèneeuropé<strong>en</strong>ne Le-Maillon part<strong>en</strong>t à la découverte, pour la sixièmeannée consécutive, des nouveaux tal<strong>en</strong>ts du théâtre europé<strong>en</strong>.Ils sont Allemands, Britanniques, Autrichi<strong>en</strong>s,Belges, Français, Hollandais, Serbes et Turcs.Tous sont frais émoulus d’écoles de théâtre,Bezette Stad, spectacle aux acc<strong>en</strong>ts de hip-hop mis <strong>en</strong> scène par le Bruxellois Ruud Giel<strong>en</strong>s.accomplissant depuis peu leurs premiers pasd’artistes professionnels. Felix Roth<strong>en</strong>haüsler,Lydia Ziemke, Sarantos Zervoulakos, RuudGiel<strong>en</strong>s, Fabrice Murgia, Jacques Albert, MatthieuCruciani, Ilayd<strong>en</strong> Boer, Milos Lolic etMaral Ceranoglu sont les dix jeunes metteurs<strong>en</strong> scène invités à participer à l’édition 2010 dufestival Premières de Strasbourg. Un festival quit<strong>en</strong>te, depuis 2005, de « répondre concrètem<strong>en</strong>tà quelques interrogations actuelles ».s<strong>en</strong>tir quelque chosedu théâtre à v<strong>en</strong>irQu’<strong>en</strong> est-il du théâtre <strong>en</strong> Europe aujourd’hui ?Quels <strong>en</strong> sont les nouvelles figures, les dernièrest<strong>en</strong>dances, les futurs artisans ? Comm<strong>en</strong>t cethéâtre se transmet-il de génération <strong>en</strong> génération? Fait-il toujours actualité ? Sans soucid’exhaustivité, les organisateurs de ce r<strong>en</strong>dezvouspré-estival souhait<strong>en</strong>t ainsi « être là, ici etmaint<strong>en</strong>ant, au bon mom<strong>en</strong>t, juste quand l’œuvreest prête, au seuil de l’esquisse, jusqu’àson achèvem<strong>en</strong>t ». Ceci, afin de s<strong>en</strong>tir quelquechose du théâtre à v<strong>en</strong>ir : « comme un éclat, unLe Manuscrit des chi<strong>en</strong>s III : une vie de chi<strong>en</strong> qui vire aucauchemar.instant prés<strong>en</strong>t où, <strong>en</strong> cinq jours cette année,dix spectacles v<strong>en</strong>us des quatre coins d’Europefabriqu<strong>en</strong>t devant nos yeux une nouvelleperception du monde actuel, dans la diversitéde chaque tradition ».M. Piolat SoleymatFestival Premières, du 2 au 6 juin 2010.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts et réservations au 03 88 27 61 81ou 03 88 24 88 00. Programme complet surwww.le-maillon.com ou ww.tns.frparution juillet 2010www.avignon-<strong>en</strong>-sc<strong>en</strong>es.fr100 000 exemplaires, voir page 52© D. R.© D. R.© Maxime Ruizla terrasse / mai 2010 / N°178 / 29danse<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Dominique HervieuOrphée : L’<strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>tcontre l’<strong>en</strong>voûtem<strong>en</strong>tDepuis des siècles, Orphée charme les cœurs et titille les espritscréateurs. Dominique Hervieu et José Montalvo mari<strong>en</strong>t danse, chantet texte pour donner leur vision du mythe, c’est-à-dire insol<strong>en</strong>te etbaroque.Le mythe ouvre à plusieurs interprétations.Comm<strong>en</strong>t l’appréh<strong>en</strong>dez-vous ?Dominique Hervieu : Orphée interroge la différ<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t, qui évoque l’élévationdes esprits et des cœurs à travers l’art, de par less<strong>en</strong>sations, le plaisir esthétique et la sophisticationqu’il met <strong>en</strong> jeu, et l’<strong>en</strong>voûtem<strong>en</strong>t, qui appellele cons<strong>en</strong>sus, le conformisme et l’homogénéisation.On retrouve là les termes de la querelle desanci<strong>en</strong>s et des modernes, qui traverse aussi lamusique : doit-elle lisser, anesthésier, « adoucirles mœurs » <strong>en</strong> effaçant les contradictions de lavie ou au contraire doit-elle traiter de la viol<strong>en</strong>ceet des antagonismes, dans son langage propre ?Cette question résonne fort aujourd’hui et soulignele rôle de l’art dans la société comme aiguillon dela réflexion et d’une transformation possible.<strong>La</strong> figue d’Orphée a beaucoup inspiréles peintres, écrivains, compositeurs…<strong>La</strong> quatrième édition du festival June Ev<strong>en</strong>ts, conçupar l’Atelier de Paris-Carolyn Carlson, avec 20compagnies et 34 représ<strong>en</strong>tations, assoit sa placesingulière dans le paysage chorégraphique, avecl’invitation de compagnies internationales (dix paysreprés<strong>en</strong>tés), quatre créations (Carolyn Carlson,Johanne Saunier, Rosalind Crisp, Eva Vandest), etune att<strong>en</strong>tion particulière aux jeunes artistes, dontplusieurs sont régulièrem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>us par l’Atelierde Paris. Saluons l’idée des « premières parties »,qui permett<strong>en</strong>t à de jeunes tal<strong>en</strong>ts de prés<strong>en</strong>ter© IBO/SIPAComm<strong>en</strong>t le « mythe du mythe » a-t-il nourrivotre approche ?D. H. : Avec José Montalvo, nous avons développéune esthétique baroque qui accueille volontiersles référ<strong>en</strong>ces, superpose des élém<strong>en</strong>ts hété-ouvert au public, le 12 juin à 15h. Enfin, l’Atelierde Paris fête ses dix ans. Pour fêter cet anniversaire,une « Dance night » est prévue le 5juin : l’occasion de faire danser le public, et demettre à l’honneur les artistes associés à l’Atelierde Paris. Plusieurs spectacles se déroul<strong>en</strong>ttout au long de la soirée, dans différ<strong>en</strong>ts lieux dela Cartoucherie : la création de l’improvisatriceRosalind Crisp, des aperçus du travail de KaoriIto, Jesus Sevari et <strong>La</strong> Macana, Scène d’amour(uncut) de Juha Marsalo et deux représ<strong>en</strong>tagrosplan / festivalJune Ev<strong>en</strong>ts« Poetry ev<strong>en</strong>ts » de Carolyn Carlson, créations, projections,installations… June Ev<strong>en</strong>ts propose une programmationparticulièrem<strong>en</strong>t riche et inv<strong>en</strong>tive, avec notamm<strong>en</strong>t un parcoursautour de Meredith Monk.Deux semaines de danse à la Cartoucherie.leur travail avant le spectacle d’un chorégraphereconnu. Le programme 2010 met à l’honneurla compositrice, chanteuse, scénariste, actrice,danseuse, chorégraphe et réalisatrice MeredithMonk. Tout au long du festival, les innombrablesfacettes de son travail sont interrogées. Les 1 er et2 juin, elle repr<strong>en</strong>d son solo Girlchild revisited, initialem<strong>en</strong>tcréé <strong>en</strong> 1972 : une performance vocaleet physique dev<strong>en</strong>ue lég<strong>en</strong>daire.L’Atelier de Parisfête ses dix ansLe 7 juin, elle reçoit une carte blanche à la Galeriedu Jeu de Paume. L’artiste anime <strong>en</strong> outreune masterclass, dont l’aboutissem<strong>en</strong>t esttions des Lecteurs, « chorégraphie collective »de David Rolland, qui invite chaque spectateurà <strong>en</strong>trer dans la danse à l’aide d’une partitionécrite… <strong>La</strong> fête continue avec une soirée « DJet VJ » m<strong>en</strong>ée par Véronique Hubert, à partir de23H30 au Théâtre du Chaudron.Marie ChavanieuxFestival June Ev<strong>en</strong>ts : Danse à la Cartoucheriede Vinc<strong>en</strong>nes, du 1 er au 13 juin. Un événem<strong>en</strong>tde l’Atelier de Paris-Carolyn Carlson.Part<strong>en</strong>aires : Théâtre du Chaudron, Théâtre del’Aquarium, Théâtre de la Tempête, Théâtre duSoleil. Programme complet sur www.junev<strong>en</strong>ts.com.Réservations : 01 41 7 4 17 10.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////DisparitionLe 23 avril 2010, Odile Dubocnous a quittés.Nous nous apprêtions à annoncer, dansrogènes, <strong>en</strong>tremêle les cultures, les id<strong>en</strong>tités etles langages, pour créer un vertige de s<strong>en</strong>sorialité<strong>en</strong>tre ce qu’on voit, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d, ress<strong>en</strong>t. <strong>La</strong> danse etle chant, dans toutes leur profusion stylistique, lesimaginaires dans leurs multiplicités et le contrastedes personnalités compos<strong>en</strong>t autant de couches ce numéro de mai, la Traversée d’unesuccessives. Ici, nous croisons les partitions deœuvre proposée au Forum du Blanc-Monteverdi, Gluck et Phil Glass, des allusions auMesnil par la chorégraphe Odile Duboc.tableau de Rub<strong>en</strong>s ou au film de Cocteau… Ces<strong>La</strong> soirée compr<strong>en</strong>ait un parcours decitations form<strong>en</strong>t un matériau détourné jusqu’à leson œuvre, mais aussi la prés<strong>en</strong>tationdes ateliers qu’elle avait animés pour« Créer un vertigedes élèves de conservatoire. Un programmeà son image : p<strong>en</strong>dant plus dede s<strong>en</strong>sorialité <strong>en</strong>trece qu’on voit, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d,tr<strong>en</strong>te ans, Odile Duboc a m<strong>en</strong>é à la foisl’une des démarches de création les plusress<strong>en</strong>t. » Dominique Hervieumarquantes du paysage chorégraphique,r<strong>en</strong>dre personnel et contemporain. Mélanger leset une int<strong>en</strong>se activité de pédagogie, àépoques est notre façon de réfléchir à la t<strong>en</strong>sion destination des professionnels comme<strong>en</strong>tre mémoire et modernité.des amateurs. Dans cette optique d’exig<strong>en</strong>ceet de partage, elle avait créé etOrphée évoque aussi le tragique de la conditiondirigé le C<strong>en</strong>tre Chorégraphique Natio-humaine.nal de Belfort et de Franche-Comté deD. H. : Malgré son pouvoir d’<strong>en</strong>chanter les hommes,les animaux ou la nature, Orphée se révèle1990 à 2008. Une action inlassable quia considérablem<strong>en</strong>t façonné le monde<strong>en</strong> effet faillible quand il <strong>en</strong>freint la loi des dieux. Ilde la danse : un nombre incalculable deéprouve la condition humaine. Cette figure complexeest appréh<strong>en</strong>dée dans sa multiplicité et danseurs et de chorégraphes de toutesincarnée par plusieurs interprètes, notamm<strong>en</strong>t un générations s’est formé auprès d’elle ;danseur sur échasses pneumatiques, qui évoque des pièces comme Insurrection (1989)la puissance d’un être surnaturel évoluant <strong>en</strong>tre ou Projet de la matière (1993) ont bouleverséciel et terre, et un hip-hopeur unijambiste, quiles représ<strong>en</strong>tations de l’art cho-suggère la fragilité humaine et la transc<strong>en</strong>dancerégraphique, <strong>en</strong> proposant l’explorationpar l’art.d’une danse des s<strong>en</strong>sations, animée parEntreti<strong>en</strong> réalisé par Gwénola Davidle rapport aux quatre élém<strong>en</strong>ts.Orphée, chorégraphie de Dominique Hervieu et José C’est avec beaucoup d’émotion que nousMontalvo, du 19 mai au 19 juin 2010, à 20h30 sauf avons appris le décès de la chorégraphe,dimanche 15h30, relâche lundi et mardi, au Théâtre des suites d’un cancer, à 69 ans.national de Chaillot, place du Trocadéro, 75016 Paris.Marie ChavanieuxR<strong>en</strong>s. Insertion : 01 53 65 30 <strong>La</strong>00 <strong>Terrasse</strong>:Mise et www.theatre-chaillot.fr. <strong>en</strong> page 1 22/04/2010 15:52 Page 1danses vagabondes<strong>en</strong> limousin 05 55 83 09 094 e édition 09/10du 18 au 29 maiChorégraphe invité,D<strong>en</strong>is Plassard, compagnie Propossc<strong>en</strong><strong>en</strong>ationaleaubussonC R E U S E / L I M O U S I NMes têtes de sardinesSoirée “à propos” :CritiqueDerrière la têteElle semelle de quoi (Carm<strong>en</strong>) ?www.ccajl.com


30 / N°178 / mai 2010 / la terrassedanseL’Oubli,toucherdu bois////// Christian Rizzo ///////////////////////////////////////////////////Les titres de ses pièces sont de vraispoèmes, les espaces qu’il construitpour les corps <strong>en</strong> sont les écrins.Après l’Opéra de Lille, ChristianRizzo donne sa nouvelle créationau Théâtre de la Ville.Un bel écrin pour cette nouvelle pièce de ChristianRizzo : L’Oubli, toucher du bois.Fidèle à son désir de faire de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tscénique un personnage à part <strong>en</strong>tière de sescréations, Christian Rizzo va chercher du côtédu bois, dans sa forme brute, un matériau pourconstruire l’espace de cette nouvelle pièce.Délimitant la scène telle une cage dans lacage, le bois abrite les sept interprètes commedans une pièce-boîte. Ensemble, ils questionn<strong>en</strong>tl’abs<strong>en</strong>ce, ponctuée par les notes depiano de Sylvain Chauveau et ses pointillésélectroniques. Mais ne nous y trompons pas :même si l’univers que Christian Rizzo construitsemble aspirer à plus de simplicité, ses spectaclescontinu<strong>en</strong>t à se révéler d’extraordinairesexpéri<strong>en</strong>ces s<strong>en</strong>sorielles, liées à la cohésionBrive7/15 Mai 2010V<strong>en</strong>dredi 7 maiL’HOMME A TETE DE CHOUGainsbourg/Bashung/GallottaMardi 11 maiSOIREE HIP HOPEL DIN chantier de création - C ie KoubiLES S’TAZUNIS C ie Alexandra’N PosseeMercredi 12 maiEXPEDITION PADDOCKC ie Tango SumoJeudi 13 maiEXPEDITION PADDOCKC ie Tango SumoLA DANSE ET LE VINC ie PePau-Pedro PauwelsV<strong>en</strong>dredi 14 mai2 e ROUND Cie Tango SumoSamedi 15 maiPEOPLE C ie Sylvain GroudDaddy, I’ve se<strong>en</strong> this piece 6 times beforeand I still don’t know why they’re hurting each other...Robyn Orlin City Theater & Dance Group -© Marc Domagegros plan / festivalFestival Dedans DehorsTrois week-<strong>en</strong>ds, et un espace à la fois urbain et rural délimité par ledépartem<strong>en</strong>t de l’Essonne : un beau terrain de jeu pour les artistesde théâtre, de cirque, de musique et de danse invités pour cette 13 eédition.Le Théâtre de Brétigny a fédéré autour du FestivalDedans-Dehors une vingtaine de villes et villagespour accueillir, dans les salles comme au détourd’un jardin, des formes spectaculaires détonantes.<strong>La</strong> pièce de David Bobée Gilles, cabaret poétiqueautour de l’histoire d’un vieux clown égaré, constitueun temps fort à ne pas manquer. L’intérêt dufestival réside aussi dans les petites perles disséminéesici ou là sur le territoire : Armelle Devignon,chorégraphe <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à Brétigny, crée Formonsla ronde, un parcours chorégraphique, pyrotechniqueet sonore pour la tombée de la nuit.Ambiance foraineet festiveTrès dansées égalem<strong>en</strong>t, les petites formes dePatricia Ferrara, à découvrir dans des espacesrestreints ou des costumes des plus contraignants.<strong>La</strong> surprise et l’interactivité sont à l’honneuravec le musici<strong>en</strong> Serge de <strong>La</strong>ubier, inv<strong>en</strong>teurde tous ses élém<strong>en</strong>ts constitutifs. <strong>La</strong> plasticitéde chacun se révèle à travers l’autre, etle corps constitue une magnifique caisse derésonance et d’<strong>en</strong>voûtem<strong>en</strong>t au cœur de ceséchanges.N. YokelL’Oubli, toucher du bois, de Christian Rizzo,du 26 au 28 mai à 20h30 au Théâtre de la Ville,2 place du Châtelet, 75004 Paris.Tél. 01 42 74 22 77.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tsTél : 05.55.24.11.13www.lestreizearches.comdu « méta-instrum<strong>en</strong>t » créateur de gestes et desons. Ses installations Le Concert de concert etLe Guirlandophone sont une invitation à la pratiqueet au rêve. Le festival fait égalem<strong>en</strong>t la partPétalesdu Temps////// Jesus Hidalgo /////////////////////////////////////////////////////Jesus Hidalgo aime brouillerles pistes <strong>en</strong>tre narration etabstraction. En témoigne cet opuslibrem<strong>en</strong>t inspiré d’un roman.Plus connu pour son roman L’histoire sans fin(et pour le film qui <strong>en</strong> est issu), l’auteur MichaelEnde est aussi le papa de Momo, l’histoire d’unepetite fille solitaire <strong>en</strong> prise avec des « hommes<strong>en</strong> gris » décidés à rationaliser notre vision dumonde. Le chorégraphe Jesus Hidalgo s’emparede ces personnages et de cet univers quasi fantastiquepour <strong>en</strong> dire plus sur notre rapport autemps : arrêter de perdre son temps, économiserle temps, tels sont les principes contre lesquelsles danseurs se batt<strong>en</strong>t dans ce voyage initiatiquem<strong>en</strong>é de main de maître par une <strong>en</strong>fant.Cette fresque, visible par les petits comme parles grands, trouve bi<strong>en</strong> des échos dans notrefaçon de vivre…N. YokelPétales du Temps, de Jesus Hidalgo, du 12 au16 mai, le mercredi à 15h et 20h30, le v<strong>en</strong>drediet le samedi à 20h30, le jeudi à 19h30, le dimancheà 15h. Au Théâtre du Lierre, 22 rue Chevaleret,75013 Paris. Tél. 01 45 86 55 83.FestivalHip Hop Slam////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////Le CDN de Montreuil porte uneatt<strong>en</strong>tion à la scène hip hop dumom<strong>en</strong>t à travers la danse, lamusique ou le slam. Gros plan surquelques jeunes pousses ou vieillesbranches.A côté du travail de D’de Kabal, qui utilise la forcebelle au cirque, dans des petites et grandes formes: ainsi les jeunes cambodgi<strong>en</strong>s de l’écolede Phare Ponleu Selpak explor<strong>en</strong>t à treize d<strong>en</strong>ombreuses disciplines acrobatiques et aéri<strong>en</strong>nes,tandis que le g<strong>en</strong>re clownesque est pris àbras-le-corps par l’équipe du Samovar ou desAspartouilles.Nathalie YokelFestival Dedans Dehors, du 21 mai au 6 juin.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Théâtre de Brétigny 01 60 85 20 85et www.theatre-bretigny.frGilles, une belle histoire où se crois<strong>en</strong>t théâtre, cirque et danse, à l’image du Festival Dedans Dehors.du texte slamé et de la musique pour porter uneexpression hip hop chorégraphiée avec Farid Berki,deux conceptions de la danse hip hop se côtoi<strong>en</strong>tlors de ce temps fort : l’une, portée par MouradMerzouki, narrative, percutante, spectaculaire,l’autre, par la jeune chorégraphe Stéphanie Nataf,plus abstraite, dans la recherche d’une écritureouverte à toutes les inspirations et aux nouvellestechnologies. Avec Tricôté, Mourad Merzouki avoulu dévoiler, d’une façon ludique et « pédagogique», les aspects cachés de la construction d’unspectacle. On découvre le processus de la création,depuis les auditions, m<strong>en</strong>ées façon « showtélé ». Stéphanie Nataf n’a pas versé dans une tellefacilité. <strong>La</strong> recherche autour de Zou la conduit àexplorer les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre le corps et l’image, qu’elleprojette à outrance pour dégager un univers fantastique.N. YokelFestival Hip Hop Slam, du 8 au 20 mai au NouveauThéâtre de Montreuil. Tricôté de Mourad Merzouki,le 8 mai à 15h et 20h30 et le 9 mai à 17h.Zou de Stéphanie Nataf, les 11 et 12 mai à 20h30.Mosaïque d’Ibrahima Sissoko, les 14 et 15 maià 20h3. Les Enfants perdus de D’De Kabal etFarid Berki, du 17 au 20 mai, le lundi et le mercredià 20h30, le mardi et le jeudi à 19h30. NouveauThéâtre de Montreuil, 10 place Jean Jaurès, 93100Montreuil. Tél. 01 48 70 48 99.El finalde esteestado decosas, redux////// Israel Galvan //////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> dernière création d’IsraelGalvan a fait s<strong>en</strong>sation : au cœurde la p<strong>en</strong>sée flam<strong>en</strong>ca, Galvanintroduit la viol<strong>en</strong>ce et la mort.Israel Galvan donne une vision flam<strong>en</strong>ca del’apocalypse.Le spectacle s’ouvre sur la projection d’unevidéo : on y voit la danseuse libanaise Yalda Younes,explosant dans un zapateado de fureur et desang, sur une pièce musicale de Zad Moultakacomposée à partir de sons captés p<strong>en</strong>dant laguerre à Beyrouth. C’est précisém<strong>en</strong>t l’idée dela mort qui hante ce spectacle, librem<strong>en</strong>t eee//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Victor Tonelli© Luis Castilla© Pipitone© Roger Fusciardila terrasse / mai 2010 / N°178 / 31dansegros plan Les R<strong>en</strong>dez-vousChorégraphiquesde SceauxEn mai, la scène nationale des Gémeaux dédie son grand plateauà la création chorégraphique. <strong>La</strong> France, mais aussi l’Espagneet l’Angleterre s’y retrouv<strong>en</strong>t dans quatre conceptions trèsdiffér<strong>en</strong>tes du ballet.Des échelles <strong>en</strong> aluminium, une scénographie signée Ai Weiwei pour Frédéric Flamand.nant des pièces qui ont fait les riches heures deson travail autour de la féminité.Les danseurs du Ballet deMarseille <strong>en</strong> prise avec ununivers froid et rigideLe Ballet National de Marseille offre quant à luiune création de grande <strong>en</strong>vergure, signée de sondirecteur Frédéric Flamand : faisant suite à sescollaborations avec des architectes de r<strong>en</strong>om, ils’<strong>en</strong>toure ici de l’architecte et plastici<strong>en</strong> chinoisAi Weiwei pour concevoir l’univers scénographiquede <strong>La</strong> Vérité 25X par seconde. Cet opposantau régime chinois est un des concepteurs duPas à pas, presque sans faire de bruit, NaceraBelaza construit une œuvre profonde et s<strong>en</strong>sible,à mille lieues de toute démonstration deforce. Et pourtant, de son écriture se dégageune puissance unique, qu’elle met <strong>en</strong> œuvre leplus souv<strong>en</strong>t avec sa sœur Dalila. Les notionsde d<strong>en</strong>sité, de pesanteur ou de t<strong>en</strong>sion sont aucœur de son geste, depuis des œuvres commeLe Feu, ou Périr pour de bon. Son travail decorps est si minutieusem<strong>en</strong>t travaillé, qu’il estLe très pur et rigoureux Andrès Marin s’accompagned’une danseuse et de cinq musici<strong>en</strong>s pourexprimer la force v<strong>en</strong>ue de l’intérieur du flam<strong>en</strong>co.Russell Maliphant préfère les pièces courtes, et<strong>en</strong>chaîne duo et trios, dont une création inspiréede la figure de Nijinski (After Light). Maryse Del<strong>en</strong>tea choisi de rev<strong>en</strong>ir à ses premières amours, reprefameux« nid d’oiseau » pour les J. O. de Pékin.Pour Frédéric Flamand, il imagine une carcassecomposée d’échelles <strong>en</strong> aluminium, imbriquéesles unes dans les autres, tantôt cages, tantôtsol, tantôt ciel. A l’aide de la vidéo, à la fois« œil » voyeur et outil pour transformer la perspectiveet les regards, il fait des danseurs lesartisans d’un monde <strong>en</strong> construction, susp<strong>en</strong>dusà ce meccano géant comme à leur barred’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t.Nathalie YokelHermético d’Andrés Marin, du 6 au 8 mai à 20h45,After Light, A Holding Space et Brok<strong>en</strong> Fall deRussell Maliphant les 11 et 12 mai à 20h45,El Canto de Despedida et Mariana de MaryseDel<strong>en</strong>te du 19 au 21 mai à 20h45, <strong>La</strong> Vérité 25Xpar seconde de Frédéric Flamand, du 27 au 29 maià 20h45, aux Gémeaux, scène nationale de Sceaux,49 av<strong>en</strong>ue Georges Clem<strong>en</strong>ceau, 92330 Sceaux.Tél. 01 46 61 36 67.gros plan Les S<strong>en</strong>tinelles<strong>La</strong> nouvelle création de Nacera Belaza creuse le sillon d’une matièreimpalpable que la chorégraphe travaille sans relâche.Nacera Belaza.difficilem<strong>en</strong>t lisible dans d’autres <strong>en</strong>veloppesque celles des deux sœurs.L’expéri<strong>en</strong>ce du duor<strong>en</strong>ouvelée à l’<strong>en</strong>viL’an dernier, elle verse quasim<strong>en</strong>t dans lagémellité <strong>en</strong> écrivant Le Cri, un appel sourdà la transe, v<strong>en</strong>ue du plus profond d’un mouvem<strong>en</strong>tcommun, utilisant le balancem<strong>en</strong>t etl’ancrage au sol jusqu’à l’explosion extatique.Aujourd’hui, elle repr<strong>en</strong>d la forme du duo <strong>en</strong>créant Les S<strong>en</strong>tinelles, avec l’<strong>en</strong>vie de pousser<strong>en</strong>core la recherche de fond qui l’obsède.Occuper l’espace et le r<strong>en</strong>dre tangible, fairedu vide un réceptacle pour nos perceptions…Les S<strong>en</strong>tinelles puis<strong>en</strong>t leur force dans cetteincessante quête, qu’elle démultipliera dansune pièce de groupe pour la Bi<strong>en</strong>nale de ladanse de Lyon <strong>en</strong> septembre.Nathalie YokelLes S<strong>en</strong>tinelles, de Nacera Belaza, le 10 maià 20h30, les 11 et 12 mai à 18h30 au CND,1 rue Victor-Hugo, 93500 Pantin. Tél. 01 41 83 98 98.Le 18 mai à l’Agora, place de l’Agora, 91000 Evry.Tél. 01 60 91 65 65.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////© Maxime Ruiz | Sara OrselliDanse | Cartoucherie | Paris01 417 417 10www.junev<strong>en</strong>ts.comFESTIVAL 1 > 13 juinavec Meredith MonkCarolyn CarlsonAlejandro JodorowskyJohanne SaunierRosalind CrispJuha Marsalo/The DøDavid RollandEmmanuelle Vo-DinhSlovaKs Dance Collective…Cartoucherie | route du champ de manœuvre | 75012 ParisUn événem<strong>en</strong>t de l’Atelier de Paris-Carolyn CarlsonThéâtres part<strong>en</strong>aires : Théâtre du Chaudron, Théâtre de l’Aquarium,Théâtre de la Tempête, Théâtre du Soleil<strong>La</strong><strong>Terrasse</strong>-01.indd 1 1/04/10 20:13:45texte D’de Kabalmise <strong>en</strong> scène et chorégraphie D’de Kabal et Farid Berkidu 27 au 29 maijeudi 27 et v<strong>en</strong>dredi 28 à 19hsamedi 29 à 18hLe 28 mai à 18h, navette aller-retour au départ de Paris,place de la Nation (Paris 12ème). Réservation indisp<strong>en</strong>sable.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts et réservations01 48 14 22 00billetterie@leforumbm.frLe Forum | 1/5 place de la Libération | 93150 Blanc-Mesnil | www.leforumbm.fr© Éric Legrand


32 / N°178 / mai 2010 / la terrassedanseeee inspiré des lectures de l’Apocalypse deSaint-Jean. Par des images très explicites,comme ce cercueil qui trône sur le plateau, ou pardes ambiances pesantes, des sil<strong>en</strong>ces assourdissants.Écartant le décorum et la joliesse d’unedanse puisée dans le folklore, il inv<strong>en</strong>te un autrecérémonial, avec ce corps si caractéristique :profil tranché, bassin <strong>en</strong> avant, poignets cassés…Encore une fois, Israel Galvan se démarque et faitdu flam<strong>en</strong>co un art pour le xxi e siècle. N. YokelEl final de este estado de cosas, redux, d’IsraelGalvan, le 29 mai à la Maison des Arts de Créteil,place Salvador All<strong>en</strong>de, 94000 Créteil. Et du 31 maiau 5 juin à 20h30, au Théâtre de la Ville, place duChâtelet, 75004 Paris. Tél. 01 42 74 22 77.Balletde l’Opérade Lyon////// Corps de ballet ///////////////////////////////////////////////////Face à une compagnie de répertoire, ilest un grand plaisir : celui de voir unmême groupe de danseurs investir desesthétiques différ<strong>en</strong>tes, voirediverg<strong>en</strong>tes. C’est la très belleinvitation que nous adresse le Théâtrede la Ville avec deux spectacles duBallet de l’Opéra de Lyon.Set and reset, de Trisha Brown.Le mois dernier, le Ballet du Rhin redonnait à voir l’œuvrede l’une des représ<strong>en</strong>tantes les plus marquantesde la post-modern dance américaine, Lucinda Childs.C’est à prés<strong>en</strong>t le Ballet de l’Opéra de Lyon qui revisiteson héritage américain : Set and Reset/Reset, magnifique<strong>en</strong>volée créée par Trisha Brown <strong>en</strong> 1983, BeachBirds, signé par Merce Cunningham <strong>en</strong> 1991, et <strong>en</strong>finune nouvelle pièce de Ralph Lemon, Rescuing theprincess. Un second programme vi<strong>en</strong>t s’insinuer aumilieu de la série de représ<strong>en</strong>tations : The show mustgo on, de Jérôme Bel, qui démonte avec constancetous les ressorts du spectacle de danse. Un décalagecomme on <strong>en</strong> rêvait.M. ChavanieuxBallet de l’Opéra de Lyon. 1 er programme : Rescuingthe princess – Beach Birds – Set and Reset/Reset,par le Ballet de l’Opéra de Lyon, les 15, 16, 21, 22,23 mai à 20h30. 2 e programme : The Show must goon, du 18 au 20 mai à 20h30. Au Théâtre de la Ville,2 place du Châtelet, Paris 4 e .Réservations : 01 42 74 22 77.SpectaclesSauvages////// Mom<strong>en</strong>t ludique //////////////////////////////////////////////////Tout l’esprit du Regard du Cygnes’exprime dans les SpectaclesSauvages : des programmessurpr<strong>en</strong>ants qui uniss<strong>en</strong>t jeunesartistes et chorégraphes reconnus,pour un mom<strong>en</strong>t ludique dedécouverte et d’expérim<strong>en</strong>tation.Le 20 mai (à 15h, puis à 19h30), le Regard duCygne nous invite à la découverte de quatre formescourtes : Strates de Hubert Petit-Phar, un solo etun film proposés par Brigitte Dumez, Pour Ri<strong>en</strong>, de© Michel CavalcaParis <strong>en</strong> 1964) et Fabi<strong>en</strong> Monrose (qui travaille ausein de plusieurs compagnies de danse africaine),et <strong>en</strong>fin <strong>La</strong>c, dans lequel Michèle Murray et MayaBrosch interrog<strong>en</strong>t le romantisme à partir du <strong>La</strong>cdes Cygnes. Le l<strong>en</strong>demain, un programme toutaussi réjouissant unit le collectif Chantier Majeur,un projet chorégraphique et photographique deFabio Bello, Sarath Amarasingam et Anne Girard,une chorégraphie de Tatiana Juli<strong>en</strong> (membre dujunior ballet au Conservatoire national supérieur deParis) et <strong>en</strong>fin les John & Jane Installations, nouvelépisode des performances sauvages de MarthaMoore et Félix Perrotin.M. ChavanieuxLes Spectacles Sauvages, les 20 et 21 mai à 15het 19h30 au Regard du Cygne, 210 rue de Belleville,75020 Paris. Réservations : 09 71 34 23 50.Semainedansée////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////Une chronique burlesque, unrêve baroque, une r<strong>en</strong>contre ducirque et du hip-hop, une fresquechorégraphiée… Le Théâtre Firmin-Gémier et <strong>La</strong> Piscine propos<strong>en</strong>tquatre spectacles savoureux aucours de sa « semaine dansée ».Andréa Sitter, de l’humour jusqu’aux pointes.C’est par une revisitation de la danse baroque ques’ouvre la semaine dansée du Théâtre Firmin-Gémier/<strong>La</strong>Piscine : dans Songes, sa dernière création,Béatrice Massin mène une réflexion sur le rêve, <strong>en</strong>recourant à un magnifique montage de musiquesévoquant la nuit et le sommeil. Les neuf danseursévolu<strong>en</strong>t sur un tapis-ciel, inspiré des peintures deLe Brun, reflété par des miroirs : la fameuse « verticalité» des corps baroques est ainsi questionnée,diffractée, remise <strong>en</strong> jeu. Deux jours plus tard, onreplonge dans un monde onirique avec Paco Dècina :les sept danseurs, dans un écrin de lumière, nous<strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t dans un geste plein, continu, au rythmed’une respiration partagée, presque <strong>en</strong> apesanteur.On (re)découvrira <strong>en</strong>suite un solo ravageur : AndréaSitter, dans sa Cinquième position, parvi<strong>en</strong>t à fairede la technique classique un langage plein d’humour.Place <strong>en</strong>fin au hip-hop, que Mourad Merzouki unitau cirque, un amour d’<strong>en</strong>fance. Neuf danseurs, circassi<strong>en</strong>set comédi<strong>en</strong>s interagiss<strong>en</strong>t dans ce que lechorégraphe a choisi d’appeler Terrain vague : un« non-lieu » plein de possibles. M. ChavanieuxSonges, de Béatrice Massin, le 18 mai à 20h30au Théâtre <strong>La</strong> Piscine. Fresque, femmes regardantà gauche, de Paco Dècina, le 20 mai à 20h30 auThéâtre <strong>La</strong> Piscine. <strong>La</strong> cinquième position, unechronique dansée, de Andréa Sitter, le 21 mai à 20h30au Théâtre Firmin-Gémier. Terrain vague, cie Käfig,le 22 mai à 20h30 au Théâtre <strong>La</strong> Piscine. Théâtre<strong>La</strong> Piscine, 254 av<strong>en</strong>ue de la Division-Leclerc, 92290Chat<strong>en</strong>ay-Malabry. Théâtre Firmin-Gémier,place Firmin-Gémier, 92160 Antony.Réservations : 01 41 87 20 84.© Anne-Sophie Voisin© Loiz<strong>en</strong>bauerla terrasse / mai 2010 / N°178 / 33danselogie que consacre le sud-africain Boyzie Cekwanaà la fabrique et au contrôle de l’id<strong>en</strong>tité (premièrepartie deux semaines après à l’Espace 1789 !).Poursuite du marathon avec la création de NaceraBelaza, Les S<strong>en</strong>tinelles, avec Dalila Belaza. Soncorps, <strong>en</strong> état de t<strong>en</strong>sion perman<strong>en</strong>te et <strong>en</strong> rechergrosplan Les R<strong>en</strong>contresChorégraphiquesInternationalesde Seine-Saint-D<strong>en</strong>isÊtre au plus près de la création, mais continuer à accompagner lesartistes les plus singuliers, tel est le credo du festival qui s’invitedans les lieux d’art et de vie de la Seine-Saint-D<strong>en</strong>is.Cette année, pas moins de vingt artistes et douzecréations comme un instantané du paysage chorégraphiqueinternational d’aujourd’hui. Et ça comm<strong>en</strong>cesur les chapeaux de roues, dès l’ouverture des festivitésà la MC 93, où les Premières sont au r<strong>en</strong>dez-vous :Gaëlle Bourges et Myriam Gourfink poursuiv<strong>en</strong>t avecMyriam Gourfink choisit l’<strong>en</strong>droit de la morsure aux R<strong>en</strong>contres de Seine-Saint-D<strong>en</strong>is.ces créations les recherches déjà <strong>en</strong>tamées : l’uneavec une vision de la sexualité, travaillée par le nu (<strong>La</strong>Belle Indiffér<strong>en</strong>ce), l’autre avec la quête d’un souffleample et commun traversé par la stimulation de s<strong>en</strong>sations(Choisir le mom<strong>en</strong>t de la morsure).Une richesse dans lespropositions, une épreuvede force pour le regardEn cinq jours, le festival des Chemins de traverseréunit quinze spectacles : danse, théâtre, musique,arts forains, vidéo, cirque, musique, marionnettes…<strong>La</strong> même soirée est l’occasion de retrouver la jeuneTeodora Castellucci, et la deuxième partie de la tricheconstante de d<strong>en</strong>sité, habite le vide commepeu de danseuses sav<strong>en</strong>t l’occuper. Vite, on file<strong>en</strong> navette et c’est Solaire, de Fabrice <strong>La</strong>mbert,qui capte notre avidité de spectateur par un jeucomplexe de flux lumineux. Et c’est parti jusqu’au30 mai, dans onze lieux du départem<strong>en</strong>t.Nathalie YokelLes R<strong>en</strong>contres Chorégraphiques Internationales deSeine-Saint-D<strong>en</strong>is, du 7 au 30 mai. Tél. 01 55 82 0801 et www.r<strong>en</strong>contreschoregraphiques.comgros plan / festivalChemins de traverseL’Espace Michel-Simon de Noisy-le-Grand organise la douzième éditiondu festival des Chemins de traverse : l’occasion de faire des li<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tre les nouvelles recherches, au sein de domaines artistiquesdiffér<strong>en</strong>ts.Running Sushi, de Chris Haring.Le Passage et L’Apparition, où les danseurs, assisface aux spectateurs, se livr<strong>en</strong>t à une « danse demains » à partir d’une pâte à modeler…« Pas de deux avecbaguettes japonaises »Pour la première fois <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne, onpourra égalem<strong>en</strong>t découvrir le chorégraphe etpsychologue autrichi<strong>en</strong> Chris Haring, qui proposeun « pas de eux avec baguettes japonaises ». Leprincipe est le même que dans un sushi bar : onmange les plats dans l’ordre que l’on veut. Lepublic choisit donc l’ordre de passage des douzetableaux, inspirés de la communication quotidi<strong>en</strong>neet des comportem<strong>en</strong>ts de couple. Enfin, le30 mai, Système Castafiore prés<strong>en</strong>te Stand AloneZone, prouesse technologique et poétique : MarciaBarcellos et Karl Biscuit, les deux chorégraphes,jou<strong>en</strong>t sur les codes du film d’espionnage et desréalités virtuelles, pour élaborer un espace chorégraphiqu<strong>en</strong>euf, humoristique et stimulant.Marie ChavanieuxFestival des Chemins de traverse, Espace...........................................................................................................................................................................................................................de Blanca Li, Le Jardin des délices, qui revisite Michel-Simon, Noisy-le-Grand, du 26 au 30 mai.parution juillet 2010Jerome Bosch à la lumière d’une esthétique résolum<strong>en</strong>tpop. Le 29 mai, Nathalie Pernette prés<strong>en</strong>te R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts et réservations : 01 49 31 02Programme détaillé : www.espacemichelsimon.fr.Tél . 01 46 61 36 67Jean Guizerix (danseur étoile, <strong>en</strong>tré à l’Opéra de 02.www.avignon-<strong>en</strong>-sc<strong>en</strong>es.fr100 000 exemplaires, voir page 52© Éric Boudet<strong>La</strong> diversité des styles, mais aussi des formats etdes lieux de représ<strong>en</strong>tation met le spectateur <strong>en</strong>alerte. <strong>La</strong> programmation de danse notamm<strong>en</strong>t esttrès riche. Le 27 mai, on retrouvera la création 2009//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


34 / N°178 / mai 2010 / la terrassedanseBeautiful me////// Gregory Maqoma /////////////////////////////////////////////////On voit régulièrem<strong>en</strong>t des danseursdemander à un chorégraphede leur composer un solo. Maissolliciter trois chorégraphes der<strong>en</strong>om à la fois, pour une seulepièce, est une démarche inédite :c’est celle de Gregory Maqomapour Beautiful me.Un solo pluriel né d’un métissage de cultures.Quatre artistes d’une même génération, d’origineindi<strong>en</strong>ne ou africaine, qui ont grandi aprèsla décolonisation, et qui, unis par des affinitésprofondes, inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une danse nouvelle à partirde leurs traditions chorégraphiques : GregoryMaqoma a grandi avec Vinc<strong>en</strong>t Mantsoe dans letownship de Soweto, il a r<strong>en</strong>contré Akram Khanet Faustin Linyekula il y a de longues années eta déjà collaboré avec eux. C’est donc tout naturellem<strong>en</strong>tqu’il a demandé à chacun d’eux de luidonner du « matériel » (texte et mouvem<strong>en</strong>t), qu’ila <strong>en</strong>suite monté, unifié, ajusté, pour composerson solo. Une œuvre dans laquelle il dialogue avecdes leaders africains, avec ses rêves d’<strong>en</strong>fant,avec ses questions d’aujourd’hui : <strong>en</strong>tre kathaket rythmes africains, unissant des musicalitésdiverses, il nous parle de l’id<strong>en</strong>tité d’un danseurau XXI e siècle et de ses combats, au sein d’uneculture mondialisée.M. ChavanieuxBeautiful me, chor. Gregory Maqoma, du 18 au22 mai à 20h30 au Théâtre des Abbesses,31 rue des Abbesses, Paris 18 e .Réservations : 01 42 74 22 77. Et le 28 mai 2010 à20h30, Théâtre à Châtillon, 3 rue Sadi-Carnot, 92320Châtillon - Location : 01 55 48 06 90.RégionLes DansesVagabondes<strong>en</strong> Limousin////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////Depuis 2003, la scène nationaled’Aubusson part sur les routesdu Limousin, avec, comme bâtonde pèlerin, une compagniechorégraphique et son répertoire.Le touche-à-tout D<strong>en</strong>is Plassard estl’invité de cette nouvelle édition.Derrière la tête, solo de et par D<strong>en</strong>is Plassard,<strong>en</strong> tournée dans le Limousin.Après avoir accueilli les Fables de <strong>La</strong> PetiteFabrique, le Groupe Gr<strong>en</strong>ade, puis Jean-ClaudeGallotta, le public des Danses Vagabondes <strong>en</strong>Limousin, disséminé dans toute la région, se prépareà découvrir le travail d’une compagnie auxunivers pour le moins hétéroclites. Danseur, D<strong>en</strong>is© John Hogg© Christian GanetPlassard l’est assurém<strong>en</strong>t. Mais v<strong>en</strong>u du classiqueet du contemporain, il s’emploie depuis laformation de sa compagnie Propos à utiliser tousles langages et toutes les disciplines pour fairespectacle. A son répertoire, s’inscriv<strong>en</strong>t aussibi<strong>en</strong> des petites formes que des grandes piècesde danse, des morceaux de théâtre comme des<strong>en</strong>volées hip hop. Le Théâtre Jean Lurçat baladechez ses part<strong>en</strong>aires quelques morceaux choisis :Elle Semelle de quoi ? (Carm<strong>en</strong>), ou le hip hop àla sauce Bizet, Critique, qui explore le temps d’uncourt solo divers points de vue et questionne leregard de chacun, Derrière la tête, dansé avechumour par Plassard lui-même, et Mes Têtes desardines, formes hybride de théâtre et vidéo à lafois magique et poétique, où le travail sur le corpsn’est jamais loin.N. YokelLes Danses Vagabondes <strong>en</strong> Limousin, du 18 au29 mai. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Théâtre Jean Lurçat,scène nationale d’Aubusson. Tél. 05 55 83 09 09.Speed////// François Berdeaux //////////////////////////////////////////////Inclassable et pourtant un g<strong>en</strong>reà lui seul : François Berdeauxcontinue de tracer sa route àtravers des écritures mêlées.Speed, la dernière pièce de François Berdeaux.<strong>La</strong> vitesse, tel est le thème de la création deFrançois Berdeaux, metteur <strong>en</strong> scène dont laparticularité est de faire appel à des écrituresscéniques comme le cirque, la danse hip hop, etle théâtre. Tout se mélange ici dans cette métaphorede nos vies quotidi<strong>en</strong>nes, rythmées parles fulgurances des corps, prises parfois dans un<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t pesant. L’esprit jeune et percutantde l’équipe d’interprètes <strong>en</strong>voie frontalem<strong>en</strong>tune parole et un corps. <strong>La</strong> chorégraphie joue surl’impact direct, les <strong>en</strong>sembles bi<strong>en</strong> t<strong>en</strong>us, leseffets visuels. Ils fonc<strong>en</strong>t têtes baissées dans un<strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age qui les dépasse. Att<strong>en</strong>tion néanmoinsà ne pas se brûler les ailes…N. YokelSpeed, de François Berdeaux, le 20 mai à 20h30 àl’Avant-Scène, 88 rue Saint-D<strong>en</strong>is, 92700 Colombes.Tél. 01 56 06 00 76.Gnosis////// Akram Khan ////////////////////////////////////////////////////////Akram Khan noue tradition kathaket gestuelle contemporaine aucœur de sa danse.Akram Khan réinv<strong>en</strong>te la danse indi<strong>en</strong>ne traditionnelle.Régulièrem<strong>en</strong>t Akram Khan revi<strong>en</strong>t aux sourcesde son mouvem<strong>en</strong>t : la tradition kathak, danseclassique du nord-ouest de l’Inde qu’il apprit<strong>en</strong> <strong>en</strong>fance et qu’il continue toujours d’explorerpour <strong>en</strong> extraire les forces vives et nourrir eee//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Richard Haughtonla terrasse / mai 2010 / N°178 / 35Bains Numériques # 5 :effervesc<strong>en</strong>ce créatrice<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Mié Coquempot« Hyperexprimer »l’interprétationActuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce au C<strong>en</strong>tre des Arts, Mié Coquempot expérim<strong>en</strong>tedes dispositifs <strong>en</strong> dehors des s<strong>en</strong>tiers battus : une réinv<strong>en</strong>tion desmédiums, mais aussi des modes de production <strong>en</strong> danse.Vous êtes surtout id<strong>en</strong>tifiée comme unechorégraphe expérim<strong>en</strong>tant de nouvellesrelations <strong>en</strong>tre musique et danse. Comm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> êtes-vous v<strong>en</strong>ue à travailler avec lestechnologies numériques ?Mié Coquempot : C’est la musique qui m’a am<strong>en</strong>éeaux nouvelles technologies. En 2004, avecle compositeur Suguru Goto, j’ai fait un premieressai de chorégraphie avec des capteurs sur lecorps : mes mouvem<strong>en</strong>ts décl<strong>en</strong>chai<strong>en</strong>t des sons,qui v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t se greffer sur une trame musicale ;j’étais une « danseuse sonore ». L’année suivante,j’ai lancé le projet Agony ; le son, le mouvem<strong>en</strong>tet la vidéo interagissai<strong>en</strong>t autour du thème del’homme machine. Je poursuis cette explorationavec le designer d’interaction Cyrille H<strong>en</strong>ry, pourbains numériques / c<strong>en</strong>tre des arts / <strong>en</strong>ghi<strong>en</strong>-les-bains • focuscréer A-muse, qui sera prés<strong>en</strong>té lors de BainsNumériques. Pour composer la pièce, j’ai conçul’espace de danse <strong>en</strong> une sorte de clavier virtuel<strong>en</strong> trois dim<strong>en</strong>sions. Les espaces et temps desmouvem<strong>en</strong>ts détermin<strong>en</strong>t les notes, les sons.Les capteurs ne sont plus le « décl<strong>en</strong>cheur » duson, mais la qualité de mouvem<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>ce laqualité du son : son volume, son timbre, les fréqu<strong>en</strong>cesimpliquées, l’ajout d’harmonies… Il s’agitd’« hyperexprimer » l’interprétation : révéler toutesles nuances, tout le jeu que l’interprète met <strong>en</strong>œuvre vis-à-vis d’une partition.Vous prés<strong>en</strong>tez égalem<strong>en</strong>t une installationfondée sur des danses d’<strong>en</strong>fants.M. C. : Suite à mes ateliers avec les <strong>en</strong>fants des« Les espaces et tempsdes mouvem<strong>en</strong>tsdétermin<strong>en</strong>t les notes,les sons. » Mié CoquempotLes <strong>La</strong>uréats, le retourL’édition 2009 a vu s’affirmer le travail d’Adri<strong>en</strong> Mondot et d’UrbnBuzz, respectivem<strong>en</strong>t Grand Prix du jury et Prix de la Création. Deuxpièces au tal<strong>en</strong>t confirmé à revoir lors de cette nouvelle édition.Adri<strong>en</strong> Mondot n’<strong>en</strong> était pas à son premier coupd’essai lorsqu’il prés<strong>en</strong>tait sa Cinématique de lachute au jury de Bains Numériques l’an passé.Informatici<strong>en</strong> et jongleur, il fait depuis 2004 le li<strong>en</strong><strong>en</strong>tre les arts numériques et le cirque, multiplie leslaboratoires et les collaborations. Son spectacle estU n e c h o r é g r a p h e e nrésid<strong>en</strong>ce, trois compétitionsinternationales célébrant lacréation numérique sous toutesses formes… Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue dansBains Numériques, une plongéedans la haute technologie au service de la danse, de la musique ou des arts visuels, qui inonde la ville d’Enghi<strong>en</strong> du 12 au 19 juin. Si laCorée est mise à l’honneur cette année, c’est aussi la prés<strong>en</strong>ce de la « Fr<strong>en</strong>ch touch » musicale qui fait événem<strong>en</strong>t, avec <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Garnier etYuksek pour <strong>en</strong>cadrer cette semaine de festivités.<strong>La</strong> compétitioninternationaleBains Numériques # 5 étoffe la compétition internationale avecl’arrivée de créations dédiées aux écrans mobiles, et de projetsmêlant arts visuels et technologies.L’appel à projet danse et nouvelles technologiesest un parcours m<strong>en</strong>ant, après présélection surdossier et prés<strong>en</strong>tation d’une forme scénique etd’une discussion avec le public, à deux prix correspondantà une bourse et à un accueil <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce.Cette année, six projets ont été ret<strong>en</strong>us parmi vingtcinqcandidats et dix nationalités. Les français del’équipe de Patrice Mugnier prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t Corpus /motion, un dispositif avec deux performers mêlantmouvem<strong>en</strong>t et cinéma. <strong>La</strong> danse hip hop de lacompagnie Shon<strong>en</strong>, qui sait tout autant brasser lekrump, les arts martiaux ou l’univers manga, flirteici avec le dessin d’animation. Les chorégraphes<strong>La</strong>ura Simi et Damiano Fao se sont associé au collectifle Clair Obscur pour développer un triptyquede solos chorégraphiques et numériques.des créations dédiées…aux écrans mobiles<strong>La</strong> sélection s’est égalem<strong>en</strong>t arrêtée sur l’interactivitéproposée par l’espagnole Aniara Rodado,ou l’interdisciplinarité danse / son / poésie / vidéodes québécois Rhizome associés aux mexicainsde la Compania de Danza y de Artes Escénica deColima. Taïwan, toujours très prés<strong>en</strong>t aux BainsNumériques chaque année, donne Ville aliénée :mobiles, par la plastici<strong>en</strong>ne Lee Pei-Ling. Le festivalaccueille sur toute sa durée les lauréats de latoute nouvelle compétition internationale dédiéeaux arts visuels. Parmi les vingt deux dossiersreçus, trois projets français ont été ret<strong>en</strong>us, àvoir dans toute la ville et servis par des collectifstrès créatifs : Sylvie <strong>La</strong>rdet & B<strong>en</strong>oit Nguy<strong>en</strong>Tat, Grégory <strong>La</strong>sserre & Anaïs Met D<strong>en</strong> Ancxt, etJérôme Abel, Grégory Grincourt & Servio Marin.Enfin, un « Prix de l’innovation » sera décerné <strong>en</strong>clôture de festival au lauréat de l’appel à projet« Mobilité et créativité », récomp<strong>en</strong>sant des créationsdédiées… aux écrans mobiles (téléphones,GPS, PDA) !Nathalie YokelLe 17 juin : Ville aliénée : mobiles de Lee Pei-Ling,à 17h au Théâtre du Casino, Hermself, par lacompagnie le Clair Obscur avec la compagnie Sil<strong>en</strong>daà 19h au C<strong>en</strong>tre des Arts, Salomon, par la compagnieShon<strong>en</strong>, à 21h au Théâtre du Casino.Le 18 juin : Fotograma Completa Principa d’AniaraRodado à 18h au Théâtre du Casino, Corpus / Motionpar l’Ensad <strong>La</strong>b à 20h au C<strong>en</strong>tre des Arts.Le 19 juin : Manifiesto Mandrilista de Rhizome et laCompania de Danza y des Artes Escénica de Colima,à 16h au Théâtre du Casino.Du 12 au 19 juin : Une Bulle d’espace-temps deSylvie <strong>La</strong>rdet et B<strong>en</strong>oit Nguy<strong>en</strong>, Lights Contacts deGrégory <strong>La</strong>sserre et Anaïs Met D<strong>en</strong> Ancxt, et Patatasde Gomas de Jérôme Abel, Grégory Grincourt etServio Marin.R<strong>en</strong>contres professionnellesMises <strong>en</strong> place avec l’Observatoire des Politiques culturelles, ces r<strong>en</strong>contres associ<strong>en</strong>t <strong>en</strong>treprises etlaboratoires universitaires. Cette année, deux journées réuniront les spécialistes de l’économie numérique,qui réfléchiront collectivem<strong>en</strong>t à l’impact de la culture sur ce secteur économique. Une table-rondeest égalem<strong>en</strong>t organisée autour la question, brûlante, des bibliothèques numériques. M. Chavanieux« L’impact de la culture sur l’économie numérique » : 17 juin (9h-16h30) et 18 juin (9h-16h) à l’Auditoriumdes Thermes. Table-ronde/débat « Bibliothèque numérique » : 19 juin (17h-18h45) à la médiathèque.© D. R.© Jean-Jacques GrezetMié Coquempot expérim<strong>en</strong>te la « danse de cheveux »dans ses vidéochorégraphies.écoles d’Enghi<strong>en</strong>, j’ai souhaité monter avec eux un<strong>en</strong>ouvelle version de mon projet Skindance. Chaque<strong>en</strong>fant était invité à improviser une danse sur la peau :il choisissait une musique et inv<strong>en</strong>tait sa danse, quiétait filmée. Dans l’installation, chaque danse estprojetée avec une autre musique. On découvre alorsque l’œil du spectateur fait <strong>en</strong> sorte que la musiqueet la danse concord<strong>en</strong>t, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t du tempoou de l’ambiance de la bande son originelle…On pourra égalem<strong>en</strong>t découvrir vos « vidéochorégraphies». Que faut-il <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre parlà ?M. C. : Pour Hairdance, j’ai invité des artistes àMayakkam a reçu le Prix de la Création lors del’édition 2009 de Bains Numériques.<strong>La</strong> Corée à l’honneurEn 2011, la sixième édition de BainsNumériques aura lieu à Séoul. Dèscette année, l’art coré<strong>en</strong> s’inviteà Enghi<strong>en</strong> au fil d’expéri<strong>en</strong>cesinédites.C’est sur le mode convivial que les organisateursdu festival ont choisi de r<strong>en</strong>dre tangible le rapprochem<strong>en</strong>tgéographique que permett<strong>en</strong>t les nouvellestechnologies : le 12 juin à midi (20h à Séoul),un banquet interactif réunira des convives qui, depart et d’autre de la planète, se trouveront <strong>en</strong> faceà face, grâce à la magie de la téléprés<strong>en</strong>ce et à laconnexion <strong>en</strong> fibre optique déployée par Orange,part<strong>en</strong>aire du festival. Une chorégraphie chamaniquese mettra <strong>en</strong> place à Séoul… sur une musiquelive interprétée depuis Enghi<strong>en</strong> par le groupev<strong>en</strong>ir exécuter chez moi, devant une webcam, une« danse de cheveux ». Ensuite, je vidéochorégraphie,c’est-à-dire que je découpe et je « monte »leur improvisation. Le projet est fondé sur le don :Ils ne sont pas payés, et je ne perçois pas dedroits d’auteurs… Ce travail s’inscrit dans le projetAgiculture de ma compagnie : proposer différ<strong>en</strong>tssupports et formats pour propager, démocratiserla création chorégraphique. Pour que la dansecontinue d’exister dans des contextes fragiles –comme celui que la culture connaît aujourd’hui.Propos recueillis par Marie ChavanieuxA-muse : le 12 juin à 17h, 18h, 19h et le 13 juinà 16h, 17h, 18h, salle noire du C<strong>en</strong>tre des Arts.Skinkid’s dance : du 12 au 19 juin à la médiathèque(film de 40 minutes projeté <strong>en</strong> boucle). Hairdance :du 12 au 19 juin dans le hall du C<strong>en</strong>tre des Arts (filmde 60 minutes projeté <strong>en</strong> boucle).un univers <strong>en</strong> soi : les corps sont baignés dans uneétrange atmosphère que délimit<strong>en</strong>t les projectionsvidéo, <strong>en</strong> fond de scène et au sol. Des lettres dans<strong>en</strong>t,s’<strong>en</strong>vol<strong>en</strong>t au gré des déplacem<strong>en</strong>ts. Les effetscréés devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un véritable milieu agissant sur lemouvem<strong>en</strong>t ; ainsi le sol construit sa propre 3D et sedérobe sous les pieds de la danseuse… Urbn Buzzfait égalem<strong>en</strong>t grande impression, <strong>en</strong> partie grâceau travail du plastici<strong>en</strong> et graffeur Marko. Véritablelight designer, il accompagne les mouvem<strong>en</strong>ts de ladanseuse <strong>en</strong> créant des volutes comme un prolongem<strong>en</strong>tdu corps. <strong>La</strong> danse, d’inspiration indi<strong>en</strong>ne,s’appuie sur un mythe philosophe, Mayakkam, quiraconte la naissance du monde. <strong>La</strong> peinture, lalumière et la vidéo se conjugu<strong>en</strong>t, accompagnéespar les recherches de Cyrille Brisso, autour de lacaptation du geste et de sa lisibilité <strong>en</strong> musique.Nathalie YokelMayakkam Oxymore, d’Urbn Buzz, le 12 juin à 20h,Cinématique de la chute, d’Adri<strong>en</strong> Mondot, le 19 juinà 19h à l’auditorium du C<strong>en</strong>tre des Arts.coré<strong>en</strong> Be-Being. L’art numérique coré<strong>en</strong> resteraprés<strong>en</strong>t tout au long du festival, avec une expositionau C<strong>en</strong>tre des Arts et diverses installationsdans l’espace urbain. M. ChavanieuxBanquet interactif : 12 juin à 12h à la Pergola Nova.Concert de Be-Being : 12 juin à 21h30 à l’auditoriumdu C<strong>en</strong>tre des Arts. Exposition Printemps Perfume :du 9 avril au 30 juin au C<strong>en</strong>tre des Arts. Installations :du 12 au 17 juin à partir de 12h.///////////////////////////////////////////////////////////////////////////Bains Numériques # 5, du 12 au 19 juin 2010.C<strong>en</strong>tre des Arts, 12,16 rue de la Libération,Enghi<strong>en</strong>-les-Bains. Tél. 01 30 10 85 59et www.bainsnumeriques.com///////////////////////////////////////////////////////////////////////////


36 / N°178 / mai 2010 / la terrassedanseeee son mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une synthèse originale.Son geste étourdit la rigueur des codes séculaireset tranche l’air <strong>en</strong> lignes virtuoses, aussiprécises que délicates. Avec Gnosis, il cond<strong>en</strong>sela course du temps et fait résonner les récitsfondateurs au prés<strong>en</strong>t. Traversant <strong>en</strong> solo un desépisodes du Mahabharata, il parcourt le thèmede la transformation, à travers le personnage deGhandari, la femme d’un roi aveugle, qui choisitde se voiler les yeux pour partager sa vie.Entouré de cinq musici<strong>en</strong>s, le danseur et chorégraphecreuse sous cette histoire la question dela métamorphose du kathak <strong>en</strong> déconstruisantpeu à peu les canons du récital traditionnel pourglisser vers une forme contemporaine.Gw. DavidGnosis, chorégraphie d’Akram Khan, du 11 au15 mai 2010, au Théâtre des Abbesses, 31 ruedes Abbesses, 75018 Paris. Tél. 01 42 74 22 77et www.theatredelaville.com.RégionDanse <strong>en</strong> Mai////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////Saugr<strong>en</strong>ue, l’idée d’une poignéede passionnés de consacrer unesemaine <strong>en</strong>tière à la danse ? Paspour Les Treize Arches à Brive, quiinvestit même l’espace public.Robyn Orlin repr<strong>en</strong>d une pièce emblématique à Brive,pour Danse <strong>en</strong> Mai.Créer un espace de r<strong>en</strong>contres et d’échanges<strong>en</strong>tre amateurs et professionnels : c’est l’objectifvisé par le théâtre de Brive, <strong>en</strong> misant sur untemps fort et une programmation aussi éclectiquequ’ambitieuse. Pour cette première éditionde Danse <strong>en</strong> Mai, c’est L’Homme à tête de chou,version Gallotta sur les mots de Gainsbourg, quidonne le tempo. Un ballet où l’énergie de groupeet l’éclat de la gestuelle du chorégraphe prime surl’histoire d’amour sordide et meurtrière des deuxamants. A la fin du périple, jalonné par une soiréehip hop (avec la nouvelle création de la compagnieAlexandra N’Possee) ou des spectacles de rue, onretrouvera avec bonheur la pièce qui a contribuéau succès de Robyn Orlin il y a quelques années,dans une reprise exceptionnelle : avec Daddy,I’ve se<strong>en</strong> this piece six times before… elle tire àbout portant sur le monde du ballet occid<strong>en</strong>tal,avec tout l’esprit humoristique et décalé qu’on luiconnaîtN. YokelDanse <strong>en</strong> Mai, du 7 au 15 mai à Brive.Tél. 05 55 24 11 13. www.lestreizearches.comLe Balletdu Rhin////// Béjart et Forsythe ///////////////////////////////////////////////Trois programmes à l’affiche, avecdeux grands maîtres qui ont ici <strong>en</strong>commun une collaboration avecdes compositeurs contemporains.Béjart et Forsythe dans le même programme ?Deux visions, deux époques de la danse qui trouv<strong>en</strong>tdans la musique contemporaine une échappéebelle pour leurs <strong>en</strong>volées gestuelles et leurscorps contraints à une technique. Avec Bartok,Béjart trouve un swing étonnant qui plante le décord’une Sonate à trois. Un homme et deux femmes,© John Hoggcostumes de ville et chaises austères, et c’est àqui séduira l’autre. Le Marteau sans maître est lecontre-pied de cette danse narrative : la musiquede Boulez apporte une étrangeté à ce grand ballet,relayée par de noires figures qui tranch<strong>en</strong>t avecla sobriété des danseurs. A côté, la gestuelle deForsythe, plus vive et tranchée avec son Workwithinwork,joue la perfection avec ses <strong>en</strong>semblesd’une extrême précision, que bouscul<strong>en</strong>t deséchappées <strong>en</strong> duos et trios.N. YokelProgramme Béjart et Forsythe, par la Ballet del’Opéra National du Rhin, le 28 mai à 21h au ThéâtrePaul Eluard, 162 rue Maurice Berteaux, 95870Bezons. Tél. 01 34 10 20 20.Danseau Lierre////// Danse tout public ////////////////////////////////////////////////Le Théâtre du Lierre prés<strong>en</strong>te,au cours du mois de mai, troisspectacles qui s’adress<strong>en</strong>t aussibi<strong>en</strong> aux <strong>en</strong>fants qu’aux adultes.Pétales du temps de la Cie AlleRetour.Bruno Pradet et Hervé Diasnas se connaiss<strong>en</strong>tdepuis longtemps. Ils ont eu <strong>en</strong>vie de conduireleur complicité vers un spectacle : (H.B.D.P.)2,« quelque part <strong>en</strong>tre Beckett, Kafka et Chaplin »,est le résultat de cette collaboration, qu’ils interprèt<strong>en</strong>t<strong>en</strong> duo du 5 au 9 mai. En première partie,chacun d’eux prés<strong>en</strong>te une petite forme de dixminutes. <strong>La</strong> semaine suivante, Jesús Hidalgoprés<strong>en</strong>te ses Pétales du temps, inspirés del’histoire d’une petite fille qui r<strong>en</strong>d aux hommesle temps qu’on leur a volé. On pourra <strong>en</strong>findécouvrir Business is business de Leela Alaniz,satire du monde du travail actuel… A noter égalem<strong>en</strong>t,du 19 au 21 mai, le festival 7 au Lierreet les R<strong>en</strong>contres chorégraphiques europé<strong>en</strong>nesuniversitaires amateurs (Université Paris-Diderot)sont l’occasion de spectacles, r<strong>en</strong>contres,confér<strong>en</strong>ces et restitutions de stages autour d’unthème <strong>en</strong>thousiasmant : « tourbillons, spirales etlabyrinthes ».M. Chavanieux(H.B.D.P.)2 d’Hervé Diasnas et Bruno Pradet du 5au 9 mai (à partir de 7 ans), Pétales du temps deJesús Hidalgo du 12 au 16 mai (à partir de 5 ans),Business is business de Leela Alaniz du 26 au30 mai (à partir de 7 ans). Mercredi à 15h les 5 et12 mai (séances exceptionnelles) et 20h30, jeudi à19h30, v<strong>en</strong>dredi et samedi à 20h30, dimanche à 15h.Au Théâtre du Lierre, 22, rue du Chevaleret 75013Paris. Tél. 01 45 86 55 83.parution juillet 2010www.avignon-<strong>en</strong>-sc<strong>en</strong>es.fr100 000 exemplaires, voir page 52© Christophe Cormierclassique festivals<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Georges ZeiselDéf<strong>en</strong>seurde la musique de chambreDirecteur de ProQuartet, Georges Zeisel nous explique lefonctionnem<strong>en</strong>t de ce c<strong>en</strong>tre europé<strong>en</strong> de musique de chambre, dontle festival annuel se déroule à Fontainebleau.L’action de ProQuartet se partage <strong>en</strong>treactivité pédagogique et diffusion deconcert. Comm<strong>en</strong>t équilibrez-vous cesdeux aspects ?Georges Zeisel : L’un nourrit l’autre. Nous recevonsdans nos académies et nos sessions deformation de jeunes <strong>en</strong>sembles du monde <strong>en</strong>tier(60 % de nos formations sont étrangères), quitravaill<strong>en</strong>t ainsi avec les plus grands professeurs.En parallèle, nous organisons des concerts avecces formations mais aussi avec des <strong>en</strong>semblesplus connus. Nous développons égalem<strong>en</strong>t nosprojets à l’international. Nous participons ainsià un festival <strong>en</strong> Hongrie et avons des échangesréguliers, notamm<strong>en</strong>t avec le Conservatoire de laNouvelle Angleterre, le « Harvard » de la musiquede chambre.Les 11 es r<strong>en</strong>contres musicales de ProQuartetse déroul<strong>en</strong>t du 13 mai au 19 juin àFontainebleau et <strong>en</strong> Seine-et-Marne. Quelssont les temps forts de cette édition ?G. Z. : Il y a toujours deux volets. D’une part,Festivalde Bougival////// Autour de Georges Bizet //////////////////////////////////////Le journaliste et histori<strong>en</strong> Jean<strong>La</strong>couture et ses « Amis de GeorgesBizet » nous convi<strong>en</strong>t à un mois deconcerts sur les bords de la Seine…Hommage à Pauline Viardot : le baryton Jorge Chaminéa œuvré pour l’ouverture de la Villa de la grandecantatrice à Bougival.Aux portes de Paris, ce nouveau v<strong>en</strong>u sur lascène festivalière (c’est sa troisième édition)nous accueille à Bougival, source d’inspirationdes Impressionnistes et terre d’accueil deBizet… « Sous ce ciel, devant les eaux où Monet,R<strong>en</strong>oir, Sisley et Pissarro ont inv<strong>en</strong>té un nouveauregard sur le monde, où Bizet a achevé sa vie<strong>en</strong> créant son chef-d’œuvre, un délicieux festival<strong>en</strong> bord de Seine est né… » confirme Jean<strong>La</strong>couture, hôte inatt<strong>en</strong>du du mélomane francili<strong>en</strong><strong>en</strong> quête de nouvelles s<strong>en</strong>sations musicales.Parmi les temps forts de la programmation,ret<strong>en</strong>ons d’abord, <strong>en</strong> ouverture, quatre jours demasterclass de la lég<strong>en</strong>daire Teresa Berganza(qui fête cette année ses 75 printemps) autourde Don Giovanni de Mozart, un double hommageà la Diva Pauline Viardot (dont on célèbrecette année le c<strong>en</strong>tième anniversaire de ladisparition) et à son ami Frédéric Chopin danssa propre Villa Bougival par le grand barytonJorge Chaminé (le 18 mai à 16h), ou <strong>en</strong>core leconcert Beethov<strong>en</strong>-Mozart du Quatuor Belcéaet du clarinettiste Pascal Moraguès (le 25 mai à20h30).J. LukasDu jeudi 6 mai au jeudi 3 juin à Bougival et à <strong>La</strong>Celle-Saint-Cloud (78). Tél. 01 39 69 55 12.© D. R.les jeunes tal<strong>en</strong>ts se produis<strong>en</strong>t dans les petiteséglises de Seine-et-Marne. Et d’autre part,les concerts au théâtre de Fontainebleau donn<strong>en</strong>tà <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre des artistes plus confirmés.Pour cette édition, nous allons mettre l’acc<strong>en</strong>tsur le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre la voix et le quatuor à cordes.Nous avons notamm<strong>en</strong>t déterré un inédit deWebern et nous programmons une version peuconnue de la Suite lyrique de Berg avec chanteuse.Les compositeurs de l’Ecole de Vi<strong>en</strong>neavai<strong>en</strong>t réussi à obt<strong>en</strong>ir une vraie homogénéitédes timbres, montrant à la fois la vocalité descordes et l’instrum<strong>en</strong>talité de la voix. Nousaurons aussi un week-<strong>en</strong>d de concert consacréà Olivier Greif, qui nous a quitté il y a dixans. Ce compositeur a beaucoup utilisé la voixet le quatuor à cordes dans des pièces trèsexpressives.Outres les cordes, les instrum<strong>en</strong>ts à v<strong>en</strong>tsont aussi à l’affiche…G. Z. : Depuis deux ans, nous avons mis <strong>en</strong>place une académie sous la houlette du haut-Festivalde Sullyet du Loiret////// Au long de la Loire //////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> 37 e édition du festival se déclineau long de la Loire, autourde Sully et de l’Orléanais. <strong>La</strong>programmation grand public faitcette année une place importanteaux musici<strong>en</strong>s amateurs.Le jeune <strong>en</strong>semble Collegium 1704 est l’invité duFestival de Sully.Depuis sa fondation <strong>en</strong> 1973, le Festival demusique de Sully et du Loiret est placé auxavant-postes de la grande saison des festivalsd’été. Résolum<strong>en</strong>t grand public, sa programmationmêle les g<strong>en</strong>res et les époques. Quelqueslignes de force apparaiss<strong>en</strong>t pour cette 37 e éditionet tout d’abord, un intéressant versant baroque.Trois programmes s’intéress<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet autournant du xvii e siècle <strong>en</strong> Angleterre (une soiréePurcell par le BarokOpera Amsterdam le 22mai <strong>en</strong> l’église Saint-Germain de Sully), dansl’Europe méditerrané<strong>en</strong>ne (une évocation del’œuvre de Dom<strong>en</strong>ico Scarlatti de l’Italie à l’Espagnepar l’Ensemble Jacques Moderne de JoëlSuhubiette, le 28 mai <strong>en</strong> l’église de Lorris) et <strong>en</strong>Europe c<strong>en</strong>trale (le 4 juin <strong>en</strong> l’abbatiale de Beaug<strong>en</strong>cyavec le rare Requiem pour August II deZel<strong>en</strong>ka par le Collegium 1704, jeune formationtchèque déjà remarquée dans les festivals deSablé et <strong>La</strong> Chaise-Dieu). Cep<strong>en</strong>dant, l’év<strong>en</strong>tailchronologique des programmes est bi<strong>en</strong> plusouvert, des chants de pèlerinage de l’Europemédiévale (par l’excell<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble vocal Kantika,à Germigny le 27 mai) à la musique de//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Hasan El-Dunia© D. R.© D. R.la terrasse / mai 2010 / N°178 / 37festivals classiqueboïste Maurice Bourgue. Cette année, nousavons trois <strong>en</strong>sembles : un duo flûte et euphonium,un quatuor de saxophones et un quintetteà v<strong>en</strong>ts. Nous faisons ainsi <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre des œuvrespeu connues, la découverte du répertoire étantun autre axe fort de ProQuartet.A côté du Festival <strong>en</strong> Seine-et-Marne,ProQuartet poursuit sa saison de concertsparisi<strong>en</strong>s aux Invalides…G. Z. : Oui, il y aura d’ailleurs deux événem<strong>en</strong>tsau mois de mai dans le grand Salondes Invalides. Le 7 mai, on pourra <strong>en</strong>t<strong>en</strong>drele remarquable quatuor américain Vinca, <strong>en</strong>résid<strong>en</strong>ce à ProQuartet. Et le 21 mai, le pianisteisraéli<strong>en</strong> Yaron Kohlberg interpréteranotamm<strong>en</strong>t les 24 préludes de Chopin. Leschambre du compositeur Vinc<strong>en</strong>t Paulet (né<strong>en</strong> 1962), interprétée à Beaug<strong>en</strong>cy le 5 juin parun <strong>en</strong>semble de musici<strong>en</strong>s autour du QuatuorParisii. Le grand répertoire n’est cep<strong>en</strong>dant pasoublié, confié à des artistes tels l’altiste YouriBashmet, le violoncelliste Jérôme Pernoo, lespianistes François Chaplin et Emmanuel Strosserou le Trio Portici.J-G. LebrunDu 21 mai au 6 juin dans le Loiret.Tél. 02 38 25 43 43. Places : 6 à 25 €.Les Heuresconcertantesde Touraine////// Franco-Russe /////////////////////////////////////////////////////Un nouveau festival placé sous ladirection artistique d’AlexandreBrussilovsky.Le violoniste et chef d’orchestre russe AlexandreBrussilovsky.Ce grand monsieur du violon est passé maîtredans l’art de tisser des li<strong>en</strong>s musicaux <strong>en</strong>tre sesdeux pays, la Russie où il est né, et la France oùil s’est installé. Alexandre Brussilovsky a d’abordorganisé le Festival Pont Alexandre III à Moscou,pour la promotion de la musique française,avant de déplacer l’idée de cette manifestationà Paris, où ce sont les compositeurs russes quijou<strong>en</strong>t alors les premiers rôles… Ce nouveaufestival <strong>en</strong> Touraine prolonge cette démarcheà travers une programmation itinérante quipr<strong>en</strong>dra le temps, au fil de cinq week-<strong>en</strong>ds, du15 mai au 20 juin, d’ouvrir de nouvelles voiesd’échanges <strong>en</strong>tre deux contin<strong>en</strong>ts musicaux© D. R.« Mettre l’acc<strong>en</strong>t surle li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre la voix etle quatuor à cordes »Georges Zeiselconcerts se poursuivront <strong>en</strong>suite à la r<strong>en</strong>trée,avec notamm<strong>en</strong>t une création de SuzanneGiraud pour quintette avec deux altos. Pro-Quartet ti<strong>en</strong>t évidemm<strong>en</strong>t à s’<strong>en</strong>gager dans lacréation contemporaine.Où <strong>en</strong> est le projet d’implantation du C<strong>en</strong>treeuropé<strong>en</strong> de musique de chambre dans lechâteau de Fontainebleau ?G. Z. : C’est un projet qui pr<strong>en</strong>d tous les joursun peu plus de retard. L’hypothèse, aujourd’huiécartée, d’installer le musée de l’histoire deFrance voulu par le Présid<strong>en</strong>t de la Républiquedans le château de Fontainebleau a mis le projetdu c<strong>en</strong>tre <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s. Par ailleurs, notre situationbudgétaire est dramatique. Nous avons depuis2007 une baisse de 30 % de notre budget. Nousavons aujourd’hui affaire à des politiques publiquespour qui la culture est synonyme de divertissem<strong>en</strong>t.Propos recueillis par Antoine PecqueurR<strong>en</strong>contres musicales de ProQuartet, du 13 maiau 19 juin. Tél. 01 44 61 83 50. Concerts auxInvalides les 7 et 21 mai. Tél. 01 44 42 35 07.qui ne demand<strong>en</strong>t qu’à se r<strong>en</strong>contrer. Brussilovsky<strong>en</strong> personne ouvrira le bal <strong>en</strong> dirigeantl’Orchestre de Chambre de Toulouse le 15 maià 20h, mettant audacieusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contact deuxcompositeurs baroques français (Lully et Leclair)et des russes contemporains (Schnittke et Chostakovitch).Autres invités à retrouver au coursde ces dix concerts prés<strong>en</strong>tés dans le cadre del’Année France-Russie : les violonistes NicolasDautricourt et Fédor Roudine, les violoncellistesFrançois Salque et Adri<strong>en</strong> Frasse-Sombet, lasoprano Marina Efanova, la pianiste Sofja Gülbadamova,etc…J. LukasDu 15 mai au 20 juin dans cinq lieux de l’Indreet-Loiredont le Prieuré de Saint-Cosme.FestivalÎle deDécouvertes////// Musique contemporaine //////////////////////////////////////Troisième édition du festival demusique contemporaine.<strong>La</strong> compositrice Graciane Finzi signe l’opéra pour<strong>en</strong>fants Le Clavier fantastique d’après Jules Verne.<strong>La</strong> manifestation initiée par l’Orchestre Nationald’Île-de-France s’installe au Théâtre de Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines et met cap vers l’Italie… IvanFedele est associé à la manifestation <strong>en</strong> qualitéde compositeur <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce avec plusieurs créationsà l’affiche mais chaque concert permettraaussi « d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ou de ré<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre des œuvresdes grands compositeurs itali<strong>en</strong>s du XXè sièclecomme Luigi Dallapiccola ou Luciano Berio »souligne Roland David, directeur de l’Orchestre//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////LivretFrederick HazlittBr<strong>en</strong>nanet Homer CurranReconstitution et adaptationdes partitions musicalesEvans HaileAdaptation et LyricsRobert Wrightet George ForrestOrchestresymphoniquede NavarreChœur du ChâteletMaîtrise de ParisPhoto : Andre P<strong>en</strong>ner / AP / SIPAl’Amazonieà BroadwayMagdal<strong>en</strong>aHeitorVilla-LobosDirection musicaleSébasti<strong>en</strong> RoulandMise <strong>en</strong> scèneKate WhoriskeyDécorsDerek Mc<strong>La</strong>neCostumesPaul Tazewell18, 19, 20, 21et 22 mai 2010à 20 hchatelet-theatre.com01 40 28 28 40


38 / N°178 / mai 2010 / la terrasseclassique festivalsSully-sur-LoireNational d’Île-de-France. A noter aussi, deuxreprés<strong>en</strong>tations de l’opéra pour <strong>en</strong>fants Le Clavierfantastique de Graciane Finzi (conçu d’aprèsla nouvelle de Jules Verne) dirigé par Gilbert Levy,les 6 à 14h30 et 7 à 20h30 (puis le 9 mai à 11hà la Salle Pleyel).J. LukasDu 6 au 8 mai au Théâtre de Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines. Tél. 01 30 96 99 00. Entrée libre.Festivald’Auverssur-Oise////// Hommage à H<strong>en</strong>ri Dutilleux //////////////////////////////////Une édition anniversaire intitulée“Arc-<strong>en</strong>-ciel de sonorités” etmarquée par un hommage à H<strong>en</strong>riDutilleux <strong>en</strong> sa prés<strong>en</strong>ce.<strong>La</strong> soprano Patricia Petibon, invitée de la tr<strong>en</strong>tièmeédition du Festival.Né <strong>en</strong> 1981, ce beau Festival de musique a bel etbi<strong>en</strong> trouvé sa place sur les terres de Van Gogh,particulièrem<strong>en</strong>t mis à l’honneur cette année dansle village. « Fidèle aux lignes artistiques qui id<strong>en</strong>tifi<strong>en</strong>tl’esprit du Festival, voix, piano et musiquede chambre émaill<strong>en</strong>t cet opus » souligne PascalEscande, son directeur qui se réjouit aussid’une édition « marquée par la prés<strong>en</strong>ce d’unelég<strong>en</strong>de vivante : H<strong>en</strong>ri Dutilleux ! ». « Le Festival<strong>en</strong> avait rêvé depuis toujours et c’est une grâcede pouvoir vivre une journée <strong>en</strong>tière avec l’undes plus grands compositeurs de notre temps ! »ajoute-t-il. <strong>La</strong> première semaine du festival estmarquée par le concert d’ouverture consacré àla Messe <strong>en</strong> si mineur de Bach dirigé par le vieuxsage suisse Michel Corboz (le 27 mai à 21h) puispar une fête vocale d’une toute autre nature avecla pétillante Patricia Petibon <strong>en</strong> liberté dans desœuvres de Copland, Rachmaninoff, Hahn Poul<strong>en</strong>c,Satie, Ros<strong>en</strong>thal, Aboulker et Bacri (avecSusan Manoff au piano).J. LukasDu 27 mai au 2 juillet. Tél. 01 30 36 77 77.Festival deSaint-D<strong>en</strong>is////// Hommage au bon Roi H<strong>en</strong>ri IV //////////////////////////////Cette nouvelle programmations’ouvre avec un hommage au bonRoi H<strong>en</strong>ri IV à la Basilique de Saint-D<strong>en</strong>is.L’Ensemble Doulce Mémoire placé sous la directionde D<strong>en</strong>is Raisin-Dadre.Alors que la série « Métis », véritable festival dansle festival, égrène depuis déjà quelques semainesses r<strong>en</strong>dez-vous avec les musiques du monde,© Félix Broede© D. R.Christine Icart) permettront de les découvrirdirectem<strong>en</strong>t sur scène pour ce qui pourraits’appar<strong>en</strong>ter à leurs « grands débuts » : le 22mai à 16h dans un programme « Anniversaires »consacré à Mahler et Schumann, puis à 19hsous le titre « Anges & Démons » dans Mozart,Liszt, Mass<strong>en</strong>et, Fauré et Saint-Saëns, le 23 à11h autour de la harpe de Marielle Nordmannpour une matinée musicale pleine de « Surpril’inaugurationdu cœur classique de la programmationdu festival approche. « C’est notrevolonté de nous adresser à tous les publics etde pratiquer un brassage des styles revigorant »déclare Jean-Pierre Le Pavec, son directeur. Il aconcocté <strong>en</strong> ouverture deux événem<strong>en</strong>ts musicauxremarquables inscrits dans l’histoire mêmedu lieu qui accueille les concerts. <strong>La</strong> Basilique deSaint-D<strong>en</strong>is fut <strong>en</strong> effet au fil des siècles le témoinde cérémonies royales fastueuses où la musiquejouait un rôle c<strong>en</strong>tral. Le concert du 1 er juin r<strong>en</strong>dpar exemple hommage au « Bon Roy H<strong>en</strong>ry » àl’occasion du quatre-c<strong>en</strong>tième anniversaire desa mort, <strong>en</strong> mai 1610, rue de la Ferronnerie àParis, sous les coups de Ravaillac… <strong>La</strong> veille dece triste jour, H<strong>en</strong>ri IV avait assisté au sacre de lareine (Marie de Médicis) à Saint-D<strong>en</strong>is, là mêmeoù dix ans plus tôt, avai<strong>en</strong>t été célébrées leursnoces. L’Ensemble Doulce Mémoire dirigé parD<strong>en</strong>is Raisin-Dadre propose un hommage « auRoy et à la Royne » et interprète pour la circonstance,la musique somptueuse d’Eustache DuCaurroy qui accompagna les obsèques du bonH<strong>en</strong>ri IV, mais aussi son mariage… Une exposition(« H<strong>en</strong>ri IV à Saint-D<strong>en</strong>is », jusqu’<strong>en</strong> octobre)et même un repas festif autour d’une « Poule aupot » (réservation au 01 48 13 12 10 !) prolong<strong>en</strong>tce concert du 1er juin à 20h30. Au cours de cettepremière semaine du festival, le chef RiccardoMuti et l’Orchestre National de France, deux fidèlesde Saint-D<strong>en</strong>is, relieront eux aussi musique ethistoire <strong>en</strong> interprétant le grandiose Requiem à lamémoire de Louis XVI de Cherubini, tous cuivreset chœurs dehors, associé dans un contraste saisissantà un imm<strong>en</strong>se chef-d’œuvre de Schubert,composé à la même époque (1815), la poignanteet profonde Messe n°2 <strong>en</strong> sol majeur. Avec TopiLehtipuu (ténor), Luca Pisaroni (basse), et leChoeur de Radio France (les 3 et 4 juin). A suivre,<strong>en</strong> juin, toujours à Saint-D<strong>en</strong>is : Goran Bregovic,<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>ce Equilbey, Sandrine Piau, OphélieGaillard, Maxim V<strong>en</strong>gerov, Daniele Gatti, etc…A suivre !J. LukasDu 1 er juin au 1 er juillet à Saint-D<strong>en</strong>is (93).Tél. 01 48 13 06 07.Les Musicalesde Bagatelle////// Musique de chambre ///////////////////////////////////////////Un festival chambriste accueillidans l’Orangerie du parc deBagatelle et tourné vers lapromotion de jeunes tal<strong>en</strong>ts.<strong>La</strong> harpiste Marielle Nordmann.<strong>La</strong> grande harpiste française Marielle Nordmanna imaginé, avec le souti<strong>en</strong> de la Fondation BanquePopulaire, un festival qui place son publicdans le rôle de « découvreur de tal<strong>en</strong>ts ». « Letal<strong>en</strong>t, la jeunesse et la beauté de ces jeunesmusici<strong>en</strong>s donneront, j’<strong>en</strong> suis sûre, uneori<strong>en</strong>tation plus charismatique à ce monde oùles vraies valeurs ont besoin, plus que jamais,d’être déf<strong>en</strong>dues » confie la directrice artistiquedu festival qui est aussi présid<strong>en</strong>te d’un juryqui désigne chaque année les <strong>La</strong>uréats de laFondation Banque Populaire. Impossible de lesciter tous ici mais cinq concerts parrainés parde grandes figures musicales françaises (lespianistes Claire-Marie Le Guay et Jean-ClaudeP<strong>en</strong>netier, la flûtiste Juliette Hurel, la harpiste//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Clém<strong>en</strong>ce Bourgoin.© Boris Wiechulla© D. R.la terrasse / mai 2010 / N°178 / 39festivals classiquegros plan Ext<strong>en</strong>sionPour la dixième édition de son festival, <strong>La</strong> Muse <strong>en</strong> circuit resitue lamusique contemporaine à la croisée des arts, <strong>en</strong>tre opéra, concertet spectacle multimédia.Le festival « Ext<strong>en</strong>sion » du c<strong>en</strong>tre de créationmusicale <strong>La</strong> Muse <strong>en</strong> circuit s’était d’abordappelé « Ext<strong>en</strong>sion du domaine de la note », unefaçon élégante de signifier la conquête de possiblesterritoires pour le son comme pour l’écoute.Dix ans de festival sont moins ici l’occasion d’un<strong>La</strong> violoncelliste Séverine Ballon propose un spectacle<strong>en</strong>tre musique et arts plastiques dans le cadre du festivalExt<strong>en</strong>sion.bilan que de s’ouvrir <strong>en</strong>core et toujours. Pour cetanniversaire, Ext<strong>en</strong>sion arbore donc dix formesde création contemporaine (opéra, concert instrum<strong>en</strong>tal,parcours sonore et arts plastiques, danse,multimédia, théâtre musical, poésie sonore, liveélectronique, hörspiel instrum<strong>en</strong>tal, vidéo-opéra)<strong>en</strong> dix lieux (Opéra Comique, Théâtre Dunois,Galerie Univer, L’Ecam au Kremlin-Bicêtre, Théâtrede Cachan, Théâtre Romain Rolland de Villejuif,FrédéricVaysse-Knitter////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////Le pianiste franco-polonais <strong>en</strong>récital dans Chopin et Szymanowskià l’heure où vi<strong>en</strong>t de sortir sondisque des Variations Goldberg.Frédéric Vaysse-Knitter, un tal<strong>en</strong>t du piano françaisà découvrir d’urg<strong>en</strong>ce.Dans un réc<strong>en</strong>t portrait paru dans nos pages (ettoujours <strong>en</strong> ligne sur www.saisonclassique.fr),Frédéric Vaysse-Knitter est décrit par AlexandreMaison de la Poésie, <strong>La</strong> Dynamo de BanlieuesBleues, C<strong>en</strong>tre Olivier Messia<strong>en</strong> de Champigny,Maison des Arts de Créteil).L’instrum<strong>en</strong>tiste au cœurSi l’électronique, sous des formes diverses, estomniprés<strong>en</strong>te, c’est bi<strong>en</strong> le musici<strong>en</strong> qui est aucœur de la programmation. Dans Cello AudioGuide, la jeune violoncelliste Séverine Ballon « jouesur la plasticité de son instrum<strong>en</strong>t », comme unerésonance musicale aux œuvres plastiques <strong>en</strong>vironnantes(Galerie Univer, le 21 mai). Garth Knox,ex-Altiste de l’Ensemble intercontemporain etdu Quatuor Arditti, explore l’histoire des cordes<strong>en</strong> compagnie de la danseuse Annick Pütz, del’artiste son Robin Meier et du vidéaste JérémiePapin (le 25 mai, Kremlin-Bicêtre) tandis que lepercussionniste Roland Auzet s’inspire de l’universde Kurt Schwitters pour la poésie sonore deCathédrale de misère (Maison de la poésie, le 29mai). Très prés<strong>en</strong>te (notamm<strong>en</strong>t dans Chute(s) descompositeurs Raphaël C<strong>en</strong>do, Michaël Jarrel etMartin Matalon, le 5 juin à la MAC), la vidéo saitaussi s’effacer pour laisser s’exprimer la scène. Lefestival s’associe à la création des Boulingrin, opéra-bouffede Georges Aperghis d’après Courtelineà l’Opéra Comique (du 12 au 18 mai) et accueilleMy Way To Hell de Matteo Franceschini, curieuxhybride de rock et d’opéra autour du thème d’Orphée(les 27 et 28 mai à Villejuif).Jean-Guillaume LebrunDu 12 mai au 5 juin à Paris et dans le Val-de-Marne.Site : www.alamuse.comses, Surprises ! », puis à 16h avec les « Virtuoses-Compositeurs» et <strong>en</strong>fin le 24 à 16hautour de Schubert <strong>en</strong> compagnie du poète duclavier Jean-Claude P<strong>en</strong>netier. Un festival depromesses…J. LukasDu 22 au 24 mai à l’Orangerie du Parc de Bagatelle(Bois de Boulogne). Tél. 01 53 33 45 30. Places : 10 €(gratuit pour les moins de 12 ans).classiqueTharaud comme « l’un des meilleurs musici<strong>en</strong>sd’aujourd’hui ». Il reconnaissait avoir été « fascinépar ses interprétations de Bach, Chopin etDebussy » tandis que le chef John Eliot Gardiners’avoue « impressionné par son intellig<strong>en</strong>cemusicale, sa s<strong>en</strong>sibilité, et sa maîtrise instrum<strong>en</strong>tale»… Cette pluie d’éloges doit inciterd’urg<strong>en</strong>ce le mélomane à t<strong>en</strong>dre l’oreille avecla plus grande att<strong>en</strong>tion vers ce nouveau tal<strong>en</strong>tdu piano français, à plus forte raison à l’heureoù les hommages à Chopin <strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t les programmesavec des bonheurs divers… Issu d’unedouble culture polonaise et française, FrédéricVaysse-Knitter <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet avec l’œuvrede Chopin un rapport très privilégié, nourripar une <strong>en</strong>fance parisi<strong>en</strong>ne et… polonaise à lafois ! « Chopin était même prés<strong>en</strong>t dans ma vieavant ma naissance. Ma mère qui était pianisteamateur aimait beaucoup sa musique. Mêmesi nous vivions <strong>en</strong> France, nous appart<strong>en</strong>ionsà une communauté polonaise très soudée : onparlait polonais, on mangeait polonais. Et Chopinest le compositeur national ! Dès que j’ai pu,j’ai joué sa musique, <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par lespréludes et les valses. Chopin m’accompagnedepuis le début de mon parcours… » confie-t-il.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////GATTI EN MAIMOZART - BEETHOVEN - DEBUSSYWAGNER - SCHOENBERG - STRAVINSKYDANIELE GATTIORCHESTRE NATIONAL DE FRANCECHŒUR DE RADIO FRANCEMATTHIAS BRAUER21 & 27 MAI 201020H - THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉESDAVID FRAY PIANO - PHILIPPE PIERLOT FLÛTE01 56 40 15 16concerts@radiofrance.comMercredi 26 mai 2010 à 20 hLES GRANDES SCèNESDE J.-B. LULLYPatrick Cohën-Ak<strong>en</strong>inePhoto : Philippe Par<strong>en</strong>tExtraitsd’Amadis,Roland,Armide,Acis et GalatéeAvecIsabelle Druetmezzo sopranoSébasti<strong>en</strong> DroyténorLisandro AbadiebasseLes Folies FrançoisesPatrick Cohën-Ak<strong>en</strong>ineavecles Vingt Quatre Violons du RoyThéâtre des Champs-élysées15 av<strong>en</strong>ue Montaigne75008 Parislocation : 01 49 52 50 50et www.theatrechampselysees.fr


40 / N°178 / mai 2010 / la terrasseclassiqueEn récital exceptionnel à la Fondation Dosne-Thiers, Frédéric Vaysse-Knitter choisit d’interpréterl’intégrale des Etudes et la Ballade n° 1<strong>en</strong> les associant aux Etudes et Préludes d’unautre grand compositeur polonais : Karol Szymanowski(1882-1937). Signe d’un éclectismeartistique sans pareil, Frédéric Vaysse-Knittervi<strong>en</strong>t de signer un <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t stimulant etmagnifique de liberté des Variations Goldbergde Bach (label Air note) sur piano moderne(Yamaha !). « Pour moi, les Variations Goldberg,c’est l’après big-bang, une autre bulle spatiotemporelle» déclare le jeune pianiste… J. LukasLe 9 mai à 17h30 à la Fondation Dosne-Thiers.OrchestreColonne////// Symphonique //////////////////////////////////////////////////////Clôture de saison pour l’orchestreparisi<strong>en</strong>.Immanquablem<strong>en</strong>t et courageusem<strong>en</strong>t, l’OrchestreColonne fait le choix d’associer dans chacunde ses programmes de saison une œuvre d<strong>en</strong>otre temps (souv<strong>en</strong>t des « 2 e auditions ») à despièces du grand répertoire symphonique. C’est<strong>en</strong>core le cas aujourd’hui, pour cet avant-dernierconcert de la saison dirigé par Vinc<strong>en</strong>t Monteil,où la Neuvième Symphonie de Beethov<strong>en</strong>sera précédée par les Paysages d’ombres, ouP<strong>en</strong>sée pour Hölderlin pour mezzo-soprano etorchestre à cordes de Christian Dachez (né <strong>en</strong>1951). Cette œuvre très réc<strong>en</strong>te, chantée icipar Delphine Haidan, a été conçue sur un textede Gérard Fournaison et créée le 19 novembre2008 au Festival Aujourd’hui Musiques dePerpignan. Un mois plus tard, le 8 juin à laSalle Pleyel, Colonne revi<strong>en</strong>dra à Beethov<strong>en</strong>avec le Concerto « L’Empereur » interprété parla grande Brigitte Engerer, accompagnée parMarco Guidarini, patron de l’Opéra de Nice, quidirigera aussi la reprise de la pièce Le quark et lepapillon de Dominique Lemaître et la Symphoniefantastique de Berlioz. Avec, le 7 mai, les voixdu Chœur de l’Orchestre Colonne et des solistesChantal Dionne, Delphine Haidan, Stanislas deBarbeyrac et Christophe Fel.J. LukasV<strong>en</strong>dredi 7 mai à 20h30 à l’Église de la Trinitéet mardi 8 juin à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 33 72 89.Claire-MarieLe Guay////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> pianiste mêle le romantisme deChopin et Brahms à une créationde l’un de leurs héritiers, le jeuneKarol Beffa.<strong>La</strong> pianiste Claire-Marie Le Guay <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce àl’Athénée.Artiste ouverte sur son temps, la pianiste Claire-MarieLe Guay est bi<strong>en</strong> résolue à ne pasJ.-S. Bach intégrales des suites pour violoncelle seulet des sonates-partitas pour violon seul trancrites pour altoPar jean-claude dewaele altistemembre de l’orchestre de l’Opéra Nationale de Paris – Prix de la Fondation de Franceavec, <strong>en</strong> préambule,une œuvre de J.-S. Bach par Juan Biava organiste de saint-pierre de montmartrev<strong>en</strong>dredi 4 juin 17 h 30 suites 1, 2 et 319 h 30 suites 4, 5 et 6samedi 5 juin 19 h 30 sonates 1, 2 et 3dimanche 6 juin 15 h sonates 4, 5 et 6libre participation à l’organisation du concertÉGLISE SAINT-SÉVERIN1 rue des Prêtres Saint-Séverin 75005 PARISMétro et Parking : Saint-MichelPERGOLÈSESTABAT MATERPURCELLLE ROI ARTHURExtrait : LE GÉNIE DU FROIDDirection : Agnès StocchettiAvec les Chœurs et l’Ensemble instrum<strong>en</strong>tal du Chœur de la Villeéglise saint-pierrede montmartre2 rue du Mont-C<strong>en</strong>is – 75018 Paris(Métro Anvers-funiculaire)MARDI 18 MAI21H00LOCATIONTél : 01 43 87 49 80Email : lechoeurdelaville@wanadoo.frFNAC / Carrefour : 0 892 68 36 22www.fnac.comTARIFS1 ère cat. : 30 € - 2 ème cat. : 20 €Etudiants / chômeurs / s<strong>en</strong>iors : 15 €2 places achetées et la 3 ème est offerteMoins de 14 ans : gratuit© Thierry Coh<strong>en</strong>se laisser <strong>en</strong>fermer dans la routine du récitalromantique. Cette bonne interprète de Liszt ouSchumann s’est par exemple lancée dans unpassionnant projet discographique (chez Accord)plaçant Mozart et Haydn <strong>en</strong> miroir l’un de l’autre.Surtout, sa résid<strong>en</strong>ce à l’Athénée depuis janvier2009 est l’occasion de montrer, avec un grands<strong>en</strong>s de la pédagogie, les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre musiquedu passé et création contemporaine. Après desœuvres de Thierry Escaich et Thierry Pécoul’an dernier et un conte musical de GuillaumeConnesson <strong>en</strong> avril, elle crée ce mois-ci unepièce de Karol Beffa (né <strong>en</strong> 1973), parfaitem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tourée par la musique de Brahms (Sonat<strong>en</strong>° 2) et de Chopin (Scherzo op. 31, Nocturnesop. 9 n° 1 et op. 27 n° 2, Polonaise-Fantaisieop.61).J-G. LebrunLundi 17 mai à 20h à l’Athénée-Théâtre Louis Jouvet.Tél. 01 53 05 19 19. Places : 10 à 25 €.EnsembleSolistes XXI////// Ensemble vocal ///////////////////////////////////////////////////Rachid Safir dirige un programmede chanson française des xx e etxxi e siècles.Rachid Safir dirige les Solistes XXI à l’amphithéâtreBastille.Nourri au verbe riche des poètes, la chansonfrançaise est un g<strong>en</strong>re musical peu visité. RachidSafir et son <strong>en</strong>semble Solistes XXI (ex-JeunesSolistes) <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un florilège pour petit<strong>en</strong>semble vocal (un chanteur par voix). Ce panoramadu xx e siècle s’attarde bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>tsur l’œuvre de Poul<strong>en</strong>c, maître du g<strong>en</strong>re dansses Sept chansons sur des poèmes d’Éluard etApollinaire, mais s’intéresse égalem<strong>en</strong>t à desjoyaux méconnus de Flor<strong>en</strong>t Schmitt (À contrevoix, En bonnes voix) ou de Paul Hindemith (Sixchansons françaises, sur des poèmes de RainerMaria Rilke). Fidèle à son esprit de création,Rachid Safir dirige égalem<strong>en</strong>t les Nouvelles <strong>en</strong>trios lignes du chanteur et compositeur Vinc<strong>en</strong>tBouchot, sur les textes très fin-de-siècle et pince-sans-rirede Félix Fénéon. J-G. LebrunMardi 18 mai à 20h à l’amphithéâtre de l’OpéraBastille. Tél. 08 92 89 90 90. Places : 16 €.YannickNézet-Séguin////// Symphonique //////////////////////////////////////////////////////A la tête de l’Orchestrephilharmonique de Rotterdam, lejeune chef dirige notamm<strong>en</strong>t laSeptième symphonie de Beethov<strong>en</strong>.C’était un vrai défi : <strong>en</strong> 2008, quand YannickNézet-Séguin a été nommé à la tête de l’Orchestrephilharmonique de Rotterdam, son prédécesseurn’était autre que Valery Gergiev. Lejeune chef québécois a su néanmoins s’imposersans difficulté, grâce à son intellig<strong>en</strong>ce musicaleet à sa gestique à la fois souple et précise.C’est aujourd’hui une belle lune de miel que vitl’orchestre et son chef, <strong>en</strong> tournée au Théâtredes Champs-Elysées dans un programme atypique.Outre la Septième symphonie de Beetho-© Guy Vivi<strong>en</strong>Le chef québécois Yannick Nézet-Séguin.Frank Zappa posait <strong>en</strong> 1984 une questioness<strong>en</strong>tielle : « Does humor belong in music ? »(l’humour va-t-il avec la musique ?), qui mérited’autant plus d’être posée qu’il s’agit demusique « sérieuse ». Autrem<strong>en</strong>t dit, y a-t-ilaujourd’hui une desc<strong>en</strong>dance à la musique deMonsieur Satie ? En guise de réponse, l’<strong>en</strong>sembleTM+ interprète, outre la Gymnopédi<strong>en</strong>° 1, les Véritables préludes flasques (pourun chi<strong>en</strong>) et les Airs à faire fuir du maître d’Arcueil,la création de Soap Opera littéralem<strong>en</strong>t« l’histoire d’un savon <strong>en</strong> mal d’amour » – dePhilippe Bodin (né <strong>en</strong> 1960), qui pourrait êtreson cousin éloigné. Au programme égalem<strong>en</strong>t,une création de Jean-Marc Singier (né<strong>en</strong> 1954), dont l’humour réside dans les titrestout <strong>en</strong> allitérations autant que dans une inv<strong>en</strong>v<strong>en</strong>,sont à l’affiche deux œuvres de Ravel (Mamère l’Oye et <strong>La</strong> Valse) et des arrangem<strong>en</strong>ts deCarm<strong>en</strong>, Rigoletto et du Freischütz pour flûte etorchestre (avec <strong>en</strong> soliste la flûte solo du Philharmoniquede Berlin, Emmanuel Pahud). Unechose est sûre : la vie symphonique aux Pays-Bas ne se limite pas à l’Orchestre du Concertgebouw.A. PecqueurMercredi 19 mai à 20h au Théâtre des Champs-Elysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 82 €.Steph<strong>en</strong>Hough////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////En récital au Louvre, le pianistepropose comme à l’accoutumée unprogramme fleuve.Le pianiste anglais joue Bach, Franck, Chopin et Fauré.Sous ses airs volontiers fantasques et derrièreses programmes fleuves, Steph<strong>en</strong> Hough cacheune virtuosité poétique à nulle autre pareille.Maître de la bagatelle et de l’impromptu, lepianiste britannique consacre ainsi une partiede son récital à l’Auditorium du Louvre à quelquespièces brèves de Gabriel Fauré (Nocturne<strong>en</strong> ré bémol majeur op. 63, Barcarolle <strong>en</strong> fadièse majeur op. 66, Impromptu <strong>en</strong> fa dièsemineur op. 102) où plane évidemm<strong>en</strong>t l’ombrede Chopin. Du compositeur polonais, dont ilcélèbre le bic<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire, Steph<strong>en</strong> Hough interprètele Nocturne <strong>en</strong> si majeur op. 62 n°1 etla Troisième Sonate. Et, prouvant qu’il est unaussi parfait interprète de grandes constructionscontrapuntiques que de miniatures, il proposeégalem<strong>en</strong>t le Prélude, Choral et Fugue deFranck et une Toccata et fugue <strong>en</strong> ré mineurde Bach revue par Alfred Cortot et… Steph<strong>en</strong>Hough.J-G. LebrunMercredi 19 mai à 20h à l’Auditorium du Louvre.Tél. 01 40 20 55 00. Places : 30 €.dossier spécialfestivals2010un été <strong>en</strong> festivals !édition du journalla terrasse“festivals 2010”numéro doublejuin-juillet 2010Le dossier rédactionnel le plusriche de la presse françaiseconsacré aux festivals de l’été.voir page 45© D. R.© Grant Hiroshima© G. Mothes© Christophe Alaryla terrasse / mai 2010 / N°178 / 41classiqueOrchestrede Paris////// Alto et orchestre symphonique /////////////////////////////Chef de haute tradition germaniqueétonnamm<strong>en</strong>t méconnu, HartmutHa<strong>en</strong>ch<strong>en</strong> dirige Martinu, Schnittkeet la Cinquième Symphonie deBeethov<strong>en</strong>.Hartmut Ha<strong>en</strong>ch<strong>en</strong> fait ses débuts à la tête del’Orchestre de Paris. Un r<strong>en</strong>dez-vous à ne pas manquer.Ses apparitions dans la fosse de l’Opéra Bastilleont familiarisé le public parisi<strong>en</strong> avec ladirection raffinée et précise d’Hartmut Ha<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>,un chef formé à l’école est-allemandedont l’art n’est pas sans quelque par<strong>en</strong>téavec celui du regretté Kurt Sanderling. Pourses débuts à la tête de l’Orchestre de Paris,il a choisi un pilier du répertoire, la CinquièmeSymphonie de Beethov<strong>en</strong> mais aussi deuxpartitions du xx e siècle qui dialogu<strong>en</strong>t avecdes répertoires plus anci<strong>en</strong>s. Évocation d’unvillage martyr qui eut un sort similaire à celuid’Oradour-sur-Glane, Mémorial pour Lidicede Martinu joue sur les atmosphères quandle Concerto pour alto de Schnittke – joué parla grande Tabea Zimmermann – fonctionnedavantage par réminisc<strong>en</strong>ces. J-G. LebrunMercredi 19 mai à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 60 €.TM+////// Piano et <strong>en</strong>semble instrum<strong>en</strong>tal ///////////////////////////L’<strong>en</strong>semble dirigé par <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>tCuniot interprète un programme« pas triste » avec le pianiste Jean-Luc Ayroles dans Stravinsky etSatie et des créations de Jean-MarcSingier et Philippe Bodin (avec lecontre-ténor Robert Expert).<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Cuniot et l’<strong>en</strong>semble TM+ pos<strong>en</strong>t la question del’humour <strong>en</strong> musique.© Paolo Roversi / Virgin Classics© D. R.tion rythmique perpétuelle, et deux œuvresde Stravinsky (Sonate pour piano, Piano-RagMusic).J-G. LebrunJeudi 20 mai à 20h30 à la Maison de la musiquede Nanterre. Tél. 01 41 37 94 21. Places : 22 €.David Fray etl’Orchestr<strong>en</strong>ationalde France////// Piano et orchestre symphonique //////////////////////////Le jeune pianiste interprètele Concerto de Scho<strong>en</strong>berg,morceau de bravoure qu’il inscritcourageusem<strong>en</strong>t à son répertoire.Le pianiste David Fray interprète le Concerto deScho<strong>en</strong>berg sous la direction de Daniele Gatti.Certaines œuvres ont un bi<strong>en</strong> étrange destin.Le Concerto pour piano de Scho<strong>en</strong>berg n’intéressaitpas grand monde il y a <strong>en</strong>core peud’années. Cette partition jugée trop modernistepour plaire au grand public et trop classiquedans sa forme pour se parer du prestige del’avant-garde n’était jamais jouée et voici qu’<strong>en</strong>deux saisons Radio France la programme deuxfois : l’an dernier le Philharmonique (avec PierreBoulez et Mitsuko Uchida, remarquables), cetteannée le National avec le jeune et décidém<strong>en</strong>tfort <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>ant David Fray. Riccardo Chailly,qui devait diriger, ayant r<strong>en</strong>oncé, c’est soncompatriote Daniele Gatti, directeur musical duNational, qui accompagne le pianiste français.En complém<strong>en</strong>ts de programme – somptueux– : Siegfried Idyll et L’Enchantem<strong>en</strong>t du V<strong>en</strong>drediSaint (extrait de Parsifal) de Wagner, ainsique les Nocturnes de Debussy (avec le Chœurde Radio France).J-G. LebrunV<strong>en</strong>dredi 21 mai à 20h au Théâtre des Champs-Élysées. Tél. 01 56 40 15 16. Places : 8 à 65 €.ChœurVittoria////// Musique chorale /////////////////////////////////////////////////Sous la direction de MichelPiquemal, le chœur francili<strong>en</strong>interprète la Petite messesol<strong>en</strong>nelle de Rossini.Le chef Michel Piquemal.<strong>La</strong> mode est aujourd’hui aux chœurs de chambreprofessionnels : Acc<strong>en</strong>tus, Rias Kammerchor,Monteverdi Choir… Ces formations déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tune esthétique sonore remarquablem<strong>en</strong>t claireet homogène, mais que certains trouveront par-//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////Orchestre National d’Île de FranceYoel Levi chef principalconcerts symphoniquesliberté!Beethov<strong>en</strong>direction Yoel Levisoprano Sarah Paginrécitant Didier Sandremardi 19 octobre à 20h Salle Pleyelroméo et juliettePetitgirard – Berlioz – Tabakov – Prokofievdirection Emil Tabakovflûtes Patrick Gallois, Philippe Bernoldsamedi 13 novembre à 20h Salle PleyelLondresVaughan Williams – Britt<strong>en</strong> – Haydndirection et violon Gordan Nikolitchcor Robin Pailletteténor Nicky Sp<strong>en</strong>cejeudi 2 décembre à 20h Salle Gaveaudu côté de chez straussStraussdirection Yoel Levisoprano Iwona Sobotkadimanche 23 janvier à 16 h Salle PleyelgourmandisesM<strong>en</strong>delssohn – Tomasi – Takemitsu – Mozartdirection K<strong>en</strong>taro Kawasetrompette David Guerriermercredi 9 février à 20h Salle Gaveauballets russesDebussy – Ravel – Ibertdirection Yoel Levipiano Anna Vinnitskayasamedi 12 mars à 20h Salle PleyelextaseWagner – Rachmaninov – FranckLiszt – Scriabinedirection Enrique Mazzolapiano Philippe Cassarddimanche 10 avril à 16 h Salle Pleyelannées follesMilhaud – Poul<strong>en</strong>c – Honegger – Ginasteradirection Christophe Mangoupiano Claire-Marie Le Guaymercredi 4 mai à 20h Salle Gaveaucarmina buranaKorngold – Orffdirection Yoel Levisoprano, ténor, baryton ndviolon Tianwa Yangchœur Nicolas de GrignyJean-Marie Puissantchœur de collégi<strong>en</strong>s de l’Essonnedimanche 29 mai à 16 h Salle Pleyelmusique de chambreavec les musici<strong>en</strong>s de l’orchestreamour et passionPierné – Debussy – Janacek – Straussavec le flûtiste Philippe Bernoldlundi 22 novembre à 19 h 30MPAA/Auditorium Saint-Germaincors et âmesMozart – Beethov<strong>en</strong> – Takemitsu – Tomasiavec le corniste David Guerrierlundi 7 février à 19 h 30MPAA/Auditorium Saint-Germainsonges et sortilègesCaplet – Ligeti – Franckavec le pianiste Philippe Cassardlundi 4 avril à 19 h 30MPAA/Auditorium Saint-Germainrêves et voyagesPoul<strong>en</strong>c – Villa-Lobos – Ginastera – Milhaudavec la pianiste Claire-Marie Le Guaylundi 9 mai à 19 h 30MPAA/Auditorium Saint-Germainjeune publicbabarCuvellier / Dupin – Poul<strong>en</strong>cdirection Jean-François Verdierrécitante Oriane Bondueldimanche 28 novembre à 11h Salle Pleyell’<strong>en</strong>fant et les sortilègesRaveldirection David Levisolistes Jeunes chanteurs du ConservatoireNational Supérieur de Musique de Parischœur de collégi<strong>en</strong>s, lycé<strong>en</strong>s, élèvesde conservatoiresOrchestre de jeunes et musici<strong>en</strong>sde l’Orchestre National d’Île de Francedimanche 8 mai à 11h Salle Pleyelet aussiJazz à la Villette, Classique au vert,ciné-concerts à la Cité de la musique,Festival d’Île-de-France, Festival de St-D<strong>en</strong>is...


42 / N°178 / mai 2010 / la terrasseclassiqueConcours international de pianoMarguerite Longet Jacques ThibaudRécital du lauréatGuillaume Vinc<strong>en</strong>tpianoComme chaque année, la Villede Saint-Mandé accueille l’undes lauréats de ce prestigieuxconcours international,<strong>en</strong> la personne du jeune pianistefrançais Guillaume Vinc<strong>en</strong>t (18 ans),qui a obt<strong>en</strong>u le 3 e Grand Prixdu concours, le Prix de la Sacem pourla meilleure interprétation de l’œuvrecontemporaine, le Prix de la FondationPierre <strong>La</strong>croix pour l’Art et la Musique,pour la meilleure interprétation duconcerto, et <strong>en</strong>core le Prix décernépar l’Orchestre National de France.Jeudi 6 mai à 20 h 30Salle des fêtesde l’Hôtel de Ville10 place Charles-Digeon94160 Saint-MandéM° St-Mandé Tourelle, ligne 1Tarifs : 15 € et 10 €Réservations : 01 49 57 78 90www.mairie-saint-mande.frfois un peu froide. Michel Piquemal se situe àl’opposé de cette t<strong>en</strong>dance. Avec son chœurVittoria, composé de chanteurs amateurs de larégion Ile-de-France, il privilégie des effectifsvocaux bi<strong>en</strong> plus importants, offrant des lecturesgénéreuses – parfois un peu approximativestechniquem<strong>en</strong>t mais toujours sincères – desgrandes partitions chorales. Ce mois-ci, Vittoriapoursuit son exploration de la musique deRossini (après le Stabat Mater à l’automne) <strong>en</strong>donnant la délicieuse Petite messe sol<strong>en</strong>nelle. Anoter que la partie originale d’harmonium seraici interprétée à l’accordéon. A. PecqueurJeudi 27 mai à 20h45 à l’Eglise Sainte-Marie desBatignolles à Paris (17 e ), v<strong>en</strong>dredi 28 mai à 20h30 àl’Espace Delacroix de Saint-Maurice (94) et dimanche30 mai 2010 à 17h00 (sous la direction de PatrickMarco) à l’Eglise de Saint-Sulpice de Favières (91).Tél. 01 42 65 08 02.PierreBoulez////// Symphonique et <strong>en</strong>semble ///////////////////////////////////Variations sur le thème du concertà deux orchestresL’Ensemble Intercontemporain et l’Orchestre deParis sont les deux protagonistes orchestraux dece concert d’un nouveau type proposé par PierreBoulez, conçu dans la même salle, <strong>en</strong> deux soiréeset trois parties. Ce cycle intitulé « Un certainparcours » remonte le temps de la modernité telque le grand chef et compositeur français l’<strong>en</strong>visage.Le 27 mai, l’<strong>en</strong>semble du programme,qui marque la première partie du cycle, se prés<strong>en</strong>tecomme une « Brève anthologie » avec desextraits d’œuvres de Messia<strong>en</strong>, Bartók, Webern,Berg, Varèse, Debussy, Schönberg, Ravel et Stravinski,grands et premiers maîtres bâtisseurs de lamusique du xx e siècle. Le l<strong>en</strong>demain, place à ladeuxième partie du cycle qui s’intitule « Une autregénération » avec des œuvres de la vague suivante(Berio, Stockhaus<strong>en</strong>, Carter, Kurtag, Ligeti,Donatoni et Boulez), celle des compositeurs de« la musique contemporaine » (comme on ne ledit plus vraim<strong>en</strong>t) et, <strong>en</strong>fin, place à la troisièmeet dernière partie, « Et maint<strong>en</strong>ant ? », ouverteaux personnalités actuelles et futures de la créationmusicale. Boulez dirigera alors une nouvelleœuvre de Jean-Baptiste Robin (né <strong>en</strong> 1976),jouée par l’EIC <strong>en</strong> création mondiale, puis Virgade la britannique Hel<strong>en</strong> Grime (née <strong>en</strong> 1981) avecl’Orchestre de Paris, et <strong>en</strong>fin, à la tête des deuxformations réunies, Concertate II suono de Marc-André Dalbavie (né <strong>en</strong> 1961), musici<strong>en</strong> de plus<strong>en</strong> plus tourné vers l’orchestre, adepte d’un artsavant et subtil de la spatialisation du son orchestral,s’insinuant comme <strong>en</strong> état de mouvem<strong>en</strong>t, defusion et de transformation perman<strong>en</strong>ts. J. LukasLes 27 et 28 mai à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 42 56 13 13. Places : 10 à 60 €.Ensembleorchestralde Paris////// Violon, violoncelle et orchestre ////////////////////////////Un Double Concerto de Brahmsprometteur et deux œuvrespassionnantes de Charles Ives sontau programme d’un concert dirigépar Thierry Fischer.Il y a quelques années, du temps d’Armin Jordan,l’Ensemble orchestral de Paris avait prisl’excell<strong>en</strong>te habitude de se frotter aux grandesœuvres pour orchestre de chambre de Britt<strong>en</strong>,Chostakovitch, Franck Martin ou Jean-LouisFlor<strong>en</strong>tz. On se réjouit donc que l’<strong>en</strong>semblegros plan Les Folies FrançoisesPour fêter ses dix ans, l’<strong>en</strong>semble dirigé par Patrick Cohën-Ak<strong>en</strong>inepropose au Théâtre des Champs-Elysées un programme <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tdédié à Lully.<strong>La</strong> musique baroque française est assurém<strong>en</strong>tla spécialité des Folies Françoises. Fondé il y adix ans par le violoniste Patrick Cohën-Ak<strong>en</strong>ine,l’<strong>en</strong>semble s’est toujours donné pour missionde déf<strong>en</strong>dre ce répertoire exigeant, que tant deprogrammateurs délaiss<strong>en</strong>t au profit de Vivaldi ouPatrick Cohën-Ak<strong>en</strong>ine.Ha<strong>en</strong>del. Il y a deux ans, l’<strong>en</strong>semble a franchi uneétape importante <strong>en</strong> recréant l’Orchestre des 24violons du Roy, la formation instrum<strong>en</strong>tale de Lully.Une reconstitution musicologique et organologiquer<strong>en</strong>due possible grâce au travail de deux luthiers,Antoine <strong>La</strong>ulhère et Giovanna Chitto, et surtoutavec l’aide financière considérable du C<strong>en</strong>tre deThierry Fischer, un habitué de l’Ensemble orchestralde Paris, revi<strong>en</strong>t avec un superbe programme Brahmset Ives.repr<strong>en</strong>ne ce chemin avec, sous la direction dubrillant chef suisse Thierry Fischer, deux œuvresfortes de Charles Ives (1874-1954) : le célèbreet mystérieux The Unanswered Question et lebi<strong>en</strong> plus rare First Orchestral Set : Three Placesin New England où se fait jour l’extraordinaires<strong>en</strong>s de la dramaturgie musicale du compositeuraméricain. En première partie, Thierry Fischerdirige une autre rareté, la Deuxième Sérénade deBrahms puis le Double Concerto avec un excell<strong>en</strong>tduo de jeunes solistes (Sergeï Khachatryanet Claudio Bohorquez).J-G. LebrunMardi 1 er juin à 20h au Théâtre des Champs-Élysées.Tél. 08 00 42 67 57. Places : 8 à 50 €.parution juillet 2010www.avignon-<strong>en</strong>-sc<strong>en</strong>es.fr100 000 exemplaires, voir page 52© Alvaro Yanez© D. R.musique baroque de Versailles. Au Festival deSablé, nous étions allés <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre cette formationatypique réunissant la famille des cordes « françaises» au grand complet : dessus, haute-contres,tailles, quintes et basses de violon.un programmeintégralem<strong>en</strong>t consacréà LullyIl serait exagéré de dire que le contraste est saisissant<strong>en</strong>tre un tel <strong>en</strong>semble et les orchestreshabituels de violons, altos et violoncelles. Mais ona toutefois pu apprécier certains raffinem<strong>en</strong>ts detimbre et des équilibres sonores inhabituels. Pourse faire un jugem<strong>en</strong>t plus complet sur l’orchestrede Louis XIV, le mieux est de se r<strong>en</strong>dre au Théâtredes Champs-Elysées où les Folies Françoisesinterprèt<strong>en</strong>t avec cet instrum<strong>en</strong>tarium d’époqueun programme intégralem<strong>en</strong>t consacré à Lully.Après des extraits des trois dernières tragédieslyriques (Roland, Amadis et Armide), l’<strong>en</strong>sembleproposera, dans un registre plus léger, la pastoralehéroïque Acis et Galatée. Patrick Cohën-Ak<strong>en</strong>ine s’est <strong>en</strong>touré de trois chanteurs qui maîtris<strong>en</strong>tparfaitem<strong>en</strong>t les subtilités ornem<strong>en</strong>tales duGrand Siècle : Isabelle Druet, Sébasti<strong>en</strong> Droy etLisandro Abadie.A. PecqueurMercredi 26 mai à 20h au Théâtre des Champs-Elysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 82 €.et aussi…H<strong>en</strong>ri DemarquetteLe violoncelliste H<strong>en</strong>ri Demarquette est un solisteà l’écoute de la musique de son temps. Il r<strong>en</strong>daujourd’hui hommage au compositeur françaisOlivier Greif (né <strong>en</strong> 1950) à l’occasion du dixièmeanniversaire de sa mort, <strong>en</strong> repr<strong>en</strong>ant, au disquele Concerto pour violoncelle « Durch AdamsFall » dont il était le dédicataire et le créateur(<strong>en</strong> 2000), accompagné par l’Orchestre Nationalde France dirigé par Jean-Claude Casadesus.Égalem<strong>en</strong>t au programme de ce disque qui sortchez Accord, la Sonate de Requiem pour violoncelleet piano, jouée le 6 mai <strong>en</strong> concert auTCE…Jeudi 6 mai à 20h au Théâtre des Champs-Elysées.Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 62 €.Fabrice di FalcoLe remarquable contre-ténor/sopraniste martiniquaisest à l’initiative d’un concert desolidarité avec Haïti, intitulé « Voix d’angeet Notes Célestes pour Haiti » et destiné àfavoriser la reconstruction de la Cathédrale dePort-au-Prince. Son programme est construitautour d’œuvres spirituelles baroques dédiéeà la Sainte Vierge, patronne de la Cathédraled’Haiti, telles que le Stabat Mater de Vivaldiou le Salve Regina de Pergolese. Avec <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>tJochum et Ian Hockley (orgue), HughetteGremy-Chauliac (clavecin) et Catherine Dury(flûte).Lundi 31 Mai à 20h30 à la Cathédrale Saint-Louisdes Invalides.© D. R.© D. R.la terrasse / mai 2010 / N°178 / 43la péniche opéra • carnet de bord • musiquesdu bassin de la Villetteaux rives de la Seine-et-MarneDepuis un an, la Péniche Opéra est <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à Fontainebleau et <strong>en</strong> Seine-et-Marne. De nombreux spectacles y sont proposés autour duthème bi<strong>en</strong> approprié de l’eau. Mireille <strong>La</strong>rroche, la directrice de la Péniche, va ainsi à la r<strong>en</strong>contre des habitants de ce départem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>mêlant notamm<strong>en</strong>t musici<strong>en</strong>s professionnels et amateurs locaux. Avec toujours pour objectif la démocratisation de l’accès à la musique,chère à cette structure si atypique du paysage culturel.gros plan Un mariage à troisDans le cadre de sa résid<strong>en</strong>ce, la Péniche Opéra est associée à la villede Fontainebleau et au départem<strong>en</strong>t de Seine-et-Marne.Mireille <strong>La</strong>rroche n’est pas une inconnue à Fontainebleau.Cela fait une dizaine d’années que ladirectrice de <strong>La</strong> Péniche Opéra propose, dans lejoli théâtre à l’itali<strong>en</strong>ne de cette ville, des spectaclescréés au bassin de la Villette. Mais les chosesont pris de l’ampleur, il y a un an, lorsqu’aété signée une conv<strong>en</strong>tion de trois ans avec la<strong>La</strong> Péniche amarrée dans un village de Seine-et-Marne.<strong>La</strong> Colombe////// Opéra comique ////////////////////////////////////////////////////Au fil de l’eau, la Péniche Opérapromène l’opéra comique deGounod dans la mise <strong>en</strong> scène deMireille <strong>La</strong>rroche créée avec succèsla saison dernière.<strong>La</strong> Colombe, opéra comique d’après <strong>La</strong>Fontaine, c’est un peu la fable du retour àla nature. Fable intemporelle, qui permet àMireille <strong>La</strong>rroche une actualisation <strong>en</strong> douceurde l’œuvre : quand <strong>en</strong> 1860 le livret deBarbier et Carré narrait l’excursion d’une précieusechez un hobereau de province, c’estaujourd’hui un mannequin qui visite un altermondialiste; « c’est un peu l’histoire de Carlamairie de Fontainebleau et le conseil général deSeine-et-Marne, embarquant la Péniche Opéradans une double résid<strong>en</strong>ce. A Fontainebleau,outre la programmation d’opéras dans le théâtre,de nombreuses actions de s<strong>en</strong>sibilisation sontm<strong>en</strong>ées dans les collèges ou dans les écoles demusique. « Il est absurde de p<strong>en</strong>ser que le lyriquefeuilleton musical Voyage insolited’une goutte d’eau<strong>La</strong> résid<strong>en</strong>ce de la Péniche Opéra à Fontainebleau et <strong>en</strong> Seine-et-Marneest l’occasion d’une réflexion au long cours, musicale et sci<strong>en</strong>tifique,sur le thème de l’eau. Un travail m<strong>en</strong>é avec les conservatoires etécoles de musique du sud du départem<strong>en</strong>t.À l’heure où le thème du développem<strong>en</strong>t durable,servi hier <strong>en</strong>core à tout propos, comm<strong>en</strong>ceà passer de mode et à être l’objet de tous lesr<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>ts, la Péniche Opéra, elle, mainti<strong>en</strong>tle cap et poursuit, avec calme et détermination, le« Voyage insolite d’une goutte d’eau ». Initiée dèsl’automne dernier, cette r<strong>en</strong>contre itinérante del’art et de la culture sci<strong>en</strong>tifique est l’un des axesess<strong>en</strong>tiels de la résid<strong>en</strong>ce de la Péniche Opéradans le sud de la Seine-et-Marne. L’eau, <strong>en</strong>jeumajeur pour la planète, se décline au quotidi<strong>en</strong>et à l’échelle locale sur les bords de la Seine etdu Loing et il est logique que la Péniche Opéra,qui se laisse continuellem<strong>en</strong>t porter par elle, fasseainsi le portrait musical de ce héros très discret.<strong>en</strong> relation avecles populations riverainesD’escale <strong>en</strong> escale, des musici<strong>en</strong>s professionnelset les élèves des conservatoires et écolesde musique de la région construis<strong>en</strong>t un feuilletonmusical, puisant la matière de la narration dansBruni qui irait voir José Bové » résume ladirectrice de la Péniche Opéra. Dorian Astor,le dramaturge de la Péniche, s’est attelé àréécrire quelque peu le texte parlé – tout <strong>en</strong>conservant intactes les parties chantées – etMireille <strong>La</strong>rroche s’est chargée de r<strong>en</strong>dre àl’œuvre toute sa drôlerie et sa légèreté parune mise <strong>en</strong> scène simple et efficace. Restitué<strong>en</strong> miniature, avec le pianiste ChristopheMani<strong>en</strong> faisant orchestre à lui seul, porté parune jeune distribution qui assume les virtuositésde l’écriture, cet opéra est une nouvelleredécouverte de premier ordre à mettre aucrédit de la Péniche.J.-G. LebrunLe 14 mai à 20h30 à Montereau-Fault-Yonne,le 5 juin à 20h30 à Souppes-sur-Loing.ne concerne qu’une catégorie socio-professionnelleélevée, observe Hélène Maggiori, adjointeau Maire <strong>en</strong> charge de la culture. J’aime d’ailleursbeaucoup le concept qu’a développé la Péniche,qui propose des opéras à domicile, directem<strong>en</strong>tchez les g<strong>en</strong>s. » « Pour la saison prochaine,nous comptons interv<strong>en</strong>ir dans les maisons deretraite, les bibliothèques et même directem<strong>en</strong>tdans les cafés », se réjouit pour sa part Mireille<strong>La</strong>rroche. Plus de 70 000 euros sont attribuéschaque année par la Ville de Fontainebleau à laPéniche Opéra.Enthousiasmedes musici<strong>en</strong>s amateursDans le départem<strong>en</strong>t, la démarche de la PénicheOpéra semble à première vue très bucolique.Le bateau navigue d’un village à l’autre poury proposer des spectacles, mêlant musici<strong>en</strong>sprofessionnels et amateurs locaux autour duthème de l’eau. Un sci<strong>en</strong>tifique vi<strong>en</strong>t mêmeapporter la « bonne parole », développant lesquestions si actuelles de développem<strong>en</strong>t durable.Ces actions cré<strong>en</strong>t une agitation bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>uedans ces villages parfois un peu <strong>en</strong>dormis. « <strong>La</strong>Seine-et-Marne est le plus grand départem<strong>en</strong>td’Ile-de-France, mais nous manquons de grandsoutils culturels et avons trop peu d’artistes <strong>en</strong>résid<strong>en</strong>ce, regrette Jean-Claude Perrot, directeurdes affaires culturelles au Conseil généralun exposé sci<strong>en</strong>tifique sur l’eau qui accompagnechaque représ<strong>en</strong>tation. Feuilleton mais égalem<strong>en</strong>tjournal puisque, au fil de la saison, une expositionde photographies, réalisée <strong>en</strong> relation avecles populations riveraines et prés<strong>en</strong>tée à borddes péniches, évoque « les paysages des bordsde l’eau ». En outre est annoncée la réalisationd’un docum<strong>en</strong>taire musical sur les riverains duSud Seine-et-Marne ayant pour thème « Le chantet la parole des g<strong>en</strong>s sur l’eau ». En aval de ceprojet construit sur toute la saison, les jardins duchâteau de Fontainebleau accueilleront le six juinl’intégralité du feuilleton, retraçant dans toute sacontinuité ce « Voyage insolite » à l’occasion d’unparcours musical de bosquets <strong>en</strong> pièces d’eau.Jean-Guillaume LebrunProchaines escales du feuilleton musical le 2 juin àEcuelles, le 4 juin à Souppes-sur-Loing et le 21 juin àSamois-sur-Seine.Le Voyage insolite d’une goutte d’eau, le 6 juin auchâteau de Fontainebleau.FestivalDjangoReinhardt////// Samois-sur-Seine ///////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> Péniche pr<strong>en</strong>d des airsmanouches et célèbre le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>airedu génial guitariste.C’est le propre des théâtres et l’artifice de lascène : la Péniche Opéra change de visageau gré des représ<strong>en</strong>tations. Tour à tour salonGrand Siècle (pour <strong>La</strong> Veuve et le grillon),fragm<strong>en</strong>t d’espace dans une lointaine galaxie(cadre des av<strong>en</strong>tures des Shadoks) ou, l’andernier, taverne grecque dans l’opéra Outsider© FBLde Seine-et-Marne. C’est donc avec grand plaisirque nous accueillons le projet de la PénicheOpéra, qui allie travail territorial et artistique. »Mireille <strong>La</strong>rroche apprécie de son côté la bellevitalité des pratiques amateurs dans ce départem<strong>en</strong>t: « Nous avons souv<strong>en</strong>t été <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce,mais je n’ai jamais vu un tel <strong>en</strong>thousiasme, unetelle volonté dans les chœurs, les harmonies…Au final, il y a un vrai mélange des générations. »Le départem<strong>en</strong>t apporte une aide annuelle de24 000 euros, sans compter le souti<strong>en</strong> à la créationpour des programmes spécifiques. Pointd’orgue de cette première année de résid<strong>en</strong>ce,la journée du 6 juin au Château de Fontainebleauverra défiler treize écoles de musiquedu départem<strong>en</strong>t associées aux artistes de laPéniche. Quant à la saison prochaine, articuléecette fois-ci autour du thème de la forêt, elles’annonce particulièrem<strong>en</strong>t riche, avec notamm<strong>en</strong>tune création d’Edith Canat de Chizy. « <strong>La</strong>résid<strong>en</strong>ce de la Péniche Opéra n’aurait pas étépossible sans les subv<strong>en</strong>tions conjointes de laville et du départem<strong>en</strong>t », affirm<strong>en</strong>t les deux allocateurs,pourtant politiquem<strong>en</strong>t opposés – laville étant à droite et le Conseil général à gauche.Un exemple à méditer alors que la réformeterritoriale m<strong>en</strong>ée par le gouvernem<strong>en</strong>t risquede diminuer drastiquem<strong>en</strong>t les possibilités desouti<strong>en</strong> à la culture par les collectivités locales.Antoine Pecqueur<strong>La</strong> Péniche Adélaïde amarrée à Samois-sur-Seine.d’Alexandros Markéas, la Péniche Opéra (et sasœur Adélaïde) se transform<strong>en</strong>t <strong>en</strong> véritableclub de jazz à l’occasion du Festival DjangoReinhardt de Samois-sur-Seine. Depuis plusieursannées <strong>en</strong> effet, la Péniche s’amarreaux berges de l’Île du Berceau pour accueillirle public v<strong>en</strong>u nombreux r<strong>en</strong>dre hommage aumaître du jazz manouche. L’occasion cetteannée est particulière puisque le festival, qui<strong>en</strong> est à sa tr<strong>en</strong>tième édition, célèbre le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>airede la naissance du guitariste. À bord dela Péniche ou sur la terre ferme se produis<strong>en</strong>t,<strong>en</strong>tre autres, Paco de Lucia, Birelli <strong>La</strong>grène,Angelo Debarre ou <strong>en</strong>core la jeune générationdes héritiers avec David Reinhardt, petit-fils dumaître.J.-G. LebrunDu 23 au 27 juin à Samois-sur-Seine.///////////////////////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> Péniche OpéraCompagnie Nationale de Théâtre Lyrique et Musical46, Quai de la Loire - 75019 ParisTél. 01 53 35 07 77 et www.p<strong>en</strong>icheopera.com///////////////////////////////////////////////////////////////////////////


44 / N°178 / mai 2010 / la terrasseclassique11 eRENCONTRESMUSICALESPROQUARTET17 concerts13 mai > 19 juin 2010Seine-et-MarneÉGLISESFontainebleauTHÉÂTRERéservations 01 64 22 26 91R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts 01 44 61 83 50www.proquartet.frconcertsradio francesaison1o.11je m’abonneconcerts.radiofrance.fro1 56 4o 15 16OPéRAC<strong>en</strong>drillon////// Nouvelle production ////////////////////////////////////////////Heureuse initiative que cettereprés<strong>en</strong>tation du bref opéracomique de salon de PaulineViardot, mis <strong>en</strong> scène parEmmanuelle Cordoliani.Emmanuelle Cordoliani, <strong>en</strong> charge du travail de la scèneauprès des étudiants du CNSM, monte le rare C<strong>en</strong>drillonde Pauline Viardot au Musée d’Orsay.Interprète d’exception, inspiratrice de nombreuxcompositeurs – de Meyerbeer à Saint-Saëns –,Pauline Viardot (1821-1910), remarquable pianiste,élève de Liszt, part<strong>en</strong>aire de Clara Schumann etadmirée par Chopin, a laissé une œuvre beaucoupmoins anecdotique que sa trop timide postérité pourraitle laissait croire. Outre de nombreuses mélodies,elle composa cinq opéras de salon (accompagnésau piano) dont les trois premiers sur des livrets deson compagnon le romancier Ivan Tourgu<strong>en</strong>iev. Sonultime ouvrage, ce C<strong>en</strong>drillon d’une veine plutôtlégère que prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les étudiants du Conservatoirede Paris, est révélateur des qualités de cettemusique où les italianismes se mêl<strong>en</strong>t à la clarté d’unesprit très français.J-G. LebrunMardi 4, jeudi 6 et samedi 8 mai à 20h,dimanche 9 mai à 15h au Musée d’Orsay.Tél. 01 40 49 47 50. Places : 21 €.<strong>La</strong> Comédieinfernale////// Nouvelle production ////////////////////////////////////////////Étrange objet que ce spectacle del’Autrichi<strong>en</strong> Michael Sturminger,qui bénéficie de la prés<strong>en</strong>ce del’acteur John Malkovich et del’Orchestre de l’Académie de Vi<strong>en</strong>nedirigé par Martin Haselböck.Martin Haselböck et l’Orchester Wi<strong>en</strong>er Akademie interprèt<strong>en</strong>tau Palais Garnier <strong>La</strong> Comédie infernale, théâtremusical de Michael Sturminger.Metteur <strong>en</strong> scène versé dans le théâtre contemporainet réalisateur ne reculant pas devant les sujetsdélicats, Michael Sturminger porte sur l’opéra unregard très personnel. Sa fréqu<strong>en</strong>tation des opérasde Mozart (L’Enlèvem<strong>en</strong>t au sérail, Cosi fan tutte,Le Songe de Scipion, <strong>La</strong> Clém<strong>en</strong>ce de Titus) lui aainsi suggéré un opéra, écrit avec le compositeurBernhard <strong>La</strong>ng et intitulé I hate Mozart. Hommede paradoxes, qui n’aime ri<strong>en</strong> tant que l’opéra bâtisur un texte solide, il a mis <strong>en</strong> scène aussi bi<strong>en</strong>Ligeti (Le Grand Macabre) que Gluck (Orphée etEurydice) et collabore régulièrem<strong>en</strong>t avec le compositeurHK Grüber. Sa Comédie infernale estune « soirée pour orchestre, deux sopranos etacteur », conçue avec l’organiste et compositeur© D. R.© Rosa FranckMartin Haselböck pour l’acteur américain JohnMalkovich, et convoque des musiques de Vivaldi,Boccherini, Haydn, Mozart, Beethov<strong>en</strong> et Weberchantées par les sopranos <strong>La</strong>ura Aikin et AleksandraZamojska.J-G. LebrunJeudi 13 mai à 20h au Palais Garnier.Tél. 08 92 89 90 90. Places : 7 à 49 €.<strong>La</strong> Calisto////// Nouvelle production ////////////////////////////////////////////Le Théâtre des Champs-Elyséesaccueille un opéra de Cavalli placésous la direction de ChristopheRousset dans une mise <strong>en</strong> scène deMacha Makeïeff.On a t<strong>en</strong>dance à associer automatiquem<strong>en</strong>t le nomde Macha Makeïeff à celui de Jérôme Deschamps.Un binôme de metteurs <strong>en</strong> scène intangible dontla fantaisie décalée <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre souv<strong>en</strong>t un bel imaginairepoétique. Il est de coutume de dire queMacha conçoit décors et costumes, tandis queJérôme se conc<strong>en</strong>tre sur la direction d’acteurs.Mais au Théâtre des Champs-Elysées, MachaMakeïeff sera seule à mettre <strong>en</strong> scène <strong>La</strong> Calisto deCavalli. Le choix de cet opéra du premier baroqueprouve que la co-créatrice des Deschi<strong>en</strong>s ne selimite pas à des œuvres humoristiques. Du côtépurem<strong>en</strong>t musical, le casting s’annonce magistral,avec la gracieuse soprano Sophie Karthäuser, levirtuose contre-ténor <strong>La</strong>wr<strong>en</strong>ce Zazzo ou <strong>en</strong>corela soprano Véronique G<strong>en</strong>s, tragédi<strong>en</strong>ne parfaite.Des voix qui, toutes, connaiss<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>tles rouages du style baroque. A l’instar du chefet claveciniste Christophe Rousset, qui dirigerason <strong>en</strong>semble sur instrum<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s les Tal<strong>en</strong>slyriques. Espérons que sa direction efficace maisparfois un peu distante saura exalter les harmoniessi s<strong>en</strong>suelles de cet opéra véniti<strong>en</strong>. A. PecqueurLes 5, 7, 11, 14 mai à 19h30 et le 9 mai à 17h auThéâtre des Champs-Elysées. Tél. 01 49 52 50 50.Places : 5 à 135 €.Cosifan Tutte////// Reprise //////////////////////////////////////////////////////////////Suite de la tournée de cetteremarquable production del’opéra de Mozart transcrit pourchanteurs et instrum<strong>en</strong>ts à v<strong>en</strong>t.Une distribution composée de jeunes voixdéjà remarquées.Il était courant, au xviii e siècle, que les airs les pluscélèbres des opéras soi<strong>en</strong>t transcrits pour <strong>en</strong>semblesà v<strong>en</strong>t. De <strong>La</strong> Flûte <strong>en</strong>chantée aux Nocesde Figaro, pas un ouvrage lyrique de Mozart quin’ait été adapté pour les harmonies de souffleurs,qui jouai<strong>en</strong>t ces « best-of » dans les kiosques àmusique. Cette réc<strong>en</strong>te production de Cosi s’inspirede cette tradition, mais cette fois-ci les v<strong>en</strong>tsremplac<strong>en</strong>t l’orchestre dans la fosse, et accompagn<strong>en</strong>tles chanteurs dans tout l’opéra. Une idéede François Bazola, le nouveau directeur artistiquede l’Ensemble PhilidOr, qui sera égalem<strong>en</strong>t à labaguette. <strong>La</strong> mise <strong>en</strong> scène est confiée à YvesBeaunesne, directeur de la compagnie de la ChoseIncertaine. <strong>La</strong> distribution est, quant à elle, composéede jeunes voix déjà remarquées, notamm<strong>en</strong>t//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© D. R.la terrasse / mai 2010 / N°178 / 45classique festivals jazzcelle d’Amaya Dominguez, passée par le Jardindes Voix de William Christie. A. PecqueurV<strong>en</strong>dredi 7 mai à 21h au Théâtre de Suresnes (92).Tél. 01 46 97 98 10.Opera Fuoco////// Baroque /////////////////////////////////////////////////////////////David Stern réunit son <strong>en</strong>sembleet des musici<strong>en</strong>s amateurs pourinterpréter des extraits de GiulioCesare de Ha<strong>en</strong>del.Le chef américain David Stern.Dans le cadre de leur résid<strong>en</strong>ce au Théâtre deSaint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines, le chef David Stern etson <strong>en</strong>semble Opera Fuoco mèn<strong>en</strong>t de nombreusesactions pédagogiques et sociales. L’un des projetsles plus emblématiques dans ce domaine est laproduction du Giulio Cesare de Ha<strong>en</strong>del. Pour interpréterdes extraits de cet opéra seria, chef-d’œuvredu répertoire baroque dont la création <strong>en</strong> 1724 futun véritable triomphe, David Stern a choisi de mêlerdes musici<strong>en</strong>s amateurs à son équipe habituelle dechanteurs et d’instrum<strong>en</strong>tistes. Un beau défi pédagogiqueproposé, <strong>en</strong> plus, à <strong>en</strong>trée libre. Preuveque le baroque démocratise la culture !A. PecqueurV<strong>en</strong>dredi 21 mai à 20h30 au Théâtre de Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines. Tél. 01 30 96 99 00. Entrée libre.gros plan GeorgesAperghisL’électron libre de la musiquecontemporaine est à l’affichede l’Opéra Comique, où estnotamm<strong>en</strong>t programmée lacréation de son opéra bouffe LesBoulingrin.L’Opéra Comique ne se limite pas à la restitutionde la musique du xix e siècle. <strong>La</strong> preuve avec cettecarte blanche prometteuse confiée à GeorgesAperghis. Le compositeur grec, grand manitou duthéâtre musical, n’a pas son pareil pour surpr<strong>en</strong>drel’auditeur avec une écriture à mi-chemin <strong>en</strong>tre l’improvisationla plus débridée et la construction laplus savante. Inclassable, subversive, sa musiqueest plus que jamais nécessaire, au mom<strong>en</strong>t où semultipli<strong>en</strong>t des dérives parfois réactionnaires dulangage musical. L’événem<strong>en</strong>t de cette carte blancheest assurém<strong>en</strong>t la création de l’opéra bouffed’Aperghis : Les Boulingrin (première commandede l’Opéra Comique à un compositeur depuis lanomination, à sa tête, de Jérôme Deschamps). Lecompositeur r<strong>en</strong>d hommage à l’histoire de l’OpéraComique <strong>en</strong> choisissant de mettre <strong>en</strong> musiquela pièce délicieusem<strong>en</strong>t bourgeoise de GeorgesCourteline écrite à la fin du xix e siècle. JérômeDeschamps, avec comme toujours à ses côtésMacha Makeïeff, signe la mise <strong>en</strong> scène danslaquelle évolueront les chanteurs Lionel Peintre,Jean-Sébasti<strong>en</strong> Bou, Doris <strong>La</strong>mprecht et Donati<strong>en</strong>neMichel-Dansac. L’excell<strong>en</strong>t Klangforum deVi<strong>en</strong>ne est dirigé par Jean Deroyer, l’une de nosjeunes baguettes les plus expertes <strong>en</strong> matièrede musique contemporaine. Comme toujours àl’Opéra Comique, la production d’un opéra estaccompagnée de concerts <strong>en</strong> li<strong>en</strong> étroit avec celle-ci.Dirigé par Fabi<strong>en</strong> Gabel, autre jeune tal<strong>en</strong>tdossier spécial© D. R.français de la direction d’orchestre, l’Orchestre deParis jouera ainsi Le Reste du Temps pour violoncelle,cymbalum et <strong>en</strong>semble instrum<strong>en</strong>tal, unepièce écrite <strong>en</strong> 2003 par Aperghis. En soliste, deuxfidèles du compositeur : la violoncelliste SoniaWieder-Atherton et la percussionniste FrançoiseRivalland. Autre temps fort : le spectacle du Petitchaperon rouge, où Georges Aperghis revisiteavec tal<strong>en</strong>t l’œuvre de Perrault. A. PecqueurLes Boulingrin, les 12, 14 et 18 mai à 20h,le 16 mai à 15h à l’Opéra Comique. Places : 6 à108 €. Orchestre de Paris : 15 mai à 20h à l’OpéraComique. Places : 6 à 30 €. Petit chaperon rouge :17 mai à 14h30 et 20h à l’Opéra Comique.Places : 11 €. Tél. 0825 01 01 23.festivals 2010un été <strong>en</strong> festivals !édition “festivals 2010” > numéro double juin-juillet 2010Le dossier rédactionnel le plus riche de la presse française consacré aux festivals de l’été.théâtre jazz classique / opéra danse musiques du monde jeune public chanson marionnettesLe m<strong>en</strong>suel <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong>, premier média <strong>en</strong> France exclusivem<strong>en</strong>t dédié aux arts vivants,publie un dossier exceptionnel consacré à l’actualité des festivals de l’été :des dizaines de festivals annoncés à travers portraits, <strong>en</strong>quêtes, interviews, ag<strong>en</strong>da, etc…un guide de référ<strong>en</strong>ceDiffusion par numéro : de 80 000 à 100 000 exemplairesUniquem<strong>en</strong>t surs des lieux de spectacles vivants à Paris et <strong>en</strong> Ile-de-France+ réseau des professionnels de la culture dans toute la France.(Diffusion contrôlée et certifiée OJD.)“ <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong>, qui développe un cont<strong>en</strong>u exigeant s’est solidem<strong>en</strong>t installé. Ce titre vise une cible “sectorielle”, le grand public cultivé,celui des salles de concert et de théâtre, ainsi que les professionnels de la culture.Le journal est aussi une tribune pour le secteur de la culture.Chaque numéro prés<strong>en</strong>te des débats, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s, avec ceux qui font la culture.” (Le Monde)<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> | 4 av<strong>en</strong>ue de Corbéra 75012 Paris | Tél. 01 53 02 06 60 |© Patrick Lee ThorpParfumsde Musiques////// Musiques du monde ////////////////////////////////////////////Le temps de deux week-<strong>en</strong>ds, lefestival installé dans la Roseraiedu Val-de-Marne invite les musiquesd’Afrique et d’Amérique, du Nord auSud.Ethnomusicologue, chanteur et polyinstrum<strong>en</strong>tiste,Dizu Plaatjies dirige désormais le projet panafricainIbuyambo.Pour sa huitième édition, Parfums de Musiques aélaboré un programme aux s<strong>en</strong>teurs inédites,sous la forme d’un voyage <strong>en</strong>tre deux contin<strong>en</strong>tsqui sont dev<strong>en</strong>us deux pôles de musique. Capau nord tout d’abord, avec l’Algéri<strong>en</strong> Kamel ElHarrachi qui témoigne de l’ancrage dans le quotidi<strong>en</strong>du chaâbi (le 5 juin à 17h30), ce bluesdes déracinés. Le l<strong>en</strong>demain, Bassekou Kouyate,virtuose du luth n’goni, creuse le sillon desa créativité <strong>en</strong> fertilisant ses racines, tout <strong>en</strong>s’ouvrant à d’autres esthétiques. A comm<strong>en</strong>cerpar le blues des origines, dont le label américainMusic Maker s’est donné pour mission de docum<strong>en</strong>ter,conservant les traces des musici<strong>en</strong>s quiirrigu<strong>en</strong>t le fleuve Mississipi. Une partie de cessurvivants d’un blues rustique se retrouverontdonc sur scène, dont le génial homme-orchestreAdolphus Bell. Le 12 juin (à 17h30), directionEmail : la.terrasse@wanadoo.fr


46 / N°178 / mai 2010 / la terrasseMCJP_aga-shio_terrasse_182Hx122L_F:Projet 23/04/10 13:22 Page 1jazz | musiques du monde | chanson festivalsAGASHIO 光 × 塩 JEUDI 10 & VENDREDI 11 JUIN 2010 · 20HHIROMITSU AGATSUMA · shamis<strong>en</strong> / SATORU SHIONOYA · pianoMAISON DE LA CULTURE DU JAPON À PARISGrande salle (niveau -)bis, quai Branly · ParisM° Bir-Hakeim · RER Champ de Marswww.mcjp.frRéservation Distribution: Integralwww.integralmusic.frSTUNT RECORDSSundance Music, Cop<strong>en</strong>hag<strong>en</strong>, D<strong>en</strong>mark. www.sundance.dkAVEC LE SOUTIEN DE YAMAHA MUSIQUE FRANCEET DE L’ASSOCIATION POURLA MAISON DE LA CULTURE DU JAPON À PARISEn concertles trois baudetsLINE KRUSE - VIOLONVinh Lê - piano, Fabrizio F<strong>en</strong>oglietto - contrebasse,Francis Arnaud - batterie, DJ Smadj - oud & programmation,Minino Garay - percussions - guest invitéLine Kruse <strong>en</strong> showcase FNACChamps-Elysées le 27 Mai à 18h00à Paris le 25 MaiA 20:30 · les trois baudets · 64 bd de Clichy Paris 18è · 17 / 15 Euros · www.lestroisbaudets.com · 01 42 62 33 33Nouvel albumLine KruseDreamSTUCD 09072DOUBLE CONCERT AVECKATRINE MADSEN - VOIXJoakim Milder - sax, H<strong>en</strong>rik Gunde - piano,Jesper Bodils<strong>en</strong> - basse, Jonas Johans<strong>en</strong> - batterieKatrine Mads<strong>en</strong> <strong>en</strong> showcase FNACChamps-Elysées le 26 Mai à 18h00Katrine Mads<strong>en</strong>Simple LifeSTUCD 09082Nouvel albumCONCEPTION GRAPHIQUE · Graphique-lab / PHOTOS · © DRl’Amérique du Sud, avec Casuarina, l’un desjeunes orchestres qui fait les belles nuits de lasamba carioca, mêlant classiques du répertoireet originaux finem<strong>en</strong>t composés. Pour une bellesuccession de mélodies qui invit<strong>en</strong>t à quelquespas chaloupés. C’est toujours <strong>en</strong> terre australe,mais cette fois côté océan Indi<strong>en</strong>, queR<strong>en</strong>é <strong>La</strong>caille a grandi, pratiquant très tôt lesbals poussière aux côtés de son père, avant des’imposer comme l’un des maîtres à jouer dur<strong>en</strong>ouveau réunionnais. Quant à Dizu Plaatjies,le Sud-Africain qui lui succède, il célèbre toutautant l’originalité de sa musique <strong>en</strong> exhalant lesrythmiques ancestrales, propices à se lancer surla piste de danse.J. D<strong>en</strong>isSamedi 5 et dimanche 6, samedi 12 et dimanche 13juin, à partir de 15h30 à la Roseraie du Val-de-Marne,Théâtre de verdure, rue Albert-Watel 94 240 L’Haÿles-Roses.Entrée libre. Infos : 01 41 73 11 79LubéronJazz Festival////// R<strong>en</strong>dez-vous jazz de l’été ////////////////////////////////////Le festival de jazz d’Apt et desa région fête son vingtièmeanniversaire.Le tromboniste américain Ray Anderson, invité duLubéron Jazz Festival.Ce petit festival parti de presque ri<strong>en</strong> est dev<strong>en</strong>u<strong>en</strong> deux déc<strong>en</strong>nies l’un des premiers grands r<strong>en</strong>dez-vousjazz de la saison d’été, mais sans ri<strong>en</strong>perdre de la fougue et de la foi de ses débuts.Charlotte Rivière, directrice du Luberon Jazz Festival,aime à voir son festival aux antipodes « desrassemblem<strong>en</strong>ts musicaux conv<strong>en</strong>us qui foisonn<strong>en</strong>tdans notre région l’été v<strong>en</strong>u », soulignant<strong>en</strong> particulier son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t citoy<strong>en</strong>, consistantà imaginer « toutes les pistes possibles pourfaire aimer le jazz au plus grand nombre » et sonancrage dans la région du Lubéron avec, tout aulong de l’année ses actions jazz <strong>en</strong> milieu rural.Cette édition des 20 ans fait une large placeaux créations et découvertes, avec son lot demusici<strong>en</strong>s de la région (Emilie Lesbros, <strong>La</strong>ureDonnat, Api Sproutch…), le meilleur du nouveaujazz français (Radiation 10, Rétroviseur, JeanneAdded….), quelques valeurs sûres europé<strong>en</strong>nes(Mikko Innan<strong>en</strong>, Plop, Musica Nuda…) oufrançaises (Joëlle Léandre , Jean-Jacques Milteau,Bernard Lubat, Christian Vander) et <strong>en</strong>fin,<strong>en</strong> concert exclusif (ou presque) <strong>en</strong> France, letromboniste Ray Anderson et son Pocket BrassBand composé de Lew Soloff (trompette), MattPerrine (tuba) et Bobby Previte (batterie) pourune relecture déjantée et magistrale de la traditionmusicale de <strong>La</strong> Nouvelle-Orléans (le 16 maià 17h à Apt). Un événem<strong>en</strong>t. J.-L. CaradecDu 10 au 16 mai dans le Lubéron.Tél. 04 90 74 55 98.FestivalPoésieSonore////// Musique des mots ///////////////////////////////////////////////Un nouveau r<strong>en</strong>dez-vous à lar<strong>en</strong>contre de la poésie des sons etde la musique des mots.<strong>La</strong> Maison de la Poésie nous propose un nouveaur<strong>en</strong>dez-vous imaginé comme un espace ouvertaux « frémissem<strong>en</strong>ts de la parole poétique ».Cette parole qui, pour Claude Guerre, directeur,« se dresse <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t contre la barbariegros plan Jazz under the PommiersNouvelle édition de Jazz sous les Pommiers à Coutances, dansla Manche : un festival qui a su conserver l’âme et l’esprit deconvivialité de ses débuts. Pour cette 29 e édition, la programmationjoue une fois de plus la carte de « la conjugaison plurielle du jazzet des musiques cousines » <strong>en</strong> mettant cette année l’acc<strong>en</strong>t sur lascène jazz anglaise, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le London Jazz Festival. Lemeilleur du jazz anglais est ainsi représ<strong>en</strong>té avec pas moins de huitgroupes invités, très rares voire inédits sur les scènes françaises.3 questions à D<strong>en</strong>is Le Bas, directeurPourquoi avez-vous choisi de mettre à l’honneurla scène anglaise ?D<strong>en</strong>is Le Bas : En réalité, nous le faisons régulièrem<strong>en</strong>tparce que nos « voisins d’<strong>en</strong> face » ont deschoses particulières à nous dire. Déjà, la premièr<strong>en</strong>ote du festival <strong>en</strong> 1982 avait été « Free like abird » par le Mike Westbrook Brass Band. Depuis,Jazz sous les pommiers a continué régulièrem<strong>en</strong>tde mettre l’acc<strong>en</strong>t sur le jazz britannique. Notreproximité géographique nous incite bi<strong>en</strong> sûr à resteratt<strong>en</strong>tifs à l’actualité du jazz de l’autre côté de<strong>La</strong> Manche mais c’est surtout une amitié de plusde vingt ans avec John Cumming, le directeur duLondon Jazz Festival, qui nous permet de rester« up to date » !Comm<strong>en</strong>t pourriez vous qualifier la couleurparticulière de ce jazz anglais?D. L. B. : Le jazz anglais nous interpelle depuistoujours parce qu’il comporte certaines originalités: il côtoie une forte culture rock, il peut être© D. R.joué par des communautés d’origines très diverses(pakistanaise, indi<strong>en</strong>ne, jamaïcaine…), il bénéficieparfois d’influ<strong>en</strong>ces celtes… Et il pétille souv<strong>en</strong>tgrâce à un s<strong>en</strong>s de l’humour très caractéristique.Bref, cela ne sonne pas comme « chez nous » !« Le jazz anglaisnous interpelle depuistoujours » D<strong>en</strong>is Le BasDans ce contexte, la prés<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>cedu saxophoniste Andy Sheppard (depuis2008 et jusqu’à fin 2010) pr<strong>en</strong>d un relief particulier.Quel sera son projet 2010?D. L. B. : Andy Sheppard est <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce longueà Jazz sous les pommiers… Concrètem<strong>en</strong>t celasignifie qu’il vi<strong>en</strong>t travailler <strong>en</strong>viron une semainetous les deux mois à Coutances et <strong>en</strong> Basse-Normandie. Cette résid<strong>en</strong>ce se construit via des//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Toby Summerskillla terrasse / mai 2010 / N°178 / 47Pianiste, batteur, inv<strong>en</strong>teur et… poète, Bernard Lubatdonne le coup d’<strong>en</strong>voi du Festival Poésie Sonore.mécaniste, marchande, abêtissante, publicitaire». « <strong>La</strong> poésie, c’est exactem<strong>en</strong>t le contraire,poursuit-il. Elle lève le verbe, elle s’allie à sasœur musique ou bi<strong>en</strong> elle fait musique seule ».<strong>La</strong> programmation s’ouvre, <strong>en</strong> trois temps, le27 mai, avec le musici<strong>en</strong>-poète par excell<strong>en</strong>ce,Bernard Lubat, seul <strong>en</strong> scène (à 19h), puis <strong>en</strong>duo avec le chanteur basque B<strong>en</strong>at Achiary surdes textes de Serge Pey (à 20h30), et <strong>en</strong>fin avecune r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre les textes de Valère Novarinaet le slam de Dgiz et de Capitaine Slam (à22h30). A noter aussi, au fil des quatre jours deprogrammation, une performance de la poètebritannique Maggie O’Sullivan qui lira ses bodytexts,un hommage à Raymond Federman (parLouis Castel), « parl# » une performance de FredGriot (texte et voix) pour « chercher, malaxer,pétrir la langue dans le tube à souffle » dans lecontexte d’une r<strong>en</strong>contre avec la guitare rockde Yann Féry et la batterie d’Eric Groleau, unintrigant « Malraux Remix » évoquant les fondem<strong>en</strong>tsde la politique culturelle de l’anci<strong>en</strong>ministre de la culture, mis <strong>en</strong> scène par JeanBoillot avec Isabelle Ronayette (actrice-diseuse)et David Jisse (remix/son et voix de Malraux),la création de Cathédrale de Misère de RolandAuzet (conception et mise <strong>en</strong> scène), d’aprèsl’œuvre de Kurt Schwitters, le sculpteur de sonsYann Paranthoën, le monodrame acousmatique« KLNAG.RAUM.FRAU » du compositeur DieterKaufmann, etc…J.-L. CaradecDu 27 au 30 mai à la Maison de la Poésie.Tél. 01 44 54 53 00.Révélation du jazz anglais, le Portico Quartet développe une musique hypnotique qui fait actuellem<strong>en</strong>t l’unanimité de lapresse musicale outre-Manche. Nouvel album : Isla (Real World – Harmonia Mundi)concerts, des créations, des actions de médiation,des masterclasses, des r<strong>en</strong>contres… Mais aussides projets insolites associant tout type d’av<strong>en</strong>tures: avec un cuisinier, avec des percussionnisteshandicapés, avec 150 saxophonistes etc… Lesdeux projets prés<strong>en</strong>tés cette année l’amènerontà travailler avec 150 choristes amateurs pour lacréation de sa composition Glossolalia (le 15 mai),et avec la compagnie de théâtre professionnelleDodeka, installée à Coutances, pour trois représ<strong>en</strong>tationsde Jack L’Ev<strong>en</strong>treur sur un texte deRobert Desnos (les 12 et 13 mai). Cet artiste placela résid<strong>en</strong>ce à un niveau europé<strong>en</strong>. Il fourmilled’idées, joue le jeu des actions de médiation oude formation, comme des créations très valorisantes.C’est aussi un musici<strong>en</strong> que nous apprécionsbeaucoup pour ses qualités humaines.Propos recueillis par Jean-Luc CaradecParmi les huit groupes anglais au programme :© Vinc<strong>en</strong>t Catala//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////570-37•CDB-PUB TER 122x367 LVEL 12/04/10 19:09 Page 1festivals jazz | musiques du monde | chansonFestival Jazzà Saint-Germaindes-Prés////// Dixième édition ///////////////////////////////////////////////////Dixième édition d’un festival à lafois nostalgique et av<strong>en</strong>tureux.L’accordéoniste Richard Galliano joue Bachà l’accordéon : <strong>en</strong> concert le 17 mai au Théâtre del’Odéon et dans un premier album sur le prestigieuxlabel classique Deutsche Grammophon.Implanter un Festival dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, véritable berceau du jazz<strong>en</strong> France, l’idée était naturellem<strong>en</strong>t excell<strong>en</strong>te.Et comme toutes les bonnes idées, elle paraîtévid<strong>en</strong>te et gagnée d’avance… après coup etpar ceux qui ne l’ont pas eue ! Le festival fêtecette année son dixième anniversaire avec à soncompteur plus de mille artistes invités. Parmi lestemps forts de cette programmation anniversaire,citons <strong>en</strong> priorité le concert de RichardGalliano accompagné d’un quintet à cordesdans des œuvres de Bach et Piazzolla au Théâtrede l’Odéon. Avec aussi le pianiste Yaron Herman<strong>en</strong>touré d’invités pour un concert inédit àl’Auditorium de l’Institut Pasteur, le trio majusculede Mirabassi-R<strong>en</strong>zi-Parker à l’Hôtel Méridi<strong>en</strong>,l’hommage d’André Ceccarelli à ClaudeNougaro à l’Hôtel Lutetia, la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong> duode Michel Legrand avec la harpiste classiqueCatherine Michel ou <strong>en</strong>core Bojan Z <strong>en</strong> solo àEmpirical, Portico quartet, James Morton’s Porkchop,Arun Ghosh Indo Jazz sextet et Get The Blessing, quijou<strong>en</strong>t pour la première fois <strong>en</strong> France, mais aussiBonobo Live, le Matthew Herbert Big Band et JohnMc<strong>La</strong>ughlin & the 4th dim<strong>en</strong>sion.et aussi…Roy Hargrove quintet / Eric Le <strong>La</strong>nn avec DavidKikoski/ Victor Lewis & Thomas Bramerie /Melody Gardot / Surnatural Orchestra / AngeloDebarre «Manoir de mes rêves» / Antonello Salisduo / R<strong>en</strong>aud Garcia-Fons / Cheick Tidiane Seckinvite Mamani Keita / Dhafer Youssef quartet /Stéphane Guillaume Brass Project / Uri Caine /Joshua Redman / Brad Mehldau duo / Vinc<strong>en</strong>tSegal / etc…Du 8 au 15 mai à Coutances (50). Tél. 02 33 76 78 68et www.jazzsouslespommiers.comLA COMÉDIE DE BÉTHUNEJEU 10 ET VEN 11 JUINTOUT PUBLICEN COLLABORATION AVECJAZZ NOMADES 20102 e ÉDITIONDU FESTIVALJEU 10 JUIN À PARTIR DE 20Hles indomptablesBlaise Merlin + Élise Caron + Jacques RebotierHélène <strong>La</strong>barrière + <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>ce Vielle + Yann ColletteBruno Chevillon + Fantazio + B<strong>en</strong>jamin ColinArthur Ribo + André MinvielleVEN 11 JUIN À PARTIR DE 20Hacrobattants et voltigistesFantazio + Raphaël Navarro + Akosh S. + Jörg MüllerÉmilie Lesbros + Sanja Koson<strong>en</strong> + Pascal ContetRégis Huby + Edward Perraud + Tarzana FouresCamille Boitel + B<strong>en</strong>jamin Colin + Bernard Lubat<strong>La</strong> Comédie de Béthune – C<strong>en</strong>tre Dramatique National Nord – Pas-de-Calais est financée par le Ministère de la cultureet de la communication, le Conseil régional du Nord – Pas-de-Calais, le Conseil général du Pas-de-Calais et Artois Comm.conception graphique, photos : françois saint remy


48 / N°178 / mai 2010 / la terrassejazz | musiques du monde | chanson festivalsParfumsà la Roseraiedu Val-de-MarneMusiquesDeux week-<strong>en</strong>dsde musiques du mondel’Eglise Saint-Germain-des-Prés, la chanteusequébécoise Térez Montcalm à la Maison desCultures du Monde, etc.J.-L. CaradecDu 16 au 30 mai. Tél. 01 56 24 35 50.MontreuilJazzPulsations////// Deuxième édition ////////////////////////////////////////////////Cinq jours de jazz pour la deuxièmeédition de ce nouveau festivalimplanté dans différ<strong>en</strong>ts lieux dela ville.A l’Est parisi<strong>en</strong>, Montreuil est une ville qui suscitegros plan Jazz Nomades/<strong>La</strong> Voix est libreUn festival confondant, absolum<strong>en</strong>t créatif, où musiques, danse,poésie, cirque, théâtre et idées neuves agit<strong>en</strong>t nos s<strong>en</strong>s et nosémois.A lire la programmation, on a peine à croire ce foisonnem<strong>en</strong>thétéroclite. Une originalité inhér<strong>en</strong>te auprojet, projet qui explore l’âme, le geste, la matièresonore, avec pour pivot la musique, la voix etl’homme, et pour fil conducteur l’échange créatif.On retrouve des artistes déconcertants, dont quelques« habitués », des associations excitantes,véritables poudrières de styles et de personnalités.cipline artistique, où les voix mouvantes deNosfell, Médéric Collignon, Elise Caron ou EricElmosnino s’aiguiseront au contact d’EdwardPerraud ou de Serge Teyssot Gay. V<strong>en</strong>dredi21, la Campagnie des Musiques à Ouïr –incontournable <strong>en</strong> ces territoires d’explorationtransversale – invitera <strong>en</strong>tre autres artistesbuissonniers l’extrême Brigitte Fontaine.© D. R.la terrasse / mai 2010 / N°178 / 49jazz | musiques du monde | chansonAg<strong>en</strong>dajazz ParisJazzSessionsau Batofar////// Phares et balises ////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> péniche du quai François Mauriacouvrira dorénavant ses portes aujazz deux lundis par mois.comme l’un des pianistes qui compt<strong>en</strong>t. MaisAmsallem, artiste auth<strong>en</strong>tique et libre, amoureuxtransi des mélodies qui remu<strong>en</strong>t l’âme, cachaitun secret : son art de chanteur. Il le révèledans un nouvel album magnifique, « AmsallemSings », produit par Yvinek. « Les instrum<strong>en</strong>tisteschanteurs ne chant<strong>en</strong>t pas comme de simpleschanteurs. Avec leur capacité à aller de front surl’ess<strong>en</strong>tiel, ils dénich<strong>en</strong>t dans les arcanes de lamélodie des recoins insoupçonnés. Amsallema ret<strong>en</strong>u des grands qu’il a côtoyés durant sesannées d’exil outre-Atlantique la grande leçonde l’imperfection, de la maîtrise qui sait à chaqueinstant se faire oublier pour faire place aucœur des choses, à ce petit espace d’incertitudequi sépare le musici<strong>en</strong> de l’artiste ». Toutest dit idéalem<strong>en</strong>t par Yvinek ! Reste à écouterFranck Amsalem, chanteur-musici<strong>en</strong> seul avecson piano, sa voix et des chansons qui fontaimer la vie, signées Jerome Kern, Harold Harl<strong>en</strong>,Johnny Mercer ou Cole Porter, ou <strong>en</strong> trioavec Sylvain Romano (cbasse) et Karl Jannuska(batterie).J.-L. CaradecSamedi 5 juinDimanche 6 juinSamedi 12 juinDimanche 13 juin> 17h30Kamel El Harrachi Algérie> 15h30Bassekou Kouyate et N’goni Ba Mali> 17h30Music Maker Foundation Amérique du Nord> 17h30Casuarina Brésil> 15h30R<strong>en</strong>é <strong>La</strong>caille <strong>La</strong> Réunion> 17h30Dizu Plaatjies Afrique du SudR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : www.adiam94.orgGR_PUB_59x182_Mise <strong>en</strong> page 1 27/04/10 17:49 M’Pulse Page1 : DPZ le trio de Thomas de Pourqueryet Dabiel Zimmermann + Manu Codjia et MichelB<strong>en</strong>ita <strong>en</strong> duo (le 26), la chanteuse norvégi<strong>en</strong>neThea Hjelmeland, Jeanne Added et Nawal (le28), Archie Shepp Réunion et Hervé Samb (le29), Elise Caron, Bernard Lubat et Tangora (le30), etc… Une programmation Off (concerts gratuits)est aussi à l’affiche dans les bars de la villeavec <strong>en</strong> particulier le prodigieux guitariste MisjaFitzgerald Michel <strong>en</strong> trio à l’Armony Restaurantqui risque de n’avoir jamais si bi<strong>en</strong> porté sonnom !J.-L. CaradecGAËTANROUSSELGINGEREN CONCERTWWW.GAETANROUSSEL.COMDESIGN : YANN ORHAN, D’APRÈS UNE PHOTO DE BENNI VALSSONLocations : Fnac - Carrefour - Géant - Magasins U - 0 892 68 36 22 (0.34€/min) - www.fnac.comLic<strong>en</strong>ces 2/1018925 - 3/1018926Le lég<strong>en</strong>daire saxophoniste américain Archie Shepp,invité d’un nouveau festival de jazz à Montreuil.souv<strong>en</strong>t l’intérêt et la curiosité. Son offre culturelle,musicale <strong>en</strong> particulier, reste cep<strong>en</strong>dant <strong>en</strong>deçà de ses dim<strong>en</strong>sions et de son image conviviale,branchée et métissée. Irriguant différ<strong>en</strong>tslieux de la ville (les Instants Chavirés, Le café <strong>La</strong>Pêche, le Théâtre Berthelot, le Conservatoire,le Théâtre de la Girandole, etc…), ce nouveaufestival développe une programmation jazztrès ouverte et plurielle conçue par le CollectifDu 25 au 31 mai dans différ<strong>en</strong>ts lieux de Montreuil(93). Tél. 09 52 97 86 99.Jazzfor Ville////// Quatorzième édition ////////////////////////////////////////////Le Pôle culturel d’Alfortvillefait résonner le traditionnelpoint d’orgue « jazz » de saprogrammation annuelle.« Jazz for Ville » compte désormais parmi les festivalsde jazz bi<strong>en</strong> repérés de la saison d’été <strong>en</strong>Ile-de-France. <strong>La</strong> quatorzième édition de la manifestationse veut « éclectique avec un métissage© Jan KrickeVéritable personnage de Tex Avery, armé d’un cornet, d’un bugle ou de sa voix, Médéric Collignon vise l’excell<strong>en</strong>ceavec humour pour <strong>La</strong> Voix est Libre aux Bouffes du Nord.« Les espaces de véritable liberté se font rares,peu d’artistes ont <strong>en</strong>core la place, le courage oula possibilité de se défaire des formats imposéspar l’industrie culturelle ou les institutions. Entrela culture « de masse » et la culture institutionnaliséetelle qu’on la conçoit habituellem<strong>en</strong>t, il existeaujourd’hui un océan de créativité, d’exig<strong>en</strong>ce, deliberté et de r<strong>en</strong>contres pot<strong>en</strong>tielles qui dépasseallègrem<strong>en</strong>t ces frontières. C’est dans cette zonede dialogue, d’échange et de liberté esthétiqueque nous nous situons » rappelle Blaise Merlin,directeur de ce festival incomparable.Imaginaires et p<strong>en</strong>séesprofondes s’emmêl<strong>en</strong>tavec effervesc<strong>en</strong>ceUne première soirée (jeudi 20) promet uneréflexion poético-philosophique sur l’indis-Le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf,musici<strong>en</strong> passeur de frontières.de générations » et se décline <strong>en</strong> cinq grandsconcerts ouverts sur le groove sous toutes sesformes et ses latitudes. Hommage au swing© D. R.Dernières salves samedi : acrobates au solou au ciel feront frémir l’accordéon de PascalContet, <strong>en</strong>tre riffs beatbox et nuées de harpe,le tout ponctué d’interv<strong>en</strong>tions voltigeanteset clownesques. Et la liste peut <strong>en</strong>core êtredéroulée, véritable manifeste de l’art <strong>en</strong> action,de l’art du s<strong>en</strong>s.Vanessa FaraJeudi 20, v<strong>en</strong>dredi 21 et samedi 23 mai à 20h30au Théâtre des Bouffes du Nord.Tél. 01 46 07 34 50. Places : 14 et 22 €,pass 3 soirs 33 et 45 €.Att<strong>en</strong>tion : « <strong>La</strong> Voix est libre » s’exporte pourdeux soirées exceptionnelles (avec un conc<strong>en</strong>tréde la programmation) les 10 et 11 juin à 20h à laComédie de Béthune dans le Nord/Pas de Calais.Tél. 03 21 63 29 19.manouche et (forcém<strong>en</strong>t) à Django Reinhardtdont on n’<strong>en</strong> finit pas (mais comm<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong> plaindre?!) de célébrer le c<strong>en</strong>tième anniversaire de lanaissance, le projet « Manoir de mes rêves » estun véritable spectacle conçu dans un décor decaravanes et de feu de bois autour de la guitared’Angelo Debarre avec <strong>en</strong>tre autres auprès de luil’accordéon de Ludovic Beier, le violon de MariusApostol et <strong>en</strong>fin, <strong>en</strong> invitée spéciale, la guitarede Thomas Dutronc (le 22 mai). Place <strong>en</strong>suite auFr<strong>en</strong>ch Rythm’n Blues du groupe Captain Mercier,grande formation de dix premiers couteaux dutous cuivres, funk, voix et swing dehors (le 25), aupost-électro jazz ori<strong>en</strong>tal et sophistiqué du trompettistefranco-libanais Ibrahim Maalouf, jouantsur une trompette à quart de ton inv<strong>en</strong>tée par sonpère qui laisse libre cours à l’expression plurielle,à la fois savante et s<strong>en</strong>sible de cet auth<strong>en</strong>tiquemusici<strong>en</strong> sans frontières (le 27), le projet « Tributeto Art » du batteur Stéphane Huchard à ArtBlakey, retissant les li<strong>en</strong>s qui unissai<strong>en</strong>t le grandmaître du jazz américain au contin<strong>en</strong>t africain (le28) et <strong>en</strong>fin la jubilation sonore et rythmique dubig band d’Ernesto Tito Pu<strong>en</strong>tes, grand maîtrede la musique afro-cubaine, pour un hommage àDizzy Gillespie (le 29).J.-L. CaradecLes 22, 25, 27, 28 et 29 mai au Pôle Cultureld’Alfortville (94). Tél. 01 58 73 29 18. Places : 20 €.© Copyright Ph. Levy-Stab© D. R.Pour ses Jazz Sessions, le lieu propose des formules« concert + dîner » dans son restaurant rénové.Avec le pianiste <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t De Wilde et son Electronic Triole 31 mai.Depuis plus de dix ans, cet anci<strong>en</strong> bateaureconverti <strong>en</strong> salle de concerts fait le bonheurdes amateurs de musiques électroniques, desplus exigeants aux plus fêtards. Alors qu’il vi<strong>en</strong>tde connaître quelques travaux de jouv<strong>en</strong>ce, leBatofar lance un nouveau r<strong>en</strong>dez-vous inéditdans la Capitale : des Jazz Sessions laissantla part belle aux mélanges <strong>en</strong>tre jazz et electro.Idéal pour ceux qui aim<strong>en</strong>t vivre les concertsdebout un verre à la main dans l’atmosphère« underground » d’un lieu singulier, d’autantque les premiers musici<strong>en</strong>s invités ne sont pasdu g<strong>en</strong>re apaisé. Bi<strong>en</strong> au contraire, quand Kiala(ex-compère de Fela et pionnier de l’afro-beat)invite l’un des trompettistes les plus groovy del’Hexagone (Stéphane Belmondo), le thermomètrerisque de faire quelques pointes. Troissemaines plus tard, ce sera à l’un des jazzm<strong>en</strong>les plus piqués d’électronique, le pianiste <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>tDe Wilde de prés<strong>en</strong>ter sa nouvelle formationtrès att<strong>en</strong>due, l’Electronic Trio. Auparavant,les mélomanes curieux ferai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> de jeterune oreille très att<strong>en</strong>tive à un jeune saxophonistecaptivant, Gael Horrelou pour un solo alléchantaccompagné de machines… Un nouveaur<strong>en</strong>dez-vous électro-jazz qui comm<strong>en</strong>ce doncsous les meilleurs auspices. Mathieu DurandLes 10 et 31 mai à 20h au Batofar.Tél. 09 71 25 50 61.FranckAmsallem////// Auth<strong>en</strong>tique et libre ////////////////////////////////////////////Le secret bi<strong>en</strong> gardé d’un discretpianiste-musici<strong>en</strong>.Pianiste et… chanteur révélé par l’album« Amsallem Sings ».Né à Oran, Franck Amsallem a grandi à Nice, estpassé par Boston (et le Berklee College) avantde vivre l’ess<strong>en</strong>tiel de sa vie de musici<strong>en</strong> <strong>en</strong>treNew York et Paris où il s’est imposé <strong>en</strong> vingt ans© Eric DonnartLe 31 mai à 22h au Duc des Lombards.Tél. 01 42 33 22 88.Rue desLombards////// Club ///////////////////////////////////////////////////////////////////Un mois <strong>en</strong> diagonale dans les troisclubs du « sunny side of the street ».<strong>La</strong> chanteuse Agathe Iracema fait souffler un doux v<strong>en</strong>tbrésili<strong>en</strong> sur la « rue des Lombards », le 8 mai à 19h30au Baiser Salé.Au 42, le Duc des Lombards ouvre le feu avecdeux vétérans, le saxophoniste David Schnitterressurgi de nulle part, ex-Jazz Mess<strong>en</strong>gers d’ArtBlakey dans les années 70, <strong>en</strong>touré d’un triorythmique parisi<strong>en</strong> (les 7 et 8) puis Roy Haynes<strong>en</strong> personne, infatigable esprit frappeur dujazz, d’Amstrong à aujourd’hui <strong>en</strong> passant parColtrane (les 13 et 14). A noter aussi absolum<strong>en</strong>t: le tromboniste Ray Anderson à la têtede son jubilatoire Pocket Brass Band (le 15), le« retour » du saxophoniste Jacques Schwartz-Bart pour la sortie de l’album « Rise Above »<strong>en</strong>registré avec sa femme Stephanie Mc Kay,pure voix soul remarquée avec le titre « ForgetRegret » dans la BO du film « It runs in thefamily » (du 20 au 22). Pour passer du « n°42 »au « n°60 », ri<strong>en</strong> de tel que la trompette deNicolas Folmer, parfait jazzman de l’instrum<strong>en</strong>t,invité de R<strong>en</strong>é Urtreger <strong>en</strong> quintet au « Duc »pour un hommage à Monk (les 28 et 29) et, quatrejours avant (le 25) au Sunside, leader éclairé,<strong>en</strong> quartet avec Antonio Farao au piano, JérômeRegard à la contrebasse et B<strong>en</strong>jamin H<strong>en</strong>ocq àla batterie, alors que son nouvel album (« Liveau Duc des Lombards ») <strong>en</strong>registré avec BobMintzer reste à découvrir d’urg<strong>en</strong>ce. Pour lereste, pluie de concerts dans les deux clubsSunset-Sunside avec, <strong>en</strong>tre d’autres probablesbeaux mom<strong>en</strong>ts, Dave Liebman, <strong>en</strong> quartet, le9 ; le pianiste Alain Jean-Marie, le 13, <strong>en</strong> quartetpour la sortie de son nouvel album antillais“Gwadarama” avec Roger Raspail aux percussions; le saxophoniste israéli<strong>en</strong> Eli Degibri, nouvellecoqueluche de la scène New-Yorkaise oùil vi<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>registrer sous son nom avec BradMelhdau, Ron Carter et Al Foster, le 15 ; les//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////STEPHANE HUCHARD 7tetAFRICAN TRIBUTETO ART BLAKEYMAR 25 MAI A 21HRESERVATIONS 01 34 58 03 35 www.londe.frl’Onde / espace culturel / 8 bis, av<strong>en</strong>ue Louis-Breguet 78140 Vélizy-Villacoublaygraphisme : et d’eau fraîche / © Anteprima / Lic<strong>en</strong>ces 1-1006658 - 2-1006659 - 3-1006660


50 / N°178 / mai 2010 / la terrasseannonces classéesjazz | musiques du mondeATREEThéâtre école d’Aquitaineécole Supérieure d’Art Dramatique et de Comédie MusicaleDirection Pierre DebaucheEmploiUrg<strong>en</strong>t<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> recruteétudiants/étudiantesavec voiturepour distribuer devant les salles de concertet de théâtre le soir à 18h30 et 19h30.Tarif horaire : 13 €/brut+ 6 € d'indemnité de carburantTéléphonez au 01 53 02 06 60ou email : la.terrasse@wanadoo.frEmploi<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> recruteétudiants/étudiantespour distribuer devant les salles de concertet de théâtre le soir à 18 h 30 et 19 h 30.Disponibilité quelques heures par mois.Tarif horaire : 8,86 €/brut+ 2 € indemnité déplacem<strong>en</strong>t.Envoyer photocopies carte d’étudiant+ carte d’id<strong>en</strong>tité + carte de sécu et coordonnéesà <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong>, service diffusion,4 av<strong>en</strong>ue de Corbéra, 75012 Paris.ou email : la.terrasse@wanadoo.frRecrute pour juillet 2010,étudiants, étudiantes pour distribuerà Avignon p<strong>en</strong>dant le FestivalCDD, 3 semaines.la terrasse ne pr<strong>en</strong>d pas <strong>en</strong> charge le logem<strong>en</strong>t.écrire à la.terrasse@wanadoo.frMettre dans l'objet référ<strong>en</strong>ce 888avignon.Oui, je m’abonne à <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> pour 59 e(soit 10 numéros, hors-séries non compris)Écrire <strong>en</strong> lettres capitales, merciNom :Prénom :Adresse :Code postal :Ville :Téléphone :Email : 3 années d’études et de pratiqueSession octobre 2010 - juin 2013Admission sur <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> fin juin.Merci de bi<strong>en</strong> vouloir <strong>en</strong>voyer lettre de motivationet CV par courrier ou mail avant le 10 juin 2010.A T R E E THéâTRE éCOLE D’AQUITAINE21 rue Paulin-Régnier – 47000 Ag<strong>en</strong>Tél. 05 53 47 82 09 / Mail : ciepierredebauche@wanadoo.fr / Site : theatredujour.frbulletin d’abonnem<strong>en</strong>t"Coupon à retourner à<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong>, service abonnem<strong>en</strong>t, 4 av<strong>en</strong>ue de Corbéra - 75012 Paris.Commander par téléphone au 01 53 02 06 60Je règle aujourd’hui la somme deCi-joint mon règlem<strong>en</strong>t par chèque CCP mandat à l’ordre de <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> LA TERRASSE 178Imprimez aussi notre formulaire d’abonnem<strong>en</strong>t sur www.journal-laterrasse.frdeux jeunes saxophonistes françaises SophieAlour pour son album « Opus 3 » (les 21 et 22)et Alexandra Grimal pour “Seminare v<strong>en</strong>to” (le26)… Enfin, dans le plus <strong>en</strong>soleillé des spotsmusicaux de la « rue des Lombards », au 1 erétage du « n°58 », pleins feux sur le festival« Les Caribé<strong>en</strong>nes de Mai… ! » avec, à savourer<strong>en</strong> sirotant un Mojito bi<strong>en</strong> frappé, un vraidéfilé de tal<strong>en</strong>ts du contin<strong>en</strong>t musical « Caraïbes» ou « <strong>La</strong>tin jazz » à l’image des pianistesRonald Tulle, Mario Canonge ou Bibi Louison,du bandonéoniste Olivier Manoury, de la jeune(19 ans !) chanteuse franco-brésili<strong>en</strong>ne AgatheIracema (Prix du public au Festival Jazz à Vian2009), de Tangora, autre superbe voix latine(avec Mario Canonge au piano), ou du percussionnisteOrlando Poleo , etc… J.-L. CaradecConcerts au Duc des Lombards (Tél. 01 42 33 22 88),au Sunset-Sunside (Tél. 01 40 26 21 25) et au BaiserSalé (Tél. 01 42 33 37 71).Musiquesdu mondeToumaniDiabaté////// Mali ///////////////////////////////////////////////////////////////////En souv<strong>en</strong>ir du complice aveclequel il a <strong>en</strong>registré son ultimedisque, Toumani Diabaté propose ses« Ali Farka Touré Variations ».Toumani fait vibrer pour la postérité la mémoired’Ali Farka Touré.Ali Farka Touré, guitariste originaire de la régionde Tombouctou, et Toumani Diabaté, virtuose dela kora natif de Bamako, étai<strong>en</strong>t faits pour dialoguer.Entre eux, il y avait une histoire de cordess<strong>en</strong>sibles, un phrasé nourri du feeling du désertet des grandes épopées, un son <strong>en</strong>raciné danscet empire de s<strong>en</strong>s qu’est le Mali. C’est cela quecélébrait « In the heart of the moon », un disqu<strong>en</strong>é de leur r<strong>en</strong>contre autour d’un classique,« Kaira ». Enregistré à l’hôtel Mandé de Bamako,ce duo va coucher un <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t mythique,le symbole de l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te parfaite <strong>en</strong>tre ces deuxDirecteur de la publication :Dan AbitbolRédactionOnt participé à ce numéroThéâtre :Gwénola David, éric Demey,Véronique Hotte, Manuel PiolatSoleymat, Catherine Robert,Agnès SantiDanse :Nathalie Yokel, Gwénola David,Marie ChavanieuxMusique classique et opéra :Jean Lukas, Jean-Guillaume Lebrun,Antoine PecqueurJazz -musiques du monde :Jean-Luc Caradec, Jacques D<strong>en</strong>is,Mathieu Durand, Vanessa Fara© Christina JasparsDirecteur délégué des rubriquesclassique / jazz et des hors-sériesAvignon-<strong>en</strong>-scènes etSaison classique <strong>en</strong> France :Jean-Luc CaradecResponsable des part<strong>en</strong>ariatsclassique / opéra :Emmanuel CharletSecrétariat de rédaction :Agnès SantiMaquette : Luc-Marie Bouët01.42.71.12.64Couverture : Agnès DahanWebmaster : Ari AbitbolDiffusion : Nicolas KapetanovicImprimé par :Imprimerie Saint-Paul, LuxembourgPublicité et annonces classéesau journalà travers mes étudiants, ma flûte me survivra<strong>en</strong> mémoire de Krishna. » <strong>La</strong> lég<strong>en</strong>de dit que ledivin avatar d’un souffle de bansuri <strong>en</strong>chantaitles bergères et apaisait les fauves. Nul douteque Chaurasia a ret<strong>en</strong>u les leçons de celui quiguide ses pas depuis son adolesc<strong>en</strong>ce. Chacunde ses récitals est un mom<strong>en</strong>t magique, uneapnée s<strong>en</strong>suelle où l’âme plonge dans les courbesimprovisées et les motifs patiemm<strong>en</strong>t élavisionsd’une même tradition, un dialogue instruit<strong>en</strong> toute intimité sur l’autel de l’amitié. Tant etsi bi<strong>en</strong> que l’av<strong>en</strong>ture se prolongea moins d’unan plus tard, <strong>en</strong> 2005, aux Livingston Studiosde Londres. Cette fois, un complice, le contrebassistecubain Cachaïto Lopez, se glissa dansleur intimité artistique, sans rompre le charmede leur sérénité acoustique. Bi<strong>en</strong> au contraire.Sorti <strong>en</strong> début d’année, un recueil intitulé « Ali &Toumani » <strong>en</strong> témoigne. <strong>La</strong>s, depuis seul le cadetToumani a survécu aux aléas de la vie. D’où latournée, baptisée « Ali Farka Touré Variations »,où il r<strong>en</strong>dra le plus vibrant, le plus juste hommageà son aîné : <strong>en</strong> remettant sa musique <strong>en</strong> scène,<strong>en</strong>touré d’un <strong>en</strong>semble de virtuoses mandingueset d’un as de la six-cordes qui a déjà eu l’heur dejouer dans les maquis du Mali : M. Jacques D<strong>en</strong>isMardi 18 mai à 20h, au Casino de Paris(16, rue de Clichy 75009 Paris). Tél. 08 926 98 926.Places : de 32,90 à 37,30 €.Lila Downs////// Amérique C<strong>en</strong>trale //////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> grande chanteuse américanomexicainevi<strong>en</strong>t fêter à la Cigale lasortie de son premier album live.Une de ses premières compositions, Ofr<strong>en</strong>da, étaitdédiée à un Mexicain mixtèque décédé alors qu’il t<strong>en</strong>taitde traverser la frontière américano-mexicaine.Si le grand public l’a découverte <strong>en</strong> 2003 surla BO du film Frida (où elle chantait notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> duo avec Caetano Veloso), Lila Downsparcourait déjà le monde depuis déjà presquedix ans. C’est <strong>en</strong> 1993, après des étudesde chant et d’ethnologie, qu’elle r<strong>en</strong>contre lesaxophoniste Paul Coh<strong>en</strong> qui devi<strong>en</strong>dra soncompagnon de route à la scène comme à laville. Ensemble, ils exploreront tout le richerépertoire de la musique folklorique mexicaine,des chants indigènes à la ranchera – son interprétationde Paloma Negra, l’un des hymnesde Chavela Vargas, vaut le déplacem<strong>en</strong>t. <strong>La</strong>sortie de ce “Live à FIP” (World Village/HarmoniaMundi) est l’occasion pour la diva <strong>en</strong>gagéede revisiter son œuvre à la fois dansanteet int<strong>en</strong>se, <strong>en</strong>jouée et nostalgique. Et il suffitd’avoir vécu au moins une fois dans sa vie sonTél. : 01.53.02.06.60.www.journal-laterrasse.frwww.avignon-<strong>en</strong>-sc<strong>en</strong>es.frwww.saisonclassique.frFax : 01.43.44.07.08.E-mail : la.terrasse@wanadoo.frTirageCe numéro est distribuéà 80 000 exemplairesDéclaration de tiragesous la responsabilitéde l’éditeur soumise àvérification de l’OJD. Dernièrepériode contrôlée année 2008,diffusion moy<strong>en</strong>ne 73 800 ex.Chiffres certifiés sur www.ojd.com.Éditeur : Eliaz éditions,4, av<strong>en</strong>ue de Corbéra75012 ParisE-mail : la.terrasse@wanadoo.fr<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> est une publicationde la société Eliaz éditions.Gérant : Dan AbitbolI.S.S.N 1241 - 5715Toute reproduction d’articles, annonces,publicités, est formellem<strong>en</strong>t interdite et <strong>en</strong>gageles contrev<strong>en</strong>ants à des poursuites judiciaires.© El<strong>en</strong>a Pardo© D. R.la terrasse / mai 2010 / N°178 / 51jazz | musiques du monde | chansongros plan Le jazz danois au fémininAprès le choc de l’éruption du volcan islandais, une nouvelle etexplosive déferlante nordique ne va pas tarder à faire son apparition.Sous l’impulsion du remarquable label Stunt Records, deux musici<strong>en</strong>nesess<strong>en</strong>tielles du jazz danois, la violoniste Line Kruse et la chanteuseKatrine Mads<strong>en</strong>, sign<strong>en</strong>t simultaném<strong>en</strong>t deux albums magnifiques etse partag<strong>en</strong>t la scène des Trois Baudets pour un concert soulignant lavitalité musicale de ce pays de cinq millions d’habitants.Sans être totalem<strong>en</strong>t ignoré <strong>en</strong> France (le guitaristeJakob Bro, les saxophonistes Hans Ulrikou Niels Lyhne Løkkegaard, la chanteuse SinneEeg…), le jazz danois reste très sous-représ<strong>en</strong>tédans les programmations des festivals, salles deconcerts et clubs français. Ce double plateauféminin prés<strong>en</strong>té par le label Stunt, véritableambassadeur du jazz national (qui signe aussi lesLine Kruse.réalisations de musici<strong>en</strong>s américains importantscomme Mike Stern, John Abercrombie ou JerryBergonzi), est à la fois l’occasion de souligner laqualité des musici<strong>en</strong>s danois actuels <strong>en</strong> généralmais aussi celle de la découverte particulière dedeux magnifiques tal<strong>en</strong>ts inconnus ou presquedu public parisi<strong>en</strong>. Diplômée du ConservatoireRoyal de Cop<strong>en</strong>hague, la violoniste Line Kruse futrévélée au cours de ses années passées au seindu groupe de tango-électro Gotan Project. Ellemène aujourd’hui, de Paris où elle est installée,une remarquable carrière solo libérant ses qualitésde leader, de compositrice et d’instrum<strong>en</strong>tiste.Si son premier album solo « Warm Wawes »portait <strong>en</strong>core l’empreinte de ses amours latines,« Dream » qui vi<strong>en</strong>t de sortir éclaire l’univers dela violoniste dans une dim<strong>en</strong>sion plus profondeet personnelle. Fluide et organique, son jazzdéveloppe des espaces de poésie rêveuse soudainsecoués de nervosité virtuose, aux climatsélectroniques très urbains et contemporains. Aufil des plages, quelques noms bi<strong>en</strong> connus fontincroyable version de <strong>La</strong> Cucaracha pour s’<strong>en</strong>convaincre.Jeudi 27 mai à 20h à la Cigale.Tél. 01 49 25 81 75.M. DurandHariprasadChaurasia////// Hauts plateaux ////////////////////////////////////////////////////Le temps d’un week-<strong>en</strong>d, le musée duquai Branly accueille l’Himalaya dela musique hindoustanie.« Je me prête à rêver qu’à travers mon jeu et© Te<strong>en</strong>taaleur apparition : Minimo Garay aux percussions,l’itali<strong>en</strong> (de Cop<strong>en</strong>hague !) Paolo Russo au bandonéon,Ira Coleman à la contrebasse…Song-writerLe même soir aux Trois Baudets, la chanteuseKatrine Mads<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dra à son tour possession dela scène pour livrer la somptueuse matière musi-Katrine Mads<strong>en</strong>.cale de « Simple Life », nouvel et dixième albuméclairant son rare tal<strong>en</strong>t de song-writer. On p<strong>en</strong>sebi<strong>en</strong> sûr à Shirley Horn, Patricia Barber ou JoniMitchell, mais, aussi flatteuses soi<strong>en</strong>t ces comparaisons,la vérité est à chercher ailleurs, dansl’art intime, profond et mélancolique d’une artisteincomparable, apte à composer des chansons età les faire exister avec évid<strong>en</strong>ce et émotion. Etbi<strong>en</strong> sûr dans sa voix douce et grave, secrètem<strong>en</strong>tvoilée, et le son d’un groupe de haut vol,avec le piano de H<strong>en</strong>rik Gunde, la basse de JesperBodils<strong>en</strong> (son mari), le saxophonise JoachimMilder et les cordes du Doth<strong>en</strong>burg SymphonyOrchestra gratifiées d’arrangem<strong>en</strong>ts exemplairesde raffinem<strong>en</strong>t et de mordant signés Milder.Jean-Luc CaradecNouveautés chez Stunt Records : Line Kruse« Dream » + Katrine Mads<strong>en</strong> « Simple Life ».Mardi 25 mai à 20h30 aux Trois Baudets(64 Boulevard de Clichy 75018 Paris).Tél. 01 42 62 33 33. Places : 17 € / 15 €.Chaurasia s’est imposé par la classe de son souffle dansla caste très fermée des maîtres de musique.borés. Instrum<strong>en</strong>tiste hors pair et compositeurprolixe qui marqua les esprits dès 1967 avec lesublime « Call Of The Valley », cet émin<strong>en</strong>t pédagogueproposera outre ses deux concerts, depénétrer son univers à travers une master classmais aussi <strong>en</strong> invitant les frères Rajan et SajanMishra, deux prodigieux poètes de la traditiondu khyal. (le 5 juin, à 11h puis à 20h) J. D<strong>en</strong>isV<strong>en</strong>dredi 4 juin 2010, à 20h et dimanche 6 juin 2010,à 17h au Théâtre Claude Lévi-Strauss du Muséedu Quai Branly, 37 Quai Branly 75007 Paris.Places : 10 à 15 €. Infos : 01 56 61 70 00.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////PôleculturelALFORT VILLESALLE DE SPECTACLESJazzForVilleEdition 2010Du 22 au 29 mai 2010Samedi 22 mai a 20h30Manoir de mes rêvesAngelo Debarre& Ludovic Beier Sextetinvit<strong>en</strong>t Thomas DutroncMARDI 25 mai a 20h30Captain MercierJEUDI 27 mai a 20h30Ibrahim MaaloufVENDREDI 28 mai a 20h30Stéphane Huchard«Tribute to Art»Samedi 29 mai a 20h30Ernesto Tito Pu<strong>en</strong>tesBig BandHommage à Dizzy GillespiePôle Culturel - Salle de SpectaclesParvis des Arts - 94140 Alfortvillewww.pole-culturel.frInformations 01 58 73 29 18Locations FNAC - Carrefour0 892 68 36 22 (0,34 euros/min)www.fnac.com - www.carrefour.frwww.francebillet.comRER D, 7 min de la Gare de LyonStation Maisons-Alfort/Alfortville


52 / N°178 / mai 2010 / la terrassejazz | musiques du monde | chansonet aussi /chansonet spectaclesmusicauxUppercutSuite et fin de la longue série de six concerts (dejanvier à juin) aux Trois Baudet de ce groupe percutantaimant « planter ses crocs dans la peaude l’époque ». Issu de la scène Slam française,Uppercut a inv<strong>en</strong>té la formule de « pulse poétique», art de l’oralité, de l’instant, du son et durythme, à la limite du théâtre et du concert. Surscène, trois chanteurs-comédi<strong>en</strong>s-musici<strong>en</strong>sse sont fixés pour ambitieux défi de « ranimerla force du verbe avec des mots d’aujourd’hui,faire vibrer le son du s<strong>en</strong>s, le s<strong>en</strong>s du son, etréveiller la pulsation libératrice poétiquem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>gagée ». J. L.Les 19 mai et 18 juin à 20h30 aux Trois Baudets.Festival Ta ParoleC’est décidém<strong>en</strong>t le temps des festivals à Montreuiloù <strong>La</strong> Parole Errante, le c<strong>en</strong>tre de créationd’Armand Gatti, accueille la nouvelle et huitièmeédition de cette belle et vaillante programmation« chanson ». Au programme : Lo’jo, les Hurlem<strong>en</strong>tsd’Léo, Loïc <strong>La</strong>ntoine , Louis Arti, Batlik ,Thierry Roman<strong>en</strong>s, L’Herbe Folle, Marie tout court,Hervé Akrich, Fanch, Monsieur Chouf, NicolasJoseph, Little Ballroom, Toma Sidibé… Tout lefoisonnem<strong>en</strong>t de la chanson actuelle ouverte auxsons du monde ! J. L.Du 4 au 6 juin à <strong>La</strong> Parole Errante de Montreuil,9, rue François-Debergue - 93100 Montreuil.Tél. 01 48 70 00 76.Christian Roux« Je refuse de considérer la chanson comme undivertissem<strong>en</strong>t » prévi<strong>en</strong>t-il. Deux ans et demiaprès son précéd<strong>en</strong>t opus (« Défardé »), l’artistedouble – il est à la fois romancier et musici<strong>en</strong> –signe son retour avec un excell<strong>en</strong>t nouvel album :© D. R.« Goutte à goutte » (Mosaïc Music). Parolier de ladénonciation sociale, des vanités exist<strong>en</strong>tialistes,les textes déroul<strong>en</strong>t un tapis rouge à la mort. Hontes,amours vaines, souffrances d’<strong>en</strong>fants, mondedétruit ou fuite du temps : la vie s’égrène, goutteà goutte, larme après larme, « dans un monde oùl’on meurt tant, ri<strong>en</strong> n’est plus insupportable quece goutte à goutte à la recharge toujours pleine ».Cette noirceur brille d’une double lumière, cellede la plume de son auteur, et celle d’une musiquerock planante, génératrice de vraies chansons éloqu<strong>en</strong>tes,sans pathos. V. F.Les 3 et 10 mai à 20h à la Scène du Canal/EspaceJemmapes, 116 quai Jemmapes 75010.Tél. 01 48 03 11 09. Places : 10 / 5 €.Mais aussi : le 21 mai à 20h30 à <strong>La</strong> Batterie deGuyancourt, Tél. 01 39 30 45 90, et les 31 mai,4, 5, 7 et 14 juin à 20h au Kiron Espace.Tél. 01 44 64 11 50. Places : 10 / 5 €.DonoréCe jeune chanteur, bi<strong>en</strong> de son temps et dansson temps, promène dans une poignée dechansons habilem<strong>en</strong>t troussées son sple<strong>en</strong>léger et son humour décalé de tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aireparisi<strong>en</strong>. Dans un esprit de « carnet de bord »,Donoré nous confie au fil des titres ses petitstourm<strong>en</strong>ts feutrés de jeune homme cherchant,comme vous, comme moi, un s<strong>en</strong>s à la vie età l’amour. Il signe avec “Je vi<strong>en</strong>s à toi” (chezMosaic Music Distribution / Believe Digital) sonpremier album personnel co-écrit avec Marie-Flor<strong>en</strong>ce Gros (Patrick Bruel, Isabelle Boulay).Donoré a remporté le Trophée Serge Gainsbourg<strong>en</strong> 2003 et a récemm<strong>en</strong>t chanté <strong>en</strong> premièresparties de Maxime Le Forestier et EnzoEnzo. Un nouveau v<strong>en</strong>u. J. L.Le 8 juin à 20h à l’Europé<strong>en</strong>. Tél. 01 43 87 97 13.Les MisérablesOn ne prés<strong>en</strong>te pas un tel spectacle… <strong>La</strong>comédie musicale d’Alain Boublil et Claude-Michel Scho<strong>en</strong>berg est dev<strong>en</strong>ue presqueaussi célèbre que le roman de Victor Hugodont elle est tirée ! Par un juste retour deschoses, cette impressionnante production du25 e anniversaire (56 millions de spectateursdans le monde ont vu « Les Mis » comme ondit à Broadway… où le spectacle est resté àl’affiche presque 18 ans !) pr<strong>en</strong>d le temps des’installer à Paris et de partir à la reconquêtedu public français, forte d’un nouveau castinget de nouveaux décors. C’est le Théâtre duChâtelet qui accueille logiquem<strong>en</strong>t et idéalem<strong>en</strong>tl’événem<strong>en</strong>t. J. L.45 représ<strong>en</strong>tations du 28 mai au 4 juillet au Théâtredu Chatelet. Tél. 01 40 28 28 40. Places : 10 à 98 €.HOrS-SérIe<strong>en</strong> scène(s) 2010Pour la troisième année consécutive, le m<strong>en</strong>suel LA TERRASSE, premier média “arts vivants” <strong>en</strong> France,prépare son hors-série consacré au Festival d’Avignon et à la programmation du OFF.Un véritable guide exigeant et sélectif, exclusivem<strong>en</strong>t et massivem<strong>en</strong>t diffusé <strong>en</strong> direction du public du festivalet des professionnels de la culture <strong>en</strong> France.Portraits, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s, critiques, <strong>en</strong>quêtes, etc… Une publication sans équival<strong>en</strong>t occupant désormais un rôle c<strong>en</strong>traldans la circulation de l’information p<strong>en</strong>dant le festival d’Avignon.Parution : juillet 2010 | Diffusion : 100 000 exemplaires | <strong>La</strong> diffusion de <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> est contrôlée et certifiée par l’OJD.avignon <strong>en</strong> scènes 2010sera égalem<strong>en</strong>t disponible sur www.avignon-<strong>en</strong>-sc<strong>en</strong>es.fr<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> | 4 av<strong>en</strong>ue de Corbéra 75012 Paris | Tél. 01 53 02 06 60 |Email : la.terrasse@wanadoo.fr

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