Expositions67
Expositions68Bergström over Paris.1976.le regard de sa femme June tapie dans l’ombre.Représentation discrète du pouvoir du photographe.Mais ne nous trompons pas, Newton ne fait pasdirectement référence aux tableaux mentionnésci-dessus. D’ailleurs, y a-t-il seulement songé enpréparant le cliché ? Rien n’est moins sûr. La présencede June, en revanche, était préméditée. Uneautre photo, parmi tant d’autres qui témoignent deleur complicité artistique, est celle réalisée par AliceSprings, représentant Helmut, assis sur le lit, songeur,l’appareil photo à la main devant le mannequinnu allongé derrière lui, au cours d’une séance photographique.Acte de création doublement inspiré.En ce qui concerne leurs sources d’inspiration, jevais essayer, sommairement, d’y répondre, bienqu’il serait plus juste de questionner June. L’un etl’autre étant amateurs d’art, de photographie et decinéma, ils se sont nourris des mêmes images, ilme semble. Je serais tenté de dire, que l’acuité deJune, de par sa formation théâtrale, est plus aiguë,plus riche aussi. Les références d’Helmut puisantdavantage, à ses débuts, dans son univers personnel,les émotions ressenties durant son adolescence. Laféminité essentielle, qui porte sa création, est inspiréepar sa mère et les femmes des années 1920berlinoises avant d’être la sienne propre, car l’onpeut, aujourd’hui, évoquer l’univers newtonien, qu’ila su imposer à travers ses nombreux clichés, sesmultiples représentations de la femme.PA | Femme-objets ou femmes fières d’exhiber leurcorps ? Femmes à l’aune de la fantasmatique sadomasochisteou femmes complices du plaisir scopiquedu spectateur ? Femmes « soumises » aux canonsesthétiques de l’ère publicitaire ou femmes « phalliques» en quête d’un corps sculptural dont la vulnérabilitéserait absente ? S‘agit-il de rêves de femmeou de femmes de rêve ? Pouvez-vous nous parler dela réception de ses œuvres ? Du parfum de scandaleque certains clichés n’ont pas manqué de susciter ?JA | D’abord je tiens à préciser que le travail deNewton sur le corps, celui de la femme dans touteson acception, est devenu sa problématique artistique,au même titre que le fait divers chez Weegee,la nature morte chez Weston, ou le reportage chezCartier-Bresson pour ne citer qu’eux. En décli- >French Vogue, Paris.1978.