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Lutte contre les glossines riveraines à l'aide de pièges biconiques ...

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C. LAVEISSIÊRE, D. COURET1. INTRODUCTIONLes techniques <strong>de</strong> luttes <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>glossines</strong> nemanquent pas. Les traitements au sol ou aeriens sontefficaces et opérationnels, du moins en zone <strong>de</strong> savane.Cependant l’application <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s se heurte à<strong>de</strong>ux problèmes majeurs : le coût et la pollution. Lespulvérisations au sol exigent un personnel nombreuxet un appui logistique important ; <strong>les</strong> pulvérisationspar voie aérienne, à l’ai<strong>de</strong> d’hélicoptères notamment,sont Economes en main-d’oeuvre mais le coût <strong>de</strong>sappareils est très Clevé. Quel<strong>les</strong> que soient <strong>les</strong> précautionsprises, il est impossible d’éviter <strong>les</strong> projections<strong>de</strong> produits toxiques dans <strong>les</strong> cours d’eau. Ceci estd’autant plus grave pour la faune aquatique que <strong>les</strong>traitements ont lieu durant la saison sèche, au momentoù <strong>les</strong> eaux <strong>de</strong>s rivières sont <strong>les</strong> plus basses.En testant une nouvelle technique <strong>de</strong> lutte<strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>glossines</strong> <strong>riveraines</strong> nous avons, en recherchantl’efficacité, essaye <strong>de</strong> résoudre ces <strong>de</strong>ux problèmes.Mais nous avons aussi voulu mettre au pointune métho<strong>de</strong> facile, <strong>de</strong> mise en place rapi<strong>de</strong> et quipuisse être utilisee localement par <strong>les</strong> communautesrura<strong>les</strong> ou urbaines.Après plusieurs années d’utilisation à <strong>de</strong>s finsscientifiques, il était logique <strong>de</strong> penser à se servir dupiège biconique Challier-Laveissière (1973) commeinstrument <strong>de</strong> lutte anti-tsé-tsé. Ce piège a fait sespreuves dans <strong>de</strong> nombreux pays et sur plusieursespèces <strong>de</strong> <strong>glossines</strong>. Son ren<strong>de</strong>ment, sa maniabilitéet sa facilité <strong>de</strong> construction le désignaient pourtenter <strong>de</strong> réhabiliter le piégeage, en tant que métho<strong>de</strong><strong>de</strong> lutte.Le piégeage a toujours été considéré comme unetechnique mineure et, jusqu’à nos jours, <strong>les</strong> avis ontété très partagés sur son efficacité. Le premier essairéalisé par Maldonado (1910) <strong>contre</strong> Glossk palpnlisdans l’île Principe fut couronné <strong>de</strong> succès. Après laréinvasion <strong>de</strong> l’île, survenue beaucoup plus tard,Azevedo et al. (1962) utilisèrent <strong>de</strong>s pièges Morrisimprégnés <strong>de</strong> DDT comme complément à d’autrestechniques. De 1956 à 1968 plus <strong>de</strong> 166 000 mouchesfurent tuées et jusqu’à fm 1960 il était impossible<strong>de</strong> capturer une glossine dans l’île. Bien avant cela,Harris (1938) utilisa son piège au Zuzuland <strong>contre</strong>G. pallidipes : au cours <strong>de</strong> 1931, il captura plus <strong>de</strong>7 millions <strong>de</strong> mouches avec 487 pièges, mais 6 ans plustard, 8 928 pièges ne capturèrent que 57 000 <strong>glossines</strong>.Au Zaïre, Levillon (1945) utilisa ses « dummy »<strong>contre</strong> Glossha palpalis. Morris (1961) au Ghana aemployé ses pièges zoomorphes pour protéger unhapital et un college.Plus récemment, Rupp (1952) a voulu éliminerG. paLpa.lis à l’ai<strong>de</strong> d’ecrans <strong>de</strong> tissus noirs imprégnés<strong>de</strong> DDT mais sa zone expérimentale était beaucouptrop restreinte pour qu’il puisse obtenir une réductiontotale. En Haute-Volta, Politzar et al. (1977),avant un essai <strong>de</strong> lutte par lâchers <strong>de</strong> mâ<strong>les</strong> stéri<strong>les</strong>,ont voulu reduire <strong>les</strong> populations <strong>de</strong> <strong>glossines</strong> <strong>riveraines</strong>le long d’une galerie forestière, en utilisant lepiège biconique. Au bout <strong>de</strong> 2 mois la réduction fut<strong>de</strong> 90 % mais <strong>les</strong> auteurs conclurent qu’il n’était paspossible d’aboutir à l’éradication. Ils rejoignirentdans leurs conclusions l’avis <strong>de</strong> Van Hoff et al. (1958)et <strong>de</strong> Glover PL Langridge (1963) : le piégeage peutservir à limiter <strong>les</strong> populations mais ne pourra jamais<strong>les</strong> faire totalement disparaître ; tôt ou tard l’effet<strong>de</strong>s pièges, quels qu’ils soient, est masqué par laréinvasion.Il est alors possible <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si jamais aexisté une technique <strong>de</strong> lutte <strong>contre</strong> <strong>les</strong> vecteurs <strong>de</strong>trypanosomiase qui, Climinant toute une population(en respectant l’environnement et la faune non cible),evite, à long terme et sans applications répétées, laréapparition <strong>de</strong>s <strong>glossines</strong> venues <strong>de</strong> gîtes non traités.On n’ignore pas que <strong>de</strong>s barrières physiques ouchimiques, même très importantes, n’arrêtent pas<strong>les</strong> mouches tsé-tsé, que l’élimination <strong>de</strong>s mammifèressauvages n’a aucun effet drastique sur <strong>les</strong> populations,que <strong>les</strong> insectici<strong>de</strong>s ont un effet limité dansle temps : en conséquence est-il possible dabandonnerune technique dont le principal avantage est la préservationdu milieu ?2. PRÉSENTATION DE LA ZONE EXPÉRI-MENTALE (fig. 1)Le premier essai <strong>de</strong> lutte par piégeage a étéeffectué à partir <strong>de</strong> novembre 1978, le long <strong>de</strong> larivière Léraba, à la frontière Haute-Volta - Côted’ivoire (50 06’ W - 100 08’ N), en zone <strong>de</strong> savanehumi<strong>de</strong>.Cette rivière <strong>de</strong> moyenne importance, en eautoute l’année, est bordée d’une galerie forestièrelarge (<strong>de</strong> 50 à 100 m) et ouverte.Le profil moyen du cours d’eau est le suivant :- <strong>de</strong>s plages sableuses ou caillouteuses, en certainsendroits seulement, découvertes en saison sèche,portant <strong>de</strong>s buissons d’épineux. Ces plages, comme<strong>les</strong> rives concaves totalement déboisées, constituentd’excellentes zones <strong>de</strong> piégeage ;- le lit secondaire, plus ou moins large, inondéchaque année en saison <strong>de</strong>s pluies : il est planté d’une202 Ga.h. O.R.S.T.O.M., sév. Ed m?d. et Pnrasifok., vol. XVIII, no 3, 1980 : 201-207

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