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Abruzzes des Parcs FR - Abruzzo Promozione Turismo

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2Les <strong>Abruzzes</strong>,région verte d’Europe4Le Parc National<strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, du Latiumet du Molise14Le Parc Nationaldu Gran Sasso etMonti della Laga26Le Parc Nationalde la Majella38Le Parc naturel régionaldu Sirente Velino


LES ABRUZZES,La région <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> est parmi les régionsitaliennes la plus riche en parcs naturels: uneprimauté qui en fait la plus grande zonenaturaliste d’Europe, véritable « anthologie dupaysage euro méditerranéen », et qui attribueà la région un rôle de leader absolu dans ledomaine du «tourisme vert», plus d’un tiers <strong>des</strong>on territoire étant soumis à la protection del’environnement.Cette caractéristique se base sur un territoire en grande partiemontueux (bien qu’il donne sur l’Adriatique avec bien 130kilomètres de côtes), présentant <strong>des</strong> paysages et <strong>des</strong> écosystèmesqui varient – selon l’altitude – d’environnements typiquementméditerranéens à <strong>des</strong> paysages parfaitement alpins.La région <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> a les massifs montueux les plus grands et lesplus élevés <strong>des</strong> Apennins, avec <strong>des</strong> cimes qui avoisinent trois millemètres et avec deux tiers de la surface de la région situés à plus de750 mètres d’altitude. Cette puissante barrière montagneuse avancejusqu’à quelques dizaines de kilomètres de la côte, sur laquelle lescimes les plus élevées forment un balcon spectaculaire; le territoirerestant est occupé par <strong>des</strong> contreforts de collines qui <strong>des</strong>cendent


ABRUZZO ITALIA 3région verte d’Europedoucement vers la mer. L’étroite bande côtière qui présente lesparties terminales <strong>des</strong> vallées fluviales, est la seule zone de plaine àbasse altitude de la région. Un territoire aussi tourmenté où il fauts’adapter à une nature puissante pour survivre a permis laconservation – au sein de ses nombreux habitats – d’un grandnombre d’espèces animales et végétales, dont de nombreuses qui setrouvaient autrefois sur tous les Apennins, ont maintenant dans les<strong>Abruzzes</strong> leurs derniers refuges naturels, évitant ainsi le risqued’extinction. Les espèces typiques et emblèmes de la région sont lechamois, le loup, l’ours brun marsican, qui doivent leur conservationà nos montagnes exclusivement; mais aussi l’aigle, le lynx, la loutre, legriffon, ainsi que <strong>des</strong> espèces autrement typiques <strong>des</strong> toundrasnordiques comme le campagnol <strong>des</strong> neiges (un petit rongeur), lepluvier guignard (un oiseau sympathique) ou le pin mugo, définis parles biologistes «reliques glaciaires», résidus de la flore et de la faunequi occupaient le territoire méditerranéen durant la dernièreglaciation, et que les hautes altitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> montagnes <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>ont réussi à conserver jusqu’à nos jours.Page en regard, en haut: fleuraison d’anémone, aigle royal, loup <strong>des</strong> Apennins etfleuraison de saxifrage; en bas: excursionnistes sur le Mont Morrone dans le ParcNational de la Majella.Sur cette p.: en haut, l’agglomération de Opi dans le Parc National <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, duLatium et du Molise; en bas, vue aérienne de Rocca Calascio dans le Parc National duGran Sasso et <strong>des</strong> Monts de la Laga.Le rôle joué par les <strong>Parcs</strong> <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> dans lasauvegarde de l’environnement et de labiodiversité au niveau national et international peutdifficilement être sous-estimé si l’on pense quecette région détient à elle seule environ 75% detoutes les espèces animales et végétales d’Europe!


Le Parc National<strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, du


ABRUZZO ITALIA 5Latium et du MoliseCréé en 1922, c’est le parc le plus ancien et leplus important d’Italie. Y sont concentréespresque toutes les particularités quicaractérisent les Apennins du centre, y compris<strong>des</strong> éléments de flore et de faune uniques aumonde et désormais disparus du reste de lachaîne. Il accueille plus d’un million de visiteurspar an, attirés par ses environnements naturelsde rare beauté.Le Parc National <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, du Latium et du Molise s’étend sur50.683 hectares et concerne 24 communes <strong>des</strong> trois régions: 12 dansles <strong>Abruzzes</strong> (qui couvrent les trois quarts de la surface totale), tousdans la province de l’Aquila, 5 dans le Molise et 7 dans le Latium.L’aspect sauvage <strong>des</strong> montagnes du parc se caractérise par <strong>des</strong> ravins,<strong>des</strong> champs karstiques et <strong>des</strong> hauts plateaux auxquels s’ajoutent leslacs de Scanno, de Barrea, de Catel San Vincenzo et le petit lac Vivo.Du point de vue géomorphologique, nous nous trouvons au cœurdu grand règne calcaire <strong>des</strong> Apennins du centre et du sud qui <strong>des</strong>Monts Sibillins dans les Marches <strong>des</strong>cend avec de rares solutions decontinuité jusqu’au massif du Pollino. De gran<strong>des</strong> croupesmontagneuses, <strong>des</strong> vallons ouverts, <strong>des</strong> parois en précipice et <strong>des</strong>gorges inaccessibles comme celle de la Foce di Barrea, <strong>des</strong>amphithéâtres rupestres à la fascination intense comme celui de laCamosciara, <strong>des</strong> plateaux herbeux encerclés de pentes boiséescomme ceux <strong>des</strong> Forme et <strong>des</strong> Campitelli, <strong>des</strong> étendues demoraines sonores et incohérentes, <strong>des</strong> roches claires et stratifiéessur lesquelles s’enracinent d’imposants exemplaires de pin noir,composent les environnements variés et changeants du Parc. Denombreux cours d’eau naissants, si rares dans les zones calcairesari<strong>des</strong>, serpentent parmi les massifs candi<strong>des</strong> et les hêtraies austères.Un grand lac artificiel, le lac de Barrea, désormais parfaitementinséré dans le paysage, complète vers l’orient la série <strong>des</strong> paysagesdu Parc. Dans ce paysage s’insère la végétation, qui se succède enPage en regard, du haut en bas: loup <strong>des</strong> Apennins, excursion en raquettes à la Cicerana,excursion en Val Fondillo, centre d’accueil et d’information de Pescasseroli, orfèvrerie, lecentre historique de Opi.Au-<strong>des</strong>sus: fleuraison de Sabot de Vénus et ours brun marsican.Dessous: l’agglomération de Barrea et le lac du même nom.


6 PARCO NAZIONALE D’ABRUZZO, LAZIO E MOLISEban<strong>des</strong> parallèles du fond <strong>des</strong> vallées aux sommets.La biodiversité du Parc National <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, du Latium et duMolise, si riche et variée en ce qui concerne le règne végétal, n’est pasmoins riche dans le domaine de la vie animale. Presque 6000 espècesd’insectes qui peuplent son territoire représentent un record de lafaune entomologique italienne et comprennent de très beauxcoléoptères comme la Rosalia Alpina ou la Chrysochola sipari, trèsrares et localisées. Parmi les mammifères qui ont fait le succès du Parc,outre l’ours qui est le symbole du plus ancien Parc National d’Italie,nous trouvons le loup <strong>des</strong> Apennins, le chamois <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, lesanglier, le cerf, le chevreuil, le lynx, le renard, le blaireau, la fouine, labelette et l’écureuil du sud. Parmi les volatiles, outre l’aigle, méritentd’être signalés la buse, le faucon crécerelle, le faucon pèlerin, le hibougrand-duc, la chouette, le griffon et le très rare pic à dos blanc, typiquede la forêt. Nous pouvons observer sur les pâturages les perdrixbartavelle et le crave à bec rouge, sur les lacs se posent le héroncendré, le grèbe huppé, la grue et différents anati<strong>des</strong>, alors que parmiles amphibiens, il faut rappeler la salamandre jaune et noire, la petitesalamandre et le sonneur au ventre jaune, considérés les éléments lesplus rares et les plus typiques de la faune amphibie <strong>des</strong> Apennins.Cœur du territoire et siège de l’Administration du Parc, Pescasserolioffre un excellent accueil touristique; tout autour <strong>des</strong> sommets deprès de 2000 mètres, <strong>des</strong> prés, <strong>des</strong> cours d’eau, les nécropolesitaliques de Barrea et d’Amplero, l’acropole samnite d’Alfedena etd’accueillantes bourga<strong>des</strong> telles que Bisegna, San Sebastiano, GioiaVecchio, Opi, Villetta Barrea, Barrea, et son lac, Civitella Alfedena, lasolitaire Scontrone, la superbe Scanno au splendide centre historiqueet les traditions d’artisanat artistique de l’orfèvrerie et <strong>des</strong> dentellesaux fuseaux. Il s’agit d’une zone sauvegardée depuis maintenantpresque un siècle, il est donc naturel que les structures d’accueil et devisite du territoire soient enracinées et assez bien organisées. 150itinéraires d’excursion et une dizaine de sentiers nature offrent <strong>des</strong>possibilités de trekkings et d’excursions à pied, à cheval et en VTT


ABRUZZO ITALIA 7presque infinies. Il faut rappeler <strong>des</strong> noms désormais entrés de droitdans le vocabulaire du touriste de montagne, comme la Camosciaraou la Val Fondillo, le lac de Vivo et de Forca Resuni, le col du Diavoloavec les sources <strong>des</strong> fleuves Sangro et le lac de la Montagna Spaccata,pour ne citer que les plus célèbres. Le lac de Barrea est parfait pourpratiquer le canoë et la planche à voile et, avec les lacs mineurs, estun lieu idéal pour l’observation <strong>des</strong> oiseaux. Les larges routes decommunication sont une bonne occasion pour un cyclotourismetranquille. Le Parc offre <strong>des</strong> structures didactiques telles que le Muséeou le Zoo à Pescasseroli, le Centro Rapaci (centre rapaces) deBarrea, les Aires Faunistiques du chamois à Opi, du loup et du lynx àCivitella Alfedena, du chamois à Bisegna, le Musée <strong>des</strong> Insectes etl’Aire Faunistique du Chevreuil à San Sebastiano.De Villetta Barrea on monte en passant par les virages du Passo Godioù l’on peut séjourner à l’hôtel refuge et entreprendre une bellepromenade sur le plateau, on re<strong>des</strong>cend ensuite du versant opposéjusqu’à Scanno, village principal d’un petit mais intéressant domainemontagneux. Le bourg est célèbre dans le monde entier grâce à sonsplendide centre historique, photographié par de grands nomsinternationaux tels que Cartier Bresson et Giacomelli, pour lesfemmes qui portent le costume traditionnel et pour son lac son lacqui divise les montagnes du Parc National <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, du Latium etdu Molise du massif sauvage du Mont Genzana. Il a de bonnesressources au niveau de l’accueil et une offre de restaurationintéressante où l’on propose <strong>des</strong> mets typiques comme la polenta etles orapi au printemps, <strong>des</strong> épinards sauvages utilisés pourassaisonner les pâtes faites maison. Le lac de Scanno est idéal pourpratiquer le canoë et la planche à voile et la route qui longe ses rivesse prête parfaitement à de belles promena<strong>des</strong> cyclotouristiques.Page en regard: la vallée Iannanghera.Sur cette double page, en bas: le sanctuaire du Mont Tranquillo.Sur cette page: en haut, la Vallelonga; à gauche, ski alpin à Serra delle Gravare.


8 PARCO NAZIONALE D’ABRUZZO, LAZIO E MOLISE: À ne pas manquer


ABRUZZO ITALIA 9LA CAMOSCIARAPour de nombreux visiteurs le coeur du Parc National <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> setrouve à Pescasseroli, la petite « capitale » de la zone protégée; pourd’autres le clou de la visite coïncide avec l’arrivée à Passo Cavuto, le colque l’on atteint de Civitella Alfedena par une sentier escarpé et autourduquel vit le plus important groupe de chamois du parc. Si l’on s’intéresseà l’histoire du parc cependant, le cœur de la première zone protégée <strong>des</strong>Apennins est sans doute la Camosciara, le vallon sauvage qui abrite l’ours,le chamois, le loup, le lynx, le cerf. La nature inaccessible de l’endroit apermis leur sauvegarde. Faite de bois très épais et de pentes escarpéesinterrompues par <strong>des</strong> sauts de rochers qui ferment la vallée, elle ne seprête pas à être déboisée pour laisser place aux pâturages. Pour arriver àla Camosciara, de Opi ou de Villetta Barrea, suivre la route nationale 83Marsicana jusqu’au Casone Antonucci, un vieux bâtiment en pierre utiliséde nos jours par le service éducation comme base pour le projet devolontariat du Parc. C’est ici que part la route goudronnée de laCamosciara, fermée par une barrière à environ un kilomètre. On laisse lavoiture et on continue à pied ou en bicyclette sur la route goudronnéequi <strong>des</strong>cend légèrement puis remonte jusqu’à rejoindre la place du mêmenom, à 1100 mètres d’altitude, entourée de magnifiques hêtraies. De là uncourt sentier nature franchit par un pont leruisseau et porte en quelques minutes demarche devant la Cascata delle Ninfe. Unautre sentier plus escarpé, dans le bois,permet d’admirer la cascade d’en haut etporte en une heure de montée au refugeBelvedere della Liscia, à 1440 mètresd’altitude. Il faut une heure à pied pour alleret venir de la barrière de l’esplanade, etnaturellement un peu moins en vélo.A gauche: fleuraison de lys noirLA VAL FONDILLO ET LES CHAMOISParmi les endroits plus fréquentés du parc, la Val Fondello offre demagnifiques parcours à pied, en VTT ou à ski de fond. La promenade enfond de vallée est accessible à tous (avec <strong>des</strong> poussettes également),alors que les sentiers plus difficiles conduisent au Passaggio dell’Orso etaux crêtes du mont Amaro de Opi. De son entrée le chemin de terrebattue porte en un kilomètre à l’élargissement de la grotte Fondillo oùun petit pont en bois qui enjambe le torrent Scerto arrive à de trèsbeaux pâturages, une aire de pique-nique et au départ du sentier pour lemont Amaro de Opi. En le suivant sur quelques centaines de mètres, eten continuant en <strong>des</strong>cente douce au point où les indications pour lamontée commencent à monter, on arrive à un ruisseau qui forme unejolie petite cascade. Le chemin de terre battue du fond de valléecontinue en alternant <strong>des</strong> parties plates et d’autres en montée légère,dépasse l’issue de la vallée Cacciagrande, qui monte vers la crête entre laVal Fondillo et la Camosciara,traverse un bosquet de conifèreset arrive à une clairière à 1201mètres d’altitude et à un petitrefuge utilisé autrefois par lesbergers. Près du refuge, sur ladroite, part un sentier quis’enfonce dans une magnifiquehêtraie vers les 1960 mètres de laSerra delle Gravare. Peu après lechemin de terre battue en fond devallée laisse place à un cheminmuletier raide et rocailleux quitraverse un autre bosquet deconifères, et continue dansl’épaisse hêtraie vers les 1672mètres d’altitude du Passaggiodell’Orso, le col complètemententouré de bois, au-delà duquel on peut <strong>des</strong>cendre vers la Val Cannetoet Settefrati, dans le secteur du Latium du parc. Au-delà, vers Canneto etSettefrati, il faut un véhicule pour retourner à la base, cela vaut la peined’effectuer la traversée en direction <strong>des</strong> Tre Confini, de Forca Resuni, dela Valle di Rose et de Civitella Alfedena. Il s’agit d’une marche longue etmagnifique, qui permet de passer en revue trois <strong>des</strong> plus belles valléesde la zone protégée, et qui permet de rencontrer les chamois aupâturage près du Passo Cavuto et dans la cuvette de la haute Valdirose.D’autres chamois attendent les visiteurs en Val Fondillo sur l’arête dumont Amaro de Opi, l’élégante montagne qui culmine à 1862 mètresd’altitude et qui offre un merveilleux coup d’œil sur la Val Fondillo, laCamosciara, la vallée du Sangro et sur la cuvette où surgissentPescasseroli et Opi, ainsi que sur une grande partie <strong>des</strong> sommets lesplus élevés du parc, à commencer par le mont Marsicano et le montPetroso.Le chamois <strong>des</strong> Apennins, le “seigneur <strong>des</strong> cimes” <strong>des</strong> parcs <strong>des</strong><strong>Abruzzes</strong>, disparut à la fin du XIXe siècle de toutes les montagnes <strong>des</strong>Apennins, à l’exception de celles du Parc <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, où il trouva sondernier refuge. De nos jours cette espèce se développe à nouveau et il aété réintroduit dans les autres <strong>Parcs</strong> Abruzzains également. En été il estplus facile de l’apercevoir car les har<strong>des</strong>, avec les petits nés tard auprintemps, montent à <strong>des</strong> altitu<strong>des</strong> plus élevées, où, si l’on se déplaceavec beaucoup de discrétion et avec un peu de chance, on peut lesobserver de près, occupés à paître dans les pâturages de haute altitude,ou à reposer sur de raide vires rocheuses.P. en regard, la Val Fondello; à gauche, chamois.


10 PARCO NAZIONALE D’ABRUZZO, LAZIO E MOLISE: À ne pas manquerA LA DÉCOUVERTE DE L’OURS BRUN MARSICANRencontrer l’ours dans les bois du Parc National <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, duLatium et du Molise n’a jamais été facile. Toutefois, les excursions, danscertaines localités et à certaines pério<strong>des</strong> de l’année rendent cettepossibilité plus concrète.Une excursion particulièrement panoramique et adaptée à ce but estcelle qui conduit de Pescasseroli au refuge de Jorio. On peut parcourirce sentier seuls jusqu’en août. D’août à début octobre le parcrèglemente le flot touristique dans cette zone fréquentée par les ours,en permettant à 20 personnes par jour maximum de monteraccompagnées d’un guide. On part pour l’excursion en rejoignant leshautes altitu<strong>des</strong> de la zone protégée à l’heure où d’habitude lespassionnés <strong>des</strong> sentiers font retour en fond de vallée. Après le refuge,qui a été restauré récemment, le groupe marche dans un profondsilence. Les gui<strong>des</strong> prêtent <strong>des</strong> jumelles à qui n’en a pas.A chaque détour du sentier, le guide en tête s’arrête, braque les jumellessur les clairières aux pieds de la crête et sur les hêtraies qui ladélimitent, puis explore le terrain centimètre par centimètre avecbeaucoup d’attention. A une demi heure du refuge le groupe entiers’assoit sur un pré escarpé pour observer, après avoir placé <strong>des</strong> jumellesde précision sur un trépied. L’objet de tant d’attention est l’ours, l’animalsymbole du parc et de toutes les zones protégées <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, et quel’on peut observer dans la moitié <strong>des</strong> cas. Outre l’ours, quelquefois à saplace, apparaissent presque toujours les cerfs ou les chevreuils. A latombée de la nuit il arrive d’entendre le hululement <strong>des</strong> loups retentirdans les vallées et sur les forêts du parc. Même lorsque la faune n’estpas abondante, le rituel du guet, la <strong>des</strong>cente vers Pescasseroli dans laplus complète obscurité et à la lumière <strong>des</strong> piles frontales rendent cesmarches exceptionnelles.SCANNO ET SON LACMagnifique pays au témoignage médiéval, Scanno est une <strong>des</strong><strong>des</strong>tinations les plus connues parmi les visiteurs <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>. Lebourg ancien offre une scénographie urbaine qui a beaucoup d’effetgrâce à la somme harmonieuse de styles, du Moyen-âge au baroque,en passant par la Renaissance. Un parcours idéal commence parl’église Santa Maria in Valle, qui les résume tous, mais tout le centrehistorique mérite une visite attentive, avec ses nombreuses églisessplendi<strong>des</strong>, ses maisons adossées les unes aux autres, ses manoirs, sesgrands escaliers. Dans les rues et sous les arches il arrive souvent derencontrer les vieilles femmes du pays qui portent habituellement lecostume traditionnel, probablement d’origine du Monténégrin, et quifont la joie <strong>des</strong> photographes à la recherche d’un déclic suggestif. Lesdentelles aux fuseaux et l’orfèvrerie font partie de l’artisanat typique:napperons, châles et nappes se trouvent chez de nombreux artisansdu pays, ainsi que pendentifs, bagues et colliers en filigrane délicat.Aux pieds de Scanno, le long de la route qui monte <strong>des</strong> gorges deSagittario, se trouve le lac homonyme. Spectaculaire et au climatagréable, le bassin est une <strong>des</strong>tination idéale pour <strong>des</strong> touristescherchant la fraîcheur, pour les pêcheurs, l’observation <strong>des</strong> oiseaux etles amateurs de canoë. Un éboulement cyclopéen tombé du MonteGenzana est à l’origine du barrage de la vallée du Sagittario et a crééle lac, qui remplit une immense cuvetteà 922 mètres d’altitude. Ces dernièresdizaines d’années, à la présencetraditionnelle <strong>des</strong> pêcheurs sur les rivesou en barque (le lac est riche enpoissons appréciés), s’est ajoutée celle<strong>des</strong> baigneurs, <strong>des</strong> touristes qui louentun pédalo, et <strong>des</strong> visiteurs sportifs quiarrivent sur les rives di lac pour faire dusurf ou du canoë.A gauche, équipements pour la baignade.


ABRUZZO ITALIA 11LE CENTRE HISTORIQUE DE PESCASSEROLI“Capitale” et point de départ pour la visite du parc, équipée debonnes pistes de ski, Pescasseroli offre au touriste un centrehistorique élégant et de beaux monuments: les restes de l’ancienchâteau lombard sur le col du “pesco” (hauteur défendue qui a pourorigine de nombreux centres du haut Moyen-âge), l’église baroque deCarmelo, le grand Palazzo Sipari (la famille où est né le philosopheBenedetto Croce et le grand environnementaliste Erminio Sipari,fondateur du parc en 1922), et surtout l’église paroissiale <strong>des</strong> SaintsPietro et Paolo, aux origines médiévales mais qui montre la rencontrede styles et d’époques différentes: roman, gothique, renaissance,baroque. L’intérieur, sévère mais harmonieux, est à trois nefs, où lesfaisceaux de colonnes évoquent les thèmes de l’architecturecistercienne; la façade présente un couronnement horizontal; leclocher date du XVIe siècle. L’œuvre d’art la plus vénérée de l’égliseest la statue de la Madonna Nera, connue dans la région commel’Incoronata (comme la madone de Foggia, et témoigne <strong>des</strong> liensétroits qui unissaient les deux territoires en raison de laTranshumance). La récupération de la partie la plus ancienne du pays avu un grand développement cesdernières années avecl’augmentation <strong>des</strong> structuresd’accueil, <strong>des</strong> restaurants et <strong>des</strong>boutiques d’artisanat traditionnel.Pour qui arrive d’Avezzano, àl’entrée de l’agglomération se trouveune fontaine à l’inscription gravéedans la roche qui rappellel’inauguration du parc le 9septembre 1922.A gauche, l’agglomération dePescasseroli; à droite, les ruines duchâteau.LE LAC VIVOLa plus élégante chaîne montagneuse du parc sert de fond au seul lacd’origine naturelle de la zone protégée, qui est également une<strong>des</strong>tination appréciée <strong>des</strong> excursionnistes. Petit lac en grande partiemarécageux, fréquenté en été par les bovins et les chevaux vivant enliberté, le lac Vivo occupe le fond d’une vaste dépression karstique à1591 mètres d’altitude. Il est flanqué sur la rive sud (à gauche pour quiarrive au bassin le long du sentier qui monte de Barrea) par une petitesource pérenne. Derrière, imposante surtout lorsque la dernière neigede printemps contraste avec le vert <strong>des</strong> jeunes feuilles de hêtre, se lèvela chaîne qui unit le mont Tartaro et la Meta aux tours rocheuses dumont Altare et à la cime du mont Petroso, le sommet le plus élevé decette partie de la zone protégée.Le sentier facile qui conduit au lac Vivo, parmi les plus intéressants etles plus fréquentés du parc, se rejoint de préférence de Barrea, et offreune marche agréable (une heure et demie pour la montée, au maximumune heure en <strong>des</strong>cente) dans une hêtraie riche en exemplaires de hautfut, qui s’ouvre à l’improviste sur la cuvette qui abrite le lac. Entre maiet juin les fleuraisons spontanées sont spectaculaires; en plein été,même les heures les plus chau<strong>des</strong>sont tempérées par la fraîcheur<strong>des</strong> eaux et de la hêtraie; enautomne le bois s’embrase demille couleurs chau<strong>des</strong>; enfin,l’excursion peut être faitetranquillement en hiver également(à pied ou en raquettes à neige)car le bois dense fait qu’il n’existepas de danger d’avalanches.A droite, vue du lac Vivo en été; àgauche, excursion en hiver.


12 PARCO NAZIONALE D’ABRUZZO, LAZIO E MOLISE: À ne pas manquerSUR LES TRACES DES SAMNITESENTRE ALFEDENA ET BARREAAux pieds <strong>des</strong> massifs de la Meta et du mont Greco, Alfedena etBarrea s’élèvent à la place d’importants habitats samnites.Fréquentées comme base pour <strong>des</strong> excursions dans le Parc National<strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, elles méritent d’être valorisées pour l’abondance <strong>des</strong>témoignages et pièces archéologiques qu’elles conservent. Peu dezones dans les <strong>Abruzzes</strong> sont comme celle-ci riche en nécropoles,fortifications et restes de temples et d’édifices civils. Un bel itinéraireà suivre: monter d’Alfedena au mont Curino où se trouvent lesruines d’un sanctuaire et une partie de murs mégalithiques. AAlfedena, à 893 mètre d’altitude, méritent un arrêt les ruines duchâteau et l’église <strong>des</strong> Saints Pietro et Paolo, du XIIIe siècle. LeMuseo Civico ne conserve qu’une petite partie <strong>des</strong> collectionsSamnites: la partie <strong>des</strong> trousseaux anciens restés dans les <strong>Abruzzes</strong>est de nos jours exposée au Museo Archeologico de Chieti, alors queles pièces dérobées par la Wehrmacht durant le deuxième guerre ontété renvoyés à Alfedena après une restauration soigneuse àl’Université de Tubinga.De la place Umberto I on arrive aux maisons de Fonticella, aprèslesquelles on continue sur un chemin muletier en montée. Aupremier croisement aller à droite par un sentier escarpé qui zigzaguedans un petit vallon et porte au plateau herbeux du mont Curino, à1020 mètres d’altitude.Une vieille clôture marque les reste d’un temenos, un enclos sacré deonze mètres de côté. En montant vers la gauche dans un boisenchevêtré on atteint les restes <strong>des</strong> murs mégalithiques quidéfendaient l’habitat. Le retour à Alfedena s’effectue par le mêmechemin. L’aller et retour demande moins d’une heure de marche.En regard: disque- cuirasse Samnite en bronze exposé au Museo CivicoArcheologico d’Alfedena.LA VALLELONGA ET LA FORÊT DE VALLE CERVARAVillavallelonga est la porte orientale du parc et occupe la partie plusmontagneuse de la Vallelonga, zone délimité par de longues chaînesmontagneuses, ardues et inaccessibles. C’est ici qu’a été découvertela plus ancienne hêtraie d’Europe, la Valle Cervara et ses hêtres quiarrivent même à 600 ans et où l’ours marsican trouve encoreactuellement son habitat naturel. Avec un choix de 11 parcours àdifférents niveaux de difficulté, le plus suggestif est celui qui à traversValle Cervara porte au mont de Valle Caprara. En laissant la voitureaux Prati d’Angro, on se dirige par un chemin de terre à l’entrée de lavallée où commence le sentier qui côtoie les rives d’un torrentdésormais à sec. On peut s’arrêter pour admirer les grands hêtres etessayer d’en mesurer un avec les bras pour découvrir qu’il faut aumoins trois personnes pour les entourer. On arrive ainsi à la fontainede Valle Cervara et commence la montée qui porte jusqu’à la platecrête finale du mont Caprara pour un spectacle garanti: la cuvette duSerrone, au sud tous les monts du parc l’Amaro de Opi, le Marsicano,le Gravare et le San Nicola, la pente du Petrose et de la Meta, puis leVelino, le Sirente, le Corno Grande et, en face, la Montagna Grande. Sil’on veut éviter la longue marche on peut opter pour le « sentiernature de l’ours » qui part du Centre d’Accueil et d’Information deVillavallelonga et porte jusqu’à la zone faunistique où l’on peutadmirer deux exemplaires d’ours marsican.Une autre visite est celle aux pays de Bisegna, San Sebastiano etOrtono, de petits centres médiévaux de la Valle del Giovenco où, enplus du Centre <strong>des</strong> Chevreuils de Bisegna et du Centro Verded’Ortona, il est possible de parcourir différents beaux sentiers. A nepas perdre la visite à l’aqueduc de la Ferriera à Bisegna.


ABRUZZO ITALIA 13PARCO NAZIONALE D’ABRUZZO, LAZIO E MOLISEViale Santa Lucia, 67032 Pescasseroli (Aq)tél. +39 0863 91131 – fax +39 0863 912132info@parcoabruzzo.it – www.parcoabruzzo.itAu-<strong>des</strong>sus: l’érable monumental du mont Tranquillo.Les rendez-vous du ParcLes nombreuses activités que l’Ente Parco programme et organise surson territoire, aussi bien pour les adultes que pour les jeunes et lesenfants en age scolaire, sont diffusées sur le web de manière ample etdétaillée aux adresses: www.parcoabruzzo.it etwww.parks.it/parco.nazionale.abruzzo, avec un calendrier riche eninitiatives (programmes d’éducation sur l’environnement, excursionsnaturalistiques, rendez-vous culturels), mis à jour régulièrement.Le strutture del ParcoéPESCASSEROLI (Aq)• Centro Visita, Museo Naturalistico, Ufficio Informazioni,Parco Faunistico, Giardino Appenninico tél. +39 0863 9113221CIVITELLA ALFEDENA (Aq)• Centro Visita, Museo del Lupo appenninico, Ufficio Informazioni,Sentieri Natura, Aree Faunistiche del Lupo appenninico e della Lincetél. +39 0864 890141BISEGNA (Aq)• Centro Visita, Museo del Capriolo, Ufficio Informazioni, Area Faunisticadel Capriolo, Sentiero Natura – Associazione “Montagna Grande”tél. +39 333 1948465VILLAVALLELONGA (Aq)• Centro Visita dell’Orso, Museo Naturalistico, Ufficio Informazioni,Area Faunistica dell’Orso, Sentiero Natura – Cooperativa “Sherpa”tél. +39 0863 1940278• Ufficio Territoriale del Parco tél. +39 0863 949221-9492617VILLETTA BARREA (Aq)• Centro Servizio Educazione tél. +39 0864 89102• Museo della Transumanza – Associazione “Borgo Fattoria Didattica”tél. +39 340 3174515LECCE NEI MARSI (Aq)• Area Faunistica del CervoSCANNO (Aq)• Punto informativo tél. +39 348 0548804• Area Faunistica del CervoOPI (Aq)• Centro Visita, Museo e Area Faunistica Camoscio appenninicoCoop. SO.R.T. tél. +39 333 4228260CAMPOLI APPENNINO (Fr)• Centro Visita, Museo e Area Faunistica dell’OrsoCooperativa “VerdeBlu” tél. +39 335 6846414ALVITO (Fr)• Centro Visita – Cooperativa “VerdeBlu” tél. +39 335 6846414• Ufficio Territoriale del Parco tél. +39 0776 513032SAN DONATO VAL DI COMINO (Fr)• Punto Informativo di Forca d’AceroCooperativa “VerdeBlu” tél. +39 335 6846414CASTEL SAN VINCENZO (Is)• Centro Visita e Museo dell’Avifauna tél. +39 0865 951354PIZZONE (Is)• Centro Visita dell’Orso Marsicano tél. +39 0865 951435Informazioni turisticheIAT Pescasseroli (Aq) tél. +39 0863 910461IAT Scanno (Aq) tél. +39 0864 74317Pro Loco di Opi (Aq) tél. +39 0863 910622Pro Loco di Villetta Barrea (Aq) tél. +39 0864 89333


Le Parc Nationaldu Gran Sasso


ABRUZZO ITALIA 15et Monti della LagaComposé de deux entités géologiquesdifférentes, le massif du Gran Sasso (calcaire,karstique, aride et principalement rocheux) etcelui de la Laga (arénacé marneux, densémentboisé, riche en eaux de surface), le parcprésente <strong>des</strong> environnements naturels trèsdifférents. Par conséquent, une flore et unefaune diversifiés, avec les deux massifs,littéralement encastrés entre eux dans la hauteVal Vomano, qui sont en parfaite continuitéécologique. Un environnement géographiqueet naturel extraordinaire, inextricablementimbriqué avec la présence humaine millénairetémoignée par les pâturages immenses, lescultures de haute altitude, les bourgsmédiévaux, les églises, les châteaux.P. en regard, du haut en bas: grand-duc d’Europe, fleuraison de pivoine, chiens de berger<strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> et troupeau, fromages, l’abbaye de S. Bartolomeo à Carpineto della Nora,le bourg de S. Stefano di Sessanio.Au-<strong>des</strong>sus: chamois <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> et excursion au Corno Grande.Dessous: le petit lac de Pietranzoni à Campo Imperatore.Le parc a une surface de 148.935 hectares et concernemarginalement également le Latium et les Marches. La partie <strong>des</strong><strong>Abruzzes</strong>, qui occupe neuf dixièmes de la surface totale, concerne lesprovinces de Teramo, de l’Aquila et de Pescara avec quarantecommunes, la partie <strong>des</strong> Marches intéresse uniquement la provincede Ascoli Piceno avec deux communes et la partie du Latium laprovince de Rieti toujours avec deux communes.Le massif du Gran Sasso est le plus important ensemble montagneux<strong>des</strong> Apennins, dont la majesté <strong>des</strong> sommets de roche dolomitique, les


16 PARCO NAZIONALE DEL GRAN SASSO E MONTI DELLA LAGAplus élevés de toute la chaîne, culminent avec le Corno Grande(2912 m), le Corno Piccolo, le Pizzo d’Intermesoli et le MonteCamicia. Il abrite le glacier du Calderone, le seul <strong>des</strong> Apennins etaussi le plus au Sud en Europe, et est flanqué au sud par le hautplateau de Campo Imperatore, une immense lande karstique dehaute altitude (entre 1600 et plus de 2000 m au-<strong>des</strong>sus du niveau dela mer), d’une beauté à couper le souffle, ce que l’on peut trouver deplus similaire au Tibet en Europe. Sa morphologie consiste en dehautes parois verticales, <strong>des</strong> moraines, <strong>des</strong> cirques glaciaires, <strong>des</strong>vallons, <strong>des</strong> escarpements, <strong>des</strong> champs karstiques et de nombreuxpetits lacs eux aussi d’origine karstique; au nord-ouest il se soude auxMonts de la Laga, géologiquement différents car formés de marnes etde grès, qui concernent le secteur nord du parc et se situent à chevalsur trois régions (<strong>Abruzzes</strong>, Latium et Marches). L’utilisation humainede ces montagnes se déduit de la couverture forestière, continue ettouffue sur les versants de la zone de Teramo du Gran Sasso et de laLaga, avec une nette prépondérance de prairies et de pâturages surle versant de la zone de l’Aquila du Gran Sasso et du versant duLatium de la Laga, témoignant de l’utilisation essentiellement enpâturages dans les secteurs sud et en forets dans le nord et à l’est. Lavégétation comprend les hêtraies sur la Laga (comprenant le raresapin pectiné, relique glaciaire à cette altitude) et sur le versant deTeramo du Gran Sasso, <strong>des</strong> pâturages à Campo Imperatore et sur leVoltigno et de magnifiques fleuraisons de haute altitude.Les aspects naturalistes ne sont pas le seul attrait de ce parc, qui aucontraire se caractérise par une communion, un entrecroisementinextricable de ses paysages entre nature et présence humaine. Letémoignent les innombrables anciens bourgs et châteaux disséminéssur ses pentes qui dominent les cuvettes entre les montagnes: sur leSur cette p.: la via ferrata qui conduit au Bivacco Basile; en bas, le lac de Campotosto ausoleil couchant.p. en regard: en haut, excursion en raquettes dans la hêtraie Prati di Tivo et excursion dansla Valle delle Cento Fonti; en bas, les ‘campi aperti’ di S. Stefano di Sessanio.


ABRUZZO ITALIA 17versant de Teramo, en particulier de petits bourgs médiévauxabandonnés dans les bois de la Laga et les ermitages de la Montagnadei Fiori, le magnifique centre renaissance de Campli, Civitella delTronto et sa puissante forteresse, les ruines spectaculaires de CastelManfrino donnant sur les gorges du Salinello, les châteaux médiévauxde Castel di Luco et Piano di Roseto, Castelli et ses boutiques decéramique connue et importante et l’oratoire de San Donato(appelé la «Chapelle Sixtine de la majolique»), les délicieux centreshistoriques de Isola del Gran Sasso, Cortino, Valle Castellana, Tossicia,Pietracamela; sur le versant de l’Aquila, Campotosto et son grand lac,les anciens centres historiques du Gran Sasso à l’atmosphèremédiévale intacte: Assergi, Barisciano, Santo Stefano di Sessanio,Calascio et sa splendide Rocca (forteresse), Castelvecchio Calvisio etCarapelle Calvisio, Castel del Monte, Ofena, Bussi sul Tirino; sul leversant de Pescara, qui <strong>des</strong>cend à pic vers les collines et vers la mer,Farindola et son fameux fromage pecorino.


18 PARCO NAZIONALE DEL GRAN SASSO E MONTI DELLA LAGA: À ne pas manquerCIVITELLA DEL TRONTO ET SA FORTERESSEOccupe le sommet d’un haut coteau qui contrôle le Tronto, durant <strong>des</strong>siècles limite entre le Règne de Naples et l’Etat Pontifical, de nos joursentre les <strong>Abruzzes</strong> et les Marches. La structure actuelle date du seizièmedix-septième siècle, mais son histoire sanglante commence bien avant, auMoyen-âge, et se termine avec l’Unité d’Italie par le siège de 1860-61, quis’est achevé par la capitulation de la garnison bourbonienne. Après laporte du treizième siècle qui mène aucentre historique (visiter ses rues étroitesqui abritent de remarquables monuments),on monte à la forteresse et l’on visite petità petit la grande Piazza d’Armi, le Bastionedi San Giacomo et le Palazzo delGovernatore. Les anciennes casernesbourboniennes abritent un petit muséeintéressant consacré à l’histoire de laforteresse et au grand siège de 1860-61.A gauche, vue aérienne du centre historique;à droite, les casernes bourboniennes de laforteresse.CASTEL MAN<strong>FR</strong>INO, LES GORGESET LES ERMITAGES DU SALINELLOLe cours du Salinello a creusé un <strong>des</strong> canyons les plus spectaculaires<strong>des</strong> Apennins entre la montagne <strong>des</strong> Fiori et la montagne de Campli.La première merveille qu’il préserve à son entrée est la GrotteSant’Angelo, à Ripe di Civitella del Tronto, un antre sacré de manièreininterrompue depuis plus de 10.000 ans. Puis, sur les escarpementsde la partie haute du vallon une séried’ermitages en positionimpressionnante: Santa Maria Maddalena,Santa Maria Scalena, San Fresco alleScalelle et le plus spectaculaire de tous,Sant’Angelo in Volturino (du latin vultur« vautour »). Dominent les gorgesétroites, là où les eaux du Salinellocoulent tumultueuses, les ruines deCastel Manfrino, le manoir bâti en 1258sur volonté du roi Souabe Manfredi.A gauche, intérieur de la grotte Sant’Angelo;à droite, les gorges du Salinello.CAMPLI ET LA NÉCROPOLE DE CAMPOVALANO.DU BOURG MÉDIÉVAL À LA ZONE ARCHÉOLOGIQUELA PLUS RICHE DES ABRUZZESAux pieds de la Laga, la plaine de Campovalano a été pendant <strong>des</strong>siècles – entre le XIIIe et le IVe siècle av. J.-C. – un énorme et unique«cimetière sans ville» qui concentre les sépultures de l’aristocratie d’ungrand territoire, avec <strong>des</strong> milliers de tombes ayant restitué <strong>des</strong> pièces àla richesse et à l’élégance extraordinaires, parfaitement conservées.Elles sont exposées au musée se trouvant dans le centre historique deCampli, une splendide petite villemédiévale avec une très belle place,d’anciens palais et les églises de SanFrancesco (du début du treizième) et deSanta Maria in Platea (fin du quatorzième).Visiter également l’église de San Pietro, dudébut du treizième, au bord de la plaine deCampovalano, près <strong>des</strong> ruines d’uncouvent bénédictin.A gauche, l’église de S. Pietro di Campovalano;à droite, plaque en ivoire exposée au MuseoArcheologico Nazionale de Campli.


ABRUZZO ITALIA 19LE BOIS MALTESE ET LA MORRICANALa plus grande forêt de la Laga s’étend sur le versant est du massif,entre les vallons de la Cavata et de la Morricana, et alterne la hêtraietypique <strong>des</strong> Apennins aux grands sapins au tronc régulier. Le col deCeppo est le meilleur accès pour qui veut la visiter, un chemin platde terre battue de presque six kilomètres de longueur en part etpermet de traverser la partie la plussuggestive de la forêt. Un sentier plusescarpé permet de monter du Ceppo auxJacci di Verre, devant les sommets les plusélevés de la Laga, et de continuer vers les«hêtres tordus», la cascade de la Cavataou le Pizzo di Moscio. De la prise del’Enel (énergie électrique) où le cheminde terre se termine, un autre sentierconduit aux casca<strong>des</strong> sauvages de laMorricana, véritable joyau de ce versantdu massif.A gauche, vue aérienne du Bois Maltese; àdroite, la cascade de la Morricana.LA VALLÉE DES CENTO FONTIÀ CESACASTINA DI CROGNALETOA l’aridité presque totale <strong>des</strong> hauts massifs montagneux <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>,calcaires et donc karstiques, les Monts de la Laga opposent unestructure géologique arénacée marneuse qui favorise l’écoulement ensurface <strong>des</strong> eaux, qui dans cette région sont donc abondantes partout.Le cours d’eau le plus spectaculaire se trouve près de Cesacastina, où leFosso dell’Acero <strong>des</strong>cend vers la vallée avec<strong>des</strong> effets spectaculaires. Ce lieu, aux piedsdu mont Gorzano et <strong>des</strong> sommets de laLaghetta, jouit d’un panorama fabuleux, quidécouvre la chaîne du Gran Sasso du MontSan Franco au Mont Camicia.Le bourg de Cesacastina également, d’oùpart le sentier, offre d’intéressantesoccasions de visite, et de son belvédère onjouit d’un merveilleux panorama sur leGran Sasso.A gauche, l’église <strong>des</strong> saints Pietro et Paolo àCesacastina; à droite, une <strong>des</strong> casca<strong>des</strong> dans lavallée.SUR LES RIVES DU LAC DE CAMPOTOSTOLe lac artificiel de Campotosto est le plus grand <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>. A labelle saison, se donnent rendez-vous autour de ses eaux lespassionnés de canoë, de windsurf, <strong>des</strong> pique-niques au grand air, alorsqu’en hiver le lac gelé est un spectacle à ne pas manquer. L’altitude de1313 mètres au-<strong>des</strong>sus de la mer garantit la fraîcheur même au cœurde l’été. De beaux itinéraires pour le mont Cardito, le mont deMezzo et les sommets de la Laghetta,alors que la route autour du lac se prêtebien aux promena<strong>des</strong> en bicyclette et,en hiver, à de brefs mais intéressantsparcours en skis de fond. En-dehors dulac, Campotosto doit sa notoriété auxcharcuteries, entre autres la célèbreMortadella di Campotosto (label SlowFood, appelée localement « couilles demulet »), aux fromages et aux vian<strong>des</strong>produits par les éleveurs locaux.A gauche, vue du lac; à droite, lesmortadelles de Campotosto.


20 PARCO NAZIONALE DEL GRAN SASSO E MONTI DELLA LAGA: À ne pas manquerLE GRAN SASSO, SES REFUGES HISTORIQUESET LE GLACIER DE CALDERONELe Gran Sasso est le sommet de type alpin le plus important <strong>des</strong>Apennins, celui où naît l’histoire de l’alpinisme de randonnée (avecl’ascension documentée du Capitaine Antonio De Marchi en 1573); sesrefuges historiques (le «Garibaldi» de 1886, et le «Duca degli Abruzzi»de 1908), actuellement encore très fréquentés et parfaitementrestaurés, ont accueilli <strong>des</strong> générationsd’excursionnistes et d’alpinistes.Le «Paretone», la muraille de mille six centmètres de hauteur d’où le Corno Grandedonne sur les collines de Isola del GranSasso et Castelli, en est la paroi-symbole.Cet environnement parfaitement alpin,vertical, de roche nue, conserve aussi leglacier européen le plus au sud, leCalderone.A gauche, le sommet est du Corno Grande etle Calderone; à droite, le refuge Garibaldi.CASTELLI, LA “CAPITALE” DE LA MAJOLIQUEDES ABRUZZES ET SA GRANDE TRADITIONAux pieds de l’impressionnante paroi nord du Mont Camicia, Castelliest un <strong>des</strong> bourgs les plus suggestifs <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, patrie dès le Moyenâgede l’une <strong>des</strong> plus importantes et <strong>des</strong> plus raffinées traditionseuropéennes de majolique de haute qualité. On la trouvait dans toutesles cours d’Europe (et de nos jours dans tous les musées importantsdu monde). La céramique de Castelli voit sa période la plus fécondeentre le quinzième et le dix-septième siècle.Nous devons aux Grue, Fuina, Gentili,Cappelletti <strong>des</strong> objets de toute beauté, bienreprésentés au Museo della Ceramica local. Lapetite église de San Donato, appelée «laChapelle Sixtine de la majolique», avec sonplafond en carreaux, offre une imageextraordinaire du niveau auquel s’est inspiréela production populaire de Castelli.A gauche, vase en majolique exposé au Museodella Ceramica; à droite, l’agglomération deCastelli.CAMPO IMPERATORE, LE “PETIT TIBET”«Campo Imperatore est infini, un océan de pâturages caressés par lebrouillard porté par le vent. Ce pourrait très bien être le Tibet»: c’estainsi qu’en 1937 le grande alpiniste et orientaliste florentin FoscoMaraini décrivait cette merveille <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>. Durant <strong>des</strong> sièclesthéâtre de la grande période de l’élevage <strong>des</strong> moutons dans les <strong>Abruzzes</strong>(lorsque <strong>des</strong> centaines de milliers d’ovins ypaissaient), au seizième siècle les Medici deFlorence eux-mêmes, marchands internationauxde laine, avaient acheté <strong>des</strong> châteaux et <strong>des</strong>pâturages aux pieds du Gran Sasso. De nosjours comme alors, il propose <strong>des</strong> perspectivesillimitées et surréelles, depuis <strong>des</strong> dizainesd’années emplacement d’exception pourl’industrie cinématographique. Entre 1600 et2200 mètres d’altitude, ayant 25 kilomètres etlong et 8 de large, il culmine avec l’hôtelhistorique où en 1943 les parachutistesallemands libérèrent Mussolini.A gauche: Campo Imperatore; à droite, fleuraison degrande gentiane.


ABRUZZO ITALIA 21LE CHÂTEAU DE ROCCA BALASCIO, LE PLUSSCÉNOGRAPHIQUE DES CHÂTEAUX DES ABRUZZESComme un nid d’aigle, à 1460 mètres d’altitude, la Rocca di Balascioest le plus spectaculaire <strong>des</strong> nombreux châteaux qui contrôlaient les«routes de la laine» en provenance et en direction de CampoImperatore. Il domine un territoire immense et dévoile un panoramaà couper le souffle. Fondé vers l’an Mille, il seprésente au départ comme une seule tourquadrangulaire, par la suite munie d’unefortification externe avec quatre puissantestours cylindriques lui donnant un aspectunique et le rendant bien visible de loin. Aucours <strong>des</strong> siècles il appartint aux bénédictinsde San Vincenzo al Volturno, aux Acclozemoraet aux Piccolomini. En 1579, avec la voisineSanto Stefano di Sessanio, il devint possession<strong>des</strong> Medici, dont la richesse se basait sur lecommerce de la laine.A droite, l’église de sainte Maria della Pietà.SANTO STEFANO DI SESSANIO.L’ANCIEN BOURG MÉDIÉVAL FIEF DES MEDICISanto Stefano di Sessanio est certainement l’un <strong>des</strong> plus intéressants<strong>des</strong> pays du versant sud du Gran Sasso, à 1251 mètres d’altitude surl’une <strong>des</strong> plus importantes voies d’accès aux riches pâturages deCampo Imperatore. C’est pourquoi il devint fief <strong>des</strong> Medici deFlorence, qui avaient ici de considérables intérêts dans la productionde la laine. Le centre historique, parfaitement médiéval, est intact etentièrement restauré (objet d’une récupération originale, ettransformé en hôtel diffusé; le séismede 2009 a provoqué un seul dommage àla tour médicéenne qui le dominait, maiqui sera restaurée rapidement. Lesystème de petites vallées quil’entourent est intéressant, avecl’archaïque paysage agraire <strong>des</strong> «champsouverts», qui produisent les célèbreslentilles locales, label Slow Food.A gauche, lentilles; à droite, une rue ducentre historique.CASTEL DEL MONTE, LE PAYS MUSÉE DES BERGERSET DE LA TRANSHUMANCELa “capitale” <strong>des</strong> bergers du Gran Sasso accueille encore de nos joursles visiteurs qui montent de la plaine de Navelli vers CampoImperatore, le “petit Tibet” <strong>des</strong> montagnes <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, dontl’économie s’est basée dès l’antiquité sur la transhumance <strong>des</strong> moutons.La richesse produite par l’élevage <strong>des</strong> moutons est témoignée par sesnombreux palais et ses églises, richement décorées. Le cœur del’agglomération est le quartier fortifié de Ricetto avec ses rues enescaliers (les «rue») escarpées, ses arches etses belles maisons de pierre, qui de nos joursoffre dans les nombreuses pièces de sonoriginal «Museo diffuso» une vaste lecture de lavie et <strong>des</strong> traditions culturelles <strong>des</strong> bergers.C’est la patrie de la production de certains <strong>des</strong>meilleurs fromages pecorino <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>,entre autres le célèbre canestrato de Casteldel Monte, label Slow Food.A gauche, le centre historique de Castel delMonte; à droite un <strong>des</strong> centres d’exposition deCulture matérielle.


22 PARCO NAZIONALE DEL GRAN SASSO E MONTI DELLA LAGA: À ne pas manquerL’ÉGLISE DE SAN PIETRO AD ORATORIUML’église, isolée aux pieds de Capestrano, le long du fleuve Tirino, estcachée dans un petit bois de saules et de peupliers. L’extérieur, vu dederrière, est très simple avec ses deuxabsi<strong>des</strong> semi circulaires en pierre nue. Lafaçade montre un revers de voussoir quireporte l’énigmatique carré magique “satorarepo tenet opera rotas”, alors quel’architrave du portail porte une inscriptionqui donne la date de l’église: «a rege <strong>des</strong>ideriofundata anno milleno centeno renovata», c’està-dire«fondée par le roi Desiderio, rénovéeen l’an 1100». De style roman, l’intérieur esttrès saisissant avec ses puissantes colonnesqui le divisent en trois nefs, il a un splendideciboire du treizième siècle et d’intéressantesfresques du XIIe siècle dans l’abside centrale,peintes en ocre rouge uniquement.A gauche, l’intérieur de l’église; à droite, le portail.AMITERNUM. JEUX ET PLAISIRS DES ANCIENS SABINSDans le vert du paysage de la vallée de l’Aterno, au nord après l’Aquila,se dressent encore majestueusement les restes de deux grands édificesde l’antiquité, un théâtre et un amphithéâtre d’époque romaine. Ce sontles ruines de l’ancienne Amiternum, patrie du grand historien Sallustio.D’origine Souabe, la ville fut importante, grande et puissante. Elle pritson nom du fleuve Aterno qui la bordait, ou peut-être à l’époquetraversait l’habitat. De son ancienne splendeur il reste encore de nosjours les thermes, ainsi que lesdeux édifices pour le spectacle.Tout près l’habitat médiéval de SanVittorino avec la magnifique églisede San Michele, du XIIe siècle,caractérisée par d’intéressantescatacombes liées au culte dumartyre local San Vittorino.A gauche, vue aérienne du théâtre; àdroite, vue aérienne del’amphithéâtre.L’ABBAYE DE SAN CLEMENTE A CASAURIALe long de la vallée du fleuve Pescara se trouve toujours l’abbaye de SanClemente a Casauria que l’on peut visiter et qui se situe près de lasortie d’autoroute de Torre de’ Passeri. Elle représente sans doute un<strong>des</strong> monuments les plus importants du patrimoine artistique etarchitectural <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>. L’église d’origine fut construite au IXe siècle,comme le montre le bas-relief du portail central, mais subit denombreuses <strong>des</strong>tructions et reconstructions. Elle prend son aspectactuel au XIIe siècle, avec quelques ajouts successifs. Derrière la faça<strong>des</strong>plendide, avec porche, troisportails magnifiquement décoréset les imposantes portes enbronze, se trouve un intérieur derare beauté, qui contient troisobjets de grande valeur: l’ambon,le cierge pascal et le ciboire, tousen pierre et finement travaillés.A gauche, la façade; à droite, détailde la lunette du portail.


ABRUZZO ITALIA 23OFENA ET LES “PAGLIARE”Le centre médiéval d’Ofena, l’ancienne Aufinum, base d’uneimportante voie de la transhumance qui monte vers Castel delMonte et Campo Imperatore, conserve un centre historique intact etquelques églises très intéressantes. D’agréables promena<strong>des</strong>conduisent, en amont, vers les bourgs de Garrufo (très pittoresque,de caractère médiéval) et à Villa SantaLucia, et, en aval, au plateau en contrebas(où l’on produit un <strong>des</strong> meilleurs vinsrouges de la région) où se trouvel’ensemble <strong>des</strong> «pagliare», un ancienbourg formé d’habitations saisonnièresutilisées pour l’exploitation agricole dela plaine. La promenade (à pied ou envélo) vers le beau bourg abandonné <strong>des</strong>«pagliare» commence par la belle églisede San Pietro ad Cryptis, en bas du pays.A gauche, les “pagliare”; à droite,l’agglomération d’Ofena.LES MÉANDRES DU TIRINOLe Tirino, un <strong>des</strong> fleuves les plus limpi<strong>des</strong> d’Italie, naît <strong>des</strong> spectaculaireseaux résurgentes de Capo d’Acqua et Presciano, entre Capestrano etOfena, sur le versant sud-est du Gran Sasso. Paradis <strong>des</strong> pêcheurssportifs (qui arrivent de toute l’Italie), <strong>des</strong>passionnés de canoë et <strong>des</strong> birdwatchers(grâce aux colonies permanentes de martinpêcheurs, râles d’eau, poules d’eau et à laprésence saisonnières de foulques, grèbes,hérons, canards sauvages), sa vallée offre <strong>des</strong>plendi<strong>des</strong> promena<strong>des</strong> à pied, à cheval ouen VTT, alors que son cours permet demerveilleuses excursions en canoë sur seseaux cristallines. La nature plate <strong>des</strong> lieuxoffre <strong>des</strong> parcours accessibles à tous,même avec une poussette. Dans lesalentours, visiter les anciens bourgs deCapestrano et Ofena.A gauche, une compétition de canoë sur leTirino.FARINDOLA, LE VALLON D’ANGRIET LA PIANA DU VOLTIGNOLe bourg caractéristique de Farindola (connu également pour sonextraordinaire fromage Pecorino, label Slow Food) est la porte d’accèsdu vallon d’Angri, qui entaille par un profond canyon le versant sud-estdu massif du Gran Sasso, rocheux et sauvage. Il s’agit d’une excursiondifficile, qui de la belle cuvette du Mortaio d’Angri (à 695 mètresd’altitude), conduit en montée à travers <strong>des</strong> paysages extraordinairesjusqu’à Campo Imperatore. Des excursions alternatives et un peu plusfaciles (à faire en voiture également)conduisent au haut plateau duVoltigno, une vaste plaine karstiquemerveilleusement enchâssée entreles reliefs un peu plus au sud (et quien hiver offre de splendi<strong>des</strong>itinéraires en skis de fond) ou pouradmirer vers Montebello di Bertonales pitons calcaires <strong>des</strong> «Merletti»(dentelles) de Villa Celiera.A gauche, en raquettes dans la hêtraie;à droite, le pecorino de Farindola.


24 PARCO NAZIONALE DEL GRAN SASSO E MONTI DELLA LAGA: À ne pas manquerNAVELLI ET SON SA<strong>FR</strong>ANNavelli est un beau bourg médiéval, accroché sur un relief qui domine lehaut plateau du même nom, célèbre depuis <strong>des</strong> siècles pour sonextraordinaire production de safran. Le haut plateau, encadré demagnifiques plantations d’amandiers, entre les massifs du Gran Sasso etdu Sirente, est en effet le cœur d’une <strong>des</strong> plus intéressantes productionstraditionnelles <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>. Dès le XIIIe s. le safran s’y cultivait selon lamême méthode ancienne, et résiste actuellement grâce à sa qualité, quien fait un véritable «or rouge»,ingrédient princier de délicatespréparations de la grande cuisineitalienne et internationale, comme lecélèbre risotto à la milanaise. Depuis2005 c’est un Produit à Dénominationd’Origine Protégée qui est protégé etsoutenu par une association sous lenom de «Safran de l’Aquila DOP».A gauche, récolte du safran à Navelli; àdroite, fleurs de Crocus sativus.LES LOCCE ET SANTA MARIA CARBONI,UN ITINÉRAIRE ÉTERNELLe massif du Gran Sasso, qui vers la mer élève un muraille rocheuselinéaire et compacte, vers l’intérieur forme un système extrêmementcomplexe de hauts plateaux, de plissements et de bassinsmontagneux: un paysage formant <strong>des</strong> pâturages immenses etd’extraordinaires petites vallées karstiques, chacune ayant son proprebourg médiéval, le château, les églises rurales. C’est le cas du Pianodelle Locce, une vaste cuvette herbeuse qui s’étend à environ 1250mètres d’altitude, profondément encaisséeentre <strong>des</strong> reliefs bordant CampoImperatore, à peine au nord del’agglomération de Santo Stefano diSessanio. Côté nord se trouve l’anciennechapelle rurale de Santa Maria Carboni. Toutautour, les pentes de la cuvette sontconstellées de petites étables hypogées, les«locce», dans lesquelles les bêtess’abritaient pendant la nuit.A gauche, une <strong>des</strong> petites étables; à droite, lapetite église de sainte Maria dei Carboni.LA VOIE DES CHEVAUX DU GRAN SASSO,UN ANNEAU DE 300 KILOMÈTRESEffectue le périple entier du massif, avoisinant tous ses centres pluspittoresques, ses monuments naturels et historico-culturels et entrelaçanttoutes les ressources du territoire: paysage, nature, traditions,gastronomie, accueil diffus. Entre anneau principal et embranchements, ildéveloppe environ 300 km en récupérant de vieux chemins muletiers, <strong>des</strong>chemins charretiers et <strong>des</strong> sentiers parmi <strong>des</strong> paysages d’une beauté noncontaminée, <strong>des</strong> bourgs et <strong>des</strong> châteaux, <strong>des</strong> pâturages et <strong>des</strong> bois. Lesparcours sont parfaitement signalés et équipés de points d’eau (lesabreuvoirs et les sources que l’onrencontre le long du parcours ont étéréaménagés), <strong>des</strong> points où allumer unfeu, <strong>des</strong> cabanes, <strong>des</strong> aires de halte oud’étape et <strong>des</strong> abris pour les chevaux.Cet anneau balisé extraordinaire peutnaturellement, outre à cheval, êtreparcouru à pied ou en VTT.A gauche, tourisme équestre dans leparc; à droite, excursion en VTT avec vuedu Lac de Campotosto.


ABRUZZO ITALIA 25Au-<strong>des</strong>sus: le Corno Piccolo et le refuge Franchetti.PARCO NAZIONALE DEL GRAN SASSO E MONTI DELLA LAGAVia del Convento 1, 67010 Assergi L’Aquilatél. +39 0862 60521 – fax +39 0862 606675ente@gransassolagapark.it – www.gransassolagapark.itLes structures du parcASSERGI (Aq)• Polo Amministrativo del Parco, Punto Informativo, Antiquarium del Parco,Punto Informativo Estivo con Showroom dei prodotti tipici a Fonte Cerretotél. +39 0862 60521BARISCIANO (Aq)• Orto Botanico, Museo del Fiore, Centro Ricerche Floristichedell’Appennino – San Colombo tél. +39 0862 899025ARISCHIA (Aq)• Punto Informativo, Museo del Legno – Associazione “<strong>Abruzzo</strong> 1573”tél. +39 340 3345990CALASCIO (Aq)• Museo delle Fortificazioni tél. +39 0862 60521SANTO STEFANO DI SESSANIO (Aq)• Punto Informativo Estivo, Museo Terre della Baroniatél. +39 0862 60521 / 0862 899117BUSSI SUL TIRINO (PE)• Centro Visite Fiume Tirino, Punto Informativo, Laboratorio Didattico,Biblio-Mediateca – Cooperativa “Il Bosso” tél. +39 085 9808009FARINDOLA (Pe)• Polo Scientifico del Parco, Centro Visite, Museo interattivo e AreaFaunistica del Camoscio appenninico, Aula Didattica tél. +39 085 823100VALLE CASTELLANA (Te)• Ecomuseo Terre del Castellano tél. +39 0861 93130 / 345 4314796SAN PIETRO DI ISOLA DEL GRAN SASSO (Te)• Centro per le Acque, Ecomuseo, Sentiero Natura, LaboratorioFormativo – C.E.A. “Scuola Verde” tél. +39 335 1048318ISOLA DEL GRAN SASSO (Te)• Polo Patrimonio Culturale del Parco e Area Faunistica del Cervotél. +39 0861 97301CORTINO (Te)• Area Faunistica del CervoARSITA (Te)• Museo del Lupo tél. +39 0861 998016PRATI DI TIVO DI PIETRACAMELA (Te)• Museo dell’Alpinismo tél. +39 0861 959619RIPE DI CIVITELLA DEL TRONTO (Te)• Centro Visite di Ripe di Civitella, Museo della Grotta Sant’Angelo,Centro visite di Macchia da Sole, Antiquarium di Castel Manfrino –Associazione “Verdelaga” tél. +39 328 6118276 / 336 660510ARQUATA DEL TRONTO (Ap)• Centro dei due Parchi (Country House, Casa del Parco, PuntoInformativo e Centro di Educazione Permanente) – Cooperativa“Forestalp” tél. +39 0736 803915AMATRICE (Ri)• Polo per il Patrimonio Agroalimentare del Parco tél. +39 0746 824519MONTORIO AL VOMANO (Te)• Mediateca Ce.D.A.P., Centro di Documentazione sulle Aree Protettetél. +39 0861 501049• Parcours à anneau balisé (Guazzano di Campli – Macchia da Sole –Castel Manfrino – Ripe di Civitella) avec aires de détente, points oùallumer un feu, cabanes pour l’observation, pupitres avec explications• Ippovia du Gran Sasso d’Italia (320 km à travers le territoire <strong>des</strong>provinces de l’Aquila, de Pescara et de Teramo) avec aires détenteéquipées, refuges, cabanes pour la détente et le repos <strong>des</strong> chevaux,abreuvoirs et points d’eau (départs de Assergi, Bussi sul Tirino, Prati di Tivo,Rigopiano, Capestrano, Campotosto)Informations touristiquesIAT L’AQUILA tél. +39 0862 410340IAT TERAMO tél. +39 0861 244222IAT BARISCIANO tél. +39 0862 89735UFFICIO TURISTICO DI CASTEL DEL MONTE tél. +39 0862 938404Les rendez-vous du ParcLes nombreuses activités que l’Ente Parco programme et organise surson territoire, aussi bien pour les adultes que pour les jeunes et lesenfants en age scolaire, sont diffusées sur le web de manière ample etdétaillée aux adresses: www.gransassolagapark.it etwww.parks.it/parco.nazionale.gran.sasso, avec un calendrier riche eninitiatives (programmes d’éducation sur l’environnement, excursionsnaturalistiques, rendez-vous culturels), mis à jour régulièrement.


Le Parc National


ABRUZZO ITALIA 27de la MajellaRude et imposante, au centre <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, laMajella est la montagne qui a forgé l’identitéde toute la région. Son grand parc, quicomprend également les remparts du Morroneet les Monts Pizi, outre le grand système <strong>des</strong>Altopiani Maggiori qu’elle renferme, est un <strong>des</strong>plus importants conteneurs de biodiversitéd’Italie et d’Europe.La présence ininterrompue de l’homme sur ses pentes dès le début<strong>des</strong> temps, témoignée par la découverte de gisementspréhistoriques qui remontent au paléolithique, constitue l’essencemême, l’identité particulière du parc, qui est profondément gardiende la Nature et de l’homme. Des gisements paléolithiques, <strong>des</strong>grottes et <strong>des</strong> villages néolithiques, <strong>des</strong> habitats de l’age <strong>des</strong> métaux,<strong>des</strong> villes et sanctuaires italiques et romains, <strong>des</strong> ermitages et <strong>des</strong>lieux de culte rupestres, <strong>des</strong> grottes et <strong>des</strong> inscriptions de bergers etde brigands, <strong>des</strong> cabanes à tholos disséminées partout dans leschamps agricoles et les pâturages en hauteur, témoignent de laprésence continue de l’homme sur ses flancs ronds et boisés, sur seshauts pâturages, dans ses profonds vallons: dès l’aube de l’humanité,la Majella a été refuge et source de vie pour les chasseurs et lesagriculteurs, les ermites et les bergers, les soldats et les brigands, lescharbonniers et les carriers, les paysans et les passants.P. en regard, du haut en bas: fleuraison d’edelweiss, cerf, le Mont Amaro, la collégiale deS. Maria del Colle à Pescocostanzo, les «sise di monaca» gâteau typique deChardiagrele, une cabane à tholos.Au-<strong>des</strong>sus: loup <strong>des</strong> Apennins, l’ermitage de saint Bartolomeo et l’accès “particulier” àl’ermitage de saint Giovanni all'Orfento.Dessous: vue panoramique de la Majella du Blockhaus.


28 PARCO NAZIONALE DELLA MAJELLALa fascination de la Majella, maternelle et naturelle dans son nom,qui évoque la «Maja», mère <strong>des</strong> moissons adorée par ses premiersagriculteurs, réside dans le fait qu’elle a toujours été considéréeune montagne sacrée, giron utérin pour ses habitants. Le parccouvre une surface de 74.095 hectares et comprend 39 communesdans les provinces de l’Aquila, de Chieti et de Pescara. Du point devue géomorphologique la Majella se présente comme un puissantbloc calcaire arrondi, profondément entaillé de vallées encaissées,qui culmine avec le Mont Amaro à une altitude de 2793 mètres.La position géographique en pleine Méditerranée, lescaractéristiques d’altitude (30 sommets au moins ont plus de 2000mètres), l’orogenèse tourmentée, la rigueur et l’instabilité du climaten font une montagne unique en son genre et gardienne d’unediversité biologique parmi les plus importantes d’Europe, quicompte <strong>des</strong> éléments méditerranéens, alpins, balkaniques,pontiques, illyriens, pyrénéens et arctiques de grande valeurSur cette p.: à gauche, vue aérienne de la Badia Morronese près de Sulmona; en haut, vuede la Majella en hiver; <strong>des</strong>sous, la Vallée de l’Orfento.P. en regard: en haut, chamois <strong>des</strong> Apennins; à droite, ski de randonnée au Bosco diS. Antonio; en bas, les hautes altitu<strong>des</strong> du massif de la Majella.


ABRUZZO ITALIA 29biogéographique, et de nombreuses espèces rares et précieuses.Sur la Majella vivent le loup, l’ours, le chamois, la loutre, lechevreuil, le cerf. Les 130 espèces d’oiseaux comprennent l’aigleroyal, le faucon pèlerin, le grand-duc d’Europe, le faucon lanier,l’autour et le pluvier guignard. Les hêtraies couvrent les versantsentre 1000 et 1800 mètres alors que plus en hauteur le pin mugo,une relique glaciaire, caractérise la portion <strong>des</strong> arbustes tordus. Lavégétation comprend plus de 1700 espèces, dont de nombreusessont endémiques. La flore du parc compte plus de 2100 espèces,dont de nombreuses endémiques, reliques, rares et/ou dignes deprotection. Les communautés végétales actuelles de la Majella sontle fruit, outre <strong>des</strong> plus différentes conditions climatiques etgéomorphologiques, de la présence millénaire de l’homme et <strong>des</strong>es activités agricoles, forestières et pastorales, comme l’attestentles nombreuses peintures rupestres que l’on trouve dans sessanctuaires néolithiques.Le parc permet de visiter de petits centres de grand intérêthistorique comme l’ancienne Pacentro, Caramanico et sesthermes, Gardiagrele et son riche artisanat artistique, et lasplendide Pescocostanzo, à l’orgueilleux centre historiquerenaissance et baroque. De grand intérêt également les ermitageset les lieux de culte comme l’abbaye de San Liberatore à Majella,les ermitages célestins du Morrone (Sant’Onofrio et San Pietro) etde la Majella (San Bartolomeo di Legio, Santo Spirito a Majella, SanGiovanni all’Orfento, Sant’Onofrio di Serramonacesca, Madonnadell’Altare), le sanctuaire de Ercole Curino et l’église de SanTommaso à Caramanico.


30 PARCO NAZIONALE DELLA MAJELLA: À ne pas manquerSULMONA ET LA SANTISSIMA ANNUNZIATADans le coeur <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, Sulmona, où le poète latin Ovidio vit lejour, connut au Moyen-âge sa période de plus grande splendeurlorsqu’elle s’enrichit de monuments importants comme l’élégantaqueduc terminé en 1256, qui traverse Piazza Garibaldi (théâtre lematin de Pâque de la représentation sacrée de la «Madonna chescappa»), l’imposante cathédrale de San Panfilo, l’église de SanFrancesco della Scarpa, l’église de SantaMaria della Tomba, la Porta Napoli proche,l’ensemble de l’Annunziata, formé du palaiset de l’église du même nom. Fondé en1320 sur <strong>des</strong> ruines romaines, il présenteune splendide façade renaissance, <strong>des</strong>intérieurs baroques et du dix-huitièmesiècle, et abrite le museo civico, quiconserve <strong>des</strong> antiquités italiques etromaines, <strong>des</strong> statues et <strong>des</strong> peinturesmédiévales et de précieux objets sacrés.A gauche, la façade de l’ensemble del’Annunziata; à droite, détail du portail.L’ERMITAGE DE SANT’ONO<strong>FR</strong>IOET LE SANCTUAIRE DE ERCOLE CURINOL’ermitage de Sant’Onofrio al Morrone, donnant comme un nidd’aigle sur la cuvette Peligna, est lié à l’image et à la vie de Pietro daMorrone, qui, élu Pape comme Célestin V fit scandale par son “grandrefus” de la papauté, retournant à sa montagne et à ses ermitages. Ala base de la fantastique paroi rocheusequi porte l’ermitage se trouve le grandsanctuaire italique et romain de ErcoleCurino, divinité primaire de l’olympeitalique, alors que dans une cavité à micôtese trouvent les peintures rupestresd’époque préhistorique représentant <strong>des</strong>formes humaines orantes en ocre rouge.Cette «accumulation» de lieux de cultefranchissent les millénaires ettémoignent de la sacralité immémorialede cette partie du parc.A gauche, détail de l’ermitage de S. Onofrio;à droite, le sanctuaire de Ercole Curino.SAN TOMMASO, LA VALLÉE DES LUCHIET LES MARMITTE DE L’ORTAEntre Caramanico et Salle, près de l’église médiévale de San Tommaso,se trouvent les “luchi” (de lucus – bois sacré aux dieux). L’actionérosive du fleuve Orta, qui <strong>des</strong>cend de la Majella en un profond canyony a modelé <strong>des</strong> formes et <strong>des</strong> paysages vraiment singuliers: demajestueux pitons rocheux qui s’élèvent sur le lit de la vallée enformant un paysage incroyable, et, plus bas, en rejoignant le coursactuel du fleuve, les «marmitte», une série de siphons et de passagesérodés du fleuve creusés dans la roche vive. Ces deux merveillesnaturelles sont complétées par lesruines de l’ancien pont romain et duchâteau de Luco, et par la splendideéglise de saint Tommaso, érigée audébut du XIIIe siècle sur un templepaïen plus ancien, avec ses troismagnifiques portails, riches ensculptures et en bas-reliefs.A gauche, les “marmitte”; à droite, détail dubas-relief qui décore l’architrave du portailcentral de l’église de saint Tommaso.


ABRUZZO ITALIA 31LES ERMITAGES DE SAN BARTOLOMEOET DE SANTO SPIRITOEn son coeur, la Majella, la “montagne <strong>des</strong> ermites”, conserve lessplendi<strong>des</strong> ensembles de San Bartolomeo in Legio et de Santo Spiritoa Majella, qui se mimétisent en s’accrochant aux roches. L’ermitage deSan Bartolomeo, à 600 mètres d’altitude, s’élève à mi-côte encontrebas d’une ample vire due à l’érosion. A l’origine antérieur à l’anMille, il fut reconstruit au treizième sur initiative de Fra’ PietroAngeleri, le futur pape Célestin V, qui s’y établit entre 1274 et 1276.L’ermitage de Santo Spirito, à un peu plus de 1000 mètres, est aucontraire entouré de denses hêtraies. Les deux ermitages se visitentfacilement en une demi journée. SanBartolomeo fournit l’occasion pour uneagréable marche, on arrive à Santo Spiritoau contraire par une route goudronnéeentre bois et roches; tous les deux sontreliés par le Sentiero dello Spirito, l’un <strong>des</strong>trekkings les plus longs du parc.A gauche, l’ermitage de Santo Spirito; à droite,la fresque sur la façade de la petite église del’ermitage de San Bartolomeo in Legio.LE RÈGNE DE LA PIERRE.L’OEUVRE FORMIDABLE DE NOS ANCÊTRESTerrassements, cabanes en pierres à sec, immenses épierrages, lieux deculte, anciennes sources, grottes et inscriptions de bergers: sur la Majellanord-est, <strong>des</strong> millénaires de coexistence entre nature et activités humainesont laissé d’importants témoignages <strong>des</strong> bonifications effectuées poursoustraire les champs et les pâturages à ce«règne de la pierre», formant ainsi unvéritable grand musée en plein air. La routelocale qui de Passolanciano <strong>des</strong>cend versLettomanoppello montre une série depaysages marqués par ces témoignages, enparticulier par les «tholos», les cabanes àfausse coupole semblables aux trulli <strong>des</strong>Pouilles et à de nombreuses constructionsprimitives similaires typiques de la zoneméditerranéenne.A gauche, l’entrée d’une cabane à tholos; àdroite, l’ensemble La Valletta à Passolanciano.LA VALLÉE DE L’ORFENTOLe vallon de l’Orfento, qui <strong>des</strong>cend de la Majella vers CaramanicoTerme, est un <strong>des</strong> plus sauvages <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>. Sur quelqueskilomètres, et sans trace de présence humaine stable, il <strong>des</strong>cend <strong>des</strong>2676 mètre du Focalone jusqu’aux 556 mètres de Caramanico, lapetite ville célèbre pour ses églisesmédiévales et ses termes, qui offre unbon point d’appui pour la visite de cemonument naturel. Les sentiers de lapartie basse du vallon permettent dedécouvrir de spectaculaires paysagesrocheux et de visiter les ruines del’ermitage de Sant’Onofrio et le pontmédiéval de San Cataldo. Pour entrer àpied dans l’Orfento, il fautobligatoirement retirer le permisgratuit auprès du Centre d’Accueil etd’Information de Caramanico.A gauche, la vallée de l’Orfento; à droite, lesentier balisé.


32 PARCO NAZIONALE DELLA MAJELLA: À ne pas manquerDU BLOCKHAUS À LA TAVOLA DEI BRIGANTIAprès le col du Blockhaus, <strong>des</strong> prés de la Majelletta, commence une <strong>des</strong>plus belles promena<strong>des</strong> <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, qui permet de profiter depanoramas extraordinaires sur les vallons sauvages de Selvaromana, <strong>des</strong>Tre Grotte et de l’Orfento; le sentier, pas trop fatigant et bien balisé,conduit à travers une dense forêtde pin mugo aux pieds du MontFocalone, où sur <strong>des</strong> plaques deroche qui affleurent parmi lesarbustes apparaissent <strong>des</strong> incisionsde bergers et de brigands dupassé, entre autres la fameuseinscription qui réprimande VittorioEmanuele II pour avoir transforméle “royaume <strong>des</strong> fleurs” en“royaume de la misère”.A gauche, inscriptions de la Tavola deiBriganti avec en fond le MontFocalone; à droite, une <strong>des</strong>inscriptions de bergers.LE BOIS DE SANT’ANTONIO, UNE HÊTRAIEMONUMENTALE TOUT PRÈS DE PESCOCOSTANZOLa route qui <strong>des</strong>cend de Pescocostanzo à Cansano traverse le Bois deSant’Antonio, une <strong>des</strong> plus belles hêtraies <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>. Elle s’estconservée pendant <strong>des</strong> siècles car lacoupe y était interdite (hérédité d’uneancienne sacralité), elle est traversée parla Via Minucia, romaine, qui reliaitCorfinio et Isernia. Réserve naturelleprotégée dès 1985, le bois s’étend sur550 hectares entre 1290 et 1420 mètresd’altitude. Outre les hêtres, qui comptentde nombreuses plantes centenaires, ontrouve les érables, le poirier sauvage, l’if,le chêne chevelu et le cerisier. Le boismérite une visite à toutes les saisons.En hiver, entre ses hêtres et le plateau encontrebas se déroule une <strong>des</strong> plus bellespistes de fond <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>.LA GROTTE SANT’ANGELO DE PALOMBAROUn <strong>des</strong> ermitages les plus surprenants <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> s’élève sur lesauvage versant est de la Majella, sur le territoire de Palombaro, dansune caverne colossale où les anciens Italiques vénéraient Bona, déessede la fertilité. Il est bordé par quelques vasques creusées dans la rochequi prouvent l’existence d’un ancien culte <strong>des</strong> eaux, alors qu’à l’intérieurs’élève une surprenante etminuscule mais magnifiquechapelle médiévale avec abside, enpur style roman.Cette oeuvre remonteprobablement au XIe siècle, et lestyle et les décors font penserqu’elle a été réalisée par lesmêmes artisans qui édifièrentl’abbaye de San Liberatore aMajella à proximité.A gauche, les restes de la petite églisedans la grotte saint Angelo; à droite, lesentier balisé qui monte à la grotte.


ABRUZZO ITALIA 33FARA SAN MARTINOET LE VALLON DE SANTO SPIRITOL’imposant massif de la Majella surplombe Fara San Martino, l’ancienbourg lombard qui accueille de nos jours les plus célèbres fabriques depâtes <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>. A peu de distance de l’habitat, les remparts calcairesde la montagne sont entaillés de deux gorges, la Vallée de Santo Spiritoet la Vallée Serviera. Alors que cette dernière, inaccessible d’en bas, estréservée uniquement aux alpinistes et au spéléologues expérimentés, lagorge de Santo Spirito est accessible à tous et fréquentée pour sabeauté et la proximité de l’habitat. La portion initiale et plus fréquentéeprésente <strong>des</strong> parois étroites et élevées,très spectaculaires; en prolongeant, lesentier offre au marcheur entraîné le plusgrand dénivelé <strong>des</strong> montagnes <strong>des</strong><strong>Abruzzes</strong>, arrivant jusqu’au mont Amaro,plus de 2300 mètres plus haut.Récemment, l’ancien monastère de SanMartino in Valle (IX-XVe siècle) a étéexhumé peu après l’entrée de la gorge.A gauche, Fara S. Martino et les gorges; àdroite, l’entrée <strong>des</strong> gorges.SUR LES COLS DE JUVANUMDonnant sur un panorama spectaculaire du versant est de la Majella, lazone archéologique de Juvanum, ancienne cité italique et romaine, setrouve près de Montenerodomo. Les fouilles, étalées sur d’amplespentes herbeuses qui entourent le sommet de l’acropole, comprennentdeux petits temples jumeaux (dont un au moins était consacré àHercule) reliés au forum par une belle voie pavée, au centre de laquellese trouve une place sur laquelles’élevait une basilique consacréeau culte de l’empereur. Autour<strong>des</strong> petits temples se trouventencore les restes <strong>des</strong> puissantsmurs de l’acropole.A proximité de la zone sacréese trouve aussi la cavea duthéâtre, donnant sur unimmense panorama. L’endroitest très adapté pour <strong>des</strong>itinéraires en bicyclette, en VTTou a cheval.LA VALLÉE GIUMENTINA.ANCIEN LAC DES PREMIERS HOMMES DES ABRUZZESAvant d’arriver à Roccamorice, un croisement sur la droite monte enmontagne jusqu’à une très belle cuvette d’entremonts, la ValléeGiumentina, qui était il y a cinq cent mille ans un grand lac alimentépar les eaux du même fleuve qui coule maintenant bien plus bas dansl’étroite gorge de l’Orfento. Sur ses rives s’établirent les premiersgroupes d’hommes préhistoriques quiarrivèrent dans les <strong>Abruzzes</strong>, ytrouvant de l’eau douce, <strong>des</strong> animaux àchasser et de riches gisements de silexdans les alentours avec lesquelsconstruire leurs armes. On trouveencore de nos jours quelques bellescabanes à tholos et <strong>des</strong> puits en pierre,qui témoignent d’une plus «récente»présence de bergers et de paysans.A gauche, l’ensemble de cabanes à tholosde Valle Giumentina; à droite, l’intérieurd’une cabane.


34 PARCO NAZIONALE DELLA MAJELLA: À ne pas manquerSANT’ONO<strong>FR</strong>IO A SERRAMONACESCA.HISTOIRE DE SAINTS ET D’ERMITES DANS L’ÉGLISESOUS LA MONTAGNESerramonacesca, aux pieds du versant est de la Majella, est connue pourla magnifique abbaye romane de San Liberatore, mais tous ne savent pasque son territoire abrite un autre spectacle de grand intérêt: l’ermitagede Sant’Onofrio, une petite église solitaire et cachée dans la nature noncontaminée du vallon du même nom, située sous une imposante paroirocheuse. L’effet d’ensemble est absolument extraordinaire, et vaut unevisite. L’intérieur est très particulier,avec l’autel adossé à la roche et la«Culla di saint Onofrio» (berceau), unpetit gradin dans le rocher où encorede nos jours les pèlerins s’étendentpour soigner les fièvres et les maux deventre. Bien signalé, le sentier qui yarrive part de l’habitat de la ContradaBrecciarola de Serramonacesca.A gauche, l’ermitage; à droite, la zonepique-nique près de la petite église.L’ÉGLISE DE SANTA MARIA MAGGIOREÀ GUARDIAGRELEGuardiagrele est un splendide centre historique sur le versant est dela Majella, avec <strong>des</strong> églises, <strong>des</strong> palais, <strong>des</strong> portes et de bellesmurailles. Son joyau est l’église de Santa Maria Maggiore, construitesur les ruines d’un temple païen et qui s’est développée endifférentes phases durant tout le Moyen-âge. La façade a une insolitestructure centrale à tour, servant de clocher, et un très beau portailgothique surmonté d’une élégantefenêtre à une seule ouverture. Auxcôtés de l’église, deux amples portiquesdifférents; sous le portique de droiteressort une fresque énorme de SanCristoforo, seule œuvre signée par leplus important peintre <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> duquinzième siècle, Andrea Delitio. Dansla crypte est emménagé le MuseoDiocesano, qui contient le trésor del’église, riche en pièces magnifiques.A gauche, la fresque représentant saintCristoforo; à droite la façade de l’église.LE VOLTO SANTO DE MANOPPELLO, LA RELIQUEQUI MONTRE LE VÉRITABLE VISAGE DE JÉSUSA peine en dehors du centre historique de Manoppello se trouve l’églisecapucine du Volto Santo, qui garde depuis <strong>des</strong> siècles une <strong>des</strong> pluscélèbres et importantes reliques du monde chrétien: le Volto Santo(visage saint), un voile transparent surlequel est imprimé le portrait d’un visagemasculin les yeux ouverts et la bouche àdemi ouverte, considéré souvent le voileauthentique avec lequel Veronica couvrale visage de Jésus déposé sur la croix.Selon les étu<strong>des</strong> du professeur HeinrichPfeiffer, cette relique (exposée sur lemaître autel) est à considérer la véritableimage du Christ et représenterait, avec lesuaire de Turin, le seul exemple connud’«acheiropoïète», c’est-à-dire non fait demain d’homme.A gauche, le sanctuaire de Manoppello; àdroite, le voile du Volto Santo.


ABRUZZO ITALIA 35L’ABBAYE DE SANTA MARIA ARABONA DE MANOPPELLOParmi les cinq gran<strong>des</strong> églises médiévales cisterciennes <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>,l’abbaye de Santa Maria Arabona représente l’exemple le plusmarquant de l’architecture de cet Ordre, qui révolutionna l’histoire, laculture et l’économie de la région. Elevée au XIIe siècle sur le sited’un temple païen plus ancien et inachevée, elle est de pure formegothique, avec un intérieur et<strong>des</strong> décors en pierre splendi<strong>des</strong>(en particulier le tabernacle etle candélabre monumental), etde nombreuses fresques, dont laCrucifixion et surtout lasplendide Madonna conBambino, tous les deux deAntonio da Atri (1373), unmaître <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> de la fin duquatorzième siècle.A gauche, l’abbaye avec en fond leGran Sasso; à droite, le jardin del’abbaye.PESCOCOSTANZO, LE BOURG DES ABRUZZESLE PLUS RICHES EN PIÈCES ARTISTIQUESEn décrivant le patrimoine historique, artistique et monumental dePescocostanzo, il est difficile de suggérer <strong>des</strong> priorités car tout est digned’attention. Il s’agit en effet d’un bourg renaissance et baroqueabsolument unique par sa richesse, sa cohérence et son état deconservation, dont la prospérité est due aussi bien aux nombreuxateliers d’excellents artisans artistes (orfèvres, forgerons, graveurs,marbriers) qu’aux nombreuses familles locales d’éleveurs, propriétairesd’immenses troupeaux qui transhumaiententre les <strong>Abruzzes</strong> et les Pouilles. A faireabsolument le circuit de tout le centrehistorique avec ses palais et ses maisonsmitoyennes avec vigne, la collégiale de SantaMaria del Colle (véritable musée), l’église deGesù e Maria (joyau baroque de CosimoFanzago, le grand architecte du baroqueauteur également du couvent de SantaScolastica, Piazza Municipio).A gauche: détail d’un «paliotto» dans la collégiale;à droite, Piazza Municipio.PACENTROComme une carte postale qui rappelle le bourg toscan de SanGimignano, les tours du château de Pacentro s’élèventmajestueusement sur le bord du Morroneen dominant la vallée Peligna. Identifiéesavec la roche de Calascio comme un <strong>des</strong>symboles du Moyen-Âge <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, lestrois hautes tours de Pacentropermettent au visiteur d’imaginer demanière plausible ce que devait être lecoup d’œil offert par le paysage <strong>des</strong><strong>Abruzzes</strong> de montagne au Moyen-âge etmême après, au moins jusqu’auquinzième; la même alternance decollines, d’églises, de bourgs et defortifications que le peintre AndreaDelitio raconte dans les arrière-plans <strong>des</strong>es fresques splendi<strong>des</strong>.A gauche, le bourg de Pacentro; à droite, leportail de l’église de S. Maria Maggiore.


36 PARCO NAZIONALE DELLA MAJELLA: À ne pas manquerL’ABBAYE DE SAN LIBERATORE A MAJELLAÀ SERRAMONACESCACouronné par les pentes boisées de la Majella se dresse un <strong>des</strong> joyauxde l’architecture sacrée <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> du Moyen-âge: l’abbaye de SanLiberatore a Majella. Erigée au VIIIe siècle, elle doit ses formes actuellesau XIe, en pur style roman lombard. Durant <strong>des</strong> siècles elle eut à cotéun grand monastère, maintenant complètement détruit par l’éboulementdu à l’érosion, provoqué par le torrent Alente qui coule en bas. Grandeet majestueuse, avec trois portails, un puissant clocher et un intérieurparfaitement sobre, elle conserve demagnifiques chefs-d’œuvre comme l’ambon, unbeau cycle de fresques du treizième et surtoutle magnifique dallage en opus sectile de 1275,composé de milliers de morceaux de marbrepolychromes. Aux pieds de l’église naît l’Alento,qui coule dans un merveilleux lit du à l’érosion,au-<strong>des</strong>sus duquel s’ouvre une anciennenécropole paléochrétienne.A gauche, vue de l’intérieur; à droite: le clocher et lafaçade de l’abbaye de S. Liberatore a Majella.LA GROTTE DU CAVALLONEOn trouve dans la Majella plus de cent grottes, plus ou moinscomplètement explorées, aux structures et aux dimensions trèsdifférentes, dont la plus belle est la grotte du Cavallone. Bien qu’elle setrouve en hauteur dans le vallon escarpé de Taranta Peligna, sur leversant sud de la montagne, elleest organisée et équipée pour letourisme et se visite assezfacilement. On y arrive en effetpar un téléphérique pratique quipart de la route à peine endehors de Taranta Peligna. Leparcours est de un kilomètre etserpente dans <strong>des</strong>environnements extrêmementfascinants, tous bien illuminés demanière à mettre en valeur laféerie <strong>des</strong> stalactites et <strong>des</strong>stalagmites, et <strong>des</strong> cavitéssouvent énormes.LE HAUT PLATEAU DES CINQUE MIGLIASitué dans l’intérieur montagneux à sud de la région, entre Rocca Piaet Roccaraso, à une altitude d’environ 1.200 mètres, il doit son nomsingulier au fait qu’il s’allonge du nord-ouest au sud-est sur unelongueur de neuf kilomètres, qui correspondent aux cinq anciensmilles. Il se traverse facilement en quelques minutes en voiture, maiseut un temps et pendant <strong>des</strong> siècles une réputation épouvantable etsinistre, à cause <strong>des</strong> ravages provoqués par le gel en hiver à ceux quitentaient de le traverser, engloutissant parfois <strong>des</strong> légions entières. Denos jours, chaque saison permet <strong>des</strong> promena<strong>des</strong> splendi<strong>des</strong>, <strong>des</strong>excursions et <strong>des</strong> parcours en VTT, à cheval, en ski ou en raquettesdans un paysage grandiose, de toutebeauté. La plus belle excursion vavers la Montagna Spaccata. A sesextrémités de trouvent une belleéglise médiévale, la Madonna delCasale (au nord), et l’ermitage de laMadonna della Portella (au sud).A gauche, vue aérienne du haut plateau;à droite, l’église médiévale de laMadonna del Casale.


ABRUZZO ITALIA 37PARCO NAZIONALE DELLA MAJELLASede Operativa: Badia Morronese, via Badia 28, 67039 Sulmona (Aq)tél. +39 0864 25701 – fax +39 0864 2570450info@parcomajella.it – www.parcomajella.itAu-<strong>des</strong>sus: fleuraison de gentiane précoce sur le Mont Morrone avec en fond la Majella.Les rendez-vous du ParcLe Parc National de la Majella programme et organise sur sonterritoire, grâce à ses structures, <strong>des</strong> excursions à pied et avec lesraquettes, en VTT et à cheval, <strong>des</strong> cours et <strong>des</strong> programmesd’éducation sur l’environnement pour adultes et pour enfants. Sontparticulièrement intéressants les trois grands trekkings qui durentplusieurs jours: le Sentiero dello Spirito, le Sentiero del Parco et leSentiero della Libertà.Les programmes détaillés se trouvent dans le site Internet du parcwww.parcomajella.it et www.parks.it/parco.nazionale.majella.Les structures du parcATELETA (Aq)• Area Faunistica del Cervo tél. +39 0872 946022 / 340 9775462• Ostello della Stazione tél. +39 085 922343BOLOGNANO (Pe)• Centro Informazioni del Parco tél. +39 085 8880114 / 085 922343CANSANO (Aq)• Centro Informazioni del Parco tél. +39 347 1344793CARAMANICO TERME (Pe)• Centro Informazioni del Parco, Centro di Visita del Parco, MuseoNaturalistico e Archeologico, Museo della Fauna Italiana ed Europea,Area Faunistica della Lontra, Foresteria del Parco “Casa del Lupo”tél. +39 085 922343FARA SAN MARTINO (Ch)• Centro di Visita del Parco, Museo Naturalistico, Ostello “Macchia delFresco” tél. +39 0872 980970 / 339 2615405LAMA DEI PELIGNI (Ch)• Centro di Visita del Parco, Giardino Botanico “Michele Tenore”,Sentiero Natura, Area Faunistica del Camoscio Appenninico, Bibliotecatél. +39 0872 916010PACENTRO (Aq)• Centro Informazioni del Parco e Area Faunistica del CamoscioAppenninico tél. +39 0864 41304 / 349 8474470PALENA (Ch)MOM Museo dell’Orso Marsicanotél. +39 339 8629165 / 0872 918951 / 0872 918898-919009• Ostello del Parco “Ostello dei Quarti” tél. +39 085 922343PESCOCOSTANZO (Aq)• Centro Informazioni del Parco tél. +39 0864 641311 / 339 8629165PRETORO (Ch)• Area Faunistica del Lupo Appenninico tél. +39 0871 898143 / 335 5995995ROCCAMORICE (Pe)• Ostello La Poiana tél. +39 085 8572514SANT’EUFEMIA A MAIELLA (Pe)• Centro di Visita, Giardino Botanico “Daniela Brescia”, Erbario del Parcotél. +39 085 920013SAN VALENTINO IN ABRUZZO CITERIORE (Pe)• Centro Informazioni del Parco tél. +39 085 922343SERRAMONACESCA (Pe)• Area Faunistica del Capriolo tél. +39 085 922343Informations touristiquesIAT CARAMANICO TERME tél. +39 085 922202IAT ROCCAMORICE tél. +39 085 8572614IAT PESCOCOSTANZO tél. +39 0864 641440IAT RIVISONDOLI tél. +39 0864 69351IAT ROCCARASO tél. +39 0864 62210IAT SULMONA tél. +39 0864 53276


Le parc naturel régional


ABRUZZO ITALIA 39du Sirente VelinoLes massifs du Velino et du Sirente se trouventà un peu plus d’une heure de Rome et on yaccède facilement de tous les <strong>Abruzzes</strong>. Bienqu’ils soient moins hauts que la Majella et leGran Sasso, ils offrent au visiteur <strong>des</strong> motifsd’intérêt non moins importants que ceux <strong>des</strong>massifs majeurs.Le patrimoine historique, culturel et artistiquegardé par le parc et par ses anciennesagglomérations est très important, et lacontribution apportée par cette zone centrale<strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> à l’histoire et à la formation duprofil identitaire de la région est considérable.Le parc naturel régional du Sirente Velino s’étend sur 50.288hectares en province de l’Aquila, faisant charnière entre la cuvettede l’Aquila et la Marsica. Son siège est à Rocca di Mezzo etcomprend 22 communes.Les parois rocheuses défendent les sommets plus élevés, les éboulissont riches en espèces botaniques rares. Les skieurs connaissentbien l’existence <strong>des</strong> pistes de Ovindoli et de Campo Felice, cesmontagnes sont très appréciées <strong>des</strong> excursionnistes. Du point devue géomorphologique les deux massifs calcaires, entre lesquelsP. en regard, du haut en bas: vautour en vol, excursion sur le Mont Velino, aire piquenique,détail <strong>des</strong> fresques de l’église S. Francesco à Castelvecchio Subequo,l’agglomération de Secinaro, le château de Celano.Au-<strong>des</strong>sus: buse bondrée en vol.Au-<strong>des</strong>sous: la chaîne montagneuse du Sirente.


40 PARCO NATURALE REGIONALE DEL SIRENTE VELINOs’ouvrent les hauts plateaux <strong>des</strong> Rocche, de Pezza et <strong>des</strong> Prati delSirente, se caractérisent par <strong>des</strong> champs karstiques et <strong>des</strong> paroisrocheuses, les Gorges de Celano et de San Venanzio et les Grottesde Stiffe. Parmi les hêtraies tranchent celles du Sirente, de ValleCerchiata et de Cerasolo. Vivent dans le parc: le loup <strong>des</strong> Apennins,l’ours brun marsican, le chevreuil, le cerf, le porc-épic, le renard, lechat sauvage et le sanglier. Parmi les oiseaux on observe enparticulier l’aigle royal, la buse, le milan noir, l’épervier, le fauconcrécerelle, le grand corbeau, le vautour fauve, le faucon pèlerin, lefaucon lanier, le grand-duc d’Europe et le pivert. Nombreux sontles amphibiens, dont la salamandre tachetée et le triton, et lesreptiles comme le lézard vert et différentes espèces de vipères.Pour tracer un profil historique et géographique du parc, il fautdiviser son territoire – qui d’ailleurs a été habité constamment dèsla plus grande antiquité – en trois zones territoriales: la zone duVelino qui donne sur le bassin du Fucino et historiquement liée à


ses évènements, la vallée moyenne de Subequana, qui se porte aucontraire vers la cuvette de l’Aquila, et le Altopiano delle Roccheintermédiaire, lié à l’élevage <strong>des</strong> moutons et peuplé de manièredurable au Moyen-âge uniquement.L’histoire et le peuplement du territoire et <strong>des</strong> agglomérations de lazone du Velino sont conditionnés par leur appartenance à la zone duFucino, qui eut un rôle marquant aussi bien dans la préhistoire (avecles très importants sites archéologiques découverts sur tout lepérimètre de l’ancien lac Fucino) qu’à l’époque italique et romaine,comme le témoigne la présence près de Massa d’Albe d’une <strong>des</strong> plusimportantes villes de l’antiquité <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, Alba Fucens.La vallée Subequana est au contraire naturellement ethistoriquement liée aux évènements du bassin de l’Aquila, aussibien durant sa phase de peuplement ancien qu’à l’époque italique(comme l’atteste l’extraordinaire nécropole de Fossa), qu’àl’époque médiévale. Par la beauté et l’état de conservation de seschâteaux, de ses monastères, de ses abbayes, de ses agglomérationset de son paysage, cette partie du parc est un <strong>des</strong> meilleurstémoignages <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> du Moyen-âge.Sur le haut plateau <strong>des</strong> Rocche l’élevage <strong>des</strong> moutons existait déjà àla période protohistorique, comme d’ailleurs dans tous les <strong>Abruzzes</strong><strong>des</strong> montagnes. Ses centres habités sont toutefois d’originemédiévale, époque à laquelle le haut plateau prit une importanced’abord militaire, comme charnière entre le Fucino et le bassin del’Aquila (le témoignent le château de Rovere, théâtre de nombreusesbatailles et son musée intéressant), puis économique grâce à sespâturages en hauteur et à ses cultures saisonnières en altitude (àvisiter absolument les bourgs agricoles saisonniers <strong>des</strong> Pagliare deTione, de Fontecchio, de Fagnano, se trouvant sur le bord est du hautplateau, lieux remarquables liés à l’économie intégrée entreagriculture de montagne et transhumance verticale).ABRUZZO ITALIA 41P. en regard: en haut, le Mont Sirente et deux chamois <strong>des</strong> Apennins; en bas, la zonearchéologique de Alba Fucens avec en fond le Mont Velino.Sur cette p.: en haut, fleuraison de narcisse sur le haut plateau <strong>des</strong> Rocche; à droite, lesPiani di Pezza; <strong>des</strong>sous, vue aérienne sur les hêtraies du Sirente.


42 PARCO NATURALE REGIONALE DEL SIRENTE VELINO: À ne pas manquerLES GROTTES DE STIFFELa cavité la plus fréquentée <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> s’ouvre à la limite du ParcRégional Sirente Velino, dont elle récolte une bonne partie <strong>des</strong> eauxsouterraines. En effet, dans les Grottes deStiffe se jettent les eaux qui précipitentdans les gouffres karstiques du haut plateau<strong>des</strong> Rocche, après un parcours souterraind’environ trois kilomètres et un ressaut deprès de six cent mètres. Le sentier balisépour la visite qui s’étend sur 650 mètres,permet d’admirer une succession de sallesmagnifiques, aux splendi<strong>des</strong> stalactites,traversées par les eaux impétueuses dutorrent souterrain, qui forme égalementune grande cascade.Pour informations:Grotte di Stiffe tél. +39 0862 86142A gauche, la Salle de la Cascata; à droite,concrétion translucide en voile.LES PAGLIARE DE TIONE, FONTECCHIOET DE FAGNANOIl s’agit de trois villages agricoles et d’élevage saisonniers minuscules, trèsoriginaux et pittoresques, formés de petites maisons en pierre calcaireoù les familles <strong>des</strong> pays en contrebas se transféraient en été pourtravailler les terrains alentour. Les Pagliare de Tione, les plus célèbres etles plus photographiées, s’élèvent sur un éperon rocheux qui donne surun plateau de pâturages et sur un panorama extraordinaire de la paroidu Sirente. Le petit habitat comprend un grand puits de plan circulaire.Plus à l’écart, les pagliare de Fontecchio et de Fagnano sont moinsfréquentées mais tout aussiintéressantes. C’est une zoneidéale pour <strong>des</strong> excursions àpied, à cheval et en VTT et, enhiver, pour d’insolitesexcursions en skis de fond ouen raquettes à neige.A gauche, la petite église auxPagliare de Fontecchio; à droite, legrand puits pour la récolte <strong>des</strong>eaux de pluie aux Pagliare de Tione.ALBA FUCENS ET SAN PIETRO D’ALBELa ville la plus célèbre <strong>des</strong> anciens <strong>Abruzzes</strong> s’élève sur une colline quidomine le Fucino. Centre <strong>des</strong> Marsi élevé entre le IVe et le IIIe siècleavant Jésus-Christ, Alba Fucens se trouve à presque mille mètresd’altitude. Elle conserve les restes <strong>des</strong> anciennes routes, du Forum, del’Amphithéâtre, <strong>des</strong> portes Massima, Fellonica et de Massa, et <strong>des</strong>plendi<strong>des</strong> murailles de près de trois mètres d’épaisseur et qui sedéveloppent sur presque trois kilomètres. Elle était traversée par la ViaTiburtina Valeria qui reliait l’Urbe à la côte de l’Adriatique. Elle demeuraimportante au Moyen-âge, comme l’atteste l’église romane de San Pietro,construite au XIIe siècle par les bénédictins sur un temple beaucoupplus ancien consacré à Apollon. L’intérieur est très suggestif avec sestrois nefs divisées par <strong>des</strong> colonnes de style classique, récupérées par lesmoines d’un palais romain dans la proche Alba Fucens. La décorationintérieure très raffinée comprend deux éléments de grande valeur:l’ambon et l’iconostase. A ses pieds fut combattue en 1268 la bataille deTagliacozzo par laquelle les Angevins vainquirent les Souabes deCorradino. Les pièces les plus importantes d’Alba Fucens sont de nosjours exposées au Museo Archeologico Nazionale de Chieti.A gauche, vue aérienne de l’amphithéâtre et de l’église de S. Pietro d’Albe.


ABRUZZO ITALIA 43LES GORGES DE CELANOTournées vers le Fucino, les Gorges de Celano sont les plusspectaculaires et les plus faciles <strong>des</strong> grands canyons <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>.Leurs parois jusqu’à une centaine de mètres et qui dans leurresserrement principal s’approchent de quelques mètres, séparent lemassif de Serra di Celano de celui du Sirente. Elles sont faciles d’accèsmais pénibles et dangereuses en hiver et lors du dégel lorsqu’ellessont traversées par un torrent tumultueux, et torri<strong>des</strong> en été dansleur partie centrale, en raisonde l’altitude réduite. Lameilleure période est donc celleà cheval entre la fin de l’été etle début de l’automne. On peutaussi y aller en mai-juin, quandtoutefois il peut être nécessairede mettre les pieds dans l’eauen certains points du circuit.A gauche, les Gorges de Celano; àdroite, une perdrix bartavelle.LES PIANI DI PEZZALe haut plateau karstique <strong>des</strong> Piani di Pezza est le plus intact du massifdu Velino. Il s’allonge d’ouest en est sur plus de cinq kilomètres,dominé par les sommets de la Magnola, du Costone della Cerasa etde la Cimata di Pezza. On y arrive facilement en voiture durant labelle saison. Les clairières en bord du Bois de Valle Cerchiata, àl’extrémité du haut plateau, sont adaptées au pique-nique, alors queles sentiers qui pénètrent dans la hêtraie permettent <strong>des</strong> promena<strong>des</strong>dans un environnement particulièrement suggestif. Un beau sentiermonte au refuge Sebastiani et aux 2271 mètres du sommet duCostone, extraordinairebelvédère sur la vallée de Teve etle Gran Sasso au loin.En hiver au contraire c’est l’un <strong>des</strong>circuits de ski de fond les plusfréquentés <strong>des</strong> Apennins <strong>des</strong><strong>Abruzzes</strong>. On y arrive les skis auxpieds de Ovindoli, de Rovere oude Rocca di Mezzo.A gauche, excursion au Costone; àdroite, les Piani di Pezza.LE CHÂTEAU DE BEFFIIl se trouve au coeur de la vallée Subequana, sur le territoired’Acciano. Dans les ruines aux pieds du hameau de Beffi s’élève, bienconservée, une tour carrée qui était le «puntone» (point culminant),l’élément défensif principal d’où partait une grand mur d’enceinte: ils’agissait d’un «château enceinte» qui tirait profit de la pente naturelledu terrain sur le flanc de la montagne; il est probable que son enceintefortifiée ait été habitée non seulementpar <strong>des</strong> garnisons militaires mais aussipar le seigneur féodal.Un tour cylindrique, haute et allongée, luifait face de l’autre côté de la vallée. Ellese détache dans le bois sous GorianoValli et l’on imagine que les deuxfortifications faisaient part d’un seulsystème défensif associé. A proximité setrouve aussi l’autre château enceinte deRoccapreturo.A gauche, le château de Beffi; à droite, latour cylindrique de Goriano Valli.


44 PARCO NATURALE REGIONALE DEL SIRENTE VELINO: À ne pas manquerLE MONT SIRENTELe rempart rocheux plus important et tourmenté <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, un<strong>des</strong> environnements les plus spectaculaires de toutes ses montagnes,s’étend sur une dizaine de kilomètres sur le versant nord du Sirente.D’une dizaine de kilomètres de large, il est entaillé de profondscouloirs caillouteux, séparés par <strong>des</strong> tours, <strong>des</strong> parois et <strong>des</strong> éperonsrocheux qui atteignent six cent mètres de hauteur. Le dénivellement<strong>des</strong> Prati del Sirente (avec le lac rond que l’on croyait avoir été formépar un météorite, alors qu’il s’agit d’un puits karstique pour lesbergers) à la crête au sommet de la montage (2358 mètres) avoisineles mille deux cent mètres. Les sentiers portant au sommet sontlongs, pénibles et instables en raison de la mauvaise qualité de laroche, qui est friable et peu sûre partout, alors que le bois et les présoffrent <strong>des</strong> promena<strong>des</strong> pour tous. Mais en hiver, lorsque la neige etla glace recouvrent la paroi, <strong>des</strong> centaines de skieurs alpinistesmontent et re<strong>des</strong>cendent du sommet par le magnifique couloirMaiori, le sillon le plus large de la paroi, qui arrive à la crête sur lagauche du sommet.A droite, les Prati del Sirente avec le lac karstique.FONTECCHIO ET LA FONTAINE MÉDIÉVALEPresque tous les bourgs de la Vallée Subequana, qui serpente auxpieds du Sirente, ont conservé presque intact leur charme médiéval.En fait partie Fontecchio, un petit joyau qui semble être apparu toutà coup d’un lointain passé, grâce en particulier à sa splendidefontaine gothique, encore parfaitement insérée dans le tissu urbaininitial. Ce pays est un bourg fortifié en hauteur typique, protégé pardeux cercles de murs concentriques. Onpeut admirer dans le centre historique,outre les murs et les portes, <strong>des</strong> palaisfortifiés et différents exemples deboutiques médiévales auxcaractéristiques entrées «zoppi»(bancales), à la pompéienne. En hauteurdans le bourg se trouvent les ruines del’église de la Vittoria, appelée dans lepassé San Pietro, construite sur unancien temple païen consacré à Quirino.A droite, la Porta dei Santi; à gauche, lafontaine médiévale.GAGLIANO ATERNO ET SON ÉLÉGANT CHÂTEAULa haute vallée de l’Aterno est un <strong>des</strong> territoires les moins connus et lesmoins indiqués par les parcours touristiques classiques de la région, maisde ce fait plus riches en surprises agréables. Dans la splendeur d’unenature luxuriante, un paysage ouvert entouré de montagnes au profilpaisible, parsemé de bois et de petits ruisseaux, on peut admirer <strong>des</strong>bourgs pittoresques et bien conservés comme Gagliano Aterno, un petitvillage riche en églises, en palais et en œuvresd’art, dominé par un ravissant château. Onnote immédiatement comme il est différent<strong>des</strong> petits fortins médiévaux classiques etmaussa<strong>des</strong>: c’est en effet un cas rare dechâteau résidence, à l’aspect gracieux etraffiné donné par la belle galerie à deux filesde fenêtres qui donne sur le pays, la grandecour intérieure enrichie d’un beau puits enpierre, et un grand escalier scénographiquequi porte au premier étage.A droite, vue aérienne du château; à gauche, unefontaine avec mascaron.


ABRUZZO ITALIA 45L’ÉGLISE DE SANTA MARIA IN VALLE PORCLANETAPrès de Rosciolo, un petit bourg donnant sur la vallée qui débouchedans la plaine du Fucino, se trouve un <strong>des</strong> joyaux de l’architectureromane dans les <strong>Abruzzes</strong>. Attestée au début du XIe siècle parmi lespossessions de l’abbaye bénédictine de Montecassino, l’église de SantaMaria in Valle Porclaneta est très riche en éléments décoratifs etsculpturaux de valeur extraordinaire: avanttout la transenne à pluteus très raffinés etune iconostase absolument unique car enbois (incroyablement conservés depuispresque un millénaire!) qui divise l’égliseen deux et sépare la partie vers l’entrée,pour les fidèles, de la partie vers l’autel,réservée aux religieux, et puis le ciboire etl’ambon, deux œuvres extraordinairesréalisées avant 1150 par les maîtresNicodemo et Roberto.A droite: la façade de l’église; à gauche, détailsculpté d’un chapiteau.ROCCA DI CAMBIO,LA COMUNE LA PLUS HAUTE DES APENNINSA 1433 mètres d’altitude, Rocca di Cambio est le pays <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> leplus en altitude. C’est le lieu idéal pour les excusions d’été, parfait pointde départ pour les ascensions aux sommets du Mont Cagno, du MontOcre et du Mont Rotondo de la chaîne du Sirente; c’est aussi un centreanimé pour pratiquer les sports d’hiver. Mais le véritable trésor d’arts’élève peu en-dehors du bourg: la petite église romane de Santa Lucia.La vie prospère au treizième siècle y est contée par le merveilleux cyclede fresques qui se déroule à l’intérieur etreprésente <strong>des</strong> scènes de la Passion, de laRésurrection et de l’Assomption de la ViergeMarie, outre une extraordinaire DernièreCène qui occupe toute une paroi.Suivent <strong>des</strong> épiso<strong>des</strong> de la vie de sainteLucia et différentes représentations <strong>des</strong>aints du quatorzième, qui décorentégalement la crypte.A droite: détail <strong>des</strong> fresques de l’église <strong>des</strong>ainte Lucia; à gauche, le haut plateau <strong>des</strong>Rocche avec en arrière-plan Rocca di Cambio.L’ÉGLISE DE SANTA MARIA DELLE GRAZIEÀ COLLARMELELa merveille de ce petit bourg marsican est transmise par lasingularité du sanctuaire de Santa Maria delle Grazie, à peine àl’extérieur de l’agglomération, le long de l’ancien parcours du RegioTratturo. La façade du seizième de l’église, dans sa moitié supérieure,est en effet complètement recouverte de carreaux de majoliquecolorée vernie. Les jours de grand soleil elle resplendit comme unmiroir et se détache du paysage vert. Cette particularité est unique etatteste l’importance de la production de céramique dans les <strong>Abruzzes</strong>dès la renaissance. Les carreaux de Collarmele, créés par <strong>des</strong> maîtresde la majolique d’Anversa, à proximité <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>, sont quatre milleenviron et de formes différentes:carrées, rectangulaires et triangulaires.La richesse <strong>des</strong> décorations nécessiteune visite attentive car l’œil est éblouipar l’ensemble. Il est conseilléd’observer les carreaux avec attention,éventuellement à l’aide de petitesjumelles.A droite: façade de l’église; à gauche, détail<strong>des</strong> carreaux en majolique.


46 PARCO NATURALE REGIONALE DEL SIRENTE VELINO: À ne pas manquerL’ÉGLISE ET LE COUVENT DESAN <strong>FR</strong>ANCESCO À CASTELVECCHIO SUBEQUOL’ancien bourg d’origine italique et romaine, accroché sur un éperonrocheux, cache entre ses maisons un couvent et une église où l’on dit quesaint Francesco d’Assisi a séjourné. L’aspect fascinant de l’église consacréeau saint est donné par l’extraordinaire cycle de fresques de style Giottoqu’elle conserve, et qui sont uniques dans le panorama pourtant riche dela peinture médiévale aux <strong>Abruzzes</strong>. Les fresques, peintes entre 1375 et1393, content <strong>des</strong> épiso<strong>des</strong> de la vie de saint Francesco et <strong>des</strong> histoires duChrist et de Maria. Le maître autel monumental au contraire remonte audix-septième siècle, il est formé par un tabernacle colossal en bois à troisétages, marqueté avec une rare maîtrise.Dans le couvent a côté de l’église se trouve un petit musée d’ArtSacré qui possède un véritable chef-d’œuvre, la précieuse et célèbre«Pasquarella», une petite sculpture en argent et or qui représente uneMadonna avec l’Enfant debout accompagnée de deux anges, excellentexemple d’orfèvrerie de la zone de Sulmona, de 1412, création deNicola Piczulo.A droite: façade de l’église de saint Francesco.LA VALLÉE DU TEVELe péage de Valle del Salto, le centre historique de Corvaro et lebourg minuscule de Cartore, presque une enclave de Rieti au coeurde la Marsica, sont le point de départ du sentier qui conduit vers lavallée de Teve, une <strong>des</strong> plus importantes cannelures qui entaillent lesgran<strong>des</strong> montagnes <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong>. Des940 mètres de Cartore, un chemin enterre battue à faire à pied ou en VTTarrive à l’entrée de la vallée de Teve, etse prolonge entre champs et bois versles 1221 mètres du Passo le Forche,duquel on donne vers Rosciolo et leFucino. Un sentier plus long, maisextraordinairement intéressant, permetau contraire de monter, par le fond devallée de Teve au bassin de Capo di Teve,sur lequel donnent le mont Velino, lemont Cafornia, la Punta Trento, leCostone et d’autres très beaux sommetset élévations de la zone.LE MONT ETRA ET LE MONT SAVINADans les gorges de Celano et du Sirente, la longue crête sur laquelles’élèvent le Mont Savina et le mont Etra offre une excursion facile et peuconnue, face à un merveilleux panorama sur les gorges, sur le Fucino etsur les massifs voisins. Pour arriver à ces deux beaux sommets, ousimplement à l’herbeuse BocchettaPrato del Popolo qui offre unpique-nique agréable aux pieds duversant sur du Sirente, on utilised’abord la route goudronnée quiaprès Ovindoli entre dans la valléesinueuse d’Arano, puis on continueà pied, entourés de panoramaspetit à petits plus amples sur lavallée d’Arano, les gorges et laSerra di Celano. On arrive à laBocchetta Prato del Popolo en uneheure de marche.A droite, les gorges de Celano; àgauche, le sommet du Mont Etra.


ABRUZZO ITALIA 47PARMI LES ROCHES DU MONT VELINOVERS L’ERMITAGE DE SAINT BENEDETTOLe Velino, troisième montage <strong>des</strong> Apennins et <strong>des</strong> <strong>Abruzzes</strong> avec ses2486 mètres, fascine par ses contrastes. Régulier et revêtu de bois surle versant du haut plateau <strong>des</strong> Rocche, le massif précipite en directiondu Fucino par <strong>des</strong> pentes escarpées d’herbe et de pierres,interrompus par <strong>des</strong> tours et <strong>des</strong> parois rocheuses. Mais s’il l’on partde Forme, une route confortable puis un sentier à mi-côte permettentd’arriver sans trop de fatigue à Colle Pelato et au bassin aux pieds duCanalino du Velino, deux <strong>des</strong> endroits les plussuggestifs et sauvages de la montagne. Encontinuant sur un terrain plus escarpé onpeut arriver à la grotte de saint Benedetto,une cavité naturelle utilisée comme ermitageet qui s’ouvre dans une paroi à 1610 mètresd’altitude. Quel que soit l’endroit où l’ons’arrête le regard embrasse l’étenduebonifiée du Fucino et <strong>des</strong> Simbruini.A droite: les côtes escarpées du Velino; à gauche,l’ermitage de saint Benedetto.DE AIELLI AU MONT SECINODonnant sur le Fucino, Aielli conserve <strong>des</strong> traces du centre médiéval,une église bizarre de style fasciste et une tour médiévale. Su le montSecino, où l’on n’arrive qu’à pied, se trouvent d’imposantes fortificationsitaliques. Les mauvaises conditions de laroute qui monte vers la montagnecompliquent l’approche du mont Secino,un sommet de 1506 mètres qui donnesur les gorges de Celano et offre unsplendide panorama sur le ravin, sur Serradi Celano, sur le Fucino, sur les Simbruiniet sur les monts du Parc National <strong>des</strong><strong>Abruzzes</strong>, du Latium et du Molise, et quiabritait une forteresse italique de laquelleon peut facilement repérer les terrepleinset une enceinte de murailles.A droite: la tour médiévale de Aielli; àgauche, les traces évidentes de lafortification italique du mont Secino avec enarrière-plan Serra di Celano.L’ÉGLISE DE SANTA LUCIA À MAGLIANO DE’ MARSIUne <strong>des</strong> églises les plus imposantes de la Marsica s’élève devant lespentes escarpées d’herbe et de roches du mont Velino et <strong>des</strong>sommets qui le couronnent. La façade en style de l’Aquila, les portailssculptés par <strong>des</strong> maîtres français et l’intérieur sévère riche en œuvresd’art en font une <strong>des</strong>tination de grandefascination. Construite au treizième siècle,elle est d’inspiration bourguignonne, et a étécomplétée durant les siècles suivants avec<strong>des</strong> éléments tels que la rosace ogivale, quiremonte à la moitié du quinzième siècle, oula grande fenêtre de la période de la fin de larenaissance, qui date d’un agrandissement del’église au dix-septième siècle.L’intérieur est à trois nefs, dont la nefcentrale est la plus haute, avec arcs brisésreposant sur <strong>des</strong> chapiteaux aux ornementsdifférents. La vasque <strong>des</strong> fonts baptismauxdate du quinzième siècle.A droite: l’intérieur de l’église; à gauche, le portailsurmonté de la rosace.


48 PARCO NATURALE REGIONALE DEL SIRENTE VELINOPARCO REGIONALE DEL SIRENTE VELINOViale XXIV Maggio, 67048 Rocca di Mezzo (Aq)tél. +39 0862 9166 – fax +39 0862 916018info@sirentevelino.it – www.parcosirentevelino.itLes structures du parcROCCA DI MEZZO (Aq)• Centro Visita e Area Faunistica del CamoscioCooperativa “Lo Stramonio” tél. +39 333 2900632FONTECCHIO (Aq)• Centro Visita del Capriolo tél. +39 328 7174225SECINARO (Aq)• Centro di Educazione Ambientale del Parco, Laboratorio naturalistico,Biblioteca, Mediateca, Aula didattica attrezzata, Area Museale su arti emestieri antichi – Cooperativa “Sherpa” tél. +39 0864 790107CASTELVECCHIO SUBEQUO (Aq)• Punto informazioni del Parco – Gruppo Archeologico Superequanotél. +39 0864 790246CELANO (Aq)• Punto informazioni del Parco – Associazione “Castellum”tél. +39 0863 792184MASSA D’ALBE (Aq)• Punto informazioni del Parco – Cooperativa “Alba Fucens”tél. +39 0863 449642ROCCA DI CAMBIO (Aq)• Punto informazioni del Parco – Pro Loco Rocca di Cambiotél. +39 0862 918100ROCCA DI MEZZO (Aq)• Punto informazioni del Parco – Pro Loco Rocca di Mezzotél. +39 0862 916125TIONE DEGLI ABRUZZI (Aq)• Punto informazioni del Parco – Associazione “Santa Maria del Ponte”tél. +39 348 0839772Informations touristiquesIAT OVINDOLI tél. +39 0863 706079Au-<strong>des</strong>sus: le centre historique de Gagliano Aterno et en arrière-plan le massif du Sirente.Les rendez-vous du ParcLes nombreuses activités que l’Ente Parco programme et organise surson territoire, aussi bien pour les adultes que pour les jeunes et lesenfants en age scolaire, sont diffusées sur le web de manière ample etdétaillée aux adresses: www.parcosirentevelino.it etwww.parks.it/parco.sirente.velino, avec un calendrier riche en initiatives(programmes d’éducation sur l’environnement, excursionsnaturalistiques, rendez-vous culturels), mis à jour régulièrement.

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