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Bals populaires, jeux d'eau, concerts, piscine à Amiens-les-Bains ...

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ActualitésRetour sur…Étouvie: tout se passe ici cet étéINAUGURATION DU JARDIN DUFAUReconstruite à l’identique, avec <strong>les</strong> mêmes pierres, la fontaine dujardin Dufau, inauguré le 28 juin, rafraîchit <strong>les</strong> badauds. Mais contrairementà la fontaine qui existait avant <strong>les</strong> travaux, celle-ci fonctionneen circuit fermé. Pour des économies d’eau, ça coule de source!LA FÊTE DANS LA VILLEParades et pique-nique pour La Poussée de Saint-Pierre, vendredisoir, spectac<strong>les</strong> tous azimuts aux quatre coins de la ville, commeBasculoscopie de Pipototal, samedi soir devant le cirque Ju<strong>les</strong> Verne,la 33 e Fête dans la ville, du 17 au 20 juin, a fait chavirer <strong>les</strong> Amiénois.Il ne faudra quetrois secondes pourque la tour Bleueimplose, le 29juillet.Mais toute la matinée,des activitésanimeront cemoment historique.ÉVÉNEMENTLes dernières heuresde la tour BleueLe 29 juillet, à 11h, la tourBleue sera détruite entrois secondes par implosion.Sept cents famil<strong>les</strong>seront d’ailleursévacuées de 7h à 9h. Car un événementhistorique comme celuici,ça s’organise. Tout d’abord, unpérimètre de sécurité de 200 msera mis en place autour de la tour.Interdit de stationner et de circulerà l’intérieur de cette zone. La veillede la démolition, <strong>les</strong> riverains devrontdonc garer leurs véhicu<strong>les</strong>sur le parking près de la chaufferie.Chacun pourra bénéficier d’unticket de bus gratuit pour le retour.Le jour J, <strong>les</strong> personnes pourrontpasser la matinée, de 7h à 13h,dans l’un des trois lieux d’accueiloù se dérouleront diverses animations.Pour s’y rendre, <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>n’auront qu’à suivre <strong>les</strong>agents de la Ville et de la SIP, bailleursocial du quartier, ou le spectacledéambulatoire jusqu’austade de Montières. Autres espacesd’accueil: le gymnase et laplace de l’Amitié-entre-<strong>les</strong>-Peup<strong>les</strong>.Bien sûr, <strong>les</strong> artistes et le CSCaccompagneront ce moment demémoire, notamment pour <strong>les</strong>anciens habitants de la tour (voirci-dessous), à travers des expositions,des films, etc. Le périmètrede sécurité devrait être levé à12h30.Lysiane VoisinLA FÊTE DANS LES QUARTIERSÉtouvie, <strong>Amiens</strong> nord, Sud-Est… En juin, c’est le temps desfestivités dans <strong>les</strong> quartiers avec des expositions, des <strong>concerts</strong>,des démonstrations sportives. Des manifestations auxquel<strong>les</strong>participent et assistent <strong>les</strong> associations, <strong>les</strong> centres culturels etsportifs, <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> et bien sûr <strong>les</strong> habitants.6Franck, 37 ans,réside aujourd’huirue de ChampagneLes anciens locataires parlentencore beaucoup de la tourBleue. Étouvie est un petitvillage où tout le monde se connaît. Onse raconte nos souvenirs, <strong>les</strong> bons et <strong>les</strong>mauvais. J’habitais au 13 e étage et monter<strong>les</strong> courses jusqu’à l’appartement,c’était parfois du sport! Sa démolitionsera certainement pour moi un momentdouloureux. Toutes <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> ont leurvécu. Mais vu l’état dans lequel la tourse trouve, il vaut mieux la détruire.03 22 66 25 35Jean-Marc, 46 ans, habitedésormais rue de LorraineLorsqu’elle sera à terre,ce sera un choc, un grand vide.Il faudrait faire une fête, rendrehommage à ce symbole du quartier.J’ai habité deux ans dans la tour Bleue,au 12 e étage. Mes deux garçons y sontnés. J’y ai tellement de souvenirs! J’auraisaimé qu’elle soit rénovée. C’est pourquoije ne peux m’empêcher de l’accompagnerjusqu’à sa démolition. Je participe auxtravaux de curage et de désamiantage.Chaque jour, on la démonte un peu plus:cloisons, sanitaires, fenêtres, installationsélectriques… Je serai là jusqu’à la fin.Inscriptions auprès de la SIP pour <strong>les</strong> lieux d’accueil<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


L’école Les Sau<strong>les</strong>, réhabilitée etagrandie, a été inaugurée en avril.Retour sur…Le projetdes éco<strong>les</strong> évolueAMÉNAGEMENTOn va au marchéAlors que la rénovation urbaine va bon trainà Étouvie, certaines propositions d’aménagementdoivent être revues pour allier le fonctionnelà l’agréable. Et aussi à la bonne gestiondes deniers publics. Ainsi, le projet des éco<strong>les</strong>d’Étouvie a été révisé afin de mieux s’adapteraux besoins réels de la population enfantine.Marion Lepresle, maire adjointe à l’enfance etl’éducation, développe: « Lorraine-Morvan étaitune opération mal engagée et surdimensionnée.C’est bien trop grand, 4000 m 2 , surtout depuis<strong>les</strong> suppressions de postes décidées parl’État. » De ce fait, un nouveau concours d’architectessera lancé avec des données plus appropriéesà la réalité du terrain. L’école desBords-de-Somme, quant à elle, est confirmée.« Elle accueillera en 2014 des enfants d’Étouvie,sans que l’extension de l’établissement deLongpré soit nécessaire », précise l’adjointe.Jean-Christophe FouquetCOMMERCEChaussures, djellabas, ustensi<strong>les</strong> de cuisine, livres, CD, épicerie orientale, nems, literie, des pêches à 2,20€le kilo, trois avocats pour 1€, des cuisses de canard à 9,10€ le kilo. Voilà quelques exemp<strong>les</strong> de ce qu’ontrouve sur la trentaine d’étals du nouveau marché de la place de l’Amitié-entre-<strong>les</strong>-Peup<strong>les</strong> d’Étouvie.«C’est une bonne idée, cela anime le quartier», estime Hafida, venue en famille y faire un tour ce vendredi11juin, elle qui va régulièrement au marché du Colvert, le dimanche, en quête de tissus. D’ailleurs, elle repartaujourd’hui encore avec un peu de textile dans son sac, même si elle attendait «plus de fruits etdu poisson». Cela pourrait bientôt arriver. Colette, qui réside route d’Abbeville, à deux pas de là, «venuepar curiosité», semble aussi satisfaite. Tout juste regrette-t-elle le fait qu’il y ait «plus de vêtementsque d’alimentaire». Elle a cependant acheté du fromage blanc, du gâteau battu, des œufs et des radis.«C’est légèrement plus cher qu’en grande surface, mais la qualité est meilleure! Et puis, deux bottesde radis pour 1,50€ contre 1€ en supermarché, c’est raisonnable.» Alors pourquoi se priver?J.-C. F.MARCHÉ DE PLEIN-VENT D’ÉTOUVIEPlace de l’Amitié-entre-<strong>les</strong>-Peup<strong>les</strong>. Les mardis et vendredis, de 8h à 13hDirection Le Crotoy pour87Amiénoises, accompagnéespar Maryse Lion-Lec, l’adjointechargée de l’égalité des droits.UN TEMPS POUR ELLESVoir danser la merPrenons sept associations amiénoisespour <strong>les</strong> droits des femmes, tel<strong>les</strong>Femmes en mouvement ou Init’iel<strong>les</strong>.Ajoutons un coup de pouce de la municipalité.Saupoudrons d’un désir d’évasionet nous obtenons Un temps pourel<strong>les</strong>, une sortie à la mer d’une journée,gratuite, pour des Amiénoises, la plupartfemmes au foyer. Le 2 juin, el<strong>les</strong> étaient87 à prendre le car. Direction la côte.Maryse Lion-Lec, maire adjointe à la luttecontre <strong>les</strong> discriminations et à l’égalitédes droits, met <strong>les</strong> points sur <strong>les</strong> “i”:« Les tâches ménagères échoient,pour 80 %, aux femmes. C’est du tempsen moins pour se former, se cultiver,se maintenir en forme, avoir des loisirs. »L’objectif: « Faire bouger <strong>les</strong> mentalitésmais il y a encore du boulot. » Ce 2 juinétait donc une journée sans hommes etsans enfants. Les crèches et centres deloisirs ont assuré l’accueil de la progéniturerestée à <strong>Amiens</strong>. L’élue a d’ailleurstiré son chapeau au service éducationjeunesse de la Métropole. La journée,venteuse, s’est révélée vivifiante etdéstressante. La fraîcheur a dissuadé <strong>les</strong>vacancières d’un jour de faire trempette,mais la balade à bord du petit train de labaie de Somme et la détente sur la plagede Fort-Mahon ont largement compenséce petit désagrément!J.-C. F.El<strong>les</strong>s’appellentDriffa,Gilberte ouFatima. Pourel<strong>les</strong>, « se retrouvercomme ça,entre femmes,ça fait du bien! »SQUARESUn petit tour de balançoireLes enfants ne le quittent plus. Inauguréle 9 juin, le dernier square ludique de la ville,situé face au centre de loisirs primairede l’avenue de Bourgogne, remporte un vifsuccès. Toboggan, balançoire, circuit funambule…232 m 2 de <strong>jeux</strong> sont réservésaux 2-12 ans. De son côté, la SIP a aménagé<strong>les</strong> allées et entretient le gazon.juillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forum 7


ActualitésDes pointurespour la citadelleARChiteCtuReAménAgementL’accessibilitéen bonne voieAvec sa 29 e place sur 96 au baromètre de l’Association desparalysés de France sur l’accessibilité, <strong>Amiens</strong> arrive dansle peloton de tête des vil<strong>les</strong> françaises. « Pas question pourautant de relâcher <strong>les</strong> efforts », a souligné Karine Messager,adjointe chargée de l’accessibilité aux personnes handicapées,lors d’une réunion bilan avec <strong>les</strong> associations en juin.L’occasion de rappeler ce qui a avancé en 2009: diagnosticdes bâtiments communaux; installation de feux sonores;travaux de réhabilitation dans six éco<strong>les</strong>… « Et nous poursuivonscette année, annonce l’élue. L’aménagement de cheminementsen centre-ville continue. Celui du quai Bélu estégalement à l’agenda, ainsi que des travaux pour rendre <strong>les</strong>quais de bus praticab<strong>les</strong> par tous… » Les moments d’informationet de consultation vont également se multiplier avecla mise en place de deux commissions d’accessibilité, l’unecommunale, l’autre intercommunale. Ou encore une baladeurbaine en centre-ville, à la rentrée. Enfin, la nouvelle brochure<strong>Amiens</strong> pour tous est arrivée dans <strong>les</strong> lieux publics.Anne BernardPremière étape franchie pour le projet citadelle, ce trésor du patrimoineamiénois qui deviendra, en 2014, un ambitieux pôle universitaire. Le23juin, Gil<strong>les</strong> Demailly a dévoilé le nom des quatre cabinets d’architectesqui vont concourir pour ce challenge, un travail colossal.Mais <strong>les</strong> équipes choisies parmi 72 candidats internationaux font le poids.Jean Nouvel a retenu l’attention du jury. Parmi ses références: le muséedu Quai Branly ou l’Institut du monde arabe, à Paris. Autre pointure, DominiquePerrault à qui l’on doit la Bibliothèque nationale de France, l’universitéféminine d’Ewha à Séoul, la Piazza Garibaldi à Nap<strong>les</strong>, ou le Centreolympique de tennis, à Madrid. Renzo Piano, qui a conçu le CentrePompidou à Paris, réaménagé le vieux port de Gênes, reconverti l’ex- usineFiat de Turin et signé le Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, à Nouméa,fait aussi partie des lauréats. Enfin, le jury fait confiance à Francis Soler.Moins connu mais loin de débuter dans le métier, il a, par exemple, réhabilitéle ministère de la Culture et de la Communication, à Paris.Tous <strong>les</strong> quatre doivent maintenant proposer un projet pour la citadelle.«Il faut répondre à plusieurs en<strong>jeux</strong>, rappelle le maire. L’implantation del’université, l’ouverture aux Amiénois de ce nouveau lieu de vie, le respectdu patrimoine et des paysages, la connexion avec <strong>les</strong> quartiers voisins etla prise en compte du développement du site à long terme. » Rendu descopies en octobre et désignation de l’équipe choisie en décembre.Lysiane Voisin8PRojetLa boîte à idéesde l’interculturalitéLa chanteuse malienne Rokia Traoré, l’historien italienEnzo Traverso, le directeur de Licorne, Alain Merckaert,qui édite de nombreux ouvrages sur l’intégration…Qu’est-ce qui a réuni ces personnes, avec unequinzaine d’autres, a priori si différentes, le 16 juin,à la mairie? <strong>Amiens</strong>, d’abord, auquel el<strong>les</strong> sont toutesattachées. Ensuite, leur expérience du monde et del’interculturalité. Enfin, l’ambitieux projet de l’institutdes cultures du monde lancé par le maire et sur lequelil leur demande de réfléchir: « Faciliter le dialogue etle rapprochement est un enjeu fondamental. Pour cela,nous avons besoin de vos réponses, de votre savoir,de votre vécu », a sollicité le maire, Gil<strong>les</strong> Demailly.Afin de laisser libre cours à ces têtes chercheuses,aucun cadre n’a été posé. Seule consigne: partir desrichesses qui existent à <strong>Amiens</strong>, de ses communautésaux origines diverses, de leur culture d’ici et d’ailleurs.Trois autres rencontres sont programmées àl’automne. Avant qu’associations, élus et habitantssoient à leur tour conviés à participer. A. B.Le giratoirepermettra defluidifierla circulationau carrefourJacques-Duclos.Le carrefour Duclostournera bientôt rondmARivAux / sAint-PieRReDébut 2011, on ne parlera plus de carrefourmais de giratoire devant le McDo, àl’intersection des boulevards de Roubaixau nord et de Beauvillé au sud, de l’avenuede la Défense-Passive à l’est et dela rue Dupontreué, direction la chausséeSaint-Pierre, à l’ouest. Pour sécuriser<strong>les</strong> lieux, favoriser <strong>les</strong> bus et stopper <strong>les</strong>bouchons, le bureau d’études d’<strong>Amiens</strong>Métropole, par la voix de l’ingénieurCédric Guillemot, a présenté à la populationson projet d’aménagement le moisdernier. Depuis la rue Marivaux, <strong>les</strong> busprofiteront d’une voie réservée jusqu’aufutur rond-point. Un giratoire où ils bénéficierontde la priorité grâce une signalisationspécifique. Ce projet va de pairavec l’augmentation de l’espace piétonnieret d’importantes modificationssur l’avenue de la Défense-Passive. Banquettesde stationnement, voie cyclable,plantation de chênes chevelus et embellissementdes trottoirs avec «des matériauxnob<strong>les</strong>», dixit l’ingénieur. Et plusbelle sera la voie.Antoine Caux<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


Festivités, festif étéA vos AgenDAsJusqu’au 29 août La plage sur la placeDu 10 juillet au 29 août, la place Gambettarevêt sa tenue d’été. Si la <strong>piscine</strong> se faitincontournable, « nous faisons en sorted’offrir l’évasion sous des formesdifférentes chaque été », souligne JacquesGoffinon, maire adjoint chargé des animations.Cette année, c’est aux couleursde l’Océan indien qu’<strong>Amiens</strong>-<strong>les</strong>-<strong>Bains</strong>s’ensoleille. Du vrai sable pour construiredes châteaux, une structure de <strong>jeux</strong> gonflable,des tab<strong>les</strong> de tennis, du baby-foot, desaires de pétanque, de jokari et de bowlingattireront jeunes et ados. Transats, parasols,brumisateurs et cabines de bain seront à disposition pourle farniente et le confort de tous. Côté animation, un podiumest réservé au sport et à la musique.13 juillet et 28 août13 juillet, à partir de 23hjuillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forumEmballants!Angélique et son orchestre pour <strong>les</strong> seniorset fans de musette. Puis Francky Vincent pour<strong>les</strong> plus jeunes. Enfin, un orchestre de variétédes années 80 pour un public plus large.C’est l’affiche du bal du 14 Juillet installé dansla cour de l’hôtel de ville, le 13, à partir de 18h.Et ce n’est pas tout. Nouveauté 2010 : on fêtela Libération d’<strong>Amiens</strong>, le 30 août 1944, avecle premier bal de la Libération, qui aura lieu le28 août, à 20h, toujours dans la cour de l’hôtelde ville. On replonge donc dans <strong>les</strong> décennies40-50 et <strong>les</strong> années swing avec <strong>les</strong> Dolly Frenchieset l’orchestre Couleur Swing Big Band.Le volcan se réveille à l’ÉsiéeNouvelle prouesse pyrotechnique annoncéele 13 juillet, à partir de 23h. Car si le feud’artifice du 14 Juillet est une tradition, il nerime pas avec répétition. C’est la Réunionet son volcan qu’honoreront <strong>les</strong> centainesde fusées lumineuses tirées depuis l’Ésiée,quai Saint-Maurice. « Et nous l’avons décidébien avant l’éruption du volcan islandais »,précise Jacques Goffinon. N’en disons pasplus, si ce n’est que <strong>les</strong> 20000à 30000 spectateurs qui se presseront,comme chaque année, boulevard du Portd’Aval,seront une fois de plus conquis.Estival et musical« Une affaire qui roule », s’enthousiasme JacquesGoffinon. Les <strong>concerts</strong> de l’opération Un été en musique,font vibrer, ici et là, la saison. Au programme: Bachibousouket Diaz Connection, samedi 17 juillet, à 15h, placeGambetta. Puis, au kiosque Ju<strong>les</strong>-Bocquet, Winds LatinoBand, dimanche 25 juillet, à 16h; <strong>les</strong> Harmonies de l’estde la Somme, dimanche 8 août, à 16h; l’Harmonie deChépy, dimanche 22 août, à 16h. La musique déambuleraen centre-ville avec le brass band Parka 8, samedi4 septembre, à 16h. Un dernier concert est programméà la citadelle, samedi 18 septembre, à 19h avec le groupeDSC. Une première!Que la couleur soitLa Cathédrale en couleurs, le spectacle polychromiquequi restitue ses allures médiéva<strong>les</strong> à la cathédrale,ne cesse d’enchanter. Une version 2010 revue avecun nouvel environnement musical à la fois lyrique etcontemporain, narratif et descriptif. Opération inédite,<strong>Amiens</strong> se lance dans la réalité augmentée et invite,grâce à des bornes installées en centre-ville ou sur le sitedédié, à l’aide de votre webcam, à découvrir Notre-Damed’<strong>Amiens</strong> et ses polychromies. Avant de contemplerle spectacle grandeur nature, chaque soir à 22h30en juillet, à 22h en août, et 21h45 en septembre.www.amiens-cathedrale.comOn prend de la hauteurLes 21 et 22 août, place à la 5 e édition du Défi Ju<strong>les</strong> Verneparrainé par l’explorateur Jean-Louis Étienne. Devantle spectacle des montgolfières qui s’envolent du parcde la Hotoie, on reste ébahi. Pour décrocher une placeà bord, participez au jeu-concours À la mémoire de Ju<strong>les</strong>Verne, qui consiste en un parcours pédestre allant dela cathédrale à la maison du célèbre écrivain.www.defiju<strong>les</strong>verne.comAu frais au Grand-MaraisChaque jour de l’été, de 14h à 18h, le parc du Grand-Marais invite <strong>les</strong> enfants sur son aire de <strong>jeux</strong> d’eau,avec un bassin de 100 m 2 . L’accès est libre et ouvertà tous. À condition que la météo soit favorable,c’est-à-dire un vent faible et une températuresupérieure à 25 °C.Ingrid LemaireJusqu’au 18 septembreChaque soir de l’étéLes 21 et 22 aoûtChaque jour de l’été9


Le dossierLES MISSIONSDE LA POLICEMUNICIPALE1) Application des arrêtés du maire2) Îlotage: être présent sur la voiepublique, prendre contactavec la population, contrôlerle stationnement abusif3) Surveillance des entrées etdes sorties d’éco<strong>les</strong> primaires,selon <strong>les</strong> problèmes de sécuritéidentifiés aux abordsde l’établissement: 53 agentsquatre fois par jour4) Surveillance des parcs,squares et jardins, cimetières5) Maintien du bon ordre sur<strong>les</strong> foires et marchés6) Surveillance des bâtimentscommunaux sous alarme7) Respect du code de la route8) Actions de préventionet de citoyenneté9) Surveillance du stationnementpayant10) Gestion des objets trouvés11) Fourrière municipale10<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


De moins en moinsde policiers nationaux.De moins en moinsde gendarmes. Et despoliciers municipaux àqui on demande de plusen plus. À <strong>Amiens</strong>,ils sont 146 quipréfèrent la préventionà la répression.Leur mot d’ordre: le lienavec la population.Pour une véritablepolice de proximité.20 mai 2010. Villiers-sur-Marne,dans le Val-de-Marne. AurélieFouquet, 26 ans, pensait intervenirsur un banal accident de lacirculation. Cette jeune policièremunicipale meurt de trois bal<strong>les</strong>tirées par un commando arméde fusils d’assaut. Émotion danstoutes <strong>les</strong> polices municipa<strong>les</strong>(PM). « Chacun s’est dit: “çapourrait être moi” », relate LoïcRésibois, le directeur de la sécuritéet de la prévention desrisques urbains d’<strong>Amiens</strong>Métropole. Dix jours plus tard,3500 policiers municipaux défilentdans <strong>les</strong> rues du pays.Symbole d’un métier en pleindoute. Tandis que <strong>les</strong> effectifs dela police nationale diminuent(12000 policiers en moins d’ici à2012 dans l’Hexagone), <strong>les</strong> missionsde la municipale, el<strong>les</strong>,s’étoffent.ervicePOUVOIR ACCRUEn 1990, à la création de la PM à<strong>Amiens</strong>, ces hommes et cesfemmes au statut particulier,moitié flic, moitié fonctionnairede collectivité territoriale, s’occupaientprincipalement des sortiesd’éco<strong>les</strong> et des PV. « Depuis,la réglementation a accru leurpouvoir de verbalisation, prenden exemple Loïc Résibois. Ils peuventrelever quasiment toutes <strong>les</strong>infractions au code de la route. »Incidence: « Exercer plus de répressionque de prévention aéloigné <strong>les</strong> policiers municipauxdes Amiénois. » D’autant que laville gérée par Gil<strong>les</strong> de Robien,alors ministre des Transports,juillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forum11


Le dossierLe cœur de métier dela police municipale,c’est la proximité. Unepolice plus en contact avec<strong>les</strong> habitants et qui saitce qui se passe sur le terrain.Émilie Thérouin, adjointe au mairechargée de la sécurité etde la prévention des risques urbainsvoulait se montrer bonne élève.Suivant le même processus, lacourse à l’armement est en routedans certaines vil<strong>les</strong>, encouragéepar le ministère de l’Intérieur.Aux maires, la loi confère despouvoirs de police. S’ils veulentarmer leurs effectifs, ils <strong>les</strong> arment.Ainsi, le Flash-Ball aéquipé un temps <strong>les</strong> municipauxamiénois. L’inverse de ce queprône aujourd’hui ÉmilieThérouin, adjointe chargée de lasécurité. « En France, on est entrain de choisir <strong>les</strong> armes avantde définir la mission de la policemunicipale », déplore l’élue dontle discours est à contre-courantdu contexte national.Depuis décembre 2009, avecl’aide d’une centaine d’agents,elle a souhaité mener la réformed’une police municipale à la réputationpas forcément excellente.« Avant la loi d’encadrement(n° 99-291 du 15 avril 1999,ndlr), n’importe qui pouvait devenirpolicier municipal », raconteÉmilie Thérouin, évoquant « desgens avec casier judiciaire ou à ladéontologie douteuse ». Cette réformea un nom: la doctrined’emploi, une redéfinition de laphilosophie de la profession. « Etle cœur de métier, c’est la proximité,synthétise l’élue. Une policeplus en contact avec <strong>les</strong> habitants,à la présence dissuasive etqui sait ce qui se passe sur le terrain.» « Nous souhaitons rendreservice aux Amiénois, appuie LoïcRésibois. Un policier municipalqui accompagne une personneâgée au distributeur de billets, jetrouve ça normal. » Normal d’êtreauprès de la population. À l’instardu retour des policiers municipauxdans <strong>les</strong> bus ou del’Opération tranquillité estivale12Les agentsde surveillancede la voie publique,<strong>les</strong> ASVP, protègent<strong>les</strong> enfants qui entrentet sortent de l’école,matin, midi et soir.MISSIONSLE PV: UNE FOIS DÉMARRÉ, IL FAUT LE FINIR!« Mais j’étais parti mettre de l’argent! » Ou encore:« Soyez sympa, je m’en vais. » Que l’onsoit suppliant ou agressif, rien n’y fait: si unpolicier est en train de verbaliser pour stationnementgênant ou non payé, il ne peut déchirerson PV. Et quand bien même le PV ne seraitpas encore totalement dressé, l’agent se doitde le terminer. Inutile, donc, de s’en prendre àlui. Heureusement, l’Amiénois est plutôtcordial. « On n’a pas trop à se plaindre,le contact est bon avec la population », remarquent<strong>les</strong> ASVP qui constatent juste que« l’humeur varie vraiment selon la météo.Quand il pleut, on se fait plus souventenguirlander! » Rien que de très humain.Jean-Christophe Fouquet<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


Les policiersmunicipaux sontdevenus desacteurs de leur ville.La police n’est pas làpour faire peur.C’est un service public.Émilie Thérouin, adjointechargée de la sécuritéDÉONTOLOGIEON SUIT LERÈGLEMENTDepuis la réorganisation dela police municipale, sonrèglement intérieur a été actualiséen décembre 2009.« C’est un “mémento”des règ<strong>les</strong> de bienséanceet de savoir-être, synthétiseChristèle Lefebvre, chef deservice. Les agents doiventavoir un comportementdigne, professionnel etexemplaire. » Ce documentest plus exigeant quele code de déontologiedes polices municipa<strong>les</strong>,en vigueur en Francedepuis le 1 er août 2003.J.-C. F.Depuis 2003,<strong>les</strong> policiers municipauxutilisent des eurolaserspour <strong>les</strong> contrô<strong>les</strong>de vitesse, une deleurs fonctions.Avec un sonomètre,l’agent vérifie que le bruitdu moteur correspond bienaux informations gravéessur le cadre du véhicule.La police municipaled’<strong>Amiens</strong> disposed’une vingtaine de VTT.Pratique pour se déplaceren zone piétonne,et cela par tous <strong>les</strong> temps.instaurée en 2009. De juin à août,deux équipes sont ainsi présentessur <strong>les</strong> voies piétonnes, à Saint-Leu, aux abords des cinémas, làoù <strong>les</strong> gens font la fête, pour informer,veiller à la propreté ou encoreà la consommation d’alcool.«PAS DERRIÈRE UN GUICHET »« Le plus évident doit être la présencedans <strong>les</strong> quartiers » aspireÉmilie Thérouin. À <strong>Amiens</strong> nord,le poste de la PM a intégrél’Atrium. Progressivement, <strong>les</strong> policiersinvestiront <strong>les</strong> autres mairiesde proximité «pour en faire devrais pô<strong>les</strong> de services publics ».Bientôt, un référent dans chaquequartier distribuera sa carte auxhabitants et aux commerçants.« Il faut que <strong>les</strong> policiers soientconnus, abordés sur le terrain etpas attentistes », escompte le directeur.« On n’apporte pas la sécuritéderrière un guichet, martèlel’adjointe. Il faut aller à la rencontredes gens. Au début, <strong>les</strong> agentspensaient qu’ils ne pourraient pasle faire. Aujourd’hui, ils adhèrent.Car tout est fait en concertationavec eux. » Des personnels qui semontrent pour cela polyvalents:réponse aux appels, îlotage… Lenombre d’heures de présencedans la rue est d’ailleurs passé de36919 à 38252 entre 2008 et 2009.« Les policiers municipaux sontdevenus des acteurs de leur ville,se réjouit Émilie Thérouin. La policen’est pas là pour faire peur.C’est un service public. Et je préfèrela présence d’une police dissuasiveplutôt que d’avoir celled’une police d’intervention quiarriverait à toute vitesse, sansavoir le temps de dire bonjour, niau revoir. »Antoine Cauxjuillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forum 13


Le dossierUTILELA MAISON BIEN GARDÉEVeinards vacanciers en partance, dormez sur vos deux oreil<strong>les</strong>. Grâceà l’Opération tranquillité vacances, la police municipale (PM) surveillegratuitement votre domicile grâce à ses tournées impromptues,de jour comme de nuit. Alors partez serein après vous être inscritgrâce au formulaire disponible dans <strong>les</strong> postes de PM ou sur internet.Une opération également assurée par la police nationale. A. C.FORMULAIRE DISPONIBLE: www.amiens.frEN POLICIER DANS LE TEXTEL’A B C DU CODELa police municipale communique par talkies-walkiesen utilisant l’alphabet militaire.Ne vous étonnez pas d’entendre« Bravo, affrmatif, à vous!»: il ne s’agitpas de jouer aux cow-boys, mais de sefaire comprendre rapidement. Exemp<strong>les</strong>:ÉQUIPEMENT“charlie” désigne le poste centre, “bravo”<strong>les</strong> vététistes, “roméo” le poste du Colvert,“golf” le poste sud, “oscar” le poste est,“victor” le poste d’Étouvie, “alpha” le CSU,“mike” <strong>les</strong> motos, “lima” la fourrière,etc. Roger? J.-C. F.MOTO CULTURE« En cas d’accident, de camion bloqué, de match de foot, de manifestation à encadrer,on est là! » Thierry Boitel, brigadier-chef principal, est agent de la policemunicipale (PM) motocycliste depuis vingt ans. Il connaît la ville commesa poche. Avec ses sept collègues, il passe généralement plus de cinq heuresà bécane sur <strong>les</strong> sept de service quotidien. Munis de jumel<strong>les</strong> et de sonomètres.De leurs engins, ils observent la ville, en tant qu’experts de la voirie, et sensibilisentà la sécurité routière. Et si jamais une conduite dangereuse est observée?« On relève le numéro d’immatriculation, reprend Thierry Boitel. On ne fait plusde poursuites. Bien trop dangereux. » La PM préfère recueillir des renseignementssur le véhicule mis en cause pour qu’il soit saisi par la police nationale.J.-C. F.INTERVIEWSociologues à l’Institut d’aménagement etd’urbanisme d’Île-de-France, Tanguy Le Goffet Virginie Malochet sont experts de la policemunicipale et auteurs d’ouvrages sur le sujet.Mille et une manièresd’employer la policemunicipale<strong>Amiens</strong>forum: Depuis 1999, l’état confie de plus en plusde compétences aux polices municipa<strong>les</strong>. Le projet deloi Loppsi 2*, qui devrait être étudié par le Sénat cet automne,poursuit-il sur cette lancée?Virginie Malochet: Loppsi 2 fait du directeur de la PM unagent de police judiciaire. Il autorise aussi <strong>les</strong> policiers municipauxà pratiquer des contrô<strong>les</strong> d’identité, sous couvertd’un officier de police judiciaire; ou encore à faire des dépistagesd’alcoolémie à titre préventif. Mais c’est encoreaux maires de décider des orientations de la police municipale.Parfois, ils se sentent contraints de lui donner desmissions relevant de la police nationale. Loppsi 2 s’inscritdans ce mouvement significatif de la judiciarisation de laPM, qui s’éloigne donc d’une police de proximité connaissantla population, centrée sur la surveillance et la prévention.Si <strong>les</strong> conventions de coordination définissent localement<strong>les</strong> rô<strong>les</strong> de chacun, sur le terrain, <strong>les</strong> frontièressont de moins en moins lisib<strong>les</strong> pour <strong>les</strong> citoyens. Il y amille et une manières d’employer la PM, mais l’on tendsouvent vers le répressif, même quand <strong>les</strong> orientationspolitiques n’ont rien de sécuritaire.AF: Et quel rôle la vidéosurveillance joue-t-elle danstout cela?Tanguy Le Goff: Avec cet outil, on est dans le judiciaire,qui ne relève pas de la PM et encore moins des opérateursde vidéosurveillance. D’ailleurs, Loppsi 2 entend donnerpouvoir au directeur de la PM d’utiliser cet instrument àdes fins judiciaires…AF: <strong>Amiens</strong> va lancer une étude sur la vidéosur veillance.D’autres recherches ont-el<strong>les</strong> déjà jugé de sonefficacité?T. L. G: C’est la première fois qu’une collectivité locale vaaussi loin dans l’évaluation. En France, aucune étude évaluativen’a été rendue publique jusqu’ici, en dehors d’unrapport de 2009 truffé d’erreurs. On craint de se tirer uneballe dans le pied, de voir que <strong>les</strong> résultats sont mitigés,comme le prouvent des études étrangères. Enfin, il n’y apas “une” mais “des” vidéosurveillances. Quand de petitescommunes se dotent de caméras, il n’y a personne pourvisionner <strong>les</strong> images. Et dans <strong>les</strong> moyennes, le regard resteépisodique. Faute d’hommes, l’efficacité demeure limitée.La vidéosurveillance n’est performante que quand il y aune masse critique de faits, et beaucoup de moyens humains:des opérateurs et des gens de terrain.Propos recueillis par Jean-Christophe Fouquet(*) Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure14<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


ÉQUIPEMENTLes agentsenfiLent Le bLeuLes agents chargés de la surveillancedu stationnement payantarboraient jusqu’ici une tenueverte, contrairement aux autresagents de la police municipale(PM). Désormais, comme tous à laPM, place au bleu. « Cette activitéest essentielle. Il est primordiald’organiser le stationnement, plusprécisément la rotation des véhicu<strong>les</strong>afin, notamment, d’irriguer lecentre-ville pour <strong>les</strong> commerces »,explique Loïc Résibois, directeurde la sécurité et de la préventiondes risques urbains d’<strong>Amiens</strong>Métropole. Depuis peu, tous <strong>les</strong>agents dans le centre-ville participentà cette mission.A. C.« Être fier de la policemunicipale d’amiens »INTERVIEWMISSIONSVoiture gÊnante:à La niche!« On ne vient pas ici de gaieté decœur. » “Ici”, c’est rue de la Boutillerie.La fourrière. Là où atterrissent<strong>les</strong> voitures enlevées pour stationnementgênant ainsi que <strong>les</strong> épaveset <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> incendiés. Maisattention, « nous ne sommes pas làpour faire du chiffre, détaille unagent. Nous n’intervenons qu’en casde gêne flagrante, sur <strong>les</strong> placesréservées aux personnes handicapéesou si un véhicule empêche<strong>les</strong> poussettes de passer ». Environ1000 véhicu<strong>les</strong> par an échouent àla fourrière. Le coût est rude:91,50 € de frais de remorquage,35 € d’amende et 4,60 € parjournée passée à la fourrière.J.-C. F.Trois questions à Émilie Thérouin,maire adjointe chargéede la sécurité et de la préventiondes risques urbains.<strong>Amiens</strong>forum: Vous menez, depuis dixhuitmois, une réforme innovante de lapolice municipale (PM). Quel est votre premierbilan?Émilie Thérouin: Beaucoup de vil<strong>les</strong> citent<strong>Amiens</strong> en exemple. L’image de la police municipalechange. On n’en a plus honte. Il y a uneadhésion globale des agents à leurs missions.Je souhaite qu’ils viennent travailler à nouveauavec envie. Que leur moral soit bon. Mais la réformene fonctionnera pleinement quelorsqu’on aura réduit l’absentéisme. Ce phénomènerelève surtout d’un profond malaise quiexiste malheureusement depuis des années.AF: Vous avez programmé un bilan socialprochainement.É. T.: Cet audit indépendant n’a malheureusementpas encore été réalisé. Je suis favorableà une solution alliant la carotte et le bâton:quand vous êtes là, vous avez la prime.Quand vous n’êtes pas là, la prime est défalquée.En attendant, nous avons amélioré <strong>les</strong>conditions de travail. On a instauré plus detransparence dans le tableau de bord qui indiquequi fait quoi et nous sommes attentifsà l’équilibre entre vie personnelle et professionnelledes agents. Policier est un métierdur. Car, qui dit policier dit contraintes. Lesweek-ends, <strong>les</strong> soirées, <strong>les</strong> nuits… On n’a pasune vie de famille normale. On est parfois lacible d’insultes, de cailloux, d’œufs, de crachats.On n’est pas forcément préparé à ça.C’est pourquoi il est important d’être bienformé. En cela, <strong>les</strong> cadres de la PM jouent unrôle primordial et je compte beaucoup sureux. Les policiers municipaux sont moinspayés que leurs collègues de la police nationale,sur <strong>les</strong>quels ils souhaiteraient, enFrance, être alignés. Selon moi, on ne peutpas trancher si vite car leurs missions sontdifférentes.AF: Le contexte incite plutôt <strong>les</strong> municipalitésà s’engager encore plus en matière desécurité, notamment en encourageant <strong>les</strong>PM à s’armer.É. T.: On prend le problème à l’envers. Onparle d’armement pour éviter de se penchersur <strong>les</strong> doctrines d’emploi de la police nationaleet <strong>les</strong> vraies missions des PM. La loiLoppsi 2* (voir page précédente) doit accroître<strong>les</strong> pouvoirs du chef de la police municipalequi pourra procéder à des contrô<strong>les</strong> d’identité,des placements en garde à vue. L’État sedésengage pour laisser place à des mairesshérifs. Et la police nationale va déléguer deplus en plus à la municipale. On a suppriméen France 10000 policiers nationaux et gendarmesen deux ans. Ce n’est pas par hasardsi l’État fait la promotion aveugle de la vidéosurveillance.La PM n’a pas vocation à êtresupplétive de la police nationale: elle doit resterun bon complément, véritable police deproximité.Propos recueillis par Antoine Caux(*) Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécuritéintérieurejuillet 2010 | amiensforum 15


16Le dossierDEUX QUESTIONS À…Michel Delpuechpréfet de la Somme,préfet de Picardie<strong>Amiens</strong>forum: Comment la policenationale et la police municipaletravaillent-el<strong>les</strong> ensemble?Michel Delpuech:La police nationalea un rôle qu’elle est la seule à pouvoiret devoir assumer: identifier et interpeller<strong>les</strong> délinquants, élucider uneenquête. Cependant, elle travaillebien en complémentarité avec la policemunicipale. Cela s’illustre, parexemple, dans <strong>les</strong> comités de liaisonque nous avons mis en place récemmentà <strong>Amiens</strong> nord et à Étouvie. Cesont des instances de dialogue quiont pour but de rapprocher la policedes Amiénois. Chaque mois, <strong>les</strong> habitants,<strong>les</strong> commerçants, <strong>les</strong> associations,l’adjoint au maire chargé dela sécurité sont conviés à une réunion.La police explique son travail.C’est aussi l’occasion de mieuxconnaître la physionomie d’un quartieret <strong>les</strong> préoccupations des riverains.Il peut s’agir de nuisances sonores,de jeunes qui circulentdangereusement en mobylette, maisaussi d’inquiétudes liées aux traficsde stupéfiants.AF: Que répondez-vous aux jeunesqui ne font plus confiance à la police?M. D.:La sécurité est l’affaire de tous,y compris des jeunes. J’œuvre pouraméliorer la confiance entre <strong>les</strong>Amiénois et la police. Mais il faut uneaction de police résolue contre <strong>les</strong>actes de délinquance qui troublent<strong>les</strong> riverains, toujours <strong>les</strong> premièresvictimes: la délinquance n’est paségale dans toute l’agglomérationmais il ne doit pas exister de quartierde non-droit. Nous avons donc misen place des actions plus ciblées etdes passages de police aux bons endroitset à des horaires pertinents.L’État donc, et <strong>les</strong> collectivités aussi semobilisent pour améliorer la situationdans <strong>les</strong> secteurs diffici<strong>les</strong>. Les travauxde rénovation des quartiers leprouvent. Mais la clé, c’est l’accès ausavoir, la formation des jeunes afinqu’ils aient le maximum de chancesd’obtenir un emploi. L’autre sujet defond, c’est l’économie souterraine(vente de cannabis, d’héroïne…) qu’ilfaut éradiquer sans faib<strong>les</strong>se.Propos recueillis par L. VoisinQUIZQUESTIONS POURUN POLICIERVeiller aubon ordredes foires etmarchés, unecompétencede la policemunicipale.Toutes <strong>les</strong> communes possèdent-el<strong>les</strong>une police municipale (PM)?Non, c’est le maire qui décide ou nonde s’en doter et qui en définit<strong>les</strong> orientations.La PM est-elle armée?À <strong>Amiens</strong>, l’agent de police municipale(APM) porte un tonfa, c’est-à-dire unbâton de défense, et une bombe lacrymogène.Des armes de 6 e catégorie.Dans certaines communes, <strong>les</strong> APMsont munis d’armes de 4 e catégorie:des armes à feu. Le maire choisitl’équipement mais le préfet doit donnerson accord.Un policier municipal peut-il arrêterquelqu’un?On ne parle pas d’interpellation. Mais,comme n’importe quel citoyen, le policiermunicipal a le droit d’appréhenderquelqu’un s’il le prend en flagrant délit,par exemple, d’un vol de sac à main.La PM peut-elle mener l’enquête?Oui, si elle est administrative. Prenons lecas d’un habitant qui se plaint régulièrementd’un voisin bruyant. Un policier municipalpeut se renseigner sur le terrain etaller voir la personne mise en cause.En revanche, il ne peut pas conduired’enquête à la suite d’un cambriolage,ni recevoir de plainte, ni faire d’audition.Un policier municipal peut-il contrôlervotre identité?Impossible. Il relève en revanche l’identitépour dresser son procès-verbal en casd’infraction pour laquelle il a compétence.A. B.MÉTIERSUNE POLICE MUNICIPALE,DEUX STATUTSLa police municipale d’<strong>Amiens</strong> compte 146 agents:agents de police municipale (APM) et agents desurveillance de la voie publique (ASVP) à parts presqueéga<strong>les</strong>. Les différences sont multip<strong>les</strong>, mais toustravaillent main dans la main.LE RECRUTEMENT: pour devenir ASVP, pas dediplôme particulier, ni d’examen, contrairement àl’APM qui, lui, doit passer un concours puis suivre uneformation en alternance de six mois. Notons que la villed’<strong>Amiens</strong> encourage <strong>les</strong> ASVP à passer le concours dela police municipale.L’ASSERMENTATION: après le concours et la formation,l’APM doit obtenir un double agrément, du préfetet du procureur de la République, puis prêter sermentdevant le tribunal de grande instance. “L’adoubement”de l’ASVP nécessite, lui, l’agrément duprocureur et l’assermentation pour pouvoir verbaliser.SUR LE TERRAIN: la mission de l’ASVP consiste à avoirl’œil sur la voie publique. Il verbalise <strong>les</strong> stationnementsinterdits ou gênants, assure la sécurité des écoliers,renseigne la population. Pour l’APM s’ajoutentla prévention dans <strong>les</strong> éco<strong>les</strong>, l’îlotage, c’est-à-direla présence auprès des habitants, commerçants,associations… Et bien sûr, l’application des arrêtésdu maire. Exemp<strong>les</strong>: en cas de fête, s’assurer du barriéragedu lieu, veiller au bon ordre de la manifestation,en gérer la circulation, etc.EN SERVICE: <strong>les</strong> ASVP ne peuvent en aucun cas êtremunis d’armes, contrairement aux APM (voir ci-contre).Anne BernardORGANISATIONÀ CHAQUE UNITÉ SA SPÉCIALITÉVeiller à la tranquillité publique passe pardes missions diverses. Pour y voir clair, la policemunicipale (PM) d’<strong>Amiens</strong> s’est organisée en deuxparties: d’un côté, cinq unités spécialisées, de l’autre,cinq postes décentralisés pour le nord, le sud, l’est,l’ouest et le centre de la ville.CHACUN DE CES POSTES compte environ une vingtained’agents (voir adresses page suivante). Ils répondent auxappels concernant leur zone, accueillent le public dansleurs locaux ou dans <strong>les</strong> mairies de quartier et assurentla surveillance ainsi que l’îlotage sur leur territoire.CÔTÉ UNITÉS SPÉCIALISÉES, l’une gère la miseen fourrière (5 agents). L’unité voie publique de nuit(6 agents) ferme <strong>les</strong> parcs et jardins et intervient pourlever le doute en cas de déclenchement de l’alarmede bâtiments communaux. L’unité des foires et marchés(6 agents) veille au respect des emplacementsdes étals, à ce qu’ils soient rangés à l’heure dite…Les motards de l’unité motocycliste (8 agents) sont particulièrementsollicités dans la lutte contre l’insécuritéroutière. Enfin, l’unité études, stationnement et accueil(22 agents) a en charge le stationnement donc, maisprépare aussi des synthèses, des cartographies… C’estégalement elle qui gère <strong>les</strong> objets trouvés. A. B.<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


CENTRE DE SÉCURITÉ URBAINECHIFFRESINFRACTIONSEN 2009• Infractionsde circulation: 1996• Stationnement interditou gênant: 14886• Infractions de stationnementpayant: 38747• Infractions de policeadministrative(consommation d’alcoolsur la voie publique,chiens non tenus enlaisse ou non muselés,vente d’alcool àdes mineurs): 220• Infractionsau plan propreté: 99• Véhicu<strong>les</strong> misà la fourrière: 1064• Nombre total deverbalisations: 56088Seul l’œil exercé de l’opérateur de vidéosurveillancepeut efficacement regarder en direct <strong>les</strong> images des48 caméras disséminées dans la ville.La ville depuis sa tour de contrôleÇa sonne. Ça sonne encore. Çasonne de nouveau. Bienvenuedans le Centre de sécurité urbaine(CSU), place au Fil. Des locauxclairs et rénovés depuis janvierdernier, où se niche <strong>les</strong>ystème nerveux de la sécuritéd’<strong>Amiens</strong>, un service désormaisautonome de la police municipale.Le CSU réunit deux métierstrès spécifiques et 21 agents.Dans une première pièce, la salleradio où aboutissent tous <strong>les</strong> appelspassés au 03 22 25 25 50. Unvéhicule devant un garage, de latôle froissée, peu importe l’heure,la date, le CSU est au bout du fil.« Nous devons apporter une réponseà tous <strong>les</strong> appels », développeRichard Jourdain, chef adjointdu CSU. L’opérateur radiodoit garder son calme, réagir vite,connaître la ville et ses acteurs.Et surtout savoir établir des prioritésparmi environ 80 appelsquotidiens. « C’est stressant,confie Robert, au CSU depuisseptembre. Mais c’est valorisantde résoudre des problèmes. » Uncôté social qui séduit cet ancienhomme de terrain.SEPT JOURS D’ENREGISTREMENTAu bout de la salle radio, la sallevidéo, deuxième cellule du CSU.Des dizaines d’écrans reliés aux48 caméras de surveillance disséminéesdans la ville tapissentle mur: <strong>les</strong> places, la gare, <strong>les</strong> carrefours…« Seul un œil exercépeut percevoir des mouvementsinhabituels, des situations insolites,par exemple, un groupe quicourt », décrypte RichardJourdain. Depuis son poste, l’opérateurvidéo balade la caméra endirect, zoome, change de plan.Autant d’images qui défilentsous son œil tout en étant enregistrées,avant d’être automatiquementdétruites sept joursplus tard. Le temps de permettreà la police nationale de demanderau CSU de visionner tel ou telmoment si l’une de ses enquêtesl’exige. Ce genre de recherche aparticipé à confondre l’agresseurd’une jeune fille victime d’uncoup de couteau dans la rue enfévrier 2009. « Nous sommesl’envers du décor », relèveRichard Jourdain qui aimerait unpeu plus de reconnaissance pourses agents, notamment un statutà part et surtout des formationsà « ce métier usant ». Ce qu’appelleaussi de ses vœux ÉmilieThérouin, adjointe à la sécurité.Anne BernardADRESSESPRÉSENTSPRÈS DECHEZ VOUSPoste central12, place au FilTél.: 03 22 22 25 50Service objets trouvésTél. : 03 22 22 25 70Poste secteurouest/centrePlace Léon-GontierTél.: 03 22 97 43 71Poste secteur estRésidencedu Prince noir363, rue de CagnyTél.: 03 22 50 48 00Poste secteur ouestPlace du Pays-d’AugeTél.: 03 22 44 40 40Poste secteur nordAtriumAvenue de la paixTél.: 03 22 44 02 02Poste secteur sudCentre commercialAndré-ChénierTél.: 03 22 95 07 34juillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forum 17


Opinions18Jean-Claude Oger« Culture en danger »Appel à la vigilance sur tous<strong>les</strong> fronts des institutions politiquesIl y a eu l’affaire des caricatures de Mahometqui en disent long sur l’obscurantisme et l’intoléranced’un pouvoir oriental, et qui soulevaun légitime et général émoi. Il y a aujourd’hui,à <strong>Amiens</strong>, l’affaire de la censuredes caricatures de la femme occidentale parla gauche départementale.nous voulons croire à une fâcheuseinfluence qui l’aurait conduite à jouer parerreur Censeur pour <strong>les</strong> fachos dont il fait lebonheur.À cela s’ajoute la souveraine décision du présidentsocialiste du conseil régional qui censurefinancièrement la Maison de la cultureau prétexte que le bilan ne lui conviendraitpas alors que cette Maison n’a jamais aussibien fonctionné pour le bonheur de ses publicsqui n’ont jamais été aussi nombreux àapprécier la programmation de son directeuret de son équipe.et à <strong>Amiens</strong>, c’est l’animation populiste quiremplace l’élan culturel dans une ville qui aperverti le spectacle de polychromies, enterréle projet de Centre des couleurs du monde,avorté l’idée de Centre international d’expositionGare d’Art et baissé <strong>les</strong> subventions despetites associations culturel<strong>les</strong> qui sont nombreusesà agoniser.Il faut ajouter le bailleur démocratique municipalqui censure tout débat sur la cultureet interdit à l’opposition de s’exprimer sur cequi concerne l’avenir de la ville, la vie descitoyens, celle de ses acteurs culturels et deses artistes.heureusement que <strong>les</strong> soi-disant valeurs degauche ne sont pas inscrites au CAC 40, ceserait la faillite!La culture est en danger et ce ne sont ni nosacteurs culturels, ni nos créateurs qui doiventpayer <strong>les</strong> stratégies politiciennes des institutionsloca<strong>les</strong> face à l’état.Alors Amiénois, Picards, signez, soutenez, manifestez,réveillez, de gauche comme de droite,<strong>les</strong> consciences culturel<strong>les</strong> de notre Ville, denotre Département, de notre région.Le groupe IndépendantJean-Claude OGerMarie-Thérèse ThIBAuTFrédéric ThOreLFrédéric COMPAGnOnIsabelle GriffoinLe maire d’<strong>Amiens</strong>face aux conflitsDe façon de plus en plus fréquente, desconflits sociaux apparaissent depuis deuxans au sein des services municipaux. que cesoit chez <strong>les</strong> animateurs, <strong>les</strong> policiers municipaux,dans <strong>les</strong> maisons de retraite… ilsmettent tout particulièrement en lumièreune mauvaise gestion du personnel et unedésorganisation des services qui entraînentune grande lassitude chez <strong>les</strong> agentsmunicipaux.en début de mandature, la Ville a connu unegrève des employés des parkings souterrains,moments pénib<strong>les</strong> avec des blocages et desperturbations vécues autant par <strong>les</strong> employésque par <strong>les</strong> usagers des parkings. Cettecrise et sa mauvaise gestion ont conduit auchangement de la société et à une nouvelledélégation de service public.Ce mois de juin vient d’être marqué, cettefois, par la grève des employés de la CFT, sociétédélégataire des bus à <strong>Amiens</strong>, et <strong>les</strong>Amiénois ont été privés de bus pendant plusde quinze jours. Là encore, cela fait suite auchoix d’une nouvelle société dont, au vu deces événements, on peut s’interroger sur saréelle capacité à assurer le service attendu.Certes, s’il est classique que quelques conflitssociaux émaillent une mandature, nous esti-mons qu’il est du rôle du maire d’être àl’écoute de tous, personnels et usagers, pourtenter d’apporter un apaisement dans ces situationsdiffici<strong>les</strong>.Alors comment se fait-il que le maire de notreville refuse le dialogue? Comment se fait-ilque <strong>les</strong> Amiénois soient privés de transport encommun, pendant que le maire inscrit <strong>les</strong>transports en commun dans ses priorités? Oùest le maire dans ces situations de crise? Lorsde la grève des employés de la CFT, il a mêmedit expressément qu’il ne souhaitait pas intervenirdans le conflit pour ne pas interférerdans la gestion du personnel de la CFT.Le maire ne doit-il pas tout mettre en œuvrepour que <strong>les</strong> Amiénois se sentent bien dansleur ville? Mais où est le maire quand on abesoin de lui?Le groupe MPA-AvenirIsabelle GrIFFOInnedjma Ben MOkhTArJohanna BOuGOnMarc FOuCAuLTBrigitte FOurénathalie Le CLerCqIsabelle MAThIeuBernard néMITzNOTE DE LA RÉDACTION:Ces textes sont des tribunes libres.Ils émanent des groupes politiques etsont publiés sous leur responsabilité.Nous <strong>les</strong> publions dans <strong>Amiens</strong>forum,in extenso, sous réserve de proposdiffamatoires, discriminatoires ouinsultants qu’ils pourraient contenir.<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


Serge Raïs, Hélène-Marie Luczak, Jacques GoffinonPourquoi un établissementpublic administratif pour <strong>les</strong>Éhpad de la Ville d’<strong>Amiens</strong>?Pour un personnel plus investi, plus stable, afinque <strong>les</strong> personnes âgées soient mieux soignées.<strong>Amiens</strong> compte plus de 15000 personnes deplus de 70 ans. En 2030, ce chiffre doublera. Ilnous faut repenser l’aide à apporter aux personnesâgées à domicile et aux personnesisolées. Réfléchissons à l’habitat accessible,adaptable, à l’hospitalisation à domicile.Nous avons à mener une réflexion qui impulse,à l’échelle nationale, la prise encompte de cette question politique majeure.Pensons à la professionnalisation des aides àdomicile afin de valoriser un travail difficileLaurent BeuvainRetraite à 60 ans: Sarkozyet le Medef tuent unsymbole du progrès socialAvec, en toile de fond, <strong>les</strong> scanda<strong>les</strong> descumuls rémunération-retraite de certainsministres, le gouvernement vient d’annoncerque nous allions tous travaillerplus… ou chômer plus. C’est une nouvelleétape qui consacre la casse de notre systèmesolidaire de retraite par répartition.Tout cela ouvre la voie à la capitalisation,à une logique individuelle et patrimoniale.L’âge légal serait porté à 62 ans d’ici à 2018et il faudrait avoir cotisé 41 ans et demi àcette époque. En plus d’un tel retour en arrière,que dire de l’aggravation de l’injusticefaite aux femmes, dont moins de lamoitié part en retraite avec une carrièrecomplète? Quant à la pénibilité, c’est l’in-qui demande de plus en plus de compétenceset qui, demain, sera l’un des premiersviviers d’embauches. Les travailleurs à domici<strong>les</strong>ont des personnels précaires. Nousdevons aider à la professionnalisation, à lareconnaissance de ce travail.Pourquoi créer un établissement public?• pour que <strong>les</strong> personnes âgées fragilisées parl’âge et la dépendance soient mieux soignées.• pour une reconnaissance du personnel, dela pénibilité de leur travail et pour mettrefin à leur précarité.Quelques dates:• 1 er juillet 2010:- délibération au conseil municipal- désignation par le maire des élus représentantla collectivité territoriale au sein duconseil d’administration de l’Établissementpublic administratif (ÉPA)• 1 er janvier 2011:- création de l’ÉPA- transfert du personnel des Éhpad d’<strong>Amiens</strong>Métropole vers l’ÉPA.- transfert des contrats (Sodexo, dispositifsmédicaux…)Le groupe Socrate (PS, MRC et PRG)justice suprême: sa prise en compte seraitsubordonnée à une visite médicale!Cette réforme constitue un recul socialinacceptable. Nous allons assister à unécrasement sans précédent des salairescomme des retraites. Cette « réforme » estun choix éminemment politique et ungage donné aux marchés financiers. Lessalariés, <strong>les</strong> retraités, <strong>les</strong> jeunes ne peuventaccepter d’être ainsi manipulés! Nousexigeons que <strong>les</strong> richesses produites par letravail soient mobilisées en faveur de l’emploiet des retraites.Les élus Communistes et Citoyens se prononcenten faveur de la préservation d’unrégime de retraite par répartition. Nous estimonsnécessaire un départ à 60 ans àtaux plein pour tous. Nous préconisons lasuppression du bouclier fiscal et l’instaurationd’une cotisation sociale sur <strong>les</strong> salairespour <strong>les</strong> revenus financiers des entreprises.Cela permettrait de dégager pas moins de20 milliards d’euros pour la Sécurité sociale.Il s’agit d’inciter <strong>les</strong> entreprises à favoriserl’emploi contre la spéculation.Le groupe Communistes et CitoyensRetrouvez-nous sur:http://communistes-citoyensamiens.elunet.fr« À contre-courant du mouvement national,nous avons fait le choix de l’exemplarité et de la proximité. »Écologie, policeet service publicLes Amiénois <strong>les</strong> plus en difficulté sont biensouvent ceux qui ont le plus besoin de sécurité.Les élus écologistes ont le devoir de répondreà ce défi, condition d’un meilleur “vivreensemble”.L’État demande aux maires de s’engager toujoursdavantage en matière de sécurité enencourageant la vidéosurveillance et en favorisantle développement des polices municipa<strong>les</strong>.Et c’est désormais contraint que lemaire est en passe de devenir le nouveau patronde la sécurité. Avec des baisses importantesdes effectifs de police nationale, <strong>les</strong>policiers municipaux se retrouvent plus quejamais confrontés aux maux de notre société.À l’image des maires, <strong>les</strong> polices municipa<strong>les</strong>sont multiformes. El<strong>les</strong> sont bien trop souventréputées pour leurs dérives. À contrecourantdu mouvement national, nousavons fait le choix de l’exemplarité et de laproximité. La tâche est immense. Mais la policemunicipale d’<strong>Amiens</strong> est riched’hommes et de femmes qui agissent auquotidien avec dévouement au service desAmiénois.Depuis deux ans, la refonte complète desmissions prioritaires et de l’organisation étaiten chantier. Elle s’achève enfin. Tout n’estpas parfait. Il reste encore beaucoup de travail,notamment pour améliorer l’accueil dupublic, la lisibilité entre police nationale etmunicipale, la formation des agents, etc.La municipalité d’<strong>Amiens</strong> s’est dotée d’uneambition inédite: conjuguer ensemble écologie,police et service public.Le groupe des élus Verts et Ouvertswww.elusvertsamiens.frjuillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forum 19


Comment faire ?La boîte à outilsde la démocratie localeVisites de proximité oubalades urbaines facilitent<strong>les</strong> échanges entre<strong>les</strong> Amiénois et <strong>les</strong> élus,comme ici à Fafet-Brossolette,entre des habitantset Étienne Desjonquères,adjoint chargé dela démocratie locale.LES COORDINATIONS ASSOCIATIVESCes instances sont ouvertes auxbénévo<strong>les</strong> qui, avec un conseillermunicipal, élaborent des projetsliés à la vie associative de la cité.De septembre à décembre serontdébattues <strong>les</strong> questions relativesà la politique sportive, l’économiesolidaire, à la citadelle, au projetéducatif global, aux transports encommun en site propre. Objectif:étudier <strong>les</strong> idées des acteurs associatifs.Il existe quatre coordinations,qui se réunissent cinq foispar trimestre. Des instances thématiques– sur la mobilité, la jeunesse…– peuvent être créées.LE FORUM PERMANENTVisites de futures Zones d’aménagementconcerté (Zac), ateliersthématiques, réunions publiques,rencontres d’usagers dans <strong>les</strong>bus… le forum permanent prenddifférentes formes. Mais le butLa ZacPaul-Claudel,la découvertedu tramau Mans, deuxexemp<strong>les</strong>de projetsmenés selonla démarcheparticipative.Attention: <strong>les</strong> mairies à l’heure d’étéPendant <strong>les</strong> vacances, <strong>les</strong> mairies de proximité (voir adresses ci-dessous)modifient leurs horaires d’ouverture. Du 3juillet au 21août, el<strong>les</strong> serontfermées le samedi matin, hormis l’hôtel de ville.reste le même: inciter <strong>les</strong> habitantsà produire ensemble, ou àaméliorer, un projet grâce à leurconnaissance du terrain. Près de30 rencontres se sont dérouléesau cours du premier semestre2010. Avec cet outil, <strong>les</strong> élus prennentle temps de la concertationà chaque étape importante et demanière régulière. La démarchemenée autour de la Zac Paul-Claudel illustre parfaitementcette initiative puisqu’un groupede projet participatif a été constitué.Ce dispositif de concertationest rare en France. Après le futuréco-quartier Rives de Somme enjuin, de nouveaux sujets sont programmésà la rentrée, notammentl’aménagement de l’axeBarni/Ferry et le plan de déplacementsurbains.LES BALADES URBAINESDésormais bien connu, ce parcourspédestre du samedi matinrassemble élus et habitants.Inaugurée le 14 mars 2009 dans <strong>les</strong>ud-est, la balade urbaine sillonneun secteur en fonction d’une problématique.Lors des arrêts, sontévoqués des points spécifiques.On s’attarde sur un équipementpublic, la rénovation d’unimmeuble, l’aménagement d’unespace public… En contact avec<strong>les</strong> élus et dans une ambiance bonenfant, <strong>les</strong> participants posent desquestions franches et inattendues.L’occasion aussi de confronter<strong>les</strong> projets d’avenir à la réalité.Parmi <strong>les</strong> balades prévues en septembre,on peut noter le centrevil<strong>les</strong>ur le thème de l’accessibilitédes personnes à mobilité réduite,et la zone industrielle nord.LA GESTION DE PROXIMITÉCes visites hebdomadaires d’unquartier abordent <strong>les</strong> sujets deproximité. Élus, habitants, servicesde la Ville (voirie, espaces publics…),police municipale et servicede proximité arpentent unquartier afin de lister <strong>les</strong> problèmes.Au fil des rues, on énumère <strong>les</strong> soucisde propreté, l’élagage des arbres,<strong>les</strong> aménagements de sécurité, <strong>les</strong>chaussées à rénover, la sortie deséco<strong>les</strong>… Pour améliorer le quotidiende chacun.Lysiane VoisinADRESSES DES MAIRIES DE PROXIMITÉAHôtel de ville03 22 97 40 40Le numéro unique pourtrouver une pharmacie degarde en Picardie : 3237Mairie de proximitécentre-ville3, place Léon-Gontier03 22 97 15 70Mairie de proximitéJu<strong>les</strong>-Ferry166, chaussée Ju<strong>les</strong>-Ferry03 22 50 47 65Mairie de proximitéAtrium39, avenue de la Paix03 22 66 10 20Mairie de proximitéPierre-RollinRue du 8-Mai-194503 22 50 32 60Mairie de proximitéLes CoursivesPlace du Pays-d’Auge03 22 97 43 00Mairie de proximitéBeauvillé400, boulevard Beauvillé03 22 22 59 75juillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forum21


Ils font <strong>Amiens</strong>explosion rue ducangeToute la Villeaussitôt en actionau lendemain del’explosion du 15 mai,certains habitantsde la rue ducangeentamaient dessemaines diffici<strong>les</strong>. pour<strong>les</strong> soutenir, <strong>les</strong> agentsde la Ville se sontmobilisés sans réserve.avec, au cœurdu dispositif, un duoà l’écoute des sinistrés.L’une est aussi bruneque l’autre est blonde.L’une paraît aussiénergique que l’autresemble paisible. Maistoutes deux sont fortes d’un sourireet d’une complicité qui rendentinsubmersible ce tandem dela mission égalité. Et il leur fallaitbien cela, en ce lundi 17 mai.Deux jours plus tôt, le samedi 15,une explosion, rue Ducange, faisaitun b<strong>les</strong>sé grave, endommageaittrès sérieusement deux maisonset affectait plusieurs autres.Pour <strong>les</strong> sinistrés, un parcours ducombattant débutait, jonché deprocédures en tout genre.Ce lundi 17mai donc, à peine arrivéesà leur bureau de la Maison del’écoute, Marie Boulanger etChristine Bouy découvrent que lacellule de crise mise en place parla mairie <strong>les</strong> a proposées commeréférentes auprès des victimes dusinistre. « Là, j’ai eu un gros coup22de stress », se souvient Marie,25 ans. « Mais on a été happé »,embraye Christine, 57 ans. En unematinée, le duo trouve une psychologue,organise <strong>les</strong> permanences,et contacte <strong>les</strong> sinistrés.« Notre mission consistait à leurfaciliter la vie, résume Marie, àjouer le rôle de guichet uniquepour toutes leurs démarches. »« MAIN DANS LA MAIN »Quand contacter <strong>les</strong> assurances?Comment récupérer des vêtements?Où habiter? Le tandempart alors à « la pêche aux informations» auprès des multip<strong>les</strong>services de la Ville, de la directionde proximité au CCAS, en passantpar <strong>les</strong> services techniques, leCentre d’information au public…«Tous <strong>les</strong> agents se sont mobilisés,se réjouit Marie. C’est ce qui nousa rendues si efficaces. »Même constat positif pourEmmanuelle Pringuez, du serviceSamedi 15 mai explosait unappartement rue Ducange.Dans <strong>les</strong> minutes qui ont suivi,pompiers, premiers secours,polices nationale et municipale,services techniques de laVille… étaient sur la brèche.Dès le 17 mai,Christine Bouy (à gauche)et Marie Boulanger sont devenues<strong>les</strong> référentes auprèsdes sinistrés.« DU SOUTIEN ET DES RÉPONSES »Françoise, 67 ans, se trouvait chez elle, au numéro 11 de la rueDucange, quand a eu lieu l’explosion. Son appartement a subides dégâts: vitres brisées, volets cassés, suie. L’Amiénoises’est tournée vers <strong>les</strong> référentes “écoute” de la mission égalité:« Ce service nous a appelés dès le lundi pour proposer son aide.J’ai tout de suite accepté car j’avais beaucoup de questions.Nos interlocutrices ont été d’une grande efficacité, aussi bien surle plan des démarches que pour nous soutenir. El<strong>les</strong> ont vraimentété à notre écoute et ont répondu à toutes nos interrogations.Je suis retournée <strong>les</strong> voir plusieurs fois par la suite pour différentsrenseignements et je ferai peut-être encore appel à el<strong>les</strong>. »patrimoine immobilier, qui a inspecté<strong>les</strong> immeub<strong>les</strong> touchés ouparticipé, avec le service juridique,aux démarches d’arrêtés de péril:« On a tous travaillé main dans lamain, en tâchant de prendre encompte la douleur des victimes »,témoigne la jeune femme. Quitteà donner, par exemple, un coupde main aux famil<strong>les</strong> pour emballerquelques affaires.Autant de situations délicates etstressantes que <strong>les</strong> agents ontdû gérer, souvent sans y êtreTous <strong>les</strong> agents se sontmobilisés. c’est ce quinous a rendues si efficaces.Marie Boulanger, de la mission égalitépréparés. « Mais voir la satisfactiondes famil<strong>les</strong> quand on leura fait visiter leur habitation provisoire,c’était très émouvant »,réplique Sophie Vachon, du serviceaffaires immobilières quis’est occupé du relogement decertains sinistrés.« Nous avons vécu une expériencehumaine très forte. Desliens se sont tissés, y comprisavec <strong>les</strong> victimes », s’enthousiasmeMarie (voir ci-contre). Et siaujourd’hui l’urgence est passée,il reste beaucoup de démarchesà boucler pour <strong>les</strong> sinistrés,et de traumatismes àdépasser. Alors, le tandem n’entendpas fermer son guichet!Anne Bernard<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


Pour rédiger sanouvelle, GisèleDelcour a piochéparmi des décenniesde notes consignéesdans des agendas,calepins, carnets…CONCOURSLa vie, <strong>les</strong> mots, la rueLauréate du concours Les Seniors à leurplume, organisé par le CCAS d’<strong>Amiens</strong>,Gisèle Delcour, épanouie et chaleureuse,fait revivre l’histoire de sa rue depuis 1932.Sa maison, une amiénoise enbriques de récupération en basde la rue Mercier, a été construitepar l’entrepreneur du mêmenom, en 1898. Gisèle y est née en1932. Et ne l’a pas quittée. C’est dire si elle laconnaît, cette maison du quartier Saint-Pierreque ses parents louaient, et qu’elle a achetée,en 1963, avec Jacques, son mari, ébéniste.Gisèle Delcour aime sa rue. Quand on lui enparle, elle « rebondit toujours. Il y a tellementde choses à dire… » Ces choses, elle <strong>les</strong> racontedans sa nouvelle, L’Histoire de ma rue,premier prix du concours Les Seniors à leurplume (voir ci-contre). Une aubaine pourGisèle: « Cela fait plus de trente ans que je medis: “Un jour ou l’autre, il faudra que j’écriveun livre.” » Le premier pas est donc franchigrâce à ce texte pour lequel il a fallu trancherdans un nombre considérable de feuillets etnotes épars. « Des calepins ici, mon ardoise làbas.J’avais déjà tout. Sur mon agenda, tous <strong>les</strong>jours, des pages entières… »Outre l’écriture, Gisèle Delcour partage son« Lorsque je suis née, la rue étaitencore en terre battue, il y avaittellement d’ornières que l’onpouvait se coucher dedans. L’hiver,c’était le plaisir des glissades car l’eaudes égouts s’y déversait.Extrait de L’Histoire de ma rue, la nouvelle de Gisèle DelcourNotre rue tout à coups’est transformée, plus depâture, à la place : desbaraquements américains,pour loger <strong>les</strong> sans-abri, causebombardements.Extrait de L’Histoire de ma rue,la nouvelle de Gisèle Delcourtemps entre <strong>les</strong> fleurs de sa cour, <strong>les</strong> leçonsde peinture, <strong>les</strong> activités à la Maison pourtous, à Rivery, ou encore le potager qu’elleentretient au bout de la rue de l’Épousée. Uncoin de verdure entre <strong>Amiens</strong> et Rivery oùpaissaient autrefois « des chevaux, desvaches, des ânes… Il y avait deux fermesdans le quartier ».PAS LE TEMPS DE S’ENNUYERÀ tout cela s’ajoutent ses relations de voisinage,ses trois garçons, sa petite chienneTalia, et Barnabé sa tortue quadragénaire.L’avenante Gisèle n’a donc pas le temps des’ennuyer, ni de « se laisser aller au vieillissement». Prochaine étape: collaborer à unouvrage de l’historien local,Jacques Lejosne. Puis, continuerle travail avec leCCAS qui compte mettreses aînés et leur plumeen contact avec dejeunes lycéens.Jean-ChristopheFouquetHISTOIRESET MÉMOIRES« En quelques mots,vous nous faitesentrer dans votrehistoire personnelleet dans la mémoirecollective. Ons’approprie ainsiquelque chose quenous ne connaissionspas. » Le 3 juin,Karine Messager,maire adjointe chargéede l’adaptationde la ville auxpersonnes âgées,a remis <strong>les</strong> prix dupremier concoursLes Seniors à leurplume, une initiativedu CCAS de la Ville.Elle a égalementremercié l’ensembledes participants« pour leurs beauxmanuscrits ». OutreGisèle Delcour, <strong>les</strong>lauréats sont ClaudeLepagnez, prix de lanouvelle, et JeannetteLegrand, prix deshistoires courtes.Ces écrits sontconsultab<strong>les</strong> àla bibliothèque Louis-Aragon et sur le sitede la Métropole.www.amiens.frjuillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forum23


Ils font <strong>Amiens</strong>Durant leur semestreamiénois, Fatmé et Danielont côtoyé de nombreux étudiantsétrangers, de passageà l’Esad, l’Esiée, l’UPJV…JEUNESSELes étudiants étrangersà bonne écoleFatmé vient du Mexique,Daniel, de Roumanie. Ils ontpassé six mois à <strong>Amiens</strong> pourleurs études. De cette ville dontils ne connaissaient même pasle nom, ils repartent comblés.La ville n’est ni trop grande,ni trop petite. Ça me permetde tout faire à pied et de vivredans une atmosphère tranquille.Fatmé, étudiante mexicaine qui vientde passer six mois à l’ESC <strong>Amiens</strong>.Avec leur densechevelure noire,leur intenseregard foncé,leurs identiquesT-shirts roses, on <strong>les</strong> prendraitpour frère et sœur. Pourtant,Fatmé, 22 ans, vient deTorreon, au Mexique, et Daniel,21 ans, de Braila, en Roumanie.Et où se sont-ils rencontrés? À<strong>Amiens</strong>, terrain de jeu etd’études de nombreux jeunesétrangers. En 2003, ils étaientprès de 2800* à suivre des coursdans des établissements de laville, soit plus de 10 % dubataillon global. Et ce chiffrecroît d’année en année, traduisantle dynamisme d’<strong>Amiens</strong> etde la Picardie (voir ci-contre).« J’étudie depuis plusieurs annéesle français et je rêvais dedécouvrir le pays, s’enthousiasmeDaniel, arrivé à l’Éco<strong>les</strong>upérieure de commerce (ESC)pour un semestre en janvierdernier. Mais <strong>Amiens</strong>, je n’enavais jamais entendu parler. »Alors, quand sa fac de management,en Roumanie, lui proposeParis, Besançon ou <strong>Amiens</strong>,l’étudiant… étudie: « Paris,c’était trop cher. Pour <strong>les</strong> autresvil<strong>les</strong>, j’ai cherché sur Internet.J’ai trouvé qu’<strong>Amiens</strong> était trèsjoli et l’ESC m’intéressait. »Fatmé, elle aussi à l’ESC pour <strong>les</strong>emestre, a plutôt été séduitepar le carrefour picard: « Je voulaisen profiter pour découvrirl’Europe. <strong>Amiens</strong> m’a sembléidéal car proche de l’Allemagne,de l’Angleterre, des Pays-Bas… »Rapidement, la Mexicaine qui,avant son départ, rêvait uneFrance à la Amélie Poulain, asuccombé aux beautés de laville, à son ambiance estudiantine,et surtout « à sa taille, nitrop grande, ni trop petite, quipermet de tout faire à pied et devivre dans une atmosphèretranquille ».Le 10 juillet, Fatmé et Daniel ontrepris l’avion, forts d’une formationconsolidée et d’un séjouramiénois «magnifique», s’emballeDaniel. Son seul bémol:«En tant qu’amateur de foot, jeregrette un peu <strong>les</strong> résultats del’ASC.» Un vrai Amiénois!Anne Bernard(*) Source: Étude de la direction régionalede l’équipement PicardieDes allers-retourspleins de promessesChristophe Crabotpréside Study in Picardy,l’ex-Arepic, une associationqui réunit <strong>les</strong> établissementsd’enseignementsupérieur de la régionpour encourager<strong>les</strong> déplacementsdes étudiants:« Contrairement auxclichés, la Picardie serévèle accueillante, et dynamiquesur la mobilitéétudiante, qu’il s’agissede Français qui partent àl’étranger ou d’étrangersen séjour chez nous.C’est l’une des régionsqui attribuent le plusde bourses. Et ces effortssont fondamentaux pournotre territoire. Envoyerdes étudiants à l’étrangerpermet de se doter d’unepopulation qualifiée,compétitive sur le marchédu travail. À l’inverse,accueillir des étrangersapporte de nouvel<strong>les</strong>compétences, et enrichit<strong>les</strong> habitants. Misersur ces jeunes, c’estun investissement. »24<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


Le 27 juin dernier, <strong>les</strong> Amiénois ontdominé leurs adversaires de La Courneuve,à Saint-Gratien. Une victoire qui faitde ces guerriers du foot américain<strong>les</strong> champions de France.FOOTBALL AMÉRICAIN<strong>Amiens</strong>,terre de SpartiatesPlus puissante arméedu monde grec antique,la cité deSparte était entièrementtournée vers lecombat. Ses habitants: des guerrierspar excellence, disciplinés eteffroyablement efficaces. En2010, l’équipe de football américaind’<strong>Amiens</strong> n’aura jamaisaussi bien porté son nom. Elle estdevenue championne de Franceélite après avoir rapporté deSaint-Gratien (Val-d’Oise) le fameuxCasque de diamant qui luiéchappait depuis 2004. Le27 juin, près de 2500 ans après ladomination de la cité grecque, lacité amiénoise a vaincu celle deLa Courneuve avec, dans sesrangs, des Spartiates répondantaux noms d’Almonzo Banks, deSteeve Guersent ou encore deSandino Octobre, dont on recommandela lecture de son excellentblog.Et comme l’appétit vient enmangeant, ces guerriers n’ontpas assouvi leur faim de victoire.Ils se projettent déjà dans laCoupe d’Europe pour laquelle ilsont leur billet. Le parallèle avecSparte est tel qu’à l’instar de lacité grecque qui préparait très tôtses enfants au combat, <strong>les</strong> juniorsdes Spartiates d’<strong>Amiens</strong>sont aussi devenus championsde France cette année. Laconquête spartiate est en route.Antoine CauxLE BLOG DE SANDINO OCTOBREwww.sandinooctobre.com© Photos Léandre Leberjuillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forum 25


Envie de…Une percée a été pratiquée dans<strong>les</strong> plafonds du bâtiment afin d’y faire passerMarie-Firmine, une cloche de onze tonnes.Une signalétique pointue guide le visiteurdans l’édifice et jusqu’au sommet, où<strong>les</strong> panoramas expliqués lui dévoilent la ville.Il symbolisel’indépendance dela commune vis-à-visdu pouvoir féodal, larévolution marchandeet bourgeoise. Il fut àce titre le premier “hôtelde ville” d’<strong>Amiens</strong>,mais aussi une prison.Et porte en lui un largepan de l’histoire locale.Impossible d’ignorer saprésence. Les tintementsde son carillon ne nous lepermettent pas. Et si satoiture en ardoise, quiculmine à 52 mètres, attire l’œilde tout curieux, sa base, massifcube de pierre blanche du xv e siècle,se révèle, elle, immanquableà tout passant. Mais qui connaîtvraiment le beffroi, cet «élémentun peu oublié de l’histoire amiénoise»,admet Alain David, viceprésidentd’<strong>Amiens</strong> Métropolechargé de la culture? À tout lemoins, ceux qui y ont pénétrégrâce à <strong>Amiens</strong> ville d’art etd’histoire, le service patrimoine etVISITES GUIDÉESJusqu’au 12 septembre,<strong>les</strong> 2 es et 4 es dimanches du mois.Rendez-vous à 11h, au pieddu beffroi, place au Fil. Durée: 1h30.Renseignements:<strong>Amiens</strong> Ville d’art et d’histoire2603 22 22 58 97tourisme d’<strong>Amiens</strong> Métropolequi en organise régulièrement lavisite. Selon Xavier Bailly, directeurdu service, ce monument«est le véritable phare du patrimoinecommunal. Ce qui est savocation initiale!»En effet, trop souvent éclipsé parsa voisine Notre-Dame, le beffroi(qui viendrait de “bergfrid”, termegermanique signifiant “qui gardela paix”) s’élève, place au Fil,comme le symbole de la communed’<strong>Amiens</strong>. Explication: en1117, une guerre de longue haleineoppose le comte d’<strong>Amiens</strong>et <strong>les</strong> bourgeois de la ville, soutenuspar Louis vi le Gros vite rembarréà coups de flèches. Ceconflit se conclut tout de mêmepar la victoire de cette classe socialenée de l’essor économiqueet industriel qui suivit <strong>les</strong> guerresnormandes. Eux qui revendiquaientl’indépendance de laville vis-à-vis des pouvoirs féodauxdécident de la matérialiseren érigeant une tour, à leur tour.LA TOUR DU PEUPLEAprès la cathédrale pour l’Église etle castillon pour la nob<strong>les</strong>se, le troisièmepouvoir, celui du “peuple”,entend affirmer son existence.Ainsi naît le beffroi, dans le sillagede la charte communale. Y entreraujourd’hui, c’est un peu revenir àcette époque. Et contrairement àce que <strong>les</strong> visions panoramiquesdu cinéma d’aventures peuventfaire croire, il n’y a rien là-dedansde démesuré: la salle des échevinset du “mayeur” paraît ridiculementpetite pour abriter <strong>les</strong> ancêtresdes conseillers municipaux!COUR DE PROMENADELe beffroi regorge de ce type desurprises, déstabilisantes et passionnantes.La froideur de lapierre, <strong>les</strong> graffitis de tous âges, <strong>les</strong>escaliers tortueux, l’austère intimitédes meurtrières, le sordidedes latrines: au fil d’une déambulationenrichie par une signalétiqueexplicative pointue flambantneuve, la gamme desémotions ressenties est large.Mais un sentiment domine: celuid’éternité. Un sentiment que devaientpartager <strong>les</strong> prisonniersoubliés au fond des cachots (hélasnon visitab<strong>les</strong>), ou lorsqu’ils faisaient<strong>les</strong> cent pas sur la toiture,leur “cour de promenade”, en regardantl’inaccessible ville. Car lebeffroi a aussi servi de prisonjusqu’en 1940. Depuis 2005, lemonument est classé au patrimoinemondial de l’Unesco,comme cinq de ses homologuespicards. Une reconnaissance pource joyau identitaire typique des“Pays-Bas” dans leur sens historique,c’est-à-dire du nord de laFrance, de la Belgique et du suddes Pays-Bas.Jean-Christophe FouquetLES EFFROISDU BEFFROILa vie de la tourn’a pas été de toutrepos. En boisà l’origine,au XII e siècle, elle futmaintes fois détruiteet reconstruite.Seule la base estrestée identiquedepuis le XV e siècle.Au XVIII e siècle,sa partie supérieurebaroque telle qu’onla connaît est àson tour érigée, demême que la toitureen ardoise et la statutde la Renomméeà son sommet.Une cloche de onzetonnes, Marie-Firmine,est alorsmontée, au prix d’unepercée dans <strong>les</strong> plafondsde l’édifice.Le beffroi est partiellementdétruit enmai 1940 puisressuscité à partirde 1988. Et depuis2001, il chantede ses 30 cloches.Quant à Marie-Firmine,on peut admirerses beaux restesen visitant l’édifice.<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


Du haut de ses 52 mètres,le beffroi domine la place au Fil. Sisa base de pierre remonte auXV e siècle, la tour “mère”, en bois,fut érigée trois sièc<strong>les</strong> plus tôt.Envie de lireLes bibliothécaires de la Métropole nous recommandentRomanChouquetted’Émilie Frèche, Actes Sud, 2010Catherine, la soixantaine rayonnante, se fait appeler“Chouquette” plutôt que “Mamie” et préfèreaux responsabilités familia<strong>les</strong> profiter de Saint-Tropez.Alors quand Chouquette se retrouve obligée derécupérer son petit-fils pendant <strong>les</strong> vacances…Au-delà de la satire de ces baby-boomeuses, ils’agit d’une prise de conscience d’une femme et deses contradictions, de ses b<strong>les</strong>sures, de sa solitude.Ouvrage disponible dans <strong>les</strong> bibliothèques Louis-Aragon et Édouard-David et au bibliobus. Cote: R FREJeunesse Les Enfants de Belle-Rive, tome 1Panique au manoirde Nadine Michel et Yves Beauséjour,Alice jeunesse, 2006. Dès 9 ans.Édouard a trois fil<strong>les</strong> et un chien. Ils viventà cinq au Manoir de Belle-Rive, au Québec.Sophie a trois fils et un poisson rouge. Ils viventen Bretagne. Lorsque Sophie s’installe à Belle-Rive,la vie des six enfants est bouleversée. Mais quandl’un d’entre eux disparaît, la maison se serre<strong>les</strong> coudes. Particularité du livre: il donne la parole aux enfants.Ouvrage disponible dans <strong>les</strong> bibliothèques Louis-Aragon et Édouard-David. Cote: JR MICPour pénétrer <strong>les</strong> secretsdu beffroi, laissez-vous guiderpar <strong>les</strong> spécialistes d’<strong>Amiens</strong>Ville d’art et d’histoire.JeunesseLa Douane volantede François Place, Gallimard jeunesse, 2010.Dès 9 ans.Dans une Bretagne mystérieuse d’avant 1914, FrançoisPlace nous narre <strong>les</strong> aventures de Gwen dit le rebouteuxpour ses dons de guérisseur. Celui-ci tente de fuirle pays où règne la douane volante et dont il estprisonnier malgré lui. Y parviendra-t-il? Un texteentre récit initiatique et roman fantastique.Afin deprendre la relèvede Marie-Firminedont <strong>les</strong> débrisgisent au rez-dechaussée,sonnedésormais un carillonde 30 cloches.Ouvrage disponible à la bibliothèque Louis-Aragon. Cote: JR PLAEnvie de regarderEurekade Shinji Aoyama, 2000. Avec K. Yakusho…Une prise d’otages bouleverse le destin d’un chauffeurde car, d’une sœur et d’un frère. Bien plus tard, leconducteur décide de faire “revenir” à la vie <strong>les</strong> enfants.Un peu long, Eureka nous plonge dans le ressenti despersonnages. À partir de magnifiques plans séquenceset malgré une quasi-absence de dialogues, Aoyama faitpercevoir la condition humaine. Du grand art.DVD disponible à la bibliothèque Louis-Aragon. Cote: F AOYSur <strong>les</strong> épais murs de pierre,des graffitis d’un autre âge laisséspar des visiteurs de passage,ou des prisonniers peut-être.Eternal Sunshine of the Spot<strong>les</strong>s Mindde Michel Gondry, 2004. Avec J. Carrey…Interdit aux moins de 7 ans de vie commune… vivementconseillé aux autres! Clémentine et Joel voient leur couplechavirer.Si Patrick tente sa chance, la sonorité d’unemusique n’est pas la même selon qu’elle est jouée parun stradivarius ou non! Le message du film passe bien,grâce à de surprenants <strong>jeux</strong> de caméras.DVD disponible à la bibliothèque Louis-Aragon. Cote: F GONjuillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forum 27


Notre histoire, nos quartiersLA PLACE GAMBETTAUn cœur de citéau passé mouvementéC’est à partir de cetemplacement centralet commerçant que<strong>les</strong> tramwayspartaient, vers 1910,pour rejoindrela gare et <strong>les</strong> quartierspériphériquesde la ville.Sur la gauche,le Café régional,une institutionamiénoise.28PETITES ET GRANDES HISTOIRESPLACE AUX PAVÉSLes habitants de la place de la Belle-Croix avaient de bonnes raisonsde se plaindre. Les roues des chariotsdes paysans approvisionnant le marchéau blé creusaient des ornières.Les jours de pluie, le lieu se transformaiten bourbier. La municipalité ordonnason pavage vers 1480.À LA CLOCHE PERCÉEParmi <strong>les</strong> enseignes qui ornaientmagnifiquement la place du Marchéau-Bléfigurait celle de l’hôtel La Clochepercée. Frappé d’alignement lors dela refonte de la place au XVII e siècle,l’établissement devint plus tard l’hôtelPérigord, dont la première pierrefut posée en 1782. L’immeuble futbombardé en 1918, et détruit en 1940.UNE CIBLE EN 1918Lors de l’offensive allemande du printempset de l’été 1918, <strong>Amiens</strong> fut soumisà d’intenses bombardements. Plusieursobus tombèrent place Gambetta. Parmi<strong>les</strong> victimes tuées ou gravement b<strong>les</strong>sées,on compta un policeman et des soldatsanglais, monsieur Sannier, gardiendu beffroi, monsieur Moritz, agent depolice, et des clients de l’hôtel Périgord.<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


Détruite par <strong>les</strong> attaquesallemandes en mai et juin 1940,la place Gambetta fut reconstruiteà la Libération…… avant d’être réaménagée dans<strong>les</strong> années 1990 par l’architectecatalan Juan Roig. Des travaux quidonnèrent l’occasion de pratiquerdes fouil<strong>les</strong> archéologiques.UN TRIPOT CHEZ LE LIMONADIERSur dénonciation d’un joueur qui s’étaitfait plumer, une perquisition futdiligentée, en 1752, au domicilede Pierre Mézeray, limonadier placedu Marché-au-Blé. Les hommesd’armes mirent la main sur des <strong>jeux</strong> decartes biseautées mises à la dispositiondes joueurs dans une arrière-salletransformée en tripot.juillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forumEntrée de villepuis marchéau blé avantde devenirle point de départdes tramways, la placeGambetta a vécu au rythmedes grandes étapes qui ontmarqué la ville. Les pèlerinagesdu Moyen Âge, la Révolution,<strong>les</strong> guerres… elle porte l’héritagede l’histoire amiénoise.LE RENDEZ-VOUS DES AMIÉNOISÀ l’angle de la rue Delambre et de laplace Gambetta, le Café régional étaitconsidéré comme une institution,dans la tradition des grandesbrasseries et des bonnesmaisons derestauration.de la placeGambetta, c’est en grandepartie celle d’<strong>Amiens</strong> au fildes sièc<strong>les</strong>. Pivot du réseauL’évolutionde tramways jusqu’enmai 1940, de là partaient toutes <strong>les</strong> lignesvers <strong>les</strong> quartiers périphériques. Détruite dèsl’invasion allemande dans le vaste incendiede mai et juin 1940, la place fut reconstruiteà la Libération, puis remaniée dans <strong>les</strong>années 1990 selon <strong>les</strong> plans de l’architectecatalan Juan Roig.UNE CROIX COULEURS OR ET AZURDans le schéma d’urbanisme médiéval, l’endroitse résumait à un large carrefour en limited’un cœur de cité dans lequel on pénétrait,venant de la rue de Bernaville(aujourd’hui rue de la République), par laporte de Longue-Maisière. Cette entrée deville se distinguait par une grande croix érigéesur un socle de pierre hexagonal à troisdegrés. Elle devait être monumentale etsplendide, avec son décor polychrome d’or etd’azur. C’est pourquoi ce grand carrefourportait le nom de place de la Belle-Croix.Très régulièrement, l’évêque d’<strong>Amiens</strong> y organisaitdes processions, avec exposition dela relique de saint Jean-Baptiste. La foule, quivouait une dévotion sans borne à celui quibaptisa Jésus dans <strong>les</strong> eaux du Jourdain, venaitde tout le diocèse et de bien au-delà. La quêteorganisée à cette occasion emplissait copieusementla cassette épiscopale qui finançaitl’entretien très coûteux de la cathédrale.NÉGOCE DE COCHONS, DE PAILLE, DE « BLED »Vaste, cette place pouvait accueillir diversmarchés de plein-vent. Au XV e siècle, <strong>les</strong> paysansy vendaient leur « bled », le blé en vieuxfrançais. La céréale, dont on faisait du pain, desgalettes, des bouillies, etc. se plaçait au centredes en<strong>jeux</strong> économiques, politiques et sociaux.Pendant un temps, <strong>les</strong> paysans y firent aussicommerce de leurs cochons et autres « bestiauxà pieds fourchus ». Dans un coin de laplace, existait également un négoce de paille,foin et lattes de bois. Cependant, comme lemarché du blé réclamait beaucoup d’espacepour <strong>les</strong> vendeurs comme pour <strong>les</strong> clients,grossistes et particuliers, il fut ordonné quela vente des denrées autres que le blés’effectuât en un autre lieu.En 1749, à la faveur d’un remaniement urbain,la belle croix fut démontée parce qu’elleconstituait un obstacle au nouveau projet decirculation. L’emplacement prit logiquementle nom de place du Marché-au-Blé.D’anciennes chroniques relatent des scènesqui ont frisé le drame sur cette place. Ainsi, en29


Notre histoire, nos quartiers1630, la très pauvre Catherine de Boullongnefut exposée pendant une heure au public, latête prise dans un carcan et affublée de cetécriteau humiliant: « larronnesse de bled ». Illui était reproché d’avoir distrait un vendeurde blé pour lui voler sa marchandise, poignéepar poignée. Sa ruse éventée, elle dut souleversa jupe, sous laquelle elle avait dissimulé unsac de toile afin de le remplir sans boursedélier. La pauvresse fut conduite sur le champdevant un juge impitoyable qui, outre l’expositionau carcan, la condamna au bannissementdu marché au blé.Plus tard, à l’époque de la Révolution,quelques semaines après la prise de la Bastilledu 14 juillet 1789, <strong>les</strong> Amiénois emboîtèrent lepas aux insurgés parisiens. Le 5 août, uneémeute éclata sur la place amiénoise. À caused’une récolte médiocre, le blé se vendait à desprix exorbitants. La population traita <strong>les</strong> négociants« d’affameurs du peuple ». Des coupsfurent échangés, des étals renversés. Les sergentsde ville s’employèrent à séparer tout lemonde. Le 27 du même mois, nouveaux incidents.Le blé, en proie à la spéculation, atteignaitdes niveaux de cours records. La colèrepopulaire éclata. La municipalité, pour empêcherd’autres événements, publia un arrêté« pour réprimer <strong>les</strong> séditieux et interdire <strong>les</strong>attroupements ».PLACE D’ARMES, DU PÉRIGORD,DE LA CONCORDE…Tant que subsista la porte de Longue-Maisière, <strong>les</strong> Amiénois purent assister tous <strong>les</strong>soirs, avant la tombée de la nuit, au rituel dela prise de garde assurée par la milice bourgeoise.Elle avait charge de contrôler <strong>les</strong> alléeset venues des gens entrant ou sortant de cecôté de la ville, voire de donner l’alerte en casd’attaque ennemie. Civils désignés par tirageau sort, <strong>les</strong> miliciens étaient tenus de se mettreaux ordres d’un capitaine. C’est pourquoila place porta aussi le nom de place d’Armes.En 1781, nouvelle dénomination. Elle devintla place Périgord, du nom de Gabriel deTalleyrand, comte de Périgord, gouverneurde la Picardie. Celui-ci avait donné son avalau remaniement de la place du Marché-au-Blé pour y faciliter la circulation. Onze ansplus tard, par décision de l’administration révolutionnaire,elle fut appelée place de laConcorde, avant de redevenir place Périgordà la Restauration.En 1884, en l’honneur du défenseur de Parislors de l’invasion prussienne en 1870, et amide Ju<strong>les</strong> Barni, elle fut baptisée placeGambetta. Nom qu’elle porte toujours.■ Pierre Mabire30L’hôtel Périgord, dont la première pierre fut posée en 1782, avait résisté auxbombardements de la Première Guerre mondiale. Il n’a pas survécu à ceux de 1940.À LA BONNE HEUREAvec l’arrivée du train à <strong>Amiens</strong>,au XIX e siècle, et la mise en placed’un réseau de tramways, il apparututile à Louis Dewailly, maire en 1873et 1874, d’ériger une horlogepublique monumentale placeGambetta. « Les petites gens n’ontpas <strong>les</strong> moyens d’acheter des pendu<strong>les</strong>ou des montres. Il faut pourtantqu’ils sachent l’heure lorsqu’ils veulentprendre un train », proclamait-il.Disposant d’une fortune personnelle,il légua alors à la Ville une partiede ses propres fonds pour engagerla dépense. La colonne de l’horloge,constituée de fer forgé et de cuivre,fut dessinée par l’architecte ÉmileRicquier. Il commanda à Albert Roze,sculpteur, la réalisation d’une statuesymbole du printemps pour l’orner.Ce fut l’avènement de “Marie sansChemise”, ainsi nommée par<strong>les</strong> Amiénois en raison de son bustejoliment dévêtu.L’horloge, souvent en panne et rarementà l’heure, demeura longtempsla cible de railleries. Durant laDeuxième Guerre mondiale, elle résistaaux bombardements et devintl’un des rares repères au milieu de laville défigurée. Elle ne fut déboulonnéequ’au début des années 1950,à la suite d’une campagne de presseincompréhensible menée par unjournaliste du Courrier picard. Dansce quotidien pourtant issu de laRésistance, le rédacteur dénonçait« une sculpture inspirée de l’artnègre et d’influences cosmopolites ».Une prose aujourd’hui condamnablepar <strong>les</strong> lois contre le racismeet <strong>les</strong> discriminations.Marie sans chemise échappa àla fonderie, tandis que la structure defer et de cuivre, abandonnée boulevardde Beauvillé, devint la proie deschasseurs de ferraille et de cuivre.Reconstituée à l’identique, unenouvelle horloge Dewailly fut inauguréeà l’angle de la rue des Sergents etDusevel, le 1 er janvier 2000, devantdes Amiénois ravis de retrouver<strong>les</strong> racines de leur ville. S’il n’y a plusaujourd’hui de trams pour aller prendreun train à la gare, l’horloge, elle,donne désormais l’heure exacte.■ P. M.L’actuelle horloge Marie sans chemise, installéeen 2000, est une reconstitution à l’identiquede celle commandée et payée par le maire d’<strong>Amiens</strong>,Louis Dewailly, dans <strong>les</strong> années 1870.<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2010


Place du conseilChaque mois, <strong>Amiens</strong>forum propose un compte rendusélectif des débats du conseil municipal, en qui rapporteavec <strong>les</strong> propos <strong>les</strong> propos des élus des de élus tous de bords tous bords et indique et en indiquant <strong>les</strong> principa<strong>les</strong><strong>les</strong> décisions principa<strong>les</strong> prises décisions par l’assemblée. prises par l’assemblée.Prochain conseil municipal: jeudi 7 octobreLe 1 er juillet, l’ultime conseil municipal avant la périodedes vacances a brassé <strong>les</strong> sujets: avenant à la conventionAnru, création de l’ÉPA, programme local de l’habitat, etc.SENIORSAVENANT ANRULa priorité:rénover <strong>les</strong> quartiers333 millions d’euros d’investissements avant2013. C’est désormais le budget total rassemblépar <strong>les</strong> partenaires de l’Agence nationalepour la rénovation urbaine (Anru) pour réhabiliter<strong>les</strong> zones urbaines sensib<strong>les</strong> d’<strong>Amiens</strong>.Victoire acquise quatre ans après la conventioninitiale et grâce à la signature d’un avenant.Avec 90 millions de rallonge à la clef. LaVille aura, quant à elle, injecté 43,6 millionsd’euros, et non plus <strong>les</strong> seuls 35,1 millions décidésen 2005. « C’est le dossier prioritaire dumandat par l’ampleur des investissements, ainsisté le maire, Gil<strong>les</strong> Demailly. Près d’untiers des Amiénois est concerné. »Un cabinet indépendant chargé d’évaluerAUTRES SUJETS ÉVOQUÉS• Programme local de l’habitat: point sur <strong>les</strong> travauxréalisés et programmés. 382 logements sociaux sonten chantier à <strong>Amiens</strong> et 900 à l’étude.• Îlot des Teinturiers: acquisition foncière de 550 m 2afin de prolonger l’impasse Bizet vers la rue Turgot.• Création d’un tarif de groupe pour <strong>les</strong> entrepriseset <strong>les</strong> administrations dans <strong>les</strong> parkings souterrains.• Suspension du stationnement résidentielà Sainte-Anne, cet été.juillet 2010 | <strong>Amiens</strong>forumLa réhabilitation des zonesurbaines sensib<strong>les</strong> d’<strong>Amiens</strong>,dossier prioritaire du mandat,bénéficie d’une rallonge de90 millions d’euros grâce àun avenant à la convention Anru.l’avancée des travaux programmés dans laconvention initiale a livré son rapport. « Nousrendons compte ici sans esprit partisan de cerapport », a indiqué Francis Lec, vice-présidentd’<strong>Amiens</strong> Métropole chargé de la politique dela ville. Or, il apparaît que, sur ce qui étaitprévu en 2005, 23 % des opérations ont été livréesavec du retard, particulièrement àÉtouvie. Que <strong>les</strong> clauses d’insertion sur <strong>les</strong>chantiers n’ont pas été respectées. Que <strong>les</strong>constructions sont inférieures au nombre delogements démolis. « Reconnaissez, a plaidéIsabelle Griffoin, de l’opposition, que nousavons rénové <strong>Amiens</strong> nord. La réhabilitationde Fafet était prévue dans une autre tranche.En outre, nous avons commencé par des travauxmoins visib<strong>les</strong>. » Réplique de Gil<strong>les</strong>Demailly: « Certains travaux d’<strong>Amiens</strong> nordn’étaient pas payés. Vous avez fait du visiblemais rien à l’intérieur des logements. Nous lefaisons.» La Ville rattrapera le retard et ira plusloin avec la réhabilitation de Fafet-Brossolette.Misant sur la mixité sociale, la collectivité a denouveau affirmé sa volonté de mêler le logementsocial et privé dans tous <strong>les</strong> quartiers.Voté à l’unanimité.Lysiane VoisinL’ÉPA PREND SOINDES PERSONNES ÂGÉESÀ partir du 1 er janvier 2011, <strong>les</strong> Établissementsd’hébergement pourpersonnes âgées dépendantes(Éhpad) seront gérés par un établissementpublic administratif (ÉPA).«Les personnes âgées sont au cœurdu projet, a insisté Karine Messager,adjointe au maire chargée du dossier.Il faut répondre aux besoins derésidents de plus en plus dépendants,limiter le roulement et l’absentéismedans <strong>les</strong> équipes,recruter du personnel de soin plusqualifié. » « Les tarifs vont-ils augmenter?Les famil<strong>les</strong> ont-el<strong>les</strong> étéconcertées? Les animations serontel<strong>les</strong>maintenues?», a interrogé BrigitteFouré, du groupe MPAA. KarineMessager a rappelé que c’est leconseil général et non la Ville quifixe <strong>les</strong> tarifs. Et que plusieurs réunionsd’information avaient eu lieuavec <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> et le personnel. Parailleurs, <strong>les</strong> neuf animateurs de laVille continueront leur travail au seindes quatre structures. Karine Messager,Laurent Beuvain et GuillaumeBonnet représenteront la Ville auconseil d’administration de l’ÉPA.L. V.CONSEILS À SUIVRE…Les élus invitent la population à assisteraux conseils municipaux. Ouvertsà tous, ils se tiennent à l’hôtel de ville.Vous pouvez également vous connectersur le site www.amiens.fr (rubriqueCitoyen à <strong>Amiens</strong> puis Assembléesen direct) pour suivre <strong>les</strong> débats.Les ordres du jour y sont disponib<strong>les</strong>cinq jours avant l’assemblée.31


<strong>Amiens</strong> aime <strong>les</strong> artistes !Si proche, si loin. Le photographe Hugues Démoulin souhaite partageravec vous sa vision du monde, nouvelle depuis qu’il se déplaceen fauteuil roulant. Contact : clou2@wanadoo.fr

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