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Les chemins de la construction identitaire : une typologie des ... - acelf

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<strong>Les</strong> <strong>chemins</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>construction</strong> i<strong>de</strong>ntitaire :<strong>une</strong> <strong>typologie</strong> <strong>de</strong>s profils d’élèves d’<strong>une</strong> école secondaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> minorité francophoneEn effet, malgrél’apparence <strong>de</strong> contradictions,ces différentesi<strong>de</strong>ntités et appartenancessemblents’harmoniser dans l’expérience<strong>de</strong>s individusqui ne les vivent pasnécessairement sousl’angle du conflit.<strong>Les</strong> huit profils dégagés illustrent différents <strong>chemins</strong> empruntés pour construirel’i<strong>de</strong>ntité et qui mènent à différents mo<strong>de</strong>s d’appartenance à <strong>de</strong>s collectivités particulièreset générales. Puisque chaque profil typique renvoie à un moment <strong>de</strong> <strong>la</strong>trajectoire individuelle caractérisé par <strong>une</strong> situation particulière, les individus ne sontpas associés <strong>de</strong> manière figée à l’un ou l’autre profil. Ils sont amenés à se redéfinirconstamment en empruntant l’un <strong>de</strong>s <strong>chemins</strong> qui s’offrent à eux à un momentspécifique. Bien que cette <strong>typologie</strong> doit être vue comme un éventail <strong>de</strong> possibilitésqui en cachent autant d’autres, elle met en lumière <strong>la</strong> multiplicité <strong>de</strong>s trajectoirespossibles afin d’éviter <strong>une</strong> interprétation déterministe <strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntités individuelles etcollectives.Considérés comme <strong>de</strong>s processus sociaux, ces <strong>chemins</strong> (dérivé <strong>de</strong> l’ang<strong>la</strong>isroutes), sont aussi marqués par l’attribution <strong>de</strong> caractéristiques associées aux racines(roots) culturelles (Yon, 2000) ainsi qu’à d’autres i<strong>de</strong>ntités valorisées au sein <strong>de</strong> l’environnementsocial. Ces profils i<strong>de</strong>ntitaires révèlent <strong>la</strong> complexité <strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntités enmilieu francophone minoritaire. En effet, malgré l’apparence <strong>de</strong> contradictions, cesdifférentes i<strong>de</strong>ntités et appartenances semblent s’harmoniser dans l’expérience <strong>de</strong>sindividus qui ne les vivent pas nécessairement sous l’angle du conflit. Il s’agiraitplutôt, selon Martin (1992, p. 591), d’emboîtements d’i<strong>de</strong>ntités qui varient selon lescirconstances : « […] ces emboîtements et ces jeux, les superpositions (totales oupartielles) d’i<strong>de</strong>ntité qui se produisent parfois indiquent que, par-<strong>de</strong>là les différencesradicales qu’elles préten<strong>de</strong>nt établir, certains traits, certaines pratiques culturelles serévèlent en fait compatibles voire simi<strong>la</strong>ires ». C’est précisément ce constat quiamène Juteau (1999) à affirmer que les revendications <strong>de</strong> reconnaissance culturelleet institutionnelle <strong>de</strong>s groupes minoritaires (c’est-à-dire, le maintien <strong>de</strong>s frontières)s’inscrivent dans <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnité en assurant l’intégration dans <strong>la</strong> différence.Malgré un contexte social simi<strong>la</strong>ire, c’est donc à <strong>la</strong> fois par leurs parcoursantérieurs spécifiques et par <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> leur marge <strong>de</strong> manœuvre re<strong>la</strong>tiveque les individus aboutissent à <strong>de</strong>s profils i<strong>de</strong>ntitaires différents. En outre, chaqueprofil varie selon l’importance accordée à l’un ou l’autre pôle i<strong>de</strong>ntitaire (i<strong>de</strong>ntitéattribuée, revendiquée ou visée), ainsi qu’à leurs logiques correspondantes (intégration,stratégie et subjectivation). Par exemple, un je<strong>une</strong> motivé par un grand désird’intégration peut être conduit à construire son i<strong>de</strong>ntité comme un caméléon audétriment <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité visée subjectivement. Dans d’autres cas, <strong>la</strong> logique <strong>de</strong> subjectivationpeut amener un je<strong>une</strong> à se définir <strong>de</strong> manière critique face au groupeminoritaire ou en affirmant <strong>une</strong> i<strong>de</strong>ntité distincte du groupe majoritaire.Cette étu<strong>de</strong> engendre aussi quelques commentaires au p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s conséquencessociales et politiques <strong>de</strong> ces résultats pour les communautés francophones minoritaires.Malgré <strong>de</strong>s tendances démographiques pessimistes en ce qui concernel’avenir « numérique » <strong>de</strong>s francophones à l’extérieur du Québec (Castonguay, 2000,2002; Bernard, 1998), l’aspect dynamique et continu du processus <strong>de</strong> <strong>construction</strong><strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntités révèle <strong>de</strong>s possibilités d’avenir multiples pour ces collectivités. Parexemple, favoriser l’ang<strong>la</strong>is comme <strong>la</strong>ngue d’usage première ne signifie pas qu’on aitabandonné <strong>la</strong> communauté minoritaire (comme les caméléons ou les polyvalents),tout comme parler français ne signifie pas qu’on soit nécessairement engagé à <strong>de</strong>svolume XXXIV:1, printemps 200650www.<strong>acelf</strong>.ca

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