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Les chemins de la construction identitaire : une typologie des ... - acelf

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<strong>Les</strong> <strong>chemins</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>construction</strong> i<strong>de</strong>ntitaire :<strong>une</strong> <strong>typologie</strong> <strong>de</strong>s profils d’élèves d’<strong>une</strong> école secondaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> minorité francophonerécits particuliers, mais <strong>une</strong> abstraction <strong>de</strong> leurs caractéristiques et <strong>de</strong> leurs rapportsau contexte social. Chaque profil peut ainsi être considéré comme un type-idéaldéfini à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> Weber comme : « […] un concept forgé à partir <strong>de</strong> plusieurs caractéristiquesdiffuses, réparties plus ou moins également dans les cas individuels. Ceconcept était <strong>une</strong> synthèse <strong>de</strong> traits observables représentant un idéal type qui ne serencontrait pas nécessairement dans tous les cas individuels mais qui aidait à repérerun phénomène donné dans <strong>la</strong> réalité » (Des<strong>la</strong>uriers, 1991, p. 11). Vu <strong>la</strong> complexité<strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité sociale, l’utilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>typologie</strong> est <strong>de</strong> favoriser <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong>sphénomènes sociaux par <strong>une</strong> comparaison (éloignements ou rapprochements) <strong>de</strong>sréalités empiriques avec les types-idéaux qui y sont décrits.Présentation <strong>de</strong>s résultatsVu <strong>la</strong> complexité <strong>de</strong><strong>la</strong> réalité sociale, l’utilité<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>typologie</strong> est <strong>de</strong>favoriser <strong>la</strong> compréhension<strong>de</strong>s phénomènessociaux par <strong>une</strong> comparaison(éloignementsou rapprochements)<strong>de</strong>s réalités empiriquesavec les types-idéauxqui y sont décrits.La <strong>typologie</strong> é<strong>la</strong>borée comprend huit profils qui illustrent différents <strong>chemins</strong>empruntés par les adolescentes et les adolescents au cours <strong>de</strong> leur <strong>construction</strong>i<strong>de</strong>ntitaire. En outre, ces <strong>chemins</strong> conduisent à <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d’appartenance renvoyantà différentes manières <strong>de</strong> négocier <strong>une</strong> p<strong>la</strong>ce entre <strong>de</strong>s collectivités politiques particulièreset générales. Ils résultent à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong>s choix individuels et <strong>de</strong>s interactionssociales caractérisant <strong>la</strong> négociation i<strong>de</strong>ntitaire.<strong>Les</strong> affirmationistesLe premier profil s’articule autour d’un souci d’affirmation <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité définieen référence à <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et <strong>la</strong> culture d’expression française conformément auxvaleurs mises <strong>de</strong> l’avant par <strong>la</strong> famille et <strong>la</strong> collectivité francophone minoritaire. C’estdonc en référence à l’i<strong>de</strong>ntité attribuée que s’orientent les projets d’avenir <strong>de</strong>s affirmationistes.Pour ces <strong>de</strong>rniers, l’appartenance passe à <strong>la</strong> fois par le partage d’<strong>une</strong>i<strong>de</strong>ntité comm<strong>une</strong> au sein du groupe minoritaire et par l’affirmation d’<strong>une</strong> i<strong>de</strong>ntitédistincte vis-à-vis du groupe majoritaire. Cette i<strong>de</strong>ntité serait même vécue <strong>de</strong>manière plus intense en situation minoritaire que lorsque le français est <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue <strong>de</strong><strong>la</strong> majorité : « Je suis plus fière maintenant. Quand j’étais là-bas [dans <strong>la</strong> Péninsuleacadienne], je ne carais [n’y tenais] pas plus que ça […]. Ici [à Fre<strong>de</strong>ricton], il y amoins d’Acadiens. Tu vas avoir beaucoup d’ang<strong>la</strong>is […]. Là, tu veux te montrer! »(Renée 3 ).L’i<strong>de</strong>ntité francophone (et/ou acadienne) est alors présentée comme <strong>une</strong>source <strong>de</strong> fierté et justifiée en regard d’<strong>une</strong> définition subjective <strong>de</strong> soi : « Tous mesamis me parlent français parce qu’ils savent que je suis française » (Renée, 15). C’estpourquoi les affirmationistes affichent souvent <strong>une</strong> préférence pour les pairs quipartagent les mêmes caractéristiques i<strong>de</strong>ntitaires qu’eux. Leur fierté d’appartenances’exprime vis-à-vis <strong>de</strong> l’école vue comme <strong>une</strong> « <strong>une</strong> communauté française <strong>de</strong>je<strong>une</strong>s », puis <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté francophone car « c’est chaleureux, tu connais toutle mon<strong>de</strong>. Puis, comment est-ce qu’ils disent en ang<strong>la</strong>is? C’est ton safety net [filet <strong>de</strong>3. Toutes les citations tirées <strong>de</strong>s verbatim d’entretiens renvoient à <strong>de</strong>s prénoms fictifs afin <strong>de</strong> protégerl’anonymat <strong>de</strong>s participantes et <strong>de</strong>s participants en respect <strong>de</strong>s normes éthiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche.volume XXXIV:1, printemps 200644www.<strong>acelf</strong>.ca

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