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Analyse quantitative des relations de causalité - Statistique pour ...

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<strong>Analyse</strong> <strong>quantitative</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><strong>relations</strong> <strong>de</strong> <strong>causalité</strong>Gilbert RitschardDépartement d’économétrieUniversité <strong>de</strong> Genèvegilbert.ritschard@themes.unige.chhttp://mephisto.unige.ch/statsAQC, semestre été 2002


Notion <strong>de</strong> <strong>causalité</strong>etstructure <strong>de</strong>dépendance causaleAQC, Causalité, 12/3/2002GR 1


Causalité : DéfinitionA est cause <strong>de</strong> Bsi A “produit”, “génère” B.L’événement B est une “réponse”,“conséquence” <strong>de</strong> A.A −→ BProblèmes empiriques :1. Comment vérifier que A est cause <strong>de</strong> B ?2. Comment mesurer l’influence <strong>de</strong> A sur B ?AQC, Causalité, 12/3/2002GR 2


Explication causale : problème conceptuelParadigme(J.S. Mill) :x situation générique (un marché).A(x) et B(x) <strong>de</strong>ux constatations sur x.Exemple :A(x) : l’offre augmente sur x,B(x) : les prix augmentent sur x.a : situation particulière (marché <strong><strong>de</strong>s</strong> céréales).A(a) et la règle d’implication A(x) → B(x)donne une explication causale <strong>de</strong> B(a).Il faut les <strong>de</strong>ux éléments :1) une observation particulière (A(a), B(a)) et2) une règle d’implication A(x) → B(x). (A(x)est un antécé<strong>de</strong>nt uniforme <strong>de</strong> B(x)).AQC, Causalité, 12/3/2002GR 3


Trois <strong>de</strong> types <strong>de</strong> problèmes philosophiques1. Problème <strong>de</strong> Hume : Nature <strong>de</strong> la connexionentre A et B.2. Symétrie <strong>de</strong> l’ordre causal par négation3. Psychologique : perception <strong>de</strong> la <strong>causalité</strong>Problème <strong>de</strong> Hume (1777)La connexion est-elle nécessairement (toujours)vraie, ou l’est-elle en général, mais pasnécessairement ?Hume affirme qu’on ne peut pas établir une<strong>causalité</strong> <strong>de</strong> façon déductive (donc on ne peutpas affirmer qu’elle est toujours vraie).⇒ on peut uniquement inférer une relation <strong>de</strong><strong>causalité</strong> :« les observations laissent penser que ... »En particulier, si A précè<strong>de</strong> toujours B on peutinférer que A est cause <strong>de</strong> B.AQC, Causalité, 12/3/2002GR 4


Symétrie par rapport à la négationEn logique : (A → B) ⇔ (non B → non A)Mais ce n’est pas ce que l’on attend d’unerelation <strong>de</strong> <strong>causalité</strong>.Récolte abondante ⇒ chute <strong><strong>de</strong>s</strong> prixPénurie ⇒ hausse <strong><strong>de</strong>s</strong> prixLa <strong>causalité</strong> fait référence à la relation entrevariables et non entre valeurs (Simon, 1957).Par exemple, l’importance <strong>de</strong> la récolte estcause du niveau <strong><strong>de</strong>s</strong> prix.Aspects psychologiques : perception <strong>de</strong> lacauseEtu<strong><strong>de</strong>s</strong> remontant à Michotte (1946) et Piaget(1923, 1927)Que perçoit-on comme cause ? (processusdirect et subconscient)Motivation d’actions, justification <strong>de</strong> règles,explications naturalistes.Les enfants interprètent les causes uniquementcomme <strong><strong>de</strong>s</strong> motivations (Piaget).AQC, Causalité, 12/3/2002GR 5


Aspects quantitatifsEn statistique on sait vérifier l’existence d’unerelation :– test <strong>de</strong> significativité d’une corrélation– test d’indépendance sur un tableau croiséCorrélation n’est pas <strong>causalité</strong> !Exemple : éducation et féconditéOn peut observer l’un et l’autremais pas l’action <strong>de</strong> l’un sur l’autre.On peut observer par exemple : « si A (niveaud’éducation élevé) a lieu alors B (faiblefécondité) a également lieu. »Ceci n’assure pas la <strong>causalité</strong> cependant.La chronologie peut conduire à inférer la cause(Hume, 1739) : la cause a lieu avant laconséquence.Contre-exemple : le comportement d’élus à laveille d’élection.La précé<strong>de</strong>nce temporelle ne peut pas êtrevérifiée empiriquement.AQC, Causalité, 12/3/2002GR 6


Sens <strong>de</strong> la <strong>causalité</strong> ?Exemple : Publicitéplus <strong>de</strong> publicité −→ plus <strong>de</strong> ventesplus <strong>de</strong> ventes −→ plus <strong>de</strong> publicitéLequel précè<strong>de</strong> l’autre ?En fait on apub t → ventes t+1 → pub t+2Pour observer ces effets successifs, il fautconnaître le décalage temporel entre la cause etl’effet.Décalage plus petit que la périodicitéd’observation⇒ effets simultanésAQC, Causalité, 12/3/2002GR 7


Effet direct, indirect, fallacieuxEffet directABEffet indirectCABAntécé<strong>de</strong>nts communsCABCause non uniqueCABAQC, Causalité, 12/3/2002GR 8


Mesure <strong>de</strong> l’influencePour pouvoir mesurer l’effet d’une variable(cause) x 1 sur une variable (effet) y 1 , on<strong>de</strong>vrait pouvoir isoler le phénomène <strong>de</strong> toutesperturbations.Si phénomène isolé, il suffit <strong>de</strong> voir comment y 1réagit suite à une variation <strong>de</strong> x 1 .L’expérimentation en environnement contrôlén’est pas réalisable en sciences humaines⇒ on doit s’accommo<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la présenced’influences perturbatrices.AQC, Causalité, 12/3/2002GR 9


FormalisationCas 1. On ne connaît rien <strong><strong>de</strong>s</strong> déterminants<strong>de</strong> y 1y 1 = ζ 1où ζ 1 est un terme aléatoire représentant lesinfluences non-connues.Cas 2. Relation déterministe (phénomène isolé)y 1 = f(x 1 )y 1 = γ 11 x 1Cas 3. Relation stochastique (phénomène nonisolé)y 1 = f(x 1 ) + ζ 1y 1 = γ 11 x 1 + ζ 1Pseudo-isolation si x 1 et ζ 1 sont non corrélés.Modèle linéaire généraly 1 = γ 11 x 1 + γ 12 x 2 + . . . + γ 1q x q + ζ 1y 1 = Γ 1 x + ζ 1AQC, Causalité, 12/3/2002GR 10


Sens <strong>de</strong> <strong>causalité</strong>Ne peut être déterminé empiriquement.Exemple :x t revenu en ty t <strong>de</strong>tte en tα taux <strong>de</strong> croissance du revenu.Modèley t = γx t + ζ tx t = αx t−1 + η tavec cov(ζ t , η t ) = cov(x t , ζ t ) = cov(x t−1 , η t ) = 0et cov(x t−i , ζ t−j ) = 0 <strong>pour</strong> tout i, j.D’après ce modèle, y t n’influence pas x t+1 .AQC, Causalité, 12/3/2002GR 11


Si l’on estime le modèle (erroné) suivantx t+1 = γ ∗ y t + ζ ∗ tl’estimateur <strong><strong>de</strong>s</strong> moindres carrés <strong>de</strong> γ ∗ estˆγ ∗ = cov(x t+1, y t )var(y t )= cov(αx t + η t+1 , γx t + ζ t )var(y t )= αγ var(x t)var(y t )expression qui est non nulle <strong>pour</strong> α ≠ 0 et γ ≠ 0donc, contradiction <strong>de</strong> l’hypothèse y t x t+1AQC, Causalité, 12/3/2002GR 12


Relation inversey t = γx t + ζ t (1)x t = 1 γ y t − ζ tγ(2)= 1 γ y t + ζ ∗ t (3)avec ζ t ∼ N(0, σ 2 ζ )et ζ ∗ t ∼ N(0, σ2 ζ /γ2 ).De même, on ax t = 1 α x t+1 − η tαEn remplaçant dans l’expression (2), il vient1α x t+1 = 1 (ηtγ y t +α − ζ )tγx t+1 = α γ y t +(η t − α γ ζ t)= α γ y t + ζ ∗∗ tavec ζ ∗∗ t ∼ N(0, σ 2 η + (α/γ) 2 σ 2 ζ )AQC, Causalité, 12/3/2002GR 13


Simulation : données individuellesREVENUDETTEmodèle x t = αx t-1 + ν x t+1 = αx t + ν y t = γx t + ζx t ~ N(µ,σ 2 ) ν ~ N(µ,σ 2 ) ν ~ N(µ,σ 2 ) ζ ~ N(µ,σ 2 )α, γ 1.5 1.5 0.4µ 100 0 0 0σ 10 4 4 2donnéesmean 99.67 149.34 221.16 59.77st<strong>de</strong>v 11.12 17.43 26.91 6.87n 20 20 20 20t x t-1 x t x t+1 y t1 110.94 166.99 249.69 64.082 115.53 178.55 269.05 70.513 91.01 134.73 200.04 54.5719 116.37 176.81 263.55 67.6820 94.89 145.22 218.02 60.80COV 123.55 189.19 282.54 72.71303.97 460.92 114.98724.28 173.0147.21Estimations <strong><strong>de</strong>s</strong> MCOx t = αx t-1 + ν x t+1 = αx t + να = 1.53 1.52z 4.26 5.21γ = 0.38 y t = γx t + ζz 3.30x t+1 = γ* y t + ζ* γ* = 3.66x t+1 = (α/γ) y t + ζ* z 2.96γ* = α/γ ratio estim. 4.01ratio vraies val. 3.75AQC, Causalité, 12/3/2002GR 14


Simulation : séries temporellesREVENUDETTEmodèle x t = αx t-1 + ν x t+1 = αx t + ν y t = γx t + ζν ~ N(µ,σ 2 ) ζ ~ N(µ,σ 2 )α, γ 1.1 0.4µ 0 0σ 20 10donnéesmean 318.60 340.09 352.10 134.59st<strong>de</strong>v 179.07 199.44 196.82 83.52n 20 21 20 21t x t-1 x t x t+1 y t0 100.00 119.81 34.061 100.00 119.81 163.16 44.642 119.81 163.16 212.80 77.1619 637.31 695.68 769.93 271.6820 695.68 769.93 317.38COV 25'876.71 27'790.22 30'274.44 11'479.7831'106.70 33'705.89 12'862.2337'789.68 14'089.025'400.91Estimations <strong><strong>de</strong>s</strong> MCOx t = αx t-1 + νx t+1 = αx t + να = 1.07 1.08z 8.64 9.56γ = 0.41 y t = γx t + ζz 6.65x t+1 = γ* y t + ζ* γ* = 2.61x t+1 = (α/γ) y t + ζ* z 5.64γ* = α/γ ratio estim. 2.62ratio vraies val. 2.75AQC, Causalité, 12/3/2002GR 15


Modèle d’équations structurellesModèle décrivant les <strong>relations</strong> <strong>de</strong> <strong>causalité</strong> entrevariablesSoit y =⎡⎢⎣⎤y 1y 2 ⎥. ⎦y mm variables endogèneset x =⎡⎢⎣⎤x 1x 2⎥. ⎦x nn variables exogènesAQC, Causalité, 12/3/2002GR 16


ExempleRelations entre <strong><strong>de</strong>s</strong> mesures objectives dustatut socio-économique et la perception queles individus ont <strong>de</strong> leur statut. Les mesuresobjectivesx 1x 2le revenule prestige <strong>de</strong> la professionsont <strong><strong>de</strong>s</strong> variables exogènes.Les perceptions individuellesy 1y 2le revenu subjectifle prestige perçu <strong>de</strong> sa professionsont <strong><strong>de</strong>s</strong> variables endogènes (elles dépen<strong>de</strong>nt<strong><strong>de</strong>s</strong> autres).On a y =[ ]y1y 2et x =[ ]x1x 2AQC, Causalité, 12/3/2002GR 17


NNCCCC>OO>Un modèle possible est[y1y 1 = β 12 y 2 + γ 11 x 1 + γ 12 x 2 + ζ 1y 2 = β 21 y 1 + γ 21 x 1 + γ 22 x 2 + ζ 2y 2]=[0 β12β 21 0] [ ] [ ] [ ]y1 γ11 γ+12 x1+y 2 γ 22 x 2γ 21[ζ1ζ 2]Écriture généraley m×1= B m×m y m×1+ Γ m×n x n×1+ ζ m×1E(y) = E(x) = E(ζ) = 0, E(xζ ′ ) = 0, E(ζζ ′ ) = ΨAQC, Causalité, 12/3/2002GR 18


Modèle récursif (<strong>causalité</strong> unidirectionnelle)Un modèle est récursif s’il n’y pas d’effet <strong>de</strong>retour.Exemple :y 1 = γ 11 x 1 + γ 12 x 2 + ζ 1y 2 = β 21 y 1 + γ 21 x 1 + ζ 2[y1y 2]=[0 0β 21 0] [y1y 2]+[γ11 γ 12γ 21 0] [ ]x1+x 2[ζ1ζ 2]On peut en effet résoudre ce systèmerécursivement en remplaçant y 1 dans la<strong>de</strong>uxième équationy 1 = γ 11 x 1 +γ 12 x 2 +ζ 1y 2 = (β 21 γ 11 +γ 21 )x 1 +(β 21 γ 12 )x 2 +(β 21 ζ 1 +ζ 2 )Ce système est la forme réduite du modèle.AQC, Causalité, 12/3/2002GR 19


Forme réduitey m×1= Π m×n x n×1+ u m×1avecΠ = (I − B) −1 Γ et u = (I − B) −1 ζMoins intéressant, car ne décrit pas lesenchaînements causaux.AQC, Causalité, 12/3/2002GR 20

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