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Le journal de - Terville

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ReportageDiscours <strong>de</strong> Léopold Châtillon à l’issue <strong>de</strong> l’exposésur sa famille réalisé par Michel Persin« Bonjour à tous. C’est avec beaucoup d’émotion queje me trouve aujourd’hui <strong>de</strong>vant vous et je souhaiteraisavant toute chose vous remercier <strong>de</strong> m’avoir invité etd’honorer la mémoire <strong>de</strong> ma famille.Je voudrais tout d’abord saluer M. Luxembourger quim’accueille dans sa ville ainsi que l’ensemble <strong>de</strong>sservices municipaux qui a accepté d’ouvrir pour moi cematin la porte <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong> la rue Haute.Quand on me<strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’oùje viens, ma réponse,invariable, est :je suis lorrain, puisje précise que jesuis <strong>de</strong> <strong>Terville</strong>.”Je voudrais également exprimerma gratitu<strong>de</strong> à M. Persin qui vient<strong>de</strong> parler, pour tous ses travaux<strong>de</strong> recherche historique sur mafamille et remercier bien vivement,évi<strong>de</strong>mment, M. Chablin.Enfin comment ne pas témoigner<strong>de</strong> mon attachement à M. LucienLéonard qui, dans la famille, a tantfait pour mes grands-parents ?Il y a 30 ans, presque jour pour jour, ma mère et moirefermions pour la <strong>de</strong>rnière fois la porte <strong>de</strong> notre maisonrue Haute, mettant ainsi fin à la présence <strong>de</strong> ma famille<strong>de</strong>puis tant d’années, comme vous l’avez rappeléM. Persin. Cette tristesse venait s’ajouter à la douleurdu décès <strong>de</strong> mon père quatre mois plus tôt.Il s’agissait pour moi <strong>de</strong> tirer un trait définitif sur unendroit où j’ai vécu les moments les plus heureux<strong>de</strong> mon enfance. En effet, nous passions chaqueété le mois <strong>de</strong> juillet à <strong>Terville</strong> où mon père prenaitinvariablement ses congés. Il n’y avait à l’époque pasd’autoroute entre Paris, où nous résidions, et <strong>Terville</strong>.Il nous fallait donc plus <strong>de</strong> 5 heures, autant dire uneéternité pour le petit garçon que j’étais, pour arriveren train. <strong>Terville</strong>, c’était d’abord pour moi le carillon <strong>de</strong>l’église qui rythme les quarts d’heure au clocher. Et puisc’était la joie <strong>de</strong> retrouver tous mes camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeuque je désignais, comme le veut la curieuse coutumelocale, en ajoutant « le » à leur prénom. Mes amis,c’était donc « le » Denis, « le » Gérard ou encore « le »Daniel et bien d’autres. Avec eux, je n’ai pas compté leskilomètres parcourus à bicyclette que je faisais réparerà l’occasion chez M. Ou<strong>de</strong>r, un peu plus loin dans la rueHaute. Il ne se passait pas une semaine sans que jen’accompagne ma mère faire les courses aux NouvellesGaleries <strong>de</strong> Thionville, aujourd’hui disparues, et quiétaient situées à l’époque, si ma mémoire est bonne,place <strong>de</strong> la République.Mon père, ingénieur, nemanquait jamais uneoccasion <strong>de</strong> m’emmenervers les nouvelles écluses<strong>de</strong> Koenigsmacker ouencore visiter les usines<strong>de</strong> la Sollac où il retrouvaitla compagnie d’autresingénieurs. Mes parentsJe ne mesuis jamais,jamais, sachezle,senti aussilorrain et tervilloisqu’aujourd’hui .”et moi prenions aussi souvent la route d’Uckangeafin <strong>de</strong> rendre visite à nos cousins. C’est en leurcompagnie que nous allions jouer tous ensemble lelong <strong>de</strong> la Moselle. D’ailleurs, une <strong>de</strong> mes cousines<strong>de</strong>vait m’intéresser tout particulièrement puisqu’elleallait <strong>de</strong>venir ma femme quelques années plus tard. <strong>Le</strong>soir, je m’endormais toujours en entendant au loin lebruissement rassurant <strong>de</strong>s hauts fourneaux d’Hayangeet d’Hagondange. Durant toutes ces années, j’ai côtoyé<strong>de</strong>s familles dont les noms se sont hélas éloignés <strong>de</strong> mamémoire aujourd’hui. Pour autant, il ne me semble pasavoir conservé le moindre accent lorrain, sauf peut-êtrequand mes enfants plaisantent quand ils m’enten<strong>de</strong>ntdire que nous allons « <strong>de</strong>jeueuner » et que j’appuie tropfort sur cette syllabe pour les oreilles parisiennes.Aujourd’hui, je n’ai plus si souvent l’occasion <strong>de</strong> merendre à <strong>Terville</strong>. Sinon, celle <strong>de</strong> venir me recueillir sur latombe <strong>de</strong> mes parents. Pourtant, même si j’ai toujoursvécu et travaillé à Paris, je ne me suis jamais, jamais,sachez-le, senti aussi lorrain et tervillois qu’aujourd’hui.Quand on me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’où je viens, ma réponse,invariable, est : je suis lorrain, puis je précise que jesuis <strong>de</strong> <strong>Terville</strong>, une commune proche <strong>de</strong> Thionville.Et d’ailleurs, cela me procure très souvent l’occasion<strong>de</strong> donner un petit cours <strong>de</strong> géographie à mesinterlocuteurs ébahis. Cet attachement à la Lorrainetrouve sans doute sa source dans la mémoire <strong>de</strong> cesvacances heureuses qui m’ont tant fait aimer <strong>Terville</strong>.C’est aussi, et peut-être surtout, parce que l’on nepeut pas oublier d’où l’on vient et toujours, plusparticulièrement à l’époque tant troublée que noustraversons, parce qu’il faut se souvenir <strong>de</strong> ses racines.Merci à tous au nom <strong>de</strong> ma famille, du fond ducœur. »26 <strong>Le</strong> <strong>journal</strong> <strong>de</strong> <strong>Terville</strong> DÉCEMBRE 2011

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