<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>ailleurs, le chi<strong>en</strong> procure <strong>une</strong> motivation supplém<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec toutes les situationsdans lesquelles <strong>une</strong> personne peut se trouver, tant intellectuelles que thérapeutiques. Dansdes pathologies de type Alzheimer, ou de dém<strong>en</strong>ce appar<strong>en</strong>tée, il est important que le milieufournisse des stimulations, <strong>en</strong> l'occurr<strong>en</strong>ce le chi<strong>en</strong>, pour le mainti<strong>en</strong> de la performanceintellectuelle.Sur le plan de la réactivation de la mémoireLe rapport établi <strong>en</strong>tre le chi<strong>en</strong> et les personnes âgées provoque un travail deréactivation de la mémoire. Le chi<strong>en</strong> remet le résid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le passé. Le travail de lamémoire réactive les images et les significations de l’<strong>en</strong>fance et du passé familial auquell’animal de compagnie pr<strong>en</strong>ait part. Activer, de nouveau, des symboles positifs permet aurésid<strong>en</strong>t de comp<strong>en</strong>ser la souffrance provoquée par sa situation de dép<strong>en</strong>dance. Maisl’évocation des souv<strong>en</strong>irs permet égalem<strong>en</strong>t la réaffirmation d’<strong>une</strong> id<strong>en</strong>tité sociale passée quifait s<strong>en</strong>s et qui réarme moralem<strong>en</strong>t la personne âgée. Ces souv<strong>en</strong>irs, qui rappell<strong>en</strong>t etréactualis<strong>en</strong>t la personne qu’elle fut, apport<strong>en</strong>t des points de repère dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdépersonnalisant et angoissant.Sur le plan de l'ajustem<strong>en</strong>t des comportem<strong>en</strong>tsUn animal est un facteur de bi<strong>en</strong>-être qui canalise et temporise les agressivités et lest<strong>en</strong>sions. Il régularise certains troubles du comportem<strong>en</strong>t par <strong>une</strong> réduction de l'inquiétude, del'anxiété ou de l'angoisse. Le chi<strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t <strong>une</strong> « béquille physique ou affective » qui ajusteles troubles du comportem<strong>en</strong>t. L'animal est un médiateur incomparable <strong>en</strong>tre soignants etsoignés, un« démineur » de conflits, il « rétablisse » de dialogue.Sur le plan de la vie affective et relationnelleL'animal joue un rôle dans les régulations émotionnelles et affectives <strong>en</strong> milieuinstitutionnel, et plus particulièrem<strong>en</strong>t dans le domaine de l’accueil des personnesdép<strong>en</strong>dantes, qui arbore un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'abandon et de solitude, d’exclusion sociale,anxiogène et d'insécurité perman<strong>en</strong>te. C’est l'appauvrissem<strong>en</strong>t du contexte, la privationd'humanité dans le quotidi<strong>en</strong> des personnes âgées institutionnalisées.Sur le plan de la responsabilisationLes soins courants prodigués à l'animal, tel que le brossage, les soins buccod<strong>en</strong>taires,le nettoyage des oreilles, sa nourriture sont dévolus à un ou plusieurs résidants. <strong>La</strong>responsabilité de tous les résidants se trouve égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagée pour ne pas nourrir le chi<strong>en</strong><strong>en</strong> dehors de ses repas et alim<strong>en</strong>tation habituels.16
<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong><strong>La</strong> distance thérapeutiqueDans la dim<strong>en</strong>sion « distance thérapeutique » <strong>en</strong>tre soignants et résid<strong>en</strong>ts, laprés<strong>en</strong>ce du chi<strong>en</strong> offre un intérêt particulier. En effet, les résidants <strong>en</strong> car<strong>en</strong>ce affective, fontle transfert sur le chi<strong>en</strong>, et il est alors plus facile pour les soignants de ne pas <strong>en</strong>freindre lecadre de leurs compét<strong>en</strong>ces. A l’inverse <strong>en</strong> situation de t<strong>en</strong>sions au sein de l’équipesoignante consécutives à un décès, <strong>une</strong> surcharge de travail ou un accompagnem<strong>en</strong>t de finde vie, le chi<strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t <strong>une</strong> forme d’exutoire.Sur le plan socialL’introduction du chi<strong>en</strong> provoque le passage d’un cadre social ordinaire à <strong>une</strong> situationoù les règles des comportem<strong>en</strong>ts sont transformées. En général, dans un lieu public, lesrègles sociales command<strong>en</strong>t de ne pas <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> relation directe avec <strong>une</strong> personne que l’onne connaît pas. Des rituels d’évitem<strong>en</strong>t nous dict<strong>en</strong>t, plongés dans <strong>une</strong> foule de personnesétrangères, d’agir comme si elles n’étai<strong>en</strong>t pas là. L’introduction du chi<strong>en</strong> met <strong>en</strong> par<strong>en</strong>thèseces rituels d’évitem<strong>en</strong>t au moy<strong>en</strong> de la plaisanterie, du jeu, de l’admiration et de la flatterie :l’att<strong>en</strong>tion apportée au chi<strong>en</strong> de la personne provoque l’échange et crée un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre despersonnes qui ne se connaiss<strong>en</strong>t pas. Cep<strong>en</strong>dant, si on ne peut parler d’un véritabler<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t du li<strong>en</strong> collectif, cette situation favorise la multiplication des occasions socialesoù « l’accroche » du chi<strong>en</strong> rompt les situations d’isolem<strong>en</strong>t – et permet même à <strong>une</strong> personnedép<strong>en</strong>dante de se voir plus fréquemm<strong>en</strong>t offrir <strong>une</strong> aide. Cette accumulation de «petits ri<strong>en</strong>s »n’est pas anodine : ils sont les derniers, parfois, qui permett<strong>en</strong>t à <strong>une</strong> personne âgée de nepas demeurer emmurée dans son isolem<strong>en</strong>t.Cette modification du cadre social de l’échange intervi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t au niveau desateliers d’exercices thérapeutiques, sous la forme d’<strong>une</strong> inversion cruciale du s<strong>en</strong>s donné àl’atelier : d’un exercice médical appelant au soin clinique moteur et psychomoteur – parexemple : lever la main -, on passe à <strong>une</strong> activité ludique et affective -caresser le chi<strong>en</strong> -quichange tout le s<strong>en</strong>s de la pratique, qui l’<strong>en</strong>richit, qui l’humanise.En conclusion, l’animal est :• un interlocuteur• un acteur de vie• un élém<strong>en</strong>t de responsabilisation• un médiateur émotionnel• un médiateur de la communication3.2. Méthodologie17
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