CRPG-RA_1997-2000.pdf
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l'eau et de la production de H2 lors de l'interaction<br />
océan-croûte.<br />
Une approche géochimique globale (le cycle<br />
du lithium dans le système océan-croûte océanique)<br />
a fait l'objet de la thèse de Sylvie Decitre.<br />
Cumulant l'intérêt d'être un élément trace et un<br />
traceur isotopique, le Li devrait être un bon traceur<br />
des interactions eau-roche en milieu océanique,<br />
vu l'écart de composition isotopique entre<br />
l'eau de mer et le manteau. Des échantillons de<br />
péridotites serpentinisées ont été échantillonnée en<br />
août <strong>1997</strong> par la campagne océanographique EDUL<br />
sur la ride ouest-indienne. L' étude de la composition<br />
isotopique du Lihium dans ces échantillons<br />
montre l'extraction de cet élément par les fluides<br />
hydrothermaux à hautes températures dans les basaltes,<br />
et sa redéposition à plus basse températures<br />
lors de la formation des serpentines.<br />
3 - T<strong>RA</strong>NSPORT ET DÉPÔT DES ÉLÉMENTS MÉTAL LIQUES<br />
Cet aspect métallogénique a été abordé à travers une variété de métaux et de types de gisements :<br />
MOBILISATION DU BE DANS DES SCH ISTES NOIRS ET GENÈSE DES<br />
Depuis un siècle, la genèse des émeraudes colombiennes<br />
a alimenté une controverse. En effet,<br />
elle diffère du modèle classique proposé pour les<br />
émeraudes associées aux granites. Les gisements<br />
colombiens sont encaissés dans des schistes noirs,<br />
dépourvus d'intrusions granitiques, et l'émeraude<br />
est contenue dans des veines à carbonates et pyrite.<br />
L' étude géochimique des gisements démontre<br />
le rôle de la matière organique, contenue dans les<br />
schistes noirs, lors de la thermoréduction de sulfates<br />
(TRS) d'origine évaporitique. L'oxydation de<br />
la matière organique est démontrée par l'étude des<br />
isotopes stables (C, 0) des carbonates et de la matière<br />
organique. Ces réactions d'oxydoréduction<br />
expliquent la précipitation massive de carbonates<br />
et de pyrite ainsi que les spécificités de 1' émeraude<br />
colombienne : ses inclusions fluides à cube de halite<br />
Depuis l'antiquité, les émeraudes source de<br />
symbole, de pouvoir et de légende ont joué un rôle<br />
important dans l'histoire des civilisation. Malgré<br />
les nombreuses études fondées sur les archives historiques<br />
et sur les expertises gemmologiques, 1' origine<br />
de la plupart des émeraudes anciennes demeure<br />
incertaine voire énigmatique. C'est le cas<br />
notamment des émeraudes, dites de « vieilles mines<br />
» (Ward, 1993; Forestier et Piat, 1998), qui<br />
furent taillées aux Indes à l'époque de la dynastie<br />
des Moghols et commercialisées, dès le XVIIème<br />
siècle, par les négociants indiens. Ces émeraudes,<br />
de qualités exceptionnelles, sont supposées provenir<br />
d'anciennes mines d'Asie du Sud-Est, alors que<br />
tous les gisements asiatiques n'auraient été officiellement<br />
découverts qu'au XXème siècle. L'analyse<br />
isotopique de l'oxygène, sur la sonde ionique<br />
IMS 1270, a été appliquée à neuf émeraudes permettant<br />
de couvrir une large période historique,<br />
ÉME<strong>RA</strong>UDES COLOM BIENNES<br />
ORIGINE DES ÉME<strong>RA</strong>UDES ANCIENNES<br />
33<br />
témoins de la sursaturation du fluide et de l' origine<br />
évaporitique des sulfates, les cristaux de<br />
«trapiche» qui illustrent l'incorporation de fragments<br />
de schistes noirs et de bitume dans le cristal,<br />
et les inclusions solides de carbonates et de pyrite<br />
qui représentent les produits finaux du mécanisme<br />
de TRS . Le béryllium de l'émeraude a été extrait<br />
des schistes noirs. L'extraction expérimentale séquentielle<br />
des différents constituants des schistes<br />
noirs et leur analyse a montré que le béryllium était<br />
lixivié principalement des oxyhydroxydes de fer<br />
et de manganèse. La détermination de la quantité<br />
de béryllium mobilisable du schiste noir à 7 ppm<br />
(environ 18% du contenu total en béryllium), a<br />
permis d'estimer les réserves potentielles en émeraude<br />
de la mine de Chivor.<br />
depuis 1' époque gallo-romaine jusqu'au XVIIIème<br />
siècle. L' analyse de la composition isotopique de<br />
1' oxygène a montré que ces émeraudes ont des compositions<br />
isotgpijues variables avec des rapports<br />
isotopiques 1 0/ 60 compris entre 7,5 pour mille<br />
(%o) et 24,7%o. Cette gamme de valeurs isotopiques<br />
recouvre l'intervalle de valeurs défini pour<br />
les gisements d'émeraude dans le monde, compris<br />
entre 6,2 et 24,8%o (Giuliani et al., 1998). Elle reflète<br />
des variations dans la composition isotopique<br />
ygs des nourriciers de 1' émeraude, le rapport<br />
01 0 du fluide étant controlé (i) par la composition<br />
des roches où a circulé le fluide, (ii) l'intensité<br />
des réactions entre le fluide et la roche et (iii)<br />
la température du fluide. Ces rapports isotopiques<br />
peuvent être combinés aux caractéristiques<br />
gemmologiques utilisées classiquement pour diagnostiquer<br />
l'origine des émeraudes (Zecchini et<br />
Maitrallet, 1998; Schwarz, 1987; 1998).