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Le guide Ventoux Saveurs et Senteurs - Bistrot de Pays

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<strong>Le</strong> <strong>gui<strong>de</strong></strong> <strong>Saveurs</strong> <strong>et</strong> <strong>Senteurs</strong>Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence


Tous les habitants qui viventautour du Géant <strong>de</strong> Provencesont conscients <strong>de</strong> vivre dans unenvironnement d’exception. Cen’est donc pas le fruit du hasardsi le <strong>Ventoux</strong> est reconnu <strong>de</strong>puisvingt ans par l’UNESCO au titre<strong>de</strong>s Réserves <strong>de</strong> Biosphère.Tous les ingrédients sont réunispour faire <strong>de</strong> notre terroir unhaut lieu participant à la reconnaissance <strong>de</strong> notr<strong>et</strong>radition culinaire au patrimoine immatériel <strong>de</strong>l’humanité.Fruit d’une interaction constante entre l’homme <strong>et</strong>la nature, le <strong>Ventoux</strong> est le résultat d’une longu<strong>et</strong>radition pour laquelle l’agriculteur ou l’artisan ontproduit <strong>de</strong>s paysages uniques qu’il nous fautaujourd’hui défendre <strong>et</strong>, parfois, reconquérir.Ici, entre tradition bien vécue <strong>et</strong> revendiquée <strong>et</strong>innovation constante, tous les agriculteurs se sontinvestis pour pérenniser un art <strong>de</strong> vivre qui obligedésormais à penser collectivement la <strong>de</strong>stinée <strong>de</strong> c<strong>et</strong>espace hors du commun.La démarche collective territoriale <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong>sproduits <strong>et</strong> savoir-faire « <strong>Ventoux</strong> <strong>Saveurs</strong> », animéepar le Syndicat Mixte d’Aménagement <strong>et</strong> d’Equipementdu Mont <strong>Ventoux</strong>, est l’expression <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tedynamique qui se manifeste en <strong>de</strong> nombreux lieux <strong>de</strong>notre territoire.<strong>Le</strong> <strong>gui<strong>de</strong></strong> que vous avez entre les mains, conçu encollaboration avec chacune <strong>de</strong>s filières est le refl<strong>et</strong><strong>de</strong> notre démarche. De l’origine <strong>de</strong>s produits à latable <strong>de</strong>s chefs Venturois qui les m<strong>et</strong>tent en valeur,en passant par les pratiques <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>sfemmes d’exception qui les cultivent, vous disposezd’un fidèle con<strong>de</strong>nsé <strong>de</strong> l’esprit <strong>de</strong>s lieux.Bienvenue en <strong>Ventoux</strong> ! Goûtez ses paysages maisaussi <strong>et</strong> surtout, goûtez <strong>et</strong> savourez ses produits !Sans aucun doute, la meilleure manière <strong>de</strong> découvrirun terroir d’exception tout en profitant <strong>de</strong>s bienfaits<strong>de</strong> produits disposant, pour plusieurs d’entre eux,<strong>de</strong> signes officiels <strong>de</strong> qualité.Alain GABERTPrési<strong>de</strong>nt du Syndicat Mixte d’Aménagement<strong>et</strong> d’Equipement du Mont <strong>Ventoux</strong>,Conseiller régional, maire <strong>de</strong> MonieuxS M A E M V


Où trouver les produits…du <strong>Ventoux</strong>?L’espace terroir <strong>Ventoux</strong> <strong>Saveurs</strong>Office <strong>de</strong> Tourisme <strong>de</strong> Carpentras<strong>Le</strong>s marchés <strong>de</strong> producteurs<strong>Le</strong>s marchés hebdomadairesEt aussi…Fruit d’une gestion tripartite entre la ville <strong>de</strong> Carpentras,le SMAEMV <strong>et</strong> l’AOC <strong>Ventoux</strong> (Maison <strong>de</strong>s vins), l’EspaceTerroir vous ouvre ses portes pour une découverte didactique<strong>de</strong>s productions du <strong>Ventoux</strong>. Sur plus <strong>de</strong> 100 m 2 c<strong>et</strong>espace multifonctionnel perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> programmer <strong>de</strong>s animationsthématiques au fil <strong>de</strong>s saisons. C’est aussi, <strong>de</strong>puismai 2012, un espace permanent <strong>de</strong> vente d’unesélection <strong>de</strong>s produits locaux en particulier <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> l’appellationAOC <strong>Ventoux</strong>.Horaires d’ouverture disponibles auprès <strong>de</strong> l’Office <strong>de</strong> Tourisme: 04 90 63 00 78Et sur www.carpentras-ventoux.comTous les jours sauf le dimanche (haute saison) à 18hVELLERON – marché paysan<strong>Le</strong> mardi <strong>de</strong> 17h à 19hCARPENTRAS - square Champeville<strong>Le</strong> mercredi <strong>de</strong> 18h à 20hPERNES LES FONTAINES – place F. MistralMarché du soir « Bienvenue à la Ferme »<strong>Le</strong> vendredi matinCARPENTRAS – parvis <strong>de</strong> l’Office <strong>de</strong> TourismeP<strong>et</strong>it marché <strong>de</strong>s producteurs « <strong>Ventoux</strong> <strong>Saveurs</strong> »R<strong>et</strong>rouvez également les lieux <strong>de</strong> vente directe, lesmarchés à la ferme <strong>et</strong> les fermes auberges du réseauBienvenue à la Ferme sur : www.bienvenue-a-la-ferme.com<strong>Le</strong>s marchés du <strong>Ventoux</strong> sont un délice pour nos sens !Outre un émerveillement pour les yeux <strong>et</strong> les papilles, vousy r<strong>et</strong>rouverez souvent une sélection <strong>de</strong> produits du <strong>Ventoux</strong>au gré <strong>de</strong>s étals <strong>de</strong>s commerçants non sé<strong>de</strong>ntaires.Lundi : BEDOIN – MAZAN – SAINT DIDIERMardi : CAROMB – MORMOIRONMercredi : MALAUCENE – SAULT – VELLERONJeudi : ST CHRISTOL D’ALBIONVendredi : CARPENTRASSamedi : AUBIGNAN - LE BARROUXLORIOL DU COMTAT – PERNES LES FONTAINESPlus d’info sur : www.marches-provence.com<strong>Le</strong>s caves <strong>et</strong> espaces <strong>de</strong> dégustation <strong>de</strong>s vins AOC<strong>Ventoux</strong> sur le site <strong>de</strong> l’appellation :www.aoc-ventoux.frToutes les coordonnées <strong>de</strong>sproducteurs, magasins <strong>de</strong> terroir,confiseurs <strong>et</strong> nougatiers, <strong>et</strong>l’ensemble <strong>de</strong>s artisans du goûtsignataires <strong>de</strong> la Charte <strong>Ventoux</strong><strong>Saveurs</strong> sur :www.ventoux-saveurs.fr6Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence7


Annick Durand« La culture <strong>de</strong> la fraise,c’est une année <strong>de</strong> travail.On fait tout à la main, <strong>et</strong> à chaque fois,on repart à zéro. Je travaille avec monépoux, je n’ai pas d’employé. On commenceà planter fin juill<strong>et</strong>-début août. Onm<strong>et</strong> les plants en terre, l’un après l’autre,à la fourch<strong>et</strong>te. Sous les tunnels ilfait 40 <strong>de</strong>grés ou plus. Si on faisait <strong>de</strong>la fraise <strong>de</strong>hors, ce serait hasar<strong>de</strong>ux.Un orage, <strong>et</strong> tout est pourri ! On arroseau goutte à goutte pour utiliser moinsd’eau, <strong>et</strong> on protège le plant avec un grillageplastique. Quand les fleurs montent,on les coupe au ciseau, pourperm<strong>et</strong>tre au rhizome <strong>de</strong> pousser sesracines dans le sol. Quand on a 60 000plants comme moi, il faut couper60 000 fleurs. Et on repasse <strong>de</strong>ux outrois fois s’il faut.A l’automne, les « fils » sortent, on ditque la plante fait <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its. On planteces « fils » ou stolons avec une p<strong>et</strong>itepierre <strong>de</strong>ssus pour que ça puisse s’enraciner.Ca perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> doubler le nombre<strong>de</strong> plants. C’est très minutieux. Finnovembre, on les laisse dormir, on aèreles tunnels car la fraise a besoin <strong>de</strong>gelée. Quand les feuilles sont sèches, onles coupe à la faucille, c’est l’effeuillage.On protège les plants avec un tulle blancappelé « voile <strong>de</strong> mariée », <strong>et</strong> on refermeles tunnels.Ce qui fait la différence,c’est le terroir »Fin mars, ça commence à mûrir. D’unevariété à l’autre, on ramasse jusqu’enjuill<strong>et</strong>. Il y a <strong>de</strong>s fraises très différentes,certaines sont ron<strong>de</strong>s, d’autres allongées,certaines grosses, très brillantes,<strong>et</strong> d’autres plus p<strong>et</strong>ites, les préféréesdu consommateur. La Ciflor<strong>et</strong>te va êtresucrée, la Cléry aussi. La Garrigu<strong>et</strong>teest plus acidulée, <strong>et</strong> la Pajaro très robuste.Il y a aussi d’anciennes variétésqui ont disparu, comme la Marie-France, la Ma<strong>de</strong>leine. C’était un régal,mais elles étaient fragiles. Ce qui fait ladifférence, la qualité d’une fraise, c’estd’abord son terroir.Un sol caillouteuxemmagasine la chaleur, çafait la saveur.Notre quartier, les Plumaneaux, estconnu pour ça. A l’ouverture du Canal,les premières fraises ont été cultivéesici. <strong>Le</strong>s fraises cueillies mûres <strong>et</strong> venduesà proximité sont les meilleures.Moi, je vends beaucoup sur les marchés,du producteur au consommateur.»Confrérie <strong>de</strong> laFraise <strong>de</strong>Carpentras <strong>et</strong>du ComtatVenaissinLa confrérie organise la promotion <strong>de</strong>la fraise locale <strong>de</strong> mars à fin mai. Elleest composée d’agriculteurscomtadins passionnés <strong>et</strong> obstinés, quidéfen<strong>de</strong>nt une fraise <strong>de</strong> qualitéexceptionnelle sous une marquedéposée. Elle participe à l’organisation<strong>de</strong>s fêtes promouvant la fraise <strong>et</strong> sedéplace pour assurer la promotion <strong>de</strong>leurs produits au travers <strong>de</strong> toute laFrance <strong>et</strong> à l’étranger.<strong>Le</strong>s Fêtes <strong>de</strong> la fraise :- Carpentras la 3ème semaine d’avril- Velleron le 8 mai<strong>Le</strong> Sabayon <strong>de</strong> fraisesau Vin blanc du <strong>Ventoux</strong>pour 4 personnes : 500 g <strong>de</strong> fraises,3 jaunes d’œuf, 10 cl <strong>de</strong> vin blanc,80 g <strong>de</strong> sucre• Mélanger dans une casserole assez large, lesjaunes d’œuf, le sucre, le Vin blanc.• Cuire à feu vif le mélange en fou<strong>et</strong>tanténergiquement 3-4 minutes jusqu’à obtentiond’une mousse.• Couper les fraises, les disposer dans uneassi<strong>et</strong>te creuse.• Napper les fraises coupées <strong>de</strong> sabayon.• Gratiner au four ou flamber au chalumeau.Servir.Chef créateur : Cédric JOUVE - Restaurant <strong>et</strong> bistrot à vins La Fraiseraie125, bd A. Rogier - 84200 CARPENTRAS - 04 90 67 06 39La rec<strong>et</strong>tedu chef18Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence19


La ceriseVenue <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> la mer Noire, importéeà Rome au début <strong>de</strong> notre ère, la cerisearrive chez nous au début duMoyen-Age. La plus prisée est alors lagriotte, noire <strong>et</strong> âpre. Il faut attendre leXIXème siècle pour voir s’implanter lacerise charnue <strong>et</strong> sucrée telle qu’onl’aime aujourd’hui. On la cultive d’aborddans les jardins, pour une consommationfamiliale. Sur les coteaux du <strong>Ventoux</strong>,dans le Val <strong>de</strong> Nesque <strong>et</strong> lesMonts <strong>de</strong> Venasque, elle prend son véritableessor au début du XXème siècle.<strong>Le</strong>s gels successifs ont décimé les oliviers.<strong>Le</strong> cerisier, arbre rustique, plusrésistant, répand alors très largementLa cerise s’impose au début du XXe siècleson panache fleuri autour du <strong>Ventoux</strong>.<strong>Le</strong> développement <strong>de</strong>s transports aidant,la cerise part à la conquête dumarché régional <strong>et</strong> national.La Burlat, reine <strong>de</strong>s vergers<strong>Le</strong>s variétés sont choisies pour faire lebonheur <strong>de</strong>s gourm<strong>et</strong>s. Colorées, brillantes<strong>et</strong> sucrées, ce sont <strong>de</strong>s cerises<strong>de</strong> bouche, consommées fraîchescontrairement à d’autres variétéscomme le Bigarreau, cerise blanche dupays d’Apt <strong>de</strong>stinée à la transformation.La Burlat, reine <strong>de</strong>s vergers, fait son apparitionla première sur les étals, suiviepar la Summit, en forme <strong>de</strong> cœur, laVan, la Belge... <strong>Le</strong>s champs <strong>de</strong> cerisierssont installés <strong>de</strong> préférence sur <strong>de</strong>s terrainsensoleillés <strong>et</strong> aérés. Ils bénéficient<strong>de</strong> l’irrigation apportée par le Canal <strong>de</strong>Carpentras. Dans les années 70, l’arrivée<strong>de</strong> l’irrigation sous pression a permis<strong>de</strong> sauver l’essentiel du vergermenacé par la sécheresse. Mais la cerisereste un produit fragile. <strong>Le</strong>s récoltessont à la merci d’un orage, d’ungel ou d’un fort mistral. C’est pourquoiles agriculteurs multiplient les para<strong>de</strong>s,utilisant l’eau, le feu, l’air chaud pourprotéger les fruits <strong>de</strong>s aléas climatiques.Sur les étals le len<strong>de</strong>main <strong>de</strong>la cueill<strong>et</strong>teAvec près <strong>de</strong> 4 000 hectares plantés,<strong>et</strong> une récolte annuelle <strong>de</strong> 15 000 à20 000 tonnes, le Vaucluse reste lepremier producteur français <strong>de</strong> cerises.Si le pays d’Apt cultive la cerise industrielle,les pays du <strong>Ventoux</strong>, quant à eux,sont <strong>de</strong>venus le terroir préféré <strong>de</strong> la cerise<strong>de</strong> table, avec 1144 hectares soit56% <strong>de</strong>s surfaces plantées en Vaucluse.<strong>Le</strong> temps <strong>de</strong>s cerises commencedès la mi-mai <strong>et</strong>, grâce à la diversité <strong>de</strong>svariétés, se prolonge jusqu’à mi-juill<strong>et</strong>.<strong>Le</strong>s lots <strong>de</strong> fruits fraîchement cueillissont expédiés dans le réseau <strong>de</strong> distribution<strong>et</strong> disponibles sur la table duconsommateur le len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la cueill<strong>et</strong>te.Créée par un groupement <strong>de</strong> producteurs,la Cerise <strong>de</strong>s Monts <strong>de</strong>Venasque, juteuse, charnue <strong>et</strong> craquante,est la première marque <strong>de</strong> cerisehaut <strong>de</strong> gamme en France. Cultivéedans 21 communes du Comtat Venaissin<strong>et</strong> du Mont <strong>Ventoux</strong> par 110 producteurs,elle se distingue par les soinsapportés aux vergers, les techniques d<strong>et</strong>aille <strong>et</strong> la sélection <strong>de</strong>s fruits. 2 000tonnes <strong>de</strong> ce diamant rouge, d’un calibreminimum <strong>de</strong> 24 mm, sont commercialiséeschaque année.Cultivés en champs bien ordonnésavec le <strong>Ventoux</strong> pour toile <strong>de</strong> fond,les cerisiers offrent un ravissementpour les yeux en toutes saisons. <strong>Le</strong>scultivateurs <strong>de</strong>s Monts <strong>de</strong> Venasquel’ont compris, ils peaufinent un proj<strong>et</strong><strong>de</strong> sentier-découverte <strong>de</strong>s cerisiersaux quatre saisons. Mais sans attendre,il faut aller s’éblouir au printempssous la lumière diaphane <strong>de</strong>sarbres en fleurs, admirer en été lerouge vermillon <strong>de</strong>s fruits parsemantle vert du feuillage, contempler à l’automne la rousseur <strong>de</strong>s vergers, puis revenir enhiver s’émouvoir <strong>de</strong> leurs branches dénudées, jusqu’au r<strong>et</strong>our <strong>de</strong>s premiers bourgeons.Beauté du paysage <strong>et</strong> qualité <strong>de</strong> l’environnementici vont <strong>de</strong> pair, car la cerise prospère grâce à l’apporten eau du Canal, qu’elle utilise avec parcimonie.L’irrigation compense les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> lasécheresse <strong>et</strong> contribue au maintien <strong>de</strong> la biodiversité,d’autant que se multiplient les démarchesen agriculture raisonnée ou intégrée. <strong>Le</strong> plaisir <strong>de</strong>syeux <strong>et</strong> <strong>de</strong> la bala<strong>de</strong> fait bon ménage avec la diversification<strong>de</strong>s activités rurales, <strong>et</strong> l’on voit fleurirprès <strong>de</strong>s cerisiers les gîtes, chambres d’hôtes <strong>et</strong>autres initiatives liées à l’accueil touristique.‘‘<strong>Le</strong>s cerisiersoffrent unravissement pourles yeux en toutessaisons…20Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence21


<strong>Le</strong> melon<strong>Le</strong> melon <strong>de</strong> Cavaillon, fruit <strong>de</strong> la passion<strong>Le</strong>s origines <strong>de</strong> ce fruit recherché,« chef d’œuvre <strong>de</strong> l’été » selon Voltaire,<strong>de</strong>meurent mystérieuses. Venu d’In<strong>de</strong>,d’Iran ou d’Afrique, il était apprécié <strong>de</strong>sGrecs <strong>de</strong> l’Antiquité. <strong>Le</strong>s moines <strong>de</strong> Cantalupo,près <strong>de</strong> Rome, le magnifièrentsous la forme d’une variété ron<strong>de</strong> àchair orange <strong>et</strong> sucrée, le Cantaloup.Charles VIII le ramena en France à sonr<strong>et</strong>our <strong>de</strong>s guerres d’Italie, la Provencel’adopta, ainsi que d’autres régions dontla Charente, d’où l’appellation <strong>de</strong> meloncharentais. Mais c’est en Comtat qu’il<strong>de</strong>vait trouver sa terre d’élection. Ceproduit rare <strong>et</strong> luxueux y prit son essordans la <strong>de</strong>uxième moitié du XIXème sièclegrâce à l’abondance <strong>de</strong> l’eau fourniepar le Canal <strong>de</strong> Carpentras. Son expéditiontransita alors par le marché <strong>de</strong> Cavaillon,capitale maraîchère. La qualité<strong>et</strong> la quantité <strong>de</strong> la production, ainsimise à disposition <strong>de</strong>s fins palais <strong>de</strong>France <strong>et</strong> d’ailleurs, donna ses l<strong>et</strong>tres<strong>de</strong> noblesse au désormais célèbre« Melon <strong>de</strong> Cavaillon », fruit d’une passioncollective. Alexandre Dumas, qui enraffolait, offrit les 300 volumes <strong>de</strong> sonoeuvre complète à la bibliothèque <strong>de</strong> Cavailloncontre une rente viagère <strong>de</strong>douze melons par an !Une culture délicateRebondi comme un ballon, orangé à l’intérieur,la peau verte virant à l’orangequand il arrive à maturité, le Canteloupou Charentais est <strong>de</strong> loin le plus cultivéaux alentours du <strong>Ventoux</strong>. Très savoureux,on le trouve sous une apparencelisse ou bien veiné <strong>de</strong> motifs en relief,c’est alors le melon « écrit », aujourd’huiprivilégié par les producteurs car moinsfragile. D’autres variétés moins répanduesmûrissent sous le soleil comtadin :le Galia, melon blanc, ou encore le melonjaune, en forme <strong>de</strong> ballon <strong>de</strong> rugby. Laméréville ou gigerine, prisée <strong>de</strong> nosgrands-mères qui en faisaient <strong>de</strong> délicieusesconfitures, mûrit en septembre.Elle est <strong>de</strong>stinée à la confiserie.Cultiver le melon suppose <strong>de</strong> déjouer lesmultiples difficultés que sont la sécheresse,la fatigue <strong>de</strong>s sols <strong>et</strong> les maladies.Souvent greffé sur <strong>de</strong>s plants <strong>de</strong>melon sauvage pour être plus résistant,le melon se cultive sous serre froi<strong>de</strong> ouen plein champ. L’arrosage est la condition<strong>de</strong> sa survie, <strong>de</strong> même que la tailledu pied, qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> le fortifier. <strong>Le</strong>sabeilles sont elles aussi indispensablespour fertiliser les fleurs. Ces soins minutieuxdispensés à compter <strong>de</strong> févrierou mars jusqu’en avril débouchent, sitout va bien, sur l’apparition d’un p<strong>et</strong>itfruit vert qui va se gorger d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong>sucre sous le soleil. Lourd, la peau légèrementsouple, il peut alors être cueilliavec délicatesse, généralement entre lami-juin <strong>et</strong> la mi-août.<strong>Le</strong> <strong>de</strong>uxième départementproducteurDepuis les années 90, c<strong>et</strong>te culture délicatea perdu du terrain, même si avec36 000 tonnes par an le Vaucluse restele <strong>de</strong>uxième département producteur enFrance <strong>et</strong> couvre 13% <strong>de</strong> la productionnationale avec 430 exploitations. Cultivateurs<strong>et</strong> conditionneurs-expéditeurstravaillent ensemble à l’obtention d’uneIGP (Indication Géographique Protégée)pour le « Melon <strong>de</strong> Cavaillon » dont lazone <strong>de</strong> culture, très large, englobe toutle Vaucluse, à commencer par le ComtatVenaissin <strong>et</strong> une partie <strong>de</strong> la Provence.<strong>Le</strong> « Melon <strong>de</strong> Cavaillon » est uncharentais jaune. Il est défini par uneaire géographique bien délimitée, possédantle climat <strong>et</strong> le savoir-faire adéquat.La culture du melon s’épanouitgrâce au Canal <strong>de</strong> Carpentrasqui apporte en Comtat lamanne d’une eau abondante. Depuis la prise d’eau sur la Durance à Mérindol, il partageles 23 premiers km <strong>de</strong> sa course avec d’autres canaux jusqu’à la Tour <strong>de</strong> Sabran,puis parcourt la plaine sur 65 km <strong>et</strong> se j<strong>et</strong>te dans l’Aigue à Travaillan. Ce proj<strong>et</strong>d’irrigation visionnaire fit verdir le Comtat Venaissin. Son ruban d’eaux vertes ombragé<strong>de</strong> platanes a <strong>de</strong>s airs <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it Canal du Midi où il fait bon marcher. Alimentant unemyria<strong>de</strong> <strong>de</strong> ruisseaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> rigoles, c’est une présence fraîche <strong>et</strong> vivifiante, gage <strong>de</strong>fertilité, qui fait aussi, <strong>de</strong> nos jours, verdir les jardins.<strong>Le</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> culture raisonnée <strong>et</strong> maîtriséeen garantit la qualité gustative. <strong>Le</strong>fruit doit être cueilli mûr, <strong>et</strong> sa traçabilitégarantie.‘‘La culturedu melons’épanouit grâceau Canal <strong>de</strong>Carpentras…24Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence25


Laurent CartouxUn melon <strong>de</strong> qualité seramasse le matin seulementJe suis producteur <strong>de</strong> melons maisaussi <strong>de</strong> fraises, en général les <strong>de</strong>uxvont <strong>de</strong> paires, ici dans la plaine. J’aiaussi <strong>de</strong>s vignes mais plutôt sur les coteaux.Je suis maraîcher-viticulteur.Dans ma famille, on a toujours fait dumelon, <strong>de</strong>puis au moins trois générations.La récolte est pénible mais beaucoupmoins qu’avant. On circule entreles rangs avec une canne à la main pourbouger les feuilles ainsi qu’un sécateurpour couper le melon prêt à êtreconsommé. Il est alors posé au milieu <strong>de</strong>la rangée à même le sol <strong>et</strong> on passeavec un tracteur auquel est attelée unegrosse caisse. On les manipule avec délicatesse,les fruits n’aiment pas lescoups. Ils sont alors livrés dans l’aprèsmidipour être expédiés ou bien venduslocalement. Pendant la récolte, on ypasse tous les jours <strong>et</strong> seulement lematin <strong>et</strong> <strong>de</strong> bonne heure, il ne faut pasramasser un melon à la grosse chaleur.Je passe <strong>et</strong> repasse sur chaque parcellependant 20 jours, c’est la durée <strong>de</strong>vie <strong>de</strong> la melonnière.<strong>Le</strong>s fleurs <strong>de</strong> melon attirentles abeillesla chaleur, <strong>de</strong> l’eau <strong>et</strong> beaucoup d’attentionsont les trois ingrédients pourréussir un bon melon. Il s’acclimate àtous les sols, on en trouve aussi bien enplaine qu’en montagne mais il ne lui fautpas trop d’humidité ni trop <strong>de</strong> froid. Jeproduis du melon plein champs <strong>et</strong> souschenilles. Ces <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cultureme perm<strong>et</strong>tent d’étaler ma productiondans le temps <strong>de</strong> mi -juin à fin aout.Il faut attendre 80 jours avant que lesplants produisent <strong>de</strong>s melons. Une attentionparticulière est portée à laplante au moment <strong>de</strong> la floraison pourlui assurer une bonne fécondation. Nouscoupons les extrémités <strong>de</strong> chaque tige,<strong>et</strong> nous laissons faire les abeilles. Mononcle nous amène les ruches <strong>et</strong> commeles fleurs <strong>de</strong> melons ont un réel pouvoirattractif sur les abeilles, la fécondationse fait dans <strong>de</strong> très bonnes conditions.Ensuite ces mêmes abeilles sont montéessur le plateau <strong>de</strong> Sault pour produirele miel <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong>.Un conseil pour choisir un bonmelonUn bon melon est un melon dont la robeest jaune <strong>et</strong> bien tranché par un vertsoutenu. <strong>Le</strong> pédoncule doit aussi se craquelerlégèrement, il sent bon <strong>et</strong> surtoutil est bien ferme.Confrérie <strong>de</strong>sChevaliers <strong>de</strong>l'Ordre duMelonEn 1987, quelquesamis ont fondé laConfrérie <strong>de</strong>sChevaliers <strong>de</strong> l'Ordredu Melon <strong>de</strong>Cavaillon. Ar<strong>de</strong>nts défenseurs <strong>de</strong> c<strong>et</strong>temerveilleuse cucurbitacée, symbole d<strong>et</strong>oute une région, leurs efforts ont étérapi<strong>de</strong>ment couronnés <strong>de</strong> succès.A r<strong>et</strong>enir : Fête du melon à Penes-les-Fontaines mi-juill<strong>et</strong>.Chaud froid <strong>de</strong> melon à l’anispour 8 personnes : 2 melons, 50 g d’anisvert moulu, 8 feuilles <strong>de</strong> brick, 2 bulbes<strong>de</strong> fenouil, 10 cl d’huile d’olive, 5 cl <strong>de</strong> jus<strong>de</strong> citron• Peler à vif un melon <strong>et</strong> l’épépiner, en tailler 8 parts,saupoudrer sur toutes les faces d’anis moulu,réserver au frais pendant minimum 2 heures.• Avec le second : couper en <strong>de</strong>ux, épépiner <strong>et</strong>façonner <strong>de</strong>s boules avec une cuillère.• Râper le fenouil, le citronner <strong>et</strong> l’assaisonner.• Réaliser <strong>de</strong>s aumônières avec les feuilles <strong>de</strong> brick<strong>et</strong> les quartiers <strong>de</strong> melon.• Finir la sala<strong>de</strong> <strong>de</strong> fenouil avec l’huile d’olive <strong>et</strong> lesbilles <strong>de</strong> melon.• Enfourner à four chaud les croustillants, sortir lorsque la feuille <strong>de</strong> brick est colorée.Dresser aussitôt sur la sala<strong>de</strong> <strong>de</strong> fenouil.Chef créateur : Christian BRUNET - Disciple d’EscoffierBrun<strong>et</strong> Frères <strong>et</strong> traiteur - Chemin les Escampa<strong>de</strong>s - 84170 MONTEUX04 90 66 33 90La rec<strong>et</strong>tedu chef26Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence27


La figueL'origine <strong>de</strong> ce fruit gorgé <strong>de</strong> soleil <strong>et</strong> <strong>de</strong>légen<strong>de</strong>s se perd dans la nuit <strong>de</strong>stemps. On r<strong>et</strong>rouve sa trace en Mésopotamieenviron 5000 ans av. JC, puisdans la cuisine parfumée <strong>de</strong> la Rome antique.En France, on en consomme déjàen l'an 500 av JC, mais c’est en Provenceque la figue est chez elle, jusqu'àfaire partie <strong>de</strong>s treize <strong>de</strong>sserts symboliques<strong>de</strong> Noël. Chacun, jadis, avait un figuierdans son jardin, arbre généreuxqui prodiguait ses fruits en abondance.Au pied du <strong>Ventoux</strong>, la figue a trouvé unterroir d'élection. Dès le XIXème siècle,on la cultive en vergers, particulièrementà Caromb, village qui a donné sonUn terroir d'électionnom à une variété recherchée, la "Noire<strong>de</strong> Caromb", célébrée par la Confrériequi lui est dédiée sous l’appellation« longue noire <strong>de</strong> Caromb ». A l'aube duXXème siècle, on l'expédie déjà en quantités.Pas moins <strong>de</strong> 20 tonnes <strong>de</strong> figuessont enregistrées en l'an 1900 au poidspublic <strong>de</strong> Caromb. De nos jours, avecl'engouement r<strong>et</strong>rouvé <strong>de</strong> nos contemporainspour le figuier, se développe égalementla culture en pépinières.Plus <strong>de</strong> 700 variétésLa Dauphine ou Boule d'Or, la Longued'Août également appelée figue-banane,la Pastilière, particulièrement précoce,la Noire <strong>de</strong> Barbentane, attachée auterroir provençal <strong>et</strong> très à l'aise près du<strong>Ventoux</strong>, la Boujassote noire ou figue <strong>de</strong>Solliès, qui est la plus répandue enFrance, la Noire <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux... sans oublierla "Longue Noire <strong>de</strong> Caromb" augoût subtil, <strong>de</strong> forme allongée, foncée <strong>et</strong><strong>de</strong> belle taille. Ce chapel<strong>et</strong> savoureuxn'égrène qu'une p<strong>et</strong>ite partie <strong>de</strong>s variétéscultivées <strong>de</strong> par le mon<strong>de</strong>. Encorefaut-il y ajouter d'autres variétés auxnoms éloquents comme la Marseillaiseau goût un peu acidulé, la Dorée Goutted'Or, idéale pour faire <strong>de</strong>s figues sèches,la Sucr<strong>et</strong>te, particulièrement douce, quine sont pas cultivées en vergers maisfont le bonheur <strong>de</strong>s particuliers. Certainsfiguiers fructifient <strong>de</strong>ux fois par an,ils offrent ainsi une récolte <strong>de</strong> figuesfleursà la fin du printemps <strong>et</strong> une à l'automne.La taille perm<strong>et</strong> d'étaler lesbranches pour offrir un maximum <strong>de</strong> soleilau fruit. La cueill<strong>et</strong>te s'effectue à lamain, avec précaution, pour ne pas blesserle fruit.Un nectar recherchéLa figue, <strong>de</strong>nrée rare, au coût <strong>de</strong> revientrelativement élevé, n'est pas <strong>de</strong> ces productionsqui inon<strong>de</strong>nt le marché. Re-cherchée par les gourm<strong>et</strong>s, la figueLongue Noire <strong>de</strong> Caromb supporte bien<strong>de</strong> voyager ce qui lui perm<strong>et</strong> d’être exportéedans divers pays d’Europe tels laSuisse <strong>et</strong> l’Angl<strong>et</strong>erre. 3 500 à 4 000tonnes sont commercialisées en Francechaque année, dont 75 à 80% <strong>de</strong> la variétéSolliès. Une trentaine <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong>figues proviennent du terroir <strong>de</strong> Caromb.Une part <strong>de</strong> la production local<strong>et</strong>ransite par le MIN <strong>de</strong> Chateaurenardou est acheminée par <strong>de</strong>s expéditeursjusqu'à Rungis. Nectar recherché, lafigue se r<strong>et</strong>rouve à la table <strong>de</strong>s gourm<strong>et</strong>squi n'hésitent pas à payer le prixpour r<strong>et</strong>rouver son goût <strong>de</strong> soleil. Denouvelles formes <strong>de</strong> valorisation en version<strong>de</strong> luxe dédicacée, avec le nom <strong>et</strong>la photo du producteur sur la barqu<strong>et</strong>tequ'il a remplie lui-même, prennent leurenvol à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l'épicerie fine.<strong>Le</strong> figuier s'enracine d'abord dans nosmémoires. Qui n'a pas, en Provence,le souvenir d'un jardin <strong>de</strong> grand-mèreavec la silhou<strong>et</strong>te d'un figuier familier?On le croise souvent sur les "ribes",campé en sentinelle au bout d'unchamp. C<strong>et</strong> arbre <strong>de</strong> soleil <strong>et</strong> <strong>de</strong> générositénous relie à une histoire très ancienne.Il est porteur <strong>de</strong> mythes,symbole <strong>de</strong> fécondité, arbre sacré.Dans les paysages du <strong>Ventoux</strong>, sesvergers se font discr<strong>et</strong>s, fondus parmila diversité <strong>de</strong>s cultures. Mais parfois,au hasard d'une bala<strong>de</strong>, un spécimen extraordinaire attire l'attention, agrippé à unefalaise ou sorti comme par miracle <strong>de</strong> l’entaille d’unrocher, puisant sa nourriture on ne sait où.C’est un arbre qui sait puiser dans les ressourcescachées <strong>et</strong> infimes du sous-sol sa force vitale. Particulièrementrobuste, quasiment à toute épreuve,il a survécu aux années <strong>de</strong> gel qui ont décimé bien<strong>de</strong>s arbres en Provence, en particulier les oliviers.Il se passe aisément <strong>de</strong> traitements <strong>et</strong> <strong>de</strong> fertilisants.Autant dire que c<strong>et</strong> arbre assez équilibrépour n'avoir pas vraiment besoin <strong>de</strong> la main <strong>de</strong>‘‘Il est porteur <strong>de</strong>mythes, symbole <strong>de</strong>fécondité, arbresacré…l'homme <strong>et</strong> <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> la chimie, est un compagnon respectueux <strong>de</strong> son environnement.28Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence29


Jean-Luc Bruss<strong>et</strong>« J’ai grandi sous les figuiers,j’ai toujours eu la passion <strong>de</strong> la figue.Moi, j’ai fait carrière dans la sidérurgie,<strong>et</strong> il y a <strong>de</strong>ux ans je suis revenu à laterre, j’ai repris l’exploitation <strong>de</strong> mes parentsà Caromb <strong>et</strong> tout naturellement jesuis r<strong>et</strong>ourné bichonner les figuiers. Jeproduis <strong>de</strong>s variétés <strong>de</strong> figues différentes,<strong>et</strong> je cultive aussi le figuier en pépinière.C’est un arbre merveilleux, ilpeut être cultivé à 100% <strong>de</strong> façon naturelle.Je vais passer en bio, mais je n’aiaucun mérite, c’est la qualité <strong>de</strong> l’arbrequi fait tout.La figue, c’est superbe <strong>et</strong>délicieux !Il y en a pour tous les goûts, certainestrès sucrées, d’autres acidulées, un vrairégal à manger frais, mais aussi cuisiné,ou séché. J’en fais <strong>de</strong>s confitures, duChutney, <strong>et</strong> j’ai même essayé <strong>de</strong> faire duvin <strong>de</strong> figues. Sa culture <strong>de</strong>man<strong>de</strong> peu<strong>de</strong> travail, à part la taille, mais lesfeuilles sont très urticantes, si vous lestouchez trop cela fait <strong>de</strong>s réactions surla peau. <strong>Le</strong> lait <strong>de</strong> figue est très corrosif,ça brûle sous les ongles. Quand on travailleles pépinières sous serre, il faut seprotéger, m<strong>et</strong>tre <strong>de</strong>s manches, <strong>de</strong>sgants, avec la chaleur ce n’est pas facile.Un arbre presque éternel<strong>Le</strong> figuier peut résister à peu près àtout. C’est un arbre fantastique, très robuste,presque éternel. Il supporte <strong>de</strong>stempératures <strong>de</strong> -12° à -15°, voire –20°pour certaines variétés, à condition quecela ne dure pas trop. Il y a <strong>de</strong>s tas <strong>de</strong>légen<strong>de</strong>s qui se racontent sur lui dansle mon<strong>de</strong>. On dit qu’il ne faut pas couperun figuier, ni brûler son bois. Et puis,c’est à cause d’un panier <strong>de</strong> figues queCarthage a été détruite !Nous sommes nombreux dans le mon<strong>de</strong>à partager c<strong>et</strong>te passion, d’ailleurs nousnous échangeons <strong>de</strong>s boutures, nousfaisons circuler les variétés. J’en ai envoyéjusqu’aux Etats-Unis <strong>et</strong> au Canada.Sur les marchés, on croise souvent <strong>de</strong>sfous <strong>de</strong> figues. Ce sont toujours <strong>de</strong>sgens sympas. Chez moi, je fais <strong>de</strong>s visites-dégustationsau verger. Je plant<strong>et</strong>outes sortes <strong>de</strong> variétés pour faire unconservatoire <strong>de</strong> la figue que les genspourront venir visiter. »Confrérie <strong>de</strong> laFigue LongueNoire <strong>de</strong> CarombEn l’absence <strong>de</strong> syndicat<strong>de</strong> producteurs, ellefédère les professionnelsqui y trouvent un espace d’échange, <strong>de</strong>réflexion <strong>et</strong> d’action collective. Créée en2008, la confrérie est composée <strong>de</strong>producteurs, <strong>de</strong> pépiniéristes maisaussi <strong>de</strong> citoyens amoureux du terroir<strong>et</strong> du fruit. Elle organise <strong>et</strong> participe à<strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> promotion, maisaussi entr<strong>et</strong>ient le verger conservatoire<strong>et</strong> pédagogique <strong>de</strong> figuiers créé en2010. Ce sont 40 figuiers qui ont étéplantés représentant 35 variétésdifférentes. Il est possible <strong>de</strong> visiter lafiguerie du Paty en contactant l’Office<strong>de</strong> tourisme.A r<strong>et</strong>enir : Fête la figue longue noire <strong>de</strong>Caromb au mois <strong>de</strong> Juill<strong>et</strong>La figue <strong>et</strong> le chèvre fraispour 4 personnes : 200 g <strong>de</strong> figues <strong>de</strong> pays, 200 g <strong>de</strong> pastèque, 1 bûche <strong>de</strong> fromage <strong>de</strong>chèvre frais, 1 bouqu<strong>et</strong> <strong>de</strong> thym, 100 g <strong>de</strong> miel <strong>de</strong> Lavan<strong>de</strong>, 200 g <strong>de</strong> jeunes pousses(mesclun), 80 g <strong>de</strong> chips <strong>de</strong> b<strong>et</strong>terave,10 g <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> citron, 60 g d’huile d’oliveEn carpaccio légèrement fondu, fleur <strong>de</strong> thym, pastèque grillée au miel <strong>de</strong>Lavan<strong>de</strong>• Montage du Carpaccio : Tailler les figues en ron<strong>de</strong>lles <strong>de</strong> 3mm d’épaisseur,faire <strong>de</strong> même avec le fromage <strong>de</strong> chèvre frais. Déposer dans une assi<strong>et</strong>teles ron<strong>de</strong>lles en variant à chaque fois le fromage <strong>de</strong> chèvre <strong>et</strong> la figue afind’obtenir une belle rosace.• Pastèque grillée : Tailler <strong>de</strong>s cubes <strong>de</strong> 1 cm d’épaisseur <strong>et</strong> les déposerdans une poêle chau<strong>de</strong> avec un peu d’huile d’olive. Faire colorer la pastèquesur toutes les faces <strong>et</strong> ajouter le miel <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong>, attendre la caramélisation<strong>et</strong> les r<strong>et</strong>irer sur une assi<strong>et</strong>te, récupérer le miel caramélisé.• <strong>Le</strong>s jeunes pousses : Déposer les jeunes pousses dans un saladier,assaisonner avec <strong>de</strong> l’huile d’olive <strong>et</strong> du jus <strong>de</strong> citron, émi<strong>et</strong>ter la fleur <strong>de</strong> thym, saler poivrer.• Au <strong>de</strong>rnier moment : Poser l’assi<strong>et</strong>te <strong>de</strong> carpaccio dans un four préchauffé à 140°C, attendre que le fromagesoit légèrement coulant <strong>et</strong> r<strong>et</strong>irer du four. Bien mélanger les pousses <strong>et</strong> les m<strong>et</strong>tre au centre <strong>de</strong> l’assi<strong>et</strong>te enalternant avec les chips <strong>de</strong> b<strong>et</strong>terave <strong>de</strong> façon à monter un millefeuille.M<strong>et</strong>tre les cubes <strong>de</strong> pastèque autour du carpaccio <strong>et</strong> napper avec le miel caramélisé.Chef créateur : Philippe ZEMOUR - Restaurant Hôtel Crillon le BravePlace <strong>de</strong> l’Eglise - 84410 CRILLON LE BRAVE - 04 90 65 61 61La rec<strong>et</strong>tedu chef30Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence31


<strong>Le</strong> raisinL'essor <strong>de</strong>s coteaux du <strong>Ventoux</strong>Fils <strong>de</strong> Méditerranée, le raisin faisait lesdélices <strong>de</strong> la civilisation antique <strong>et</strong> s'invitaità la table raffinée <strong>de</strong> Jules César.<strong>Le</strong>s Provençaux l'ont cultivé longtempsen marge du raisin <strong>de</strong> cuve, <strong>et</strong> l'ont faitpousser <strong>de</strong>vant les maisons pour laconsommation familiale. A la fin duXIXème siècle, après les ravages duphylloxera qui décime le vignoble, lespaysans varient les types <strong>de</strong> culture. <strong>Le</strong>raisin est désormais récolté <strong>et</strong> goûtéplus largement pour lui-même. En 1886un marché au raisin fut créé à Bédoinpour le commerce <strong>et</strong> les échanges. Laculture prend alors son essor sur les coteauxdu <strong>Ventoux</strong>, où elle s'épanouit <strong>de</strong>façon spectaculaire sous l'eff<strong>et</strong> conjuguéd'un ensoleillement maximum, d'un terroirpropice <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'attention méticuleuse<strong>de</strong>s agriculteurs. Pour compenser lesaléas du climat, elle est souvent associée,au sein d'une même exploitation, àcelle <strong>de</strong> la cerise ou <strong>de</strong> l'olivier, autrescultures sensibles aux ren<strong>de</strong>ments fluctuants.Une pal<strong>et</strong>te <strong>de</strong> goûts <strong>et</strong> uneAOC<strong>Le</strong>s variétés <strong>de</strong> raisin cultivées dans l<strong>et</strong>erroir du <strong>Ventoux</strong> couvrent toute la pal<strong>et</strong>te<strong>de</strong>s nuances <strong>et</strong> <strong>de</strong>s saveurs, testées<strong>et</strong> perfectionnées au sein <strong>de</strong> lastation expérimentale <strong>de</strong> La Tapy. On lesdéguste du début <strong>de</strong> l'été jusqu'à la finoctobre. L'Ora <strong>et</strong> le Prima, les plus précoces,l'Alphonse Lavallée, gros raisinnoir à peau épaisse, l'Alva, très productif,le Centenial, toute nouvelle variétésans pépins, mais aussi les variétés plustardives comme l'Italia aux bellesgrappes jaunes <strong>et</strong> le Rubi, raisin rose.<strong>Le</strong> plus prestigieux reste le Muscat du<strong>Ventoux</strong>. Il est la première variété <strong>de</strong> raisinnoir à bénéficier d'une Appellationd'Origine Contrôlée <strong>de</strong>puis 1997 <strong>et</strong>d'une Appellation d'Origine Protégée auniveau européen <strong>de</strong>puis 1999.L'AOC Muscat du <strong>Ventoux</strong> est issue uniquement<strong>de</strong> la variété Muscat <strong>de</strong> Hambourg.On le reconnaît à sa couleur bleunoir, à sa pruine, qui opacifie le côté luisantdu grain, gage <strong>de</strong> fraîcheur. Pouren exalter la saveur fruitée, les paysansveillent à le gorger <strong>de</strong> soleil. La vigneest palissée <strong>et</strong> conduite soit en plan vertical,avec un nombre maximal <strong>de</strong> 15grappes, soit en lyre, avec au plus 18grappes. <strong>Le</strong>s ceps sont effeuillés avecart pour orienter idéalement les rayons<strong>de</strong> soleil, <strong>et</strong> débarrassés <strong>de</strong>s grappes ensurnombre. Chaque grappe, coupée <strong>et</strong>ciselée délicatement à la main, doit êtreparfaite à l'œil, homogène, <strong>et</strong> peser aumoins 250 grammes.<strong>Le</strong> premier producteurfrançaisGrâce, pour l'essentiel, aux productionsdu <strong>Ventoux</strong>, le Vaucluse, connu commele spécialiste du raisin noir, est <strong>de</strong>venule premier département producteur <strong>de</strong>raisin <strong>de</strong> table en France, avec une productiond'environ 35 000 tonnes soit50 à 60 % <strong>de</strong> la production nationaleselon les années. <strong>Le</strong> Muscat AOC du<strong>Ventoux</strong>, cultivé sur 660 hectares <strong>et</strong> 48communes contribue à ce succès. Il estcultivé par 250 producteurs <strong>et</strong> m<strong>et</strong> enmarché entre 1500 <strong>et</strong> 2200 tonnes <strong>de</strong>raisin par an.Elle épouse également les coteaux <strong>et</strong> sculpte les paysages<strong>de</strong> ses ceps palissés. Ses alignements soignés,ourlés <strong>de</strong> grappes à la belle saison, semblentavoir été plantés selon les lois savantes <strong>de</strong> la perspectivepour le plaisir <strong>de</strong> l'œil. Ils s'empanachent d<strong>et</strong>emps à autre d'un bosqu<strong>et</strong> <strong>et</strong> jouent à l'horizon avecla silhou<strong>et</strong>te bleutée du <strong>Ventoux</strong>.La vigne, symbole d'opulence, appartientà l'art <strong>de</strong> vivre provençal. Cultivée en palissa<strong>de</strong>ou en lyre, elle berce d'une ombrepropice les heures chau<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'été. L'hivervenu, elle se dénu<strong>de</strong> pour laisser entrerle soleil dans les maisons. Elémentbioclimatique avant la l<strong>et</strong>tre, la vigne porteuse<strong>de</strong> raisin <strong>de</strong> table est plus que jamaischez elle à la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bâtissesdu <strong>Ventoux</strong>.‘‘La vigne,symboled'opulence,appartient àl'art <strong>de</strong> vivreprovençal…<strong>Le</strong> raisin fait corps avec ce pays, à tel point que leshabitants ont dressé sur les hauteurs <strong>de</strong> Blauvacune sculpture en forme <strong>de</strong> grappe sculptée, dédiéeà l'AOC Muscat du <strong>Ventoux</strong>. <strong>Le</strong> site offre une vision panoramique sur les beautés <strong>de</strong>ce terroir, agrémentée d'une table <strong>de</strong> lecture <strong>de</strong>s paysages. L'harmonie entre le raisin<strong>et</strong> son environnement se prolonge jusque dans les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> culture. <strong>Le</strong>s producteurssont nombreux à travailler en agriculture raisonnée, avec le souci <strong>de</strong> préserverla biodiversité.32Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence33


Liliane Od<strong>de</strong>« Je me suis mariée avec unagriculteur,c’est comme ça que j’ai découvert cemétier. Nous faisons <strong>de</strong> la cerise <strong>et</strong> duraisin <strong>de</strong> table. Nous avons du MuscatAOC <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Alphonse Lavallée. <strong>Le</strong> raisin,c’est un travail très minutieux. Débutmai, dès que la vigne commence à pousser,on « débourgeonne » pour éviter <strong>de</strong>laisser pousser trop <strong>de</strong> raisins sur lasouche. S’il y en a trop, ils ne seront pasbeaux. Environ dix jours après, quand lavigne a un peu poussé, on fait le palissage.On passe les sarments à traversles fils <strong>de</strong> fer, sans les croiser entre euxpour éviter d’emmêler les grappes.Quand le raisin est en fleurs, on dépointeles tiges avec une grosse cisaillepour limiter un peu la végétation.L’égrappage est très important. Il peut sefaire soit au début <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>sgrappes, soit quand elles sont plusgrosses. On en enlève une partie, car s’ily a trop <strong>de</strong> grappes, le raisin ne mûritpas. Ensuite, on coupe les entre-coeurs,ces p<strong>et</strong>ites tiges qui poussent sous lagrappe. Cela perm<strong>et</strong> l’aération, pourqu’il résiste mieux à la pourriture.Comme beaucoup <strong>de</strong> producteurs, onest en agriculture raisonnée. C’est beaucoup<strong>de</strong> travail, mais à la fin on a un bonraisin.On travaille avec passion pouravoir un bon produitPour le cueillir, on prend les grappesentre le pouce <strong>et</strong> l’in<strong>de</strong>x sans toucher leraisin. S’il y a <strong>de</strong>s grains secs ou abîmés,on les enlève, <strong>et</strong> on dépose lesgrappes délicatement dans le plateau.Après on ne le manipule plus, parce qu’ilest fragile. On le cueille bien noir, bienmûr, <strong>et</strong> on le livre sans attendre.Notre muscat AOC est très apprécié.Et on le fait connaître ! Quand on a <strong>de</strong>shôtes dans nos gîtes, on leur offre <strong>de</strong>sfruits en guise <strong>de</strong> bienvenue. On les emmènevoir les cerisiers, les vignes, onleur explique la culture, les variétés, ilssont très intéressés. Notre terroir estbon, avec un ensoleillement magnifique,une bonne orientation. On voit le village,le <strong>Ventoux</strong>, <strong>et</strong> c’est très beau. »Syndicat <strong>de</strong> Défense <strong>de</strong>sRaisins <strong>de</strong> table du Mont<strong>Ventoux</strong><strong>Le</strong> premiersyndicat créé surle secteur date<strong>de</strong> 1962. Déjàles producteurs adhérents avaient misen place un cahier <strong>de</strong>s charges afin <strong>de</strong>commercialiser un raisin <strong>de</strong> table <strong>de</strong>qualité avec <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> couleur, <strong>de</strong>goût <strong>et</strong> taille. Depuis il a évolué, enagissant pour défendre la profession<strong>et</strong> la qualité du raisin. <strong>Le</strong> syndicat aobtenu pour le Muscat l’AOC en1997 <strong>et</strong> l’AOP <strong>de</strong> niveau européen en1999, qui sont <strong>de</strong>s signes officiels <strong>de</strong>qualité répondant à <strong>de</strong>s critères trèsstricts. La structure assurel’agrément <strong>de</strong>s colis <strong>de</strong> raisins <strong>et</strong> satraçabilité ainsi que la mise en avantdu Muscat AOC du <strong>Ventoux</strong> dans lessalons agroalimentaires.Verrine <strong>de</strong> foie gras <strong>et</strong> magr<strong>et</strong>s <strong>de</strong>canard fumés sublimée <strong>de</strong> sa gelée<strong>de</strong> raisin muscatLa rec<strong>et</strong>tedu chefpour 6 personnes : 60 cl <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> raisin muscat(attention, lors du pressage du raisin ne pas écraserles pépins : amertume), 1 lobe <strong>de</strong> foie gras plus oumoins 400 g, magr<strong>et</strong> <strong>de</strong> canard fumé• Evéiner, saler, poivrer le lobe <strong>de</strong> foie gras puis m<strong>et</strong>tre 12h auréfrigérateur.• Après le temps au frigo, cuire en terrine, four à 100°, son<strong>de</strong> àcoeur à 48°.• Laisser prendre au réfrigérateur 12h.• Couper les magr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> le foie gras en p<strong>et</strong>its dés. M<strong>et</strong>tre le toutdans une verrine.• Pendant ce temps, préparer 3 feuilles <strong>de</strong> gélatine à ramollir,chauffer légèrement le jus <strong>de</strong> muscat, ajouter la gélatine <strong>et</strong> délayer l<strong>et</strong>out à feu doux. Laisser refroidir à température ambiante. Puism<strong>et</strong>tre la gélée dans la verrine <strong>et</strong> laisser reposer au frigo.Servir bien frais.Chef créateur : Emmanuel RYSRestaurant <strong>Le</strong>s P’tits Bonheurs - av. Jean Jaurès - 84570 VILLES SUR AUZON04 90 61 87 7034Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence35


L’huile d’oliveSymbole <strong>de</strong> paix <strong>et</strong> <strong>de</strong> longévité, l’olivierest plus vieux que l’homme. C’est unarbre <strong>de</strong> sagesse, sa présence est inscritedans tous les mythes fondateurs<strong>de</strong> Méditerranée. Arrivé à Marseilleavec les Grecs <strong>et</strong> les Romains, il s’estenraciné en Provence. Au début duXIXème siècle, l’arbre magique règnesur les campagnes vauclusiennes où l’oncompte jusqu’à 200 moulins à huile. <strong>Le</strong>sgels successifs, <strong>et</strong> surtout le redoutablehiver 1956, vont décimer <strong>de</strong>s milliersd’arbres. L’oléiculture entre alors ensommeil, même si certains secteursLa renaissance d’un arbre-symboleplus abrités ont échappé à l’hécatombe.La cuisine mo<strong>de</strong>rne oublie un temps lessaveurs si particulières <strong>de</strong> l’huile d’olive.L’histoire, finalement, donne raison àSophocle, admirateur <strong>et</strong> chantre <strong>de</strong>« l’arbre éternel qui renaît <strong>de</strong> luimême». A partir <strong>de</strong> 1995, avec l’ai<strong>de</strong>d’un plan <strong>de</strong> relance européen, on planteà nouveau <strong>de</strong>s oliviers ou bien l’on restaure<strong>de</strong> vieilles parcelles, notammentsur les coteaux du <strong>Ventoux</strong>, pour en récolterl’olive <strong>et</strong> la transformer en huile,à l’heure où l’on redécouvre les vertusmillénaires associées du régime crétois.<strong>Le</strong> temps <strong>de</strong>s oliva<strong>de</strong>sL’art <strong>de</strong> l’oléiculteur c’est d’abord la taille<strong>et</strong> l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s oliveraies. Puis vient l<strong>et</strong>emps <strong>de</strong>s oliva<strong>de</strong>s. Entre <strong>Ventoux</strong> <strong>et</strong>Comtat, on récolte surtout l’Aglandau,une olive allongée, pulpeuse <strong>et</strong> ferme quidonne une huile fruitée <strong>et</strong> ar<strong>de</strong>nte, augoût d’artichaut ou d’aman<strong>de</strong>. Moinssouvent la Tanche, fruit plus rond <strong>et</strong>charnu, excellente olive <strong>de</strong> table. Dès novembre,<strong>et</strong> pendant un mois à peu près,le sol <strong>de</strong>s oliveraies se couvre <strong>de</strong> fil<strong>et</strong>s<strong>de</strong> couleur, <strong>et</strong> l’on s’emploie à gauler oupeigner les arbres pour en recueillir lesfruits qui seront portés au moulin, sanstrop attendre pour ne pas altérer laqualité <strong>de</strong> l’huile.Si le matériel a évolué, la métho<strong>de</strong> d’extraction<strong>de</strong> l’huile n’a quasiment paschangé <strong>de</strong>puis 6 000 ans. <strong>Le</strong>s olives, lavées,sont broyées avec leur noyau, puismalaxées. On obtient une pâte onctueuseque l’on étale sur <strong>de</strong>s scourtinscirculaires <strong>de</strong> coco tressé avant <strong>de</strong>presser, parfois encore à la meule <strong>de</strong>pierre. C’est la pression à froid. Dansles moulins « en continu », la pâte n’estplus pressée mais centrifugée. On recueilledans chaque cas un mélanged’huile <strong>et</strong> d’eau qu’il faut décanter oucentrifuger pour isoler une huile aux sa-veurs plus ou moins prononcées. On distinguele « fruité vert », le « fruité mûr »<strong>et</strong> le « fruité noir ».Une passion qui gagne duterrain<strong>Le</strong> <strong>Ventoux</strong> à lui seul concentre à peuprès un tiers du verger vauclusien, dontla production moyenne est <strong>de</strong> 340tonnes d’huile d’olive par an, soit 7% <strong>de</strong>la production française. La productionbénéficie <strong>de</strong>puis 2007 <strong>de</strong> l’AOC « Huiled’olive <strong>de</strong> Provence ». <strong>Le</strong>s oliviers ont regagnépeu à peu du terrain, leur nombrea dépassé aujourd’hui le cap <strong>de</strong>s300 000. <strong>Le</strong> groupement <strong>de</strong>s oléiculteurs<strong>de</strong> Vaucluse regroupe 430 producteurs.A côté <strong>de</strong>s professionnels,nombre <strong>de</strong> particuliers se sont pris <strong>de</strong>passion pour l’olivier <strong>et</strong> apportent leurrécolte aux moulins. Environ 60% <strong>de</strong>l’huile produite est reprise par les apporteurspour la consommation familiale oula vente <strong>de</strong> proximité.La Provence ne serait pas vraiment elle-même sansle panache vert argent <strong>de</strong>s branches d’oliviers <strong>et</strong> laprésence émouvante<strong>de</strong> quelquesvétérans au tronc‘‘noueux ayant survécuaux grandsLa Provence negels. C’est d’abord serait pas vraimentpar attachement à elle-même sans lesa belle présencedans le paysage panache vert argentque les gens du<strong>de</strong>s branches<strong>Ventoux</strong> ont redonnévie à c<strong>et</strong> d’oliviers…arbre immémorial.La renaissance <strong>de</strong>l’olivier a incité à restaurer les terrasses <strong>de</strong> cultureen pierre sèche, qui sont autant <strong>de</strong> chefs d’œuvrepaysagers issus du savoir-faire rural. <strong>Le</strong> promeneur y trouve son bonheur, fertile enperspectives <strong>de</strong> développement touristique.<strong>Le</strong>s moulins aussi cristallisent la curiosité, à la faveur <strong>de</strong> l’intérêt r<strong>et</strong>rouvé pour lesvertus <strong>de</strong> l’huile d’olive. On y déguste les différentes cuvées d’huile d’olive avec la mêmeattention sourcilleuse que pour les grands crus viticoles. La profession prolonge c<strong>et</strong>atout en ménageant <strong>de</strong>s sites oléicoles à découvrir <strong>et</strong> en incitant les visiteurs à sebala<strong>de</strong>r, itinéraires à l’appui, sur le chemin <strong>de</strong>s oliviers.36Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence37


Bruno Theurlacher« Je ne suis pas né paysan.Mon premier métier c’est le bâtiment,mais tout p<strong>et</strong>it déjà je faisais <strong>de</strong>s essais<strong>de</strong> culture dans le jardin <strong>de</strong> mes parents.Ca m’a toujours tenté. Quand j’aiach<strong>et</strong>é ici, il y avait dix hectares <strong>de</strong>vignes à l’abandon. J’ai décidé <strong>de</strong> m’intéresseraux oliviers. C’était un arbre unpeu délaissé, on le m<strong>et</strong>tait là où riend’autre ne poussait. J’en ai planté2400. On me disait : tu es fou !L’olivier, c’est un arbre sauvage. Il ne selaisse pas attacher. Il fait un peu ce qu’ilveut. Et il n’y en a pas <strong>de</strong>ux pareils. J’aitout appris, je me suis formé. C’est trèsintéressant. D’autant que l’olivier estassez imprévisible. Aujourd’hui encore,on n’est pas sûr <strong>de</strong> comprendre commentil fonctionne. Par exemple, on nesait pas vraiment comment les insectess’attaquent à lui. Ni comment ça pollinise.On dit qu’il faut un temps sec <strong>et</strong> duvent lors <strong>de</strong> la floraison pour transporterles pollens. Or il y a <strong>de</strong>ux ans on aeu un temps pourri, <strong>et</strong> ça a été la plusgran<strong>de</strong> production <strong>de</strong>puis le gel <strong>de</strong> 56 !Percer les mystères <strong>de</strong>l’olivierOn fait <strong>de</strong>s expériences. La professiontente <strong>de</strong> mieux percer les mystères <strong>de</strong>l’olivier, <strong>et</strong> je me porte volontaire. Je faispousser <strong>de</strong> la moutar<strong>de</strong> pour vérifier sielle a, comme on le dit, <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>scontre un champignon nuisible aux arbres.Je suis en conversion bio. Or, leproblème du bio, c’est la mouche quipond dans le fruit, ça laisse entrer l’eau,<strong>et</strong> ça abîme l’huile présente dans l’olive.Des solutions alternatives aux traitementschimiques sont mises au point,on fait <strong>de</strong>s essais avec <strong>de</strong> l’argile pulvériséesur les arbres, on teste les résultats.Je m’intéresse aussi au sol, c’est ce quiperm<strong>et</strong> à l’arbre <strong>de</strong> vivre. Je me suismis dans l’herbe avec mon appareilphoto <strong>et</strong> mon encyclopédie, <strong>et</strong> j’ai vu qu’ily avait du mon<strong>de</strong> là-<strong>de</strong>dans. <strong>Le</strong>s insectes,ça aère le sol, ça fertilise. Ducoup, je laisse une ban<strong>de</strong> d’herbe au milieu<strong>de</strong>s rangées. Même si elles sontsèches, ça fait refuge. Et quand j’arrivepour la couper un peu, c’est tout justesi je ne klaxonne pas ! »<strong>Le</strong> Groupement<strong>de</strong>s Oléiculteurs<strong>de</strong> Vaucluse<strong>Le</strong> Groupement <strong>de</strong>s Oléiculteurs <strong>de</strong>Vaucluse s’est constitué en 1995 <strong>et</strong>regroupe plus <strong>de</strong> 400 producteurs(agriculteurs ou pluriactifs) mais aussi11 moulins à huile. Il assure un appuitechnique qui consiste à proposer <strong>de</strong>sformations, <strong>de</strong>s démonstrations. <strong>Le</strong>groupement est porteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxactions <strong>de</strong> communication grandpublic :- La Fête <strong>de</strong> l’Olivier <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Moulins àHuile <strong>de</strong> Vaucluse, en octobre- La Journée Portes Ouvertes <strong>de</strong>sMoulins, en décembreLa rec<strong>et</strong>tedu chefTerrine <strong>de</strong> tomates aux anchois,oignons confits, avocat <strong>et</strong>brousse <strong>de</strong> brebispour 4 personnes : 4 belles tomates bien mûres, 1 avocat,100g d’oignons confits, fil<strong>et</strong>s d’anchois, 100 g <strong>de</strong> brousse <strong>de</strong>brebis, pluche <strong>de</strong> cerfeuil, 1 cl d’huile d’olive, 1 cl <strong>de</strong> vinaigrebalsamique, sel, poivre• Cuire les oignons émincés avec <strong>de</strong> l’huile d’olive, quelques gousses d’ailécrasées <strong>et</strong> une pincée <strong>de</strong> thym du <strong>Ventoux</strong>. <strong>Le</strong>s laisser cuire assez longtempspour que les oignons soient bien confits, ajouter sur la fin <strong>de</strong>ux pincées <strong>de</strong> sucre,<strong>et</strong> laisser refroidir. Ensuite ébouillanter les tomates pour enlever la peau, puis lesépépiner en les coupant en 2. Ecraser les 2 moitiés <strong>de</strong> tomate avec la paume <strong>de</strong>la main <strong>et</strong> les couper avec un emporte-pièce. Prendre la chair d’un avocat bienmûr <strong>et</strong> la mixer pour en faire une purée, ajouter sel, poivre <strong>et</strong> une cuillère d’huiled’olive.• Montage <strong>de</strong> la terrine : prendre un emporte-pièce, m<strong>et</strong>tre au fond un rond d<strong>et</strong>omate, puis les fil<strong>et</strong>s d’anchois tout autour, une cuillère à soupe <strong>de</strong>s oignonsconfits, une cuillère <strong>de</strong> brousse <strong>de</strong> brebis, une <strong>de</strong> crème d’avocat <strong>et</strong> recouvrir <strong>de</strong>la <strong>de</strong>uxième ron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> tomate. Presser l’ensemble, toujours avec la paume <strong>de</strong>la main. R<strong>et</strong>irer l’emporte-pièce, la terrine portion est prête. Disposer la terrinesur une assi<strong>et</strong>te, ajouter quelques herbes fraîches, une lich<strong>et</strong>te d’huile d’olive, duvinaigre balsamique autour, du sel <strong>et</strong> du poivre.Chef créateur : Michel PHILIBERT - Maître cuisinier <strong>de</strong> France, disciple d’EscoffierRestaurant <strong>Le</strong> Gajulea - Cours L. Raymond - 84380 LE BARROUX - 04 90 62 36 9438Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence39


<strong>Le</strong>s fruits confits <strong>et</strong> berlingotsLa révolution <strong>de</strong> l’irrigation, arrivée avecl’ouverture du canal <strong>de</strong> Carpentras en1857, a fait du Comtat Venaissin le« jardin <strong>de</strong> la France ». Alors que la culturefruitière monte en puissance à lafin du XIXème siècle, l’abondance <strong>de</strong>sfruits donne <strong>de</strong>s idées aux cuisinières <strong>et</strong>aux confiseurs. Dans les cuisines familiales,une o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> sucre <strong>et</strong> <strong>de</strong> fruitsplane sur les chaudrons où se concoctent<strong>de</strong>s variétés infinies <strong>de</strong> confitures.<strong>Le</strong>s confiseurs, quant à eux, développentla fabrication très délicate du fruitconfit. Un savoir-faire qui requiert dutemps <strong>et</strong> <strong>de</strong> la patience : chaque fruit,cueilli juste avant maturité <strong>et</strong> choisi avec<strong>Le</strong>s douceurs du « jardin <strong>de</strong> la France »soin, est blanchi avant d’être plongédans un sirop <strong>de</strong> sucre en ébullition.Sept bouillons successifs sont nécessairespour éliminer peu à peu l’eau dufruit, jusqu’à une concentration <strong>de</strong> 80%<strong>de</strong> sucre. <strong>Le</strong> fruit confit est ensuiteégoutté <strong>et</strong> glacé, ce qui donne à la couleurdu fruit <strong>de</strong>s refl<strong>et</strong>s <strong>de</strong> nacreblanche.Ce délice raffiné, dont raffolait Mme <strong>de</strong>Sévigné, fait partie <strong>de</strong>s treize <strong>de</strong>sserts<strong>de</strong> Noël. Une jolie tradition provençalel’accrochait jadis, avant Pâques, auxbranchages symboliques que l’on offraitaux enfants pour célébrer la fête <strong>de</strong>sRameaux. Aujourd’hui, les ateliers <strong>de</strong>Ruchofruit à Flassan reprennent <strong>et</strong>magnifient le savoir-faire <strong>de</strong>s confiturièresdu <strong>Ventoux</strong>, tandis que <strong>de</strong>ux confiseriescarpentrassiennes, Jouvaud <strong>et</strong>Bono, se consacrent à la lente élaborationdu fruit confit artisanal, cerises,tranches <strong>de</strong> melon, figues <strong>et</strong> autresmandarines appelées « chinois ». Desfruits précieux aux saveurs délicates, quise dégustent comme <strong>de</strong>s friandises <strong>et</strong>décorent le gâteau <strong>de</strong>s rois, brioche enforme <strong>de</strong> couronne que l’on saupoudre<strong>de</strong> gros grains <strong>de</strong> sucre.L’épopée du berlingotP<strong>et</strong>it tétraèdre aux couleurs transluci<strong>de</strong>sstriées <strong>de</strong> blanc <strong>de</strong>venu l’une <strong>de</strong>sgourmandises françaises les plusconnues au mon<strong>de</strong>, le berlingot est audépart un sous-produit du fruit confit.C’est Pascal Long, un confiseur carpentrassien,qui en 1844 eut l’idée <strong>de</strong> récupérerle sirop issu <strong>de</strong> la fabrication<strong>de</strong>s fruits confits pour le recuire. Il travaillala pâte sucrée à haute températuresur un marbre huilé, y ajouta <strong>de</strong>sarômes <strong>et</strong> couleurs naturelles, l’orna <strong>de</strong>fins rubans <strong>de</strong> sucre blanchi, l’étira <strong>et</strong> laplia pour obtenir un bel eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> couleurs<strong>et</strong> <strong>de</strong> liserés blancs. Coupé au ciseau, leruban parfumé fut débité en p<strong>et</strong>its morceaux<strong>de</strong>venus très durs en refroidissant.Plus tard, le même confiseurmécanisa la découpe avec la berlingotière.Sur l’origine du nom « berlingot »,la controverse est vivace. Certains lerattachent à Bertrand <strong>de</strong> Goth, qui futpape en Avignon. D’autres au berlingozzo,une friandise <strong>de</strong> foire venue d’Italie,ou bien au jeu <strong>de</strong>s ossel<strong>et</strong>s, les« berlingau » en provençal.<strong>Le</strong> renouveau d’une traditiongourman<strong>de</strong>A partir <strong>de</strong> 1851, Gustave Eysseric eutl’idée <strong>de</strong> le conditionner non plus en corn<strong>et</strong>,mais dans <strong>de</strong> ravissantes boîtes enmétal qui perm<strong>et</strong>taient <strong>de</strong> le transportersans craindre l’humidité. <strong>Le</strong> berlingotpouvait désormais voyager, il allaitconquérir le marché mondial <strong>et</strong> prendre<strong>de</strong>s couleurs. <strong>Le</strong>s premiers étaientrouges <strong>et</strong> parfumés à la menthe Mitcham,une menthe poivrée cultivée alorsen Comtat. Peu à peu, ils prirent tousles parfums, citron, orange, framboise,fraise, cassis… composant <strong>de</strong>s mélangespimpants aux teintes acidulées.Pendant tout un siècle, Carpentras <strong>de</strong>vintla capitale du berlingot. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>uxprincipales « maisons », Eysseric <strong>et</strong> Raquill<strong>et</strong>-Chabas,firent figure <strong>de</strong> locomotives.Elles fabriquaient alors 1 à 1,5tonne par jour du fameux bonbon. Maisune myria<strong>de</strong> <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its artisans participaientaussi à l’épopée du berlingot. L’arrivéedu chewing-gum, <strong>de</strong>s gommes <strong>et</strong>autres bonbons gélifiés fit péricliterc<strong>et</strong>te industrie florissante. Dans les années90, une seule confiserie artisanalecontinua à le fabriquer. Avec le r<strong>et</strong>ouraux saveurs d’antan, le berlingot trouve<strong>de</strong>puis peu une nouvelle jeunesse. Deuxateliers artisanaux, la Confiserie duMont <strong>Ventoux</strong> <strong>et</strong> la Confiserie Clavel,perpétuent aujourd’hui ce savoir-faireancestral.40Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence41


La lavan<strong>de</strong>Cultivée pour les parfumeurs <strong>de</strong> GrasseA l’époque romaine, la lavan<strong>de</strong> était utiliséepour parfumer les bains <strong>et</strong> laver lelinge. Au Moyen Age, on la trouvait dansles jardins <strong>de</strong>s monastères aux côtésd’autres plantes médicinales, elle aidaità combattre les maladies infectieuses.Au XVIIIème siècle, Sault possédait déjà,sans l’exploiter vraiment, l’une <strong>de</strong>s plusbelles lavan<strong>de</strong>raies naturelles <strong>de</strong>France. Dans les années 1920, les parfumeurs<strong>de</strong> Grasse s’intéressent à c<strong>et</strong>temerveille odorante. On se m<strong>et</strong> alors à lacultiver. Bientôt, elle fleurit sur lesterres abandonnées <strong>et</strong> les ancienschamps <strong>de</strong> seigle. En 1929, 500 hectaressont exploités sur la seule commune<strong>de</strong> Sault, pour une production <strong>de</strong>10 000 kilos d’essence. <strong>Le</strong>s senteurs<strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite fleur bleue entrent massivementdans la composition <strong>de</strong> fragrancesraffinées élaborées par les parfumeurs<strong>de</strong> la Côte d’Azur. Aujourd’hui, la lavan<strong>de</strong>du <strong>Ventoux</strong> a perdu du terrain. Elle doitfaire face à la concurrence <strong>de</strong> payscomme la Bulgarie, la Russie, la Chine,à celle <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> synthèse <strong>et</strong> auxatteintes d’un parasite qui entraîne ladégénérescence <strong>de</strong>s plants.Huiles essentielles, fleursmondées <strong>et</strong> bouqu<strong>et</strong>s secsDeux variétés existent en pays <strong>de</strong> Sault :la lavan<strong>de</strong> « vraie » ou fine qui fournitune essence très odorante, la pluschère, utilisée en pharmacie, parfumerie,aromathérapie. Et le lavandin, un hybri<strong>de</strong>naturel d’aspic <strong>et</strong> <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong> vraieà fort ren<strong>de</strong>ment, <strong>de</strong>stiné à l’industrie<strong>de</strong> la lessive, du savon <strong>et</strong> aux parfumsd’ambiance. <strong>Le</strong>s plants cultivés en rangs<strong>et</strong> soigneusement entr<strong>et</strong>enus fleurissenten été. Autrefois, les coupeurs,munis d’une faucille <strong>et</strong> d’une saqu<strong>et</strong>tenouée sur la poitrine, ramassaient la lavan<strong>de</strong>à la main. Un coupeur expérimentépouvait ramasser <strong>de</strong> 500 à 800kilos <strong>de</strong> fleurs en une journée. Aujourd’hui,la récolte est largement mécanisée.La plus gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> c<strong>et</strong>temoisson parfumée est transformée enhuile essentielle dans les distilleries installéesau bord <strong>de</strong> la Nesque, où le savoir-faireest inchangé même si l’alambicdu XIXème siècle a cédé la place à <strong>de</strong>séquipements plus perfectionnés. Par ailleurs,une p<strong>et</strong>ite partie <strong>de</strong> la récolte esttransformée en fleurs mondées misesen sach<strong>et</strong>s <strong>de</strong> tissu qui iront parfumerles armoires, ou en bouqu<strong>et</strong>s secs décoratifs.<strong>Le</strong> premier producteur <strong>de</strong>lavan<strong>de</strong> fine<strong>Le</strong> Vaucluse, avec 18,7 tonnes d’essence<strong>de</strong> lavan<strong>de</strong> par an soit 37% <strong>de</strong> laproduction française, reste le premierdépartement producteur <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong>fine, <strong>et</strong> le <strong>Ventoux</strong> son terroir <strong>de</strong> prédilection.<strong>Le</strong> département produit également134 tonnes <strong>de</strong> lavandin. Un plan<strong>de</strong> relance a contribué à enrayer le déclin<strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite fleur bleue. 1230 hectares<strong>de</strong> lavan<strong>de</strong> fine <strong>et</strong> 2007 hectares<strong>de</strong> lavandin sont exploités aujourd’huipar les cultivateurs vauclusiens. Depuis1981, une AOC « lavan<strong>de</strong> <strong>de</strong> Haute Provence» perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> repérer l’excellence<strong>de</strong>s productions locales face à laconcurrence étrangère. Pour obtenir1kg d’essence <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong>, il faut distiller120 à 130 kg <strong>de</strong> paille. D’où le prix <strong>de</strong>c<strong>et</strong> élixir précieux, qui peut atteindre120 à 130 euros le kilo en AOC.De grands espaces balayés <strong>de</strong> bleu intense,une symphonie d’o<strong>de</strong>urs <strong>et</strong> <strong>de</strong>chants <strong>de</strong> cigales : bienvenue au pays<strong>de</strong>s lavan<strong>de</strong>s ! Tout au long <strong>de</strong> l’année,les agriculteurs, en préparant leur récolte,entr<strong>et</strong>iennent en artistes un paysagequi révèle sa splen<strong>de</strong>ur sous lesoleil d’été. On vient <strong>de</strong> très loin pours’enivrer <strong>de</strong> bleu. <strong>Le</strong>s lavandiculteurs,conscients <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te richesse, multiplientles initiatives pour valoriser leur environnementdu point <strong>de</strong> vue touristique avec la création <strong>de</strong> sentiers <strong>de</strong> découvertes, <strong>de</strong>svisites <strong>de</strong> distilleries, l’ouverture <strong>de</strong> magasins <strong>de</strong> producteurs in situ, <strong>et</strong> l’organisation<strong>de</strong> fêtes. Ils n’oublient jamais, même en fin <strong>de</strong> récolte, <strong>de</strong> laisser quelques carrés <strong>de</strong>bleus non coupés pour ménager le plaisir<strong>de</strong> l’œil. Cela dit, les routes <strong>de</strong> la lavan<strong>de</strong>se parcourent toute l’année, avec àchaque saison une atmosphère différente.La fleur parfumée est quant à elle naturellementen accord avec son environnement,bénéfique pour l’homme <strong>et</strong>recherchée pour ses vertus. Nombreux‘‘De grands espacesbalayés <strong>de</strong> bleu intense, unesymphonie d’o<strong>de</strong>urs <strong>et</strong> <strong>de</strong>chants <strong>de</strong> cigales…sont les producteurs qui la cultivent en bio, certains <strong>de</strong>puis longtemps, ce qui perm<strong>et</strong><strong>de</strong> mieux répondre, en pharmacie ou en aromathérapie, aux attentes <strong>de</strong> consommateursen quête <strong>de</strong> produits naturels.42Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence43


Régine Liard<strong>et</strong>"Je suis née ici,mes parents étaient lavandiculteurs. Al'époque, on coupait la lavan<strong>de</strong> à la faucille.Nous, les enfants, on suivait.L'o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la lavan<strong>de</strong> a baigné mon enfance.Heureusement pour moi, je l'aiaimée. Maintenant, la récolte est mécanisée.C'est à la fois plus facile <strong>et</strong> plusangoissant, la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> coupe est trèscourte, on est à la merci d'une pannemécanique. Mon mari <strong>et</strong> moi avons vécuailleurs, puis nous sommes revenus,nous nous sommes installés <strong>et</strong> avonschoisi <strong>de</strong> faire du bio. C'était en 75, onnous prenait pour <strong>de</strong>s illuminés. Maintenant,le bio est entré dans les moeurs.<strong>Le</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> culture aussi achangé.On essaie <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s solutions pourfaire face au parasite qui entraîne le dépérissement<strong>de</strong>s plants. On fait <strong>de</strong>ssemis, qui semblent donner <strong>de</strong> meilleursrésultats que la culture en pépinière.Chaque plant <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong> est un individudifférent, alors on isole ceux qui résistentmieux, <strong>et</strong> là on fait <strong>de</strong>s boutures.On tâtonne. On est en altitu<strong>de</strong>, avec <strong>de</strong>sterrains caillouteux, un climat sec, onn'a pas trop d'alternative.La lavan<strong>de</strong> a beaucoup <strong>de</strong> qualités, elleest antiseptique, apaisante... Nous ladistillons nous-mêmes, <strong>et</strong> nous valorisonsaussi <strong>de</strong>s sous-produits commel'hydrolat. Notre fils, qui a repris l'exploitation,a ajouté aux cultures <strong>de</strong> plantesaromatiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it épeautre celle<strong>de</strong>s pois chiches, il y a un marché quis'ouvre en alimentation bio. Nous vendonsnos produits sur place au magasin,nous faisons visiter la distillerie, <strong>et</strong> nousavons créé <strong>de</strong>ux circuits <strong>de</strong> découvertedu paysage agricole pour nos visiteurs.L'o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la lavan<strong>de</strong>, pour moi, c'estl'o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l'été, du soleil, une o<strong>de</strong>urchau<strong>de</strong>, <strong>de</strong> lumière. Si vous venez à lafloraison <strong>de</strong>s lavan<strong>de</strong>s, il y a toutessortes <strong>de</strong> camaïeux <strong>de</strong> bleus, le p<strong>et</strong>itépeautre est doré, tout est très coloré,le ciel aussi. L'hiver il y a un côté montagneici, le pays est un peu dur, maison l'a pour nous. <strong>Le</strong>s lavan<strong>de</strong>s sont aurepos, elles se rechargent pour l'annéed'après, elles ont besoin <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te saison,un peu comme nous : elles se ressourcent.»Association <strong>de</strong>s Producteursd’AOC Huile Essentielle <strong>de</strong>Lavan<strong>de</strong> <strong>de</strong> Haute-ProvenceL’APAL regroupe plus <strong>de</strong> cinquanteproducteurs cultivant la lavan<strong>de</strong> fine.Outre ses missions <strong>de</strong> promotion,l’association organise chaque année unconcours qui récompense la fine fleur<strong>de</strong>s producteurs.Association <strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong>lavan<strong>de</strong> fleurs <strong>et</strong> bouqu<strong>et</strong>s70 lavandiculteurs <strong>de</strong> Haute-Provencese sont regroupés pour former c<strong>et</strong>teassociation. Ensemble, ils souhaitentmaintenir <strong>et</strong> valoriser leur productionsur <strong>de</strong> nouvelles perspectivescommerciales, sur <strong>de</strong> nouvellesutilisations <strong>de</strong> la lavan<strong>de</strong>, comme Pluie<strong>de</strong> Lavan<strong>de</strong>.A r<strong>et</strong>enir : Fête <strong>de</strong> la lavan<strong>de</strong> à Saultle 15 aoûtNougat glacé aux aman<strong>de</strong>sCoulis <strong>de</strong> fraise <strong>de</strong> Carpentras au parfum <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong>pour 6 personnes : Coulis <strong>de</strong> fraise, 8 jaunes d’œuf, 150 g d’aman<strong>de</strong>s effilées,200 g <strong>de</strong> fraises bien mûres, 150 g <strong>de</strong> sucre, 75 g <strong>de</strong> miel <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong>,1 pincée <strong>de</strong> graines <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong>, 300 g <strong>de</strong> crème liqui<strong>de</strong>, 20 g <strong>de</strong> sucreConfection <strong>de</strong> la nougatineFaire fondre ensemble le sucre <strong>et</strong> le miel. Ajouter les aman<strong>de</strong>sFaire colorer doucement. Lorsque les aman<strong>de</strong>s prennent une couleur dorée, étaler le tout sur une plaque huilée.Laisser refroidir. Concasser finement avec un gros couteauRéalisation <strong>de</strong> l’appareilMonter la crème au fou<strong>et</strong> assez ferme tenir au frais. Faire cuire le sucre avec 5 cl d’eau .Porter à l’ébullition,cuire 3 mn.Verser sur les jaunes en remuant avec un fou<strong>et</strong> (utiliser le batteur) obtenir un mélange onctueux, mélanger jusqu’à refroidissement compl<strong>et</strong>. Ajouter la nougatine. Additionner délicatement la crème fou<strong>et</strong>tée, obtenir un mélangeonctueux. Répartir dans <strong>de</strong>s ramequins individuels. Refroidir en frigo 6 hPréparation du coulis <strong>de</strong> fraiseCuire les fraises avec les graines <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong> 20 mn environPasser à la passoire fine. Laisser refroidirDressageDémouler sur une assi<strong>et</strong>te, tremper quelques secon<strong>de</strong>s le fond du moule dans l’eau chau<strong>de</strong>Napper avec le coulis, en saison décorer avec une fleur <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong>Chef : Michel RECEVEUR- Prési<strong>de</strong>nt <strong>Pays</strong> <strong>de</strong> France Disciple d’EscoffierLa rec<strong>et</strong>tedu chef44Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence45


L’élevage ovinUne tradition bien ancréeL’agneau<strong>Le</strong>s moutons, les agneaux <strong>et</strong> les bergersavec leurs cortèges <strong>de</strong> sonnailles appartiennent<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s siècles à la traditionprovençale. Autour du <strong>Ventoux</strong>, entreComtat, plateau <strong>de</strong> Sault <strong>et</strong> Monts <strong>de</strong>Vaucluse, ils ont toujours bercé la vie locale.Ce sont <strong>de</strong>s personnages incontournables,<strong>de</strong>s héros <strong>de</strong> premier planque l’on r<strong>et</strong>rouve parmi les santons <strong>de</strong>la crèche <strong>de</strong> Noël. Au Moyen Age déjà,l’agneau était utilisé ici pour sa vian<strong>de</strong>,sa peau, ses tripes, <strong>et</strong> pour son suif,dont on faisait les bougies. Entre le XI-Vème siècle <strong>et</strong> le milieu du XIXème siècle,l’élevage ovin prend son essor.L’agneau reste <strong>de</strong> nos jours la principaleproduction animale <strong>et</strong> l’une <strong>de</strong>s vian<strong>de</strong>sles plus prisées. On en consomme enProvence <strong>de</strong>ux fois plus que dans lereste du pays.Transhumance <strong>et</strong> estive localeNoma<strong>de</strong>, l'élevage ovin l'est resté pourune gran<strong>de</strong> part. Quand vient l’été, lestroupeaux <strong>et</strong> leurs bergers, accompagnés<strong>de</strong>s chiens <strong>de</strong> conduite <strong>et</strong> <strong>de</strong> protection,vont chercher ailleurs une herbeplus verte. Il est rare <strong>de</strong> voir, commejadis, <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> bêtes transhumantestraverser les villages pour rejoindrepar la route leurs lieux d’estive.La plupart font le voyage en bétaillère ouen train. Ce sont le plus souvent <strong>de</strong>sbrebis du Comtat issues <strong>de</strong> mères <strong>de</strong>race Mérinos, bien adaptées à la transhumance.Elles passent la saisonchau<strong>de</strong> dans les Alpes, du côté <strong>de</strong> la Savoie,du Queyras ou dans le Vercors. <strong>Le</strong>sbrebis <strong>de</strong>s plateaux appartiennent plutôtà la race Préalpes du Sud, plus nerveuse,moins docile. Elles n’ont pasbeaucoup <strong>de</strong> route à faire pour trouver<strong>de</strong> quoi brouter. Elles pratiquent l’estivelocale.En se déplaçant, les brebis se nourrissentd'herbes fraîches <strong>et</strong> parfumées,leur chair se gorge tour à tour <strong>de</strong>s parfums<strong>de</strong> garrigues <strong>et</strong> d'effluves montagnar<strong>de</strong>s.<strong>Le</strong>s agneaux préalpinsnaissent plutôt au printemps, tandis queles Mérinos, soumis au rythme <strong>de</strong> latranshumance, naissent à l’automne, aur<strong>et</strong>our <strong>de</strong>s montagnes. Ils sont élevésen bergerie avec le lait <strong>de</strong> la mère naturellementparfumé aux arômes <strong>de</strong> thym<strong>et</strong> <strong>de</strong> sarri<strong>et</strong>te, puis avec du foin <strong>et</strong> <strong>de</strong>scéréales. Cela se traduit dans l'assi<strong>et</strong>tepar une texture <strong>de</strong> chair fine, tendre, <strong>et</strong>par <strong>de</strong> subtiles variations <strong>de</strong> goût.<strong>Le</strong> prestige <strong>de</strong> l’agneau <strong>de</strong>paysLa région PACA est la troisième régionovine <strong>de</strong> France. En Vaucluse, environ500 tonnes <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> ovine sont produiteschaque année. 93 éleveurs <strong>et</strong>près <strong>de</strong> 30 000 brebis se répartissentsurtout dans les zones <strong>de</strong> montagne,entre <strong>Ventoux</strong> <strong>et</strong> pays d’Apt. <strong>Le</strong>s estivesdu <strong>Ventoux</strong> hébergent un millier <strong>de</strong> têtesenviron. <strong>Le</strong> prestige <strong>de</strong> l’agneau <strong>de</strong> paysreste étroitement lié au terroir. Ainsi,l’agneau <strong>de</strong> Sault se taille une belle réputation.<strong>Le</strong> Label Rouge Agneau fermierCésar garantit la traçabilité <strong>et</strong> lerespect d’un cahier <strong>de</strong>s charges trèsstrict. L’IGP (Indication GéographiqueProtégée) « Agneau <strong>de</strong> Sisteron » vientcompléter le label rouge. La commercialisation<strong>de</strong> la laine concerne les Mérinos.Alors qu’on redécouvre les vertus <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te fibre naturelle très fine, ell<strong>et</strong>rouve <strong>de</strong> nouveaux débouchés dans lebâtiment ou la création textile.Depuis <strong>de</strong>s siècles, le pâturage <strong>de</strong>sbrebis entr<strong>et</strong>ient <strong>et</strong> façonne le paysageen maintenant les espaces ouverts.<strong>Le</strong>s ovins sont aussi <strong>de</strong>sjardiniers <strong>de</strong> la nature, <strong>de</strong>s débroussailleursbénévoles croqueurs <strong>de</strong> taillis<strong>et</strong> <strong>de</strong> buissons fous, <strong>de</strong>spaysagistes doués pour dégager <strong>de</strong>sperspectives <strong>et</strong> offrir au regard <strong>de</strong>belles respirations. Ils font reculer lesincendies en dérobant aux flammesleur aliment préféré <strong>et</strong> favorisent labiodiversité,animale <strong>et</strong> végétale. L’utilité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te activité<strong>de</strong> gestionnaire d’espace est désormais reconnue <strong>et</strong>intégrée dans les dispositifs <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement.Avant même d’être <strong>de</strong>sservi par <strong>de</strong>s routes départementales,le <strong>Ventoux</strong> était sillonné <strong>de</strong> « drailles ».Ces anciens chemins tracés par les bergers serventaujourd’hui <strong>de</strong> sentiers <strong>de</strong> randonnée. La présence<strong>de</strong>s troupeaux contribue à maintenir les éléments dup<strong>et</strong>it patrimoine rural, bergeries <strong>et</strong> cabanes enpierre sèche. Ces refuges champêtres jalonnent l’horizon<strong>et</strong> racontent au promeneur l’histoire pastorale <strong>de</strong>s plateaux.‘‘<strong>Le</strong> pâturage <strong>de</strong>sbrebis entr<strong>et</strong>ient <strong>et</strong>façonne le paysageen maintenant lesespaces ouverts…46Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence47


Jean-Jacques Exbrayat"Je suis né dans les brebis.J'ai toujours eu la passion aux bêtes. Jesuis éleveur <strong>et</strong> surtout berger, commemon grand-père. C'est un métier qui atraversé les temps. L'homme a été éleveur<strong>et</strong> transhumant avant d'être agriculteur.<strong>Le</strong> berger, il n'a pas beaucoupchangé. Son chien, son bâton, <strong>de</strong>bonnes chaussures pour marcher, çasuffit. Je n'ai jamais travaillé pour un patron.<strong>Le</strong> berger c'est quelqu'un quimarche <strong>de</strong>vant, il mène le troupeau, ilest libre. Il doit toujours anticiper. Untroupeau <strong>de</strong> 2500 à 4000 bêtes, vousne l'arrêtez pas comme ça. Il faut pensercomme une brebis pour prévoir sesréactions. Chaque année, <strong>de</strong> juin à octobre,on fait la transhumance en Savoie.On est <strong>de</strong>ux à gar<strong>de</strong>r, mais il y a toujours<strong>de</strong>s amis qui viennent. Ce qu'onaime, c'est partager notre plaisir d'êtrelà.<strong>Le</strong> berger est un bouffeurd'espaceUn berger heureux ne peut être qu'unberger qui voit son troupeau repu. Il doitaussi soigner. Moi, la race que j'ai, c'estla même qu'avait mon grand-père, laMétis, un croisement du Mérinos d'Espagneavec la race française. C'est unegran<strong>de</strong> marcheuse, elle est très maternelle,elle n'a pas <strong>de</strong> gros besoins. Jel'élève pour sa vian<strong>de</strong>, qui est bonneparce qu’elle mange <strong>de</strong> l’herbe parfumée,du foin d’ici, <strong>de</strong>s céréales, elle vapâturer sur <strong>de</strong>s terrains non traités.Elle donne aussi <strong>de</strong> la laine, la plus fined'Europe. Je fournis Brun <strong>de</strong> Vian Tiran,à l'Isle sur Sorgue, ils ont un vrai savoirfaire<strong>et</strong> fabriquent <strong>de</strong>s lainages haut <strong>de</strong>gamme.Aujourd'hui, l’élevage ovin a une autrefonction, il maintient les espaces ouverts.<strong>Le</strong> berger est un "bouffeur d'espace".Avec mille brebis, sur une année,j'entr<strong>et</strong>iens mille hectares. Mon revenuprovient pour moitié <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te activité.Dans le passé, on avait déjà c<strong>et</strong>te utilité.Et puis vers les années 60, le berger aperdu son territoire au profit <strong>de</strong> la forêt.Heureusement, l'homme a peur du feu.On a vu que c'était dangereux, <strong>et</strong> on afait revenir les troupeaux. Il ne faut jamaisdésespérer, il y a toujours un r<strong>et</strong>our<strong>de</strong>s choses. <strong>Le</strong>s bergers le savent,cela fait partie <strong>de</strong> leur sagesse.La Fédérationdépartementale ovineDepuis 1934, ellese donne lesmoyens <strong>de</strong> défendreindividuellement oucollectivement leséleveurs ovins du secteur. Elleparticipe activement à la promotion <strong>de</strong>la production <strong>et</strong> du savoir-faire,valeurs perpétuées par <strong>de</strong>sgénérations d’éleveurs qui ont fait laréputation <strong>et</strong> la qualité <strong>de</strong>s agneaux du<strong>Ventoux</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses alentours. Lafédération organise la plus gran<strong>de</strong>manifestation ovine <strong>de</strong> la race« Préalpes du Sud » à Saint-Christol.A r<strong>et</strong>enir : Foire aux agnelles à Saint-Christol d’Albion le premier dimanched’août.Selle d’agneau en croûtefarcie aux herbesLa rec<strong>et</strong>tedu chefpour 4 personnes : 1 selle d’agneau désossée,150 g d’épinards cuits <strong>et</strong> pressés, 1 cuillère àsoupe <strong>de</strong> sarri<strong>et</strong>te hachée, 1 cuillère à soupe d<strong>et</strong>hym frais haché, 1 cuillère à soupe <strong>de</strong> marjolaine,1 cuillère à soupe <strong>de</strong> romarin haché, 3 grains <strong>de</strong>genièvre haché, 1 cuillère à café <strong>de</strong> poivre engrain concassé, 300 g <strong>de</strong> feuill<strong>et</strong>age• Faire désosser la selle par le boucher. Saisir les fil<strong>et</strong>s enfaisant bien rôtir le côté graisse <strong>de</strong>s fil<strong>et</strong>s <strong>et</strong> fil<strong>et</strong>s mignons.Réserver au frais• Mixer les herbes avec les épinards <strong>et</strong> assaisonner.• M<strong>et</strong>tre la farce côté vian<strong>de</strong>, ajouter le fil<strong>et</strong> mignon <strong>et</strong> rouler le tout dans du feuill<strong>et</strong>age.• Cuire à four chaud (180°) environ 25 mn.Servir avec un p<strong>et</strong>it jus d’agneau ou une crème d’ail.Chef créateur : Philippe GALAS - Disciple d’EscoffierRestaurant La Chevalerie - Pl <strong>de</strong> l’Eglise - 84340 MALAUCENE - 04 90 65 11 1948Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence49


<strong>Le</strong> fromage chèvre fermierLa chèvre a longtemps gambadé<strong>Le</strong>s premières traces <strong>de</strong>s chèvres surnos terres acci<strong>de</strong>ntées <strong>de</strong> Provence datentdu Vème siècle avant JC <strong>de</strong>puis lesBalkans. Des p<strong>et</strong>its troupeaux ont malgrétout marqué l’histoire <strong>et</strong> le paysagerural à leur façon. On note leur importancependant les différentes invasions<strong>et</strong> guerres où le lait <strong>de</strong> chèvre <strong>et</strong> lavian<strong>de</strong> <strong>de</strong>s chevreaux restent un élémentindispensable pour nourrir les familles.C<strong>et</strong> élevage toujours présent,mais très discr<strong>et</strong>, évolue au cours <strong>de</strong>ssiècles; plus le terrain est pauvre <strong>et</strong> acci<strong>de</strong>ntéplus les chèvres sont nombreuses.A la révolution, les terres sontredistribuées, c’est l’essor <strong>de</strong> l’agricultureavec son panel <strong>de</strong> nouvelles réglementations.Il est alors interdit pour leschèvres <strong>de</strong> gamba<strong>de</strong>r dans la nature,elles sont mises au piqu<strong>et</strong> <strong>et</strong> on les r<strong>et</strong>rouveaussi dans les troupeaux <strong>de</strong> brebispour le fromageon <strong>de</strong> l’éleveur,certes, mais aussi pour nourrir lesagneaux jumeaux que leur mère ne pouvaitallaiter. En voie <strong>de</strong> disparition aprèsla secon<strong>de</strong> guerre mondiale, les chevriersréapparaissent dans le paysageprovençal dans les années 70.Une spécialisation du métierTrès longtemps, l’autonomie alimentaires’imposait comme une évi<strong>de</strong>nce dans lesfamilles rurales grâce au jardin, à labasse-cour <strong>et</strong> aux fromages <strong>de</strong>squelques chèvres. Puis <strong>de</strong> nouveaux besoinsont émergé : on n’a plus le temps<strong>de</strong> faire ses fromages <strong>et</strong> son pain,…L’appel était là : on souhaitait pouvoirach<strong>et</strong>er son fromage <strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong>s éleveursse sont spécialisés pour <strong>de</strong>venirfromagers fermiers. C’est pourquoi aujourd’hui,on peut déguster <strong>de</strong>s fromages<strong>de</strong> chèvre fermiers présents surtous les marchés du <strong>Ventoux</strong>, chez lesfromagers <strong>et</strong> épiciers ou directement àla ferme. <strong>Le</strong> métier <strong>de</strong> chevrier est celui<strong>de</strong> fromager mais aussi <strong>de</strong> producteur<strong>de</strong> vian<strong>de</strong>.Des fromages affinés <strong>et</strong>raffinésLa fabrication du fromage <strong>de</strong> chèvrefermier suit tout un protocole dicté à lafois par la nature <strong>et</strong> les rencontres <strong>de</strong>sdifférents constituants contenus dans lelait. La fabrication <strong>de</strong>s fromages est entièrementmanuelle, le salage aussi,c’est un repiquage <strong>de</strong>s ferments du p<strong>et</strong>itlait <strong>de</strong> la veille auquel on ajoute <strong>de</strong> la présurenaturelle qui assure le caillage. Cecaillé pourra être déposé dans lesmoules dits faisselles par copeaux, à lalouche ou pré égoutté dans un joli lingeblanc. Encore un jour <strong>de</strong> patience pendantlequel le fromage sera r<strong>et</strong>ournédans son moule, salé <strong>et</strong> le p<strong>et</strong>it laitcontinuera à s’échapper. Enfin le len<strong>de</strong>main,le fromage sera démoulé <strong>et</strong> déposésur <strong>de</strong>s claies. On peut déjà lesmanger en frais, salés ou sucrés, ou lesaccompagner par l’affinage jusqu’austa<strong>de</strong> optimum. Certains serontconduits longtemps vers le sec au goûtpuissant. D’autres vont être consommésen délicats mi-frais ou encore, endivins <strong>de</strong> douceur, les crémeux si appréciésdans notre <strong>Ventoux</strong>.Entre tradition <strong>et</strong> imagination, le goût dufromager s’exprime alors. Outre la traditionnellesarri<strong>et</strong>te ou pebre d’ase, siaphrodisiaque qu’elle était interdite dansles couvents, il pourra s’aventurer verstoutes les formes <strong>et</strong> les parfums selonses envies.<strong>Le</strong>s chevriers du <strong>Ventoux</strong> travaillent en relationétroite avec la nature. <strong>Le</strong>urs troupeaux sont <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it<strong>et</strong>aille : environ 50 chèvres alors que lamoyenne nationale est <strong>de</strong> 250. <strong>Le</strong>s chèvres sontmajoritairement <strong>de</strong>s Alpines mais aussi <strong>de</strong>s communesprovençales; ce sont celles <strong>de</strong> Pagnol, <strong>de</strong>Giono, <strong>de</strong>s Roves <strong>et</strong> quelques Blanch<strong>et</strong>tes. Elles senourrissent dans les bois, les broussailles ou dans<strong>de</strong>s parcs ou encore avec du foin <strong>et</strong> <strong>de</strong> la luzerneproduits localement. Quelques poignées d’orge <strong>et</strong><strong>de</strong> son <strong>et</strong> voilà <strong>de</strong>s bêtes bien nourries pour fairedu lait.‘‘ Quelquespoignées d’orge <strong>et</strong><strong>de</strong> son <strong>et</strong> voilà <strong>de</strong>sbêtes bien nourriespour faire du lait.50Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence51


Julie Cristol« L’élevage <strong>de</strong> chèvres c’estune présence quasiment24h sur 24h <strong>et</strong> toutel’année.Un travail contraignant mais tellementpassionnant. <strong>Le</strong>s chèvres sont traitesen généralement matin <strong>et</strong> soir, moi jeprivilégie la traite <strong>de</strong> matin, seulementje perds un peu en quantité <strong>de</strong> lait produite<strong>et</strong> donc en fromage <strong>de</strong> chèvre. Jecours après le temps, en travaillantseule sur l’exploitation, j’assume le soin<strong>de</strong>s chèvres <strong>et</strong> <strong>de</strong>s chevreaux, la réalisation<strong>de</strong>s fromages <strong>et</strong> la commercialisation.Mais je suis bien entourée, monmari ou mes parents me donnent uncoup <strong>de</strong> main quand ils peuvent, <strong>et</strong> c’estimportant.La commercialisation est vraiment leposte qui me prend le plus <strong>de</strong> temps carje suis obligée <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la vente directe,installée <strong>de</strong>puis 2009, il faut queje me fasse connaitre.Aussi je suis présente sur les marchésdu mois d’avril à décembre, je livre lesAMAP, je suis adhérente d’une boutique<strong>de</strong> vente <strong>de</strong> produits en direct, je suisadhérente au réseau “Bienvenue à laFerme”.Ce sont <strong>de</strong>s opportunités <strong>et</strong> <strong>de</strong>s choixpersonnels qui m’ont permis <strong>de</strong> m’installeravec plusieurs races <strong>de</strong> chèvres.J’ai 30 chèvres <strong>et</strong> un bouc <strong>et</strong> 4 racesdifférentes. J’ai <strong>de</strong> l’Alpine chamoisé, <strong>de</strong>la Provençale, <strong>de</strong> la Mancha <strong>et</strong> <strong>de</strong> laPoitevine. J’ai voulu privilégier <strong>de</strong>s racesqui sont mieux adaptées au parcours.Pour les nourrir, j’utilise aussi du foin <strong>et</strong><strong>de</strong> l’orge d’un paysan <strong>de</strong> Pernes qui melivre sur place.Un BTS agricole <strong>et</strong> je mesuis lancée dans l’aventure<strong>de</strong> l’élevage <strong>de</strong> chèvresJ’ai fait ce choix aussi parce que je souhaitecréer une activité <strong>de</strong> fermes éducatives.J’ai une formation <strong>de</strong> géographeau départ, je voulais être institutrice,puis l’idée d’une ferme éducative m’acomplètement séduite. J’ai alors passéun BTS agricole <strong>et</strong> je me suis lancéedans l’aventure <strong>de</strong> l’élevage <strong>de</strong> chèvres.J’ai constitué un troupeau <strong>de</strong> chèvres <strong>de</strong>races, <strong>de</strong> couleurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> pelage différents,elles sont toutes colorées avec <strong>de</strong>belles cornes. En maintenant ainsi lescornes, je reste vigilante car elles peuventse faire mal entre elles. Dans l<strong>et</strong>roupeau, les dominantes se font respecter,ce sont les premières à allermanger, les premières pour la traite. Ilsera intéressant d’expliquer aux enfantsou aux familles les différentes étapesd’une année <strong>de</strong> chevrier.<strong>Le</strong>s chevriers <strong>de</strong> VaucluseSyndicat professionnelIl accompagne les éleveurs, favoriseleur installation <strong>et</strong> assure la promotiondu métier.<strong>Le</strong>s chevriers du <strong>Ventoux</strong> s’unissentaussi pour organiser <strong>de</strong>smanifestations <strong>et</strong> <strong>de</strong>s dégustations <strong>de</strong>leur fromage. On les r<strong>et</strong>rouve sur lesmarchés locaux du ventoux, toujoursfidèles pour parler <strong>de</strong> leur travail <strong>et</strong> <strong>de</strong>la fabrication <strong>de</strong> leur beaux <strong>et</strong> bons« fromageon ».Cache-Cache du <strong>Ventoux</strong>pour 1 personne : 1 tranche fine <strong>de</strong> jambon cru du <strong>Ventoux</strong>, 1/2 tomme <strong>de</strong> chèvre fraisdu <strong>Ventoux</strong> <strong>de</strong> 8O g, 1 cuillerée d’huile d'olive du <strong>Ventoux</strong>, sel, poivre, thym du <strong>Ventoux</strong>• Dans un bol écraser le fromage <strong>de</strong> chèvre avecl'huile, le sel, le poivre, les herbes.• Faire une grosse quenelle avec la préparation, ladéposer sur la tranche <strong>de</strong> jambon, rouler c'estjoué!!La proposer accompagnée d'une belle sala<strong>de</strong> enentrée ou à l'apéritif détaillée en tronçons <strong>de</strong> 2 cmau bout d'un pic.Un verre <strong>de</strong> <strong>Ventoux</strong> rouge léger seraindispensable.Claudine VIGIER-BARTHÉLÉMY - Amie <strong>de</strong>s Disciples d’EscoffierLa Fromagerie du Comtat - 23, place <strong>de</strong> la mairie - 84200 CARPENTRAS04 90 60 00 17La rec<strong>et</strong>tedu chef52Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence53


<strong>Le</strong> p<strong>et</strong>it épeautre<strong>Le</strong> p<strong>et</strong>it épeautre ou engrain (Triticummonococcum) est la plus ancienne <strong>de</strong>scéréales qui soit parvenue jusqu’à nous.En Méditerranée, on r<strong>et</strong>rouve les premièrestraces <strong>de</strong> sa culture 9000 ansavant Jésus Christ. Largement répandueensuite, elle était le blé <strong>de</strong>s Gaulois,<strong>et</strong> le plat <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong>s campagnes,généralement cuisinée en soupe consistante.Si elle est toujours cultivée aujourd’hui,c’est grâce à un p<strong>et</strong>it miracle.En eff<strong>et</strong>, elle faisait partie <strong>de</strong>s alimentsconsommés pendant la guerre, commeles topinambours ou les rutabagas. ALa renaissance d’une céréale anciennepartir <strong>de</strong>s années 50, comme pourtourner la page sur les mauvais souvenirs,on s’était empressé <strong>de</strong> l’oublier. Ilfallait aussi lui donner le temps <strong>de</strong> mitonner.Or l’après-guerre aspire à lacroissance <strong>et</strong> veut en finir avec la lenteur.<strong>Le</strong> p<strong>et</strong>it épeautre est donc remiséau rang <strong>de</strong>s souvenirs, jusqu’au jour où,dans une ferme au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Monieux,on r<strong>et</strong>rouve <strong>de</strong>s graines oubliées dansun bidon. Ces graines perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>faire revivre la culture. A la fin duXXème siècle, c’est la renaissance dup<strong>et</strong>it épeautre sur le plateau <strong>de</strong> Sault.Un blé vêtu qu’il fautdéshabillerSi les essais <strong>de</strong> culture en plaine s’avèrentpeu convaincants, la céréale anciennes’adapte bien sur le plateau, oùelle peut prendre son temps pour murirsans griller sous la chaleur du plein été.Elle est à l’aise sur un sol sec, caillouteux<strong>et</strong> s’accommo<strong>de</strong> d’une altitu<strong>de</strong>moyenne, entre 400 <strong>et</strong> 900 mètres.Elle ne craint pas le froid. <strong>Le</strong>s lavandiculteursl’adoptent, c’est un moyen <strong>de</strong> diversifierles cultures <strong>et</strong> <strong>de</strong> répartir lesrisques face aux atteintes <strong>de</strong>s parasitesqui touchent la p<strong>et</strong>ite fleur bleue.<strong>Le</strong> p<strong>et</strong>it épeautre est, <strong>de</strong>puis lors, intimementlié au terroir <strong>de</strong> la Haute-Provence.Il est très différent du grandépeautre cultivé dans l’est <strong>et</strong> le nord <strong>de</strong>la France <strong>et</strong> <strong>de</strong>stiné essentiellement àl’alimentation animale. Céréale robuste,le p<strong>et</strong>it épeautre est un blé vêtu, dotéd’une triple enveloppe soli<strong>de</strong>. A l’heure<strong>de</strong> la moisson, la gran<strong>de</strong> faucille rustiquea cédé la place aux moissonneusesavec tracteurs. Il faut ensuite m<strong>et</strong>tre legrain à nu. <strong>Le</strong> mondage déshabille lagraine <strong>et</strong> enlève 30% au poids initial. <strong>Le</strong>passage à la meule peut l’affiner encore<strong>et</strong> en faciliter la cuisson.Une image <strong>de</strong> marque, <strong>de</strong>nouveaux débouchésAvec 10 à 15 quintaux <strong>de</strong> produit finipar hectare, le blé <strong>de</strong>s Gaulois estmoins productif que les céréales mo<strong>de</strong>rnes.Une trentaine d’agriculteurs lecultivent sur 150 à 200 hectares entreVaucluse, Alpes <strong>de</strong> Haute-Provence,Drôme <strong>et</strong> Hautes-Alpes. <strong>Le</strong> p<strong>et</strong>it épeautrebio <strong>de</strong> Haute-Provence bénéficied’une IGP (I<strong>de</strong>ntification géographiqueprotégée). C<strong>et</strong>te céréale tombée dansl’oubli <strong>et</strong> redécouverte a mis du tempsà se créer <strong>de</strong>s débouchés. Elle s’est forgéeune image <strong>de</strong> marque en valorisantsa valeur nutritionnelle, son authenticité,sa faible teneur en gluten <strong>et</strong> sonp<strong>et</strong>it goût <strong>de</strong> nois<strong>et</strong>te. Elle est commercialiséesous forme <strong>de</strong> graines, maisaussi <strong>de</strong> farine, <strong>et</strong> réinterprétée par lesboulangers <strong>et</strong> les cuisiniers qui en fontun élément incontournable <strong>de</strong> la gastronomieprovençale. C’est une céréale àhaut ren<strong>de</strong>ment énergétique <strong>et</strong> calorique,avec une très bonne digestibilité.Il est utilisé en sala<strong>de</strong>, soupe <strong>et</strong> risotto<strong>et</strong> il accompagne légumes <strong>et</strong> vian<strong>de</strong>s. Safarine peut servir également à la fabrication<strong>de</strong> pain, gâteaux ou pâtes <strong>et</strong> leurdonne une couleur dorée caractéristique.C<strong>et</strong>te céréale rustique, particulièrement résistante, enveloppéedans sa triple enveloppe qui lui fait comme une armurenaturelle contre les insectes <strong>et</strong> les atteintes <strong>de</strong> toutordre, sait se protéger. C’est pourquoi sa culture ne nécessiteni pestici<strong>de</strong>s, ni adjonction <strong>de</strong> produits chimiques.Sa semence reste inchangée <strong>de</strong>puis l’antiquité <strong>et</strong> ignoreles manipulations génétiques.Aujourd’hui commejadis, le blé <strong>de</strong>s Gaulois reste une culture non agressivepour son environnement, <strong>et</strong> bénéfique pourl’homme. Elle fait partie <strong>de</strong>s « sentinelles slowfood »pour la sauvegar<strong>de</strong> du patrimoine alimentaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> labiodiversité agricole.‘‘<strong>Le</strong> jaune doré<strong>de</strong>s céréalesdialogue avec l’azurprofond du ciel…Sur les plateaux, les champs <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it épeautre voisinentbien souvent avec la lavan<strong>de</strong> <strong>et</strong> le lavandin. Quandvient l’été, c’est un éblouissement, un chant <strong>de</strong> couleurs. <strong>Le</strong> jaune doré <strong>de</strong>s céréalesdialogue avec l’azur profond du ciel <strong>et</strong> le camaïeu bleuté <strong>de</strong>s lavan<strong>de</strong>s. <strong>Le</strong>s agriculteurssont aussi les peintres du paysage. Ils cultivent ce faisant une autre ressource précieuse,celle du tourisme.54Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence55


<strong>Le</strong> porc plein air<strong>Le</strong> cochon a toujours été chez lui dansle <strong>Ventoux</strong>. En un temps où l’autosuffisanceétait la règle, chaque famille avaitle sien. C<strong>et</strong> omnivore facile à nourrirtrouvait sa pitance dans les forêts <strong>de</strong>chêne. <strong>Le</strong>s résidus <strong>de</strong> la consommationfamiliale venaient compléter les festins<strong>de</strong> glands. Une fois l’an, dans lesfermes, on tuait le cochon. Sa vian<strong>de</strong>,sa graisse, ses boyaux, son sang, toutétait employé, transformé en charcuterie,en boudin, en gras <strong>de</strong> cuisine. Cepersonnage familier <strong>de</strong>s campagnesavait fini par disparaître avec la transformation<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie.La création d’une filièreAu tournant du XXIème siècle, il a faitsa réapparition sous la forme d’un élevag<strong>et</strong>rès exigeant, choisi <strong>et</strong> défini <strong>de</strong>façon volontaire par les producteurs.Une filière créée <strong>de</strong> toutes pièces, portéepar un partenariat impliquantchaque étape <strong>de</strong> l’élevage à la commercialisation.<strong>Le</strong> pari n’était pas facile.Douze ans après, le porc <strong>de</strong> plein air estintégré dans le paysage agricole <strong>et</strong> représenteune opportunité nouvelle d’activitésur le plateau.Plein air <strong>et</strong> grands espaces<strong>Le</strong>s porcs du <strong>Ventoux</strong> sont <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>sgaillards à la chair <strong>de</strong>nse, qui respirentl’air <strong>de</strong> la montagne, vivent en plein airsur <strong>de</strong> grands espaces, à une altitu<strong>de</strong><strong>de</strong> 600 à 1 000 mètres, avec <strong>de</strong>s cabanesen guise d’abris. La zone <strong>de</strong> productionen est bien délimitée, dans unrayon <strong>de</strong> 100km autour <strong>de</strong> Sault, dansles Monts <strong>de</strong> Vaucluse, au sud du <strong>Ventoux</strong>.<strong>Le</strong>s animaux doivent être nés, élevés<strong>et</strong> abattus en France. <strong>Le</strong>s porcel<strong>et</strong>snaissent le plus souvent dans la plainepour échapper au froid du plateau. <strong>Le</strong>smères sont <strong>de</strong> race Large White ou Landrace,les pères sont <strong>de</strong>s Duroc, bienadaptés au plein air grâce à leur constitutionvigoureuse, à leur pigmentationfoncée peu sensible aux coups <strong>de</strong> soleil.A l’âge <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois, ils rejoignent le plateau.<strong>Le</strong>ur alimentation est constituéeau moins à 70% <strong>de</strong> céréales. Pas d’accélérateurs<strong>de</strong> croissance au menu, ni<strong>de</strong> produits d’origine animale, ni d’OGM.<strong>Le</strong>s porcs du <strong>Ventoux</strong> prennent leurtemps pour engraisser : 180 jours. Ilspèsent alors 105 à 110 kilos.Un label <strong>de</strong> qualité<strong>Le</strong>s éleveurs-engraisseurs du <strong>Ventoux</strong>produisent 3 600 porcs par an, aurythme <strong>de</strong> 60 porcs par semaine. Ilsétaient trois au départ, ils sont quatre<strong>de</strong>puis l’installation d’un jeune exploitanten 2009. Ils ont créé un Syndicat <strong>de</strong> défense<strong>et</strong> <strong>de</strong> promotion <strong>et</strong> travaillent enpartenariat avec la société Alazard <strong>et</strong>Roux, basée à Tarascon. C<strong>et</strong>te sociétéd’abattage <strong>et</strong> transformation <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>a associé son nom à <strong>de</strong>s spécialités d<strong>et</strong>erroir comme le taureau <strong>de</strong> Camargue.C’est elle qui a donné l’impulsion <strong>de</strong> départpour la création d’une filière <strong>de</strong>proximité « Porc du <strong>Ventoux</strong> ». Ses installations<strong>de</strong> St Saturnin les Apt emploientvingt personnes qui se chargent<strong>de</strong> l’abattage, réalisent la découpe <strong>de</strong> lavian<strong>de</strong> <strong>et</strong> la fabrication <strong>de</strong> la charcuterie.La vian<strong>de</strong> est vendue à 85% dans larégion, <strong>de</strong>stinée pour un tiers à la restauration,un tiers aux boucheries, <strong>et</strong> untiers à la gran<strong>de</strong> distribution, bien i<strong>de</strong>ntifiéesous le label <strong>de</strong> qualité créé en1998 « Porc plein air du <strong>Ventoux</strong> ». <strong>Le</strong>plein air confère à c<strong>et</strong>te vian<strong>de</strong> un goût<strong>et</strong> une saveur incomparables ! <strong>Le</strong>s porcsbénéficient ainsi d’un gras blanc <strong>et</strong> peuépais qui nourrit idéalement la vian<strong>de</strong> àla cuisson. Une gamme <strong>de</strong> charcuteri<strong>et</strong>ypique est élaborée à partir <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tevian<strong>de</strong> goûteuse, dans le respect <strong>de</strong>s rec<strong>et</strong>testraditionnelles <strong>de</strong> Provence.Sur les plateaux du <strong>Ventoux</strong>, du côté <strong>de</strong> Sault <strong>et</strong> d'Aurel, lasilhou<strong>et</strong>te rose <strong>et</strong> ron<strong>de</strong>l<strong>et</strong>te <strong>de</strong>s porcs <strong>de</strong> plein air faitdésormais partie du paysage, au même titre que lesmoutons. On les voitgamba<strong>de</strong>r <strong>et</strong> venir à larencontre <strong>de</strong>s promeneursqui s'attar<strong>de</strong>nt près <strong>de</strong> leurdomaine. A la façon <strong>de</strong>stroupeaux ovins, ils peuventdisparaître au regard, puisréapparaître. <strong>Le</strong>s grandsespaces sont leur domaine, lamobilité va <strong>de</strong> pair avec un‘‘On les voitgamba<strong>de</strong>r <strong>et</strong> venir àla rencontre <strong>de</strong>spromeneurs…mo<strong>de</strong> d'élevage spécifique. Une présence discrète <strong>et</strong> intégrée, loin du cliché peuflatteur qui leur donne, aujourd'hui encore, mauvaise réputation.<strong>Le</strong>s éleveurs du <strong>Ventoux</strong> ont le souci permanent <strong>de</strong> leur environnement. Ils ont établiun système <strong>de</strong> rotation perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en culture ou en herbe chaque parcelle<strong>de</strong> terre une année sur trois. Cela perm<strong>et</strong> d'éviter la pollution <strong>et</strong> les nuisancesolfactives en exportant, grâce au cycle végétal, les éléments contenus dans lesexcréments <strong>de</strong> porc. D'autre part, sur chaque parcelle, les abris sont déplacésrégulièrement <strong>de</strong> manière à répartir l’impact <strong>de</strong> l’élevage sur le terrain <strong>de</strong> façonhomogène.58Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence59


François Constantin"<strong>Le</strong> plein air, c'est <strong>de</strong> l'espace.On fait mille porcs gras par an sur 14 à16 hectares, soit 110 m2 par porc. Ici,ils sont en liberté, ils font leur vie. S'ilfait trop froid, trop chaud, ils sont protégéspar leurs p<strong>et</strong>ites cabanes. Nous,les humains, il faut qu'on se batte pourque tout se passe bien. On est toutel'année <strong>de</strong>hors, avec la neige, la chaleur,le vent. Tous les jours, je fais la visite dumatin <strong>et</strong> la visite du soir, je regar<strong>de</strong> sitout le mon<strong>de</strong> va bien, s'il n'y a pas <strong>de</strong>panne d'eau. C'est comme veiller surune maison <strong>et</strong> ses habitants, mais entrès grand. Ici, j'ai 450 porcs en permanence.Ils gamba<strong>de</strong>nt, ils sont sociables,ils s'approchent quand il y a <strong>de</strong>s visiteurs,ils jouent. Ils ne sont pas stressés.<strong>Le</strong> but <strong>de</strong> tout ça, c'est <strong>de</strong> fairedu bon.C'est simple : vous prenez une tranche<strong>de</strong> porc d’ici <strong>et</strong> une tranche ordinaire,vous les m<strong>et</strong>tez à cuire, <strong>et</strong> vous verrez.Au parfum, vous le reconnaissez tout <strong>de</strong>suite, <strong>et</strong> aussi à la texture, au goût. Cequi fait la différence, c'est tout uncontexte : à la fois l'air, l'alimentation,les conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s bêtes, le fait <strong>de</strong>prendre le temps. On les laisse un peuplus vieillir pour la qualité <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong>,elle est plus persillée, plus rouge, avecun muscle plus ferme.L'obligation <strong>de</strong> bien faire pourl'autreIci, dans le temps, tout était bleu. Monpère <strong>et</strong> moi étions lavandiculteurs. Nousavons été les premiers touchés par ledéperissement <strong>de</strong> la lavan<strong>de</strong>. Il a fallutout arracher <strong>et</strong> investir dans autrechose. L'élevage <strong>de</strong> porc en plein airn'existait pas. Plusieurs agriculteurs s'ysont mis. Alazard <strong>et</strong> Roux avait un proj<strong>et</strong><strong>de</strong> filière, on s'est lancés. On a eu ducourage, <strong>et</strong> beaucoup <strong>de</strong> soutien autour<strong>de</strong> nous. Maintenant, on travaille ensemble.Nous sommes partenaires.J'aime bien l'idée <strong>de</strong> partenariat. Dansce mot, il y a l'obligation <strong>de</strong> bien fairepour l'autre. Ce que nous avons fait estune réussite. Il y a une responsabilisation<strong>de</strong> chacun. Et on est contents d<strong>et</strong>ravailler. Quand vous avez <strong>de</strong>s félicitationssur votre produit, ça fait plaisir! »Confrérie duPorc plein airdu Mont<strong>Ventoux</strong>C’est à l’occasion dudixième anniversaire du Syndicat <strong>de</strong> Défense<strong>et</strong> <strong>de</strong> Promotion du Porc Plein Airen 2008 que les producteurs, les transformateurs,les professionnels ont crééla confrérie. Depuis, ce groupe <strong>de</strong> personnesest rassemblé autour d’unmême objectif : promouvoir la filière, organiser<strong>et</strong> animer <strong>de</strong>s intronisations,participer à <strong>de</strong>s fêtes du terroir. Au travers<strong>de</strong> ces animations, ils m<strong>et</strong>tent enavant une production locale <strong>de</strong> porc <strong>de</strong>qualité i<strong>de</strong>ntifiée tout au long <strong>de</strong> lachaîne.www.alazard-roux.fr/filiere-porcsyndicat.htm04 90 64 08 97Rôti <strong>de</strong> Cochon du <strong>Ventoux</strong> au P<strong>et</strong>itEpeautre <strong>de</strong> Saultpour 6 personnes : 1,5 kg d’échine <strong>de</strong> cochon du <strong>Ventoux</strong> ficelée en rôti , 4 cuillères àsoupe d’huile d’olive , 50 cl <strong>de</strong> vin blanc (IGP Vaucluse) , 6 gousses d’ail entières <strong>et</strong> enchemise, 1 oignon émincé, un peu d’herbes <strong>de</strong> Provence finement moulues, un bouqu<strong>et</strong>garni , 100 g <strong>de</strong> tomates séchées coupées en p<strong>et</strong>its dés , 250 g <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it épeautre <strong>de</strong>Sault, un peu <strong>de</strong> sel <strong>et</strong> <strong>de</strong> poivre• Dans une cocotte en fonte, chauffer l’huile d’olive pour y faire dorer le rôti sur toutes ses faces. Dès coloration,ajouter l’oignon émincé, l’ail en chemise, les herbes moulues <strong>et</strong> le sel. Laisser encore un peu revenir.• Déglacer au vin blanc, porter à ébullition <strong>et</strong> r<strong>et</strong>irer du feu.• Ajouter la tomate séchée <strong>et</strong> couvrir.• M<strong>et</strong>tre au four préchauffé à 150° pendant une heure <strong>et</strong> quart.• Pendant la cuisson, tourner une fois le rôti <strong>et</strong> l’arroser <strong>de</strong> son jus.• Rincer le p<strong>et</strong>it épeautre <strong>et</strong> l’égoutter. <strong>Le</strong> m<strong>et</strong>tre dans une gran<strong>de</strong> casserole d’eau froi<strong>de</strong> non salée avec lebouqu<strong>et</strong> garnis, le faire cuire trois quarts d’heure, l’égoutter <strong>et</strong> le rincer.• Sortir le rôti <strong>de</strong> sa cocotte <strong>et</strong> le laisser reposer. Réserver au chaud dans un saucier du jus <strong>de</strong> cuisson <strong>et</strong> l’ail enchemise.• Ajouter un verre d’eau dans le reste du jus <strong>de</strong> cuisson <strong>de</strong> la cocotte pour déglacer les sucs, y verser l’épeautrecuit, remuer délicatement <strong>et</strong> rectifier l’assaisonnement.• Découper le rôti en belles tranches, les déposer dans un plat <strong>de</strong> service, accompagnées <strong>de</strong> l’épeautre <strong>et</strong> dusaucier.Chef créateur : Eric AUBERT - Maître restaurateur <strong>et</strong> Disciple d’EscoffierL’Auberge <strong>de</strong> Loubion - 84390 SAINT-CHRISTOL - 04 90 75 07 42La rec<strong>et</strong>tedu chef60Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence61


<strong>Le</strong> miel<strong>Le</strong> miel fait partie <strong>de</strong> ces nourritures offertesà l’homme par la nature. Donroyal, il gar<strong>de</strong> comme un goût <strong>de</strong> paradisterrestre. Nos lointains ancêtres allaientle cueillir dans les arbres bienavant <strong>de</strong> se faire agriculteurs. Plus tard,l’homme a hébergé les abeilles dans <strong>de</strong>sruches. Mais ce n’est qu’au XIXème sièclequ’est apparue l’apiculture mo<strong>de</strong>rne.L’ idée d’associer la culture <strong>de</strong> la lavan<strong>de</strong><strong>et</strong> la production <strong>de</strong> miel, dans les années1920, a donné naissance en Vaucluseà une nouvelle forme d’élevageflorissant, particulièrement autour du<strong>Ventoux</strong>. Bergers <strong>de</strong>s abeilles, les apiculteursveillent sur leurs troupeauxLa naissance <strong>de</strong> l’apiculture mo<strong>de</strong>rneailés. Ils les installent à la saison froi<strong>de</strong>en <strong>de</strong>s points d’hivernage abrités. Dèsle printemps, les ruches sont déployéesprès <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> floraison. Une migrationqui suit le calendrier <strong>de</strong>s fleurs. <strong>Le</strong>sabeilles s’en vont butiner d’abord le romarin,le thym, la garrigue. Puis on lesemmène en transhumance chercher<strong>de</strong>s fleurs fraîches sur les hauteurs drômoisesou alpines avant <strong>de</strong> les ramenerau pays pour un festin <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong>s.Un art d’attention <strong>et</strong>d’équilibreL’art <strong>de</strong> l’apiculteur est tout d’attention<strong>et</strong> d’équilibre. Une ruche héberge entre20 000 <strong>et</strong> 70 000 abeilles, chacuneremplissant <strong>de</strong>s tâches qu’elle connaîtd’instinct. En 45 jours, le temps d’unevie d’abeille, les ouvrières sont n<strong>et</strong>toyeuses,nourrices, cirières <strong>et</strong> ventileusesavant d’accé<strong>de</strong>r au rang <strong>de</strong>butineuse. Mais l’ordre impeccablementréglé <strong>de</strong> la ruche peut se trouver menacé.Trop <strong>de</strong> nourriture, <strong>et</strong> c’est la fièvred’essaimage qui emporte au loin lareine fécondée. Un déséquilibre entrecolonies fortes <strong>et</strong> faibles, <strong>et</strong> c’est le pillage<strong>de</strong> l’une par l’autre. L’apiculteur doitsurveiller l’état <strong>de</strong>s ruches <strong>et</strong> du couvain,déceler les signes avant-coureursd’éventuels dérèglements. Un art subtilqui compose avec une part <strong>de</strong> mystère.Ainsi, quand c’est le moment, lesabeilles font maigrir la reine pour qu’ellepuisse s’envoler <strong>et</strong> se faire fécon<strong>de</strong>r.Reines <strong>et</strong> faux bourdons se donnent ren<strong>de</strong>z-vous,par <strong>de</strong>s voies inconnues, en unpoint précis du temps <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’espace,pour un ball<strong>et</strong> <strong>de</strong> noces aériennes quiassure la reproduction <strong>de</strong> l’espèce.Tous les parfums du terroirIls sont 619 apiculteurs à exercer enVaucluse, dont une gran<strong>de</strong> partie dansle <strong>Ventoux</strong>. Certains veillent sur 100 à150 ruches, d’autres sur <strong>de</strong>s centaines<strong>de</strong> ces abris garnis <strong>de</strong> cadres que l’onrécupère pour prélever le miel déposéau creux <strong>de</strong>s alvéoles. Décanté <strong>et</strong> filtré,ce nectar cristallise naturellement. Vendussur les marchés ou dans les réseaux<strong>de</strong> distribution, les miels du<strong>Ventoux</strong> caressent les papilles avec unéventail <strong>de</strong> goûts étonnants. On y r<strong>et</strong>rouv<strong>et</strong>ous les parfums <strong>de</strong>s fleurs duterroir. Ainsi le thym lui donne un goûtcharpenté, tandis que la lavan<strong>de</strong> luilaisse une saveur fruitée déclinée en<strong>de</strong>ux versions : le miel crémeux, plusblanc, brassé en début <strong>de</strong> cristallisation,<strong>et</strong> le non crémeux, plus corsé. <strong>Le</strong> miel<strong>de</strong> ronce étonne par sa saveur <strong>de</strong> fruitsrouges, celui d’acacia est prisé pour sadouceur, celui <strong>de</strong> châtaignier pour sapuissance. Sur les étals, la pal<strong>et</strong>te <strong>de</strong>smiels couvre toutes les nuances dujaune pâle, transluci<strong>de</strong> ou doré jusqu’aubrun mat. En moyenne 2 000 tonnespar an sont produites en Vaucluse, maisla sécheresse a tendance à faire régresserla production. Deux labels rouges,« miel toutes fleurs <strong>de</strong> Provence » <strong>et</strong>« miel <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong> », ainsi qu’une IGP« Miel <strong>de</strong> Provence », ont permis d’estampillerces produits d’excellence. <strong>Le</strong>sautres produits <strong>de</strong> la ruche, geléeroyale, pollen <strong>et</strong> propolis, connus pourleurs vertus curatives, sont égalementtrès recherchés.Un peu <strong>de</strong> pollen prélevé pour unefertilité assurée : ainsi s’effectue larencontre <strong>de</strong> l’abeille <strong>et</strong> <strong>de</strong> la fleur, quidonne naissance au miel tout enfaisant vivre les vergers d’abricotiers,d’amandiers, <strong>de</strong> cerisiers. Au cœur <strong>de</strong>c<strong>et</strong> échange s’opère la pollinisation.L’abeille, butinant d’un arbre à l’autre,transporte les pollens, gage <strong>de</strong>fécondation, sous ses ailes, <strong>et</strong> opère<strong>de</strong>s mélanges fertiles. Elle est un agentactif <strong>de</strong> la biodiversité.62Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence63


<strong>Le</strong> nougat <strong>et</strong> l’aman<strong>de</strong>Enraciné en terre provençale, l’amandierfut longtemps un arbre sauvage, offrantlibrement ses aman<strong>de</strong>s à lacueill<strong>et</strong>te. Au XIXème siècle, sa mise enculture fut un succès éclatant. Entre1880 <strong>et</strong> 1920, la Provence <strong>de</strong>vint lapremière région productrice d’aman<strong>de</strong>sau mon<strong>de</strong>, la ville d’Aix-en-Provence s’affirmantcomme plaque tournante <strong>de</strong> cenégoce largement tourné vers l’exportation.Pour sa saveur hors du commun,l’aman<strong>de</strong> du Comtat était alors très recherchée.A partir <strong>de</strong>s années 30-40,les Californiens plantèrent <strong>de</strong>s centainesd’hectares <strong>et</strong> envahirent le marché mondialavec <strong>de</strong>s prix très bas. L’amandierL’âge d’or <strong>de</strong> l’aman<strong>de</strong> du Comtatfut peu à peu délaissé. Au pied du <strong>Ventoux</strong>,on planta <strong>de</strong>s vignes, plus rentables.<strong>Le</strong>s amandiers faillirent être rayés<strong>de</strong> la carte, à l’exception <strong>de</strong> quelques vétérans,vestiges d’un passé glorieux.Trente hectares récemmentplantésL’histoire se serait arrêtée là sans lapersévérance <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux fils du pays marchantsur les traces du personnage <strong>de</strong>Giono, « L’homme qui plantait <strong>de</strong>s arbres». Nés dans une famille paysanne,les frères Silvain, Pierre <strong>et</strong> Philippe, ontdécidé <strong>de</strong> faire renaître les amandiersau pied du <strong>Ventoux</strong>. Une culture exigeantesi on veut la rendre économiquementviable. L’amandier est le premierarbre annonciateur du printemps. Ilfleurit généralement en janvier, avec lesrisques <strong>de</strong> gel que cela comporte. Alorsau pied du <strong>Ventoux</strong>, à côté <strong>de</strong> la quarantaine<strong>de</strong> variétés anciennes référencées,on cherche à développer <strong>de</strong>s variétéstardives, repoussant la floraison jusqu’àmi-mars. 30 hectares d’amandiers ontété plantés <strong>de</strong>puis une dizaine d’annéesentre Saint-Didier, Méthamis, Venasque<strong>et</strong> <strong>Le</strong> Beauc<strong>et</strong>. 15 tonnes sont produiteschaque année, ce qui est pourl’instant insuffisant pour répondre auxseuls besoins locaux. L’aman<strong>de</strong> du <strong>Ventoux</strong>,fruit rare, est recherchée pour sasaveur <strong>et</strong> ses vertus bénéfiques pour lasanté. <strong>Le</strong> verger récent <strong>de</strong>vrait monteren puissance, <strong>et</strong> le rythme <strong>de</strong> plantations’accélérer.<strong>Saveurs</strong> ancestrales <strong>et</strong>rec<strong>et</strong>tes inéditesDe l’aman<strong>de</strong> au nougat, il n’y a qu’unpas. Du miel <strong>de</strong> lavan<strong>de</strong> qu’on laisse délicatementcaraméliser, <strong>de</strong>s aman<strong>de</strong>s,grillées ou nature, un ajout <strong>de</strong> blancd’œuf monté en neige pour le nougatblanc, le tout coulé entre <strong>de</strong>ux finesban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pain d’hostie. Voilà la base <strong>de</strong>la rec<strong>et</strong>te, qui possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> multiples variantes.<strong>Le</strong> parfum qui flotte sur leschaudrons rappelle celui qui embaumaitjadis les cuisines familiales au moment<strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Noël. <strong>Le</strong> nougat noir <strong>et</strong> lenougat blanc font partie <strong>de</strong>s treize <strong>de</strong>sserts<strong>de</strong> la table calendale en Provence.<strong>Le</strong>s nougats du <strong>Ventoux</strong> perpétuent un<strong>et</strong>radition ancestrale <strong>et</strong> se taillent unebelle réputation auprès <strong>de</strong>s gourm<strong>et</strong>s.Deux « maisons » à la forte personnalitécontinuent <strong>de</strong> le mitonner dans les règles<strong>de</strong> l’art. La prestigieuse nougaterieBoyer <strong>de</strong> Sault, en plein pays <strong>de</strong>s lavan<strong>de</strong>s,a acquis <strong>de</strong> longue date ses l<strong>et</strong>tres<strong>de</strong> noblesse. On vient <strong>de</strong> loinchercher « le vrai nougat <strong>de</strong> Sault ».L’enseigne figure même au GuinnessBook pour avoir réalisé une barre <strong>de</strong>nougat <strong>de</strong> 180 kilos ! A Saint-Didier, lesfrères Silvain affirment quant à eux leurdouble i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> paysans nougatiers,un pied dans la terre <strong>et</strong> l’autre à l’atelier,cultivant leurs aman<strong>de</strong>s, récoltant lemiel <strong>de</strong> leurs ruches pour fabriquer leurpropre nougat en s’inspirant <strong>de</strong>s rec<strong>et</strong>tes<strong>de</strong> leur grand-mère. <strong>Le</strong> souvenir<strong>de</strong>s saveurs d’enfance fait bon ménageavec l’esprit d’innovation <strong>et</strong> les rec<strong>et</strong>tesinédites.<strong>Le</strong> renouveau <strong>de</strong> l’amandier sous l’ailedu <strong>Ventoux</strong> consacre une p<strong>et</strong>ite victoire<strong>de</strong> la biodiversité. Il se traduit par unebelle présence paysagère. <strong>Le</strong>s frèresSilvain ont planté <strong>de</strong>s grands vergerssous le village <strong>de</strong> Venasque où l’onr<strong>et</strong>rouve, pour le plaisir <strong>de</strong> l’œil, lepanache rose <strong>de</strong>s amandiers en fleurs.Bientôt, ils y emmèneront les visiteursqu’ils accueillent déjà pour <strong>de</strong>s visitesd’atelier <strong>et</strong> inviteront, comme cela sefaisait jadis en Provence, les moutonsà jouer les jardiniers sous lesbranches. Une façon d’ouvrir, avec untourisme intelligent, <strong>de</strong> nouvelles pistes<strong>de</strong> développement, tout en renouantavec un équilibre naturel oublié.64Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> ProvenceProduits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence65


Et aussi…Alimentationprovençale…<strong>et</strong> la santéAu travers <strong>de</strong> rec<strong>et</strong>tes<strong>de</strong> tous lesjours, simples <strong>et</strong>faciles à réaliser,un patrimoine culinair<strong>et</strong>émoin <strong>de</strong>la richesse duVaucluse. Voustrouverez dans c<strong>et</strong>ouvrage réalisé par la MSA <strong>et</strong> les centressociaux, les bases d'une alimentationsaine, équilibrée <strong>et</strong> diversifiée.L’aspergeProduction : mars à mi juinFête <strong>de</strong> l’aspergeà Mormoironà la fin avrilL’abricotProduction : juin <strong>et</strong> juill<strong>et</strong>Fête <strong>de</strong> l’abricotau Barrouxle 14 juill<strong>et</strong><strong>Le</strong> SafranFloraison : automneFête du safranà Saint Christol d’Albion2 ème quinzaine d’octobreÀ La diversité <strong>de</strong>s produits <strong>et</strong> <strong>de</strong>s préparationss’ajoutent l’ingéniosité <strong>et</strong> le savoir-faireprovençal qui fait <strong>de</strong> la cuisin<strong>et</strong>raditionnelle un élément <strong>de</strong> réponseaux préoccupations diététiques, économiques,culturelles <strong>et</strong> gustatives <strong>de</strong>sproducteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s consommateurs.Aux éditions Barthélémy.En vente dans les librairies, maisons <strong>de</strong> lapresse <strong>et</strong> commerces <strong>de</strong> fruits <strong>et</strong> légumesCréation graphique : DE-SIGN communication 06 76 29 34 46 - Rédaction : Carina Istre(sauf page 26 <strong>et</strong> pages 50 à 53) - Photographies : Pierre Marilly (p.2 <strong>et</strong>3), Christian Igoulen(portraits « Parole <strong>de</strong> »), Serge Alvarez/AOC <strong>Ventoux</strong>, Patrice Aghilar/Smaemv, Jean-LucBruss<strong>et</strong>, Christophe Constant, Confiserie Clavel, Confrérie <strong>de</strong> la Fraise, Confrérie <strong>de</strong> laCerise, Benoît Dignac/ADT84, Office <strong>de</strong> tourisme <strong>de</strong> Cavaillon, Cécile Haut, Lionel Lambertin,Silvain frères, Syndicat P<strong>et</strong>it Epeautre, <strong>Ventoux</strong> magazine, Vincent Thomann, DépositphotosImpression : De Rud<strong>de</strong>r (certifié iso 14000) sur papier FSC - Avril 2012 - Coordinationéditoriale : Vincent Thomann <strong>et</strong> Muriel Roubaud - contact : communication@smaemv.fr.66Produits <strong>et</strong> savoir-faire du Géant <strong>de</strong> Provence


www.ventoux-saveurs.frS M A E M VDémarche territoriale collective <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong>s produits <strong>et</strong><strong>de</strong>s savoir-faire du <strong>Ventoux</strong> financée par l'Union Européenne,la Région, le Conseil général, dans le cadre du FEADER(programme <strong>Le</strong>a<strong>de</strong>r <strong>Ventoux</strong>) coordonnée par le SyndicatMixte d'Aménagement <strong>et</strong> d'Équipement du Mont <strong>Ventoux</strong>830, av. du Mont <strong>Ventoux</strong> - 84200 Carpentras - Tél. 04 90 63 22 74 - Fax : 04 90 67 09 07www.smaemv.fr

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