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Du bonheur à l'état Brut - Club Alpin Francais - Albertville

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SoMMaire3 EditorialRégis Desmus4/5 Marcher en pays DogonJean-Luc Rostaing6 Le comité des SagesPhilip Gimard7/9 De l’autre côté du MiroirPatrick Degouve10/12 Relais & Au passage clé d’une voiePhilip Gimard13/15 Jadis la montagneHenri Barthélémy16 Cîmes et merveillesCarole Donzel17 Ecole de ski "Petit CAF"Janine Husson18/19 Ski alpinisme compétitionJ-F Grandidier, L Barboni20/21 Calendrier randonnée pédestrePatrick Comerson22 Calendrier alpinismeDaniel Vergne23 Calendrier escaladeMathieu Pesenti24 Relever le défi25 Montagne et médecineAgenda26 Ecole d’aventure27 Premier de cordée, dernier acte29 Les refuges30/31 Montagne en fête1er éco-événement2Administration<strong>Club</strong> <strong>Alpin</strong> Français d’<strong>Albertville</strong>4 route de Pallud - 73200 <strong>Albertville</strong>Association à but non lucratif fondée en1893.• Tél. : 04 79 32 10 49• Courriel : caf.albertville@online.fr• Web : www..clubalpin.com/albertvilleAgrément Jeunesse et Sports n° 73.S.9.00Siret 775 671 316 00039 - Ape 9.26CAssociation affiliée à la FFCAM24 av. de Laumière - 75019 ParisReconnue d’utilité publiqueAgrément tourisme AG075950054Tarif indicatif : 1,20€, abonnement gratuitpour les adhérents du CAF <strong>Albertville</strong>Directeur de la publication : Régis DesmusResponsable revue : Gontran Legardinier.Création graphique : Atelier Pierre de LuneMise en page : Alain BénéteauCouverture : Patrick DegouvePhotos :Philip Gimard,Jean-François Grandidier,Régis Desmus, Alain Beneteau, Patrick Degouve,Janine Husson, Jean-Claude Monod,Joaquim Ferreira, Hervé Delcher, Jean-LucRostaing.Ont collaboré à ce numéro :Claude Colombet, Patrick Comerson, PatrickDegouve, Philip Gimard, Jean-FrançoisGrandidier, Jean-Claude Monod, CharlesDazza, Alain Beneteau, Daniel Vergne,Ludovic Barboni, Henri Barthélémy, PierreGonin, Jean-Luc Rostaing.ISSN : 1776-131-XDépôt légal : mai 2008ISBN :978-2-9525045-5-3EAN : 9782952504553La reproduction, même partielle, de tous lesarticles et illustrations parus dans ce semestrielest interdite.Avertissement : les activités physiques etsportives de montagne peuvent être desactivités dangereuses qui nécessitent del’expérience et une parfaite connaissancedes techniques. Ne pas partir seul.Revue imprimée sur papier FSC. Ce labelgarantit la gestion durable des forêts sur labase des critères économiques, sociaux et environnementauxde l’organisation internationaleFSC (Forest Stewardship Council).Merci à nos partenaires pour leur soutien


Editorial"<strong>Du</strong> <strong>bonheur</strong> à l’état <strong>Brut</strong> ?"Alors que la communauté internationaleva avoir les yeux fixés endirection de la Chine et de ses jeuxolympiques, je vous propose de détournerle regard vers .. le Bhoutan.Le Bhoutan, le petit pays himalayendu "dragon tonnerre" passé récemmentau régime démocratique,est le seul pays du monde à avoiradopté le "BNB" comme mesureofficielle du bien-être de sa population.Le BNB, comprenez le BonheurNational <strong>Brut</strong>.Depuis 1972, le Bhoutan évaluele niveau de <strong>bonheur</strong> de ses habitantsavec cet indicateur. Le BNB sedétermine selon quatre aspects :la croissance et le développementéconomique ; la conservation etla promotion de la culture bhoutanaise; la sauvegarde de l'environnementet la promotion dudéveloppement durable ; la bonnegouvernance responsable.On peut constater qu’aujourd’hui,le Bhoutan a atteint un progrèséconomique soutenu sans compromettrel'intégrité de son environnementni sa culture. N’estcepas là une leçon pour les paysdits modernes ? Cet équilibre, quisemble rendre ce peuple si serein,n’est-ce pas une voie pour nousfrançais qui, d’après les institutsde sondage, avons le moral en déliquescence? Sûrement difficile dese sortir de cette morosité ambiantetant le problème est complexe.Néanmoins, s’il est convenu que laréponse ne sortira pas de la sociétécivile, l’association peut contribuerà améliorer votre santé physiqueet morale, sans trop affecter votrepouvoir d’achat. Bien bouger, bienmanger et bien rigoler. Voici l’unede nos recettes anti-stress. Nousvous proposons des occasions derencontres et de plaisir qu’on ne retrouved’ailleurs pas que dans l’effort.Aussi, les permanences au siège,les pots de fin de saison ou à lesassemblées générales sont autantd’instants de convivialité. Prenez letemps de vivre et d’aller au devantdes autres et vous constaterez quenotre club, c’est bien plus que dusport.<strong>Du</strong> bien-être à la médecine, il n’y aqu’un pas. L’association a signé récemmentune convention de partenariatavec l’association des médecinsORL d’<strong>Albertville</strong>. L’objectif decet accord estde permettrela réalisationd’un projetd’étude enaltitude surle sommeil.Vous trouverez dans ce magazinequelques informations sur cetteinitiative tout à fait originale.Vous découvrirez également uneprésentation de notre grand événement"Montagne en fête". Pourcette année, quatrième édition, lamanifestation s’enrichit de nouvellesattractions pour les enfantset d’un engagement fort en faveurdu développement durable. Ainsi,nous lançons le premier éco-événement.Le Bhoutan est probablement unedestination inaccessible pour beaucoup.A défaut, nous vous convionsà notre manifestation, à venir découvrirnotre petit royaume aucœur de l’arc alpin, aux montagnessecrètes et somptueuses : le parcdes Bauges. Alors, prêts à regagnerquelques points de BNB ?Régis DesmusPrésident du <strong>Club</strong> <strong>Alpin</strong> Françaisd’<strong>Albertville</strong>Le 17 avril 1893, le <strong>Club</strong> <strong>Alpin</strong> Français d’<strong>Albertville</strong> s’installait à <strong>Albertville</strong>. Nous venons de fêter les 115 ans decette structure qui a évolué avec son temps et a pris sa pleine capacité juridique en février 1991 (passage d’unesection à une association déclarée en Préfecture). Malgré le temps, la passion demeure. Malgré le temps, l’innovationperdure. En cadeau d’anniversaire, le premier éco-événement, la labellisation de l’école d’escalade et del’école d’aventure. Une vitalité que beaucoup aimeraient caresser !<strong>Club</strong> <strong>Alpin</strong> Français d’<strong>Albertville</strong> • Salle de Maistre • 4 route de Pallud • 73200 <strong>Albertville</strong>Tél. 04 79 32 10 49 • www.clubalpin.com/albertville • caf.albertville@online.fr3


marcher en paYs Dogon !Aventure4H30, Les coqs chantent. Il fait encorenuit. Je suis dans ma moustiquairesur le toit de la maison enbanco qui nous sert de refuge. Levillage dogon d’Ireli se réveillesous le regard mort des Tellemsdont les tombes et les maisonsperchées au milieu de la falaisedominent les vivants. Les ritesdogons leur donnent vie et lesmorts du présent rejoignent ceuxdes temps anciens. Ici le passé etle présent semblent confondus.Les maisons en banco du villagese fondent avec les énormes4La marche est un acte physiquede déséquilibre et il faut sanscesse pour se mouvoir passer dudéséquilibre à l’équilibre. Maisl’équilibre en pays dogon est entoutes choses et marcher devientun acte délicat où chaque paspeut créer un déséquilibre cosmique.Lors d’un voyage effectué enpays dogon, accompagné par unguide local on m’interdit régulièrementde franchir un muret ouun champ qui ne se distinguaienten rien d’un autre champ ou d’unautre muret ou d’approcher lessites d’ habitation des Tellems :civilisation qui vivait avant lesDogons en ces lieux. Chaqueacte dans la société dogon estcodifié par le religieux dans lebut de garder l’harmonie globale.Des touristes qui s’étaient déplacésseuls en territoire Dogontransgressèrent sans le savoir denombreux tabous. Une amendede deux vaches leur fut réclaméeet ces animaux sacrifiés. Notreguide dogon nous avoua qu’il neconnaissait pas tous les interditset qu’il se trouvait parfois pris enfaute et obligé de se dédouaner.Mettre un pied devant l’autren’est pas si évident qu’il n’y paraît.Marcher dans notre société estun acte individualiste. Cet actedevient en pays dogon collectifet religieux.Mettre ses pas dans celui de sespères ne se fait plus chez nous.Mais où mettre ses pas quandil faut définir un nouveau cheminementtout en restant enéquilibre dans ce déséquilibre ?blocs de grès tombés de la falaiseet les sentiers à peines ébauchésse perdent au milieu des ébouliset des champs en terrasses.Une journée ordinaire commencepour ses habitants. ChercherL’eau en bas dans les mares ouaux quelques sources encore actives,piler le mil, laver les enfants,sarcler les champs à la houe, allerau marché vendre un bon prix sesoignons …Chacun a sa tâche biendéfinie et la tradition est omniprésente.Ici c’est survivre avecpeu de moyens et avoir à sa portele monde moderne. Des hommessont déjà partis à Bamako ou àAbidjan pour essayer d’assurerl’avenir.Tout à l’heure nous allons visiterce village et les enfants vont crier


"toubabous" et vite venir nous toucher,curieux, et nous dire "t’as pasbonbon ?, t’as pas biqui ?" ou pourles plus audacieux "t’as pas argent?" et nous répondrons "abanabonbons ou abana biqui". Donnern’est pas évident, comment donner? que donner ? à qui donner ?La réponse n’est pas simple. Noussommes de passage et chaque gesteà son importance.Nous participons à une économietouristique et nous sommes accompagnéspar un guide dogonvêtu d’un magnifique costumelocal et de ses aides porteurs. Certainstouristes font un petit tourdu pays dogon en un ou deux joursen 4X4 climatisé. Lors de notrerandonnée, au détour d’un sentieren pleine brousse, dans un villagen’importe où, nous nous trouvonsface à l’objet touristique dogonqu’il faut marchander. Serrure, voletsculpté, peigne, bracelet, bonnetchasse-mouches ... et le clou :Un magnifique dérouleur de papiertoilette dogon.Le bonjour en pays dogon est trèsSucreries !!!Je marche en pays Dogon et voispasser une caisse plastique rougeCoca Cola. Mon coca de midi ou dece soir. Une gamine de treize ansen costume traditionnel la portesur la tête. Quelle sera la récompensede son effort ?Porte-t-elle l’avenir de la firmeCoca ou la modernité ?Ainsi va l’Afrique !ritualisé. Dans le déroulementd’une journée il se décline en cinqou six formules complexes et différentessuivant les heures. Le touristemarcheur ne peut pas assimilerces échanges complexes et ils sontremplacés par un "ça va ?"et vousrépondez "ça va ! et vous ça va ?" etvous pouvez rajouter "ça va la femme,les enfants, etc..." Vous pouvezconclure l’échange par une poignéede main qui est toujours acceptéecomme une marque de considérationréciproque.Encore quelques centaines de mètreset ma randonnée en pays dogonva se conclure. Notre guide nousmontre les tables de divination duvillage. Elles sont composées d’unesurface de sable plane et lisse àmême le sol. Cette surface séparéeen rectangles par de petits caillouxest balisée par des signes énigmatiques.Cette composition arroséeavec un mélange appétissantattirera lerenard. L’animal dela nuit portera parson piétinement unprobable oracle qu’ilfaudra déchiffrer.Au même moment,très faiblement m’arrivele son caractéristiquede l’instrumentqui appelle le mondedes esprits. Il est actionnécomme unefronde par un mouvement circulaireet est composé d’une planchettede bois au bout d’une corde. Je nevois pas l’acteur qui l’anime mais lesdernières images du film de MarcelGriaule qui nous fit découvrir cettecivilisation se rappellent à mon esprit.Un superbe Dogon perché surla falaise de Bandiagara agitait lemême instrument et un son vrombissant,distinct et puissant enémanait. Parmi tous mes amis jesuis le seul à entendre cet appel etj’entrevois un cours instant la magiedu peuple dogon mais dieu quece son est faible et lointain.Le monde moderne avec ses réussiteset ses écueils est aux portes dupays dogon et va bientôt s’imposer.Qu’adviendra-t-il de ses habitants,de ses villages et de ses paysagesjardinés ? Comment cette civilisationcomplexe et ritualisée va-telles’adapter à cette réalité ? Souhaitonsque l’équilibre du mondetant voulu par les Dogons ne soitpas rompu. Que cette marche versla modernité et la science resteconsciente.Mais que viennent chercher les toubabous(les tout blancs) dans notrepays alors qu’ils ont tout chez euxet qu’ici c’est la misère ? C’est unequestion que se posent les maliensen général.Trouver une réponse à cette questionn’est pas simple. Nous découvronsdans ce pays de superbespaysages ; montagnes, plaines, déserts,le fleuve Niger, une histoire,une architecture. Il y a surtout larichesse des rencontres humaines.Le mythe du bon sauvage de Rousseauou l’exotisme colonial semblentaussi inscrits dans notreregard. Comment sortir de cet enfermement? Pourquoi voyager ?Peut être pour voir, essayer de comprendreet être témoin.Rostaing Jean - luc5


Le Comite des sagesDe tout temps, l’homme a pris desrisques, souvent parce qu’il y étaitobligé, mais aussi tout simplementSamivel : Au vrai sommet (L’opéra de pics)parce qu’il en avait besoin. Lesactivités que nous pratiquonsau CAF, que ce soit entre copains,en groupe encadré oumême seul, que se soitsur des sentiers gentimentdébonnaires ou des pentesvertigineuses, que cesoit sur les sommets denos massifs voisins auxaltitudes modestes ou àtrès hautes altitudes dansdes pays plus lointains,comportent une part plusou moins importante derisque que nous acceptons.Le" Comité des sages ", quenous avons créé l’annéedernière, sera peut êtreun des éléments qui vousaidera à évaluer le niveaude risque acceptable pourla réalisation de vos projets.Composé de quelquesmembres actifs du club,pratiquant régulièrementla montagne, il n’a pas vocation à sesubstituer aux outils de formationet d’information qui existent déjà,mais il voudrait être simplementla petite parenthèse consacréeà la sécurité, interne au club,auprès de laquelle le pratiquantde base pourrait trouver, non pasla vérité auprès de "sages", maissimplement un interlocuteur quilui permettrait de mettre un peud’ordre dans sa réflexion sur lacourse qu’il projette.Si l’efficacité, voire même l’utilitéde ce modeste comité ne paraitpas forcément évidente à certains,nous avons la prétention de croirequ’il aurait pu être, parfois, le petitoutil supplémentaire d’aide à ladécision qui aurait permis, par lepassé, d’éviter certains accidents.Nous pensons que s’il peut enéviter même un seul à l’avenir, celasuffit à notre motivation à le faireperdurer.Philip Gimard6Participation aux sorties :Un programme indicatif estfourni avec le magazine Suivantsa Voie. Vous pouvez trouverune version actualisée sur notresite internet. La chronique duCAF paraît toute l’année le vendredidans la page “<strong>Albertville</strong>”du Dauphiné Libéré.Pour des questions d’assurance,les sorties sont réservées auxseuls membres du CAF à jourde leur cotisation. Ceux munisd’une carte découverte peuventy participer mais dans la limitedes conditions fixées. Dans tousles cas, l’inscription auprès del’organisateur de l’activité estobligatoire.La rencontre du vendredi :Une étape importante avant lasortie.Outre la prise en compte de votreinscription à la sortie, cette rencontreau siège avec l’accompagnateurà but objet de vous informerde la difficulté et de la duréede la sortie, de s’assurer de votreniveau d’expérience ou d’autrespré requis, de vous donner lesconsignes et conseils pour bienpréparer votre sac.Pour que la sortie reste un plaisir,veuillez passer au club.Merci de votre compréhension.La carte découverte,pour essayer en toute liberté…C’est une carte destinée à despersonnes non adhérentes à lafédération souhaitant participerà titre d’essai et sans engagement,à une activité du club.Elle est délivrée sans distinctiond’âge, ni de situation familiale.Pour toute information complémentaireou conditions d’utilisation,s’adresser au secrétariatdu club. Carte vendue 5 E, assurancesresponsabilité civile etindividuel accident inclues.Modes de paiement acceptés :En espèces, chèques et chèquesvacances. Réduction accordéeaux personnes porteuses de lacarte M’RA.


De l’autre cote du miroirDe l’autre cote du miroirPremiers coups de palmes.Grotte du rio Chico, 12 août 1991 :"Le premier siphon n’avait étéqu’une formalité mais il avait laissésur la touche nos compagnons nonplongeurs. Leur aide, dans la premièrepartie de la cavité, avait étéprécieuse et sans eux combien deportages aurait il fallu pour acheminerles lourds et fragiles équipementsde plongée. Maintenant,derrière ce verrou liquide, nous nesommes plus que trois et même sicet obstacle ne dépasse pas quelquesdizaines de mètres de long,nous avons déjà le sentiment d’êtrecoupés du reste du monde. Pouratteindre le second siphon, objectifde notre exploration, il faut d’abordremonter une petite galerie auxparois polies par les crues, puis lavoûte disparaît brusquement dansune immense salle chaotique. Chaquebloc est un obstacle et la combinaisonen néoprène, si précieuseAu CAF <strong>Albertville</strong>, un noyau de plongeurs a entrepris d’explorer les siphonsvierges des grands réseaux de Savoie. En 2007, sous l’impulsionde Manu Tessanne, plusieurs kilomètres de galeries nouvelles ont ainsipu être découverts sous la montagne de Banges et en Chartreuse.dans l’eau glacée de la rivière souterraine(6°), devient un véritablecarcan, difficilement supportable.Fort heureusement ce sauna imposés’interrompt brutalementlorsque nous atteignons le collecteur.Celui-ci est impressionnant etle vacarme des rapides couvre désormaisle bruit des bouteilles quis’entrechoquent. Nousremontons la rivièreet progressivement,la pente s’apaisepuis la voûte, quenos éclairages peinaientà éclairer,plonge lentementvers la surface del’eau. Mais avantque celle-ci ne disparaissecomplètement,il nous faut encoretraverser un lac long de plusieurscentaines de mètres. Les parois sontlisses, la roche est noire et nos sacsremplis de matériel gênent notreprogression. Fort heureusement, lenéoprène de nos combinaisons etquelques flotteurs apportés pourla circonstance nous empêchent decouler à pic. Nous flottons plutôtque nous nageons et avec les bottesaux pieds, le style laisse à désirer.Notre barbotage s’achève dansune grande salle inondée et nousn’avons d’autre choix que de nouséchouer sur l’unique bloc qui émergede ce lac souterrain. La suiteest quelque part sous l’eau et toutsemble indiquer qu’il ne s’agit paslà d’un obstacle ponctuel. Auparavant,deux autres reconnaissancesen plongée ont permis d’atteindrela profondeur de 30 mètres dansun conduit gigantesque où nostorches accrochaient difficilementles parois. Aujourd’hui, c’est à moide poursuivre l’exploration. Mesdeux camarades m’assistent dansl’assemblage des blocs puis leuraide se fait plus discrète car ils saventbien que c’est à moi seul d’assurerles ultimes préparatifs de laplongée. Peu à peu, je commenceà ressembler à un cosmonaute, lesélastiques de chambre à air et biend’autres bricolages en plus. Assissur un redan du bloc, iln’est plusquestionmaintenantdeme lever,lepoidsd em o néquipeme n tavoisinel e s cinquantekilos. Alors je me laisse lentementglisser dans l’eau. Ludo a déjà atta-7


8La plongée souterraine reste une activité confidentielledont les techniques sont en évolution permanente.L’utilisation de recycleurs et de mélanges permet peuà peu de repousser les limites de l’exploration subaquatiqueché l’extrémité du fil d’Ariane ; uncoup d’œil à mes instruments etme voici parti. Mes deux lampesfrontales éclairent la galerie quiplonge à 45 °. C’est énorme et j’estimeles dimensions à vingt mètresde large pour autant de haut.Je croise quelques lambeaux defils laissés par mes prédécesseurset poursuit ma descente en planantau-dessus de grandes dunesde sable. Je palme doucementpour économiser l’air qui, à laprofondeur de 30 m, sera compté.Soudain de gros blocs apparaissentau milieu du conduit. C’estici que Bruno s’est arrêté la dernièrefois, une mauvaise visibilitédue à une crue récente ne lui permettantpas de trouver la suite. Jeremonte d’une dizaine de mètreset découvre sans grande difficultéla continuation. Derrière ce chaos,mon profondimètre indique -33m et devant moi la galerie sembleparfaitement horizontale. Ilne me reste plus qu’à avancer.J’abandonne ici une bouteille relaisqui mesera utile auretour pourles paliers etme mets àpalmer sansrencontrerle moindreobstacle. Jene vois pasle tempspasser etbientôt unerésistance sefait sentir. Uncoup d’œilau touret ;mais celui-ciest désespérémentvide.Je viens dedérouler 180m de fil etdevant moi,la galeriesemble sepoursuivre àl’infini. Pasquestion decontinuersans fil car la moindre turbiditépeut devenir un piège fatal. Jefixe l’extrémité du fil avec unélastique sur un galet puis regagnetranquillement la surface. Etmême si la progression retienttoute mon attention, je ne peuxm’empêcher d’imaginer la suitedes explorations. Vu la mise enœuvre que cela nécessite, j’envisagedéjà toutes les solutions alternativesà la plongée…"Il n’y aura pas d’autres plongéesdans cette grotte des monts cantabriques(Espagne), pourtant cejour-là nous avions conscienced’avoir trempé nos palmes dansl’une des plus grosses résurgencesde la région. Aussi, nos recherchesvont se poursuivre toutazimut, sur les points culminantsdu massif, puis sur des zonesd’absorption situées à plusieurskilomètres de là. Finalement, lasolution viendra en 2001 de ladésobstruction d’un gouffre situénon loin de la source. Les explorationsdu CAF <strong>Albertville</strong> vont sesuccéder sans interruption pourfinalement révéler le second plusgrand réseau d’Espagne. Maisen 2007, la grotte du rio Chicon’a toujours pas été reliée au réseau,du coup la plongée revientà l’ordre du jour. Mais cette foisci,nous choisissons de nous attelerà l’autre extrémité de la zonenoyée, dans l’aval de la grotte dela Gandara.Si l’exploration subaquatique se pratique bien souvent en solitaire ouà deux, sa mise en œuvre demande parfois de nombreux porteurs.


Chronique d’une jonction annoncée…Grotte de la Gandara , mardi 7 août2007"Cette fois-ci je suis sherpa et c’estYann qui sera le plongeur de pointe.Il découvre la cavité mais ses récentesplongées dans les gouffres de Savoieont sérieusement enrichi sont curriculumvitae. De plus, il dispose d’unmatériel récent qui lui permet d’envisagerdes immersions longues et profondes.Nous ne sommes pas moinsde 6 pour acheminer tout son bardaau bord du siphon. Ce dernier esttotalement vierge mais nos reportstopographiques permettent de penserqu’il s’agit du même conduit noyéreconnu dans le rio Chico, 16 ans plustôt. En attendant, il nous faut suivreun cheminement complexe, parfoisétroit, entrecoupé de puits et desalles. A une centaine de mètres deprofondeur nous parvenons au bordd’une belle rivière limitée en amontcomme en aval par des siphons. Uneplage accueillante permet à Yann des’équiper dans de bonnes conditions.Celui-ci, d’habitude très bavard, estdéjà absorbé par la préparation desa plongée et nul n’est besoin de seconcerter pour respecter ce momentde concentration indispensable.Avant de s’immerger Yann doit encorefranchir un bassin vaseux suivid’un éboulis. Equipé de pied en cape,sa progression est hésitante et noussommes obligés de l’aider à ne pasglisser dans l’argile car vu le poids deson matériel, il serait bien incapablede se relever. Il peste un peu, maislorsqu’il aperçoit l’immense vasquebleutée du siphon, je devine un soulagementet une envie irrépressiblede se mettre à l’eau. Ses puissantestorches halogène nous permettentde deviner la galerie sous plus de dixmètres d’eau puis nous voyons sasilhouette disparaître dans un haloémeraude constellé de bulles. C’estsuperbe… nous éteignons nos éclairagespour mieux apprécier la scèneet rapidement nous nous retrouvonsdans le noir. Quelques bulles orphelinescrèvent encore la surface puisplus rien. Une longue attente commence…Nousavons bien du mal àYann Tual se prépare à plonger le siphon aval de la Gandara.détacher notre regard de ce miroirimmobile et lorsqu’enfin une bullevient crever la surface d’un seul gestenous rallumons nos éclairages." Alors ?" crions nous en cœur. Maisau lieu de répondre, Yann brandit unpetit morceau de fil terminé par unélastique de chambre à air. "Le maillon n’est rien…Après une centaine de mètres deprogression à - 30 m, Yann a retrouvéle fil posé en 1991, concrétisantla jonction des deux cavités. A lafin de l’année 2007, le développementtotal de ce fabuleux réseausouterrain frôle désormais les 90km. Plusieurs dizaines de spéléosont contribué à cette découverte.Ici, pas de banderole ni de podium,mais une irrésistible envie de découvrir,de comprendre et de partager.Le maillon n’est rien, seule la chaînecompte…Patrick DegouvePour nous rejoindre vous pouveznous contacter au04-79-37-66-96 ou par mail :patrick.degouve@wanadoo.fret pour en savoir plus :http://speleocaf73.canalblog.com/9


Recitlement est de plus en plus présente.Tel le prédateur en quêtede nourriture, je progresse lentement,avec précision, avec attention,tous mes sens sont en alerte.Rien ne m’échappe, pas plusle petit lézard qui se réfugie dansune fissure à mon approche quele chocard tournoyant quelquesmètres au dessus de ma tête. Maisl’animal que je suis ne chasse queles prises. Je ne suis à l’affût quede fissures, de réglettes, de plat,de trous, d’écailles… La moindrerugosité, la plus petite aspéritéretient toute mon attention pourpeu qu’elle me serve à réduire, neserait-ce que de quelques centimètres,la distance qui me séparedu prochain relais. Mon corps etmon esprit ne sont étroitementliés que dans un unique but,s’élever toujours plus haut. Plusje m’éloigne de mon compagnon,plus j’ai la sensation de ne pouvoircompter que sur moi-même.Seuls les mouvement de tensionque je ressens sur la corde, au furet à mesure que je progresse, merappellent que je ne suis pas seulface à cette immensité minérale.Cette corde, c’est un peu commela main de mon compagnon poséesur mon épaule, rassurante,et sa voix qui me dit :- "Vas-y Philip, donne le meilleurde toi-même, tout repose sur toi,mais ne t’en fais pas ! tu sais queje suis là au cas où".Je scrute, j’analyse, je décide,j’exécute. Je gère cette tensionqui s’intensifie en même tempsque je m’élève au dessus du dernierpoint, pour retomber aussitôtque j’arrive au suivant. Je nefreine pas mes élans, j’ai confianceen mes jugements, je ne metspas en doute mes capacités. L’ac-relais...Je quitte le relais et ma bulle sereferme. Je m’imagine cosmonaute,quittant ma fusée par unetoute petite porte, pour pénétrerdans l’immensité de l’espace,simplement retenu par un mincefilin d’acier. Je sais que désormais,j’évolue dans un monde ou la médiocritén’est pas tolérée. Le gestene pourra qu’être parfait, la penséene pourra qu’être concentréeuniquement sur l’action présente.La solution choisie et apportéeà chaque problème que je vaisrencontrer devra être la bonne.Aucun avocat de la défense ici,invoquant je ne sais quelles circonstancesatténuantes. Face autribunal de la verticale, assistéde son procureur la pesanteur, leverdict est toujours le même, lachute.-"Monsieur le grimpeur, aprèsavoir délibéré sur votre cas entrenous, jurés du tribunal de laverticale, selon les lois de la physiquequi font état d’institutionen ces lieux et face aux faits quivous sont reprochés, à savoir nepas avoir été capable de rester enéquilibre plus de deux secondessur cette minuscule petite prised’un demi-centimètre carré, cequi vous aurait permis de franchirce passage difficile et d’atteindreune petite réglette dedeux centimètres de large nettementplus confortable, nousvous déclarons coupable de nepas avoir su exercer votre art demanière parfaite. La peine prévuepar ce tribunal en pareil cas est lachute ; elle est applicable immédiatement.Ces conséquences survotre intégrité physique serontdiverses et variées selon, notamment,la distance à laquelle vousvous situez au dessus du dernierpoint d’assurage, sa solidité, maiségalement relatives à vos capacitésà vous rétablir dans l’espace età adopter une position compatibleavec une réception amortie etcontrôlée".Au fur et à mesure que je m’élève,l’impression de solitude et d’iso-10


ceptation de la chute est là en permanencequi m’accompagne ; jene la redoute pas. Je grimpe enlacéavec elle mais sans jamais l’embrasser.Quel jeu exquis de la sentirm’attirer contre elle au détourd’une perte d’adhérence puis de larepousser in extremis en un rétablissementaudacieux. Je me vautrede tout mon être dans ce <strong>bonheur</strong>qu’est la vie quand elle est ressentiepleinement, dans cette prise derisque mesurée qui décuple messens, dans cette nature impartialequi ne fait pas de cadeaux et dontj’ai tant besoin. Je prends consciencedu potentiel de mon corps et jel’utilise sans retenue, tel un enfantqui joue et qui court jusqu’à tomberde fatigue. Mon cerveau peutfonctionner librement, allégé desblocages du quotidien par l’intensitédu moment. Quelques-uns sedemandent encore :-"Mais à quoi cela sert-il d’escaladerles montagnes ? "-" Mais à sentir que l’on est vivant,tout simplement ! "Puis j’arrive au relais et je lie temporairementmon destin à cettemontagne en mousquetonnantma corde. Dans un même temps,la bulle de mon imagination, danslaquelle je m’étais réfugié le tempsd’une « longueur » éclate, laissants’échapper toutes ces digressions.Alors que je me prépare à assurermon compagnon afin qu’il me rejoigne,tous ces moment intensesque je viens de connaître papillonnentencore autour de moi, puiss’éloignent progressivement, bousculéspar cette impatience de vivretout ce qui me sépare encore duprochain relais, bousculés par cetteimpatience de vivre.Philip. GimardStress et insomnie pour petit alpiniste: Face Nord des Courtes par lapente Nord-Est (Mont Blanc), avril2007.Le réveil va sonner très tôt, mais jeserai certainement déjà conscient.Il me libérera de cette mauvaisenuit où le sommeil n’aura été effectuéque par épisodes, aiguillonnésans cesse par cette pensée qui revienten boucle : " la rimaye risqued’être problématique ".Je vais m’habiller rapidement, sansfaire de bruit, l’esprit lent et confus,avec des gestes d’une imprécisiondéconcertante. Puis ce sera le petitdéjeuner, dernier moment deconvivialité face à face, dernier momentde confort avant la rudessedu monde extérieur. Sans faim, labouche pâteuse, je vais malgré toutmanger, car il faut bien s’alimenteren prévision des efforts à venir. Nousallons échanger quelques mots,Au passage cle d’une voiemes compagnons de cordée et moi,pour savoir si tout va bien. Nousallons même sûrement blaguerun peu, aborder un ou deux sujetssur le ton de la dérision, histoire derompre ce calme envahissant et pesantqui plombe la grande pièce dece refuge où nous sommes seuls,histoire d’oublier qu’il est deuxheures du matin, histoire de créer11


ces premiers liens de la journéequi vont nous unir les uns auxautres, encore bien plus que notrecorde, histoire aussi de nousdistraire de cette litanie qui nousobsède tous les trois : "la rimayerisque d’être problématique".Après les derniers préparatifs etla courte descente à ski sous lerefuge, pour rejoindre le glacier,ce sera la marche d’approche.Dans mon petit cercle de lumière,mes skis vont glisser tour à tour,de manière régulière, au rythmede ma respiration. Tel un ouvrierd’usine qui réglerait sa machine,je vais essayer de gérer mon efforten tenant compte de cettesueur qui va couler dans mondos, de cette bise nocturne quiva me geler le visage et le boutdes doigts, des bretelles de monsac qui maltraiteront les épaules.Mes pensées, à ce moment-là,seront plus que jamais concentréessur cette fameuse rimayeque nous allons devoir franchir.Le gardien du refuge nous a clairementmis en garde : "la rimayerisque d’être problématique".Mais bon, qu’est-ce qu’il entendpar problématique. Un problèmen’est-il pas fait pour être résolu ?Et puis nos prédécesseurs n’ontilspas noirci le tableau volontairementpour donner un peu plusde valeur à leur course, commec’est parfois le cas ? Bref, j’essayeraipar tous les moyens d’apaisermon esprit alors qu’en toile defond, ma conscience me rimerale pire. Il est vrai que si nous n’arrivonspas à passer, c’est la fin dela ballade avant même qu’elle necommence. Après tout, ce sontles aléas de la petite aventure quenous recherchons et il faut composeravec.Puis enfin, la rimaye se présenteraprogressivement face à nos minusculesfaisceaux lumineux, tella gueule d’un requin démesuréet monstrueux qui voudrait barrerle passage à quelques frêlesembarcations, au beau milieu del’océan. Elle nous apparaîtra démesuréeet invincible. Nous nousdirons : "Elle n’est pas problématiquedu tout, elle est carrémentdémesurée et infranchissable".Puis nous l’observerons, nouslongerons ses lèvres, nous lui chatouilleronsles gencives à la recherchede la moindre faiblesse,et nous élaborerons un plan. Peutêtre déciderai-je de laisser monsac et mes skis pour m’alléger,le temps d’un premier passage,quitte à redescendre les chercheret à remonter le long d’une cordeque j’aurai fixée. Peut être qu’une"pédale", placée au bon endroit àl’aide d’une broche et d’une sangle,fera l’affaire. C’est en ces moments-làque l’alpinisme révèleses vraies valeurs, lorsqu’il exigedes efforts de l’esprit autant quedu corps.Enfin je m’engagerai dans le passage,l’adrénaline affluera danschacune de mes veines. L’ancragede mes piolets et de mes cramponsabsorbera toute mon attentionet il y aura le "pas" à faire,celui qui va durer quelques secondespendant lesquelles je medirai : "faut que ça tienne ! "<strong>Du</strong>rant ces instants, ma tête va sevider complètement et plus riend’autre n’aura d’importance quela volonté de donner le meilleurde moi-même. Et ça va tenir, lesang va affluer de nouveau dansmes veines, irriguer tous messens. Je vais me rétablir sur lalèvre supérieure de l’animal, enchaînerrapidement quelques pasde progression comme pour memettre hors d’atteinte et je vaispenser : "ça y est, je suis passé ! "Heureux et impatient d’en découdre,je saurai à ce moment-là quela course ne fait que commencer.P. Gimard12


Jadis la montagne...Jadis la montagne...Loin du désert humain que l'onpourrait imaginer pendant l'Antiquitéet surtout la fin de la Préhistoire,les montagnes alpinesétaient traversées, habitées etexploitées depuis l'époque néolithique; les fouilles archéologiquesy mettent au jour de plus enplus de sites remontant à 5000 ou6000 ans. Après la découverte extraordinaireà 3000 m, des restesl'Homme de Similaun dit "Ötzi.”,on sait maintenant presque toutde l'ascension dramatique, à l'Âgedu Bronze, de ce premier "alpiniste"connu. Mais ce n'est que depuisl'Antiquité gréco-romaine que nousdisposons de brefs documents historiquesqui font état d'une réellefréquentation : récits de voyageurs,de Polybe à Pline l'Ancien, étudesdes premiers géographes (Strabon)et de généraux (Jules César)au 1er siècle avant notre ère. Lesdécouvertes archéologiques montrentque des populations alpineshabitaient les vallées et les pentes,vivant chichement d'agriculture etd'élevage pastoral.De l'Antiquité à la Renaissance, lesvoyageurs, en route pour l'Italie àtravers les Alpes, impressionnéspar la montagne, ont donné lieu àbien des épanchements littéraires.À notre surprise, ceux-ci montrentbeaucoup moins de curiosité oud’admiration que de sentimentsd'appréhension, voire de répulsion.Alors que, de nos jours, la montagneinspire une admiration unanime,certes mêlée de quelque crainte,on voit que chez ces voyageurs,qui étaient natifs de la plaine, lesentiment d'effroi domine au pointd'exclure toute émotion esthétiquedevant des pics impressionnants etdes glaciers qui nous paraissentéblouissants.Pics et gouffres étaient des paysagesaffreux !Quant aux paysans qui, au coursdes siècles derniers, parcouraienttout l'été les alpages avec leurstroupeaux, seuls certains d'entreeux osaient se hasarder dans despentes rocheuses pour chasser lechamois. On ne pouvait pourtantpas parler chez eux de peur du vide,car combien fauchaient, encordés,des prés aux pentes effarantesd'où ils descendaient en hiver destraîneaux de foin retenus à dosd'homme. Mais s'aventurer pour leplaisir en haute montagne relevaitd’une conception qui leur était résolumentétrangère. À Chamonix,le fait même d'avoir à bivouaqueren haute montagne était réputé,jusqu'à la fin du dix-huitième siècle,entraîner une mort certaine !Aussi, en Vercors, la première ascensiondu Mont Aiguille en 1492par Antoine de Ville, seigneur de-Le Mont-Aiguille, première forteresse conquise en 1492.vant honorer son souverain CharlesVIII, relève à la fois de l'exploitsportif et du fait divers isolé.Il faut attendre 1741 pour voir lespremiers touristes anglais, précurseursà Chamonix des "Voyagesaux glacières de Savoie", Windhamet Pocoke, inaugurant l'ère touristiquedans les Alpes (d'après MaxBRUCHET, "La Savoie des anciensvoyageurs", Annecy, 1910), suivispar un savant genevois, H.B. deSaussure qui publie ses premièresdécouvertes scientifiques en 1760.La première ascension du Mont-Blanc suivra en 1786. Jusque là eneffet, ce sommet fascinant (qui lereste à notre époque) demeuraitchez les paysans de Chamonix,pourtant familiers de son voisinage,beaucoup plus inquiétantqu'attirant : le massifentier avait reçu l'appellationde Mont-Maudit,car c'est là qu'erraientles âmes des trépassés.Quant à ses glaciersqui, au seizième siècle,avaient avancé, il estvrai, de façon fort agressive,ils ne pouvaient recelerselon eux que desmaléfices, entendonsdes dragons, des vouivreset autres créaturesdiaboliques. Seules cesdernières avaient pu,croyaient-ils, entraînerla destruction de quatrevillages par la glaceet les inondations !L'évêque de Genève,appelé au secours parles paroissiens, devaitdonc venir sur placeexorciser ces menaces"sataniques" à grandrenfort d’eau bénite etd’invocations. La notion13


ToponYMie14de phénomène naturel n'effleuraitpas encore les esprits.Les seuls audacieux qui se hasardaient,non sans risque, sur lessommets rocheux étaient les chasseursde chamois et les cristalliers.Sinon, la montagne, là commeailleurs, avait toujours inspiré lapeur, d'ailleurs à juste titre ; avalanches,éboulements ou crues dramatiquesla justifiaient amplement.On ne s'y aventurait que pour desraisons vitales, donc en cas d'absoluenécessité.Et cependant, les grands cols transalpins,Petit et Grand-Saint-Bernard,Mont-Cenis, Montgenèvre,avaient été régulièrement franchisdepuis plus de 6000 ans par desmigrants provenant d’Italie donton retrouve les haches, les silex oules parures. Les recherches archéologiquesrécentes nous montrentqu'au Néolithique (- 4000 à - 2000),à l’Age du bronze et celui du Fer,les hautes vallées de Tarentaise etde Maurienne étaient habitées pardes pasteurs exploitant les alpageset les gîtes métallifères. Au 7èmesiècle av. J.C., certaines sépulturesdes Belleville et des Arves recèlentmême une belle richesse. Ce milieudifficile n'était donc pas répulsif.Mais, à en juger par la fréquencedes gravures rupestres contemporainesde cette époque, visibles parexemple en Haute-Maurienne ouau Mont-Bégo (Alpes Maritimes),ce milieu montagnard hostile inspiraitdes craintes légitimes qu'ilfallait conjurer par des représentationsrituelles, cupules surtout,méandres, rouelles, corniformes…,toutes encore énigmatiques.Référons-nous une fois encore àl'histoire, en rappelant que la traverséedes Alpes, depuis l'époqueLa pierre à cupules de Chantelouve àLanslevillard.romaine jusqu'à la Renaissance,nous a laissé des récits peu portés àl'admiration et souvent épouvantésde la part de ces gens de la plaine: l'auteur latin Ammien Marcellinnous décrit ainsi "l'horreur de sesneiges éternelles, ses vallées béantes,ses perfides espaces, ses précipicescachés par l'accumulation desnévés, où bêtes et gens tombent àla descente, ainsi que les véhicules"(d'après Max BRUCHET, ouv. cit.).Les Romains qui avaient construità grand renfort de main-d'œuvrelocale quatre remarquables routestransalpines, craignaient la montagne,n'y passaient que hâtivementet se gardaient bien d'y habiter. LesGaulois Allobroges, des guerrierscourageux, s'en écartaient euxmêmesle plus possible : la partiepréalpine de leur domaine reste unquasi-vide archéologique.La traversée des Alpes par l’arméed’Hannibal à travers les neigesd’octobre, en 218 av. J.C., reste unexploit inouï relaté par l’historiengrec Polybe qui refit le périple 68ans après pour le vérifier : mais sesimprécisions géographiques incitenttoutes les vallées alpines à enannexer l’itinéraire !Jules César, en route pour la guerreen Gaule, réinaugure un longue séried’expéditions militaires alpinesallant jusqu’à celle de Bonapartepar le Grand-Saint-Bernard enneigé.Au Moyen-Age, on sait qu’en dépitde leurs craintes, les montagnardspassaient l’été en alpage, pratiquantmême la transhumance versl'Italie par des cols à 3000 m devenusinfranchissables de nos jourspar des troupeaux, comme ceuxde l’Autaret ou d’Arnès en Haute-Maurienne ; plus tard, d'autresparcoururent la montagnecomme colporteurs. Commepour les voyageurs enroute pour l'Italie, il s'agissaitd'ascensions vitales,non d'explorations pourle plaisir ou la beauté dessites.À l'époque de la Renaissance,les descriptions desvoyageurs parlent encorede "gouffres hideux, demontagnes sauvages, d'habitantsfrustes et primitifs". Quantà leurs dégringolades hivernales ducol du Mont-Cenis sur des "ramasses",sortes de traîneaux grossiersguidés par des "marrons" virtuoses,elles avaient affolé bon nombrede voyageurs. Cependant, certainsrares audacieux y trouvaient unplaisir excitant, tel l'abbé Ruccellai,émerveillé de "faire en moins d'unquart d'heure avec une rapiditéincroyable une descente de quatremilles environ" (d'après Max BRU-CHET, ouv. cit.), ou Michel Montaignequi en parlait comme d'un"plaisant badinage"! Cependant,au 18 ème siècle encore, même lagrimpée de la modeste chaîne del’Épine (985 m) inspirait la peur.Bien des siècles après, admirant– par beau temps, il est vrai – cespaysages de montagne largementhabités et fréquentés, il nous semblenaturel de n’en exalter que lepittoresque, la beauté ou le grandiose.Admirer depuis de bellesroutes ou des pistes de ski bien entretenuesces paysages aimableset familiers en fait oublier tousles dangers et on estime les avoirapprivoisés, même si côtoyer desprécipices n'exclut pas quelque appréhension.Mais que survienne lamoindre tempête de neige et nousvoilà replongés dans les peurs ancestrales.La fascination pour la montagnequi nous semble aller maintenantde soi n'apparaît cependant dansl'histoire qu'à la suite d'une évolutiontardive, remontant seulementà la fin du dix-huitième siècle : celle-cisuit de peu la vogue nouvelledu sentiment de la nature, apparuedans la "bonne société". Celle-ciavait montré certes jusque là ungoût manifeste pour les parcs etles compositions végétales, mais àcondition qu'ils soient domestiquéset ordonnés, comme par exempledans les jardins à l'italienne ou àla française. Depuis la Renaissanceitalienne, on sait que les peintresavaient le goût d'introduire à l'arrière-plandes portraits ou de scènesreligieuses, des échappées paysagèrestoujours idéalisées, voireartificielles, comme les paysagesmontagneux presque "dolomiti-


Une cascade du Jura qu’au18ème siècle, on aurait trouvéesublime, donc délicieusementeffrayante.ques" qui agrémentent les scènesbibliques de Raphaël ou de Léonardde Vinci.Dans cette mode nouvelle où, au dixhuitièmesiècle, commence à poindrel'admiration quelque peu naïveou bucolique des paysages naturels,Jean-Jacques Rousseau apporte unecontribution personnelle, sans allercependant jusqu'à fréquenter lamontagne.Et encore, cette admiration ne restet-ellepas sans ambiguïté : l'attraitnouveau ou, dirait-on plutôt, l'irrépressiblefascination devant des ro-chers, des torrents bouillonnants etde sombres sapinières, suscite unsentiment d'angoisse mêlée de plaisirqui est le propre du "sublime",alors à l'honneur. Celui-ci se distingued'ailleurs à l'époque nettementde l'impression de beauté, alorsqu'actuellement nous qualifions parfoistelle beauté de sublime pour desraisons purement esthétiques, voirepar effet de mode. Dans les milieuxchics du dix-huitième siècle, on doitdonc frissonner devant les "sublimeshorreurs" (les cascades des Alpes !)ou les "hideuses glacières" de Chamonixqui, d'ailleurs, stationnent auxportes du village : point n'est besoind'escalader les glaces et les rochers,exercice jugé ridicule et effrayant.Cet engouement pour la nature"sauvage" et ces extraordinaires "glacières"qui, à Chamonix et dans leValais, ont envahi les abords mêmedes villages, attirent de nombreuxartistes, essentiellement genevois.En voisins curieux, que ces phénomènesinquiétants ne menacent pascomme les Chamoniards, ils sontanimés par un goût nouveau pour lepittoresque et l'observation réalistede la montagne, autant que par lesouci du témoignage.Jean <strong>Du</strong>bois, Samuel Birmann, Baclerd’Albe, Jean- Antoine Linck et biend'autres ne montent pas sur les glaciers,ni sur les pics, ils les peignentavec précision et talent. Aussi, leursœuvres resteront-elles pour nous desdocuments précieux sur le Petit Âgeglaciaire finissant (1550-1860). Maiselles vont également contribuer àpopulariser les glaciers et la hautemontagne auprès des conquérantsdes cimes.D'autres voyageurs, moins poètes etpas du tout horrifiés, vont montreren revanche une attirance remarquablepour l'escalade de ces sommetsinconnus et fascinants : Des Chamoniardsd'abord, comme JacquesBalmat et Michel Paccard, un savantsuisse tel que Horace-Bénédict deSaussure réussissent les deux premièresascensions du Mont-Blanc en1786 et 1787. Le récit de ce dernier aun grand retentissement. Peu après,deux femmes à l'énergie hors ducommun, Marie Paradis et Henrietted'Angeville, parviendront même ausommet – en costume d'époque !– performance jugée jusqu'alors inconcevable.Puis viendra le tour desAnglais, infatigables explorateurs etalpinistes qui vont populariser lesvieux noms de sommets.Henri Barthélémyà suivre :"La toponymie de nos montagnes".Assurances :Les garanties d’assurance MAIFliées à la licence CAF 2007/2008sont acquises jusqu’au 30 septembre2008. Exceptionnellement,vous conservez vosdroits jusqu’au 31 octobre 2008,uniquement afin de permettrele renouvellement votre licence.N’attendez pas le dernier momentau risque de rompre le contrat. Paranticipation, les nouveaux adhérentsseront couverts dès le 1erseptembre 2008, année de leurpremière adhésion. Dès lors que lalicence est renouvelée, ce sont lesnouvelles conditions d’assurancequi s’appliquent.Le glacier des Bois et le portail de l’Arveyron vus par une peinture deBacler d’Albe au début du 19ème siècle."Glaciers du Mont Blanc" R Vivian, Ed. La fontaine de Siloé.Pour les sociétaires MAIF à titrepersonnel, la FFCAM a négocié desgaranties complémentaires auxcontrats RAQVAM ou/et PROXISdans le but de tenir compte desspécificités des activités pratiquéestelles que le ski-alpinisme,l’escalade, etc.Plus d’information sur :www.ffcam.fr15


CultureCimes et merveillesDans le cadre de son hommage à Samivel (voir magazine Suivant sa Voie n°68), le <strong>Club</strong> <strong>Alpin</strong> Françaisd’<strong>Albertville</strong> a souhaité associer des enfants à ce projet. L’idée était de faire connaître, le plus largementpossible, les oeuvres de cet homme aux talents exceptionnels, de transmettre au travers la culture dessensibilités multiples. Ayant une convention de partenariat avec la cité scolaire Jean Moulin d’<strong>Albertville</strong>,il était naturel de se tourner vers cet établissement. La Direction de ce dernier ainsi que l’équipeenseignante se sont montrées particulièrement intéressées et se sont portées parties prenantes.Ainsi donc, une classe de 6e, accompagnée de ses professeurs de lettres, d’arts plastiques et d’EPS adécouvert l’étendue des aptitudes intellectuelles et artistiques de Samivel. Pour être encore plus attractif,le CAF a sollicité des hommes illustres que sont Bernard Amy, Patrick Gabarrou et Georges Million.L’alchimie a pris et les éléves ont réalisé de grandes prouesses. Ils ont produit des dessins, textes dans lestyle Samivel et se sont prêtés à une présentation théâtrale devant un public conquis.16Les élèves de 6°C du collège JeanMoulin d’<strong>Albertville</strong> ont participéle mardi 12 Février à la rencontresur Samivel écrivain et illustrateur.Ils ont ainsi découvert l’artisteaux multiples facettes en coursde Français et d’arts plastiques.En Français, ils ont découvertdifférentes oeuvres de l’artiste,tant des oeuvres de littérature dejeunesse que des oeuvres sur lamontagne et se sont même inspirésde Samivel pour écrire à leurtour à propos de leur expériencedu ski et de la montagne.En arts plastiques,ils se sont initiés à l’artde l’aquarelle à la manièrede Samivel. Lesimpressions des élèvesont été très positives.Ils ont beaucoup découvertet se sont sentisinvestis d’un projet:"J’ai apprécié de travaillersur un alpinistequi nous fait rêver denombreux paysages enneigés"ditAgathe en parlant du"projet / Samivel" etde rajouter: "Nousavons appris à fairedes contes, de l’aquarellecomme Samivelet aussi la beauté dela montagne ". Sophierajoute à cela :"Ce projet m’a apprisque le respect de lanature est très important".Adeline résumebien l’enthousiasme de ses camaradesface au travail réalisé:"Ce projet m’a appris que Samivelétait un homme courageux. C’estvraiment dommage qu’il ne soitplus là. J’aurais bien aimé le rencontrerun jour mais je ne pourraidonc jamais." Les différentesproductions de l’artiste semblentdonc avoir particulièrement touchéces jeunes collégiens.Carole Donzelet les élèves de 6ème C du collègeJean Moulin.Concours PhotoPour participer, envoyez-nous vos plus belles photos sur lethème de la montagne avant le 30 sept 2008 :Règlement complet sur : www.clubalpin.com/albertvilleEnvoyer vos photos à l'adresse e-mail : beneteau.alain@wanadoo.frLes photographies retenues seront présentées à l'assembléegénérale de l'association en décembre 2008. Les prises devues mettent en perspective les activités sportives proposéespar le CAF, nos refuges, les ambiances de groupes, etc...Nombreux cadeaux à gagner.


Ecole de ski "Petit CAF"Pour cette saison d’hiver l’Ecole de Ski du Petit CAF a connu une forte augmentationdes effectifs ( 98 enfantsinscrits contre 76 en 2007 ) 12 sorties de janvier à mars ont permis aux enfants de faire de réels progrès etd’obtenir de très bons résultats aux tests ESF : 95 % de réussite ; notons que le mercredi précédant les tests(révisés avec les moniteurs ESF), nous CAF d’<strong>Albertville</strong>, nous avons été très courageux car nous étions le seulclub dans la station de Crest Voland a avoir bravé les intempéries. Bravo les enfants…et un grand merci auxbénévoles.Le 19 mars à Crest Voland ont obtenu :Flocon :Palous Clément, Tudela Léo, Fontrier Marie,Kolsh Antoine, Lebegue Alexia, SoulierClémence, Joao Hugo, Charvier Shanna,Cordier Eva, Henriot Kylian, MasseboeufSamuel, Negro Malhaury, Brunetto Leo.1ère Etoile :Braconnier Joshua, Vevaux LardeuxBruyère, Soupre Florent, Caprenzano Gabriel,Peronnet Elda, Cordier Anaïs, CoutardQuentin,Vergne Robin, Soupre Jérémy,Mor Louis, Mazet Loïc, Perrin Melissa,Rodriguez Léa, Lemasson Julien, BréantCharlie.2ème Etoile :Bréant Théo, Belet Guillaume, LombardMaxime, Grioua Fawzi, Homerin Anne-Lise, Burette Nine, Angonin Elisa, MercierGatien, Loisel Lilou, Baillet Camille, KaliféBertrand, Tudela Elisa, Philibert Laurie,Vianey François, Béraldin Théa, MachadoEmmanuel, Lechat Julie, Grenèche Thibaut.3ème Etoile :Burette Lola, Coffier Léo, Coutin Benoît,Romagné Delphine, Pomar Julien, DesmusGuillaume, Grimaud Olivier, GrassetMathieu, Carron Loïc, Vilarhino Thom,Piffet Aurélien.Etoile d’Or :Delcher Etienne, Fontrier Jérémy, GrenècheEstelle, Ortholland Cyril, Monge Mathieu,Quard Clothilde, Vergne Manon,Vianey Antoine, Evtouchenko Juliette,Contremoulin Mathilde.Etoile de Bronze :Mallet-Guy Hugo, Clairicia Brice.SnowboardNiveau 3:Delcher Hippolyte, Combres Clémence,Combres Alexandre, Quard Hugo.Niveau 2 :Baillet Charles, Carron Anthony, EvtouchenkoQuentin, RodriguezMégane, VilarinhoHugo.Niveau 1 :Carron Kelly, MercierAnaïs.Chamois Argent :Coutin Joseph.Bronze :Lemasson Nicolas, CarrazLouisa, Delcher Etienne,Mallet-Guy Paul, FontrierJérémy, Monge Mathieu.Cabri :Evtouchenko Juliette.Flèche Or :Vergne Daniel.Argent :Delcher Etienne, Lemasson Nicolas, EvtouchenkoJuliette, Mallet-Guy Paul.Bronze :Fontrier Jérémy, Monge Mathieu, CarrazLouisa, Vianey Antoine, Ortholland Cyril,Lebegue Chloé, Vergne Manon, QuardClothilde.Fléchette :Grenèche Estelle.Le dimanche 30 mars a rassemblé pourle traditionnel concours à Courchevel1650 enfants parents et amis. Cette journéeest toujours très appréciée par touset connaît un franc succès. Cette annéeencore nous avons eu la chance d’avoir lebeau temps et plus de 80 personnes ontparticipé au slalom géant dans une ambianceconviviale. Les résultats obtenus:1flèche Vermeil, 13 Argent, 11 Bronze, 7Fléchettes. Cette journée s’est terminéepar la remise de coupes, médailles et lots.Merci aux participants et rendez vous àl’année prochaine. Un remerciement àtous les sponsors qui ont permis de récompenserles enfants : Casino, CIMMimmobilier, La banque Populaire, ClaudeNicoud, Sport Expert, La librairie desBauges, Radiance, OCA, Intersport, Leschaussures Mésère.Parents n’oubliez pas les inscriptions àl’Ecole de Ski les mercredi 3, 10, 17 décembre2008 et le 5 janvier 2009.Janine Husson17


Ski <strong>Alpin</strong>isme CompetitionBilan de la saison 2008Après un stage technique aumois de novembre, les coureursdu club sont partis à l’assaut dessommets de tout l’arc alpin. Lasaison a débuté avec des déplacementscollectifs dans les alpesdu sud, dans le Champsaur et leValgaudemar puis sur les arêtesventées surplombant l’Ubaye. Lasuite des rendez vous, situés entreArve et Romanche, a vu une présencemassive des Albertvillois.Ainsi nos athlètes ont laissé leursourire sur nombre de podiumsde chacun des massifs. Ce dynamismese traduit par une victoireau classement national des clubsavec une confortable avance surnos poursuivants anneciens etisérois.De nombreux adhérents sontvenus se joindre au groupe compétitioncet hiver. Chacun découvre,à son rythme, l’ambianceprestigieux. Une attention touteparticulière est apportée auxjeunes qui ont la possibilité d’intégrerle groupe Savoie/Haute Savoieencadré par Stéphane Brossequi réalise un travail remarquableauprès des générations montantes.L’équipement technique a étécomplété cette saison, avec leconcours de la municipalité d’<strong>Albertville</strong>,par un coupe vent ultraléger siglé aux couleurs du clubet de la ville. Ce partenariat, enplace maintenant depuis troisans, fonctionne bien et permetà notre cité d’asseoir son imagemontagnarde.Difficile de faire le bilan de cettesaison sans remercier les organisateursdes deux circuits Alpiskitouret Randoskitour. Il convientde saluer leur audace et leur professionnalismepour nous propo-leur aide aux Sybelles et à la tracede Vaugel dans les vallées de laMaurienne et de la Tarentaise.Pour cette dernière, les membresdu PGHM avaient mis en placeune journée de formation sur lasécurité en course fort appréciéedes participants. Cette actioncontribue à l’esprit développé parla FFCAM à travers ses circuits.A cette heure, certains ont déjàchaussé leurs baskets ou enfourchéleur vélo, d’autres profitentde l’hiver qui se prolonge en attendantde réaffûter cramponset piolets, tandis que quelqueséquipes se préparent pour la patrouilledes glaciers en Suisse. Atous, nous vous donnons rendezvous courant mai pour clore cettesuperbe saison.Jean François Grandidier etLudovic Barboni18des courses, affine sa techniqueauprès des plus expérimentés,et rapidement prend place dansles pelotons des parcours les plusser des parcours techniques dansun environnement alpin encoresauvage. Ainsi les bénévoles duCAF <strong>Albertville</strong> ont pu apporterCalendriers et comptes rendus descourses, classement national etpar course sont disponibles sur lesite de la FFCAM


Résultats du Championnat NationalFFCAM par equipesFemmes1- Nathalie Bourillon / Corinne Favre –CAF Ubaye/ CAF Briançon2- Valentine Fabre / Magali Jacquemoud– CAF Causses / <strong>Albertville</strong> / groupe Excellence3- Alice Lauga / Isabelle Cifferman –CAF Maurienne / <strong>Albertville</strong>Seniors Hommes1- Anthony Fraissard / Jean FrançoisPremat – CAF <strong>Albertville</strong> / CAF Morzine2- Valéry Chaix / Ludovic Pommeret –CAF Maurienne3- Yann Gachet / Nicolas Mater – CAF<strong>Albertville</strong>Vétérans Hommes1- Lionel Bonnel / Stéphane Chevallier- CAF Maurienne / CAF Briançon2- Aimé Arnaud / Laurent <strong>Du</strong>bourg –CAF Ubaye3- Philip Gimard / Philippe Stiefbold –CAF <strong>Albertville</strong> / CAF FavergesJuniors1- Charles <strong>Du</strong>bouloz CAF Faverges2- Romain Baud CAF Haut Chablais4- Laurent Gay Perret CAF La RocheBonneville5- Jules Brun CAF <strong>Albertville</strong>Cadets1- Cyrille Gardet CAF <strong>Albertville</strong>2- Antoine Socquet CAF Pra Sur Arly3- Damien Desuzinge CAF LemanRésultats du Championnat National FFCAM individuelSeniors femmes1 - Magali Jacquemoud CAF <strong>Albertville</strong> – gr. Excellence2 - Amandine Novero CAF Haute Maurienne3 - Anne Petit CAF MaurienneSeniors hommes1 - Sébastien Baud CAF Morzine – groupe Excellence2 - Yann Gachet CAF <strong>Albertville</strong> – groupe Excellence3 - Alain Premat CAF Morzine – groupe ExcellenceVétérans hommes1- Gilles Gontharet – CAF <strong>Albertville</strong>2 - Hervé Lucianaz – CAF <strong>Albertville</strong>3 - Gilles Tiraboschi – CAF Aravissport et handicapUne volonté de sport pour tousLe sport est un outil irremplaçablede développement social. A cetégard,l'association met tout enouvre pour assurer l'égal accès auxpratiques que nous développons,sans discriminations, et en prenanten compte un éventuel handicap.C'est un préalable à l'épanouissementde chacun. Accueillir les personneshandicapées pour garantirle libre choix de leur projet de vie etleur permettre une meilleure participationà la vie sociale est une préoccupationde longue date au CAF<strong>Albertville</strong>.La première mesure est de proposerdes sorties en collective adaptées àla nature du handicap. Selon l'activitésportive choisie, nous recherchonsune solution qui puisse leurpermettre d'intégrer un groupe depersonnes valides. Randonnée pédestreet ski sont des disciplines quiconnaissent déjà des pratiquants.La deuxième action prise est deproposer aux personnes à mobilitéréduite une randonnée en milieude pleine nature. Ainsi, nousaccueillons une petite dizaine depersonnes en joëlette lors de Montagneen fête. Une journée citoyenne.La troisième mesure en faveur despersonnes handicapées est de faireconnaître nos engagements à lacommission handisport d'<strong>Albertville</strong>.A cet égard, nous avons déjàpris contact avec Madame IsabelleChamiot-Clerc et Monsieur RolandMercier. Par ailleurs, nous avons signéen janvier dernier, une conventionde partenariat avec l'InstitutMédico Educatif d'<strong>Albertville</strong> (IME).Enfin, nous rappelons que la plupartde nos rendez-vous publicssont ouverts à tous.Avec le <strong>Club</strong> <strong>Alpin</strong> Français d'<strong>Albertville</strong>,tout est possible.19


andonnee pedestredestination massif déniv. + alt. max diff. accompagnateurmai 200811 Col de Niard en circuit au-dessusde Combloux18 Passage de l’Aulp du seuil depuisle Col de MarcieuxBornes3430 ETChartreuse3334 ET25 Mont Clocher depuis Hauteluce Beaufortain3531 OTjuin 200801 Lac noir et/ou Petit Arc depuisLieulever08 Aiguille de Tardevent depuisPaccaly15 Col de la Gîte ou Col de la Fenêtredepuis le Col du Joly22 Pointe de Talamarche depuisVillard-dessus29 Fête de l’escalade et Le MontJovet depuis N.D. du PréLauzière3432 ETAravis3430 ETBeaufortain3531 OT700 m 1801 m F Claude Colombet800 m 1864 m F Pierre Lefebvre850 m 1976 m F Yvonne Sollier700m à1000 m2014 mou 2365mFMaryvonne Bothard1000 m 2501 m PD Guy Poletti359mou 245m2359mou2245mFPatrick ComersonBornes3431 OT1100 m 1850 m PD Emmanuel Guignard3532 OT 730 m 2558 m F Janine HussonNathalie Marissaeljuillet 200806 Lacs et Col de Pierre blanchedepuis La Chasse12/14Rando dans le Haut Giffre (2nuits en refuge)13 Mont d’Armène depuis la Chapellede Bellevaux14 A définir20 Col de Montartier depuis lesGonthiers (Celliers)27 Bassa Serra (Italie)Depuis le LacVerneyVanoise3534 OTHaut Giffre3530 ETBauges3432 OTLauzière3433 ETItalie3531 ET760 m 2636 m F Gilbert Roux-MollardJanine Husson1258 m 2158 m PD J.Claude Monod1070 m 2611 m PD Daniel Martin810 m 2900 m F Guy Poletti20


destination massif déniv. + alt. max diff. accompagnateuraoût 200803 Le Grand Cocor depuis le Pont StCharles,Refuge du Prariond,Colde la Galise,Le Grand Cocor10 Le Mont Rosset à partir de lachapelle de St Guérin15 Les lacs de la Forclaz ou 5 lacsdepuis les Echines dessus17 Trou de la Mouche depuis laLanchette23 24 Les 7 Laux depuis Fond deFrance et Pic de la Belle étoile24 A définirVanoise3633 ETBeaufortain3532 OTBeaufortain3532 OTAravis3430 ETBelledonne3335 ET300m931m978 m2324m2987m3034 mJanine Husson875 m 2449 m F Gilbert <strong>Du</strong>nand-Martin1200m 2532m PD Daniel Martin7h A-R1020m 2467m PD Nicole Denche1094m578m2184m2718mPDDanielle Haxaire(long retour)30 31 Suisse Valais Michel Miaglia31 Le Sentier des 120 lacets, le Chartreuse 996 m circuit AD Janine HussonGrand Som et la Crête des Aures 3334 OTseptembre 200807 Le Cheval Noir depuis le Col dela MadeleineLauzière3433 ET14 Tête Nord des Fours en circuit Beaufortain3531 OT21 Fête de la Montagne28 Lacs du Mont Coua depuis leMottaretoctobre 2008Vanoise3534 OT840m 2832m AD Gilbert <strong>Du</strong>nand-Martin1100m 2756m F Brigitte <strong>Du</strong>nand-Frare970m 2672m F Michel Nieus05 Sortie avec Handicap/Evasion Beaufortain F Janine Husson12 Via Ferrata au Roc du Vent ettour du Roc du vent depuis lePlan de la laieBeaufortain3532 OT700m F Janine Husson19 Crêt des Mouches depuis StFerreolBornes3431 OT1230m 2032m D Roger Metral-CharvetChristian Pedretti19 La Sambuy depuis Seythenex Bauges 1160m 2198m PD Michel Darbelet26 Pointe des Chardes et/ou Col de Vanoise 1030m à 2919m PD Serge BouvierPlan Sery3534 OT 1350m 2609m29/10 Le Verdon (sur 4 jours) F Guy Mathern02/11novembre 200801 ou02Pointe de Combe Bronsin depuisle LachatLauzière3432 ET590m 2499m F Esthel LozierCotations communes au CAF <strong>Albertville</strong> pour déterminer le niveau de difficulté :facile : pour tous, y compris aux mineurspeu difficile : pour personnes débrouillées, mineurs acceptés selon conditionsassez difficile : parcours avec des passages délicats, sortie de longueur moyennedifficile : nécessite d’être un pratiquant autonome, sortie longue et relativement soutenuetrès difficile : réservé aux personnes aguerries, en très bonne condition physique, sortie engagée21


alpinismedestination massif déniv. + alt. max diff. accompagnateurMAI 200821 Encordement et moufflage Bauges 10m 950m F Tous24 ou Ecole de neige et glace Vanoise F Stéphane Husson2528 Moufflage et nœuds Bauges 950m F Tous31 ou Ecole de neige Beaufortain 200m 2500m F Tous1erJUIN 200807 Couloir N E du Roignais Beaufortain 1000m 2995m PD N. De Resseguier14 et15Refuge des EvettesPetite CiamarellaMaurienne 600m1000m3549m PD N. De Resseguier,Jérôme22 Pointe du bouchet Vanoise 1300m 3420m F Philip Gimard, Jérôme28 Pointe de la traversière Vanoise 950m 3338m F Patrick Vallat, Claire28 Sortie jeune PD S. Husson, D.Vergne29/30 A définirJUILLET 200805 et0612 et13/14Refuge Félix FaurePointe de la RechasseRefuge de fond TurbatBrèche de l’OlanVanoiseOisans900m700m900m800m2531m3212m2970mFFR. Bellot ChampignonSerge Lepaul12 Traversée des crochues Aig. Rouges 100m 2840m PD N. De Resseguier,Philip Gimard19 et2019 et2026 et27AOUT 200802 et03Refuge Albert 1erla FourcheRefuge AverolePointe MarieRefuge Albert 1erAiguille du TourRef. du Grand Bec (2/3 pers)Traversée Arêtes Grand Bec09 Pointe Percée, Escalade arêtedu Doigt (5c)23 et24Refuge Tracuitle BishornSEPTEMBRE 200806 et07Refuge de la ParrachéeLa Dent Parrachée13/14 A définirMont-blancMaurienneMont-blancVanoise1300m900m300m1100m1300m900m700m1000m2700m36192200m3313m2700m3542m2405m3398mPDPDDPatrick Vallat, ClaireJulien Spinato,Igor MazzoneN. De ResseguierGeoffrey DidoneJulien BoyerAravis 1500m 2752m D Philip Gimard, JérômeSuisseVanoise900m900m400m1100m3256m4153m2520m3697mPDDJulien BoyerDaniel VergneL’élaboration d’un programme d’activités est un long processus. Il est bâti pour votre plaisir et celui des bénévoles,sur la base des envies de chacun, le plus souvent exprimées à l’occasion de rencontres en montagne.Ceux proposés dans cette revue sont indicatifs, l’association se réserve le droit d’apporter des modifications.Pour faciliter les réservations des refuges, merci de vous inscrire 15 jours avant la course.N’hésitez pas à participer à un stage de formation, consultez les différentes propositions dans MontagneInfos. Bonne saison d’été à tous. Daniel Vergne22

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