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Muffat, Agnel, Manaudou : destins croisés des héros londoniens

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22 Barcelone 201323Destins croisés <strong>des</strong> héros <strong>londoniens</strong>Auréolés de gloire aux Jeux Olympiques de Londres,l’été dernier, Camille <strong>Muffat</strong>, Yannick <strong>Agnel</strong> etFlorent <strong>Manaudou</strong> ont connu <strong>des</strong> fortunes diversesen Espagne. Pendant que le nouveau disciple deBob Bowman s’imposait sur 200 m et 4x100 mnage libre, son ancienne partenaire niçoise se« contentait » de deux médailles de bronze sur200 et 4x200 m après avoir calé en finale du 400 m(septième). Attendu comme le missile qu’il avaitété en Grande-Bretagne, le cadet de la fratrie<strong>Manaudou</strong> s’est quant à lui égaré sur 50 m nagelibre (cinquième), se consolant avec le titre suprêmedu 4x100 m qu’il disputait pour la première foissur la scène mondiale.Sujet réalisé par Adrien Cadot, à BarceloneFL’œil du DTNLionel Horter : « Camille a connu une déceptiondouloureuse sur 400 m, mais la course que réalisel’Américaine Katie Ledecky est extraordinaire(vainqueur en 3’59’’82, ndlr). Elle a failli battre lerecord du monde qui avait été établi il y aquelques années en combinaison. Camille n’apas nagé à son niveau. Elle l’a reconnu ellemême,elle n’avait plus l’habitude de nager dansces conditions-là, derrière, sans prendre lacourse en main. Je crois que c’est ce qui l’a surprise,mais les nageurs ne sont pas <strong>des</strong> machines. »inalement, la timide Camille s’en estplutôt bien sortie. Oui, finalement,parce qu’on s’attendait à mieux etque cela aurait pu être bien pire. Caraprès son échec sur 400 m en ouverture<strong>des</strong> championnats du monde, son400 m, celui qu’elle s’était adjugée avecmaestria à Londres, ils n’étaient pasnombreux à la voir s’illustrer sur 200 mou avec les filles du 4x200 m. En clair,la confiance ne régnait plus vraiment,plus du tout même. Et pourtant, latimide Camille a trouvé la force derebondir pour glaner deux médailles debronze. C’est peu, mais tellement à lafois… Parce qu’au-delà du bilan comptable,il y a la force de caractère d’unechampionne touchée, affectée, maispas coulée.« J’aurais pu faire un très bon 400 m,mais je n’ai pas répondu présent. Je neme l’explique pas. Je ne sais pas à quelmoment ça a basculé, peut-être que j’aitrop regardé les autres filles. Il n’y a pasgrand chose à dire, je n’étais pas dedansSES MONDIAUX…MUFFAT, LA FORCE DE SE RELEVER100 NL - Forfait en demi-finale (13 e temps <strong>des</strong> séries en 54’’84)200 NL – Médaille de bronze en 1’55’’72400 NL - Septième en 4’07’’674x200 NL - Médaille de bronze en 7’48’’43ELLE A DITet je n’ai jamais suréagir. Je n’ai rien àdire pour ma défense, ce n’était pas ceque je voulais montrer.» Et ce n’est pasla Camille qu’on aurait aimé voir nageren Catalogne. Oui mais voilà, la Niçoises’est effondrée telle « une petite filleeffrayée », dixit l’intéressée. Effrayée,certes, mais pas déboussolée comme ona pu l’entendre après les règlements decompte qui ont opposé Yannick <strong>Agnel</strong>,son ancien partenaire niçois, SophieKamoun, son agent, et Fabrice Pellerin,son entraîneur. « Quoi qu’il ait pu sedire, je n’en ai pas parlé pendant lacompétition. Je n’ai pas lu non plus cequi se disait, même si j’ai vu <strong>des</strong> trucsapparaître sur Facebook. Et puis ce queje fais dans l’eau n’appartient qu’à moi.Si ça marche, tant mieux, et si je meplante, tant pis. A Barcelone, je me suisplantée... Il n’y a aucune explication,c’est juste une très mauvaise course.J’ai les nerfs parce que ce n’était pascensé se passer comme ça. J’ai fait unebelle année, alors je ne voudrais surtoutpas que ce 400 m reste dans lesannales. »« Ça m’énerve parce que ça ne reflète pas du toutmon niveau de performance, mon année,mes entraînements et ce que je vaux.J’ai été une gamine effrayée, tout simplement. »Et elle aura tout fait pour ! Sur les hauteursde la colline Montjuïc, cernée entre lamer et les perpendiculaires de la belleBarcelone, Camille aura puisé au plusprofond d’elle-même pour arracher lebronze du 200 m, le même qu’en 2011 àShanghai. « Bien sûr, c’est toujours bonà prendre, mais avec un peu plus dedécontraction j’aurais pu faire mieux. »Alors quoi ? L’Azuréenne aurait-ellevécue le terrible syndrome de l’annéepost-olympique ? « C’est possible »,admet Romain Barnier, entraîneurchef.« En France, nous avons du mal àgérer les victoires. Cela a pu affectersa saison. »« J’ai eu quelques moments de flottement,mais pas au point de me poser <strong>des</strong>questions sur mon avenir », tempère laNiçoise. « Mais c’est normal après uneannée 2012 où tout aura parfaitementfonctionné. Quand on recommence, onse demande si cela tournera aussibien. De toute façon, ça ne peut pasêtre identique. Les épreuves sont différenteset je ne suis plus la même. »« Tomber sept fois, se relever huit »,prétend un proverbe japonais. Il n’enfaudra peut-être pas autant à la timideCamille car les montagnes russesqu’elle a traversées sur sa colline espagnoleauront probablement éveillé chezelle un goût nouveau pour l’art subtil etincertain du rebond •IL A DIT« Oui bien sûr que j’ai unepensée pour Fabrice.Je me concentre sur les on<strong>des</strong>positives, alors j’attends qu’onpuisse se serrer la main et qu’onse souhaite bonne chance pour toutce qui va se passer par la suite. »AGNEL, L’ANGE BLEUYannick « Angel », c’est ainsi que lesmédias britanniques avait baptisé leNîmois l’année dernière, à Londres,quand le tricolore s’était envolé en finaledu 200 m nage libre, l’une <strong>des</strong> plusbelles de l’histoire selon sa majestéMichael Phelps. Un an plus tard, à Barcelone,l’ange bleu a de nouveau déployéses ailes pour cueillir deux titresmondiaux : le troisième de la natationfrançaise sur 200 m, après l’or ex-aequode Stravius et Lacourt aux Mondiaux deShanghai, et le premier avec ses camara<strong>des</strong>du relais 4x100 m nage libre(cf. page 26).Historique donc, parce qu’il est le premiernageur tricolore à coiffer deux laurierssur une même édition mondiale (CamilleLacourt, l’ayant rejoint en trustant l’ordu 50 m dos et celui du 4x100 m 4 nagesle dimanche 4 août, ndlr), fantastiqueaussi et pourtant un tantinet tragique,au sens grec du terme. Tragique,parce que tout aurait pu vaciller laveille <strong>des</strong> championnats du monde,quand son ex-entraîneur niçois, FabricePellerin, s’en est pris par médias interposésà leur agent commun, SophieKamoun. Des mots ont été échangés,maladroits, mais la situation n’a pas dégénéré.« J’ai lu quelques articles »,admettait le grand Yannick à l’issue de(KMSP/Stéphane Kempinaire)sa victoire sur 200 m nage libre, « maisFernando (Canales, l’adjoint de BobBowman détaché au sein de l’équipe deFrance durant les Mondiaux, ndlr) m’adit : « Oublie ça et concentre-toi sur<strong>des</strong> on<strong>des</strong> positives ». C’est ce que j’aienvie de retenir de ma compétition. Jesuis tellement bien dans ma peaumaintenant, c’est trop bien. »Et c’est peut-être ce qu’il faut retenir <strong>des</strong>on périple catalan. Après une délicatesaison post-olympique, marquée toutde même par deux titres continentauxaux Euro de Chartres en petit bassin(novembre 2012) et un record du mon<strong>des</strong>ur le 400 m <strong>des</strong> « France » d’Angers(3’32’’25), le grand Yannick semble avoirretrouvé l’envie de nager et le plaisiraussi, comme dirait l’autre… « Depuisque je suis aux Etats-Unis, j’ai de nouveauenvie de vivre les émotionsgrisantes de la compétition avec mespotes. A Barcelone, avant la demi-finaledu 200 m, j’étais tendu, stressé. Fernandom’a dit d’y aller à la cool, de me concentrersur le plaisir sans me préoccuper dureste. Vous savez, j’aurais pu faire médailled’argent, ça n’aurait pas été unsouci parce que je suis bien, avec vous(les journalistes), avec ma famille quiest dans les gradins et avec mes partenairesde l’équipe de France. »Les Etats-Unis comme un exutoire, unebouffée d’oxygène, un renouveau. Depuisle 18 mai, Yannick vit son rêve américain,un rêve de gosse, comme pouvait l’êtrecelui <strong>des</strong> Jeux Olympiques. « C’est vraique ça fait un petit moment que j’avais àcœur de m’installer là-bas. Plus jeune,je voulais faire <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> à Harvard,mais bon, ça n’a pas été possible. Malgrétout, je vis ma petite aventure américaine.» Et qu’en-est-il alors de l’effetBowman ? « Il est encore trop tôt pourmesurer quoi que ce soit, Bob a d’ailleursdit qu’on disputerait les championnats dumonde de Barcelone « à l’aveugle ».C’était surtout un moyen d’apprendre àse connaître dans un contexte compétitif.Après, en termes d’entraînement, lemenu est très différent de ce que jeconnaissais. Il y a aussi l’état d’esprit àl’américaine, parfois un peu surprenant.Ils parviennent àcréer une émulationcollectivequi est très stimulante.» •SES MONDIAUX…L’œil du coachFernando Canales (adjointde Bob Bowman àBaltimore) : « Yannick aremporté une très bellevictoire sur 200 m. C’estun grand professionneldoublé d’un immensechampion, et puis toutle travail qu’il a effectuéavec Fabrice (Pellerin) apayé. Quand il est arrivéaux Etats-Unis pour travailleravec Bowman etmoi, il a ouvert son cœuret aujourd’hui (mardi30 juillet), il a remportéune grande victoire. C’estpeut-être différent del’année dernière, àLondres, mais c’est unsuccès qui compteradans la suite de sacarrière. »200 NL - Champion du monde en 1’44’’204x100 NL - Champion du monde en 3’11’’184x200 NL -Quatrième en 7’04’’91Natation Magazine | Août - septembre 2013 | N° 144 Natation Magazine | Août - septembre 2013 | N° 144

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