Mimulus Cia de Dança - Biennale de la Danse 2006

Tous ceux qui ont assisté à un cours desalsa sur la place des Terreaux lors de laBiennale 2002 ou ont vu le spectacle detango De Carne e Sonho début 2006 à laMaison de la Danse portent la compagnieMimulus dans leur cœur. Une grandeclaque aux idées reçues et un dépoussiéragecommunicatif des danses de salon.Pour cette édition 2006, la compagnierevient avec une création inspirée de l’histoirede la samba. Les costumes sontsuperbes et attestent d’un très beau travailde Baby Mesquita et Ronaldo Fraga.Jomar Mesquita est retourné à l’origine dela musique brésilienne, lorsque les noirsd’Amérique latine tentaient de s’intégrerdans une nouvelle société, urbaine etblanche. Do Lado Esquerdo de Quem Soberend hommage à ces sons et ces airs quiviennent de la rue. C’est une danse enquête de racines, une véritable liaisonombilicale avec la terre-mère.Quant à la musique du jeune guitaristeYamandu Costa, elle rappelle les sonoritésdu choro, ancêtre de la samba. Unemanière de donner vie au blanc du noir etau noir du blanc.Jomar Mesquita nous plonge au cœur dela danse de salon et, de fait, de la dansepopulaire. Le tout est synthétisé dans unpropos d’une grande modernité. Loin dufolklore, on est littéralement aspiré par unecréation contemporaine qui utilise la techniquedes danses de salon pour la transcender.Jomar Mesquita est aujourd’hui danseur,chorégraphe et professeur. On fait appel àlui dans les plus prestigieuses écoles enFrance, en Espagne, aux Etats-Unis, enAmérique du Sud… et évidemment auBrésil. En 1990, il crée une école de danseconsidérée comme l’une des meilleures dupays. Deux ans plus tard, il fonde Mimulus,l’une des rares compagnies professionnellesde danses de salon latines. Avec unstyle dynamique, entouré d’interprèteshors pair, il donne chair à des spectaclesqui vont bien au-delà des limites formellesde chaque danse. Il a le secret pourajouter ici une pointe de classique, là unsoupçon de contemporain ou un nuage dethéâtralité.Choro et sambaLe choro est né à Rio de Janeiro à la fin duXIXe siècle. Suite à l’abolition de l‘esclavage,le processus d’intégration des noirsdans la société passait notamment par lamusique et la danse. De là naîtront lechoro puis la samba. Le choro est l’adaptationtropicalisée de nos musiques européennes,comme le furent le tango, leragtime ou le blues de la Nouvelle-Orléans.Le choro est une des premières musiquespopulaires nationales au Brésil, précédantà ce titre la samba de quelques décennies.Pour le compositeur Heitor Villa-Lobos,c’est l’âme musicale du peuple brésilien.Depuis, il a traversé toutes les modes etsévit de plus en plus fort, surtout à Rio, oùtoute une nouvelle génération de musiciens,instrumentistes virtuoses, tournentchaque soir dans les bars, cabarets etprincipaux lieux culturels de la ville. C’estune musique riche harmoniquement etmélodiquement, qui mêle tango, polka etmusique africaine.La samba est fortement bâtie autour despercussions que les esclaves africains ontapportées avec eux au Brésil. L'effet hypnotiquede ces rythmes d'influences africaine,portugaise et locale a entraînél'exécution pieds nus d'une nouvelle danse(samba). Lors du carnaval, les danseurs desamba sont vêtus de costumes imposantsqui empêchent la plupart des mouvements,sauf ceux des pieds. Ainsi, lasamba de Rio, dansée en solo, est-elle trèsdifférente de la samba dansée en couple ?La rythmique de base est « vite vite lent »et elle est « gestuée » en trois pas et unpetit lever de genou. L'ensemble est trèsdéhanché, surtout pour les filles.Les danseurs vous accueillent au bal brésilien juste après le spectacle.