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STATUT DE L'ARTISTE - Hébergement des sites éducatifs de l ...

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<strong>STATUT</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'ARTISTE</strong>De l'artisan anonyme au génie glorifiéDe la « fabrique » médiévale à l'atelier individuel


Enluminures médiévales- un miniaturiste (<strong>de</strong> « minium-oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer vermillon utilisé pour les lettrines- enlumineur « mettre enlumière, illuminer »« pictor » ou « ymagier » : autoportrait pinceau et palette à la main, anonyme, début.XIVe- Saint Luc, le saint patron <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes <strong><strong>de</strong>s</strong>sinant la Vierge:outils: chevalet, palette, appuie-mains, pinceaux, molette à broyeur les couleurs, flacon colle ou gommearabique


Enluminure sur vélin« Saint Luc peignant la Vierge » 1470Rogier van <strong>de</strong>r Wey<strong>de</strong>n, Saint Luc peignant la Vierge1435, huile sur chêne, 137 x 110 cm


De la « bottega »à l'atelier individuelDe l'artisan à l'artisteSculpteur sur boismenuisierBoutiques <strong>de</strong> marchands- artisans, travailleurs manuels quiproduisent et ven<strong>de</strong>nt eux-mêmes leurs ouvrages


Statut <strong>de</strong> l'artiste : évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> pratiques1) Moyen Agea) Eglise comme principal commanditaire: impose le sujet et la conception fixés par uncontratb) statut subalterne dans la hiérarchie sociale, pas <strong>de</strong> distinction « artiste-artisan »seul critère: « le travail bien fait »c) le métier exercé au sein d'un atelier (apprenti, compagnon, maître)légitimé par une corporation /guil<strong>de</strong>/ qui:- organise et définit la pratique (style, sujets, territoire, commercialisation et diffusion)- fixe les règles <strong>de</strong> la formation- arbitre les litiges éventuels- secourt les défavorisés- gar<strong>de</strong> le secrèt <strong>de</strong> fabrication- n'admet pas les femmes- assure la formation <strong>de</strong> père en filsd) peinture, sculpture, architecture = arts mécaniques/ opposés aux arts libéraux :rhétorique, grammaire, logique, arithmétique, astronomie, musique2) Renaissance:a) laïcisation <strong>de</strong> la société, humanismeb) comman<strong><strong>de</strong>s</strong> privées: mécènatc) reconnaissance <strong>de</strong> l'individu (signature, cartel, autoportrait)


Moyen-Âge : 2 catégories <strong><strong>de</strong>s</strong> arts:- la plus noble est celle <strong><strong>de</strong>s</strong> arts libéraux (grammaire, dialectique, rhétorique,éométrie, arithmétique, astronomie et musique)qui font appel à l’esprit- les arts mécaniques(l’architecture, la sculpture, la peinture et l’orfèvrerie)Confondus avec l’artisanat ,ils sont qualifiés d’arts serviles,c’est parce qu'ils privilégient l’habileté et le travail manuelRenaissance: changement <strong>de</strong> statut:Alberti« Della Pittura »« Traité <strong>de</strong> la Peinture » Léonard <strong>de</strong> Vinci,l'art fait appel à l'esprit, cosa mentale


L'art au Moyen ÂgeL'enluminure est l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> formes les plus caractéristiques <strong>de</strong> l'art médiéval, mais il en existe bien d'autres. Le terme d'"art" possè<strong>de</strong> d'ailleurs unsens différent <strong>de</strong> celui que nous lui donnons aujourd'hui. En effet, il n'y a pas, durant le Moyen Âge, <strong>de</strong> distinction entre l'artiste etl'artisan.Le travail artistiqueDes œuvres <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>Une bonne partie <strong>de</strong> la production artistique du Moyen Âge est constituée d'œuvres <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> : comman<strong><strong>de</strong>s</strong> privées émanant <strong>de</strong> rois,princes, seigneurs, riches bourgeois ou ecclésiastiques, comman<strong><strong>de</strong>s</strong> collectives émanant essentiellement <strong>de</strong> l'Église ou <strong><strong>de</strong>s</strong> confréries. Ces<strong>de</strong>rnières ont, durant <strong><strong>de</strong>s</strong> siècles, fourni du travail aux architectes, sculpteurs, orfèvres ou verriers engagés dans la construction d'église ou <strong>de</strong>cathédrales et dans la fabrication <strong><strong>de</strong>s</strong> objets du culte.Du fait <strong>de</strong> ce rapport économique le plus souvent formalisé par un contrat, l'artiste doit tenir compte <strong><strong>de</strong>s</strong> exigences du commanditaire, <strong>de</strong> sesdésirs autant que <strong>de</strong> ses possibilités financières. De plus, donateurs ou commanditaires laissent souvent leur marque sur l'œuvre dont ils sontfiers d'avoir rendu possible l'exécution. C'est ainsi que sur les faça<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> églises figure souvent le nom <strong><strong>de</strong>s</strong> commanditaires aux côtés <strong>de</strong> celui<strong><strong>de</strong>s</strong> artistes. De même, les manuscrits enluminés portent, à partir du Xe siècle, le nom <strong>de</strong> leur commanditaire.Des maîtres d'ouvrageUn autre aspect du travail <strong>de</strong> l'artiste est la nécessité <strong>de</strong> se procurer lui-même les matières premières. Ainsi certains artistes doivent-il organiser,avant le travail en atelier, un véritable chantier pour extraire la pierre <strong><strong>de</strong>s</strong> carrières ou les métaux <strong>de</strong> la mine. Les architectes étaient, à l'époque,<strong><strong>de</strong>s</strong> maîtres d'ouvrage tout autant que <strong><strong>de</strong>s</strong> concepteurs.L'apprentissage du métier se fait souvent en famille. À partir du XIIIe et surtout du XIVe siècle, <strong><strong>de</strong>s</strong> corporations se forment réunissant tous lesmembres d'un même métier : maîtres, apprentis, salariés. L'artiste du Moyen Âge ne se définit donc pas par son statut puisqu'il peut être aussibien maître d'un atelier que salarié. Il est, avant tout, un professionnel qui maîtrise une technique.L'artiste <strong>de</strong> courCe n'est qu'à la fin du Moyen Âge qu'apparaît un autre genre d'artiste : l'artiste <strong>de</strong> cour.Le plus souvent poète, musicien ou enlumineur, il est au service exclusif d'un roi et <strong>de</strong> sa cour. Il jouit d'une plus gran<strong>de</strong> sécurité que l'artisteindépendant, dont il ne connaît pas les difficultés économiques.


Breughel, Le peintre et le connaisseur 1565Fabrication <strong>de</strong> couleursle secret bien gardéet matière premiere bien couteuseLe marché <strong>de</strong> l'art


Pilon et mortierMolette et pierre à broyerLapis lazulipigmentsCoquilles avec couleursdiluées à la gomme arabiquePinceaux, molette en granitVessie <strong>de</strong> porc,ancêtre <strong>de</strong> nostubesPREPARATION <strong>DE</strong> COULEURS


Secrets d'atelierslivres <strong>de</strong> modèlesMaître Bertram, Retable <strong>de</strong> Grabov,détail <strong>de</strong> la Création <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux1378Livre <strong>de</strong> modèles :têtes <strong>de</strong> la Vierge, duChrist et d'un angePointe d ’ argent et pinceau –9,5 x 9 cm1er quart du XVe siècleVéritable encyclopédie <strong>de</strong> têtes, mains, postures, plantes etc.Oeuvre d'art sur catalogue ? Puzzle? Stéréotype ?


Carnets <strong>de</strong> compagnonsVillard <strong>de</strong> Honnecourt est un maître d'oeuvre du XIIe siècle. Il est célèbre pour soncarnet renfermant <strong>de</strong> nombreux croquis d'architecture. Villard est originaire <strong>de</strong> Honnecourt(Nord) et comme les compagnons <strong>de</strong> son temps, il fait son apprentissage en allant <strong>de</strong> villeen ville et <strong>de</strong> chantier en chantier. Il <strong>de</strong>viendra plus tard maître d'oeuvre.


Rembrandt van Rijn, Atelier 1629NOUVEAU THEME:le peintre et son atelierVermerer <strong>de</strong> Delft, La peintureou l'Atelier1695


Intérieur d’atelier, David Ryckaert, 1638


Le noble peintre, Abraham Bosse, vers 1642


Jean Fouquet, Peintre <strong>de</strong> cour 1450 autoportrait,or sur émail diam.6,8 cmINDIVIDUALITE ARTISTIQUE, reconnaissance et affirmation


PRESENCE <strong>DE</strong> <strong>L'ARTISTE</strong> DANS L'OEUVRE- cartellino, cartel, cartouche : nom, date, titre- signature stylisée, monogramme, marque <strong>de</strong>fabrique- autoportraits intrusifs ou allégories en trompel'oeil- autoportrait avec signature


Le hors-champs dans le miroirL'artiste est doublement présent :peintre et témoin <strong>de</strong> la scène à travers l'inscription:« Johannes <strong>de</strong> eyck fuit hic 1434 «Jan Van EyckPortrait <strong><strong>de</strong>s</strong> époux Arnolfini, huile sur bois1434


Adam Kraft 1493, autoportrait Eglise St.Laurent NurembergFresque <strong>de</strong> La chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> épouxpalais <strong>de</strong> Louis III Gonzague duc <strong>de</strong> Mantoue 1465Mantegna, autoportrait présumé


SIGNATURE cartel: 1475 Antonello da Messina, Condottiere Giovanni Bellini La Vierge à l'enfant, 1460


Perugino (1445/50-1523)autoportrait , fresquePalazzo <strong>de</strong>i Priori (Collegio <strong>de</strong>l Cambio)AUTOPORTRAIT ET CARTEL EN TROMPE L'OEILBernardino di Betto dit le Pintoricchio: fresqueCappella Baglioni in Santa Maria Maggiore 1454-1513


Michelange, fresque <strong>de</strong> la Chapelle Sixtine,Rome Vaticanautoportrait en St.Barthélémy écorché 1537-41


DURER, autoportrait à 13 ansSignature: Vittore Carpaccio, 1500 Albrecht Dürer, Autoportrait 1510


Albrecht Durer « Le retable Landauer »Adoration <strong>de</strong> la Trinité, 1511


Francesco Maria Mazzola dit il Parmigianino surnommé leParmesan, autoportrait au miroir convexe 1524


FEMME ARTISTE


Agnès Van <strong>de</strong>n Bossche 1481,drapeau <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> GentLe pouvoir<strong><strong>de</strong>s</strong> guil<strong><strong>de</strong>s</strong>corporationsconfériesHansesPour exercer un art etcommercialiser son oeuvre,l'artiste doit adhérer à unegul<strong>de</strong>. Elle règlemente lenombre d'ateliers et lesmodalité d'exercice, ainsi queles conditions <strong>de</strong> vente.Pour <strong>de</strong>venir maître, l'artisandoit verser une somme aprèsavoir accompli une formationcouronnée par « un chefd'oeuvre».les fils <strong>de</strong> peintres sontfavorisés, les aristes venantd'une autre ville doivent payerune contriubution bien plusimportante.Cela protège <strong>de</strong> la concurrencedéloyale et assure les revenusaux artisans locaux.Les filles ne peuvent entrer enaprrentissage.


La peintresse THAMAR à son chevalet, miniature du XIV


Tandis que Thamar, femme peintre <strong>de</strong>l’Antiquité, peint une vierge à l’enfant aprèsavoir procédé à la dorure, son ai<strong>de</strong> broie unpigment bleu. Ses pinceaux, bien rangés dansun égouttoir, reposent près <strong><strong>de</strong>s</strong> coquillagespleins <strong>de</strong> pigments.Cette image ne rend cependant pas biencompte <strong>de</strong> la réalité <strong>de</strong> l’époque : très souvent,la femme n’était que l’apprentie <strong>de</strong> son mari,reléguée à la préparation <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux. Lesfemmes peintres, rares, étaient souvent sousestimées,malgré leur talent.Thamar, décrite également par Pline, estcélébrée par Boccace (avec <strong>de</strong>ux autres :Marcia et Irène), dans son ouvrage du XIVèmesiècle, De claris mulieribus (« Des femmes <strong>de</strong>renom »). Des traductions <strong>de</strong> cet ouvrage,faites au début du XV ème siècle, sontillustrées et permettent <strong>de</strong> se faire une assezbonne idée <strong>de</strong> l’atelier du peintre médiéval.


Sofonisba Anguissola , autoportrait, 1554Peintre officiel à la cour d'Espagne <strong>de</strong> Philippe IIdistinction tout à fait inusitée pour une femme à cette époque.


Caterina Van Hemessen, Autoportrait 1548 Artemisia Gentilleschi, Allégorie <strong>de</strong> la peinture 1638


Elisabetta Sirani 1638, peintre etmusicienne <strong>de</strong> Bologne


Judith Leyster, 18e autoportrait <strong>de</strong> l'artisteRosalba Carriera, pastelliste, première femme académiciennereçue à l'Académie <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux Arts 1721


Noble dame peintresse au Moyen AgeFemme artiste reconnuePeintre officiel, portraitisteet amie <strong>de</strong> Marie-AntoinnetteIsabelle Labille-Guillard, Autoportrait <strong>de</strong> l'artiste avec ses <strong>de</strong>ux élèves, XVIII e


MECENECOMMANDITAIREDONATEURConsécration:l'artiste en peintre <strong>de</strong> cour« pictor regis »


Cosme <strong>de</strong> Médicis, Florence-protecteur <strong>de</strong> fra Filippo LippiLes Madonnes, modèle pour BotticelliLes Médicis, mécènes et protecteursSupplice à l'estrapa<strong>de</strong>COMMAN<strong>DE</strong> TYPE- le peintre daman<strong>de</strong> l'avance <strong>de</strong> 60 Florinspour l'achat <strong>de</strong> matériel- s'engage à achever l'oeuvre- à respecter scrupuleusement les détails (quanités d'oret <strong>de</strong> bleu)- fixe la somme globale- <strong><strong>de</strong>s</strong>cription détaillée du nombre <strong>de</strong> figures- présence d'arbre et d'édifices, <strong>de</strong> villes, <strong>de</strong> collines,d'animaux, d'oiseaux- propose un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin élaboré et le projet final- le tout fait dans le style habituel du peintre


MECENESet protectrices <strong><strong>de</strong>s</strong> artsIsabelle d'Este , mécène par le TitienIsabel <strong>de</strong> PortugalanonymeCommanditaires ou concepteurs ?Cahier <strong><strong>de</strong>s</strong> charges scrupuleuxet contraignantIsabella d'Este, par le Titien 1548Isabelle d'Este , épouse du Duc <strong>de</strong>Mantoue et mécèneDessin <strong>de</strong> Léonard <strong>de</strong> Vinci


Chancelier RolinRogier van <strong>de</strong>r Wey<strong>de</strong>n Polyptyque du Jugement <strong>de</strong>rnier1452Guigone <strong>de</strong> SalinsJan van Eyck, La Viergeau Chancelier Rolin 1435


Peintre <strong>de</strong> la citéstatut moins élevé, clientèle bourgeoise(Van Eyck, Van <strong>de</strong>r Wey<strong>de</strong>n)Fournisseur <strong>de</strong> la cour-<strong>de</strong>meure en ville, mais bénéficie <strong>de</strong> la protection du mécène-reçoit un salaire pour <strong><strong>de</strong>s</strong> tâches diverses: décoration <strong><strong>de</strong>s</strong><strong>de</strong>meures, conception du mobillier, tapisseries, piècesd'orfevrerie, coffres etc. Montre la diversité <strong>de</strong> son talent(Léonard architecte, ingénieur et artiste à la fois / Duc <strong>de</strong> MilanPeintre <strong>de</strong> cour - Peintre du Roistatut le plus élevé, ennoblissement-récompense du mérite- d'abord domestique- puis familier, comme un valet- puis « pictor regis » (ambassa<strong>de</strong>ur et ami, rente à vie, retraite pourles <strong><strong>de</strong>s</strong>cendants, nourri, habillé, soigné) Léonard et François I-er


Ingres, 1818François Ier par J.Clouet 15151781 François Guillaume MénageotLéonard <strong>de</strong> Vinci mourant dans les bras <strong>de</strong> François I-er


Portrait <strong>de</strong> Charles VII, roi <strong>de</strong> France (1403-1461)Tableau <strong>de</strong> Jean Fouquet, vers 1450-1455Huile sur bois (chêne), 98,8 x 84,5 cm (surface peinte : 86 x 71 cm)Paris, musée du LouvreComposition géométrique Nombre d'or


Portrait <strong>de</strong> Charles VII, roi <strong>de</strong> France (1403-1461)Inscription du XVe siècle sur le cadre : LE TRES VICTORIEUX ROY <strong>DE</strong> FRANCE. /. CHARLES SEPTIESME. <strong>DE</strong> CE NOM.Par ses dimensions imposantes et son format presque carré, par le cadrage <strong>de</strong> la figure, dégagée jusqu'à la taille que dissimulent les mainscroisées, par ses proportions quasi gran<strong>de</strong>ur nature, ce portrait est à cette date exceptionnel. L'inscription rigoureuse <strong>de</strong> la silhouette dansl'espace ménagé par l'écartement <strong><strong>de</strong>s</strong> ri<strong>de</strong>aux, l'horizontalité du buste à peine infléchie par une imperceptible torsion, la position du coussinsur un plan parallèle à celui du cadre, tout contribue, malgré quelques nuances subtiles, à créer une impression <strong>de</strong> frontalité, d'autant plusmanifeste que Fouquet a su habilement exploiter la mo<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> épaules rembourrées, en vigueur durant le <strong>de</strong>uxième tiers du XVe siècle, pourdilater la figure en largeur.Depuis l'Antiquité tardive, la présentation frontale est <strong>de</strong> mise, soit pour évoquer la mémoire d'un défunt, soit pour proclamer latranscendance ou l'autorité d'un personnage, divinité, saint ou grand <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>. Les artistes byzantins l'ont très tôt adoptée ; en Occi<strong>de</strong>nt, ceparti "iconique" caractérise les portraits officiels <strong>de</strong> monarques, toujours campés dans un espace immatériel, même quand ils apparaissent surun trône, parfois entre <strong><strong>de</strong>s</strong> ri<strong>de</strong>aux blancs tirés, <strong>de</strong>ux symboles traditionnels <strong>de</strong> majesté qui accompagnent également la présentation <strong>de</strong> figuressacrées. Si Fouquet emprunte à certaines <strong>de</strong> ces effigies laïques la présence <strong><strong>de</strong>s</strong> tentures et l'idée du buste horizontal plaqué contre un fondneutre, il s'en écarte résolument en cadrant la figure à mi-corps, et non plus en pied.En opérant une synthèse entre la formule du portrait <strong>de</strong> monarque en pied et la nouvelle mo<strong>de</strong> du portrait intime à mi-corps, imposée par lesmaîtres flamands à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> années 1420 à 1430, Fouquet investit son portrait <strong>de</strong> Charles VII d'une fonction politique : c'est l'image d'unsouverain victorieux qu'il s'efforce d'imposer. En cours d'exécution, il élargit la carrure du modèle, sans doute avec l'idée <strong>de</strong> souligner sapuissance.L'inscription LE TRES VICTORIEUX ROY <strong>DE</strong> FRANCE, apposée sur la traverse supérieure du cadre d'origine, tendrait à confirmer laportée politique du tableau. Reste bien sûr à prouver qu'elle est contemporaine <strong>de</strong> celui-ci, ce que l'on ne peut pas affirmer catégoriquement.Mais certains arguments militent en faveur <strong>de</strong> son exécution par Fouquet lui-même : le raffinement <strong><strong>de</strong>s</strong> lettres, la prise en compte <strong>de</strong>l'éclairage – celui-là même, venu <strong>de</strong> la gauche, qui effleure l'effigie du roi –, déterminant pour chaque jambage <strong>de</strong> forts accents lumineux surla gauche, son positionnement soigné sur le mince encadrement noir, à marbrures rouges et vertes, que l'artiste a conçu et décoré en étroiterelation avec son tableau.Le portrait <strong>de</strong> Charles VII est selon toute vraisemblance le premier tableau français qui participe <strong>de</strong> l'idéal plastique <strong>de</strong> la Renaissance. Peintdans un contexte politique très précis, à un moment où il convenait <strong>de</strong> célébrer avec éclat les victoires <strong>de</strong> la royauté française, il constitue unvéritable prototype du portrait officiel, qui impressionnera un siècle plus tard <strong><strong>de</strong>s</strong> peintres <strong>de</strong> la stature <strong>de</strong> Jean Clouet et <strong>de</strong> Holbein, passéspar Bourges. Reste que ces préoccupations et ces contraintes n'ont en rien étouffé la sensibilité d'un artiste qui s'est attaché à rendrel'ambiguïté <strong>de</strong> son royal modèle et, pour reprendre la belle définition <strong>de</strong> Charles Sterling, est parvenu à livrer à ses contemporains, comme àla postérité, "l'image inoubliable d'un homme veule et las autant [que l]'effigie majestueuse d'un souverain".


Codification:traitéset Académies* la peinture allégorique* la peinture d’histoire* le portrait* les scènes <strong>de</strong> genre* la peinture animalière* le paysage* la nature morte <strong>de</strong> gibiers, poissons et autresanimaux* la nature morte <strong>de</strong> fruits, <strong>de</strong> fleurs ou <strong>de</strong>coquillages* la marine


Danse macabre XIIIe siècleDanse macabre, 1493Palaiollo 1470, Combat d'hommes nus


LES PREMIERS TRAITES D'ART1) trecento Cennino CenniniAdmiratif <strong>de</strong> Giotto, qui a atteint « l’art le plus accompli que l’on ait connu », il le considèrecomme celui à qui l’on doit le renouvellement, la mo<strong>de</strong>rnité et la spécificité <strong>de</strong> la peinture latine,cette <strong>de</strong>rnière ayant historiquement pris ses sources dans l’art grec byzantin.Avec quelque 200 chapitres, le Libro <strong>de</strong>ll’Arte, qui regroupe <strong><strong>de</strong>s</strong> conseils <strong><strong>de</strong>s</strong>tinés notammentaux peintres, apprentis et artisans, détaille <strong>de</strong> très nombreux procédés techniques :- broyage et mélange <strong><strong>de</strong>s</strong> couleurs,préparation <strong><strong>de</strong>s</strong> différents types <strong>de</strong> supports et d’enduits,ébauche <strong>de</strong> fresques — d’abord tracées au charbon <strong>de</strong> bois sur crépi, puis suivies d’esquissesplus définitives- fabrication <strong>de</strong> plumes, pinceaux et stylets <strong>de</strong> plomb,- techniques du moulage, <strong>de</strong> la mosaïque, du vitrail, etc.L’ouvrage expose également <strong><strong>de</strong>s</strong> manières <strong>de</strong> peindre les visages, les vêtements, les arbres,les rochers, pour lesquels Cennino Cennini préconise inconditionnellement le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin d’aprèsnature.- ses réfléxions sur l'anatomie, le clair-obscur, le mo<strong>de</strong>lé et la perspective2) Quattrocento: Leon Battista Alberti « Della pittura » en italien et en latin- Livre I « De la perspective »- Livre II « Eloge <strong><strong>de</strong>s</strong> peintres antiques + contour, composition, proportions, mouvements,passions »-Livre III « Personnalité du peintre, <strong>de</strong> son éducation, <strong>de</strong> la connaissance et sa capacité àinventer les sujets « inventio »


1 - Preparazione <strong>de</strong>lla tavola2 - Doratura a “guazzo” con foglia d’oro3 - Colorazione di rifinitura <strong>de</strong>lle ombreggiature4 - Preparazione <strong>de</strong>l fondo con bolo per la doratura5 - Preparazione <strong>de</strong>l supporto ligneo(vari strati: gesso, colla, imprimiture colorate)6 - Preparazione <strong>de</strong>l disegno a spolvero.7 - Esempio di stesura tratteggiatatipica <strong>de</strong>lla tempera ad uovo8 - Colorazione base “incarnato” (ocre, biacca, cinabro, nero)9 - Punzonatura sulla doratura10 - Lumeggiatura11 - Colorazione di rifinitura a base rosso cinabro12 - Colorazioni di preparazioneper <strong>de</strong>corazione <strong>de</strong>l tessutoSaint Etienne <strong>de</strong> Giotto,détail 1312analyse <strong>de</strong> Cennino Cennini1. Préparation du support, <strong>de</strong> la base2. Dorure sur tempéra à la feuille d'or3. Le mo<strong>de</strong>lé et les ombres4. Préparation du fond avec le « bol à dorer »5. Préparation du support en bois : diverses couches:craie, colle, pigments colorés6. Mise en place <strong>de</strong> l'esquisse7. Effet typique <strong>de</strong> la tempéra8. Couleurs chair <strong>de</strong> base: ocre, blanc, cinabre, noir9. Poinçonnage <strong>de</strong> la dorure10. Lumière et transparences11. Finition <strong>de</strong> détails à la cinabre/ rose12. Mise en couleur <strong>de</strong> l'esquisse du tissu


Leon Battista ALBERTI« Della Pittura »1435


Léonard <strong>de</strong> Vinci, 1452-1519Homme <strong>de</strong> Vitruve,étu<strong><strong>de</strong>s</strong> sur le phoetus, anatomie, mains d'expression, grotesques, h


Albrecht Dürer Etu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> proportionsDürerGrand aquarelliste et graveur


Académie <strong>de</strong> Baccio Bandinelli,gravure d'Agostino VENEZIANO1531


ACA<strong>DE</strong>MIES <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts et du <strong><strong>de</strong>s</strong>sin vers 1600 à Florence, RomeEnseignement théorique et pratique,étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> maîtres anciens et contemporainsobservation <strong>de</strong> la nature


Charles Lebrun par lui-mêmeCharles Lebrun par Nicolas LargilièreCharles Le Brun, peintre officiel <strong>de</strong> la Cour, obtient du jeune Louis XIV la création d’uneAcadémie royale <strong>de</strong> Peinture et <strong>de</strong> Sculpture, indépendante <strong><strong>de</strong>s</strong> puissants maîtres-jurés <strong>de</strong> lacorporation <strong>de</strong> Saint-Luc. Cette importante décision conduit à l’émancipation <strong>de</strong> l’artiste, enfindistingué <strong>de</strong> l’artisan.


L'Académie par Houasse, 1715


Charles Le Brun, Etu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> physionomies et <strong><strong>de</strong>s</strong> passions


Salon carré du Louvre


A lire sans modération..........!

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