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Fiche Le voyage de chihiro

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FFICHE FILM<strong>Le</strong> <strong>voyage</strong> <strong>de</strong> ChihiroSen to Chihiro no kamikakushi<strong>de</strong> Hayao Miyazaki<strong>Fiche</strong> techniqueJapon - 2001 - 2h02Réalisation, histoire originaleet scénario :Hayao MiyazakiRéalisateur <strong>de</strong> l’imagenumérique :Okui AtsushiDirecteur artistique :Yoji TakeshigeMusique :Joe HisaishiChansons :Youmi KimuraSuperviseur <strong>de</strong> l’AnimationMasashi AndoRésuméUne erreur <strong>de</strong> parcours, et ils trouvent un tunnelenvahi par les herbes. Alors que les déménageursatten<strong>de</strong>nt, le père et la mère <strong>de</strong> la petiteChihiro, dix ans, l’y entraînent et découvrent unparc <strong>de</strong> loisirs abandonné. Sur un <strong>de</strong>s stands,<strong>de</strong>s plats s’amassent encore fumants. Sesparents ne résistant pas à la tentation, Chihiropart se promener. Mais la nuit tombe. Deslumières puis <strong>de</strong>s ombres et <strong>de</strong>s formes inconnuesenvahissent le parc. A son retour, sesparents se sont transformés en porc ! Des êtresétranges se dirigent vers une immense <strong>de</strong>meureilluminée. Là, un jeune garçon, Haku, explique àChihiro que pour pouvoir survivre et peut-êtresauver ses parents, elle <strong>de</strong>vra travailler pour lavieille Yubaba…CritiqueChihiro est une Alice dont le pays <strong>de</strong>s merveillesserait une ville fantôme livrée auxspectres et aux ombres. Mais, quand onpénètre dans l'imaginaire fabuleux <strong>de</strong> HayaoMiyazaki, il ne faut surtout pas se fier auxapparences. Ce nom est un sésame qui aouvert <strong>de</strong>s horizons vertigineux dans le <strong>de</strong>ssinanimé. <strong>Le</strong> maître japonais invente, <strong>de</strong>puis vingtans, <strong>de</strong>s films-mon<strong>de</strong>s qui fascinent comme<strong>de</strong>s énigmes pas tout à fait résolues. Après lesfulgurances lyriques et le fantastique âpre <strong>de</strong>Princesse Mononoke, Miyazaki plonge unefillette <strong>de</strong> 10 ans dans une fantasmagorieeffervescente qui commence comme un cauchemar- les parents <strong>de</strong> Chihiro sont changésen porcs - et se poursuit comme un rêve trèsagité, débordant d'épreuves et <strong>de</strong> sortilèges,L E F R A N C Ewww.abc-lefrance.com1


D O C U M E N T Speuplé <strong>de</strong> majestueux dragons blancs, d'inquiétantsvieillards à six bras, <strong>de</strong> divinitésextravagantes. <strong>Le</strong> conte <strong>de</strong> fées, revisité parMiyazaki, a tout d'un jeu <strong>de</strong> pistes épique,sans règles ni interdits.<strong>Le</strong> cinéaste a décrété que, dans cette cité<strong>de</strong> nulle part, les intrus, et particulièrementles humains, sont soit transformés en animauxpour être servis à manger aux divinitésqui hantent les lieux, soit condamnés àun irréversible effacement. Pour sauver sapeau, dans tous les sens du terme, il n'y aqu'une issue : travailler à l'établissement <strong>de</strong>bains, sous la férule <strong>de</strong> dame Yubaba, sorcièrecaquetante aux pouvoirs affolants, quivous confisque jusqu'à votre nom. (…)<strong>Le</strong>s employés paniquent quand se pointe leplus répugnant <strong>de</strong>s dieux, un "extra-putri<strong>de</strong>",monstrueux magma <strong>de</strong> gadoue nauséabon<strong>de</strong>,laissant dans son sillage une puanteursuffocante. Chihiro, elle, est intriguée,et va provoquer un crescendo <strong>de</strong> péripétiesqui s'enchaînent à un rythme effréné, jusqu'àcette image finale énigmatique : unmasque <strong>de</strong> vieillard ricanant , en pierre, estemporté dans le ciel, accroché au corps d'unver géant…L'imagination, ici, on l'aura compris, est uneespèce <strong>de</strong> typhon qui ne laisse rien enplace. La fantaisie et l'angoisse jaillissentau contact <strong>de</strong> personnages sujets à toutesles métamorphoses, et qui, <strong>de</strong> plus, échappentà tout manichéisme. Est-il bon, est-ilméchant, Kamaji, le vieil homme aux sixbras télescopiques préposé à la chaufferie<strong>de</strong> l'établissement ? Et ses employées, cespetites boules noires sur pattes qui trimballentle charbon jusqu'au four, seront-elles<strong>de</strong>s alliées <strong>de</strong> Chihiro ou ses ennemies ?Tout est possible. La cohérence, il faut lachercher dans le regard <strong>de</strong> la gamine, suggèreMiyazaki, tandis qu'elle glisse insensiblement<strong>de</strong> la peur qui tétanise à la curiositéqui électrise avant <strong>de</strong> faire preuve d'unetémérité sans faille.Déployant une invention visuelle ébouriffante,Miyazaki prend le risque <strong>de</strong> tous lestélescopages, du grotesque <strong>de</strong> cartoon (gargouillesurmaquillée, Yubaba cache <strong>de</strong>spantalons bouffants <strong>de</strong> petite fille modèlesous sa robe) au surnaturel féerique (untrain filant dans la nuit sur une mer étalelaisse, dans la mémoire, une trace indélébile).Dans ce foisonnement funambulesque,il arrive que les audaces formelles tournentà vi<strong>de</strong>, que le film s'éparpille en apartésanodins. Mais aujourd'hui, personne sansdoute ne réussit à mêler aussi naturellementle trivial et le poétique, le concret etl'abstrait, tout en sublimant les situationsles plus irréelles par un réalisme à touscrins.On peut voir aussi <strong>Le</strong> Voyage <strong>de</strong> Chihirocomme une exploration passionnante <strong>de</strong>l'imaginaire miyazakien. <strong>Le</strong>s références à laculture et au folklore japonais nous manquentmais, paradoxalement, ce manquealimente un peu plus notre curiosité. Cebestiaire d'animaux "humanisés" et d'humains"animalisés" qui peuple le film renvoieà la familiarité du cinéaste, <strong>de</strong>puis l'enfance,avec l'univers <strong>de</strong>s dieux et <strong>de</strong>sesprits. Et puis il y a ces présences obsédantestel le "Sans visage", spectre errantau masque blanc figé <strong>de</strong> kabuki, capable <strong>de</strong>semer la terreur en un éclair ou <strong>de</strong> fairejaillir <strong>de</strong>s pépites d'or, avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venirl'ombre <strong>de</strong> lui-même, atteint d'une intensemélancolie. Miyazaki propose d'y voir uneallégorie du Japon actuel, en crise. Dans lefil <strong>de</strong> l'intrigue, il est un <strong>de</strong> ces nombreuxpetits mystères en suspens où s'enracine lavraie singularité du film.Miyazaki n'est jamais plus inspiré quequand sa virtuosité graphique sert à créerdu trouble. Quand, aussi, il déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> suspendrel'action pour créer un moment <strong>de</strong> purenchantement, sans suite, comme ce volbruissant <strong>de</strong> centaines d'oiseaux en papierfondant en piqué sur la maison <strong>de</strong>s bains,avant que l'un d'eux s'entiche <strong>de</strong> l'héroïneet l'accompagne dans la suite <strong>de</strong> ses aventures…Effleurant <strong>de</strong>s vérités toutessimples, sur le bonheur, le courage ou lanature, <strong>Le</strong> Voyage <strong>de</strong> Chihiro résout unebelle énigme : oui, il est possible <strong>de</strong> réinventerle merveilleux <strong>de</strong> l'enfance dans ununivers inédit.Jean-Clau<strong>de</strong> LoiseauTélérama n°2726(…) <strong>Le</strong> Voyage <strong>de</strong> Chihiro, sorti au Japonen juillet 2001 (18 millions d'entrées…),peut d'ores et déjà être tenu pour un (nouveau)sommet du genre, un tour <strong>de</strong> forcetechnique au service d'une histoire dominéepar les puissances <strong>de</strong> l'irrationnel, croisantAlice au pays <strong>de</strong>s merveilles et fantaisiedébridée d'un créateur ivre <strong>de</strong> virtuosité quine semble plus se soucier <strong>de</strong> savoir si lespectateur peut le suivre aussi loin. Ouvrantla boîte <strong>de</strong> Pandore <strong>de</strong> son subconscientdéphasé, Miyazaki explore par les yeuxd'une petite fille, Chihiro, un mon<strong>de</strong> parallèlepeuplé d'animaux, <strong>de</strong> fantômes, <strong>de</strong> sorcièreset <strong>de</strong> dieux difformes. (…) <strong>Le</strong> film estune sorte <strong>de</strong> fastueux cauchemar multicoloreque l'héroïne traverse et apprivoisepatiemment, sa délivrance sublimementsuspendue à la récupération <strong>de</strong> son nomaboli.Il faut savoir qu'au Japon, Hayao Miyazakin'est plus un cinéaste parmi tant d'autres,c'est un phénomène <strong>de</strong> société à lui seul,soumis à une constante pression médiatique,un héros adulé dont les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniersfilms (Mononoke et Chihiro) ont battutous les records au box-office national,écrasant Titanic. L'obtention en février <strong>de</strong>rnier<strong>de</strong> l'ours d'or à Berlin et l'ouverture dumusée Ghibli ont encore fait monter l'hystéried'un cran. Pourtant Miyazaki est beaucoupplus qu'un fabricant avisé <strong>de</strong> succèspopulaires, c'est un auteur au sens classiquedu terme, comme on l'entendait dansles années 60 à propos <strong>de</strong> Hitchcock ou <strong>de</strong>Lang, un homme qui ne s'est estimé satisfaitqu'après avoir plié à son désir et à savision le système, les contraintes économiqueset les attentes du public.Avec son complice Isao Takahata, il a fondéen 1985 les studios Ghibli pour avoir artistiquementles coudées franches. Miyazakin'est parvenu à ses fins qu'en <strong>de</strong>venant unauthentique tyran régnant sans partage surune équipe d'une centaine <strong>de</strong> collaborateurssoumis à ses ordres. Sa capacité <strong>de</strong> travailest proverbiale, il ne s'arrête jamais pendantles <strong>de</strong>ux ans nécessaires à la réalisationd'un <strong>de</strong>ssin animé. Il écrit le scénario,les dialogues, <strong>de</strong>ssine tous les personnages,les décors, détermine le chromatis-L E F R A N C ESALLE D'ART ET D'ESSAICLASSÉE RECHERCHE8, RUE DE LA VALSE42100 SAINT-ETIENNE04.77.32.76.96RÉPONDEUR : 04.77.32.71.71DOC : 04.77.32.61.26Fax : 04.77.32.07.092


D O C U M E N T Sme <strong>de</strong> chaque plan, storyboar<strong>de</strong> l'ensemble<strong>de</strong>s séquences et leur agencement, réviseet fixe personnellement le moindre détail <strong>de</strong>l'image et du son.(…) En raison <strong>de</strong>s délais <strong>de</strong> réalisation, lecinéaste-locomotive est obligé <strong>de</strong> tirerl'équipe en avant sans connaître la <strong>de</strong>stinationfinale. <strong>Le</strong> processus du film s'apparente<strong>de</strong> bout en bout à un gigantesque work inprogress se composant <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1 500plans dont plus <strong>de</strong>s trois quarts <strong>de</strong>ssinéspar Miyazaki lui-même. Llan Nguyên, duForum <strong>de</strong>s images, coorganisateur passionné<strong>de</strong> la rétrospective Miyazaki <strong>de</strong>décembre, n'hésite pas à dire que le cinéasteest, à 61 ans, un homme physiquementravagé, qui s'est épuisé à la tâche, a rejetéau second plan sa vie privée pour menerson œuvre à bien : arracher au vi<strong>de</strong> sa partdu feu, ce pur idéal <strong>de</strong> mouvement animégorgé d'une émotion presque palpable,entre limpidité cristalline <strong>de</strong>s paysages etfureur baroque <strong>de</strong>s figures narratives.Cette démiurgie kubrickienne appliquée au<strong>de</strong>ssin animé n'a guère d'équivalent, notammentchez les jeunes animateurs nipponsaujourd'hui, qui aiment plutôt à déléguer etfaire travailler plusieurs équipes autonomessur un projet commun. Mamoru Oshii(Ghost in the Shell, Avalon…) a déclaréque le studio Ghibli fonctionnait comme leKremlin au temps <strong>de</strong> l'URSS, organiséautour d'une personnalité omnipotente. Ildécrit Miyazaki comme un homme d'approcheaffable, aux manières douces, maisqui se révèle vite au fil <strong>de</strong>s conversationssans pitié et intransigeant. Il veut toujoursavoir le <strong>de</strong>rnier mot, et d'ailleurs il l'obtient.Pour la sortie américaine <strong>de</strong> Mononoke, ilfit porter un sabre à Harvey Weinstein,patron <strong>de</strong> Miramax, afin <strong>de</strong> lui faire comprendreque toute tentative <strong>de</strong> coupe seraitmalvenue !Mondialement vénéré aussi bien parl'Américain John Lasseter (Toy Story,Monster & Cie), le Hong-kongais Tsui Hark(Time and Ti<strong>de</strong>…) ou le Français Moebius(concepteur artistique d'Alien), HayaoMiyazaki a été formé au cinéma par sonpère, ingénieur en aéronautique, qui l'emmenaitvoir les films <strong>de</strong> De Sica, Bresson,Ozu… Il affirme n'avoir jamais été sensibleaux films <strong>de</strong> Disney, trop schématiques àson goût, mais éprouve, jeune homme, unchoc décisif en voyant la Légen<strong>de</strong> du serpentblanc (Hakuja Den, 1958), premierlong métrage d'animation réalisé au sein<strong>de</strong>s studios Toeï. Dans un entretien à unmagazine japonais en 1988, il se souvient :«A l'époque, je préparais l'examen d'entréeà l'université. Je dois avouer quelque chosed'un peu embarrassant. J'étais tombéamoureux <strong>de</strong> l'héroïne du <strong>de</strong>ssin animé.J'étais profondément ému, et après la séance,je suis rentré à pied à la maison sous laneige qui s'était mise à tomber. En comparantma situation misérable et la force vitale<strong>de</strong>s personnages, j'ai eu honte <strong>de</strong> moimêmeet j'ai pleuré toute la nuit.»L'idée qu'un personnage <strong>de</strong>ssiné peut secharger <strong>de</strong> plus d'humanité que l'humainlui-même le frappe ainsi <strong>de</strong> plein fouet : «Jene pouvais plus me cacher à moi-même quece que je voulais faire consistait à affirmerla plénitu<strong>de</strong> du mon<strong>de</strong>.» Dénonçant chezses contemporains le goût <strong>de</strong> la dévastation(sujet majeur <strong>de</strong> l'expressionnisme <strong>de</strong>smangas), luttant sans doute aussi contreson propre pessimisme et une probablemisanthropie, Miyazaki met en scène <strong>de</strong>srécits d'initiation où le Bien et le Mal nesont pas <strong>de</strong>ux valeurs assignées une bonnefois pour toutes. Il est même nécessaire <strong>de</strong>dépasser les manichéismes <strong>de</strong> l'adversitépour survivre. Ainsi peut-on faire alliance,par exemple, avec les ennemis d'autrefoispour affronter un danger commun et surmonterune peur partagée.Parce qu'il peut passer <strong>de</strong>s semaines àessayer <strong>de</strong> trouver la couleur juste pourdépeindre l'eau d'une rivière ou s'acharnerà rendre au feuillage près le vent dans lesarbres, Miyazaki traîne une réputation d'auteurécologiste. Certes, mais il faut surtoutdire qu'il se mesure en permanence avec laprise <strong>de</strong> vue réelle et avec la vérité <strong>de</strong>s perceptionstelles que les souvenirs les conservent.Ainsi le Voyage <strong>de</strong> Chihiro culminedans une séquence <strong>de</strong> trajet en train, d'unesimplicité apparente mais qui est une épure<strong>de</strong> l'œuvre <strong>de</strong> Miyazaki, un ruban <strong>de</strong> silencebleu parme à la tombée du jour, la fameuseheure d'or alchimiquement réinventée, profon<strong>de</strong>comme une page <strong>de</strong> Proust. Ça n'al'air <strong>de</strong> rien, et pourtant c'est à tomber à larenverse.Didier PéronLibération 10 Avril 2002Entretien avec le réalisateur<strong>Le</strong> Voyage <strong>de</strong> Chihiro a battu au Japonles records <strong>de</strong> fréquentation établis auparavantpar Titanic. Comment expliquez-vousun tel succès ?J'espérais à l'origine pouvoir couvrir mesfrais, et je n'avais évi<strong>de</strong>mment pas anticipéun tel succès. En fait, je me prépare toujoursau pire. Il y a autant d'adultes qued'enfants qui ont vu <strong>Le</strong> Voyage… Monfilm parle <strong>de</strong>s efforts qu'il faut produire pour<strong>de</strong>venir un être humain. Des choses commele fait <strong>de</strong> travailler, <strong>de</strong> penser très fort àquelqu'un, <strong>de</strong> ne pas toujours s'en remettreà l'argent - <strong>de</strong>s choses simples en fait - onttouché le public. Ce qui se passe au débutdu film avec la famille, les <strong>de</strong>ux parentsdétachés <strong>de</strong> leur enfant, leur fille qui ne lesécoute pas, est très représentatif <strong>de</strong> ce quise passe aujourd'hui au Japon.La vie que découvre Chihiro <strong>de</strong> l'autre côté<strong>de</strong> la porte est la vraie vie. Ce sontd'ailleurs <strong>de</strong>s choses dont les personnesâgées se souviennent très bien. Beaucoupm'ont dit que la scène où Chihiro voit la mer<strong>de</strong>vant sa fenêtre leur rappelait les paysages<strong>de</strong> leur enfance. Il y a aussi cettescène où Chihiro prend le train toute seule.Tout le mon<strong>de</strong> a le souvenir d'avoir pris seulle train. Tellement <strong>de</strong> personnes ont oubliéle sens <strong>de</strong> ce premier <strong>voyage</strong>…Proche du conte et du merveilleux, votrefilm décrit pourtant le cauchemar absolud'un enfant : la séparation d'avec sesparents.Mais dans la vie quotidienne les enfantsrencontrent <strong>de</strong>s situations semblables. <strong>Le</strong>senfants sont perpétuellement inquiets. IlsL E F R A N C ESALLE D'ART ET D'ESSAICLASSÉE RECHERCHE8, RUE DE LA VALSE42100 SAINT-ETIENNE04.77.32.76.96RÉPONDEUR : 04.77.32.71.71DOC : 04.77.32.61.26Fax : 04.77.32.07.093


D O C U M E N T Svivent dans un mon<strong>de</strong> d'inquiétu<strong>de</strong>. <strong>Le</strong> cinémad'animation imagine <strong>de</strong>s situations trèsdramatiques comme notre planète attaquéepar <strong>de</strong>s monstres. Mais il y a énormémentd'enfants qui imaginent métaphoriquementque leurs parents se transforment encochons. Il fallait quelque chose <strong>de</strong> fort àune fille comme Chihiro, qui n'est pasconsciente <strong>de</strong> sa force, et qui la pousse àaller <strong>de</strong> l'avant. Enormément d'enfants seren<strong>de</strong>nt compte que le mon<strong>de</strong> est hostile.Ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> disparaître, etChihiro disparaît elle-même.Pourquoi avez-vous choisi la métamorphose<strong>de</strong>s parents en cochons ?Cela remonte à l'époque où la bulle financièrea éclaté au Japon. J'ai eu l'impressionque les gens se transformaient en cochons.Je trouve très intéressante la transformation<strong>de</strong>s êtres humains en animaux. DansPinocchio, il y a un personnage qui <strong>de</strong>vientun âne. J'avais donc pensé à un âne, maisles enfants japonais ne connaissent pas lesânes. Un chameau n'aurait pas fait l'affairenon plus.(…)Propos recueillis par Samuel Blumenfeld<strong>Le</strong> Mon<strong>de</strong> Interactif - 10 avril 2002<strong>Le</strong> réalisateurHayao Miyazaki est né en 1941, l’année <strong>de</strong>Pearl Harbour. Il grandit dans un pays qui serelève difficilement <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> laguerre et du terrible bombar<strong>de</strong>ment dont ilfut victime. Dès son plus jeune âge,Miyazaki est fasciné par les machinesvolantes. Son père dirigeait une entreprise<strong>de</strong> construction aéronautique et l’on retrouvece goût pour les gran<strong>de</strong>s envolées dansla plupart <strong>de</strong> ses œuvres.Sa passion pour le cinéma naît en 1958,année durant laquelle il découvre Lalégen<strong>de</strong> du serpent blanc, le premier filmd’animation tourné en couleur par la compagnieToei. Après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’économie etsciences politiques à la GakushuinUniversity, Miyazaki entre chez Toai animation(en 1963) et rejoint un groupe <strong>de</strong>recherches sur la littérature enfantine. Il estainsi l’un <strong>de</strong>s très rares réalisateurs d'animationjaponais qui n’ait pas été formé àl’école du manga. Il restera huit ans chezToei, mais les limites imposées par la productionà la chaîne l’étouffent. En 1971, il<strong>de</strong>vient indépendant et travaille commedirecteur <strong>de</strong> l’animation sur <strong>de</strong>s sériestelles que Lupin 3 et Heidi, toutes <strong>de</strong>uxdiffusées en France. En 1978, il réalise sonpremier <strong>de</strong>ssin animé pour la télévision :Conan, fils du futur, qui narre les aventuresd’un jeune garçon dans un mon<strong>de</strong>dévasté. La série connaît un succès immense.En 1979, Miyazaki tourne son premierlong métrage, <strong>Le</strong> château <strong>de</strong> Cagliostro,une aventure <strong>de</strong> Lupin 3, le héros <strong>de</strong>manga créé par Monkey Punch. En France,le <strong>de</strong>ssin animé sera diffusé sous le titreEdgar, le roi <strong>de</strong> la cambriole sur pression<strong>de</strong>s héritiers <strong>de</strong> Maurice <strong>Le</strong>blanc.En 1984, c’est la consécration. HayaoMiyazaki signe Nausicaa <strong>de</strong> la vallée duvent, un long métrage pour le cinéma quiconnaît un succès immense au Japon. Enfin,en 1984, il fon<strong>de</strong> son propre studio : Ghibli,pour lequel il a, à ce jour, déjà réalisé cinqlongs métrages, parmi lesquels Mon voisinTotoro, un conte pour enfants qui remportaun succès colossal et lui valut le surnom <strong>de</strong>“Disney nippon” et Porco Rosso, sorti surles écrans français en 1995. PrincesseMononoké <strong>de</strong>vrait rester, selon l’aveu <strong>de</strong>l’intéressé, le <strong>de</strong>rnier long métrage <strong>de</strong>Miyazaki. Celui-ci ayant déclaré ne pas sesentir le courage <strong>de</strong> se lancer à nouveaudans une entreprise aussi épuisante.Pour beaucoup <strong>de</strong> ses compatriotes,Miyazaki est aujourd’hui l’égal d’unKurosawa, avec qui il entretenait d’ailleurs<strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> grand respect mutuel.Considéré par la critique unanime comme lemeilleur réalisateur nippon en activité, c’estun authentique “Maître”. Malgré ses raresapparitions dans les médias, sa voix comptedans la vie publique nipponne. Ses actionsen faveur du respect <strong>de</strong> l’environnement luiont, en particulier, valu d’être reconnucomme un écologiste actif et influentDossier distributeurFilmographieLongs métrages T.V.Mirai shonen Conan 1978Conan, le fils du futurAnne aux cheveux rouges 1979Arsène Lupin 1980(Sous pseudonyme)Sherlock Holmes, détective privé 1984On you mark 1995Vidéo-clipLongs métrages cinémaRupan 3 : Kariosutoro no shiro 1979Arsène Lupin et le château <strong>de</strong> CagliostroKaze no tani no Naushikaa 1984Nausicaa <strong>de</strong> la vallée du ventTenku no shiro rappyuta 1986Laputa : <strong>Le</strong> château dans le cielTonari no Totoro 1988Mon voisin TotoroMajo no Takyubin 1989Kiki’s <strong>de</strong>livery service, La messagerie <strong>de</strong> lasorcièreKurenai no butta 1992Porco RossoMononoke hime 1997Princesse MononokéSen to Chihiro no kamikakushi 2001<strong>Le</strong> <strong>voyage</strong> <strong>de</strong> ChihiroDocuments disponibles au FranceDossier Positif n°494Dossier Cahiers du Cinéma n°567Dossier Cinéastes n°6Repérages n°28<strong>Fiche</strong>s du cinéma n°1648Revue <strong>de</strong> pressePour plus <strong>de</strong> renseignements :tél : 04 77 32 61 26g.castellino@abc-lefrance.comL E F R A N C ESALLE D'ART ET D'ESSAICLASSÉE RECHERCHE8, RUE DE LA VALSE42100 SAINT-ETIENNE04.77.32.76.96RÉPONDEUR : 04.77.32.71.71DOC : 04.77.32.61.26Fax : 04.77.32.07.094

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