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La Gazette de l' - Historique de l'ICSN - CNRS

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<strong>La</strong> Chimie, encore et toujours …Antony BIGOTAntony.Bigot@sanofi-aventis.comMon parcours scientifique commence après <strong>de</strong> médiocres étu<strong>de</strong>s secondaires, et un bac D (Biologie/Mathématiques)obtenu à l’arraché, au rattrapage.Vint le moment du choix : que faire ? Après <strong>de</strong> nombreuses discussions avec mes parents et amis, il sembla plus sage(surtout à mes parents !) <strong>de</strong> me faire suivre un cycle d’étu<strong>de</strong>s courtes et bien cadrées. Ce serait donc un BTS AnalyseBiologique à l’ESTBA, à côté <strong>de</strong> Nation. De ces 2 ans, je gar<strong>de</strong> un sentiment très agréable : <strong>de</strong> longues heures <strong>de</strong> TP (qui neconnaît les o<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> bactériologie ou <strong>de</strong> parasitologie au petit matin manque une expérience … spéciale), ainsi que<strong>de</strong>s cours théoriques extrêmement intéressants touchant à tous les aspects <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine. Cependant, après un stage enlaboratoire d’analyse médicale, le contraste entre l’apprentissage théorique et la pratique me sembla tellement énorme que jedécidai <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s à l’université.Je me mis donc en quête d’une fac qui accepterait l’équivalence <strong>de</strong> mon BTS avec un DEUG et me permettrait d’intégrerle cycle universitaire au niveau <strong>de</strong> la licence. Paris VII et Orsay offraient cette possibilité, tandis que Jussieu n’autorisait que lepassage en secon<strong>de</strong> année <strong>de</strong> DEUG. Après une visite, au printemps, <strong>de</strong> la faculté d’Orsay, l’atmosphère bucolique (que j’aid’ailleurs retrouvée à l’ICSN plus tard) m’attira immédiatement, et je m’y inscrivis en Licence <strong>de</strong> Biochimie.C’est à cette pério<strong>de</strong> que se précisa ma vocation pour la chimie. En effet, il fallait me remettre à niveau en chimieorganique (matière qui n’avait pas soulevée en moi un enthousiasme débordant en BTS). J’achetai donc, au hasard, un livre <strong>de</strong>cours <strong>de</strong> chimie organique, et j’eus la chance <strong>de</strong> tomber sur le livre <strong>de</strong> Paul Arnaud. Et là, par une après-midi ensoleillée aubord <strong>de</strong> la rivière en Ardèche (c’était au moment <strong>de</strong>s vacances d’été 1990), je tombai en arrêt sur 2 photos qui montraient untricol dans lequel avait lieu une réaction <strong>de</strong> Grignard ! Je sais, cela fait un peu penser à Jeanne d’Arc ou à Sainte Thérèse <strong>de</strong>Lisieux, mais le fait est là : cette transformation <strong>de</strong> la matière déclencha quelque chose en moi qui me fit réaliser que c’étaitcela que je voulais faire. Je suis toujours habitée par cette même passion, malgré les années.Animé par cette passion, le reste fut facile : Licence puis Maîtrise <strong>de</strong> Biochimie (obtenues cette fois avec <strong>de</strong>s mentions,chose impensable pour mes anciens professeurs <strong>de</strong> collège et lycée !), et enfin DEA <strong>de</strong> chimie organique d’Orsay. C’est aucours <strong>de</strong> ma licence, pendant laquelle je souhaitais effectuer un stage en laboratoire <strong>de</strong> chimie, que j’ai connu l’ICSN. Jepassai donc 2 mois dans le laboratoire du Dr. Beugelmans, à réaliser <strong>de</strong>s réactions radicalaires photochimiques <strong>de</strong> type SRN1.Effectuant la majorité <strong>de</strong> ces réactions dans l’ammoniaque liqui<strong>de</strong>, j’appris à mes dépens qu’il y a <strong>de</strong>s moyens plus intelligentspour déterminer s’il reste <strong>de</strong> l’ammoniaque dans le ballon réactionnel que <strong>de</strong> mettre le nez <strong>de</strong>ssus !Puis je m’inscrivis au DEA <strong>de</strong> chimie organique d’Orsay, et me retrouvait tout naturellement dans le laboratoire du Dr.Beugelmans. Un jeune chargé <strong>de</strong> recherche venait d’y être nommé, il s’agissait <strong>de</strong> Jieping ZHU (il ne me semble pasnécessaire <strong>de</strong> le présenter aux lecteurs <strong>de</strong> cette gazette !). J’eus donc la chance <strong>de</strong> l’avoir comme maître <strong>de</strong> stage pendant monDEA, et nous développâmes la réaction S N Ar <strong>de</strong> fluoronitro aromatique en présence <strong>de</strong> nucléophiles (phénols, amines …)comme voie d’accès douce et efficace au motif biaryl-éther retrouvé dans <strong>de</strong> nombreuses substances naturelles biologiquementactives telles que : la Vancomycine, la Teicoplanine, la Bouvardine, RA VII (dont je fis la synthèse pendant ma thèse) … Monamitié pour Jieping et Quian, sa femme, également à l’ICSN, grandit tout au long <strong>de</strong> ces années. Nous jouâmes souventensemble au tennis, en simple,ou bien en double, très accrochés contre la paire Michel Devys/Alain Montagnac…Après une courte et peu intéressante interruption <strong>de</strong> 10 mois au 516 régiment du train, à Toul, près <strong>de</strong> Nancy (bien quej’y appris à conduire <strong>de</strong>s poids lourds !), je revins au laboratoire pour entreprendre ma thèse portant sur la réaction S N Arappliquée à la synthèse totale <strong>de</strong> RA-VII. J’appris <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> chimie dans une ambiance super, en étant en contactétroit avec Jieping, tous mes camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong> promo (Luc, Taoues, Caroline), ainsi que les permanent(e)s du labo : Michelle,Jacqueline, Annie-Clau<strong>de</strong> et Georges. Que <strong>de</strong> discussions cinématographiques nous eûmes avec Georges, lors <strong>de</strong>s repasquotidiens ! Et Michelle et ses filles, et Jacqueline et ses filles … C’est à ce moment-là que fut soulevée la question : leschimistes ont-ils naturellement plus <strong>de</strong> filles que <strong>de</strong> garçons ? L’étu<strong>de</strong> statistique reste à faire … C’est alors que je rencontraiFlorence qui allait <strong>de</strong>venir ma femme, en 1998.Mais ensuite où choisir d'aller en post-doc ? Après quelques démarches, je fut contacté par le laboratoire <strong>de</strong> K.C.Nicolaou (KCN pour les intimes), qui m’offrit <strong>de</strong> venir passer un an avec lui, en Californie. Ni une, ni <strong>de</strong>ux, nous fîmes nosbagages et nous envolâmes, fin Octobre 1998, pour San Diego. Ce fut, là encore, une expérience extraordinaire : la chimiebouillonnait en permanence dans le labo 5 où notre Dream Team composée <strong>de</strong> 2 grecs, un américain, un allemand et 2français, dont moi, s’entendait très bien, ce qui rendait les longues heures <strong>de</strong> travail plus faciles à supporter. Pour ce qui est <strong>de</strong>San Diego, je vous invite vivement à aller y passer <strong>de</strong>s vacances : 20°C en moyenne sur l’année, peu <strong>de</strong> pluie, une faune très

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