Talents d’iciCharles Compagnie, engagé et engageantC’est avec des projets plein la tête que Charles Compagnie, directeur artistique de la troupe Ta Zoa,pose ses valises et ses décors à <strong>Tourcoing</strong>. Encouragé par l’effervescence culturelle qui y règne, etpartageant avec la Ville la conception d’un art populaire, il tisse des liens avec la Station et lesMJC. Ses cartons sont à peine déballés.Charles Compagnie baigne dans le mondedu spectacle depuis son enfance. « Mamère est issue du théâtre associatif. Elleétait comptable pour le Prato et le Ballatumthéâtre. Moi, j’ai fait l’expérience de la figurationà onze ans, ça a été une révélation. »À vingt ans, après s’être détourné des planches,préférant au théâtre le rap et les tags, il fondele collectif Mandragore. La troupe évolue dansle réseau alternatif. « On était jeunes, réacs’.On découvrait tout, on s’engageait intimement.Nos spectacles étaient revendicatifs et trèspolémistes. » Les Mandragores se séparentau bout de quatre années de collaboration.Charles Compagnie suit alors les cours del’école Lassaad à Bruxelles, passe par les SangsCailloux et Prisme avant de monter sa proprecompagnie, Ta Zoa. « Nous sommes une troupecontemporaine et transdisciplinaire, prévient-il.Dans nos spectacles, danse hip-hop, vidéo etjeu d’acteurs fonctionnent en osmose. La vidéo,jamais anecdotique, prend sens en servant le« Ta Zoa ne se limitepas à une seulediscipline artistique,nous avons envied’explorerplusieurs genres. »texte. » Son travail passe par le Zem théâtre,des expériences avec du slam, des mix de son,des graphs’ et de l’écriture vidéo. L’annéedernière, la troupe présente « Clara 69 » aufestival d’Avignon, « un spectacle minimalistequi traite du monde carcéral avec dureté. »Le théâtre, accessible à tousConcevant le théâtre comme un moyen d’interpellerla société, Charles Compagnie contribueà le rendre à la fois populaire et participatif.Depuis peu, la troupe Ta Zoa a élu domicilerue du Moulin Tonton, dans les anciens studiosd’enregistrement Feeling, à deuxpas de l’école de formation auxmétiers de la musique. Là, elle accueilleponctuellement de jeunestroupes contemporaines, commed’anciens étudiants de l’école professionnellesupérieure d'art dramatiquetravaillant sur un projetde spectacle encore embryonnaire.« La solidarité entre compagnies estimportante et réellement efficace. Nous savonsqu’avoir un tel lieu est un privilège, nous enfaisons donc profiter d’autres, en stockant leursdécors ou en leur donnant accès à notre plateaude 80m². » Pour le directeur artistique qu’ilest, s’implanter à <strong>Tourcoing</strong> constitue unepossibilité d’essor non négligeable. « Ici, il y ade la place pour une jeune compagnie contemporainequi souhaite provoquer quelque choseau contact du public et décloisonner lethéâtre. » Pour rendre le spectacle vivantaccessible à tous les publics, Charles Compagnieanime des ateliers les mardis soir. Il noueaussi des partenariats avec La Station et lesMJC tourquennoises. « Nous souhaitons aller àla rencontre des Tourquennois. Le théâtre n’estpas réservé à une élite » conclut-il. e> Renseignements : cie.tazoa@gmail.comCharlotte Malbranque22 Label Ville
Racines© C. Jelski> Sous les pavés, le passé : journal filmé de la fouille de la Grand Place de <strong>Tourcoing</strong> qui a mis à jour la superposition d'édifices datant du XIV e au XIX e siècleIl était une fois une Société de 30 ansMÉMOIRE. Une expositionrétrospective, un film, Sousles pavés le passé, suivi d’uneconférence et un spectaclepatoisant ont mis en lumière les30 ans de la Société historiquede <strong>Tourcoing</strong> et du pays deFerrain. L’étude de l’histoireet la protection du patrimoinetourquennois et du pays deFerrain est le credo des centquarante membres de l’association.Historiens de l’ombre maispassionnés de toujours.Il y a trente ans naissait la Sociétéhistorique de <strong>Tourcoing</strong> et du pays deFerrain autour de quatre historiens et d’unmagazine. La municipalité d’alors souhaiterelancer la recherche historique locale. L’associationrépond à la commande par l’éditionde <strong>Tourcoing</strong> et le pays de Ferrain, imprimépar la Ville. Son terrain de prédilection : lescantons de <strong>Tourcoing</strong>, de Baisieux à Comines,de Wattrelos à Neuville-en-Ferrain. Époquesfétiches : les XIX e et XX e siècles. Ses colloquesfont bientôt la renommée de l’association.Très vite ses présidents développent lesvoyages et les conférences, s’ouvrant ainsi aupublic plusieurs fois par an. « L’association aaussi aidé à l’acquisition de pièces pour leCentre d’histoire locale, avec une œuvre duTourquennois Jean-René Nys et une vested’employé de l’Octroi, ancêtre de nos impôtslocaux », se souvient José Barbieux, archéologuede la Ville. Mais la Société entre à sontour dans l’histoire par la création de son filmarchéologique grand public, Sous les pavésle passé, commencé en 1983. Le film, signéClaude Jelski et José Barbieux, rafle tous lesprix entre 1987 et 1989. D’abord au 2 e festivalinternational du film d’archéologie de Paris,ensuite à Vérone, Bruxelles et Fiesole. Cen’est pas un hasard si ce film a été projetéau cinéma Les Écrans le 24 novembre dernier.Aujourd’hui, l’association souhaite diffuserplus largement son magazine, histoire detoucher davantage d’amateurs. Et toujoursrebondir sur des événements majeurs. Lecentenaire de 1914 fait déjà un sujet rêvépour ces insatiables historiens. eFranck Leloir> <strong>Tourcoing</strong> et le pays de Ferrain, N°44, est en venteà l’Office de tourisme (5 euros)> Prochaine sortie : Arras et le Louvre-Lens, le 23 mars 2013.Renseignements auprès de Bernard Martinsse,03 20 03 01 67Label Ville 23