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Stress Post Traumatique

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ETATS POST-TRAUMATIQUESLouis CrocqPour être exact, il convient de récuser l’appellation américaine d’.« état destress post traumatique » au profit du diagnostic de « syndrome psycho-traumatique ».En effet le stress est un état éphémère, immédiat et à priori sans séquelle (sauf s'il s'agitd'un stress traumatique). Ce que l’on observe ensuite, à l’état séquellaire et chroniquen’est plus du stress mais des symptômes psycho-traumatiques. <strong>Stress</strong> et Trauma doiventêtre nettement distingués :le stress, c'est la réaction biologique, physiologique et psychologique d'alarme,de mobilisation et de défense d'un individu face à une agression et une menace, etéventuellement face à d'autres situations inhabituelles.Le stress est utile ; il a un effet positif. En effet, il est focalisateur d'attention,mobilisateur d'énergie et incitateur à l'action :• Focalisateur d'attention : indépendamment de la volonté, en cas de situationinhabituelle, toutes les pensées ou rêveries vont être remplacées par la nécessité de saisirla situation. La perception n'est pas passive mais structurée, il s'agit d'une prospectionperceptive à la recherche d'information.• Mobilisateur d'énergie: non pas seulement de l'énergie physique, mais aussipsychologique : le niveau d'éveil est brusquement élevé, la lucidité est exacerbée, lejugement est affiné, le raisonnement et la mémoire sont sollicités, tout cela afin depermettre d'élaborer une décision parmi un certain nombre de schémas.• Incitateur à l'action : l'individu est habité par une telle tension qu'il n'a qu'uneenvie : qu'elle cesse. Cela pousse l'individu à agir, à agir vite, à agir bien.Si le stress est trop fort, et que, non préparé, l'individu n'a pu élaborer deschéma décisionnel, l'envie d'agir est telle qu'il va obéir au premier mot d'ordre qui va venirou par imitation de l'entourage avoir une réaction de fuite. Le stress est immédiatéphémère et adapté.Tout le temps qu'un stress peut durer (prise d'otage qui se prolonge), le sujetocculte les effets désagréables du stress : l'organisme est fait pour vivre en routine et nonen tension. Le stress s'accompagne d'une sensation d'irréalité et de nombreux signesphysiologiques : pâleur, sueurs, striction laryngée, tachycardie, spasmes viscéraux, envied'uriner...Quand le stress se termine, il laisse place à un vécu mitigé et ambigu, à la foisd'épuisement physique et psychique (impression d'être vidé) et de soulagement. Lessensations désagréables, occultées jusque là peuvent parfois ressortir dans une déchargepost-immédiate de post-stress (pleurs, agitation, agressivité, prostration, vomissements,pertes d'urine...).


Toutefois on a remarqué que le debriefing précoce voire le defusing ont uneffet positif et préventif de ces états :• L'action précoce est légitime chez des gens qui souffrent (à plus forte raisons'ils sont blessés physiquement) ; le debriefing leur permet de s'approprier l'événement.(Le debriefing permet également de repérer les sujets fragiles).• La prise en charge à long terme : elle peut être comportementale,psychothérapeutique voire psychanalytique ou médicamenteuse. ( trois sortes demédicaments les somnifères, les anxiolytiques et les antidépresseurs mineurs). En toutétat de cause le traitement au long cours devra associer ces différents types de prise encharge.Approche comportementaleJVMécanisme du « stress post-traumatique »Il existe des facteurs génétiques avec réactivité exagérée et hypersensibilité et sonsupport humoral (noradrénaline, corticoïdes, endorphines). Une éducation protégée, àl’abri des dangers contribue à rendre certains sujets plus vulnérables.La sensibilisation est provoquée par un traumatisme brutal, incontrôlable et souventprolongé, qui imprègne fortement la mémoire à long terme (et son support de réseauxneuronaux). Le conditionnement est d’autant plus important que le danger est ressenticomme une menace pour la vie.L’entretien est lié à la réactivation qu’entraînent les stimuli qui rappellent l’événement initialet par les stimuli internes des flash-backs. L’image mentale est renforcée parl’interprétation cognitive de la personnalisation du stress avec parfois sentiment deresponsabilité personnelle, de culpabilité et le développement de conduites d’évitement.C’est la persistance à long terme d’un haut niveau d’anxiété, de comportementsd’évitement perturbant la vie normale et d’idées négatives qui caractérisent le syndrome.Traitement comportementalIl associe l’apprentissage de méthodes de relaxation (associées à une chimiothérapiesouvent peu efficace) lors des épisodes d’angoisse des flash-backs et des techniques dedésensibilisation. Les plus efficaces semblent les expositions très progressives : encommençant par faire parler de l’événement (malgré l’évitement spontané), puis par desévocations d’images mentales suggestives, de plus en plus réalistes, crédibles etprolongées, enfin de situations physiques en rapport (ou de videos..).Parallèlement le médecin et le patient interprètent la situation et l’évaluation respective dudanger réel et du danger perçu, ainsi que des progrès ressentis dans le contrôle du stress.Le sujet apprend des comportements physiques visant à abandonner la protectionphysique (mur, encoignure..) et à renforcer des interprétations positives (à voix haute..).3


Application STRESS POST TRAUMATIQUEAbord:Vous avez bien fait de venir. Je souhaite vous aider et je crois le pouvoir.Etes vous d’accord pour que nous en parlions ensemble, maintenant, même si celavous paraît difficile ?Evaluation Racontez comme cela vous vient ce que vous avez vécu : vu, entendu,ressenti, avant, pendant et après l’événement et ce que vous avez fait.Parlez moi de ce que vous avez pensé sur le moment - et depuis..(ce que vous vousdîtes )Quelles émotions avez-vous ressenti ? il y a souvent un mélange de peur, culpabilité,lassitude.. Avez vous eu des symptômes tels que douleurs, troubles digestifs, battementsde coeur... ?Informer: Ces réactions sont normales : le stress entraîne une décharge d’adrénaline etparfois une paralysie momentanée.Il peut survenir un ensemble de réactions retardées: larmes, hypernervosité, parfois onrevit l'événement, on en rêve, on dort mal, on ne peut plus se concentrer ; on a envie defuir, de s’isoler ; tout cela gène la vie normale et professionnelle. Cela est très connu ets’appelle le syndrome de stress post-traumatique. Reconnaissez-vous certains de cessignes chez vous ?Bien traités ces troubles sont passagers. Nous pouvons vous aider à les digérer. Celanécessite votre participation notamment pour en parler (debriefing)Organiser les divers moyens (parmi lesquels nous allons choisir ensemble)Un arrêt de travail peut être utile si vous vous sentez très mal, mais de courte durée : lareprise d’une activité quasi normale aide à la guérison.De même les médicaments peuvent contribuer à franchir un cap : anxiolytiques lorsque latension est extrême et/ou somnifères, mais sans en faire une habitude.L’apprentissage de méthodes de relaxation peut vous aider à vous détendre.Ne refusez pas l’essai de changer vos idées : qu’aimiez vous faire avant ? que pensezvoussusceptible de vous faire plaisir maintenant ?Ne vous isolez pas. N’hésitez pas à faire appel à votre entourage : proches, collègues...Professionnellement j’établis un certificat pour préserver vos droits. Il est probable quevotre direction va recevoir votre groupe et vous féliciter d’avoir conservé votre sang froid etévité toute effusion de sang.Je vous remets un petit documents que vous lirez tranquillement chez vous concernant lestroubles post traumatiques et le « debriefing ».Utilisation pratique (mise en œuvre)Voyons si nous nous sommes bien compris. Avez-vous des questions à me poser ?Vous allez être convié à une réunion de « debriefing » à laquelle je vous conseillevivement de participer. El le se fait habituellement en petits groupes (10 personnes) au5


cours de laquelle si possible chacun fait part de ce qu’il a vécu, sans inhibition ni tabou..Voyez vous des objections à ce programme ? et des solutions ?J’aimerais vous revoir dans 8 jours : sommes nous d’accord pour prévoir une reprise à cemoment ?D’ici là, essayez de reprendre une vie aussi normale que possible, de faire un peud’exercice, de voir quelques amis. Et si vous ressentez des troubles, notez en l’essentielpour m’en parler lors de notre prochaine rencontre.Au besoin prévenez moi avant. Je reste à votre disposition. Vous avez bien fait de venir etje pense que vous allez vous en sortir très rapidement.6


Echelle d’état de stress post-traumatiqueMettez une croix dans la case correspondant à votre état dans les jours actuels1- Je revois mon traumatisme en pensées ou en rêve : Presque jamais Parfois Assez souvent Très souvent2- Le moindre bruit me fait sursauter : Presque jamais Parfois Assez souvent Très souvent3- J’ai des accès de sueurs, gorge serrée ou battements de cœur : Presque jamais Parfois Assez souvent Très souvent4- Je suis en alerte à guetter les dangers possibles : Jamais Rarement Assez souvent Très souvent5- J’ai beaucoup de difficultés à m’endormir le soir Au contraire Plutôt non Assez vrai Tout à fait6- Je ressens une grande fatigue physique et intellectuelle : Au contraire Plutôt non Assez vrai Tout à fait7- Mes loisirs et mes occupations m’intéressent : Autant qu’avant Moins qu’avant Très peu Plus du tout8- J’ai l’impression que mon avenir est bouché : Au contraire Plutôt non Assez vrai Tout à fait9- Les autres me paraissent étrangers et je les évite : Au contraire Plutôt non Assez vrai Tout à fait10- Je suis très irritable : Pas du tout Parfois Assez souvent Très souvent7


Exploitation de l’échelle d’état de stress post-traumatique (dérivé de L. Crocq)Comptez chaque case 0 Pas du tout 1 Parfois 2 Assez souvent 3Très souventRésultat (entre 0 et 30) :8


Echelle de l’impact d’un événementMettez une croix dans la case correspondant à la réponse correcte dans les 7 derniers jours.1- J’y ai pensé quand je n’en avais pas l’intention Pas du tout Rarement Parfois Souvent2- J’ai évité de me laisser emporter par la colère quand j’y ai pensé Pas du tout Rarement Parfois Souvent3- J’ai essayé de l’enlever de ma mémoire Pas du tout Rarement Parfois Souvent4- Des images ou des pensées à ce sujet m’ont éveillé ou empêché de dormir Pas du tout Rarement Parfois Souvent5- J’ai vécu à ce sujet des sentiments par moment intenses Pas du tout Rarement Parfois Souvent6- J’en ai rêvé Pas du tout Rarement Parfois Souvent7- Je suis resté à l’écart de ce qui me le rappelait Pas du tout Rarement Parfois Souvent8- J’ai eu l’impression que cela n’avait pas eu lieu ou n’avait pas été réel Pas du tout Rarement Parfois Souvent9- J’ai essayé de ne pas en parler Pas du tout Rarement Parfois Souvent10- Des images à ce sujet ont fait irruption dans mon esprit Pas du tout Rarement Parfois Souvent11- D’autres choses ont continué de m’y faire penser Pas du tout Rarement Parfois Souvent12- J’ai pris conscience que cela me faisait toujours quelque chose mais je ne savais pas y faire face Pas du tout Rarement Parfois Souvent13- J’ai essayé de ne pas y penser Pas du tout Rarement Parfois Souvent9

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