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MAQ PETIT BULLETIN_GRENOBLE - Le Petit Bulletin

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Musiques actuellesLE <strong>PETIT</strong> <strong>BULLETIN</strong> • Festivals d’été Rhône-AlpesP13Bourget Bohème<strong>Le</strong>s lacs sont sources d’inspiration, de respiration. De cette naturerafraîchissante, Musilac s’applique à mettre dans son anagrammemusical des “lives“ au diapason. Ressources, récréation. Stéphanie Lopez«Un soir, t’en souvient-il ? Onn’entendait au loin, sur l’onde etsous les cieux, Que le bruit desrameurs qui frappaient en cadenceTes flots harmonieux». Ce soirest loin (on situe ces vers deLamartine en 1820). Dans nos souvenirs,ce qu’on entend encore surl’onde et l’esplanade du lac duBourget, c’est l’écho prégnant del’édition 2011 : ces heures mémorablespendant le concert de PJHarvey (sortant sa lyre d’Orphéeau moment même où la pleinelune se levait), puis le live dantesquedes Chemical Brothers, quifit trembler la Dent du Chat et sesrochers muets. Du roc, de bonnesondes, du rock, du beau monde...Telle est la substantifique moellede Musilac, qui, fort de ses onzeans et de quelque 80 000 participants,a réussi la gageure de nepas sacrifier son côté champêtre etromantique sur l’autel du gigantisme.On ne mange pas de poussièresur ce site naturellementmagnifique, (d’ailleurs pour serestaurer on a même le droit à unvillage entier d’artisans gaulois,qui mitonnent aussi bien tartiflettegéante, crêpes bretonnes ou moultcuisines du monde). Points forts :le cadre et le son, doublés d’uneorganisation affable aux petitsoignons. La prod’ règle sur deuxscènes disposées côte-à-côte uneorgie de décibels à la fois puis-Musiques en SticksEn guise d'invités pas comme les autres, Musiques en Stockconvoque à Cluses la mélancolie traînante des Tindersticks, idéalepour les couchers de soleil tardifs ou les couchers tout court.Stéphane DuchêneC'est sans doute parce qu'ils nesont pas à proprement parler ungroupe de festival que lesTindersticks, et donc ici Musiquesen Stock, se démarquent quelquepeu de l'ensemble des programmationsestivales. Si l'on résume,cela fait maintenant une vingtained'années que l'étrange formationde Stuart Staples, l'une des voixles plus envoûtantes et les plusmélancoliques de la scène musicale,nous régale de ses étrangetéscotonneuses et éthyliques. Etpourtant, depuis le premier albumThe SpecialsTinderstickséponyme, le groupe et sa musiqueont considérablement évolué. Il ya la première période qui démarreen 1993 avec leur premier album,directement élu album de l'annéepar l'hebdomadaire anglais MelodyMaker, qui alterne, comme sur lesdisque suivants, balades atonales,envolées de violons à s'ouvrir lesveines et duo masculin-féminindéchirants (A Marriage Made inHeaven, Travelling Light, BuriedBones). Une période qui culmineavec les sublimes Live in BloomsburyTheatre, l'album Curtains, où Staples© Dean ChalkleyDRsants et précis, et la bonne idée, enalternant ces deux «show monsters»,c’est qu’entre deux concertsil n’y a jamais de temps mort.ONZE À LA DIZAINEUn bon pad thaï dégusté les piedsen éventail auprès des canards, uncheck au bar pendant le live deBénabar et on va pouvoir enchaînernon stop hip pop. <strong>Le</strong> grandchelem Musilacustre : Miossec,Dyonisos, The Kills, AlabamaShakes vendredi 13 (tremble,Thé-rèse !) Metronomy, FranzFerdinand, Don Rimini, <strong>Le</strong>nnyKravitz le soir du feu d’artifice.Moriarty, Yuksek, Revolver, Garbage,Daguerre pour finir le week-endhands up in the air. Autre bonnenouvelle : pour fêter sa onzièmeédition, Musilac propose cette annéenon plus dix mais onze groupespar jour. Avec, à défaut de celui duLoch Ness, quelques autres bonsvieux monstres UK : grâce auxSpecials et à Noel Gallagher, on vanotamment pouvoir faire du skaen lieu et place du ski, et préférerNoel à la montagne plutôt qu’àl’Oasis. Comme disait Lamartine àla plage : «Que le vent qui gémit,le roseau qui soupire, Que les parfumslégers de ton air embaumé,Que tout ce qu’on entend, l’onvoit ou l’on respire, Que tout dise :Ils ont aimé !».Musilac73À Aix-les-Bains, du vendredi 13 audimanche 15 juilletse fait plus grave et désespéré quejamais, et une superbe BO pour lesanglant Trouble Every Day deClaire Denis avec laquelle legroupe collaborera quatre fois.Une période également marquéepar l'importance des arrangementsde cordes malades deDickon Hinchcliffe.WAITIN' FOR THE MOONMais de plus en plus, malgréquelques réminiscences lyriquessur Waitin' for the Moon (2003),sous l'influence de Staples, legroupe se tourne vers une esthétiquesoul, qui pourrait ressemblerà du Marvin Gaye sous codéine.Peu à peu, les cordes s'éclipsent etle début de la carrière solo deStuart Staples suivi du départd'Hinchliffe ne feront que confirmercette tendance. Et c'est depuisla Creuse, ce département si cheraux Britanniques, où Staples ainstallé sa famille et son studio,<strong>Le</strong> Chien chanceux, que lesTindersticks, désormais composésdu trio originel qui posa les toutespremières bases du groupe, livrentdes albums moins évidemmentarrache-cœur. Oscillant pourtant avecsubtilité entre groove paresseux etcomptines jazz pour soirée loungeen solo (voire en duo). Avec toujourscomme empreinte indélébileet marque de fabrique, la voixabyssale de Stuart Staples, foreusedes tréfonds de l'âme humaine.* TindersticksÀ Musiques en StockJeudi 5 juillet74AuthentiksLoosersBien que cela ne soit probablement pas le lieupour ça, une leçon d'orthographe anglaise s'impose: contrairement à ce que l'on croit tropsouvent – et même si la faute est acceptée selon larègle de «l'hypercorrection», le mot «loose» avec deux«o» ne signifie pas perdre mais «large, ample, tropgrand», comme quand on flotte dans un vêtement. Onpeut donc se demander si en baptisant sa formation,composée essentiellement de lui-même, le rappeurBoys in the Wood<strong>Le</strong> géant vert des festivals de find’été (voir le logo de l’édition)a une fois de plus et peut-êtreencore plus que d’habitudechoisi d’opter pour le mélangedes genres. Un peu comme sessalades de riz dont on s’empiffretout l’été avec bonheur maisqu’en hiver on ne peut plus voir enpeinture. Et comme Woodstowerclôt chaque année la saison desfestivals, il fallait que celle-ci soitgoûteuse et variée. Et à base deGrenoblerocks<strong>Le</strong> Klub des LoosersL’été, à Grenoble, c’est Cabaret frappé, et on nediscute pas. Chaque mois de juillet, le traditionnelfestival de musiques actuelles investit, sur une semainedepuis quelque temps, le Jardin de Ville, avec de nombreuxconcerts, certains gratuits (en première partie de soirée),© Detect“bonhommes“. En tête d’affiche,même s’il a perdu de sa superbemusicale, Joeystarr reste un platde choix ne serait-ce que parceque sa présence scénique fait ladifférence. Oui, Joeystarr est leJohnny des quarantenaires, il faudras’y faire. Pour coller avecl’esprit du festival, on ne pouvaitguère trouver mieux, que l’onaime ou pas, que Birdy Nam Namou Shantel, Dj allemand aux aspirationsbalkaniques auquel on doitKim GordonDRmasqué Fuzati a voulu signifier sa condition deperdant qui maîtrise mal la langue anglaise ou unecertaine forme de désinvolture à l'aise dans sesbaskets troués, faute d'avoir le choix. Car en réalitéle Klub des Loosers donne l'impression de donnerforme à ces deux notions : d'un côté l'éloge circonstanciéet bien obligé du côté lose de la force – et doncde la faiblesse –, de l'autre la manifestation d'un jem'en foutisme certain face aux vacheries du quotidiendu jeune sans avenir. Et donc d'une ironie salvatricequi conduit Fuzati à baptiser son premier album Vivela Vie. Mais en vieillissant les Lo(o)sers mûrissent malen général et le KdL offre sur son deuxième véritablealbum – après la parenthèse Klub des 7 – une leçonde cynisme et de nihilisme que ne renieraient pas lesplus grands amateurs de Céline et de Cioran. Fuzatis'y affiche encore plus désenchanté par la trentainequ'il ne l'était par la vingtaine. Avec le temps, et La Finde l'espèce, <strong>Le</strong> Klub des Loosers s'affiche de plus enplus à contre-courant de cette tendance sociétale quivoudrait nous faire avaler, par souci de docilité, la couleuvresuivante : «Bref, je suis un loser et c'est cool».SD* <strong>Le</strong> Klub des LoosersAux Authentiks 38Vendredi 20 juilletKavinskiDRla Bande Originale du film de FatihAkin, De l’autre côté. C’est égalementà un film que l’on doit la présencede Kavinsky, musicien, Dj etacteur (Steak de Quentin Dupieux)pratiquement inconnu au-delàd’un cercle restreint jusqu’à ceque Ryan Gosling fasse vrombirsa grosse cylindrée au son duNightcall du même Kavinsky enouverture du déjà culte Drive deNicolas Winding-Refn. Depuis, ons’arrache ce Parisien nostalgiquede l’esthétique 80’s qui risque defaire office d’ovni à Woodstower.Woodstower qui, cette année, aégalement décidé de rire trèsfort avec l’excellent Comte deBouderbala, humoriste en voguequi a la particularité d’avoir commencésa carrière aux États-Unis.Et dont le sketch sur l’exégèse destextes de rap devrait beaucoupplaire à Joeystarr. SDWoodstower69Au Grand Parc de Miribel JonageSamedi 25 et dimanche 26 aoûtd’autres non (sous le chapiteau). Et il faut le rappeleraux non autochtones sarcastiques, on a bel et bienaffaire ici à un excellent festival, qui a su habilementconjuguer têtes d’affiche et découvertes, le tout dansune ambiance conviviale et apaisée que l’on ne retrouvepas forcément dans tous les grands raouts dece type. Au programme cette année, niveau nomsqui claquent, on a rendez-vous avec les Rémois de TheShoes, et leur pop dansante à l’efficacité redoutablequi usera à coup sûr les semelles des festivaliers – pasgrave, ils sont programmés le dernier soir ! On croiseraaussi le monumental Tony Allen, co-fondateur dustyle Afrobeat, avec son intriguant projet Black seriesfrom Lagos to Detroit ; le classieux Rover, sorte deBowie des années 2000 ; les folkeux d’Ewert And TheTwo Dragons ; ou encore l’écrivain et musicien TheoHakola. Mais force est de constater que la plus belleprise du Cabaret pour cette édition 2012 est ni plus nimoins que Kim Gordon, ex-Sonic Youth, groupe américainmythique. La bassiste et chanteuse sera accompagnéed’Ikue Mori, musicienne japonaise évoluantdans l’électro-acoustique, pour un concert en premièremondiale. Classe. Aurélien Martinez38 Cabaret frappéÀ Grenoble, du lundi 23 au samedi 28 juillet

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