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Le développement de la « Brousse - Centre des Nouvelles Études ...

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<strong>Le</strong> <strong>développement</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> »néo-calédonienne : mythe ou réalité ?Pascal DumasEA4242 CNEP/US 140 ESPACE IRDUniversité <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle-CalédonieRésuméEn 1988, les accords <strong>de</strong> Matignon reconnaissent explicitement les déséquilibres territoriauxet socio-économiques majeurs entre les régions <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle-Calédonie. Nouméa capitalemonopolistique absorbant près <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion concentre l’ensemble <strong>de</strong>s activitéséconomiques, sanitaires, politiques et culturelles alors que le reste du territoire, <strong>la</strong> <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> »,est marqué par un sous-peuplement et un <strong>«</strong> sous-<strong>développement</strong> ». Dans ce sens une politiquevolontariste <strong>de</strong> rééquilibrage appuyée par d’importants transferts financiers <strong>de</strong> l’État est mise enœuvre en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> » néo-calédonienne. Il s’agit au travers <strong>de</strong> cette communication,<strong>de</strong> dresser un état <strong>de</strong>s efforts consentis en faveur du rééquilibrage socio-spatial entre provinces,<strong>de</strong>ux décennies après son <strong>la</strong>ncement.Mots-clés : déséquilibre spatial, rééquilibrage, <strong>développement</strong>, Nouvelle-Calédonie.AbstractIn 1988, the Matignon agreements recognize spatial imba<strong>la</strong>nces and socio-economic challenges acrossregions of New Caledonia. The capital Noumea concentrates two-thirds of the popu<strong>la</strong>tion, all economic,health, political and cultural activities while the rest of the territory, the “Bush”, is marked by a subpopu<strong>la</strong>tionand a “un<strong>de</strong>r<strong>de</strong>velopment”. In this sense, a policy reba<strong>la</strong>ncing supported by significant financialtransfers from the French government is implemented in this region. This communication establishes adiagnosis of the results of the reba<strong>la</strong>ncing, two <strong>de</strong>ca<strong>de</strong>s after its implementation.Keywords: spatial imba<strong>la</strong>nce, reba<strong>la</strong>ncing, <strong>de</strong>velopment, New Caledonia.169


Pascal DumasLa Nouvelle-Calédonie souffre d’un déséquilibre spatial mettant en évi<strong>de</strong>nceune dichotomie importante entre Nouméa, <strong>la</strong> capitale monopolistique et <strong>la</strong><strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> ». Il convient <strong>de</strong> définir cette notion, que l’on ne peut restreindre au senscourant qui désigne une région inculte, sauvage ou simplement non urbanisée dansles zones tropicales. En Nouvelle-Calédonie, le sens commun du mot <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> »signifie davantage l’espace géographique en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Nouméa. Il seraitd’ailleurs aujourd’hui plus juste <strong>de</strong> prendre en compte l’ensemble du Grand Nouméacomposé <strong>de</strong>s communes périphériques <strong>de</strong> Dumbéa, Païta et du Mont-Dore. <strong>Le</strong>terme <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> » traduit aussi le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s non-nouméens, c’est-à-dire<strong>de</strong>s Kanak qui vivent en tribus, mais aussi <strong>de</strong>s agriculteurs et éleveurs calédonienssouvent <strong>de</strong>scendants du bagne 1 que l’on nomme les broussards. Dans le cadre <strong>de</strong>cette communication nous en retiendrons particulièrement <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> J.-P.Doumenge (1982) : <strong>«</strong> un univers rural à dominante mé<strong>la</strong>nésienne ».Pour atténuer le poids démesuré <strong>de</strong> Nouméa, une politique volontariste <strong>de</strong><strong>développement</strong> <strong>de</strong>s Province Nord et Îles est mise en œuvre par le biais <strong>de</strong>saccords <strong>de</strong> Matignon, signés en 1988. Aujourd’hui, nous disposons d’une vingtained’année <strong>de</strong> recul pour appréhen<strong>de</strong>r les changements intervenus. Il convient donc <strong>de</strong>s’intéresser à <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s résultats au niveau socio-économique mais aussi spatial.Quel bi<strong>la</strong>n du rééquilibrage peut-on dresser ? Quelle grille <strong>de</strong> lecture convient t-ild’utiliser pour mesurer <strong>la</strong> pertinence <strong>de</strong>s changements ? Et quelle est <strong>la</strong> traductionspatiale du rééquilibrage ? Bien que ces questions soient très ambitieuses, noustenterons d’y répondre.Un état <strong>de</strong>s lieux en 1988 : <strong>de</strong>s déséquilibres majeursD’importants déséquilibres démographiquesEn 1989, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion néo-calédonienne s’élevait à 164 173 habitants (tauxd’accroissement annuel moyen <strong>de</strong> 2 %). Avec une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> près<strong>de</strong> 9 hab/km², on relève le sous peuplement <strong>de</strong> l’archipel calédonien. Mais au<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette faible anthropisation, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion est surtout marquée par soninégale répartition, se concentrant principalement dans le sud et l’ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong>Gran<strong>de</strong>-Terre. Ainsi, l’on note au recensement <strong>de</strong> 1989, un fort contraste entreles trois provinces : <strong>la</strong> Province Sud rassemble 71 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du pays(165 000 habitants), suivi <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province Nord (19 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion) et <strong>de</strong> <strong>la</strong>Province <strong>de</strong>s Îles Loyauté (10 %). Mais bien plus encore, c’est l’agglomération1. De 1864 à 1924 sur l’île <strong>de</strong> Nou, toute proche <strong>de</strong> Nouméa, l’administration pénitentiaire a tenuun bagne où furent déportés <strong>de</strong> nombreux prisonniers français <strong>de</strong> métropole (environ 21 000).170


<strong>Le</strong> <strong>développement</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> » néo-calédonienne : mythe ou réalité ?urbaine du Grand Nouméa qui marque le déséquilibre démographique (fig. 1).Cette <strong>de</strong>rnière constituée <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> Nouméa, du Mont-Dore, <strong>de</strong> Paitaet <strong>de</strong> Dumbéa compte près <strong>de</strong> 150 000 habitants. Ainsi presque 2 calédonienssur 3 vivent sur environ 9 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficie du territoire. D’autre part, onnote aussi l’existence d’un déséquilibre prononcé au p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>sdifférentes ethnies. En 1996, les Kanak occupent à 98 % <strong>la</strong> Province <strong>de</strong>s Îleset sont aussi les plus nombreux dans le Nord (80 %). Nouméa, où seulement25 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion Kanak y vit, est en majorité européenne. Elle regroupeaussi <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions immigrées (93 % <strong>de</strong>s Wallisiens etFutuniens, 92 % <strong>de</strong>s Tahitiens, et 81 % <strong>de</strong>s Indonésiens par exemple).Figure 1 : répartition <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion communale en 1989.D’importants déséquilibres sociaux et économiques<strong>Le</strong>s institutions politiques et juridiques les plus importantes du pays selocalisent dans <strong>la</strong> capitale : le congrès, le gouvernement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle-Calédonie,le haut-commissariat, les tribunaux, le sénat coutumier et d’autres institutionsimportantes. Seule Nouméa participe au rayonnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle-Calédonie171


Pascal Dumaset <strong>de</strong> <strong>la</strong> francophonie dans le Pacifique à travers <strong>la</strong> présence du Secrétariatgénéral <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communauté du Pacifique, du centre culturel Tjibaou, ou encore<strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> Recherche pour le Développement. De plus, jusqu’au début<strong>de</strong>s années 1990 cette domination était aussi culturelle et sanitaire. Nouméaregroupait <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s lycées d’enseignement général et technique, <strong>la</strong> seuleuniversité du pays ainsi que l’ensemble <strong>de</strong>s centres hospitaliers <strong>de</strong> haut niveau.Il est aussi important <strong>de</strong> noter qu’à <strong>la</strong> signature <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> Matignon, letissu économique calédonien se concentre principalement dans <strong>la</strong> région sud,à Nouméa (à l’exception <strong>de</strong>s sites miniers), là où rési<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion à hautniveau <strong>de</strong> pouvoir d’achat. La majorité <strong>de</strong>s commerces et <strong>de</strong>s entreprises sontrassemblés dans <strong>la</strong> capitale qui génère plus <strong>de</strong> 70 % du PIB du pays. La villeréunit <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s secteurs industriels, notamment <strong>la</strong> seule gran<strong>de</strong> activitéindustrielle <strong>de</strong> l’archipel avec l’usine métallurgique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société <strong>Le</strong> Nickel àDoniambo (seule l’extraction du nickel est réalisée à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong>-Terre), ainsi que <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s activités secondaires et tertiaires.C’est aussi à Nouméa et dans sa région que sont localisés les sièges sociaux <strong>de</strong>sentreprises, l’essentiel <strong>de</strong>s administrations, <strong>de</strong>s banques et <strong>de</strong>s commerces etsurtout toutes les activités d’importation. <strong>Le</strong> Grand Nouméa compte égalementles plus importantes infrastructures <strong>de</strong> transport maritime et aérien : le portautonome <strong>de</strong> Nouméa et les aéroports <strong>de</strong> Tontouta et Magenta. Enfin l’essentieldu tourisme gravite autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s activitésproposées. Même au niveau du secteur agricole, les 3/4 <strong>de</strong> <strong>la</strong> production agricolelocale viennent du Sud (contre 1 % <strong>de</strong>s Îles Loyauté). Pour toutes ces raisons, onobserve un déséquilibre sur le p<strong>la</strong>n économique où le Grand Nouméa, concentreplus <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong>s établissements industriels et commerciaux. Nouméa est doncle premier pourvoyeur d’emploi, entretenant alors l’exo<strong>de</strong> rural et 9 sa<strong>la</strong>riés sur10 se trouvent en Province Sud. De ce fait, le taux <strong>de</strong> chômage est en moyenne<strong>de</strong>ux à trois fois plus élevé en Province Nord et <strong>de</strong>s Îles qu’en Province Sud.Vers une politique <strong>de</strong> rééquilibrage<strong>Le</strong> <strong>développement</strong> inégal <strong>de</strong>s régions a provoqué un déséquilibre important,<strong>la</strong>issant le Nord et les Îles en retard par rapport au Sud. Ces <strong>de</strong>ux régions sont dansun état <strong>de</strong> sous-<strong>développement</strong> <strong>la</strong>tent. Pour certains observateurs, cette situationn’est que le résultat du cadre macro-économique du pays, dont <strong>la</strong> dépendanceéconomique à l’égard <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> négoce, et <strong>la</strong> dépendance financière à l’égard<strong>de</strong>s transferts financiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> métropole, sont constitutives d’une <strong>«</strong> économie<strong>de</strong> comptoir ». En fait, en recé<strong>la</strong>nt d’importantes ressources minières en nickel,172


<strong>Le</strong> <strong>développement</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> » néo-calédonienne : mythe ou réalité ?<strong>la</strong> Nouvelle-Calédonie s’est trouvée projetée, dès le début du xx e siècle, dans <strong>de</strong>s jeuxéconomiques mondialisés. En se dotant d’une usine métallurgique et d’un port <strong>de</strong>grand gabarit, l’agglomération <strong>de</strong> Nouméa <strong>de</strong>venait <strong>de</strong> fait le centre majeur d’activité<strong>de</strong> l’espace néo-calédonien, attirant sans cesse plus d’hommes et d’activités tant <strong>de</strong>l’intérieur que <strong>de</strong> l’extérieur, d’où son apparence macro céphalique à l’échelle <strong>de</strong>l’archipel. En ne créant pas <strong>de</strong> <strong>«</strong> centres d’équilibre » dans le Nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong>-Terre, les pouvoirs publics ont ainsi facilité l’existence <strong>de</strong> déséquilibres majeursfaisant finalement obstacle à sa cohésion économique et sociale lorsque les <strong>«</strong> gens<strong>de</strong> <strong>la</strong> brousse », en particuliers les <strong>«</strong> autochtones » <strong>de</strong> souche mé<strong>la</strong>nésienne se sontsentis n’ont pas associés au <strong>développement</strong> <strong>de</strong> l’économie mais profondémentmarginalisés socialement. La rupture dans les consciences est intervenue lors <strong>de</strong>l’essoufflement du <strong>«</strong> boom du nickel » <strong>de</strong> 1969-72. La Nouvelle Calédonie, commele reste du mon<strong>de</strong> développé, s’est trouvée confronté à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> son activitéfin 1974. L’augmentation du chômage a alors fortifié <strong>la</strong> revendication politiquequi s’est faite <strong>de</strong> plus en plus radicale. En réponse à <strong>la</strong> montée <strong>de</strong>s révendicationsindépendantistes kanak et <strong>de</strong>s évènements tumultueux qui s’ensuivirent en 1985et 1988, les pouvoirs publics et les représentants <strong>de</strong>s grands partis politiquesconclurent à <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix civile par le <strong>«</strong> rééquilibrage » <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition<strong>de</strong>s activités, donc <strong>de</strong>s hommes dans l’archipel, d’où <strong>la</strong> conclusion <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong>Matignon (1988), puis <strong>de</strong> Nouméa (1998). La Nouvelle-Calédonie s’engage danscette politique <strong>de</strong> rééquilibrage socio spatial avec un engagement financier fort <strong>de</strong>l’État. Cette <strong>de</strong>rnière passe notamment par un déploiement au Nord et aux Îles <strong>de</strong>meilleures infrastructures <strong>de</strong> communication, sco<strong>la</strong>ires, sanitaires, culturelles et part<strong>la</strong> mise en œuvre d’actions <strong>de</strong> <strong>développement</strong> économique (ai<strong>de</strong> à l’agriculture, à <strong>la</strong>pêche, au tourisme…). <strong>Le</strong> but est <strong>de</strong> fixer les popu<strong>la</strong>tions localement et <strong>de</strong> réduirel’exo<strong>de</strong> rural, en freinant le pouvoir attractif <strong>de</strong> Nouméa. Ce rééquilibrage spatialinterprovincial prend forme particulièrement à travers <strong>de</strong>s transferts financierssoutenus vers <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong>, un schéma d’aménagement structurant pour le Nord,ou encore une priorité vers <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion Kanak.<strong>Le</strong>s outils financiers du rééquilibrage<strong>Le</strong> nouveau cours vers une politique <strong>de</strong> rééquilibrage, institué par les accords<strong>de</strong> Matignon a donné aux provinces nouvellement créées en 1988, <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong>gérer et d’assurer elles-mêmes leur <strong>développement</strong> économique. Elles disposent,comme outil <strong>de</strong> <strong>développement</strong>, <strong>de</strong> ressources budgétaires garanties par <strong>la</strong> loi.Il s’agit en partie, <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> <strong>développement</strong> signés entre l’État et les provincesqui financent conjointement les actions <strong>de</strong>stinées à atteindre les objectifs durééquilibrage. Ces contrats apportent donc <strong>de</strong>s financements indépendants <strong>de</strong>s173


Pascal Dumasressources <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle-Calédonie. <strong>Le</strong>s dotations re<strong>la</strong>tives aux différents contratsconcernent principalement les infrastructures, l’habitat, <strong>la</strong> santé, <strong>la</strong> formation,l’environnement, ainsi que les actions culturelles et sportives. Conformément auxengagements pris lors <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> Matignon, les trois quarts <strong>de</strong> ces ai<strong>de</strong>s vontaux provinces <strong>de</strong>s Îles Loyauté et du Nord alors que celles ci ne regroupent quele tiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion calédonienne. Et pour répondre au sous-<strong>développement</strong><strong>de</strong> l’appareil productif <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux provinces, plus <strong>de</strong> 60 % <strong>de</strong>s investissements <strong>de</strong>ces contrats <strong>de</strong> <strong>développement</strong> correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s programmes d’équipement.Par exemple, <strong>la</strong> plus grosse partie <strong>de</strong>s efforts d’investissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> provinceNord, avec près <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s 24 milliards <strong>de</strong> FCFP prévus sur le contrat<strong>de</strong> <strong>développement</strong> État/province Nord 1993/1999 (fig. 2) a été mobilisée pourpalier aux principales contraintes que connaît <strong>la</strong> province, qui sont les liaisonsentre les tribus et les centres d’activité économique et administrative, l’habitatsocial, l’adduction d’eau potable, les ouvrages <strong>de</strong> liaisons maritimes et aériennes.Figure 2 : répartition <strong>de</strong>s crédits du contrat <strong>de</strong> <strong>développement</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province Nord 1993-1999.<strong>Le</strong>s outils spatiaux du rééquilibragePour atténuer le trop grand déséquilibre territorial constituant unvéritable frein au <strong>développement</strong> économique, <strong>la</strong> solution est bien entendule <strong>développement</strong> d’un pôle d’attraction dans le Nord. Ce <strong>de</strong>rnier va prendreforme au travers du schéma d’aménagement du <strong>«</strong> Grand H », structuré sur une174


<strong>Le</strong> <strong>développement</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> » néo-calédonienne : mythe ou réalité ?logique <strong>de</strong> réseau (fig. 3). Cette démarche vise à un rééquilibrage territorial visà-visdu poids démesuré <strong>de</strong> l’agglomération du Sud, mais aussi au sein même <strong>de</strong><strong>la</strong> région du Nord. En effet, il s’agit pour <strong>la</strong> province d’intégrer l’ensemble <strong>de</strong>sa popu<strong>la</strong>tion, donc <strong>de</strong>s côtes Ouest et Est, dans sa politique <strong>de</strong> croissance. Pourrépondre à cette exigence, les déci<strong>de</strong>urs ont choisi d’adopter un aménagementspatial schématisé par le H que constituent les quatre pôles <strong>de</strong> <strong>développement</strong>définis par les communes <strong>de</strong> Koné-Pouembout sur le versant occi<strong>de</strong>ntal d’unepart et Touho-Poindimié sur le versant oriental d’autre part (où près <strong>de</strong> 30 %<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion provinciale étaient regroupés en 1989). Cette logique <strong>de</strong> réseaurépond au fait que les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s côtes Ouest et Est séparément sont troppeu nombreuses et que le tissu économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> région est trop dispersé etsuperficiel pour justifier <strong>la</strong> réalisation d’un seul pôle <strong>de</strong> <strong>développement</strong>. L’idéealors retenue est <strong>de</strong> réunir <strong>de</strong>ux villes attractives <strong>de</strong> chaque côte pour formerune aire <strong>de</strong> captage plus conséquente. Il s’agit aussi d’utiliser <strong>la</strong> complémentarité<strong>de</strong>s communes en cherchant à valoriser les structures et richesses naturellesexistantes <strong>de</strong> chacune d’elles. Ainsi Pouembout, commune à vocation agricoleappuierait son <strong>développement</strong> sur l’agriculture et l’élevage.Figure 3 : le schéma d’aménagement en réseau du <strong>«</strong> Grand H » en Province Nord.175


Pascal DumasTouho, <strong>de</strong> tradition maritime, tournerait son économie sur <strong>la</strong> pêche. Tandisque les communes <strong>de</strong> Koné et <strong>de</strong> Poindimié, centres administratifs reconnus,concentreraient les activités tertiaires, en tant que pôle <strong>de</strong> décision. Avec <strong>la</strong>mise en œuvre <strong>de</strong> ce nouveau schéma d’aménagement, on envisageait unaccroissement <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> Koné-Pouembout par rapport à 1989 <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 4 000 habitants en 2000 et <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 8 500 à l’horizon 2010 (soit aumoins 12 000 personnes sur ces <strong>de</strong>ux communes). D’autre part, <strong>la</strong> Missiond’Aménagement <strong>de</strong>s Provinces Nord et Îles en 1992 prévoyait <strong>la</strong> création d’unpôle urbain nouveau. Ce <strong>de</strong>nier <strong>de</strong>vait s’accompagner <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> plus<strong>de</strong> 4 000 nouveaux emplois, <strong>de</strong> 2 000 logements, d’un pôle commercial avecl’instal<strong>la</strong>tion d’un hypermarché à vocation régionale et d’une vingtaine <strong>de</strong>boutiques spécialisées. Enfin, un centre culturel, un pôle d’activité, une gareroutière et un grand parc naturel, <strong>de</strong>vaient compléter et accompagner ce grandprojet urbain.La formation, pierre angu<strong>la</strong>ire du rééquilibrageÉlément du dispositif du rééquilibrage, le programme <strong>«</strong> 400 Cadres » a étémis en p<strong>la</strong>ce par le biais <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> Matignon avec pour objectif d’amener400 personnes dont 80 % <strong>de</strong> Kanak au niveau bac + 3. Cet effectif correspondaità 10 % <strong>de</strong>s cadres en activité au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> signature <strong>de</strong>s accords. La premièrepromotion qui comprenait 60 personnes a quitté <strong>la</strong> Nouvelle-Calédonie en1989. Aujourd’hui, le programme <strong>«</strong> 400 Cadres » s’est achevé au profit du p<strong>la</strong>n<strong>«</strong> Cadre Avenir » résultant <strong>de</strong> l’accord <strong>de</strong> Nouméa du 5 mai 1998. La missionformation, service p<strong>la</strong>cé auprès du Haut-commissaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, restel’animateur et le bailleur <strong>de</strong> fond <strong>de</strong> ce programme (i<strong>de</strong>m pour le projet <strong>«</strong> 400Cadres »). En 2004, ces crédits ont été <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 680 millions <strong>de</strong> francsCFP. <strong>Le</strong> programme <strong>«</strong> Cadre Avenir » répond à <strong>de</strong>s objectifs plus <strong>la</strong>rges quel’opération <strong>«</strong> 400 Cadres ».<strong>Le</strong>s gran<strong>de</strong>s orientations sont :– <strong>la</strong> formation pour un meilleur partage <strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong>s responsabilités auprofit notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d’origine mé<strong>la</strong>nésienne et particulièrementl’insertion en plus grand nombre <strong>de</strong>s jeunes mé<strong>la</strong>nésiens dans lesecteur privé marchand ;– <strong>la</strong> promotion et l’enseignement <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngues vernacu<strong>la</strong>ires ;– le <strong>développement</strong> <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong>s calédoniens à exercer, conformément auxaccords <strong>de</strong> Nouméa, les compétences transférées comme les compétencesrégaliennes.176


<strong>Le</strong> <strong>développement</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> » néo-calédonienne : mythe ou réalité ?La situation aujourd’huiDes déséquilibres qui perdurentLorsque nous analysons les données démographiques au niveau provincial,lors <strong>de</strong>s recensements <strong>de</strong> 1983, 1989 et 1996, <strong>la</strong> part re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>sprovinces restait à peu près stable : 68 % au Sud, 21 % au Nord et 11 % auxÎles. En 2004, <strong>la</strong> répartition entre provinces s’est modifiée : <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> ProvinceSud atteint 71,1 % 2 , celle du Nord 19,3 % et celle <strong>de</strong>s Loyauté 9,6 %. Depuis1996, l’accroissement annuel moyen a été nettement plus fort au Sud (2,4 %)que dans les <strong>de</strong>ux autres provinces (0,9 % au Nord et 0,7 % aux Îles). En fait,<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion se concentre chaque jour un peu plus autour du Grand Nouméarassemb<strong>la</strong>nt aujourd’hui 63 % <strong>de</strong>s habitants du pays. <strong>Le</strong> reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle-Calédonie, c’est-à-dire <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong>, occupant les 9/10 du territoire, regroupeseulement 37 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion (tab. 1). Si le nombre <strong>de</strong> Nouméens a doubléen 30 ans, leur part re<strong>la</strong>tive dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion totale ne varie pas. En effet,c’est <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s autres communes du Grand Nouméa qui a connu lerythme <strong>de</strong> progression le plus important. Cette tendance est le résultat <strong>de</strong> <strong>la</strong>périurbanisation.GrandNouméa1976 1983 1989 1996 2004Taux <strong>de</strong>croissance1976-1989Nouméa 56 078 60 112 65 110 76 293 91 386 16 %<strong>Le</strong>s 3 autrescommunes31 %18 257 24 986 32 471 42 530 54 859 78 % 69 %Taux <strong>de</strong>croissance1989-200440 %50 %<strong>Brousse</strong>Reste <strong>de</strong> <strong>la</strong>Nouvelle-Calédonie58 898 60 270 66 592 78 013 84 544 13 % 27 %Total 133 233 145 368 164 173 196 836 230 789 23,2 % 41 %Poids du GrandNouméa dans <strong>la</strong> 56 % 59 % 59 % 60 % 63 %popu<strong>la</strong>tion totaleSources : ISEE, 2004.Tableau 1 : taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion néo-calédonienne entre 1976 et 2004.2. En quinze ans, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province Sud a augmenté <strong>de</strong> 47,0 % en passant <strong>de</strong> 111 735à 164 235 habitants.177


Pascal Dumas<strong>Le</strong> foncier dans <strong>la</strong> capitale (au niveau <strong>de</strong> sa disponibilité et <strong>de</strong> sa valeurmarchan<strong>de</strong>) <strong>de</strong>vient inaccessible et on assiste alors ces <strong>de</strong>rnières années à unprocessus d’extension spatiale vers <strong>la</strong> périphérie, particulièrement chez les c<strong>la</strong>ssesmoyennes. Ainsi, entre 1989 et 2004, le taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion aété dans le Grand Nouméa <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 50 % (dont 40 % à Nouméa et 70 %en périphérie) contre 27 % en <strong>Brousse</strong> (tab. 1 et fig. 4). À <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong>croissance enregistrés entre 1976 et 1989, on constate que le rythme <strong>de</strong> croissance<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong> s’est sensiblement ralenti par rapport au Grand Nouméa et necesse <strong>de</strong> perdre en importance.Figure 4 : évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du Grand Nouméa et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong>.Malgré, <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> rééquilibrage, l’augmentation<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion a surtout profité au pôle urbain du Grand Nouméa qui attire<strong>de</strong> nouvelles popu<strong>la</strong>tions en provenance essentiellement <strong>de</strong>s Îles Loyauté et <strong>de</strong><strong>la</strong> côte Est <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province Nord. En effet, l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> rési<strong>de</strong>nce antérieure,avant le 1 juillet 1996, confirme les fortes migrations internes vers le GrandNouméa. Parmi les personnes présentes en Nouvelle-Calédonie aux recensements<strong>de</strong> 1996 et <strong>de</strong> 2004, près <strong>de</strong> 40 % ont indiqué avoir changé <strong>de</strong> logement aucours <strong>de</strong> ces 8 années. Dans ces mouvements, 8805 personnes ont changé <strong>de</strong>province (tab. 2). Ces flux, d’importance comparable à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 1989-1996,génèrent un sol<strong>de</strong> migratoire interne pourtant très différent : <strong>la</strong> Province Sudattire 3 764 nouveaux habitants soit près <strong>de</strong> cinq fois plus qu’entre 1989 et1996. Ces personnes sont en provenance égale ou presque du Nord (1979) et<strong>de</strong>s Loyauté (1785). <strong>Le</strong> dépeuplement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong> n’a pas été endigué voirefreiné, au contraire il s’est fortement accéléré à <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong>s sol<strong>de</strong>s migratoiresinternes entre les trois recensements (multiplié par un facteur dix pour <strong>la</strong>Province Nord). Toutefois, à une échelle d’analyse plus fine, on observe quece dépeuplement reste localisé. Ainsi au Nord, c’est essentiellement <strong>la</strong> côte178


<strong>Le</strong> <strong>développement</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> » néo-calédonienne : mythe ou réalité ?Est qui est déficitaire, en particulier les communes <strong>de</strong> Houaïlou, Cana<strong>la</strong> etPonérihouen alors que les communes <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte Ouest restent attractives <strong>de</strong>part <strong>la</strong> présence d’un pôle urbain en gestation. En effet entre 1989 et 2004, avecun taux <strong>de</strong> croissance annuel moyen <strong>de</strong> 1,7 % pour <strong>la</strong> Province Nord, certainescommunes <strong>de</strong> l’Ouest affichaient <strong>de</strong>s croissances bien plus importantes : 3,7 %pour Pouembout, 2,9 % pour Koné, ou encore 2,2 % pour Poya-Nord. Cettebonne santé démographique est sûrement à lier au contexte économique favorable<strong>de</strong> cette région Voh-Koné-Pouembout (VKP) avec le projet <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>l’usine métallurgique du Nord. On peut tout <strong>de</strong> même noter que nous sommesloin <strong>de</strong>s prévisions <strong>de</strong> 1989 avec une augmentation <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>ux fois plusimportante qu’aujourd’hui (moins <strong>de</strong> 6000 habitants sur les <strong>de</strong>ux communes<strong>de</strong> Koné et Pouembout au recensement <strong>de</strong> 2004).Arrivées en provenanced’une autre provinceDéparts vers uneautre provinceSol<strong>de</strong> migratoireinterne1989-1996 1996-2004 1989-1996 1996-2004 1989-1996 1996-2004Îles Loyauté 1 178 1 132 1 788 2 917 - 610 - 1 785Nord 2 090 1 470 2 271 3 449 - 181 - 1 979Sud 3 774 6 203 2 983 2 439 791 3 764Total 7 042 8 805 7 042 8 805 0 0Tableau 2 : les migrations internes.Sources : ISEE, 2004.Parallèlement à cette tendance démographique, coexistent <strong>de</strong>s déséquilibrescette fois-ci en termes d’activité puisque c’est sur cette même agglomérationnouméenne que sont désormais imp<strong>la</strong>ntées plus <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>s entreprises et<strong>la</strong> gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>riés. L’emploi étant un <strong>de</strong>s principaux facteurs quipousse à cet exo<strong>de</strong>. Si l’on prend en compte quelques indicateurs tels que letaux d’activité, <strong>de</strong> chômage ou d’emploi pour évaluer <strong>la</strong> situation du marchédu travail entre <strong>la</strong> capitale, le Grand Nouméa et <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong>, on constate quecertains déséquilibres se sont légèrement accentués. Ainsi, au niveau du taux<strong>de</strong> chômage, ce <strong>de</strong>rnier est toujours trois fois plus important en <strong>Brousse</strong> qu’àNouméa (tab. 3). Il s’élève à près <strong>de</strong> 30 % en 2004 pour <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong>, tauxd’ailleurs en augmentation <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 4 points par rapport à 1989 (25,9 %). Aucontraire, pour Nouméa et le reste du Grand Nouméa, le chômage a reculé ces20 <strong>de</strong>rnières années. Cette baisse confirme <strong>la</strong> bonne santé économique du pays,particulièrement avec le <strong>développement</strong> du projet <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> l’usine <strong>de</strong>nickel sur le site <strong>de</strong> Goro qui profite principalement à l’agglomération.179


Pascal Dumas1989 1996 2004Nouméa 9,1 % 11,1 % 8,8 %Grand Nouméa 13,9 % 15,9 % 12,1 %Reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle-Calédonie (<strong>Brousse</strong>) 25,9 % 32,1 % 29,5 %Total 16,0 % 18,6 % 16,3 %Tableau 3 : taux <strong>de</strong> chômage.Sources : ISEE, 2004.Autre indicateur économique que nous pouvons analyser, concerne le <strong>de</strong>gréd’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong>s entreprises dans les différentes provinces. Fin 2006, plus <strong>de</strong>41 000 entreprises étaient recensées en Nouvelle-Calédonie, secteurs privéset publics confondus. Rappelons que plus <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>s entreprises du payssont unipersonnelles et que les très petites entreprises (moins <strong>de</strong> 10 sa<strong>la</strong>riés)représentent <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province Nord. L’évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition géographique du nombre d’entreprises relève <strong>de</strong>s disparitésprovinciales importantes (fig. 5).Figure 5 : nombre d’entreprises par province.Outre le fait que <strong>la</strong> Province Sud regroupe plus <strong>de</strong>s 3/4 <strong>de</strong>s entreprises,cette <strong>de</strong>rnière connaît aussi une évolution du nombre d’entreprisesproportionnellement plus importante qu’au Nord et aux Îles. Entre 1995 et2002, le nombre d’unités créées reste stable autour <strong>de</strong> 2 500 par an avec uneforte croissance pour atteindre plus <strong>de</strong> 3500 unités en 2005. À <strong>la</strong> lecture dugraphique (fig.5), cette croissance profite principalement à <strong>la</strong> région Sud,témoignant <strong>de</strong> <strong>la</strong> confiance <strong>de</strong>s investisseurs et <strong>de</strong> son dynamisme économique.De plus, en observant le nombre d’emplois sa<strong>la</strong>riés re<strong>la</strong>tifs à ces entreprises180


<strong>Le</strong> <strong>développement</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> » néo-calédonienne : mythe ou réalité ?(plus <strong>de</strong> 56 000 personnes, hors fonctionnaires) on remarque une fois <strong>de</strong> plusque l’activité économique est centrée principalement sur le Grand Nouméa.En effet, 82,2 % <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>riés et 80,6 % <strong>de</strong>s employeurs s’y trouvent en 2006.Cette répartition n’a que peu évolué <strong>de</strong>puis 10 ans puisque l’on avait alors 88 %<strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>riés et 88,5 % <strong>de</strong>s employeurs en Province Sud. <strong>Le</strong>s contrastes entre <strong>la</strong><strong>Brousse</strong> et le Grand Nouméa en termes d’activité sont donc très importants etn’ont cessé <strong>de</strong> s’accroitre ces 20 <strong>de</strong>rnières années.Au niveau du marché <strong>de</strong> l’emploi, on assiste à une forte réduction du nombre<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi, résultat d’une croissance économique soutenue. Celui-cia fortement baissé en 2006, et ceci pour <strong>la</strong> quatrième année consécutive, passant<strong>de</strong> 8725 en 2005 à 7049 en 2006, soit une baisse <strong>de</strong> 19,2 %. Toutefois, c’est <strong>la</strong>Province Sud qui a connu <strong>la</strong> plus forte baisse (-24,2 %) suivie <strong>de</strong> très loin par <strong>la</strong>Province Nord (-3,8 %). En ce qui concerne <strong>la</strong> création d’offres, cette <strong>de</strong>rnièreest encore une fois très déséquilibrée au niveau <strong>de</strong>s régions (fig. 6).Figure 6 : offres d’emploi.Plus <strong>de</strong>s 9/10 <strong>de</strong>s offres apparaissent dans le Sud alors que les Loyauté nereprésentent que 0,5 % <strong>de</strong> l’offre d’emploi du pays. De plus même si entre2001 et 2006 cette <strong>de</strong>rnière en fin <strong>de</strong> mois a augmenté <strong>de</strong> 57,3 %, elle a profitéprincipalement au Sud (donc à son agglomération). Nous constatons que sonnombre en 2006 est près <strong>de</strong> 18 fois plus important dans le Sud qu’au Nord.De plus, <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne mensuelle <strong>de</strong>s offres d’emploi sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>181


<strong>Le</strong> <strong>développement</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> » néo-calédonienne : mythe ou réalité ?Figure 7 : évolution <strong>de</strong> quelques indicateurs démographiques.Au niveau <strong>de</strong> l’enseignement un bi<strong>la</strong>n positif est aussi à mentionner. Toutd’abord, par le bais <strong>de</strong> nouveaux équipements publics d’intérêt régional outerritorial qui ont vus le jour : réalisation du lycée agricole à Pouembout, dulycée professionnel <strong>de</strong> Touho, ou encore du lycée d’enseignement général <strong>de</strong>Poindimié. Cette nouvelle capacité d’accueil s’est alors accompagnée au Nordpar un doublement <strong>de</strong>s effectifs du secondaire passant <strong>de</strong> 25 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionsco<strong>la</strong>ire provinciale en 1989 à 40 % en 2005. De plus, on peut constater entreles <strong>de</strong>ux recensements <strong>de</strong> 1989 et 1996 une nette élévation du niveau d’étu<strong>de</strong>(tab. 4). Ainsi, toujours pour <strong>la</strong> Province Nord, on recense trois fois plus <strong>de</strong>rési<strong>de</strong>nts inscrits à l’université et <strong>de</strong>ux fois plus ayant atteint le second <strong>de</strong>gré.1989 1996Pas <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation 5,5 5,41 er <strong>de</strong>gré (a) 70 42,62 nd <strong>de</strong>gré (b) (c) 23,2 47,8Université ou gran<strong>de</strong> école (d) 1,3 4,1Total 100 100(a) Écoles maternelles et primaires, (b) Collèges, (c) Lycées, (d) Y compris les C<strong>la</strong>sses Supérieures <strong>de</strong>s Lycées – Sources : ISEE.Tableau 4 : évolution du niveau d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province Nord.En ce qui concerne <strong>la</strong> formation continue et l’insertion professionnelle, lebi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux programmes <strong>«</strong> 400 cadres » et <strong>«</strong> cadres avenir », au 31 décembre2004, fait apparaître que, sur 863 parcours <strong>de</strong> formation entamés, 687 ont étéachevés avec un taux <strong>de</strong> réussite <strong>de</strong> 77 %. Ainsi, <strong>de</strong> nombreux cadres ont étéformés parmi lesquels beaucoup <strong>de</strong> juristes, quelques ingénieurs et un pilote <strong>de</strong>ligne, même si le déficit <strong>de</strong> cadres moyen Kanak <strong>de</strong>meure. Au début <strong>de</strong> l’année183


Pascal Dumas2005, 170 stagiaires poursuivaient leur formation en métropole. Conformémentaux objectifs <strong>de</strong>s programmes, <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s stagiaires sont mé<strong>la</strong>nésiens issusen très gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s Îles Loyauté (69 %) dans une moindre mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong>Province Nord (21 %). Parmi les stagiaires ayant réussi, plus <strong>de</strong> 95 % d’entreeux ont trouvé un poste dans les trois mois suivant leur retour. En revanche,58 % <strong>de</strong>s anciens stagiaires travaillent en Province Sud contre 24 % au Nor<strong>de</strong>t 18 % aux Îles. On constate donc que ces personnes nouvellement formésprofitent en premier lieu au Sud 5 .Enfin, l’une <strong>de</strong>s priorités du réquilibrage a été un appui important àl’amélioration <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong>. Pour répondreà cet objectif une décentralisation <strong>de</strong>s instances du pouvoir politique et juridiquea été opérée avec entre autre <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> l’hôtel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province Nord,ou l’annexe du tribunal <strong>de</strong> justice à Koné. Au niveau culturel : <strong>la</strong> médiathèquedu Nord à Poindimié et le centre culturel <strong>de</strong> Hienghéne, ou encore les basesnautiques à Poindimié et à Hienghéne, constituent les équipements structurantsréalisés <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> provincialisation. On le voit, <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong> d’une manière généralea connu un <strong>développement</strong> remarquable <strong>de</strong>s infrastructures et <strong>de</strong>s servicespublics, le but étant notamment <strong>de</strong> rompre l’isolement <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions. <strong>Le</strong>s<strong>de</strong>ux graphiques ci-<strong>de</strong>ssous en sont <strong>de</strong>s exemples (fig. 8).Figure 8 : évolution <strong>de</strong> quelques infrastructures <strong>de</strong> service public.D’importants efforts en matière d’habitat ont aussi été conduits. Par exempleen Province Nord, près <strong>de</strong> 150 logements sont réalisés par an, principalementdans les vil<strong>la</strong>ges mais aussi sur <strong>de</strong>s terres coutumières. C’est le cas <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong>s821 logements livrés par le P<strong>la</strong>n d’Habitat Tribal entre 1992 et 2003. Dans lemême temps, ces 20 <strong>de</strong>rnières années ont été marquées par une amélioration5. Il convient tout <strong>de</strong> même <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tiviser cette situation car comparé à <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion active par province <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce (sud : 81 % – nord : 14 % – îles : 5 %), les stagiairesau retour participent positivement au rééquilibrage en faveur du Nord et <strong>de</strong>s Îles Loyauté.184


Pascal Dumasattire <strong>de</strong> nouvelles popu<strong>la</strong>tions en provenance essentiellement <strong>de</strong>s Îles Loyautéet <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte Est <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province Nord. Toutefois malgré ce dépeuplement re<strong>la</strong>tif<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong>, certains espaces restent attractifs : c’est le cas particulièrement<strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> Poindimié à l’Est et <strong>de</strong> Voh, Koné, Pouembout (VKP) àl’Ouest qui connaissent aujourd’hui un <strong>développement</strong> démographique etéconomique remarqué. Ce <strong>de</strong>rnier entrainé par le projet <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>l’usine métallurgique du Nord actuellement sur <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> <strong>la</strong> concrétisation,n’a toutefois pas encore d’impacts suffisamment conséquents pour réduireles déséquilibres. En effet, <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong> dépend toujours économiquement<strong>de</strong> l’influence grandissante <strong>de</strong>s effets d’agglomération <strong>de</strong> Nouméa et son<strong>développement</strong> profite d’abord à l’enrichissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale. En fait, <strong>la</strong>valeur ajoutée n’est pas créée en <strong>Brousse</strong>, à l’exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction <strong>de</strong><strong>la</strong> route transversale Koné-Tiwaka, où les entreprises ainsi que les matériaux<strong>de</strong> construction provenaient principalement <strong>de</strong> Nouméa. L’émergence <strong>de</strong>sgrands projets miniers structurants, et leurs besoins en termes d’emploi<strong>de</strong>vraient inverser cette tendance en créant du sa<strong>la</strong>riat, mais aussi en favorisantles échanges commerciaux grâce à l’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> ports en eaux profon<strong>de</strong>s.Aujourd’hui donc, l’attente du rééquilibrage économique passe par les projets<strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> minerai. Ainsi, l’usine hydrométallurgique du groupeValve Inco à Goro dans le Sud du pays, prête à renter en phase <strong>de</strong> production,va engendrer plus <strong>de</strong> 800 emplois directs et jusqu’à 2 600 emplois indirects etinduits. Dans le Nord sur le site <strong>de</strong> Koniambo, le projet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société Minièredu Sud Pacifique (SMSP), contrôlée par <strong>la</strong> Province Nord en partenariat avecXstrata Nickel, prévoit <strong>la</strong> mise en production d’une usine pyrométallurgiqueen 2011. Cette <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>vrait générer 1 000 emplois directs et jusqu’à 2 500emplois indirects.Ce constat en <strong>de</strong>mi-teinte ne doit cependant pas faire oublier que le rééquilibrages’est accompagné d’un <strong>développement</strong> remarquable <strong>de</strong>s infrastructureset <strong>de</strong>s services publics en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Brousse</strong>. <strong>Le</strong>s résultats sont indéniablesavec un rattrapage <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’environnement socio-économique quis’opère <strong>de</strong>puis 20 ans. On peut particulièrement noter un désenc<strong>la</strong>vement<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions isolées, <strong>de</strong>s meilleures conditions d’accès au service public,une amélioration générale <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, une élévationimportante du niveau <strong>de</strong> formation et surtout une augmentation considérable<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s ménages. Ce que l’on peut conclure : le rééquilibrages’opère (même si il est c<strong>la</strong>ir que les déséquilibres interprovinciaux restent encoreinégaux selon les secteurs et qu’ils <strong>de</strong>vraient être encore durables…) mais sestraductions spatiales en <strong>Brousse</strong> sont peu visibles (les changements ne sont186


<strong>Le</strong> <strong>développement</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>«</strong> <strong>Brousse</strong> » néo-calédonienne : mythe ou réalité ?pas compatibles avec l’échelle d’observation). <strong>Le</strong>s équipements structurantsconstituent les seules marques visibles sur l’espace mais ces <strong>de</strong>rnières sont trèsponctuelles (outre l’usine du Sud qui est aujourd’hui sortie <strong>de</strong> terre). Malgréces 20 <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong> <strong>développement</strong> les modifications sur le territoiretelles qu’une <strong>de</strong>nsification significative <strong>de</strong> l’habitat ou <strong>de</strong>s bâtiments commerciauxsont loin d’être observables. <strong>Le</strong>s empreintes du rééquilibrage ne sont pastransposables dans l’espace et l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’environnementsocio-économique, résultat indéniable, ne peut être réellement perçue surle territoire. Il est aussi important <strong>de</strong> noter qu’aujourd’hui, on constate undép<strong>la</strong>cement du déséquilibre spatial non plus du Sud au Nord mais entre <strong>la</strong>côte au vent et <strong>la</strong> côte sous le vent. Cette dichotomie Est/Ouest, déjà présenteen 1989, risque d’être <strong>de</strong> plus en plus marquée avec le <strong>développement</strong> du pôleVKP entrainé par l’usine métallurgique <strong>de</strong> Koniambo. Dans les années à venir,nous risquons aussi d’observer une aggravation <strong>de</strong>s déséquilibres préexistantsentre les tribus et les vil<strong>la</strong>ges, ces <strong>de</strong>rniers profitant davantage <strong>de</strong> l’améliorationdu confort <strong>de</strong> vie.Pour finir, rappelons que cet exemple calédonien avec ces dissymétriesspatiales est loin d’être unique et correspond d’une manière générale audispositif spatial en milieu insu<strong>la</strong>ire qui répond à un modèle anisotropique. Peuhiérarchisé, le territoire est dominé par <strong>la</strong> capitale ou le chef-lieu qui regroupeune très gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et <strong>de</strong>s activités économiques <strong>de</strong> l’île.Ainsi, en Polynésie Française (4 000 km²) plus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionse concentre dans <strong>la</strong> capitale Papeete qui s’étend sur 180 km² du littoral <strong>de</strong> l’île<strong>de</strong> Tahiti <strong>de</strong> 1 000 km². Dans l’archipel <strong>de</strong>s Fidji (18 000 km²) plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion occupe les 300 km² <strong>de</strong> l’aire urbaine <strong>de</strong> Suva.RemerciementsL’auteur tient vivement à remercier Thomas Poirot (chargé <strong>de</strong> mission àl’Institut pour le Développement <strong>de</strong>s Compétences en Nouvelle-Calédonie)pour son ai<strong>de</strong> précieuse apportée à <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong> cet article et particulièrementaux données statistiques fournies.187


Pascal DumasBibliographieArréghini Louis et Waniez Philippe, La Nouvelle-Calédonie au tournant <strong>de</strong>s années 1990 : unétat <strong>de</strong>s lieux, RECLUS/La Documentation française/ORSTOM, Paris, 1993, 326 p.Cabinet Auc<strong>la</strong>ir Dupond, Contrat <strong>de</strong> <strong>développement</strong> État/Province Nord-Étu<strong>de</strong>, 2004, 12 p.Christnacht A<strong>la</strong>in, La Nouvelle-Calédonie, La Documentation française, Paris, 2004, 174 p.David Gilbert, Guil<strong>la</strong>ud Dominique et Pillon Patrick, (dir.), La Nouvelle-Calédonie à <strong>la</strong>croisée <strong>de</strong>s chemins, Société <strong>de</strong>s Océanistes – ORSTOM, 1999, 324 p.Dass NC, Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie, Mémento 2003-2004, 2004.Doumenge Jean-Pierre, Du terroir à <strong>la</strong> ville. <strong>Le</strong>s Mé<strong>la</strong>nésiens et leurs espaces en Nouvelle-Calédonie, Thèse <strong>de</strong> Doctorat d’État en Géographie Tropicale, Université Michel <strong>de</strong>Montaigne, Bor<strong>de</strong>aux III, 1982, 488 p.Doumenge Jean-Pierre, Métais Eliane et Saussol A<strong>la</strong>in, La Nouvelle Calédonie : occupation<strong>de</strong> l’espace et peuplement, CRET, Talence, <strong>Le</strong>s Cahiers d’outre-mer, vol 39, 1986, 155.Dumas Pascal, <strong>«</strong> <strong>Le</strong>s équipements structurants du <strong>«</strong> Grand H » dans <strong>la</strong> politique d’aménagement<strong>de</strong> <strong>la</strong> province Nord en Nouvelle-Calédonie », mémoire <strong>de</strong> maîtrise, Université Paul Valéry,Montpellier III, 1998, 177 p.Freyss Jean, Économie assistée et changement social en Nouvelle-Calédonie, PUF, Paris, 1995, 452 p.IEOM, La Nouvelle-Calédonie en 2004, Paris, 2005, 242 p.ISEE, Tableaux <strong>de</strong> l’économie calédonienne en 2005, 2006, 196 p.ISEE, Principaux résultats du recensement 1996, 1997, 55 p.Orstom, At<strong>la</strong>s <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et Dépendances, éditions <strong>de</strong> l’Office <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherchescientifique et technique d’Outre-Mer, Paris, 1981, 134 p.Poirot Thomas, <strong>Le</strong> rééquilibrage économique en Nouvelle-Calédonie : <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie aux réalitéscalédoniennes, mémoire Master Développement Territorial et Aménagement du TerritoireM1, Université <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle-Calédonie, 2007, 126 p.Sourisseau Emmanuelle, <strong>Le</strong>s dynamiques économiques et sociales en Province Nord <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie - Données <strong>de</strong> cadrage (1989-2005), 2006, 100 p.Sourisseau Jean Michel, Tyuienon Raymond, Gambey Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>, Djama Marcel,Mercoiret Marie-Rose et Sourisseau Emmanuelle, <strong>Le</strong>s sociétés locales face aux défis du<strong>développement</strong> économique, CIRAD – Province Nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle-Calédonie, 2006, 300 p.Wagino Maryline, <strong>Le</strong> H du Nord, <strong>la</strong> stratégie d’aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province Nord, Mémoire <strong>de</strong>DEA, Université <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux III, 1991, 74 p.188

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