Lettre Je-rusalem 01-08 - EBAF

24 Nouvelles de Jérusalem – Année 2007l’histoire du site et fournir une trame chronologique qui sera le guide denotre publication. Deux périodes bien distinctes émergent de la synthèsede Th. Bauzou : une romanisation sous influence militaire aux II e etIII e s., puis une christianisation réussie à partir de Justinien et qui se serapoursuivie avec dynamisme aussi longtemps que l’islam s’affermissaiten Orient. Nous avons touché le but que nous cherchions à atteindre.In memoriam – John Strugnell (1930-2007)Quand R. de Vaux, OP, alors directeur de l’École se rendit compte dela quantité des fragments de manuscrits que livraient les grottes deQumrân et des alentours autour, il organisa une équipe pour lapublication, aidé par un don de la fondation Rockefeller qui renditpossible un travail à plein temps jusqu’en 1960. Ainsi furent engagés en1952, D. Barthélemy, OP et J. T. Milik, puis en 1953 F. M. Cross, Jr, J.M. Allegro et M. Baillet, et en 1954 John Strugnell, J. Starcky et P. W.Skehan. Tous travaillaient au Palestine Archaeology Museum (muséeRockefeller), où étaient entreposées les trouvailles.Strugnell, à 24 ans, était encore étudiant à Oxford, mais il futrecommandé par G. R. Driver comme le meilleur sémitisant de sagénération. Avant l’université, il avait reçu l’excellente formation auxlangues anciennes typique des meilleures écoles britanniques. Sa classeavait une fois reçu le défi de traduire en un week-end un chant en grecqui puisse être chanté sur le même ton. On raconte qu’en récréation ildéambulait en lisant la Bible en hébreu.Pendant la guerre de Suez (1956-57) il alla enseigner au OrientalInstitute de l’University of Chicago. Il y rencontra sa future épouse,Cécile Pierlot, dont il eut cinq enfants. En 1960, chacun des experts del’équipe dut trouver un poste universitaire, mais cela laissait peu detemps pour l’étude des fragments, et les publications ralentirentsérieusement. Strugnell passa 5 ans à Duke University, puis fut nomméen 1966 professeur des origines chrétiennes à Harvard. À partir de 1968,il passa ses temps sabbatiques à l’École. À la mort du P. de Vaux, laresponsabilité éditoriale de l’ensemble du projet passa au P. Benoit,alors directeur de l’École, et en 1984, celui-ci la transféra à Strugnell,