Presse rotative à plieuse de Marinoni - Musée des arts et métiers
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3HistoireLa presse <strong>rotative</strong> à <strong>plieuse</strong><strong>de</strong> <strong>Marinoni</strong>DES PREMIÈRES PRESSES MÉCANIQUES À LA ROTATIVEMusée <strong>de</strong>s <strong>arts</strong> <strong>et</strong> métiersLa presse à cylindre dansl’impression sur étoffes,dans Audin, Histoire<strong>de</strong> l’imprimerie.À l’origine, les presses typographiques,comme cellesréalisées du temps <strong>de</strong>Gutenberg, étaient à bras<strong>et</strong> imprimaient peu <strong>de</strong> pagesà l’heure. La mécanisation<strong>de</strong>s presses à imprimercommence avec l’apparitiondu cylindre. Le cylindre imprimeurexistait déjà <strong>de</strong>puisla fin du XVIII e siècle dans l’industri<strong>et</strong>extile: pour imprimer<strong>de</strong>s pièces d’étoffe, on gravait<strong>de</strong>s cylindres, qui reportaientindéfiniment le même motifsur l’étoffe. C’est déjàle principe <strong>de</strong> la <strong>rotative</strong>.Équipée d’un cylindre à pression, la presse <strong>de</strong> l’ingénieurallemand Friedrich König <strong>de</strong> 1811 marque le débutdu machinisme dans l’imprimerie. L’encrage <strong>et</strong> l’impressionse font maintenant en même temps. De plus le mouvementrotatif du cylindre est continu, ce qui rend possiblel’utilisation <strong>de</strong> machines à vapeur. Le cylindre à pressionmarque une étape très importante dans l’essor <strong>de</strong> la presseà grand tirage.La presse du constructeur américain Richard Hoe <strong>de</strong> 1846utilise un immense cylindre sur lequel sont juxtaposées sixà huit formes imprimantes. C<strong>et</strong>te innovation perm<strong>et</strong> d’imprimerplusieurs feuilles à la fois. Cependant les machines<strong>de</strong> Hoe n’utilisent pas encore <strong>de</strong> plaques d’impressioncylindriques (<strong>de</strong>s clichés), comme plus tard les <strong>rotative</strong>s,<strong>et</strong> <strong>de</strong> plus elles sont encombrantes <strong>et</strong> coûteuses d’exploitation.On est obligé <strong>de</strong> passer le papier une secon<strong>de</strong> foispour imprimer le verso.La presse <strong>de</strong> Hoe, dans Audin, ibidLe développement <strong>de</strong> la <strong>rotative</strong> en France est surtout liéà trois personnages. Jacob Worms d’abord, un immigréallemand imprimeur, fait à partir <strong>de</strong> 1845 <strong>de</strong>s essaissur <strong>de</strong>s presses à imprimer fonctionnant avec du papieren continu <strong>et</strong> <strong>de</strong>s clichés cintrés. Les <strong>rotative</strong>s <strong>de</strong> Worms,les premières construites en France, n’ont jamais étéexploitées commercialement.En 1863, Jules Derriey dépose un brev<strong>et</strong> pour une <strong>rotative</strong>à trois margeurs, mais aucun journal ne veut participerà la réalisation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te machine.C’est Hippolyte <strong>Marinoni</strong> qui, le premier, pousse le principe<strong>de</strong> la <strong>rotative</strong> jusqu’à son exploitation commerciale.La première <strong>rotative</strong> portant son nom sort en 1866. Ellecomporte quatre cylindres, dont <strong>de</strong>ux portent <strong>de</strong>s clichés,elle imprime donc recto <strong>et</strong> verso. Les années suivantes,<strong>Marinoni</strong> travaille au perfectionnement <strong>de</strong> sa <strong>rotative</strong>.La <strong>rotative</strong> à papier continu (1872), alors que jusque-làses <strong>rotative</strong>s fonctionnaient feuille à feuille, augmenteraconsidérablement le tirage <strong>de</strong>s journaux à l’heure. Avec lespresses <strong>rotative</strong>s à <strong>plieuse</strong>, comme celle <strong>de</strong> 1884, le pliage<strong>de</strong>s feuilles imprimées <strong>de</strong>vient également mécanique.L E S O B J E T S