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Séance académique - Académie Nationale de Pharmacie

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ACADÉMIE NATIONALE DE PHARMACIESANTÉ PUBLIQUE - MÉDICAMENT - PRODUITS DE SANTÉ - BIOLOGIE - SANTÉ ET ENVIRONNEMENTFondée le 3 août 1803 sous le nom <strong>de</strong> Société <strong>de</strong> <strong>Pharmacie</strong> <strong>de</strong> ParisReconnue d’utilité publique le 5 octobre 1877Séance académique« ACTUALITÉS THÉRAPEUTIQUES »Mercredi 7 novembre 2012Amphithéâtre Rouvillois, École <strong>de</strong> Santé du Val-<strong>de</strong>-Grâce1, place Alphonse Laveran, 75005 ParisOrdre du jour1. ACCUEILPr Jean-Paul CHIRON, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Académie nationale <strong>de</strong> <strong>Pharmacie</strong>CONFÉRENCE HYGIA À 14 h 00« NOUVELLES MÉTHODOLOGIES ANALYTIQUESPOUR LA DÉCOUVERTE DE PRODUITS BIOACTIFS NATURELS »Pr Jean-Luc WOLFENDERPhytochimie et Produits Naturels BioactifsÉcole <strong>de</strong> <strong>Pharmacie</strong>, Université <strong>de</strong> Lausanne, Université <strong>de</strong> GenèveLes produits naturels (PNs) ont été à l’origine du développement <strong>de</strong> nombreux médicaments et restent uneimportante source <strong>de</strong> molécules bioactives pour une utilisation thérapeutique soit en tant que substances pures soitsous forme <strong>de</strong> phytopréparations. Leur succès est probablement lié aux rôles qu’ils jouent sur <strong>de</strong>s cibles spécifiquesdans les systèmes biologiques dont ils sont issus et qui se sont affinés au cours <strong>de</strong> l’évolution. L'espace chimiqueoccupé par les PNs est important et est directement lié à une forte variabilité <strong>de</strong> leurs propriétés physico-chimiquesintrinsèques qui ren<strong>de</strong>nt leur séparation, détection et caractérisation difficile au sein <strong>de</strong> matrices biologiquescomplexes. Afin d'i<strong>de</strong>ntifier ces différents métabolites rapi<strong>de</strong>ment, il est essentiel <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>profilage <strong>de</strong>s extraits bruts <strong>de</strong> plantes qui soient efficaces. Ceci nécessite <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s fournissant une hauterésolution chromatographique pour un profilage détaillé ou un haut débit pour l’acquisition d’empreintesmétaboliques. De plus, ces approches analytiques doivent générer <strong>de</strong>s informations spectroscopiques en ligne pourl'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> chaque métabolite à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> déréplication. À cet égard, les techniques couplées telles que LC-MS et LC-RMN ont joué un rôle clé au cours <strong>de</strong>s trois <strong>de</strong>rnières décennies. En particulier, l’introduction récente <strong>de</strong>la chromatographie en phase liqui<strong>de</strong> à ultra haute performance (UHPLC) qui implique l’utilisation <strong>de</strong> colonnes àtrès fine particules (sub 2-µm) et <strong>de</strong> systèmes fonctionnant à <strong>de</strong>s pressions très élevées, a permis une diminutionnotable du temps d'analyse et l'augmentation <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> pics, <strong>de</strong> la sensibilité et <strong>de</strong> la reproductibilité parrapport aux métho<strong>de</strong>s HPLC classiques. L’utilisation d’un spectromètre <strong>de</strong> masse à temps <strong>de</strong> vol (TOF)-MS coupléà l’UHPLC permet d’obtenir en ligne <strong>de</strong>s informations <strong>de</strong> masse exacte pour la détermination <strong>de</strong>s formules brutes<strong>de</strong>s PNs, ce qui est un élément clé pour leur i<strong>de</strong>ntification rapi<strong>de</strong>. Pour l'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> novo <strong>de</strong>s produitsinconnus en ligne, la LC-RMN, introduite au début <strong>de</strong>s années 90, a évolué vers <strong>de</strong>s techniques plus sensiblescomme la RMN capillaire permettant la mesure <strong>de</strong> spectres riches en informations structurales avec uniquementquelque µg <strong>de</strong> substances. La combinaison <strong>de</strong> ces informations avec <strong>de</strong>s données chimio-taxonomiques permet unei<strong>de</strong>ntification rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> PNs déjà à l’échelle du microgramme.OJ / séance du 7 novembre 2012 VF du 2012.10.26 SG Page 1/4


De telles méthodologies couplées à <strong>de</strong>s tests d’activité biologiques novateurs tels que le modèle du Zebrafish, quipermet <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s tests in-vivo au niveau <strong>de</strong> plaque microtitre 96 puits, ouvrent <strong>de</strong> nombreuses nouvellespossibilités pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> PNs bioactifs. Ceci est notamment le cas dans le cadre <strong>de</strong> micro-fractionnementsbioguidés rapi<strong>de</strong>s ou pour l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> biomarqueurs dans le cadre d’étu<strong>de</strong>s métabolomiques. Différentsexemples d’application <strong>de</strong> ces nouvelles approches, leur potentiel et leurs limites, ainsi que leur impact sur larecherche <strong>de</strong> composé naturel bioactifs seront discutés.Références :Wolfen<strong>de</strong>r, J. L.; Queiroz, E. F. Chimia 2012, 66, 324-329.Eugster, P.; Guillarme, D.; Rudaz, S.; Veuthey, J. L.; Carrupt, P. A.; Wolfen<strong>de</strong>r, J. L. JAOAC 2011, 94, 51-70.Wolfen<strong>de</strong>r, J. L.; Marti, G.; Queiroz, E. F. Curr. Org. Chem. 2010, 14, 1808-1832.2. ACTIVITÉS ADMINISTRATIVES DE L’ACADÉMIE Approbation du procès verbal <strong>de</strong> la séance du 19 septembre 2012 (document joint) Informations du Prési<strong>de</strong>nt Lecture <strong>de</strong> la correspondance et informations du Secrétaire Général Élections :• Membre titulaire <strong>de</strong> la 1 ère section- 1 ère ligne : Yongmin ZHANG- 2 ème ligne : Benoît DEPREZ, Elian LATI• Membre titulaire <strong>de</strong> la 3 ème section- 1 ère ligne : Jean-Louis BEAUDEUX- 2 ème ligne : Luc CYNOBER, Dominique BARRAUD• Membre titulaire <strong>de</strong> la 3 ème section- 1 ère ligne : Alain PUISIEUX- 2 ème ligne : Thierry BROUSSEAU, Hervé LEBREC• Membre correspondant <strong>de</strong> la 1 ère section- Marcel HIBERT, Marc André LEFEBVRE, Alain MARSURA• Membre correspondant <strong>de</strong> la 2 ème section- Sylvie MICHEL, Frédéric DORANDEU• Membre correspondant <strong>de</strong> la 4 ème section- Jean-Noël COLIN, Françoise FALHUN, Patricia MAILLÈRE, Patricia RAFIDISON, Bruno STRIGINI,• Correspondant européen- Carmine CARDILLO (Italie), Emili ESTEVE SALA (Espagne), Juan M. IRACHE (Espagne)• Correspondant à titre étranger- Ahmet ARAMAN (Turquie), Mikhail UGRUMOV (Russie)• Membre(s) associé(s)3. TRAVAUX SCIENTIFIQUES & PROFESSIONNELS3.1 EXPOSÉS (20 min)« Traitement médical du cancer <strong>de</strong> la prostate : "du désert à la profusion <strong>de</strong> bonnes nouvelles" »Pr Karim FIZAZI, Chef du Département <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine Oncologie, Institut <strong>de</strong> Cancérologie Gustave Roussy –VillejuifL’acétaté d’abiratérone est un inhibiteur sélectif <strong>de</strong> CYP 17, une enzyme clef <strong>de</strong> la biosynthèse <strong>de</strong>sandrogènes. Développé par Johnson & Johnson, il a été agrée par la FDA en avril 2011 puis en juillet <strong>de</strong> lamême année par l’EMEA sous le nom <strong>de</strong> Zitiga® Il est indiqué en association avec la prednisone ou laprednisolone dans le traitement du cancer métastatique <strong>de</strong> la prostate résistant à la castration chez les hommesadultes dont la maladie a progressé pendant ou après une chimiothérapie à base <strong>de</strong> docétaxel.Rappelons qu’avec plus <strong>de</strong> 70 000 nouveaux cas par an, le cancer <strong>de</strong> la prostate est la <strong>de</strong>uxième cause <strong>de</strong>mortalité par cancer chez l'homme.Le Pr Karim FIZAZI a coordonné en France une vaste étu<strong>de</strong> internationale <strong>de</strong> phase III randomisée quicomparait en première ligne <strong>de</strong> traitement, l'acétate d'abiratérone (1000 mg/j) associé à <strong>de</strong> la prednisone (10OJ / séance du 7 novembre 2012 VF du 2012.10.26 SG Page 2/4


mg/jour) à l'association placebo et prednisone chez 1195 patients atteints <strong>de</strong> cancer <strong>de</strong> prostate métastatiquerésistant à la castration, et prétraités par docétaxel.Les résultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> qui a été présentée lors du 48 ème congrès <strong>de</strong> l’ASCO à Chicago en juin 2012, ontmontré un bénéfice en termes <strong>de</strong> survie sans progression et <strong>de</strong> survie globale, quelque soit l’âge avecl’abiraterone. Avec un suivi <strong>de</strong> 20,2 mois, la durée médiane <strong>de</strong> traitement a été <strong>de</strong> 8 mois dans le brasabiratérone contre 4 mois dans le bras placebo. La survie sans progression a été augmentée <strong>de</strong> 57 % avecl’abiratérone et la survie globale <strong>de</strong> 25 %.Globalement, le taux d'adhésion au traitement par acétate d'abiratérone a été élevé et les effets secondaires ontété facilement gérés. Les plus fréquents constatés avec l'acétate d'abiratérone sont la fatigue, l'oedèmepériphérique, l'hypokaliémie, l'hypertension et l'infection <strong>de</strong>s voies urinaires.«L’association abiraterone-prednisone pourrait <strong>de</strong>venir le nouveau standard <strong>de</strong> traitement en première lignechez ces patients » selon le Pr FIZAZI qui a souligné que cette actualisation n'a pas mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> donnéesnouvelles en termes <strong>de</strong> tolérance (œdème <strong>de</strong>s membres inférieurs, hypokaliémie).Résumé par Clau<strong>de</strong> MONNERET, membre <strong>de</strong> l’Académie nationale <strong>de</strong> <strong>Pharmacie</strong>« -Le Belatacept® ou Nulojix (Bristol-Myers-Squibb) une nouvelle molécule originale,immunosuppressive en transplantation d’organe »Pr Antoine DURRBACH, Service <strong>de</strong> Néphrologie, GHU Paris-Sud, Hôpital <strong>de</strong> BicêtreRésumé à venir« Van<strong>de</strong>tanib dans le traitement du cancer <strong>de</strong> la thyroï<strong>de</strong> »Pr Jean-Michel BIDART, Institut <strong>de</strong> Cancérologie Gustave-Roussy, Paris, Université <strong>de</strong> Paris Sud, Faculté <strong>de</strong><strong>Pharmacie</strong>Les thérapies ciblées constituent un réel progrès médical dans la prise en charge <strong>de</strong>s patients porteurs <strong>de</strong>tumeurs dont les anomalies moléculaires sont caractérisées. Le carcinome médullaire <strong>de</strong> la thyroï<strong>de</strong> (CMT) estune tumeur rare <strong>de</strong> la thyroï<strong>de</strong> qui survient <strong>de</strong> façon sporadique dans environ 70-80 % <strong>de</strong>s cas, mais aussi dansun contexte familial. Les formes familiales sont liées à la présence <strong>de</strong> mutations activatrices <strong>de</strong> l’oncogène RET,récepteur membranaire à activité tyrosine-kinase. Des mutations somatiques <strong>de</strong> RET sont aussi trouvées dans untiers <strong>de</strong>s formes sporadiques, ainsi que <strong>de</strong>s mutations <strong>de</strong> l’oncogène RAS. Le pronostic du CMT estessentiellement lié à la présence ou non d’un envahissement ganglionnaire initial : la survie globale à 10 ans estestimée à 95 % en cas <strong>de</strong> forme localisée, mais à moins <strong>de</strong> 30 % en cas <strong>de</strong> CMT métastatique. Le van<strong>de</strong>tanib ouZD6474 appartient à la famille <strong>de</strong>s anilinoquinazolines ; il agit comme un inhibiteur compétitif <strong>de</strong> l’ATP,ciblant plus particulièrement les récepteurs RET, VEGFR2, et EGFR. Les résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s cliniques <strong>de</strong>phase 2/3 du van<strong>de</strong>tanib dans le CMT mettent en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s réponses partielles objectives durables, unallongement significatif <strong>de</strong> la survie sans progression et un contrôle <strong>de</strong> la maladie chez les patients traités aveccet inhibiteur. Les effets secondaires les plus fréquents sont les diarrhées, le rash, les nausées, l'hypertension etles maux <strong>de</strong> tête. Après une Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU) nominative en juillet 2010, levan<strong>de</strong>tanib (Caprelsa*, AstraZeneca) a obtenu une autorisation <strong>de</strong> mise sur le marché européenne centralisée enfévrier 2012 pour le traitement <strong>de</strong>s CMT agressif et symptomatique chez <strong>de</strong>s patients avec une maladielocalement avancée non opérable ou métastatique. En France, la dispensation du van<strong>de</strong>tanib est soumise à uneprescription hospitalière émanant d'un oncologue, l’Afssaps recommandant une surveillance particulièrependant le traitement. Le lien entre présence <strong>de</strong> la cible, l’oncogène RET, et l’efficacité thérapeutique ainsi queles relations entre RET et RAS <strong>de</strong>meurent <strong>de</strong>s questions à résoudre. Enfin, la découverte récente d’unréarrangement chromosomique impliquant RET dans certains cancers du poumon ouvre la voie pour letraitement <strong>de</strong> ce sous-type moléculaire <strong>de</strong> tumeur.« La fidaxomicine un nouvel antibiotique pour le traitement <strong>de</strong>s infectionsà Clostridium difficile (ICD) »Pr Luc DUBREUIL, Doyen <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong> <strong>Pharmacie</strong>, Université <strong>de</strong> Lille 2 et Service Régional Universitaire<strong>de</strong>s Maladies Infectieuses et du Voyageur, Hôpital Dron, TourcoingLuc Dubreuil Faculté <strong>de</strong> <strong>Pharmacie</strong>, Université <strong>de</strong> Lille 2 et Service Régional Universitaire <strong>de</strong>s MaladiesInfectieuses et du Voyageur, Hôpital Dron, Tourcoing.L’infection à Clostridium difficile (ICD)C. difficile appartient à la flore intestinale <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong>s animaux. Seule les souches qui possè<strong>de</strong>nt dans leurgénome un ilot <strong>de</strong> pathogénicité codant pour les toxines A et B sont potentiellement pathogènes. 3 % <strong>de</strong>s adultessains sont porteurs <strong>de</strong> souches toxinogènes tandis que ce taux augmente entre 15 à 25 % en cas <strong>de</strong> diarrhéesOJ / séance du 7 novembre 2012 VF du 2012.10.26 SG Page 3/4


post-antibiotiques et jusque 95 à 100 % en cas <strong>de</strong> colite pseudomembraneuse (CPM) ; 10 % <strong>de</strong> diarrhéesnosocomiales sont dues à Clostridium difficile (CD).La symptomatologie <strong>de</strong>s ICD va <strong>de</strong> la simple diarrhée antibiotique cessant à l’arrêt <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier à la CPMvoire à ses complications mégacôlon toxique, perforation digestive, choc septique. En cas <strong>de</strong> colite le patient seplaint <strong>de</strong> diarrhée profuse, <strong>de</strong> fièvre (75 %) et douleurs abdominales (70 %).La physiopathologie se résume ainsi, le patient hospitalisé ou institutionnalisé va acquérir la souche dansl’environnement sous l’effet d’un traitement antibiotique qui a supprimé la flore <strong>de</strong> barrière. Si le patientpossè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s anticorps antitoxine, il sera colonisé <strong>de</strong> façon asymptomatique, s’il n’a pas d’anticorps il développel’infection à CD.Les facteurs <strong>de</strong> risque sont l’âge <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 65 ans, l’hospitalisation et la prise <strong>de</strong> traitement modifiant la flore <strong>de</strong>barrière (antibiotiques, néoplasiques etc.).Les facteurs favorisant la transmission sont la diarrhée et la contamination <strong>de</strong> l’environnement, la promiscuité<strong>de</strong>s patients, la pression antibiotique, la pression <strong>de</strong> colonisation.En cas <strong>de</strong> CPM ou d’infection sévère le patient sera traité par les antibiotiques reconnus efficaces mais enabsence <strong>de</strong> réponse immunitaire, il est possible que le patient rechute. Le taux <strong>de</strong> rechute avoisine actuellementles 20 %.Le coût par an <strong>de</strong> l’ICD pour l'Union Européenne a été estimé à 3 milliards d'euro.La prévention <strong>de</strong> l’infection passe par l’isolement <strong>de</strong>s patients, le cohorting, le lavage <strong>de</strong>s mains et l’emploid’un sporici<strong>de</strong> : l’eau <strong>de</strong> Javel.Le traitement <strong>de</strong> l’infection à Clostridium difficile (ICD)Il se fait classiquement par le métronidazole (recommandé en première intention). La vancomycine est unealternative en cas d’infections sévères (définies par <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> gravité) ou <strong>de</strong> souches <strong>de</strong> sérotype 027répondant moins bien au métronidazole.Problématique <strong>de</strong> l’ICD, place pour une nouvelle molécule : <strong>de</strong>s souches résistantes au métronidazoleémergent, certains sérotypes bien que sensibles au métronidazole répon<strong>de</strong>nt mal au traitement et sontresponsables <strong>de</strong> récidives plus fréquentes. Lorsque la vancomycine est employée <strong>de</strong> façon systématique, elle aconduit à la sélection dans le tube digestif <strong>de</strong> souches d’entérocoques résistants à la vancomycine trèsépidémiques.La fidaxomicine (FDX)Antibiotique macrocyclique fabriqué par le laboratoire américain Optimer Pharmaceutical. Son spectreantibactérien est dirigé contre les bactéries à Gram positif. Le principe actif <strong>de</strong> Dificlir® la fidaxomicine, est unantibiotique appartenant à la nouvelle classe <strong>de</strong>s antibiotiques macrocyliques. Lorsqu’il est avalé, la majeurepartie <strong>de</strong> ce principe actif n’est pas absorbée par la circulation sanguine mais agit localement au niveauintestinal. Il agit en bloquant l’enzyme bactérienne ARN polymérase qui produit l'ARN dont les bactéries ontbesoin pour fabriquer <strong>de</strong>s protéines.L'opinion positive du CHMP se base sur <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s cliniques <strong>de</strong> Phase III qui ont comparé l'innocuité etl'efficacité <strong>de</strong> 400 mg/jour <strong>de</strong> fidaxomicine (200 mg b.i.d) à celles <strong>de</strong> 500 mg/jour <strong>de</strong> vancomycine (125 mgq.i.d) par voie orale pendant 10 jours chez <strong>de</strong>s sujets souffrant d'ICD. Sur la guérison <strong>de</strong> l'infection, les résultatsétaient comparables, avec 88,2 % <strong>de</strong> patients guéris avec la fidaxomicine et 85,8 % avec la vancomycine. Parcontre le taux <strong>de</strong> récidive a été nettement plus faible dans le groupe fidaxomicine (15,4 % vs 25,3 %, soit unebaisse <strong>de</strong> 45 % du risque).Les taux d'effets secondaires étaient similaires avec les <strong>de</strong>ux agents (nausées, hypokaliémies, céphalées,vomissements et crampes d'estomac). Le Dificlir® ciblant spécifiquement C. difficile son impact sur la floreintestinale est minimal.Le CHMP a estimé que Dificlir® s’est avéré efficace dans le traitement <strong>de</strong>s infections à C. difficile,généralement bien toléré tout en présentant <strong>de</strong>s effets indésirables similaires à ceux <strong>de</strong> la vancomycine. LeCHMP a cependant relevé qu’il existe <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s concernant les effets <strong>de</strong> Dificlir® dans certains groupes<strong>de</strong> patients, tels que ceux atteints <strong>de</strong> problèmes au foie et aux reins et a recommandé que <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>ssupplémentaires soient réalisées dans ces groupes. Compte tenu <strong>de</strong> la gravité <strong>de</strong>s infections à C. difficile et <strong>de</strong>sinconvénients <strong>de</strong>s traitements actuels, le CHMP a conclu que les bénéfices <strong>de</strong> Dificlir® sont supérieurs à sesrisques et a recommandé l’octroi d’une autorisation <strong>de</strong> mise sur le marché pour ce médicament.RéférencesLouie TJ, Miller MA, et coll. Fidaxomicin versus vancomycin for Clostridium difficile infection (La fidaxomicine par rapport à lavancomycine pour l'infection à Clostridium difficile). N Engl J Med. 2011 ; 364 : 422-31.Mullane KM, Gorbach S. Fidaxomicin: first-in-class macrocyclic antibiotic (La fidaxomicine : le tout premier antibiotiquemacrocyclique). Expert Rev Anti Infect Ther. 2011 ; 9 : 767-77.4. SÉANCE RESTREINTE* **OJ / séance du 7 novembre 2012 VF du 2012.10.26 SG Page 4/4

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