16contrôle <strong>de</strong>s ouvrages. Cette action sera d’autant plusefficace quand tous les acteurs concernés, c’est-à-direégalement les intermédiaires tels que les assureurs etles maîtres d’œuvre, y seront sensibilisés.Si l’État et les communes ont <strong>de</strong>s responsabilités dansle domaine <strong>de</strong> la protection et <strong>de</strong> la prévention, lesparticuliers peuvent contribuer à se protéger efficacementet diminuer leur propre vulnérabilité. Pour cela,il est primordial que chacun connaisse au préalable lesphénomènes auxquels il est exposé, en s’informant surleur <strong>de</strong>scription, l’événement possible et les dommages potentiels[voir plus loin L’information préventive]. De même, la mitigation passe parl’adoption <strong>de</strong> mesures constructives [voir <strong>Le</strong>s techniques <strong>de</strong> protection] etle respect <strong>de</strong>s règles d’urbanisme [voir La maîtrise <strong>de</strong> l’aménagement duterritoire].En matière <strong>de</strong> retrait-gonflement, les sinistres peuvent entraîner <strong>de</strong>scoûts <strong>de</strong> réparation très lourds. Ils peuvent même aboutir dans certainscas à la démolition <strong>de</strong> la maison lorsque les frais nécessairesà son confortement dépassent la valeur <strong>de</strong> la construction. Maisle respect par les particuliers <strong>de</strong> mesures préventives simples peutéviter <strong>de</strong> telles situations [voir hors-texte].La maîtrise <strong>de</strong> l’aménagement du territoire<strong>Le</strong>s plans <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s naturels prévisibles (PPR), instituéspar la loi du 2 février 1995 impliquent un repérage <strong>de</strong>s zonesvulnérables exposées aux aléas. Dans ces zones, ils peuvent prescrire<strong>de</strong>s mesures d’urbanisme qui seront transcrites dans les planslocaux d’urbanisme (PLU), telles que la maîtrise <strong>de</strong>s rejets d’eauxpluviales et usées. Des mesures constructives telles que l’adaptation<strong>de</strong>s fondations au contexte géologique peuvent également êtrepréconisées. Ces plans sont prescrits et élaborés par l’État.La surveillance et la prévisionPour les mouvements présentant <strong>de</strong> forts enjeux, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s peuventêtre menées afin <strong>de</strong> tenter <strong>de</strong> prévoir l’évolution <strong>de</strong>s phénomènes.La réalisation <strong>de</strong> campagnes géotechniques précise l’ampleurdu phénomène. La mise en place d’instruments <strong>de</strong> surveillance,associée à la détermination <strong>de</strong> seuils critiques, permet <strong>de</strong> suivrel’évolution du phénomène et <strong>de</strong> donner l’alerte si nécessaire. Laprévision <strong>de</strong> l’occurrence d’un mouvement limite le nombre <strong>de</strong>victimes, en permettant d’évacuer les habitations menacées, ou<strong>de</strong> fermer les voies <strong>de</strong> communication vulnérables. Néanmoins, lacombinaison <strong>de</strong> différents mécanismes régissant la stabilité, ainsique la possibilité <strong>de</strong> survenue d’un facteur déclencheur d’intensitéinhabituelle ren<strong>de</strong>nt toute prévision précise difficile.<strong>Le</strong>s mesures préventives pour réduireles effets du retrait-gonflement• <strong>Le</strong>s fondations doivent être profon<strong>de</strong>s, car c’est ensurface que le sol subit les plus fortes déformations.Un ancrage homogène <strong>de</strong>s fondations, même sur un<strong>terrain</strong> en pente, permet <strong>de</strong> répartir équitablementle poids <strong>de</strong> l’habitation.• La structure du bâtiment doit être suffisammentrigi<strong>de</strong> pour résister à <strong>de</strong>s mouvements différentiels,d’où l’importance <strong>de</strong>s chaînages haut et bas. Demême, si <strong>de</strong>ux éléments <strong>de</strong> construction sont accoléset fondés <strong>de</strong> manière différente, ils doivent êtredésolidarisés et munis <strong>de</strong> joints <strong>de</strong> rupture sur touteleur hauteur, pour permettre <strong>de</strong>s mouvementsdifférentiels.• L’environnement immédiat <strong>de</strong> l’habitation : lesvariations d’humidité provoquées par les arbres,les drains, les pompages ou l’infiltration localiséed’eaux pluviales ou d’eaux usées, doivent être leplus éloignées possible <strong>de</strong> la construction. Pouréviter l’évaporation saisonnière, il convient d’entourerla construction d’un dispositif, le plus largepossible, sous forme <strong>de</strong> trottoir périphérique ou <strong>de</strong>géomembrane enterrée, qui protège sa périphérieimmédiate <strong>de</strong> ce phénomène.Des informations complémentaires sur le retrait-gonflementsont disponibles sur le site :http://www.argiles.frPour en savoir plus sur les réglementations en vigueur,se référer au gui<strong>de</strong> méthodologique « Plan<strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s naturels (PPR), Risques <strong>de</strong>mouvements <strong>de</strong> <strong>terrain</strong> » ou au site Internet dont<strong>de</strong>s extraits sont disponibles à l’adresse :http://www.prim.net/professionnel/documentation/gui<strong>de</strong>s.html
17LES MOUVEMENTSDE TERRAIN<strong>Le</strong> plan <strong>de</strong> communication établi par le mairepeut comprendre divers supports <strong>de</strong> communication,ainsi que <strong>de</strong>s plaquettes et <strong>de</strong>s affiches,conformes aux modèles arrêtés par lesministères chargés <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong>la sécurité civile (arrêté du 27 mai 2003).<strong>Le</strong> maire peut imposer ces affiches :• dans les locaux accueillant plus <strong>de</strong> 50 personnes,• dans les immeubles regroupant plus <strong>de</strong> 15logements,• dans les <strong>terrain</strong>s <strong>de</strong> camping ou <strong>de</strong> stationnement<strong>de</strong> caravanes regroupant plus <strong>de</strong> 50personnes.<strong>Le</strong>s propriétaires <strong>de</strong> <strong>terrain</strong>s ou d’immeublesdoivent assurer cet affichage (sous contrôle dumaire) à l’entrée <strong>de</strong>s locaux ou à raison d’uneaffiche par 5 000 m 2 <strong>de</strong> <strong>terrain</strong>.L’information préventiveLa loi du 22 juillet 1987 a instauré le droit <strong>de</strong>s citoyens à une informationsur les <strong>risque</strong>s majeurs auxquels ils sont soumis sur tout oupartie du territoire, ainsi que sur les mesures <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> qui lesconcernent. Cette partie <strong>de</strong> la loi a été reprise dans l’article L.125.2du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’environnement.Établi sous l’autorité du préfet, le dossier départemental <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>smajeurs (DDRM) recense à l’échelle d’un département l’ensemble<strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s majeurs par commune. Il explique les phénomènes etprésente les mesures <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>. À partir du DDRM, le préfetporte à la connaissance du maire les <strong>risque</strong>s dans la commune, aumoyen <strong>de</strong> cartes au 1 : 25 000 et décrit la nature <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s, les événementshistoriques, ainsi que les mesures d’État mises en place.<strong>Le</strong> maire élabore un document d’information communal sur les<strong>risque</strong>s majeurs (DICRIM). Ce document présente les mesures <strong>de</strong>prévention et les mesures spécifiques prises en vertu <strong>de</strong>s pouvoirs<strong>de</strong> police du maire. <strong>Le</strong> DICRIM doit être accompagné d’une communication(au moins tous les <strong>de</strong>ux ans si la commune est couvertepar un plan <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s) et d’une campagne d’affichage.Ces <strong>de</strong>ux documents sont disponibles en mairie.L’alerte et les consignes<strong>Le</strong> signal national d’alerte consiste en trois émissions successivesd’une minute chacune et séparées par <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> cinq secon<strong>de</strong>s,d’un son modulé en amplitu<strong>de</strong> ou en fréquence [voir ci-contre]. Desessais ont lieu le premier mercredi <strong>de</strong> chaque mois à midi. <strong>Le</strong> signalest diffusé par tous les moyens disponibles et notamment par le réseaunational d’alerte et les équipements <strong>de</strong>s collectivités territoriales.Il est relayé par les dispositifs d’alarme et d’avertissement dontsont dotés les établissements recevant du public, et par les dispositifsd’alarme et <strong>de</strong> détection dont sont dotés les immeubles <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>hauteur. Pour les mouvements <strong>de</strong> <strong>terrain</strong>, ce signal ne sera diffuséque pour les phénomènes <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur. En effet l’évolution <strong>de</strong>ces <strong>de</strong>rniers est régulièrement surveillée et lorsqu’il y a aggravation,l’alerte peut être déclenchée. Dans les autres cas, le temps d’alerteavant un événement exceptionnel est court, voire inexistant.<strong>Le</strong>s messages d’alerte contiennent <strong>de</strong>s informations relatives àl’étendue du phénomène (tout ou partie du territoire national) etindiquent la conduite à tenir. Ils sont diffusés par les radios et lestélévisions 1 .1 - Sociétés nationales <strong>de</strong> programme Radio France et France Télévisions, Société nationale<strong>de</strong> radio-diffusion et <strong>de</strong> télévision pour l’outre-mer, services autorisés <strong>de</strong> télévision par voiehertzienne terrestre <strong>de</strong>sservant une zone dont la population est supérieure à six millions d’habitants,société d’exploitation <strong>de</strong> la quatrième chaîne.