Le secret du bonheur... texte lu par Zohra HammadacheVous va<strong>le</strong>z ce que vaut votre cœur. Toute l'histoire de l'humanité est l'histoire du besoind'aimer et d'être aimé. [...]Quel que soit l'usage qu'en font <strong>le</strong>s humains, <strong>le</strong> cœur (symbo<strong>le</strong> de l'amitié et de l'amour) aaussi ses normes, son éthique. Faire place au cœur dans la construction harmonieuse devotre personnalité n'a rien à voir avec la sensib<strong>le</strong>rie ni même la sentimentalité. Le cœur, c'estl'ouverture de tout l'être à l'existence des autres, la capacité de <strong>le</strong>s deviner, de <strong>le</strong>scomprendre.Une tel<strong>le</strong> sensibilité, vraie et profonde, rend vulnérab<strong>le</strong>. C'est pourquoi certains sont tentésde s'en défaire en se durcissant.Aimer, c'est donc essentiel<strong>le</strong>ment se donner aux autres. Loin d'être une inclinationinstinctive, l'amour est une décision consciente de la volonté d'al<strong>le</strong>r vers <strong>le</strong>s autres. Pourpouvoir aimer en vérité, il faut se détacher de bien des choses et surtout de soi, donnergratuitement, aimer jusqu'au bout. Cette dépossession de soi (œuvre de longue ha<strong>le</strong>ine) estépuisante et exaltante. El<strong>le</strong> est source d'équilibre. El<strong>le</strong> est <strong>le</strong> secret du bonheur.Jean-Paul II, Extrait du Message aux jeunes de France, Paris, 1980Chant de l’Ave Maria de Gounod par Selim Hammadache8
La suite des animations de la journéeOnt suivi l’apéritif préparé par Philippe Viguier, <strong>le</strong> repas agrémenté de quelques sketches.Repas : animation- Le matche de rugby-1) Hommage au père KouaméPère KOUAMECe qui va suivre est pour la plus grande part tiré des deux artic<strong>le</strong>s précédemment parus ausujet du Père Kouamé.Le Père Kouamé est né <strong>le</strong> 27 juil<strong>le</strong>t 1972 à BONGOUAMOU, en Côte d’Ivoire. Dès <strong>le</strong> CE 2, ilconfie à sa mère son désir d’être prêtre pour avoir un frigo p<strong>le</strong>in, car enfant de chœur, il estimpressionné par <strong>le</strong> réfrigérateur de son curé, rempli de bonnes choses !Sa vocation se fortifie et sa décision devient définitive. Après ses études, il fera sa formationau grand séminaire d’Anyama. Écoutons-<strong>le</strong> :« Je ne concevais pas la vie paroissia<strong>le</strong> en prêtre diocésain isolé. Il me fallait construire monengagement avec comme épine dorsa<strong>le</strong> la spiritualité d’une communauté, ce qui justifie monentrée aux Béatitudes. J’ai consacré deux ans à cette doub<strong>le</strong> insertion, de 2001 à 2003 : lapremière à Saint-Martin du Canigou, la deuxième dans l’Oise, dans une paroisse confiée à lacommunauté. C’est Monseigneur CARRÉ, qui était notre archevêque et par ail<strong>le</strong>urs évêqueréférant de la communauté des Béatitudes qui me conféra <strong>le</strong> diaconat, puis l’ordinationpresbytéra<strong>le</strong> <strong>le</strong> 9 août 2003, à Lisieux. Curé intérimaire à Crépy en Valois, en Côte d’Ivoire,recteur du séminaire des ainés, et puis Monseigneur CARRÉ me nommait à Graulhet. Troisans plus tard, Monseigneur LEGREZ m’envoie à Mazamet. J’y pars <strong>le</strong> cœur léger, en paix,heureux d’avoir accompli ce que j’avais à faire.À Graulhet, j’ai fait l’expérience enrichissante de la vie en communauté avec <strong>le</strong>s deux prêtresplus âgés.La particularité de cette paroisse est qu’el<strong>le</strong> est prise en charge par <strong>le</strong>s plus de 60 ans, maisel<strong>le</strong> est bien vivante et n’a rien à envier aux paroisses jeunes.En arrivant ici je n’avais pas de projet pastoral défini. Je me suis attaché à amener <strong>le</strong>s uns et<strong>le</strong>s autres à la prière, en apprenant la culture du si<strong>le</strong>nce, en exhortant au si<strong>le</strong>nce. La prièrepour un chrétien est une nécessité vita<strong>le</strong>. Je crois à la force donnée et reçue de la prière.Où que j’ail<strong>le</strong> j’ai un ami qui est là, Jésus Christ. Je dis merci pour toutes <strong>le</strong>s joies reçues ;Dieu est bon, la vie est bel<strong>le</strong> ».Mais <strong>le</strong> Père Kouamé a une autre richesse dans son sac : Africain, il est profondémenttouché par la pauvreté de l’Afrique, qui n’est pas seu<strong>le</strong>ment une pauvreté matériel<strong>le</strong>, mais <strong>le</strong>manque d’éducation. Si on ne sait pas lire et écrire on se fait manipu<strong>le</strong>r extrêmementfaci<strong>le</strong>ment.En Côte d’Ivoire, <strong>le</strong> Père Kouamé est allé dans une région où une dizaine de hameaux surune très grande étendue étaient sans éco<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s enfants travail<strong>le</strong>nt dans <strong>le</strong>s champs sansaucune éducation scolaire. À la demande des villageois, <strong>le</strong> Père Kouamé a mis en route,avec ces derniers, la construction d’une éco<strong>le</strong>. C’est une éco<strong>le</strong> publique, <strong>le</strong>s gens du paysconstruisent de tout <strong>le</strong>ur cœur, la première pièce s’achève mais il faudra beaucoup de fonds,que <strong>le</strong> Père Kouamé avec son association recherche en Europe.Il est encore là en chair et en os, vous pouvez lui poser vos questions. Nadine Bon<strong>le</strong>ux9