Etude de prescription d'antihypertenseurs avant et pendant la ...

Etude de prescription d’antihypertenseurs avant et pendant lagrossesse en Midi PyrénéesC. Damase-Michel 1, V.Duhalde 1 , C. Delarue 1 , I. Lacroix 1 , R. Bourrel 2 , J.L. Montastruc 11 Laboratoire de pharmacologie Médicale et Clinique, Unité de Pharmacoépidémiologie,EA3696, Université de Toulouse, Faculté de Médecine, 37 allées Jules Guesde, 31000Toulouse, Service de pharmacologie clinique, Centre Midi-Pyrénées dePharmacovigilance, de Pharmacoépidémiologie et d'Information sur le Médicament,Unité « Médicaments, grossesse et allaitement », CHU de Toulouse.2 Caisse Régionale d’Assurance Maladie de Midi-Pyrénées, 31065 Toulouse cedex 9L’hypertension (HTA) touche environ 5-10% des femmes enceintes et estassociée à une augmentation des morbidités et mortalités maternelles et fœtales.Le traitement médicamenteux de l’hypertension artérielle permet avant tout deprévenir le développement d’une hypertension sévère et donc de diminuer lesrisques d’accidents vasculaires chez la mère mais ne modifie pas le cours de lapré éclampsie, ni la morbi-mortalité périnatale de l’enfant. Le seuil pour débuterun traitement est très controversé. En effet plusieurs méta-analyses ont montréqu’un abaissement tensionnel trop drastique pouvait diminuer la perfusionplacentaire et donc la croissance fœtale, et était associé à une fréquenceaugmentée de bébés « petits pour l’âge gestationnel ».Les médicaments antihypertenseurs utilisables pendant la grossesse sont :les antihypertenseurs centraux (par exemple la méthyldopa), lesbétabloquants (en particulier possédant des propriétés alphabloquantescomme le labétalol), certains inhibiteurs calciques de la famille desdihydropyridines (nifédipine…), et la dihydralazine (si besoin).Eviter les diurétiques sont à car ils majorent l’hypovolémie et donc diminuentla perfusion utéro-placentaire et activent le système rénine-angiotensineaggravant l’hypertension.Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes del’angiotensine II (ARA II) sont tous déconseillés au premier trimestre de lagrossesse. Une faible augmentation du risque de malformations cardiaques a étéévoquée en cas d’exposition aux IEC au premier trimestre de grossesse. LesARA II et les IEC restent formellement contre-indiqués au 2ème et 3èmetrimestre de la grossesse du fait de leur toxicité pour le fœtus et/ou le nouveauné: atteinte de la fonction rénale fœtale entraînant un oligoamnios et parfoismort in utero ou insuffisance rénale néonatale irréversible (1). Le désir degrossesse ou la découverte d’une grossesse chez une patiente traitée par ARA IIou IEC doit conduire à l’arrêt du traitement et à l’instauration d’un autretraitement antihypertenseur si nécessaire. Les patientes doivent être informéesde la nécessité de changer de médicaments si une grossesse est envisagée.

Nous présentons une étude de prescription des antihypertenseurs enMidi-Pyrénées. Elle concerne une cohorte de femmes suivies avant et pendantleur grossesse.Cette étude a été menée à partir des données de la Caisse régionaled’assurance maladie incluant toutes les femmes, relevant du régime général,ayant accouché en Midi-Pyrénées en 2007.Les données recueillies sont : les médicaments remboursables prescrits etdélivrés 3 mois avant et pendant la grossesse (incluant les antihypertenseurs), lesdates de début et fin de grossesse, de délivrance des médicaments et la spécialitédu prescripteur.Nous avons recueilli les données de prescription de 23898 femmesenceintes en 2007. L'âge moyen est de 30.1 ans (+/-5.3) [15-49].260 femmes (1.1%) se sont vues délivrer au moins une prescriptiond'antihypertenseur au cours des 3 mois précédant la grossesse. Les médicamentsles plus prescrits étaient: les bêtabloquants (propranolol) et les diurétiques. 40%des femmes ont arrêté les antihypertenseurs pendant leur grossesse.Près de 5% femmes se sont vues délivrer au moins une prescriptiond’antihypertenseurs pendant la grossesse. 69% des prescriptionsd’antihypertenseurs provenaient des médecins généralistes. Le nombre moyende médicaments différents prescrits au cours de la grossesse (horsantihypertenseurs) est supérieur chez les femmes ayant reçu une prescriptiondélivrée d'antihypertenseurs par rapport aux femmes non traitées(respectivement 13.0 +/-7.4 versus 10.5 +/-6.7; p

calciques et les bêtabloquants pendant la grossesse. On retrouve desprescriptions à risque d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion ou d’antagonistesdes récepteurs à l’angiotensine.Près de la moitié des femmes exposées aux IEC et ARAII avant la grossessesont toujours exposées en cours de grossesse.Réfléchissons donc à la possibilité de prescrire d’autres antihypertenseursque les IEC ou les ARAII chez les femmes en âge de procréer (qui ne planifientpas toujours leur grossesse et ne préviennent pas toujours leur médecintraitant !!)(1) AFSSAPS, Rappel sur la contre-indication des antagonistes des récepteurs del'angiotensine II (ARAII) et des inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) au cours des2ème et 3ème trimestres de la grossesse (princeps et génériques) http://www.afssaps.fr/Infosde-securite/Lettres-aux-professionnels-de-sante,17/11/2008.