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Les phycotoxines : physiologie et production - Région des Maritimes ...

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Recherche<strong>Les</strong> <strong>phycotoxines</strong> : <strong>physiologie</strong> <strong>et</strong> <strong>production</strong>J.E. Stewart and D.V. Subba Raotoxine de type microcystine qui cause unemaladie hépatique provoquant <strong>des</strong> vaguesde mortalité chez les saumons.J.E. StewartD.V. Subba RaoIntroduction<strong>Les</strong> <strong>phycotoxines</strong> (du grec phyco =algues) constituent un groupe divers <strong>des</strong>ubstances toxiques produites partout dansle monde par un certain nombre de plantesaquatiques <strong>des</strong> eaux douces <strong>et</strong> marines.Toutes les plantes aquatiques ne produisentpas <strong>des</strong> toxines; parmi celles qui enfabriquent, au sein même d’un seul genre<strong>et</strong> d’une seule espèce, toutes ne produisentpas <strong>des</strong> toxines tout le temps ni dans toutesles circonstances. De plus, les problèmesque posent les toxines accumulées par lescoquillages apparaissent couramment enl’absence de proliférations d’algues,comme c’est le cas en bonne partie pour laprésence chronique <strong>des</strong> toxinesparalysantes <strong>des</strong> coquillages dans la baiede Fundy, pour les cas signalésd’intoxication par les toxines diarrhéiquessur la côte sud de la Nouvelle-Écosse, <strong>et</strong>pour la présence d’acide domoïque chez lespétoncles du banc Georges en 1995, pourne citer que quelques exemples. En eaudouce, les problèmes causés par les<strong>phycotoxines</strong> sont souvent le résultat <strong>des</strong> «fleurs d’eau », prolifération decyanobactéries (algues bleues) qui rendentles eaux toxiques, causant de lour<strong>des</strong> pertesparmi les animaux sauvages <strong>et</strong>domestiques. Dans le milieu marin, les casles plus notables ont été de gravesintoxications chez <strong>des</strong> personnes ayantconsommé <strong>des</strong> coquillages filtreurs qui, ense nourrissant <strong>des</strong> algues toxigènes, avaientaccumulé de gran<strong>des</strong> quantités de toxines.Bon nombre de ces empoisonnements ontcausé <strong>des</strong> morts, <strong>et</strong> d’autres <strong>des</strong> invaliditéstemporaires ou permanentes. De plus, uncertain nombre d’étu<strong>des</strong> ont incriminé <strong>des</strong>toxines marines dans <strong>des</strong> vagues demortalité de poissons sauvages (adultes <strong>et</strong>larves), de mammifères marins (baleines,marsouins <strong>et</strong> phoques), ainsi que danscertaines épidémies qui menacent lespoissons élevés en cages, par exemple laa.Outre les aspects toxinogéniques, ilexiste un autre élément important <strong>et</strong>frappant, qui n’avait pas été noté jusqu’ici;c’est le rôle que joue le plancton commevecteur de propagation <strong>et</strong> de transmissiond’agents pathogènes. Une étude récente(Patz <strong>et</strong> al., 1996), portant sur leschangements climatiques <strong>et</strong> les maladiesinfectieuses, a examiné les donnéesrecueillies sur le caractère saisonnier <strong>des</strong>épidémies de choléra. L’agent pathogène,la bactérie Vibrio cholerae, adhère à la surface<strong>des</strong> phytoplanctontes <strong>et</strong> <strong>des</strong>zooplanctontes; elle est transportée avec leplancton <strong>et</strong> passe aux coquillages puis auxhumains; le nombre de bactéries estproportionnel au nombre de planctontes, <strong>et</strong>la bactérie vit <strong>des</strong> nutriants exudés par leplancton. <strong>Les</strong> épidémies de choléra, quisont fonction du nombre de V. cholerae,augmentent donc avec la densité dub. c.Figure 1. Taxons toxinogènes : a. Pseudo-nitzschia multiseries, b. Alexandrium tamarense, c.Dinophysis norvegica.49


RechercheHOHOOOOHOHOOCH 3OOHOOHZERCH 3Acide okadaïque (AO)Dinophysistoxine-1 (DTX1)HCOOHCOOHNCOOHHAcide domoïque (AD)OOOOOHOOHOOHHOH CH 3Figure 2a. Toxines : acide domoïque (AD),acide okadaïque (AO), dinophysistoxine-1(DTX1)plancton au printemps <strong>et</strong> à l’automne. Ona observé d’autres bactéries fixées sur leplancton, <strong>et</strong> il apparaît de plus en plus quecelui-ci constitue un vecteur important dediffusion <strong>des</strong> maladies dans l’eau. C<strong>et</strong>tedécouverte est du plus haut intérêt pour lasanté publique en général <strong>et</strong> pour les installationsaquacoles en particulier, commele montrent par exemple Nese <strong>et</strong> Enger(1993), qui ont observé l’agent pathogènedu saumon Aeromonas salmonicida (quicause la furonculose) transporté par duplancton marin à proximité de parcs de fil<strong>et</strong>s.À la suite de la « crise <strong>des</strong> moules »contaminées par l’acide domoïque en 1987,il a été décidé d’aborder le problème <strong>des</strong><strong>phycotoxines</strong> dans une perspectivenationale. On a ainsi créé le groupe de travailsur les <strong>phycotoxines</strong>, composé <strong>des</strong>pécialistes <strong>des</strong> toxines provenant de toutesles régions du ministère <strong>des</strong> Pêches <strong>et</strong> <strong>des</strong>Océans (MPO). C<strong>et</strong> organisme national, quijoue un rôle consultatif <strong>et</strong> gère le programmede recherche, relève du Comiténational <strong>des</strong> directeurs <strong>des</strong> sciences <strong>et</strong>s’occupe de proj<strong>et</strong>s de recherche dont lesobjectifs sont les suivants :• identification <strong>des</strong> algues <strong>et</strong> <strong>des</strong>microorganismes qui produisent <strong>des</strong>efflorescences nuisibles ou <strong>des</strong> toxines• étude de la distribution de ces organismes<strong>et</strong> <strong>des</strong> facteurs environnementaux qui larégissentOOOO• étude de la nature <strong>et</strong> de l’ampleur del’impact <strong>des</strong> <strong>phycotoxines</strong> surl’aquaculture <strong>et</strong> les pêches• identification <strong>et</strong> quantification <strong>des</strong> toxinespar <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> d’analyse chimique oude bioessai <strong>et</strong> mise au point deméthodologies d’analyse simples <strong>et</strong>innovatrices utiles à la fois dans la recherche<strong>et</strong> pour la certification <strong>des</strong> produits• définition du rôle <strong>des</strong> toxines dans la nature <strong>et</strong>de leur impact compétitif sur d’autres espèces• élucidation de la dynamique <strong>des</strong>efflorescences <strong>et</strong> de la <strong>production</strong> de toxines(aspects nutritionnel, physiologique,biochimique <strong>et</strong> microbien)• étude sur le devenir <strong>des</strong> toxines dans la nature(transfert dans le réseau trophique,biotransformations)• mise au point de systèmes d’alerte, demodèles de prévision <strong>et</strong> de contremesures• étude <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>des</strong> toxines sur les organismesaquatiques.Canada atlantiqueAu Canada atlantique, les toxines marinesentrent dans trois grands groupesreprésentant un grave danger pour la santéhumaine : les neurotoxines paralysantes(PSP), qui appartiennent au groupe <strong>des</strong>saxitoxines; la toxine amnestique (ASP),qui est l’acide domoïque; enfin, les toxinesdiarrhéiques (DSP), famille de toxines quiinclut l’acide okadaïque <strong>et</strong> <strong>des</strong>dinophysistoxines, <strong>des</strong> pectenotoxines <strong>et</strong><strong>des</strong> yessotoxines apparentées (fig. 1 <strong>et</strong> 2).<strong>Les</strong> intoxications liées aux neurotoxinesparalysantes produites par les dinoflagelléssont observées sur les deux côtes duCanada. Dans l’est, le problème estchronique dans la baie de Fundy <strong>et</strong> la portioncontinentale du golfe du Saint-Laurent,alors qu’on note <strong>des</strong> apparitionspériodiques <strong>des</strong> toxines dans d’autreszones, notamment dans la portion inférieuredu golfe du Saint-Laurent <strong>et</strong> à Terre-Neuve.En 1987, le problème <strong>des</strong> intoxicationscausées par les coquillages a pris un<strong>et</strong>ournure tragique avec l’apparition d’unenouvelle neurotoxine, l’acide domoïque,qui causait une affection de typeamnestique. C<strong>et</strong>te toxine était produite parune diatomée, nommée au départ Nitzschiapungens <strong>et</strong> qui, après divers avatars, estmaintenant baptisée Pseudo-nitzschiamultiseries. Des moules cultivées dans labaie Cardigan, à l’Île-du-Prince-Édouard,<strong>et</strong> nourries d’une prolifération de c<strong>et</strong>tediatomée avaient accumulé <strong>des</strong> quantitésmassives de la toxine, puisqu’ellescontenaient jusqu’à 900 mg/g de toxinesdans les tissus mous, ce qui correspond àenviron 45 fois le maximum légalementautorisé au Canada. Des personnes ayantconsommé les moules ont été intoxiquées;environ 150 personnes ont été hospitalisées;une douzaine ont été atteintes de façongrave <strong>et</strong> apparemment permanente <strong>et</strong>, enfin de compte, cinq personnes sont mortes,trois de ces décès ayant pu être de façoncertaine attribués à l’intoxication.L’existence de toxines diarrhéiques estconfirmée depuis peu dans les <strong>Maritimes</strong>;certaines données anecdotiques perm<strong>et</strong>tenttoutefois de penser qu’elles y sont présentesdepuis longtemps. Dans d’autres pays, onpense qu’elles sont produites par <strong>des</strong> alguesmarines (Dinophysis sp. <strong>et</strong> autres), maisleur source réelle dans les eaux du Canadaatlantique n’a pas encore été identifiée. Àl’heure actuelle, ce type de toxine n’est pasconsidéré comme représentant un dangeraussi grave à l’échelle locale que les deuxautres types.Lorsqu’on évoque les problèmes poséspar les toxines, les intéressés adoptentsouvent une attitude fataliste; ils affirmentque nous ne pourrons jamais nousdébarrasser <strong>des</strong> toxines, <strong>et</strong> que la démarchela plus simple <strong>et</strong> la plus fructueuse consiste àapprendre à gérer les ressources en tenantcompte de leur présence. C<strong>et</strong>te approchepeut être valide pour l’acide domoïque chezles moules, qui s’en débarrassentfacilement, mais ne peut s’appliquer àR1H 2N+R4N121R2Saxitoxine6N1311Figure 2b. Saxitoxine5R3HOHN HNHOHNH 2+50


RechercheCellulesL 1 -1µgL 1 -1Courbe de croissance10 810 710 2 Acide domoïque10 110 010 -10 10 20 30 40Âge de la culture (jours)Figure 3. Courbe de croissance de P.multiseries <strong>et</strong> variations <strong>des</strong> concentrationsd’acide domoïque dans une culturediscontinue.l’acide domoïque ou à la neurotoxineparalysante chez les pétoncles ou d’autrescoquillages, qui r<strong>et</strong>iennent ces toxines. Ilest bon de rappeler que les problèmes poséspar les toxines sont parfaitement semblablesà ceux que posaient il y a 150 ans les maladiesinfectieuses. L’histoire a montré qu’ilétait possible d’étudier ces maladies; lesconnaissances de base ainsi obtenues ontdébouché sur <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de diagnostic,puis sur la prévision, la protection <strong>et</strong> enfinle traitement. <strong>Les</strong> possibilités sontexactement les mêmes dans le domaine <strong>des</strong><strong>phycotoxines</strong>, comme le montrent lesrésultats obtenus depuis quelques années,dont nous donnons ci-<strong>des</strong>sous quelquesexemples.Acide domoïque : aspectsphysiologiques de la <strong>production</strong>Après l’identification par <strong>des</strong>chercheurs <strong>des</strong> laboratoires du Conseil nationalde recherches (CNRC), à Halifax, dela neurotoxine ayant causé la « crise <strong>des</strong>moules de 1987 », c’est-à-dire l’acidedomoïque (Bird <strong>et</strong> al., 1988; Wright <strong>et</strong> al.,1989), on en a découvert la source, qui étaitla diatomée Nitzchia pungens (Subba Rao<strong>et</strong> al., 1988); les souches toxinogènes sontmaintenant nommées Pseudo-nitzschiamultiseries. Par la suite, on a montré que ladiatomée <strong>et</strong> la neurotoxine sont largementrépandues, <strong>et</strong> ont même posé de gravesproblèmes en Californie, où <strong>des</strong> mortalitésmassives d’oiseaux de mer ont étéattribuées à la consommation par lesoiseaux d’anchois contaminés par l’acidedomoïque. De graves incidents ont aussi étésignalés dans le secteur coquillier sur la côtedu Pacifique Nord-Ouest <strong>des</strong> États-Unis.Des étu<strong>des</strong> expérimentales ont montréque les diverses souches de P. multiseriesproduisent <strong>des</strong> quantités variables d<strong>et</strong>oxines; elles ont toutes un élémentcommun : la <strong>production</strong> d’acide domoïqueapparaît principalement après que lacroissance est entrée dans une phasestationnaire. C<strong>et</strong>te phase se produit lorsqueles nutriants qui alimentaient une croissanceexponentielle se sont raréfiés, ou que lesconditions de culture se sont détériorées.Dans les deux cas, la culture est entrée dansune période de stress physiologique (Pan<strong>et</strong> al., 1996a,b), comme le montre la figure3. Quand la culture se faisait dans <strong>des</strong> milieuxdont les concentrations de phosphoreou de silice étaient inférieures à l’optimumrequis, la <strong>production</strong> d’acide domoïque étaitstimulée; on pouvait faire diminuer defaçon proportionnelle c<strong>et</strong>te <strong>production</strong>d’acide domoïque en ajoutant au milieu decroissance <strong>des</strong> quantités dosées dephosphore ou de silice, ce qui éliminait lestress trophique (fig. 4 <strong>et</strong> 5). Le lithiumapparaissait en concentrations relativementélevées à Cardigan en 1987, <strong>et</strong> <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>sur la croissance <strong>des</strong> algues ont indiqué quec<strong>et</strong> élément stimule de façon significativela <strong>production</strong> d’acide domoïque par P.multiseries, comme le montre la figure 6(Subba Rao <strong>et</strong> al., en préparation). La concentrationd’ammonium joue aussi un rôle;Bates <strong>et</strong> al. (1993) ont montré qu’une concentrationtrès élevée de c<strong>et</strong> ion peut inhiberla croissance de P. multiseries si on la compareà la croissance en présence <strong>des</strong> mêmesconcentrations d’azote sous forme de nitrate.Toutefois, les cellules qui se sontdéveloppées ont produit <strong>des</strong> concentrationsd’acide domoïque plus élevées que cellesqui se multipliaient en présence de nitrateseulement.Parallèlement à ces travaux, les étu<strong>des</strong>de McLachlan <strong>et</strong> al. (1993) ont montréqu’un composé marqueur, lagluconolactone, apparaissait seulementdans les flui<strong>des</strong> de moules dont lachromatographie liquide à haute performance(CLHP) avait mis en évidence la contaminationpar l’acide domoïque. Lagluconolactone a aussi été observée dansun extrait au méthanol, après isolation,d’une bactérie vivant en association étroiteavec la diatomée P. multiseries, mais nonpas dans les extraits tirés de la diatoméeelle-même.L’exposition de la diatomée à diversesconcentrations de gluconolactone (ou plutôtd’un mélange à l’équilibre d’acidegluconique <strong>et</strong> de gluconolactone, c<strong>et</strong> acideétant un puissant agent isolant) a révélé quela <strong>production</strong> d’acide domoïque étaitstimulée en sa présence, <strong>et</strong> que l’eff<strong>et</strong> étaitdépendant de la concentration (fig. 7). Laconcentration d’acide domoïqueaugmentait donc en fonction <strong>des</strong> concentrationsd’acide gluconique/gluconolactone, <strong>et</strong> la proportion d’acidedomoïque libérée par la diatomée dans lefiltrat de culture augmentait aussi (Osada<strong>et</strong> Stewart, sous presse).<strong>Les</strong> étu<strong>des</strong> menées par Stewart <strong>et</strong> al.(sous presse) sur <strong>des</strong> bactéries qui étaienten association étroite avec P. multiseriesrévèlent que, parmi les quatre souches deP. multiseries examinées, chacune avait aumoins une souche de bactéries associéescapables de produire, à partir du glucose,de gran<strong>des</strong> quantités d’acide gluconique/gluconolactone. Chaque souche dediatomée avait aussi d’autres souchesbactériennes qui se développaient de façonoptimale en présence d’aci<strong>des</strong> aminés. <strong>Les</strong>chercheurs ont conclu que ces bactériesP dissous (µM) pg AD/cellule/ 10 7 cellules L -1jour -1 d -1302520151.61.20.80.40.0604020Concentration de cellulesProduction d’ADP & Si000 2 4 6 8 10Nombre de jours en culture discontinueFigure 4. Variations <strong>des</strong> concentrationsintracellulaires d’acide domoïque <strong>et</strong> dephosphore dissous par rapport au taux decroissance d’une culture de P. multiseries.Noter qu’en présence de faibles concentrationsde phosphore, le taux de division <strong>des</strong> cellulesest faible, ce qui coïncide avec une forte<strong>production</strong> d’acide domoïque.40302010Si dissoute (µM)51


Rechercheµg l -1 µM CellulesL -110 810 710050010 210 110 0Courbe de croissanceSilicate inorganique dissousAcide domoïque10 -1 0 10 20 30 40Âge de la culture (jours)Figure 5. Variations <strong>des</strong> concentrationsintracellulaires d’acide domoïque <strong>et</strong> de silicedissoute par rapport au taux de croissanced’une culture de P. multiseries. Noter qu’enprésence de faibles concentrations de silice, l<strong>et</strong>aux de division <strong>des</strong> cellules est faible, ce quicoïncide avec une forte <strong>production</strong> d’acidedomoïque.vivaient en symbiose avec la diatomée.D’autres étu<strong>des</strong> ont montré que <strong>des</strong> P.multiseries cultivées dans <strong>des</strong> conditionsstandard <strong>et</strong> à <strong>des</strong> salinités différentescontenaient <strong>des</strong> quantités importantes deglucose, présentes à l’état libre dans la cellule,<strong>et</strong> aux salinités les plus hautesaccumulaient une quantité substantielle <strong>des</strong>orbitol, qui est considéré comme unosmolyte.16 Courbes de croissance128Témoin4Lithium0250 AD dans les cellules2001501005000 5 10 15 20 25Âge de la culture (jours)Ainsi l’ingestion, par <strong>des</strong> moules ou pard’autres coquillages, de gran<strong>des</strong> quantitésde P. multiseries contenant <strong>des</strong> concentrationsvariées d’acide domoïque, commecela a été le cas en 1987, réunit tous lesingrédients nécessaires pour créer les conditionsobservées chez les moules parMcLachlan <strong>et</strong> al. (1993). Il s’agit de cellulesde P. multiseries contenant de l’acidedomoïque <strong>et</strong> <strong>des</strong> quantités importantes deglucose qui peut être libéré par <strong>des</strong> lésionsou <strong>des</strong> ruptures chez les diatomées, debactéries capables de convertir le glucoseen acide gluconique/gluconolactone, <strong>et</strong> decellules intactes de P. multiseries (observationsde Scarratt, comm. pers.) qui sontencore métaboliquement actives. L’actionde l’acide gluconique/gluconolactone surces cellules semble devoir stimuler <strong>et</strong>accroître la <strong>production</strong> d’acide domoïque.Il est donc probable qu’une proportionimportante de l’acide domoïque présent esten fait synthétisée dans les moules aprèsleur ingestion de P. multiseries. Nouspensons que l’explication du phénomènese trouve dans la nature chimique <strong>des</strong> deuxagents, l’acide gluconique/gluconolactone<strong>et</strong> l’acide domoïque.L’acide gluconique est un agentséquestrant puissant, <strong>et</strong> c’est pour c<strong>et</strong>teraison qu’il est produit commercialementpour entrer dans la composition <strong>des</strong> agentsde n<strong>et</strong>toyage. L’acide domoïque, lui aussi,a la structure d’un agent chélateur puissant.La nature chimique de l’antagonismeperm<strong>et</strong> de voir le rôle de l’acide domoïquecomme celui d’un éboueur chimique <strong>et</strong>d’un agent de contrôle pour la diatomée.C<strong>et</strong>te hypothèse est supportée par leséléments suivants : quand les nutriants sefont rares à la fin de la période de croissanceexponentielle, la <strong>production</strong> d’acidedomoïque est stimulée; quand <strong>des</strong> nutriantscomme le phosphore ou la silice sontprésents dans le milieu en concentrationslimitantes, la <strong>production</strong> d’acide domoïqueest de nouveau stimulée. Elle est toutefoisréduite quand les nutriants qui jusque-làétaient en quantités limitées remontent à <strong>des</strong>concentrations normales. Quand un agentséquestrant comme l’acide gluconique estprésent <strong>et</strong> peut se lier à divers nutriants, la<strong>production</strong> d’acide domoïque est stimuléeen proportion de la concentration de l’acide10 4 cellulesmL -1fg ADcellule -1Figure 6. Eff<strong>et</strong> de l’enrichissement par 385,6 mmolde lithium sur la concentration <strong>des</strong> cellules <strong>et</strong> laconcentration intracellulaire d’acide domoïquedans <strong>des</strong> cultures de P. multiseries.gluconique présent, <strong>et</strong> se libère dans le milieuambiant pour contrer l’eff<strong>et</strong> de l’agentantagoniste. De plus, en présence de fortesconcentrations de divers matériaux, commele lithium ou <strong>des</strong> silicates en excédent, degran<strong>des</strong> quantités d’acide domoïque sontsynthétisées <strong>et</strong> libérées, ce qui peutcorrespondre à une tentative de séquestrerces éléments. Une bonne partie de cephénomène peut se produire à l’intérieur<strong>des</strong> coquillages après leur ingestion <strong>des</strong>diatomées, ce qui expliquerait les fortesconcentrations d’acide domoïque observéeschez les mollusques.Acide domoïque : mécanismepossible d’éliminationIl apparaît que l’acide domoïque estproduit un peu partout <strong>et</strong> en grande quantitédans le milieu naturel; comme il ne semblepas s’accumuler au-delà d’un certain seuil,<strong>des</strong> mécanismes de dégradation <strong>et</strong>d’élimination doivent exister. <strong>Les</strong> bactériesprésentes dans le milieu marin sont lespremières candidates pour la médiation dec<strong>et</strong>te activité. On a donc étudié <strong>des</strong> bactériesprovenant de la zone mytilicole de la baieCardigan, à l’Île-du-Prince-Édouard, dubassin de Bedford, en Nouvelle-Écosse, dela baie de Fundy <strong>et</strong> d’autres eaux marines,pour examiner leur développement auxdépens de l’acide domoïque, <strong>et</strong> mesurer lacapacité <strong>des</strong> cellules au repos d’oxyder c<strong>et</strong>acide à l’aide de métho<strong>des</strong> manométriques.Malgré <strong>des</strong> essais extensifs <strong>et</strong> intensifs, lesrésultats ont été uniformément négatifs. Lacapacité de se développer à partir de l’acidedomoïque <strong>et</strong> de l’utiliser ne semble pas unattribut courant <strong>des</strong> microorganismes.Certaines étu<strong>des</strong> publiées ont montré queles moules bleues (Mytilus edulis) sontcapables, dans <strong>des</strong> conditions normales, defaire baisser relativement vite les concentrationsd’acide domoïque accumulé; parcontre, les résultats d’essais ainsi que lesdonnées anecdotiques indiquent que, chezle pétoncle géant (Placopectenmagellanicus), l’élimination de l’acidedomoïque est très lente. En appliquant <strong>des</strong>techniques d’enrichissement, à partir d<strong>et</strong>issus de branchies <strong>et</strong> de glan<strong>des</strong> digestives,nous avons montré que 45 <strong>des</strong> 46 moulesétudiées possédaient <strong>des</strong> bactéries, dont lacroissance était stimulée par l’acidedomoïque de façon notable quoique limitée;de plus, dans 5 homogénats combinés de52


Rechercheng/mlng/ml300200100300200100Témoin axénique0 0 4 8 12 16JoursAxénique, 0,05 mm AGlc0 0 4 8 12 16Joursng/mlng/ml300200100300200100Axénique, 0,5 mm AGlcATT.0 0 4 8 12 16JoursAxénique, 5 mm AGlc0 0 4 8 12 16Jourslysozymes <strong>des</strong> mollusques, comme il estdécrit dans les étu<strong>des</strong> sur M. edulis. Commeces bactéries semblent pouvoir jouer un rôleimportant dans l’élimination <strong>des</strong> toxineschez certaines espèces de coquillages, ilserait profitable d’explorer ces pistes. S’ilest confirmé qu’il s’agit là d’un mécanismeimportant d’élimination <strong>des</strong> toxines chezles mollusques, on peut envisager commeapplications pratiques de ce mécanisme <strong>des</strong>métho<strong>des</strong> de détoxification quifavoriseraient les bactéries utilisant l’acidedomoïque <strong>et</strong> la saxitoxine autochtones, <strong>et</strong>peut-être l’implantation <strong>des</strong> bactériesrecherchées (ou le transfert de leurs aptitu<strong>des</strong>à <strong>des</strong> bactéries autochtones) chez lesespèces de coquillages qui semblent rej<strong>et</strong>erles bactéries utilisant les toxines. C<strong>et</strong>teapproche irait n<strong>et</strong>tement à l’encontre <strong>des</strong>métho<strong>des</strong> actuelles de dépuration <strong>des</strong>coquillages qui visent à éliminer lesbactéries présentes dans les mollusques.ng/ml300200100Axénique, 5 mm AGlc<strong>et</strong> proline0 0 4 8 12 16JoursAcide domoïqueIntracellulaireFiltrat de cultureFigure 7. Concentration d’acide domoïque produit par <strong>des</strong> souches axéniques de P. multiseriescultivées en présence de diverses concentrations d’acide gluconique/gluconolactone <strong>et</strong> enprésence ou en l’absence de proline (5 mM).tissus mous (dont chacun représentait 10moules), nous avons relevé la présence <strong>des</strong>mêmes bactéries. Chez 9 <strong>des</strong> 20 myes (Myaarenaria) <strong>et</strong> 2 <strong>des</strong> 10 modioles (Modiolusmodiolus) étudiés, nous avons observé <strong>des</strong>bactéries dont la croissance était stimuléepar l’acide domoïque, ce qui était le caschez seulement 4 <strong>des</strong> 60 pétoncles prélevésen six points différents.Le genre dominant <strong>des</strong> bactériessemblait être Alteromonas, suivi par Pseudomonassp. <strong>Les</strong> essais d’utilisation <strong>des</strong>ubstrat ont été réalisés sur cinq <strong>des</strong> isolatsbactériens qui avaient présenté la plus fortecroissance en présence d’acide domoïque.Une proportion importante <strong>des</strong> substratsemployés, soit l’acide domoïque soit lasaxitoxine (selon l’isolat), a disparu aprèsincubation à 20 EC.Nous en avons conclu que la moulebleue possédait presque toujours unemicroflore capable d’utiliser l’acidedomoïque, tandis que la situation était plusvariable chez la mye. Chez les pétonclesgéants <strong>et</strong> les modioles, ces organismesn’étaient présents qu’occasionnellement.L’élimination de l’acide domoïque chez lesdifférentes espèces de coquillages, si l’onen juge d’après les essais limités <strong>et</strong> lesdonnées anecdotiques, semble concorderavec ces découvertes concernant lesmicroorganismes.Pour rendre compte <strong>des</strong> différentescapacités microbiennes qui apparaissentchez les diverses espèces de mollusques, ilest nécessaire de postuler l’existence d’unmécanisme de sélection; il pourrait s’agird’une sélection <strong>des</strong> types bactériens par lesNous avons donc maintenant une idéebeaucoup plus précise de la <strong>physiologie</strong> dela diatomée, du rôle probablement importantde l’acide domoïque dans la survie <strong>et</strong>la dominance <strong>des</strong> diatomées, de plusieur<strong>des</strong> facteurs régissant la <strong>production</strong> d’acidedomoïque, notamment le rôle <strong>des</strong> nutriants<strong>et</strong> <strong>des</strong> polluants en excès, <strong>et</strong> de la probabilitéqu’une bonne partie de l’acide domoïquese forme à l’intérieur de la moule <strong>et</strong> <strong>des</strong>autres coquillages touchés, <strong>et</strong> que lesbactéries présentes chez certaines espècesde coquillages soient capables de dégraderl’acide domoïque <strong>et</strong> au moins l’une <strong>des</strong>principales neurotoxines paralysantes.Nous avons aussi découvert que lacroissance de P. multiseries était stimuléepar la présence d’un acide aminé grâce àl’intervention de la bactérie associée à ladiatomée, ce qui perm<strong>et</strong> de penser que laprésence de déch<strong>et</strong>s organiques due auruissellement terrestre, aux eaux usées <strong>et</strong> àd’autres sources, notamment lesétablissements aquacoles eux-mêmes, peutfavoriser les efflorescences de cesmicroalgues, ainsi que d’autres diatomées<strong>et</strong> dinoflagellés. Étant donné quel’enrichissement <strong>et</strong> la pollution sont <strong>des</strong>facteurs importants, le processus pourraitêtre aussi bien qualitatif que quantitatif,c’est-à-dire que la présence d’une espècealgale donnée <strong>et</strong> son abondance éventuellepourraient être régies en bonne partie parles matières d’origine anthropique.53


RechercheMalheureusement, il n’est pas possibleici de décrire de façon aussi détaillée lestravaux menés à l’Institut océanographiquede Bedford (IOB) sur d’autres toxines. Desétu<strong>des</strong> approfondies ont été réalisées sur ledinoflagellé Alexandrium, qui produit <strong>des</strong>toxines de la famille <strong>des</strong> saxitoxines(neurotoxines paralysantes). Le détail <strong>des</strong>résultats obtenus <strong>et</strong> les métho<strong>des</strong> mises aupoint ouvrent <strong>des</strong> perspectives comparablespar certains côtés à celles qu’ont apportéesles étu<strong>des</strong> sur la diatomée P. multiseries <strong>et</strong>sa <strong>production</strong> d’acide domoïque. De plus,on a tenté de cultiver en laboratoire <strong>des</strong>algues jugées responsables de la <strong>production</strong><strong>des</strong> toxines qui causent l’intoxicationdiarrhéique par les coquillages, ce qui n’apour le moment jamais été accompliailleurs.Remarques d’ordre généralLa liste, même partielle, <strong>des</strong> progrèsréalisés au Canada atlantique depuis la crise<strong>des</strong> moules de 1987 est impressionnante.<strong>Les</strong> principaux obstacles au travailanalytique sur les toxines amnestiques <strong>et</strong>paralysantes ont été surmontés grâce à lafourniture de matériel de référence pour lesanalyses qualitatives <strong>et</strong> quantitativesessentielles sur ces toxines (ASP <strong>et</strong> PSP).L’acide domoïque, produit à l’Île-du-Prince-Édouard, est maintenant distribué enquantités sur le marché commercial; lasaxitoxine, la néosaxitoxine <strong>et</strong> lesgonyautoxines II <strong>et</strong> III sont maintenant dansle commerce sous la forme d’étalonscertifiés. Des métho<strong>des</strong> d’analyse de l’acidedomoïque, <strong>des</strong> saxitoxines <strong>et</strong> <strong>des</strong> toxinesdiarrhéiques ont été mises au point ouaméliorées; il s’agit de techniques pluspratiques d’analyse chimique ousérologique <strong>et</strong> de bioessai; de techniquesaméliorées de culture; de métho<strong>des</strong>biochimiques <strong>et</strong> de relevés accompagnésd’analyses à l’échelle régionale de certaines<strong>des</strong> données recueillies depuis sept ans. Cesactivités ont ouvert <strong>des</strong> perspectives quifont du Canada atlantique un point centralde la recherche sur les toxines marines.Avec la méthodologie <strong>et</strong> les techniques quiexistent maintenant, les instrumentsd’analyse dont on dispose, les matériels deréférence chimiques <strong>et</strong> l’avantage d’unevaste expérience de travail extensif <strong>et</strong>intensif, jamais les conditions n’ont étémeilleures pour réaliser <strong>des</strong> percées dansle domaine. Le moment est favorable pour54tirer profit de notre excellente position caron prévoit une hausse vigoureuse de la <strong>production</strong>de coquillages, particulièrement ence qui concerne certains proj<strong>et</strong>s d’élevagedu pétoncle géant.Si l’expérience japonaise (en 14 ans, la<strong>production</strong> est passée de 0 à 2 500 tonnespar an) de la pectiniculture est répétée ici,même à p<strong>et</strong>ite échelle, il est fort possibleque l’aquaculture puisse représenter dansun avenir prévisible une proportionimportante de la <strong>production</strong> totale depétoncles de la région. Le secteurpétonclier, qui est déjà dans la région le pluslucratif de l’industrie <strong>des</strong> pêches, atteintmaintenant plus de 200 millions de dollarspar an de rec<strong>et</strong>tes brutes; ce revenu se fon<strong>des</strong>ur l’utilisation du muscle adducteurseulement, puisque c’est la seule partie dupétoncle qui soit avec certitude exempt d<strong>et</strong>oxine paralysante. Le reste <strong>des</strong> partiesmolles de l’animal (65 %) est éliminé dans<strong>des</strong> décharges terrestres. Il existe toutefoisde grands marchés qui cherchent <strong>des</strong>approvisionnements fiables <strong>et</strong> réguliers decertaines parties <strong>des</strong> pétoncles qui sontactuellement rej<strong>et</strong>ées, c’est-à-dire lesbarbes <strong>et</strong> le corail, si l’on peut prouverqu’ils sont exempts de toxines. Il est possibleque les connaissances réunies grâce auxétu<strong>des</strong> sur les toxines perm<strong>et</strong>tent <strong>des</strong>urmonter ces obstacles.À l’heure actuelle, les zones depectiniculture n’ont pas été frappées par lestoxines paralysantes, <strong>et</strong> grâce à cescirconstances favorables de p<strong>et</strong>itesentreprises ont réussi à atteindre le seuil derentabilité en vendant le pétoncle entier, cequi leur perm<strong>et</strong> de gagner beaucoup plusqu’en vendant seulement le muscleadducteur. <strong>Les</strong> conditions sont pour le momentfavorables au maintien de l’autonomie<strong>et</strong> au renforcement de la rentabilité d’uneindustrie en plein essor, grâce au progrèstechnologique <strong>et</strong> à ses applications, par uneexploitation <strong>des</strong> résultats obtenus dans lazone atlantique; ce développements’inscrirait clairement dans l’intérêtmanifesté par le Ministère pour la gestionde la zone côtière. <strong>Les</strong> problèmes <strong>des</strong><strong>phycotoxines</strong> cadrent parfaitement avec cecontexte, car ils sont vastes <strong>et</strong> couvrent <strong>des</strong>dossiers touchant à l’habitat <strong>et</strong> àl’environnement ainsi qu’aux pêches, àl’aquaculture <strong>et</strong> aux loisirs.Conclusions<strong>Les</strong> conclusions tirées de nos étu<strong>des</strong> <strong>et</strong>d’autres font ressortir la possibilité trèsréelle qu’une partie importante du problèmeposé par les toxines, <strong>et</strong> dans le cas présentpar l’acide domoïque, puisse êtredirectement liée aux activités humaines.Grâce aux données recueillies <strong>et</strong> auxtravaux qui en sont le prolongementlogique, nous sommes mieux placés pourcomprendre où <strong>et</strong> comment les problèmesrisquent de surgir. Il est alors possible deprendre <strong>des</strong> mesures pour éviter lesconséquences les plus graves <strong>et</strong> pour exploiterle potentiel de biodégradation <strong>des</strong>toxines par la flore bactérienne <strong>des</strong>coquillages; on pourrait donc soit éliminerles toxines avant que leurs concentrationsdans les coquillages ne deviennentprohibitives ou faciliter la dépuration parla suite. Grâce à ces données, <strong>et</strong> à d’autresinformations similaires sur d’autres toxines,nous posséderons aussi les moyens dechoisir <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de contrôle différentes<strong>et</strong> plus efficaces que dans le passé.Pour conclure, il est bon de réitérerl’essentiel de notre position. <strong>Les</strong>connaissances fondamentales tirées <strong>des</strong>étu<strong>des</strong> sur les <strong>phycotoxines</strong> perm<strong>et</strong>tentd’atteindre en partie nos butsd’amélioration <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de diagnostic,de prévision, de protection <strong>et</strong> d<strong>et</strong>raitement, <strong>et</strong> prom<strong>et</strong>tent, grâce à lapoursuite <strong>des</strong> recherches, d’atteindrepleinement ces buts. <strong>Les</strong> r<strong>et</strong>ombéespotentielles de nos travaux pour l’industriede la pêche <strong>et</strong> pour l’enrichissement <strong>des</strong>connaissances sur la dynamique duphytoplancton dans la zone côtière sontdonc considérables.RéférencesBATES, S.S., J. WORMS, and J.C. SMITH.1993. Effects of ammonium and nitrate ongrowth and domoic acid <strong>production</strong> by Nitzschiapungens in batch culture. Can. J. Fish. Aquat.Sci. 50: 1248-1254.BIRD, C.J., R.K. BOYD, D. BREWER, C.A.CRAFT, A.S.W. DE FREITAS, E.W. DYER,D.J. EMBREE, M. FALK, M.G. FLACK, R.FOXALL, C. GILLIS, M. GREENWELL,W.R. HARDSTAFF, W.D. JAMIESON, M.V.LAYCOCK, P. LEBLANC, N.I. LEWIS, A.W.MCCULLOCH, G.K. MCCULLY, M.MCINERNEY-NORTHCOTT, A.G.MCINNES, J.L. MCLACHLAN, P. ODENSE,D. O’NEIL, V.P. PATHAK, M.A. QUILLIAM,


RechercheM.A. RAGAN, P.F. SETO, P.G. SIM, D.TAPPEN, P. THIBAULT, J.A. WALTER, J.L.C.WRIGHT, A.M. BACKMAN, A.R. TAYLOR,D. DEWAR, M. GILGAN, and D.J.ARICHARD. 1988. Identification of domoic acidas the toxin agent responsible for the P.E.I.contaminated mussel incident. Alt. Res. Lab.Techn. Rep. 56: 86 pp.MCLACHLAN, D.G., A.H. LAWRENCE, andL. ELIAS. 1993. Rapid IMS analysis for theshellfish biotoxin, domoic acid. 39th Canadianspectroscopy Conference. (Résumé)NESE, L., and O. ENGER. 1993. Isolation ofAeromonas salmonicida from salmon liceLepeoptheirus salmonis and marine plankton.Dis. Aquat. Org. 16: 79-81.OSADA, M., and J.E. STEWART. Sous presse.Gluconic acid/gluconolactone: physiologicalinfluences on domoic acid <strong>production</strong> bybacteria associated with Pseudo-nitzschiamultiseries. Aquat. Microbial Ecol.PAN, Y., D.V. SUBBA RAO, K.H. MANN,R.G. BROWN, and R. POCKLINGTON.1996a. Effects of silicate limitation on the<strong>production</strong> of domoic acid, a neurotoxin, by thediatom Pseudo-nitzschia multiseries. I. Batchculture studies. Mar. Ecol. Prog. Ser. 131: 225-233.PAN, Y., D.V. SUBBA RAO, K.H. MANN,W.K.W. LI, and W.G. HARRISON. 1996b.Effects of silicate limitation on <strong>production</strong> ofdomoic acid, a neurotoxin, by the diatomPseudo-nitzschia multiseries. II. Continuousculture studies. Mar. Ecol. Prog. Ser. 131: 235-243.PATZ, J.A., P.R. EPSTEIN, T.A. BURKE, andJ.M. BALBUS. 1996. Global climate changeand emerging infectious diseases. J. Am. Med.Assoc. 275: 217-223.STEWART, J.E., L.J. MARKS, C.R. WOODS,S.M. RISSER, and S. GRAY. Sous presse.Symbiotic relations b<strong>et</strong>ween bacteria and thedomoic acid producing diatom, Pseudonitzschiamultiseries and the capacity of thesebacteria for gluconic acid/gluconolactoneformation. Aquat. Microbial Ecol.SUBBA RAO, D.V., M.A. QUILLIAM, andR. POCKLINGTON. 1988. Domoic acid - aneurotoxic amino acid produced by the marinediatom Nitzschia pungens in culture. Can. J.Fish. Aquat. Sci. 45: 2076-2970.WRIGHT, J.L.C., R.K. BOYD, A.S.W. DEFREITAS, M. FALK, R.A. FOXALL, W.D.JAMIESON, M.V. LAYCOCK, A.W.MCCULLOCH, A.G. MCINNES, P.ODENSE, V.P. PATHAK, M.A. QUILLIAM,M.A. RAGAN, P.G. SIM, P. THIBAULT, J.A.WALTER, M. GILGAN, D.J.A RICHARD,and D. DEWAR. 1989. Identification of domoicacid, a neuroexcitatory amino acid, in toxicmussels from eastern Prince Edward Island.Can. J. Chem. 67: 481-490.55

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