jusqu'à -25°C, sa floraison se fait en février-mars. En automne, il prend une couleur remarquable : lesfeuilles virent au jaune, à l’orangé, à l’ambre, au cramoisi et à l’écarlate mais conservent une partieverte, ce qui donne à l’arbre un aspect multicolore dès les premières semaines de septembre.Selon l'étymologie, Parrotia signifierait « arbre perroquet », mais il semblerait qu'il ait été ainsi nomméen hommage à F. W. Parrot (1792-1841), un naturaliste allemand, professeur de médecine à Dorpat etgrand voyageur, qui avait escaladé en 1829 le mont Ararat, point culminant de la Turquie et proche de larégion d’origine de cet arbre.Aujourd'hui, les Anglais nomment cet arbre « Ironwood » ou « Irontree » c'est-à-dire l'arbre de fer,peut être en raison de sa résistance aux rudes températures. LCes arbres, ont été utilisés dans le parc en alignement. Cette plantations’inscrit dans l’axe de l’allée d’honneur du XVI ème siècle, aujourd’huidisparue. La coloration d’automne des parrotias crée ici un contraste avecla haie de lauriers et met en valeur la statue de Diane isolée dans l’arc decercle.En effet, au centre de cette perspective chère au <strong>jardin</strong> italien se trouveune statue de Diane. Dans la mythologie gréco-romaine, elle est ladéesse de la chasse et de la lune. Le parc de Beauregard ayant pourorigine un domaine de chasse, elle trouve tout naturellement sa place danscet espace conçu comme un parc à l'italienne, alliant sculpture etvégétation.Le <strong>Château</strong> : au commencement était la chasse...C’est en effet la chasse qui est à l’origine de Beauregard.Les terres de Beauregard faisaient partie au début du XVIe siècle du domaine royal. François 1ervenait ici pendant les chasses à courre. Á l’emplacement de l’actuel château, s'élevait un petit manoir dechasse.Depuis le XVIe siècle, le domaine ne cessera jamais d’être habité et les propriétaires successifs quis’installèrent dans ces terres transformèrent les bâtiments ainsi que les <strong>jardin</strong>s. Mais une chose n’ajamais changé : c’est le lien profond qui lie le château à ses <strong>jardin</strong>s. Tout d’abord le nom« Beauregard », le « Belvédère » nous parle de la vocation du château, qui est fait pour être enveloppédans ses <strong>jardin</strong>s. Le château est complètement ouvert vers l’extérieur, il n’y a pas de cour intérieurefermée…Depuis chaque fenêtre on peut admirer le paysage naturel. Beauregard fut donc conçuecomme une résidence champêtre tournée vers ses <strong>jardin</strong>s.<strong>10</strong>
Le manoir de François I a été agrandi par Jean du Thier, secrétaire d'Etat du roi Henri II. C’est lui quiachète le domaine en 1545 et qui va faire bâtir le château tel qu’on le voit de nos jours ; c’est à lui qu’ondoit aussi le premier aménagement du parc.Le château est construit avec un souci d’élégance et d’harmonie dans un style très typique de laRenaissance française. La Renaissance sera amenée en France par les rois au retour des guerres d’Italie(fin XVe – XVIe siècle). Les nouveaux châteaux sont construits avec un style nouveau soucieuxd’élégance, d’harmonie et de symétrie, et qui vient se remplir d’un décor à l’antique.On peut retrouver ces caractéristiques sur la façade du <strong>Château</strong> de Beauregard : elle est organisée surtrois niveaux, avec la superposition des ordres architecturaux (dorique, ionique et corinthien), deslucarnes et médaillons qui représentent les rois de la Renaissance. Sur le toit persistent trois bellescheminées élancées, d'une blancheur éclatante aux inclusions d'ardoise. Ce style, typique de laRenaissance en Val de Loire, est emblématique des toitures du château de Chambord.Beauregard était alors un château articulé en deux cours (on remarque aussi la présence d’unpigeonnier, signe de noblesse - tous les 30ha de terre on avait droit à un couple de pigeons).A ce moment-là les <strong>jardin</strong>s ont une vocation utilitaire (vignes, arbres fruitiers…) et sont agrémentésd’allées et éléments d’architecture qui permettent d’unir l’utile et l’agréable. Jean du Thier s’était aussifait construire un <strong>jardin</strong> Renaissance, espace d’agrément qui se trouvait au côté sud du château.Le <strong>jardin</strong> Renaissance de Jean du Thier se trouvait coté S/E du château (de nos jours entre le Bosquetdes Petits Enfants et les cèdres).Les rois de France furent très impressionnés par les <strong>jardin</strong>s italiens : parterres symétriques, plantes enpot, grottes artificielles, jeux d’eau… C’est un <strong>jardin</strong> de pur agrément qui n’est pas fait pour être« utile » mais pour être « beau ». Le <strong>jardin</strong> Renaissance de Beauregard était extrêmement ordonnéet constitué de quatre parterres entourés de buis bien taillés et de deux allées perpendiculaires. Aucentre on y trouvait une fontaine. Tout autour du <strong>jardin</strong> on trouvait des galeries en bois, sur lesquelleson laissait pousser des vignes, des rosiers ou des haricots (Graines d’haricots : cadeau offert à François Ipar le Pape Clément VII lord du mariage de sa nièce Catherine de Médicis avec Henri, fils de François Iet futur roi Henri II).En consultant le plan d’Androuet du Cerceau, on s’aperçoit que toute la partie à l’arrière du <strong>Château</strong>était à l’origine aménagée en vignoble. Mais cette partie était quand même très bien soignée etaménagée avec de grandes allées bordées d’arbres fruitiers.La Famille Ardier habita à Beauregard pendant tout leXVIIème siècle. Le premier membre de la famille à s’installer àBeauregard est Paul Ardier, il acheta le domaine au moment desa retraite après avoir servi pendant 50 ans la couronne deFrance (en tant que Trésorier d’Etat) sous les rois Henri III,Henri IV et Louis XIII. Paul Ardier s’occupa principalement del’aménagement intérieur du château, notamment avec laréalisation de la Galerie des Portraits. Mais il ne négligea paspour autant l’extérieur. Il achète de nouvelles terres, fait clôturerle parc dont il changea radicalement la perspective. Il conçut une nouvelle entrée pour sondomaine, centrée sur la Galerie des Portraits. C’est la grande allée des buis qui est visible encoreaujourd'hui devant le château.11