Paul Ardier fit construire un nouveau bâtiment face au château. Les communs abritaient l'orangerieainsi que les logements du personnel du château.Le parc, lui aussi, connut de grands changements, on ne sait quand disparut le <strong>jardin</strong> Renaissance deJean du Thier. De même, l'état du parc, sous Paul Ardier est obscur. Le parc à l'anglaise fut l'œuvred'un de ses descendants au début du XIXème siècle, Nicolas-Sylvain de Gaucourt. Des centainesd'arbres, d'essences variées, furent acheminés à Beauregard pour concevoir le nouveau parc. L'initiativela plus malheureuse de Monsieur de Gaucourt fut la destruction de l'aile Nord qui priva la courd'honneur de sa symétrie.Le propriétaire suivant, le baron de Préval entreprit, sans succès, des plantations de betteraves àsucre et l'implantation de sucreries sur le domaine.Au XIXème siècle, l’arrière du bâtiment a subi également d’importantes modifications avec laconstruction sur l'initiative de la comtesse de Sainte-Aldegonde, nouvelle propriétaire, d’une galerie aupremier étage: c’est la « Grande Bibliothèque », qui double la galerie des Portraits. Auparavant, derrièreun petit mur qui liait les deux ailes du <strong>Château</strong> se trouvait un terrain de jeu de paume. On ordonnaégalement l'adjonction d'une chapelle néo-gothique, aujourd'hui disparue. Ce fut dans cette chapellequ'en 1839, la fille de madame de Sainte Aldegonde épousa le duc de Dino, fils du duc de Talleyrand.Louis Tillier, entré en possession du domaine en 19<strong>12</strong>, modernisa la propriété (installation du chauffagecentral, de l'électricité et de l'eau courante. Il modifia lui aussi l'aspect du bâtiment en surélevant le toit.Le château entra, en 1925, dans le patrimoine de la famille de Gosselin dont descendent les actuelspropriétaires, le comte et la comtesse Guy du Pavillon.L'orangerie ou comment bien passer l'hiver...L'orangerie se dresse face aux arcades du château. Elle futconstruite au XVIIème siècle, répondant au goût croissant desélites françaises pour les arbres précieux, orangers, citronniersou encore palmiers qui, ne supportant le froid, devaient êtremis à l'abri durant l'hiver. La mode naquit en Italie. Durant laRenaissance, on vitrait les arcades sous lesquelles les arbresétaient entreposés afin qu'ils traversent sans dommage lapériode hivernale.La hauteur sous plafond des orangeries est calculée de telle manière que les plus grands sujets du <strong>jardin</strong>d'été puissent y séjourner. Cette grande hauteur permet, également, d'obtenir une régulationthermique optimum en hiver comme en été. Les orangeries sont implantées face au Sud. Le niveaudu sol est généralement plus bas que celui de l'extérieurLes Ardier, seigneurs de Beauregard étaient très fiers de leurs orangers. Un inventaire de (vérifier la date<strong>12</strong>
dans Chablat) décompte 74 orangers. Ils firent construire une très grande orangerie. Le bâtimentactuel ne compte plus qu'un seul des deux vaisseaux de mètres de long par mètres de large (trouverles dimensions). Ce qui laisse à penser que la collection d'arbres précieux des Ardier devait dépasser les74 orangers. Lorsque fut ouverte la grande orangerie du château de Versailles en (trouver le date),des orangers furent prélevés dans les orangeries des châteaux du Val de Loire dont Villesavin etBeauregard. La correspondance de Louvois, surintendant des Bâtiments, ne précise pas si le roi Soleilrégla les arbres ou s’ils lui furent gracieusement offerts...L'orangerie fut, au XIXème siècle, percée de larges baies. Le comte du Pavillon entreprit larestauration complète des communs du château et rendit à la façade de l'orangerie son aspect duXVIIème siècle.De nos jours, l'orangerie accueille davantage de jeunes mariés que d'orangers. La salle fut en effetreconvertie en salle de réception.La Grande allée des buis, une nouvelle perspectiveUn des grands projets de Paul Ardier fut la création d'un tout nouvel accès à son domaine: lagrande allée de buis qui aboutit directement sur les arcades du château au-dessus desquellesse trouve son trésor, la collection de portraits.La Famille Ardier habitera à Beauregard pendant tout le XVIIèmesiècle. Le premier membre de la famille à s’installer à Beauregard estPaul Ardier, il arrive à Beauregard au moment de sa retraite aprèsavoir servi pendant 50 ans la couronne de France (en tant queTrésorier d’Etat) sous les rois Henri III, Henri IV et Louis XIII.Paul Ardier s’occupe principalement de l’aménagement intérieur duchâteau, notamment avec la réalisation de la Galerie desportraits. Mais il ne néglige pas pour autant l’extérieur. Il achète denouvelles terres, fait clôturer le <strong>Parc</strong> et il en change radicalementsa perspective. Il pense à une nouvelle entrée pour son domainequi est centrée sur la Galerie des portraits. Pour cela, il va lui falloir acquérir, petit à petit, plusieursparcelles, afin de rendre cette nouvelle entrée monumentale, ce qui lui prendra un temps considérable.L'allée est aujourd'hui plantée de 80 buis, taillés régulièrement pour conserver durant leur croissanceleur forme de boule. Il leur aura fallu 80 ans pour atteindre leur taille actuelle.Originaire du bassin méditerranéen, le buis peut vivre jusqu'à 600 ans.Il a une croissance très lente et conserve son feuillage tout au long de l'année.Cette allée majestueuse permettait ainsi de donner une nouvelle entrée au domaine, surnommée alorsentrée de Blois. A proximité de la maison de gardien, à la fin du XIXème siècle, fut aménagé un chenilpour l'élevage de Chow Chow.L'allée d'érables, nostalgie de la ComtesseAu XVIIème siècle, Paul Ardier ordonne la réalisation d’une nouvelle allée centrée sur lagalerie. Le long de cet axe, l’actuelle allée d’honneur, sont plantés des arbres fruitiers. En 1990,cet alignement fut repris avec une plantation d’érables.La comtesse Alain du Pavillon a souhaité recréer ici une ambiance qu'elle a connue dans la propriété deses parents étant enfant. La plupart des érables peuvent atteindre entre <strong>10</strong> et 40 m de hauteur. Leurprésence dans un parc comme celui de Beauregard est très importante car l'érable au printemps estsource de nectar et de pollen pour les insectes. Il existe plusieurs catégories d'érables, certains sontutilisés pour la production du sirop d'érable, notamment en Amérique du Nord, la feuille d'érable est13