Assumer soi-même le <strong>travail</strong> <strong>de</strong> <strong>care</strong>: exercice <strong>de</strong> calculUn couple avec un ou plusieurs enfants doit faire face à <strong>de</strong>s coûtssupplémentaires: sa consommation est plus élevée (coûts directs<strong>de</strong>s enfants) <strong>et</strong> il doit consacrer davantage <strong>de</strong> temps aux tâchesfamiliales <strong>et</strong> domestiques (coûts indirects <strong>de</strong>s enfants). Les coûtsindirects rési<strong>de</strong>nt dans la perte <strong>de</strong> gain <strong>du</strong>e à la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> l’activitéprofessionnelle <strong>et</strong>/ou aux frais engagés pour déléguer à <strong>de</strong>stiers le ménage <strong>et</strong> la prise en charge <strong>de</strong>s enfants (Gerfin <strong>et</strong> al.2009, p. VI).Les allocations pour perte <strong>de</strong> gain versées au titre <strong>de</strong> l’assurancematernité<strong>et</strong> les allocations familiales ne couvrent qu’une toutep<strong>et</strong>ite partie <strong>de</strong>s coûts supplémentaires directs <strong>et</strong> indirects. Enoutre, les tarifs <strong>de</strong>s crèches <strong>et</strong> les barèmes <strong>de</strong>s impôts n’apportentqu’un faible allégement aux familles ayant <strong>de</strong>s revenus moyens.Pour assumer l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> la famille, il faut donc <strong>de</strong>ux revenus ouau minimum un revenu <strong>et</strong> <strong>de</strong>mi jusqu’à <strong>de</strong>s niveaux élevés <strong>de</strong> laclasse moyenne. Pour les familles à faibles revenus, la prise encharge intégrale <strong>de</strong>s enfants à la maison est impossible car elles ontabsolument besoin <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux revenus.Lorsque les <strong>de</strong>ux parents ont <strong>de</strong>s ambitionsprofessionnellesIl est fréquent que <strong>de</strong>s étapes professionnelles importantes (acquisitiond’une position professionnelle stable, perfectionnement,avancement) coïnci<strong>de</strong>nt avec l’entrée dans la phase familiale. Lesfemmes qui ralentissent leur activité professionnelle entre 25 <strong>et</strong> 35ans en faveur <strong>de</strong> leur famille prennent <strong>du</strong> r<strong>et</strong>ard dans leur carrière.Cela est particulièrement vrai dans le domaine scientifique <strong>et</strong> pourles postes dirigeants dans l’économie <strong>et</strong> l’administration. C’estvraisemblablement l’une <strong>de</strong>s raisons pour lesquelles, en Suisse,40% <strong>de</strong>s femmes ayant une formation académique restent sansenfants (Comission fédérale <strong>de</strong> coordination pour les questionsfamiliales COFF 2008, p. 25). La difficulté est accrue par le fait quebeaucoup <strong>de</strong> carrières <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la mobilité (séjours à l’étranger,changements <strong>de</strong> postes) <strong>et</strong> que les couples ont <strong>de</strong>ux carrièresà concilier.Partage égalitaire <strong>du</strong> <strong>travail</strong>: <strong>de</strong> nombreux facteurs en jeuPour qu’un partage équilibré <strong>de</strong>s tâches d’assistance soit possible,beaucoup <strong>de</strong> facteurs entrent en jeu. Il est important en particulierque les parents aient <strong>de</strong>s rémunérations équivalentes, <strong>de</strong>s emploisà temps partiel <strong>et</strong> une certaine flexibilité dans l’organisation <strong>du</strong><strong>travail</strong> (SECO 2007). Or, ces conditions <strong>de</strong> <strong>travail</strong> ne sont pas lanorme aujourd’hui <strong>et</strong> elles ne sont pas réparties équitablement. Lesmères bénéficient plus rarement que les pères <strong>de</strong> conditions d<strong>et</strong>ravail offrant <strong>de</strong>s horaires flexibles, comme <strong>de</strong>s plages horairesfixes <strong>et</strong> mobiles, un horaire mensualisé ou annualisé, <strong>et</strong>c. (OFS2008, p. 73). Lorsqu’un enfant tombe mala<strong>de</strong> ou lorsque l’on estobligé d’accepter un ren<strong>de</strong>z-vous imprévu, il faut avoir accès à <strong>de</strong>spossibilités <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> sur appel. La plupart <strong>de</strong>s couples qui pratiquentun partage égalitaire <strong>de</strong>s tâches doivent avoir en plus unesolution <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> extrafamiliale car, souvent, le père <strong>et</strong> la mère ontbesoin ou envie <strong>de</strong> <strong>travail</strong>ler à plus <strong>de</strong> 50%.Parents élevant seuls leurs enfants: manque <strong>de</strong> temps,manque d’argent – un exercice d’équilibristeLes personnes élevant seules leurs enfants sont celles qui ont la plusforte charge <strong>de</strong> <strong>travail</strong>, <strong>et</strong> <strong>de</strong> loin. L’entr<strong>et</strong>ien, le ménage <strong>et</strong> la gar<strong>de</strong><strong>de</strong>s enfants représentent <strong>de</strong>s charges à peine moins lour<strong>de</strong>s quepour une famille avec <strong>de</strong>ux parents alors qu’il n’est pas possible <strong>de</strong>les partager. Les personnes élevant seules <strong>de</strong>s enfants sont presqu<strong>et</strong>oujours obligées d’exercer une activité professionnelle car lespensions alimentaires <strong>et</strong> les rentes <strong>de</strong> veuf ou <strong>de</strong> veuve sont insuffisantes;elles doivent en outre cotiser pour leur propre prévoyancevieillesse (Comission fédérale pour les questions féminines CFQF2007).Les pères qui élèvent seuls leurs enfants ont souvent une activitéprofessionnelle à plein temps <strong>et</strong> assurent eux-mêmes peu <strong>de</strong> tâchesd’assistance. Les mères qui élèvent seules leurs enfants, en revanche,<strong>travail</strong>lent généralement à temps partiel, plus souvent <strong>et</strong> avecun taux d’occupation plus élevé que les mères qui vivent avec unpartenaire. De plus, elles assurent elles-mêmes la plus grosse part<strong>de</strong>s tâches d’assistance.18
FACTEURS INFLUANT SUR LA SOLUTION DE PRISEEN CHARGEENFANTSnormes, valeurs <strong>et</strong> modèles <strong>de</strong> rÔles sociauxPartage <strong>du</strong> <strong>travail</strong>Système fiscal– Dé<strong>du</strong>ction coût accueilextrafam.– Dé<strong>du</strong>ction double revenu– Imposition indivi<strong>du</strong>elle– Barème couples mariésSécurité sociale– Congé parental avec APG– Allocations familiales– Bonus é<strong>du</strong>catif– Protection sociale <strong>de</strong>spersonnes sans activitéprofessionnelleMarché <strong>du</strong> <strong>travail</strong>– Revenu– Perspectives <strong>de</strong> carrière– Postes à temps partiel– Ecarts <strong>de</strong> salaire– Conditions <strong>de</strong> <strong>travail</strong>propices à la famille– Flexibilité horaire <strong>et</strong>géographiqueFemme– Formation, expérience– Intérêts, souhaits– Normes, valeurs<strong>et</strong> modèles <strong>de</strong> rôlesindivi<strong>du</strong>elsoffre d’accueil extrafamilialPartage <strong>du</strong> <strong>travail</strong>?Délégation?Homme– Formation, expérience– Intérêts, souhaits– Normes, valeurs<strong>et</strong> modèles <strong>de</strong> rôlesindivi<strong>du</strong>elsOffre d’accueil extrafamilial– Coût– Proximité– Qualité, fiabilité– Horaires d’ouvertureSituation familiale– Nombre, âge, santé <strong>de</strong>senfants– Etat civil– Autres tâches d’assistance19