3 Préparer le terrain3.3 Les études de baseLes études de base fournissent des repères grâceauxquels l’impact potentiel des opérations minièrespeut être anticipé <strong>et</strong> le changement mesuré. Ellessont aussi utiles pour créer un terrain d’ententemutuelle entre les entreprises <strong>et</strong> les communautéslocales. Elles peuvent inclure une cartographiesociale <strong>et</strong> des études d’organisation sociale, desétudes sur l’héritage culturel <strong>et</strong> archéologique <strong>et</strong>des évaluations d’impact. C<strong>et</strong> exercice ne seranormalement pas entrepris avant l’étape deconception d’un proj<strong>et</strong>, bien que, dans certains cas,(ex. lorsque les activités d’exploration risquentd’endommager un héritage culturel) il estpréférable de les amorcer plutôt.Déclaration de position de l’<strong>ICMM</strong>, Engagement 2 :Identifier clairement <strong>et</strong> comprendre pleinementles intérêts <strong>et</strong> les perspectives des peuples<strong>autochtones</strong> sur un proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> ses impactspotentiels.Les évaluations d’impact social ou autresanalyses de base relatives à des proj<strong>et</strong>s quipeuvent avoir un impact sur les peuples<strong>autochtones</strong>, tiendront compte de leurs opinionsparticulières <strong>et</strong> seront fondées sur desconsultations auprès de ces personnes.Mener des études de base solidesLe proj<strong>et</strong> de joint venture d’or <strong>et</strong> de cuivre de OyuTolgoi entre Rio Tinto <strong>et</strong> Ivanhoe est situé dans larégion sud de Gobi en Mongolie.Le proj<strong>et</strong> Oyu Tolgoi finance une étude de basesociale afin d’établir un ensemble de références oud’indicateurs aux niveaux national, provincial (aimag)<strong>et</strong> local (soum). L’exercice a fait appel à des sourcessecondaires pour la plupart des données à l’échelonnational, <strong>et</strong> à de la recherche sur le terrain àl’échelle des ménages. Des groupes de discussionsthématiques ont permis de recueillir des donnéesqualitatives, afin de compléter les donnéesquantitatives de l’étude. Les groupes ont été conçusde manière à garantir que toutes les classes de lasociété soient représentées, en insistant toutparticulièrement sur la présence des femmes.Un groupe consultatif, comprenant plusieurs partiesintéressées issues de différents groupes d’intérêt <strong>et</strong>de différents domaines d’expérience, de Mongolie <strong>et</strong>d’ailleurs, oriente l’étude <strong>et</strong> le rapport final, pourgarantir que les données soient accessibles à ceuxqui souhaiteraient s’en servir plus tard. Viendraensuite une évaluation approfondie de l’impactsocio-économique <strong>et</strong> environnemental qui utiliseraune partie des informations de l’étude de basecomme repère.Les études de base <strong>et</strong> les évaluations ont toujoursfait partie des processus d’approbation dedéveloppement, mais il est désormais reconnuqu’elles doivent avoir une application plus poussée.Les entreprises leaders exigent maintenant, demanière routinière, que leurs opérations incluentces études <strong>et</strong> qu’elles soient mises à jourrégulièrement, y compris lorsqu’un changementimportant se produit relativement à la taille ou à laforme du proj<strong>et</strong>. Certaines entreprises fournissentune orientation précise sur ce qui doit être couvertpar ces études. 77Lorsqu’un contact initial a été établi par un prospecteur indépendant ou par une société d’exploration, il est important que les études debase perm<strong>et</strong>tent de vérifier la nature des relations <strong>et</strong>, le cas échéant, l’information fournie <strong>et</strong> les accords conclus ou les promesses faites.Il y aura lieu d’entendre aussi l’opinion du prospecteur ou de la société junior sur ces questions.45 Guide de Bonnes Pratiques Les Peuples Autochtones <strong>et</strong> L’exploitation Minière
3Le résultat final que l’on attend d’une étude de baseest une centralisation convenue des informations<strong>et</strong> des indicateurs, ce qui donne une base solidepour l’atténuation des impacts <strong>et</strong> les initiatives dedéveloppement communautaire. L’idéal est que laplupart des informations de ces études de base soitaccessible à toutes les parties concernées, bienque des précautions doivent être prises en matière,par exemple, de généalogie.Lorsque l’on recueilledes informations de base auprès des groupes<strong>autochtones</strong>, il y a lieu de tenir compte de plusieurschoses :• l’information peut être difficile à partager dansun lieu public – d’autres forums ou d’autresapproches devraient être utilisées pour garantirune bonne représentation de toutes les couchesde la population• au début, les participants peuvent être présents<strong>et</strong> écouter, plutôt que de prendre la parole – lesilence ne signifie pas que l’on n’ait rien à dire,mais plutôt que l’on évalue les relations entreinterviewers <strong>et</strong> interviewés• la recherche ou des précisions relatives àl’information fournie peuvent exiger plusieursentr<strong>et</strong>iens ; une étude de base ne doit pas êtreenvisagée comme un processus unique, maisplutôt répétitif• certaines informations recueillies peuvent êtresensibles pour les groupes <strong>autochtones</strong>, ce quisignifie qu’une entreprise doit se tenir prête àsigner des accords confidentiels avec lescommunautés.Les lignes directrices 8 Akwé : Kon de la Conventionsur la diversité biologique, offrent une orientationplus détaillée sur les éléments à incorporer dansles processus d’études de base <strong>et</strong> d’évaluationd’impact.Voici quelques règles de bonnes pratiques :• vérifier si la communauté dispose de lignesdirectrices pour mener une recherche 9• négocier le niveau de participation de lacommunauté au processus, à sa conception, à lacollecte d’informations, à son analyse <strong>et</strong> à sagestion• tenter d’obtenir, dès le démarrage du processusde recherche, un large soutien des peuples<strong>autochtones</strong> <strong>et</strong> veiller à ce qu’ils aient donné leurconsentement, éclairé, pour participer àcertaines activités de recherche (ex. interviews)• conduire les études <strong>et</strong> les entr<strong>et</strong>iens dans lalangue locale, avec (le cas échéant) la pleineparticipation des représentants de lacommunauté autochtone• utiliser des méthodes qui facilitent lacollaboration, comme les groupes de discussion,la cartographie <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> les évaluationsparticipatives (voir : www.iied.org).Identifier les domaines sensibles du pointde vue environnemental <strong>et</strong> culturelLe processus de consultation de la communautépour le programme d’exploration de Ksar Hirane, enAlgérie, était conçu pour tenir compte du fait que lescommunautés <strong>autochtones</strong> affectées étaient desBédouins semi-nomades.Avant le début de l’étude, un archéologue local a étéengagé pour identifier toute zone culturellementimportante le long du parcours d’exploration. Il aégalement organisé des séances de sensibilisationculturelle avec l’équipe d’exploration de BHP Billiton,afin que les participants apprécient les sites dupatrimoine culturel <strong>et</strong> sachent comment les protéger.Durant l’exercice de cartographie de l’exploration,toutes les zones sensibles ont été notées <strong>et</strong> desplans ont été élaborés en vue d’atténuer touteperturbation ou tout dommage. Par exemple, mêmesi les traj<strong>et</strong>s d’exploration suivent généralement uneligne droite, ils ont c<strong>et</strong>te fois été déviés des zonesculturellement importantes. L’équipe d’exploration aégalement réduit l’intensité des vibrations près decertaines zones sensibles.8Titre compl<strong>et</strong> : Akwé : Kon Lignes directrices facultatives pour la conduite d’études sur les impacts culturels, environnementaux <strong>et</strong> sociauxdes proj<strong>et</strong>s d’aménagement ou des aménagements susceptibles d’avoir un impact sur des sites sacrés <strong>et</strong> sur des terres ou des eaux occupéesou utilisées traditionnellement par des communautés <strong>autochtones</strong> <strong>et</strong> locales (http://www.cbd.int/doc/publications/akwe-brochure-en.pdf).9Voir, par exemple, “Negotiating Research Relationships with Inuit Communities: A Guide for Researchers” par lInstitut de recherche TapiriitKanatami <strong>et</strong> Nunavut (http://www.itk.ca/sites/default/files/Negotitiating-Research-Relationships-Researchers-Guide.pdf).Guide de Bonnes Pratiques Les Peuples Autochtones <strong>et</strong> L’exploitation Minière46