C a n d i d a t s a u p r i x " P r e m i è r e C o m m u n i c a t i o n s " d u C P N L FL’évaluation de la prise de décisionchez les patientes anorexiquesCécile AdoueCHRU de MontpellierL’anorexie représente un problème de santé publique <strong>du</strong> fait de sagravité et <strong>du</strong> manque d’outils thérapeutiques efficaces. Larecherche en neuropsychologie a permis de mettre en évidence desdéficits cognitifs (défaut de flexibilité et de cohérence centrale).Pour des raisons cliniques, biologiques et neuroanatomiques,l’étude de la prise de décision semble pertinente chez ces patientes.Actuellement, pour des raisons méthodologiques, les résultats dela littérature sont discordants. L’Iowa Gambling Task (IGT), uniquetest utilisé pour évaluer cette fonction, semble insuffisant pourexplorer cette fonction cognitive complexe. Il est nécessaire depoursuivre les investigations car des stratégies thérapeutiques deremédiation cognitive pourraient être développées.Dans ce travail, nous avons fait l’hypothèse d’un défaut de prisede décision chez ces patientes, lié <strong>à</strong> un manque de flexibilitécognitive et <strong>à</strong> une inhibition face <strong>à</strong> la prise de risque.L’objectif était d’évaluer les différents processus cognitifsimpliqués dans la prise de décision. Nous avons comparé lesperformances <strong>à</strong> plusieurs tests de prise de décision (IGT, BallonAnalogue Risk Task, Probabilistic Reversal Learning Task), entreun groupe de patientes anorexiques et un groupe de contrôles.Les résultats sont en faveur d’un défaut significatif de performanceaux différents tests, témoignant d’une perturbation de la prise dedécision dans ses différentes composantes (défaut d’adaptation deschoix <strong>à</strong> des contingences extérieures changeantes, inhibition face<strong>à</strong> la prise de risque, mauvaise gestion de l’incertitude).Il est nécessaire de poursuivre les explorations pour définir si cedéfaut de prise de décision est secondaire <strong>à</strong> l’anorexie ou <strong>à</strong> certainescomorbidités anxieuses et dépressives. Si ce défaut est lié <strong>à</strong>l’anorexie, des thérapies de remédiation cognitive spécifiques,centrées sur la flexibilité, la gestion <strong>du</strong> risque et la résolution deproblèmes, pourraient être développées et proposées <strong>à</strong> ces patientes.Mots clés : anorexie, prise de décision, neuropsychologie,flexibilité, Iowa Gambling Task, Ballon Analogue Risk Task,Pobabilistic Reversal Learning TaskPlace de la réponse hédonique au goût sucrédans la vulnérabilité <strong>à</strong> l’alcoolo-dépendanceAlexandra DereuxCentre Hospitalier Ste Anne, ParisIl existe une anomalie <strong>du</strong> plaisir au goût sucré dans l’alcoolodépendance,largement retrouvée dans les modèles animauxcomme chez l’homme. Une méta-analyse de six études cas-témoinstrouve un risque multiplié par 1,7 de préférer la solution la plussucrée en cas d’alcoolo-dépendance. Il pourrait s’agir d’un effet dela toxicité de l’alcool, mais différents arguments plaident pour uncaractère primaire de la préférence pour les solutions les plussucrées.Si la préférence pour le sucré est bien un marqueur de vulnérabilitéde l’alcoolo-dépendance, surreprésenté chez les patients et chez lesapparentés sains par rapport aux contrôles trois mécanismespeuvent être impliqués :- au niveau perceptif une réponse hédonique moindre impliquantles systèmes périphériques gustatifs ou le système central derécompense méso-cortico-limbique ;- <strong>à</strong> un niveau psychopathologique une sensibilité <strong>à</strong> la récompensemoindre, <strong>à</strong> l’origine d’une recherche accrue de plaisir immédiat etd’une plus grande impulsivité (modèle <strong>du</strong> "syndrome <strong>du</strong> déficit derécompense") ;- au niveau métabolique des mécanismes de régulation de laglycémie et de la prise alimentaire spécifiques, puisque il estmontré que l’insuline, la ghréline et la leptine mo<strong>du</strong>lent égalementla consommation d’alcool.Les résultats préliminaires de notre étude cas-témoin « Analysegénétique et endophénotypique de la préférence pour le sucré »montrent une tendance (p=0,05) en faveur <strong>du</strong> caractèreendophénotypique de la préférence pour les solutions les plussucrées dans l’alcoolo-dépendance. De plus le rôle de l’impulsivitéapparaît prioritaire dans cette relation. On trouve en effet que lapréférence pour le sucre est un marqueur d’impulsivité cognitive(p=0,04).La confirmation <strong>du</strong> caractère endophénotypique de la réponsehédonique au sucre dans l’alcoolo-dépendance d’une part, etl’exploration des mécanismes en jeu dans cette association d’autrepart, permettront de mieux comprendre les mécanismes impliquésdans la vulnérabilité <strong>à</strong> développer une alcoolo-dépendance etd’explorer de nouvelles pistes thérapeutiques.Mots clés : endophénotype ; sweet-liking ; alcoolo-dépendanceEtude qualitative des représentations sociales de l’utilisationde la contrainte comme outil de soins en psychiatrie chezdes infirmiers travaillant en milieu psychiatrique,en milieu ordinaire, chez des étudiants infirmiers eten population généraleJulien DubreucqCHAI St EgrèveL’utilisation de la contrainte dans les soins psychiatriques estfréquente et souvent indispensable.Cependant, son application repose sur les équipes infirmières etdépend donc des représentations qu’elles en ont.L’objectif premier de ce travail est donc d’étudier cesreprésentations chez les infirmiers psychiatriques puis de lescomparer <strong>à</strong> celle d’infirmiers généraux, d’étudiants infirmiers et <strong>à</strong>celle présente en population générale.Son objectif secondaire est d’évaluer l’impact de la formationinfirmière dans leur transformation.Pour cela, une méthodologie qualitative a été choisie, et le recueildes données s’est réalisé de manière collective, en suivant laméthode des focus groups.Sept groupes de 5 <strong>à</strong> 8 personnes (soit 45 personnes au total) ont étéconstitués, quatre d’infirmiers psychiatriques de pratique différente,un d’infirmiers généraux <strong>du</strong> CHU, un d’étudiants infirmiers et unde population générale, n’ayant jamais eu de contacts avec lapsychiatrie.35
C a n d i d a t s a u p r i x " P r e m i è r e C o m m u n i c a t i o n s " d u C P N L FL’analyse des données a été réalisée au moyen de la méthoded’analyse thématique de contenu, réalisée de façon continue.Au niveau des résultats, nous retrouvons une attitude globalementfavorable <strong>à</strong> l’utilisation de la contrainte, <strong>à</strong> l’exception de la miseen pyjama.Nous relevons également un impact majeur <strong>du</strong> travail enpsychiatrie dans la transformation des représentations del’utilisation de la contrainte, avec des différences entre infirmierspsychiatriques et autres groupes.Nous constatons également que la formation infirmière a un aussiun impact dans cette modification de ces représentations,essentiellement au niveau des motifs con<strong>du</strong>isant <strong>à</strong> la décision demise en place d’une mesure de contrainte.En conclusion, il semble nécessaire de développer les actions deformation chez les personnels soignants afin d’améliorer leurconnaissance de ces mesures de contrainte et donc leurreprésentation.De même, des actions de formation en population généraleapparaissent indispensables afin de lutter contre la stigmatisation.Mots clés : Contrainte, focus groups, représentation sociale,infirmiersRéactivité émotionnelle subjective et physiologiquelors de la phase euthymique <strong>du</strong> trouble bipolaireMathieu LemaireCHRU de ToursLa phase euthymique <strong>du</strong> trouble bipolaire a longtemps étéconsidérée comme une phase asymptomatique. Pourtant, des étudestendent <strong>à</strong> montrer une persistance de symptômes rési<strong>du</strong>els quipourraient concerner la réactivité émotionnelle.Objectif : L’objectif de cette étude était de comparer laréactivité émotionnelle des patients bipolaires euthymiques <strong>à</strong> cellede sujets témoins.Matériel et méthodes : 30 sujets témoins et 26 patients bipolaireseuthymiques ont été soumis <strong>à</strong> une procé<strong>du</strong>re d’in<strong>du</strong>ctionémotionnelle qui consistait en la visualisation de 36 images (12négatives, 12 neutres et 12 positives) extraites de l’InternationalAffective Picture System. Cette procé<strong>du</strong>re permettait l’évaluationde la réactivité émotionnelle subjective par la cotation de lavalence et de l’éveil sur la Self- ‐Assessment of Manikin et de laréactivité émotionnelle physiologique par la mesure de la réactivitépupillaire avec une méthode de suivi <strong>du</strong> regard.Résultats : L’évaluation subjective n’était pas différente entrepatients bipolaires euthymiques et sujets témoins. Par contre, laréactivité pupillaire était différente, la pupille se dilatant moins lorsde la visualisation d’images positives chez les patients bipolaireseuthymiques par rapport aux sujets témoins (p