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Compte rendu - (CAUE75) Paris

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`Ûbpq=nrlf=\==Autour de professionnels engagés et compétents, les Cafés Énergie organisés parEDIF et les Cafés Architecture Durable du CAUE ont pour vocation de faciliterl’échange de connaissances, d’idées et d’expériences dans un cadre convivial.=`Ûbpq=l½=\==Péniche Antipode, Face au 55 quai de la Seine, Bassin de la Villette, <strong>Paris</strong> 19èmemoldo^jjb==> Contraintes techniques, architecturales et urbanistiques> Plan Climat de <strong>Paris</strong> et ses objectifs> Le développement du solaire à <strong>Paris</strong> en 2008> Coûts et surcoûts éventuels> Perspectives d’évolution du solaire à <strong>Paris</strong>=fkqbosbk^kqp==> John BOURNE, Directeur du ‘Pôle Accueil et Service à l’Usager’, Direction del’Urbanisme> Bernard DROUHIN, Installateur QUALISOL et QUALIPV, Objectif Solaire> Marie MINIER, Architecte des Bâtiments de France> Sigfrid SAFFREY, Conseiller Info Énergie au PASU, Direction de l’Urbanisme> Patrick TAGHETTI, Sous-directeur de la Construction, SIEMPjlabo^qbro=W==Jean-Pierre MOUSSALLY, Adhérent de l’association EDIF, Energies Durables en Ile-de-France`lkq^`qp==CAUE de <strong>Paris</strong> / IDEMU - EIE 4 - 01 48 87 70 56 - www.caue75.comEDIF - EIE 10/18/19 - 01 42 09 66 75 - www.edif.asso.frEIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 2


mob^j_rib==Dans le contexte du bâti parisien célèbre pour son harmonie et sa qualité,l’implantation de panneaux solaires constitue non seulement un acte techniquemais aussi architectural.Pour répondre aux objectifs politiques et aux défis environnementaux, l’implantationde panneaux solaires à <strong>Paris</strong> doit s’appuyer sur les nouveaux éléments techniques etréglementaires tout en préservant le patrimoine existant. Aujourd’hui, il est impératifd’accepter cette évolution du paysage urbain qui permettra de répondre auxexigences de durabilité.Le solaire, un an après ! En février 2008, un Café Énergie a été organisé sur le thèmede l’intégration architecturale des panneaux solaires à <strong>Paris</strong>. Un an après, lestechnologies d’intégrations et de rendements ont évolué, le Plan Climat parisien afixé des objectifs ambitieux et des changements réglementaires ont été mis en placepour faciliter et impulser la mise en œuvre des panneaux solaires. Ces évolutions ontelleseu un impact significatif ? Le solaire a-t-il un rôle à jouer dans les 25% d’énergiesrenouvelables du Plan Climat ? Comment les acteurs ont-ils intégré ces nouvellesdonnées ?=EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 3


abolrib=ar=ab_^q==I. Présentation et éléments de définition1) Intervenants2) DéfinitionsII. Contexte parisien1) Plan climat de la Ville de <strong>Paris</strong>2) Objectifs fixés et inventaire réalisé3) Démarches à entreprendre4) Réforme du Plan Local d’Urbanisme5) La position des Architectes des Bâtiments de FranceIII. Etat des lieux des Techniques et opérations1) Intérêt du solaire2) Points techniques3) Exemples de mise en œuvre4) Durée de vie des panneaux solaires5) Recyclage des panneaux solaires6) Techniques existantes et évolutionIV. Incitations financières1) Crédit d’impôt2) Revente de l’électricité produite3) Baisse des charges4) Retour sur investissementV. Adopter une démarche cohérente1) Economie d’énergie puis énergies renouvelables2) Dispositif parisien « Copropriété Objectif Climat »3) Comportements4) Visibilité et pédagogieEIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 4


I. PRESENTATION ET ELEMENTS DE DEFINITION1) IntervenantsSigfrid SAFFREY : Conseiller Info-Energie (IDEMU) au sein de la Direction del’Urbanisme de <strong>Paris</strong>, au Pôle Accueil et Service à l’Usager dans le bureau desdépôts de permis de construire.Patrick TAGHETTI : Responsable de la Construction à la SIEMP, qui est un bailleursocial de la Ville de <strong>Paris</strong>. La particularité de la SIEMP est de traiter depuis 2002 lesimmeubles insalubres à <strong>Paris</strong>, principalement sur des petites opérations situées lecentre, le nord et l’est de <strong>Paris</strong>. Je vais représenter le côté « opérateur », « mise enœuvre des opérations » sur du logement social.Bernard DROUHIN : Installateur de systèmes solaires thermiques et photovoltaïques ausein de la société Objectif Solaire. Je suis installé à Boulogne-Billancourt depuis unpeu plus d’un an et demi. Je suis présent pour répondre à toutes vos questionstechniques.Marie MINIER : Architecte urbaniste de l’Etat avec une mission d’Architecte desBâtiments de France (ABF) pour le compte du Ministère de la Culture au Service duDépartement de l’Architecture et du Patrimoine (SDAP) de la Ville de <strong>Paris</strong>. Jem’occupe plus précisément du 2 ème , 9 ème et 16 ème arrondissement de <strong>Paris</strong>. J’aiaujourd’hui peu de dossiers à instruire concernant l’installation de panneaux solaires.John BOURNE : Je travaille à la Ville de <strong>Paris</strong>. Je suis responsable du pôle Accueil etService à l’Usager. C’est un service qui reçoit d’une part les demandes d’urbanismeet d’autre part qui conseille les usagers notamment sur les panneaux solaires vial’Espace Info-Energie que nous accueillons.2) DéfinitionsModérateur : Lorsque l’on parle des panneaux solaires il faut distinguer :> Les panneaux solaires thermiquesIls servent à chauffer de l’eau voir des locaux et dans certains cas des piscines. Lesolaire thermique peut couvrir un peu plus de la moitié des besoins en eau chaudesanitaire d’un logement.> Les panneaux solaires photovoltaïquesLes cellules photovoltaïques produisent de l’électricité qui peut être vendu au réseaude distribution d’énergie car il y a une obligation de rachat. Le solairephotovoltaïque peut être ainsi racheté entre 30 et 60 cts le kWh selon les cas,sachant qu’à l’achat le prix du kWh est entre 10 et 15 cts selon les contrats et lessources d’énergie.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 5


équivaut à moins de 10% de l’objectif annoncé que est d’atteindre 200 000 m² en2013.Intervention du modérateur : L’installation de panneaux solaires concernent plutôtles constructions neuves ou des réhabilitations ?Sigfrid SAFFREY : Il y a de la construction neuve et de la réhabilitation. Par contre, j’ainoté que l’installation concernait très souvent des bailleurs sociaux ou desinstallations de la Ville de <strong>Paris</strong>. Des copropriétés comment à se lancer dans ladémarche.John BOURNE : Il s’agit principalement pour l’instant :> de grosses opérations de réhabilitation> menées par des Sociétés d’Economie Mixte (SEM), …> situées très souvent dans le nord-est de <strong>Paris</strong> et le 11 ème arrondissement.Intervention du public : Aux vues des résultats de l’inventaire réalisé sur l’année 2008,quels sont les panneaux les plus fréquemment installés à <strong>Paris</strong> entre le thermique etle photovoltaïque ?Sigfrid SAFFREY : Le type de panneaux (thermique ou photovoltaïque) n’est pasforcément renseigné dans les dossiers déposés à la Direction de l’Urbanisme.Bernard DROUHIN : Normalement, les personnes qui déposent les dossiers doiventfournir un devis de l’installation fourni par l’installateur. En général, on fournit le devisainsi qu’un descriptif du matériel qui sera installé.Sigfrid SAFFREY : Le fait de joindre le devis à la demande d’autorisation de travauxest conseillé mais non obligatoire. De plus, beaucoup de personnes ne font pas ladistinction du type de panneaux solaires à la dépose du projet. A ce stade, le typede panneaux peut-être encore abstrait. Le choix se fera une fois l’autorisation deposer des panneaux solaires reçue.Patrick TAGHETTI : Dans un premier temps, il s’agit d’installation de panneaux solairesthermiques. Pourquoi ? Parce que lorsque l’on fait du logement, on ne peut mettredu photovoltaïque qu’à partir où d’autres mesures qui profitent à l’opération ontdéjà été mises en place En effet, le solaire thermique bénéficie directement auxhabitants car il se traduit par une baisse des charges. Le photovoltaïque permet derevendre de l’électricité. Dans ce deuxième cas, le bénéfice est indirect.Généralement, on privilégie le solaire thermique. Des panneaux solairesphotovoltaïques pourront être installés sur la superficie restante.Quand on réalise une opération, l’important est d’obtenir l’accord pour l’installationde panneaux solaires. A cette étape, bien souvent on ne sait pas encore quels typesde panneaux vont être installés : thermique à 100% ou du mixte entre thermiques etphotovoltaïques.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 7


Intervention du public : A quoi correspond la surface de 200 000 m² de panneauxsolaires d’ici la fin de la mandature actuel du Maire de <strong>Paris</strong> par rapport à la surfacede toitures parisiennes ?Sigfrid SAFFREY : L’important était de fixer un objectif ambitieux, non pas pourl’atteindre mais pour y tendre.John BOURNE : Globalement, on peut estimer que cela représente 10 % des surfacesde toitures parisiennes.Intervention du public : <strong>Paris</strong> compte 87 000 immeubles. Cela représente 2 m² depanneaux solaires installés par immeuble.Intervention du modérateur : Est-ce que ce chiffre semble acceptable pour lesArchitectes de Bâtiments de France ?Marie MINIER : La réflexion doit être collective. Il s’agit d’une prise de positionpolitique très forte. Je ne sais pas si d’autres métropoles ont pris une décisionsimilaire. La question d’une centrale solaire qui alimenterait, même en partie, la villedoit être posée.3) Démarches à entreprendreIntervention du modérateur : Quelles sont les différentes étapes pour installer lespanneaux solaires à <strong>Paris</strong> ?Sigfrid SAFFREY : L’idéal est de consulter les Espaces Info-Energie qui sont là pourconseiller les particuliers sur les technologies, les choix les plus pertinents, etc. Ensuite,il faut se rendre au sein de la Direction de l’Urbanisme et plus spécifiquement dans lebureau des dépôts de permis de construire, où je suis situé, pour effectuer ladéclaration de travaux. Il y a également la phase de bureau d’études, qui s’occupede la faisabilité.John BOURNE : La personne qui vient déposer une demande d’autorisation detravaux doit avoir au préalable l’accord de sa copropriété.Intervention du modérateur : Quelles démarches doit entreprendre une personnedésirant installer des panneaux solaires sur son toit ?John BOURNE : Concrètement pour l’installation de panneaux solaires, les personnesdoivent déposer une déclaration préalable, et non pas un permis de construire. Lesdélais sont donc plus courts. Toutefois, il faut savoir que les Architectes des Bâtimentsde France (ABF) sont consultés car à <strong>Paris</strong> on est très souvent à proximité d’unélément remarquable. L’intégration architecturale des panneaux solaires dansl’environnement urbain sera examinée. Il faut remarquer que l’intégrationarchitecturale des panneaux solaires est doublement profitables : l’intégrationarchitecturale facilite l’obtention de l’autorisation d’urbanisme (déclarationpréalable) et permet de profiter d’un prix de rachat de l’électricité produite (dans lecas de cellules photovoltaïques) bonifié (60 cts le kWh).EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 8


Patrick TAGHETTI : Dans le PLU actuel, il y a des règles de gabarits qui donnent desformes urbaines. Les panneaux solaires pour être le plus rentables ont besoin d’unecertaine inclinaison.> Si vous avez une toiture qui présente une bonne inclinaison, vous pouvez y « coller »les panneaux solaires. Dans ce cas, il n’y a pas de problèmes de gabarit.> Au contraire, les premières générations de panneaux ont besoin d’être inclinés.Dans le cas d’une toiture-terrasse, l’inclinaison de ces panneaux peut dépasser dugabarit. L’installation de panneaux sera alors refusée. Pour installer les panneaux ilfaudrait alors hypothétiquement abaisser le bâtiment d’un étage pour que lespanneaux ne sortent pas du gabarit-enveloppe ou trouver une autre solution.A la SIEMP, nous avons été parmi les premiers à installer des panneaux solaires. Nousétions confrontés à cette difficulté de faire sortir de la logique du gabarit du PLUl’excroissance du panneau, se que va résoudre la modification du PLU,. Tout celadans une démarche de discussion avec la Ville de <strong>Paris</strong>.On trouvait des solutions :> On ne déclarait pas immédiatement les panneaux et puis on obtenaitl’autorisation. Car il faut bien comprendre que les panneaux évoluent. On savaitqu’il y a avoir des évolutions technologiques qui allaient permettre une meilleureintégration.> On changeait de catégories de panneaux. Les panneaux « plan » doivent êtreinstallées à 45° alors qu’il existe d’autres panneaux que l’on peut mettre quasiment àplat.4) Réforme du Plan Local d’UrbanismeJohn BOURNE : Concernant la réforme du PLU, une enquête publique a eu lieu entredécembre 2008 et février 2009. Le commissaire enquêteur n’a pas encore remis sonrapport. Toutefois, plus de 1500 contributions ont été déposées. La réforme du PLUsera probablement examinée en Conseil de <strong>Paris</strong> en septembre 2009.La principale modification envisagée qui concerne directement l’installation depanneaux solaires est la fin des contraintes de gabarit, de volumétrie. Dans l’actuelPLU, il peut-être difficile d’installer des panneaux solaires sur des bâtiments déjàélevés. Les panneaux seraient considérés comme hors gabarit et donc ne seraientpas autorisés. La fin des contraintes de gabarit, de volumétrie pour l’installationd’énergies renouvelables facilitera l’installation de panneaux solaires.La question esthétique sera toujours présente, d’où la nécessaire recherched’intégration paysagère et urbaine des panneaux solaires.D’autres modifications du PLU sont envisagées mais elles ne concernent pasdirectement l’installation de panneaux solaires.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 9


5) Position des Architectes des Bâtiments de FranceIntervention du public : Je souhaiterai connaître le point de vue des ABF 2 sur lesnouvelles technologies. Qu’en pense-t-il ? Sont-ils formés sur ce sujet ?Marie MINIER : Le Ministère de la Culture a organisé un formation assez généralistesur les énergies renouvelables il y a deux ans. Malgré cela, on peu dire que les ABF seforment en instruisant les dossiers. Au fur et à mesure, on finit par contacter lesprofessionnels du domaine concerné pour avoir des informations sur les nouvellesénergies (ou autres), sur les raisons de leur développement, sur les différentestechniques de mise en œuvre, etc. Cette formation sur le tas est la même que celleconcernant l’ensemble des nouvelles technologies (antennes de téléphonesportables, etc.).Intervention du modérateur : Les ABF ont-ils un point de vue commun?Marie MINIER : Les ABF instruisent les dossiers au « coup par coup ». Chaque cas estspécifique.Par exemple, les toitures zinc font la richesse de <strong>Paris</strong>. Modifier cette teinte par desphénomènes de réverbération est un problème. Une concertation doit être menéede manière assez large sur la morphologie de <strong>Paris</strong> et la typologie de la ville entre lespolitiques, les services de la Ville, les services de l’urbanisme, etc. Cette concertationdoit aussi être envisagée sur l’isolation par l’extérieur.En temps que professionnels, tout n’est pas blanc ou noir. Il y a des évolutionssociale, civile, réglementaire, …, qui doivent être prises en compte. Ensuite chacundoit faire profiter les autres acteurs de sa propre expérience.John BOURNE : Aux vues de l’objectif d’installer 200 000 m² de panneaux solaires, ilest vrai qu’une réflexion sur l’évolution du paysage urbain de <strong>Paris</strong> devra êtremenée.Intervention du public : En pratique, est-il plus facile d’installer des panneaux solairesaujourd’hui, qu’il y a cinq ans ?Marie MINIER : Oui, notamment sur les toitures zinc. Je vais reprendre l’exemple desantennes de téléphones portables. La hauteur des antennes est passée de 4 m à 1,5m. Elles sont de mieux en mieux intégrées.Dans le domaine du solaire, un exemple intéressant est le bâtiment situé rueRaymond Losserand dans le 14 ème arrondissement. Plus un architecte a decontraintes et plus il va chercher de trouver la solution la plus appropriée.Patrick TAGHETTI : La SIEMP a dû déposer environ une quarantaine de projets dontcertains sont déjà livrés. Les techniques utilisées sont diverses : solaire thermique ouphotovoltaïque, installation en toiture ou en façade.2 Architecte des Bâtiments de FranceEIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 10


A ce jour, nous n’avons jamais rencontré de blocage vis-à-vis des ABF. Chaqueprojet fait l’objet de discussions qui seront différentes selon la personne, la sensibilitéet les techniques. Mais il faut noter que l’Architecte des Bâtiment de France n’a pasréellement à connaître les techniques. En cas de problème sur les techniques et/oul’intégration, celui-ci devra plutôt être résolu par le maître d‘ouvrage, le maîtred’œuvre et le professionnel. Il n’y a jamais eu de blocages de principe avec les ABFsur les panneaux solaires.Par contre, on a quelquefois eu des problèmes avec des architectes voyers quiinstruisaient les permis de construire.On constate une évolution depuis quelques années. Il nous est arrivé de rencontrerdes refus sur certains projets. Toutefois, nous ne maîtrisions pas autant les techniquesd’intégration qu’aujourd’hui.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 11


III. ETAT DES LIEUX DES TECHNIQUES ET OPERATIONS1) Intérêt du solaireIntervention du public : Quel est l’intérêt énergétique d’installer du solaire à <strong>Paris</strong>intra-muros ? Quel est le rendement énergétique sur <strong>Paris</strong> ?Sigfrid SAFFREY : A <strong>Paris</strong>, dans des conditions optimales, le solaire thermique peutcouvrir 50 % à 60 % des besoins en eau chaude sanitaire.Patrick TAGHETTI : Par rapport à votre besoin en eau chaude sanitaire, les étudesd’opportunité démontrent que sur <strong>Paris</strong>, les panneaux solaires thermiques peuventarriver à couvrir jusqu’à 50% de votre besoin en eau chaude sanitaire.Bernard DROUHIN : Pour le solaire photovoltaïque, la couverture solaire à <strong>Paris</strong> estestimée à 1 100 kWh/m²/an contre 1 400 kWh/m²/an à Marseille. A utilisation égale,pour une famille de quatre personnes avec un ballon de 300 L, on va installer 4 m²de panneaux solaires photovoltaïques à Marseille contre 6 m² à <strong>Paris</strong>. Le rendementde l’installation sera la même à <strong>Paris</strong> qu’à Marseille sauf que le dimensionnementsera plus important à <strong>Paris</strong>.Sigfrid SAFFREY : L’objectif est de dimensionner au plus juste les installations.Intervention du public : Il faut préciser que le rendement du solaire thermiquedépend de l’utilisation d’une opération contrairement au solaire photovoltaïque. Parcaricaturer, les habitants des logements sociaux ont moins tendance à partir envacances que des gens qui habitent en copropriété. Hors, le solaire thermique auraun rendement maximal l’été et donc à la période de vacances estivales. Si les gensne partent pas en vacances, l’installation est plus rentable car l’eau chaude seraproduite en grande partie à partir du soleil.Intervention du modérateur : Dans le cadre du solaire photovoltaïque, très souvent,les personnes préfèrent revendre l’électricité car il y a un bénéfice que l’on occupele logement ou non (car l’électricité est réinjectée directement dans le réseau).2) Points techniquesIntervention du public : A <strong>Paris</strong>, comment la SIEMP a installer des panneaux solairessur des toitures zinc ? Quelles ont été les contraintes à prendre encompte (charpentes, etc.)?Patrick TAGHETTI : Une toiture est généralement dimensionnée pour pouvoirsupporter des surcharges (neige, …). Il est donc généralement possible d’installer despanneaux solaires. Ensuite, il faut travailler sur l’accroche, l’intégration, etc.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 12


Comme l’illustre la photographie de l’invitation à ce débat, la SIEMP a travaillé sur unbâtiment avec une toiture zinc situé rue Blondel dans le 2 ème arrondissement.Intervention du public : Comment peut-on transformer une chaudière collectivedans un immeuble en chauffage solaire ? Il y a une terrasse commune ? Est-ce quec’est possible et quels sont les travaux ?Sigfrid SAFFREY : Il est possible d’installer des panneaux solaires thermiques d’autantplus il s’agit d’eau chaude produite à partir d’une chaudière collective. Il est lusdifficile de passer en solaire thermique si il s’agit de ballons individuels.En système collectif, il suffit d’installer les panneaux solaires thermiques qui viennentse greffer sur le toit. Puis des canalisations redescendent jusqu’au ballon collectifgénéralement situé en sous-sol. Lors de l’absence de soleil, la chaudière va venircompenser l’apport.Intervention du modérateur : Le système s’équilibre. Lorsqu’il y a du soleil l’appointapporté par la chaudière sera moins important et inversement. C’est autantd’énergie fossile d’économisée (fin des énergies fossiles et changement climatique).Intervention du public : Jusqu’à quelle température le solaire va –t-il réchauffer l’eauchaude sanitaire ? Et si la température est très haute, peut-on imaginer utiliser cesurplus de chaleur pour chauffer l’habitation ?Sigfrid SAFFREY : L’eau chaude solaire peut monter jusqu’à 100° dans les panneauxet jusqu’à 90°-100° dans le ballon en plein été. La réutilisation de cette énergie estpossible pour le chauffage, l’inconvénient majeur étant que l’eau atteint cettetempérature sur la période juin, juillet, août. En hivers, la température dépasserararement les 40°. Sous nos latitudes, l’utilisation de cette chaleur sera possible dansune maison conçue pour.Patrick TAGHETTI : Attention, lorsque l’on parle d’une couverture de 50% des besoins,il s’agit d’une moyenne annuelle. La couverture sera de 70 % l’été et de 10 % voir 20% l’hiver. Pour produire de l’eau chaude cette couverture a du sens, ce qui n’est pasle cas pour le chauffage. On n’a pas besoin de chauffage l’été.Il existe des systèmes de chauffage solaires mais alors cela nécessite de stockerl’énergie.Intervention du modérateur : Le solaire doit être vu comme un complément.3) Exemples de mise en œuvreIntervention du public : Est-ce que la SIEMP accepte de mettre en place despartenariats avec des particuliers ou des entreprises pour promouvoir l’installation depanneaux solaires ?Patrick TAGHETTI : Lorsque l’on fait du logement social, on travaille également avecdes copropriétés et donc les copropriétaires et syndics. Quelques fois on monte desEIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 13


projets directement des copropriétaires. Si on veut atteindre l’objectif de 200 000 m²de panneaux solaires, il faut inciter les copropriétaires et identifier les réticences. Parexemple, lorsque l’on envisage de changer le réseau de distribution (passer del’individuel au collectif, énergies renouvelables, …), la SIEMP prend en charge lesurinvestissement et aménage un point de connexion pour le copropriétairesouhaitant se raccorder pour bénéficier de l’équipement collectif et du solaire.Toutefois, il est vrai que cela reste difficile, notamment avec les propriétaires bailleurset contrairement aux propriétaires occupants qui voient directement le bénéfice.Intervention du modérateur : Est-ce que systématiquement les logements sociauxqui se construisent intègrent des panneaux solaires ?Patrick TAGHETTI : C’est la politique de la SIEMP d’installer des panneaux solairesthermiques si l’exposition est favorable. Les autres bailleurs peuvent avoir un politiquedifférente. Toutefois, avec le Plan Climat, pour atteindre les performancesénergétiques 3 de 50 kWh/m²/an en construction neuve ou 70 kWh/m²/an enréhabilitation il faudra isoler, notamment par l’extérieur en réhabilitation, etc. Lespanneaux solaires seront sur une majorité d’opérations de bailleurs sociaux quidépendent de la Ville de <strong>Paris</strong>. Aujourd’hui, il y a un effet multiplicateur que la SIEMPa anticipé. Plus d’une dizaine d’opérations de la SIEMP à <strong>Paris</strong> bénéficient depanneaux solaires thermiques ou photovoltaïques.4) Durée de vie des panneaux solairesIntervention du modérateur : Quelle est la durée de vie des panneaux solaires ?Bernard DROUHIN : Il y a des panneaux solaires thermiques qui ont été installés dansles années 1970 et qui fonctionnent encore. Pour le solaire photovoltaïque, lesconstructeurs s’engagent sur des performances de 80% sur 25 ans. Si un panneau fait100 watts, son rendement sera de 80 watts à l’insu des 25 ans. Le centre Scientifiquedes techniques du Bâtiment (CSTB) a mené des études qui rejoignent les valeursdonnées par les constructeurs.Intervention du public : Les gros installateurs estiment la durée de vie des panneauxentre 30 ans et 40 ans pour du solaire photovoltaïque.Bernard DROUHIN : Les panneaux solaires thermiques de part leur construction simple(techniques utilisées assez basiques) ont une durée de vie au minimum de 25 à 30ans.3 A <strong>Paris</strong>, les performances à atteindre son un peu plus élevées du fait de la pondération parl’altitude et/ou la zone climatique.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 14


5) Recyclage des panneaux solairesIntervention du public : Est-ce que les panneaux solaires sont recyclables ?Sigfrid SAFFREY : Pour la question du recyclage, il faut bien distinguer le solairethermique et photovoltaïque.> Le recyclage des panneaux solaires thermiques est relativement simples car ils sontcomposés de matériaux que l’on recycle déjà : cuivre, aluminium et du verre.> Le recyclage des panneaux photovoltaïques est un peu plus compliqué. La filièreest en train de se développer.6) Techniques existantes et évolutionIntervention du public : Des « tapis » solaires se développent en Autriche. Je voulaissavoir si ce procédé serait accepté à <strong>Paris</strong> ?John BOURNE : Depuis un an, les matériaux ont beaucoup évolués.Sigfrid SAFFREY : Il y a beaucoup d’évolution, notamment dans le domaine du solairephotovoltaïque. Les « tapis » solaires évoqués dans la question sont en fait du solairephotovoltaïque amorphe. Pour faire simple, on vient pulvériser comme avec unspray des cellules photovoltaïque sur un support souple.Marie MINIER : Toutes ces technologies se référent à une logique de mise en œuvre :techniciens, ingénieurs et architectes. Leur mise en œuvre résulte d’un compromis,d’une discussion. Un dispositif installé de manière anarchique, sans compétence, estde toute façon préjudiciable.Patrick TAGHETTI : Ce qui est important dans les évolutions technologiques duphotovoltaïque est qu’aujourd’hui on arrive à faire des produits qui ont l’apparencedu zinc dans des gabarits, dans des trames. Dans la série des technologies ditesamorphes, des cellules de silicium sont intégrées dans des panneaux qui ressemblentà des couvertures en zinc. On en a livré sur certaines opérations et on ne se rendmême pas compte qu’il y a des panneaux qui produisent de l’électricité.Après, il reste toujours un problème d’inclinaison pour rentabiliser l’installation solaire.John BOURNE : Quoique, même si on n’a pas une inclinaison qui permet unrendement maximum, on a un rendement honorable.Si l’inclinaison et/ou l’orientation ne permettent pas d’atteindre un rendementmaximum, on peut compenser cette situation par un dimensionnement plusimportant de l’installation.Intervention du modérateur : Il est vrai qu’avant on été quasiment exclusivementdans la recherche de rentabilité avec des grosses usines à gaz alors qu’actuellementEIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 15


les rendements se sont améliorées et on recherche une meilleur intégrationarchitecturale.Marie MINIER : En parlant d’intégration architecturale, une toiture en zinc ou enardoise sera plus à même d’accueillir des panneaux solaires du fait de leur teinte.L’installation de panneaux solaires sur une toiture tuile sera plus compliquée. Celadépend des contraintes spécifiques au cas par cas.Il existe également des verres thermiques. Ce produit s’est développé dans des paysdu nord de l’Europe comme l’Allemagne permet une utilisation de comblessatisfaisante. Les verres thermiques permettent d’avoir une toiture vitrée tout enrécupérant l’énergie solaire.Intervention du public : Avez-vous des informations sur les stores, les vitrages et lespapiers peints photovoltaïques ?Intervention du public : Avez-vous des informations sur les volets verticauxphotovoltaïques ?Bernard DROUHIN : Je n’ai pas vraiment d’informations sur ces nouveaux produits misà part le fait qu’ils sont de très faible puissance. Ces produits sont en cours dedéveloppement, ils peuvent être vus comme des prémices d’application.Intervention du modérateur : il faut noter tout de même que les storesphotovoltaïques remplissent deux fonctions : occultation du soleil et productiond’électricité.Il y a beaucoup d’innovation dans le domaine des panneaux solairesphotovoltaïque mais aussi thermique.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 16


IV. INCITATIONS FINANCIERESIntervention du public : Comment inciter les propriétaires qui louent leurappartement à investir dans le solaire, notamment en termes de charges ?1) Crédit d’impôtSigfrid SAFFREY : Un propriétaire bailleur peut bénéficier d’incitations financières tellesque le crédit d’impôt.Intervention du public : Le crédit d’impôt vient d’être ouvert aux propriétairesbailleurs. Toutefois, on attend les décrets d’application pour connaître les modalitésprécises.2) Revente de l’électricité produiteBernard DROUHIN : Le tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque de panneaux nonintégrés à la toiture devrait normalement être revu à la hausse. Il passerait ainsi de 30cts / kWh à 46 cts/kWh.John BOURNE : Le photovoltaïque est intéressant car la revente du kWh d’électricité,issue de panneaux intégrés à la toiture, à 60 cts présent un intérêt financier certain.Patrick TAGHETTI : Pour avoir le meilleur rachat de l’électricité par EDF, il faut que lespanneaux photovoltaïques soient intégrés à la toiture. La protection des personnesou du bâtiment permet également de bénéficier du tarif bonifié de rachat à savoir60 cts / kWh.Intervention du public : Est-il possible d’avoir comme fournisseur ENERCOOP et derevendre l’électricité produite par les panneaux solaires photovoltaïque à EDF ?Sigfrid SAFFREY : ENERCOOP est un fournisseur d’énergie alternatif et coopératif.L’électricité fournie est issue d’énergies renouvelables. Il est possible même dans cecas de revendre l’électricité produite à EDF.Sigfrid SAFFREY : Le contrat de rachat mis en place avec EDF (ou un autre fournisseurd’énergie) porte sur une période de 20 ans.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 17


3) Baisse des chargesIntervention du public : Investir dans le solaire thermique se traduira par une baissedes charges.De plus, actuellement, vous devez fournir un Diagnostic de Performance Energétique(DPE) lorsque vous mettez un bien en vente ou en location. C’est obligatoire. Unlocataire pourra via l’étiquette énergie réalisée lors du DPE choisir le logement lemoins énergivore car cela se traduira très souvent par des charges moins élevées.4) Retour sur investissementIntervention du public : Quel est le retour sur investissement des panneaux solaires ?Sigfrid SAFFREY : Pour l’instant et pour le solaire photovoltaïque, selon l’efficacité despanneaux, les aides financières, le coût d’investissement et le prix de rachat par EDF,le retour sur investissement est inférieur à 20 ans sachant que le contrat de rachat del’électricité produite couvre une période de 20 ans. Le particulier est donc gagnant.Bernard DROUHIN : Selon la taille de la centrale photovoltaïque, on peut avoir unretour sur investissement sur une période de 6 à 10 ans.Pour le thermique, le retour sur investissement va être différent selon qu’il s’agissed’une installation collective ou individuelle. Un particulier qui a un chauffe-eauindividuel va voir un retour sur un investissement au bout de 10 à 12 ans. Celadépendra de la consommation d’eau chaude sanitaire.Intervention du modérateur : À long terme, l’idée est qu’on est toujours gagnantlorsque l’on installe des panneaux solaires et d’autant plus dans un contexted’augmentation du prix des énergies.Sigfrid SAFFREY : À l’heure actuelle, le prix du kWh électrique est particulièrementbas, malgré des factures importantes. Ce prix ne prend pas en compte l’impactenvironnemental et le coût réel de la production d’énergie (entretien des centralesnucléaires, …). Les prix de l’énergie vont donc augmenter dans l’avenir.Intervention du modérateur : Aujourd’hui on ne paye qu’une partie du prix del’énergie, le reste est mutualisé, c'est-à-dire payer par l’ensemble de la société.L’Etat et le contribuable payent une partie de la facture énergétique.Intervention du public : Quel est le temps de retour des panneaux solaires installéssur les bâtiments de logements sociaux ?Patrick TAGHETTI : Concernant le solaire thermique, on est sortie de la logique deretour sur investissement. On se demande surtout si il est opportun ou non d’installerdes panneaux solaires thermiques selon l’exposition du bâtiment. On installe despanneaux solaires dès que l’exposition, c'est-à-dire l’ensoleillement, est favorable.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 18


Pourquoi ?> On estime que c’est une responsabilité de le faire> Les études ont démontré que pour les locataires, il y a un retour sur investissemententre 12 et 20 ans. Les bailleurs ne récupèrent pas de gain si ce n’est d’avoir unemeilleure solvabilité des locataires étant donné que ce type d’installation va serépercuter positivement sur leurs factures.Les bailleurs sociaux évaluent la rentabilité d’une installation sur 40 ans soit la duréede vie du bâtiment.Beaucoup de paramètres, et notamment l’utilisation, entre en compte dans lecalcul du retour sur investissement. Il est donc difficile d’évaluer le retour surinvestissement.La SIEMP a expérimenté tous les cas de figures dans le cadre du solaire thermique :ballon d’eau chaude collectif, ballon d’eau chaude individuel ou décentralisé.Aujourd’hui on réalise des études pour évaluer et comprendre le comportement deslocataires. Le facteur du comportement est essentiel dans les installations solairesthermiques et la couverture des besoins.Pour le solaire thermique, on a arrêté de faire des études. Si l’exposition est favorableon installera des panneaux solaires car cela bénéficiera à l’opération. Pour le solairephotovoltaïque, ce n’est pas la même chose.Il faut distinguer le solaire thermique du solaire photovoltaïque :> Solaire photovoltaïque : les panneaux solaires installés produisent de l’électricitéqui est injecté dans le réseau et revendu à EDF. Les bénéfices sont perçus par lebailleur qui ensuite les répercute sur les charges communes (ex : charges liées à laconsommation d’électricité de l’ascenseur).> Solaire thermique : les panneaux solaires couvrent une partie des besoins d’eauchaude sanitaire. Il y a donc une baisse des charges directement sur la factured’eau chaude du locataire.Intervention du modérateur : Pour un propriétaire, est-ce qu’il a été estimé la plusvalueque prendrait son logement où des panneaux solaires auraient été installés?John BOURNE : Si le propriétaire est en réalité copropriétaire, la toiture ne luiappartient pas car elle est considérée comme partie commune. Il faudra donc aupréalable un accord en assemblée générale.Patrick TAGHETTI : L’installation de panneaux solaires se traduira dans le Diagnosticde Performance Energétique (DPE). Si le DPE est bon et qu’il est indiqué qu’il y a despanneaux solaires d’installer, le propriétaire pourra se permettre de vendre son bienà un prix un peu plus élevé qu’un logement médiocre du point de vue énergétique.John BOURNE : Aux Etats-Unis, les études démontrent que les bâtiments intégrant desénergies renouvelables sont de plus en plus rechercher.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 19


V. ADOPTER UNE DEMARCHE COHERENTE1) Economie d’énergie puis énergies renouvelablesSigfrid SAFFREY : Une centrale solaire unique qui alimenterait l’ensemble de la villen’est pas envisageable. Les énergies renouvelables à l’heure actuelle ne permettentpas de répondre à l’ensemble des besoins énergétiques aujourd’hui assurés par lenucléaire et les énergies fossiles. Il faut obligatoirement mettre en place en amont ladémarche négawatt. Pour imager mon propos, lorsque l’on va chercher de l’eaudans une rivière avec un sceau percé, il faut d’abord boucher les trous. C’est lamême chose avec les « épaves thermiques ». Lorsqu’un immeuble a des pertes dechaleur du fait d’une mauvaise isolation, il faut boucher les trous ce qui correspondà la sobriété énergétique. Puis on va privilégier l’efficacité énergétique et seulementensuite on essayera de produire autrement grâce aux énergies renouvelables.Intervention du modérateur : Pour augmenter la part des énergies renouvelablesdans sa propre production, il s’agit d’abord de baisser sa consommationénergétique. Il existe par exemples des réducteurs de débit d’eau, … qui permettentde diviser la consommation d’eau chaude par trois ou quatre pour un mêmeservice. Ainsi au lieu de couvrir 50% des besoins comme c’est le cas actuellementavec les panneaux solaires thermiques, on pourrait tendre vers une couverture de100% des besoins d’eau chaude.Intervention du public : L’isolation des bâtiment représente un gisement d’économied’énergie doux à trois fois supérieures à l’installation de panneaux solaires (100 à 150kWh/m²/an contre au maximum 50 kWh/m²/an. Il faut donc d’abord privilégierl’isolation avant d’installer des énergies renouvelables.Intervention du modérateur : L’Association Négawatts a réalisé un scénario pourrépondre aux enjeux actuels concernant la maîtrise de l’énergie et le réchauffementclimatique. Il s’agit d’adopter la démarche suivante dans l’ordre :1. Sobriété énergétique – dépenser le moins d’énergie possible2. Efficacité énergétique – utiliser les appareils qui sont le plus rentables possibles3. Produire autrement – installer des énergies renouvelablesUne fois que l’on aura diminué fortement sa demande en énergie, les énergiesrenouvelables pourront permettre de couvrir les besoins.Les vieux bâtiments consomment actuellement en moyenne entre 200 à 300kWh/m²/an alors que le Grenelle de l’Environnement donne comme objectif 80kWh/m²/an pour les bâtiments existants. Il y a donc un énorme gisementd’économie d’énergie.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 20


2) Dispositif parisien « Copropriété Objectif Climat »Patrick TAGHETTI : À <strong>Paris</strong>, il existe le dispositif « Copropriété Objectif Climat » pouraccompagner les copropriétaires à réaliser un diagnostic du bâtiment et identifierles travaux réalisables et les gains escomptés. Ce dispositif bénéficie d’aidesfinancières. Le diagnostic est financé à hauteur de 70%. Ensuite, sur certains projets,la SIEMP prend à sa charge les 30 % restants.Il est vrai que selon les cas, la démarche peut être compliqué du fait de la répartitiondes coûts, de modifications de règlement de copropriété, etc. Il existe des exemplesconcrets.3) ComportementsIntervention du public : Aujourd’hui, il n’y a aucune action possible sur lescomportements. J’ai eu à connaître l’état de l’Hôtel de Région de l’Alsace, qui étaitune épave thermique. Des élus ont élaboré un plan de réhabilitation thermique del’immeuble. Il y a quelques années, celui-ci n’avait pas pu être mis en œuvre car leprojet « portait atteinte à l’œuvre esthétique et à la création de l’architecte ».Ensuite dans un immeuble avenue du Maine, les logements sont loués à desdiplomates et fonctionnaires internationaux. Le loyer étant payé par les structuresemployeuses, les locataires ne se préoccupent pas de la consommationénergétique. Le chauffage est électrique et collectif.Intervention du modérateur : Par ailleurs une étude des factures énergétiquesdémontrent que lorsque les charges sont collectives, les habitants font moinsattention à leur consommation énergétique. Il n’est pas rare que les fenêtres soientouvertes alors que le chauffage est allumé. Au contraire, les consommations sontplus responsables lorsque les équipements sont individuelles (ballon d’eau chaude etchauffage).John BOURNE : Un copropriétaire qui souhaite l’individualisation d’eau chaudesanitaire peut en faire la demande. Légalement, il peut l’obtenir.Patrick TAGHETTI : Sur toutes ces opérations, la SIEMP fait installer des compteursindividuels pour l’eau froide, l’eau chaude et le chauffage. On sait que si lescompteurs sont collectifs, les consommations explosent. Mais il faut ensuite donneraux occupants des moyens simples de réguler leurs consommations (thermostats, ...).Concernant la maîtrise de l’énergie, l’enjeu de demain est moins sur les techniquesque sur la bonne utilisation. Il ne faut pas faire de la contre productivité avec uncomportement inadapté.Sigfrid SAFFREY : Un prix de l’énergie bas n’incite pas les particuliers à adopter uncomportement de sobriété énergétique.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 21


4) Visibilité et pédagogiePatrick TAGHETTI : Les nouvelles techniques concernent le solaire photovoltaïque.Elles permettent une meilleure intégration. En solaire thermique, on a toujours cetteimpression de venir ajouter les panneaux. Toutefois, l’architecte peut jouer sur cetaspect « panneaux ».Un des éléments importants est la pédagogie, notamment pour la collectivité. Leproblème est que très souvent l’installation de panneaux solaires photovoltaïques surun bâtiment cela ne se voit pas. Pour pallier cela, on a installé sur un bâtimentéquipé de panneaux, une affiche sur la façade met en avant le fait que « ce »bâtiment produit de l’électricité. On a également d’autres projets, notamment ruede la Charbonnière, où des panneaux solaires thermiques vont être installés enfaçade. Dès la conception, les panneaux sont intégrés à l’architecture du bâtiment :les panneaux forment la façade du bâtiment. Ce projet a été discuté avecl’Architecte des Bâtiments de France et l’Architecte Voyer. Ces panneaux nebénéficiaient pas d’avis technique mais un travail a été mené avec le fabriquantpour obtenir un avis technique de chantier pour avoir une garantie.Très souvent, les parisiens nous disent qu’il n’est pas possible d’installer despanneaux solaires à <strong>Paris</strong>, que les Architectes des Bâtiments de France ne sont pasd’accord, etc. En réalité des panneaux sont déjà installés sur les toitures de lacapitale mais ils ne sont pas visibles depuis la rue.EIE 4 (IDEMU / CAUE)32 boulevard de Sébastopol 75004 <strong>Paris</strong>Tél. : 01 48 87 70 56Email : contact@caue75.com 22

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