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Appartement-Atelier de Le Corbusier - (CAUE75) Paris

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Dossier enseignantL’escalier montant sur le toit-jardin. Photo Olivier Martin-Gambier<strong>Appartement</strong>-<strong>Atelier</strong><strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>L’appartement-atelier <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> occupe les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers étages <strong>de</strong> l’immeuble Molitor, situé au numéro 24 <strong>de</strong> la rueNungesser-et-Coli. Conçu entre 1931 et 1934 par <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> et Pierre Jeanneret son cousin et associé, l’immeuble dit« 24 N.C. » se trouve dans le 16 ème arrondissement à la frontière entre <strong>Paris</strong> et Boulogne. Son orientation est-ouest et sonenvironnement exceptionnel le placent « dans les conditions <strong>de</strong> ville radieuse ». Ce projet d’immeuble locatif constitue pour<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> l’occasion <strong>de</strong> tester la validité <strong>de</strong> ses propositions en matière d’urbanisme. L’absence <strong>de</strong> vis-à-vis permet auxarchitectes d’élever <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s entièrement vitrées, réalisant ainsi le premier immeuble d’habitation <strong>de</strong> verre <strong>de</strong> l’histoire<strong>de</strong> l’architecture. Baigné <strong>de</strong> lumière, l’appartement traversant <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> abrite aussi l’atelier <strong>de</strong> peinture <strong>de</strong>l’architecte. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> occupera cet appartement-terrasse <strong>de</strong> 1934 jusqu’à son décès en 1965. L’appartement a étéclassé Monument Historique en 1972 et les faça<strong>de</strong>s sur rues <strong>de</strong> l’immeuble, la cour, les toitures ainsi que le hall d’entréeont été inscrits au titre <strong>de</strong>s Monuments Historiques en 1990.Maison La Roche 1


Comme la brochure publicitaire <strong>de</strong> la Société Immobilière <strong>de</strong><strong>Paris</strong> Parc <strong>de</strong>s Princes le souligne, <strong>de</strong> nombreux équipementssportifs jouxtent l’immeuble Molitor à venir : les sta<strong>de</strong>s JeanBouin et Rolland Garros, le vélodrome du Parc <strong>de</strong>s Princes, <strong>de</strong>sterrains <strong>de</strong> tennis et une piscine… Cet environnement sportif<strong>de</strong> proximité détermine la clientèle cible <strong>de</strong> l’immeuble. Eneffet la pratique du tennis est très en vogue dans les années 30et le thème du sport et <strong>de</strong>s loisirs représente un atout certainpour convaincre <strong>de</strong> potentiels acquéreurs. Pour <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>,ce contexte fait écho à la théorie <strong>de</strong> la « Ville Radieuse » qu’ilrédige en 1931.<strong>Le</strong>s plans <strong>de</strong> l’immeuble sont élaborés entre juillet et octobre1931 par l’agence <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, qui se trouve au 35, rue <strong>de</strong>Sèvres dans le 7 ème arrondissement <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>. <strong>Le</strong>s différentsappartements <strong>de</strong> l’immeuble ont pour point commun d’offrirune gran<strong>de</strong> flexibilité d’agencement. La mise en œuvre du« plan libre*» et le décloisonnement <strong>de</strong>s espaces permettent àchaque habitant d’aménager comme bon lui semble sonlogement. <strong>Le</strong> cloisonnement fait l’objet <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>set variantes, d’abord pour en établir le principe, puis pourl’adapter en cours <strong>de</strong> chantier aux besoins <strong>de</strong>s habitants. Labrochure publicitaire <strong>de</strong> la Société Immobilière <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> Parc<strong>de</strong>s Princes mentionne ainsi que « la gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>l’appartement <strong>de</strong> même que le nombre <strong>de</strong> pièces peuvent êtreDépliant publicitaire <strong>de</strong> la S.I.P.modifiées selon le désir du preneur… avec possibilitéd’aménagement personnalisé… ». Cette adaptation à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s acquéreursconstitue un avantage précieux en termes d’innovation pour l’époque.<strong>Le</strong> dépliant <strong>de</strong> la Société Immobilière <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> Parc <strong>de</strong>s Princes détaille également lescaractéristiques techniques <strong>de</strong> l’immeuble : « matériaux <strong>de</strong> 1 er choix, insonorisation<strong>de</strong>s appartements, chauffage central, eau chau<strong>de</strong>, salles <strong>de</strong> bain aménagées,ascenseurs, buan<strong>de</strong>ries, séchoirs, garages avec box… ».Chantier, procès et travaux ultérieurs :<strong>Le</strong> chantier <strong>de</strong> l’immeuble 24 N.C. débute en février 1932 après l’obtention <strong>de</strong>s permis<strong>de</strong> construire <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> et <strong>de</strong> Boulogne. <strong>Le</strong>s travaux sont ralentis plusieursmois du fait que certains appartements n’ont toujours pas trouvé preneur et que <strong>de</strong>ux<strong>de</strong>s principaux entrepreneurs traversent <strong>de</strong> graves difficultés financières. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>se démène pour la reprise du chantier en octobre 1933, qui plus est, car soninstallation dans son appartement en dépend. Alors que la construction <strong>de</strong> l’immeubles’achève début 1934, les ennuis ne font que commencer. En effet, en 1935, la SociétéImmobilière <strong>Paris</strong> Parc <strong>de</strong>s Princes fait faillite. La banque engagée dans le projet déci<strong>de</strong><strong>de</strong> retirer son placement. Pour ce faire, elle souhaite vendre l’immeuble dans sonensemble. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> est sommé <strong>de</strong> quitter son logement, car la propriété <strong>de</strong> sonpropre appartement est contestée. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> s’engage dans une procédure quidurera dix ans. Il faut attendre 1949 pour que son statut <strong>de</strong> copropriétaire soitreconnu. Pendant toutes ces années, l’entretien <strong>de</strong> l’immeuble est délaissé, malgré lesnombreuses démarches <strong>de</strong> l’architecte. Ce n’est qu’au début <strong>de</strong> l’année 1950 que <strong>de</strong>stravaux <strong>de</strong> rénovation conséquents sont engagés. <strong>Le</strong>s pans <strong>de</strong> verre abimés sontremplacés et la faça<strong>de</strong> est ravalée. Néanmoins la rouille <strong>de</strong>meurera un problèmerécurrent dans les années suivantes.Immeuble 24 N.C. 4


L’immeuble 24 N.C.THĖMES‣ <strong>Le</strong>cture <strong>de</strong> faça<strong>de</strong>(équilibre/déséquilibre –vi<strong>de</strong>/plein)AVANT LA VISITEComment un bâtiments’ancre dans le sol :fondationsCinq points d’unearchitecture nouvelleAPRĖS LA VISITE<strong>Le</strong>s pilotisBâtiments <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>avec faça<strong>de</strong>s en verre :- Villa Schwob, 1916,(La Chaux-<strong>de</strong>-Fonds,Suisse)- Centrosoyus, 1928,(Moscou)- Cité <strong>de</strong> refuge, 1929,1 er état (<strong>Paris</strong>, XIII)- Immeuble Clarté,1930, Genève- Pavillon Suisse, 1930Cité internationaleuniversitaire,(<strong>Paris</strong>, XIV)La lumière, l’hygièneMusée <strong>de</strong>s années 30 etparcours <strong>de</strong>s années 30 :www.boulognebillancourt.com<strong>Le</strong>s faça<strong>de</strong>s ou l’architecture <strong>de</strong> verre :<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux faça<strong>de</strong>s* sur rue <strong>de</strong> l’immeubleMolitor sont complètement vitrées. Troistypes <strong>de</strong> verre différents sont utilisés : duverre armé, <strong>de</strong> la brique <strong>de</strong> verre, et <strong>de</strong> laglace claire. « Cet immeuble sert <strong>de</strong>témoin. Pour employer les bienfaits <strong>de</strong> lasituation exceptionnelle, les faça<strong>de</strong>s ontété constituées par <strong>de</strong>ux pans <strong>de</strong> verreplacés au-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s planchers <strong>de</strong> béton.Chaque appartement possè<strong>de</strong> donc uneparoi entière <strong>de</strong> verre, allant du sol auplafond ». Ce système <strong>de</strong> faça<strong>de</strong> présentel’avantage d’apporter dans chaqueappartement une lumière homogène. <strong>Le</strong><strong>Corbusier</strong> n’est pas le premier architecteà mettre en œuvre l’idée d’unearchitecture <strong>de</strong> verre. Auparavant, <strong>de</strong>sarchitectes tel que Mies van <strong>de</strong>r Rohel’ont appliquée pour <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong>pavillons d’exposition, <strong>de</strong> bâtiments àFaça<strong>de</strong> rue Nungesser et Coli.Photo Olivier Martin-Gambierusage industriel ou d’immeubles <strong>de</strong> bureau. La nouveauté chez <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> rési<strong>de</strong>dans le fait qu’il emploie ce matériau pour un projet d’immeuble d’habitation. Cettemême année 1931, l’architecte Pierre Chareau achève la Maison <strong>de</strong> Verre rue SaintGuillaume dans le 7 ème arrondissement <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, dont le verre provient également <strong>de</strong> lasociété Saint-Gobain.La faça<strong>de</strong> « principale » <strong>de</strong> la rue Nungesser et Coli est composée d’une paroi vitréesur laquelle viennent s’accrocher <strong>de</strong>s parties saillantes. <strong>Le</strong> 2 ème et le 6 ème étagespossè<strong>de</strong>nt un balcon. Au troisième et quatrième étage un bow-window prolonge àl’extérieur les appartements et fait office <strong>de</strong> balcon pour le 5 ème étage. Enfin, le 7 èmeétage, entièrement vitré, correspond à l’atelier <strong>de</strong> peintre <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> tandis quel’on aperçoit au 8 ème et <strong>de</strong>rnier étage l’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux voûtes et la chambre d’ami<strong>de</strong>rrière laquelle se trouve le toit-jardin.La fenêtre en longueur :Déjà présente dans les villas puristes construites entre 1920 et 1930, la fenêtre enlongueur est cette fois utilisée dans un projet d’immeuble d’habitation. <strong>Le</strong>s parois <strong>de</strong>verre sont disposées <strong>de</strong> manière parrallèle sur la faça<strong>de</strong> et sur le bow-window. Celui-ciest constitué <strong>de</strong> cinq ban<strong>de</strong>aux horizontaux alternant briques <strong>de</strong> verre pour les allègeset glace claire pour les ouvertures. L’originalité du dispositif général consiste enl’illusion que chaque niveau comporte <strong>de</strong>s allèges. En réalité, ce sont les motifs <strong>de</strong>sbalcons qui, dissimulant les châssis situés en arrière, créent cette impression. En outre,le choix <strong>de</strong> châssis coulissants pour les fenêtres permet un gain <strong>de</strong> place considérable àl’intérieur <strong>de</strong>s appartements.Immeuble 24 N.C. 5


<strong>Le</strong> pilotis et l’entrée :<strong>Le</strong> Système Dom-inoDès 1914, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> met aupoint ce nouveau procédé <strong>de</strong>construction industrielle paréléments modulaires.<strong>Le</strong> système Dom-ino est lacontraction du latin domus - lamaison - et du mot innovation.Composé <strong>de</strong> trois dalles, sixpoteaux et un escalier, chaquemodule est combinable afin <strong>de</strong>réaliser <strong>de</strong>s maisons ou <strong>de</strong>grands édifices.L’accès à l’immeuble Molitor se faitpar la rue Nungesser et Coli, tandisque l’entrée rue <strong>de</strong>s Tournelles(Boulogne) permet d’accé<strong>de</strong>r auxgarages et aux « logements <strong>de</strong>sdomestiques ». Après avoir franchile porche, on pénètre dans le halld’entrée tout d’abord assez étroitqui s’élargit après une courbe vers ladroite. La hauteur sous plafond est<strong>de</strong> 3m50. Sur la gauche en entrant,se trouve la loge <strong>de</strong> concierge et surFaça<strong>de</strong> d’entrée rue Nungesser et Coli.la droite, un studio que <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>appelle « la garçonnière ». Dans le fond à droite un panneau mural consacré au « Poème <strong>de</strong>l’angle droit » a été accroché à la mort <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>. Enfin, on accè<strong>de</strong> aux six niveaux parl’ascenseur, tandis qu’un <strong>de</strong>rnier escalier mène à l’appartement-atelier <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>.<strong>Le</strong> plan libre :La mise en œuvre du plan libre rend possible la répartition variable du nombred’appartements par étage et leur agencement flexible. <strong>Le</strong> concept du « plan libre » a étéélaboré par <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> en 1914 à partir <strong>de</strong> la maison Dom-Ino (voir ci-contre). <strong>Le</strong>s mursporteurs qui conditionnaient auparavant l’organisation intérieure <strong>de</strong> chaque niveau <strong>de</strong> lamaison sont remplacés par un système constructif mixte en béton armé. Ce procédé <strong>de</strong>construction rend le plan libre, « les étages ne se superposent plus par cloisonnements ».L’espace peut désormais être divisé librement en disposant les cloisons selon les besoins<strong>de</strong>s acquéreurs. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> écrit à ce propos : « Chaque étage a été construit au gré <strong>de</strong>l’habitant, la construction fournissant <strong>de</strong>s planchers libres, une faça<strong>de</strong> libre et cinq poteauxd’une faça<strong>de</strong> à l’autre ».Ossature <strong>de</strong> la Maison Dom-ino« <strong>Le</strong>s cinq points d’une architecture nouvelle »<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> élabore progressivement un nouveau langage architectural : les « Cinqpoints d’une architecture nouvelle ». Il les applique pour la 1 ère fois en 1923 lors <strong>de</strong> laconstruction <strong>de</strong> la Maison La Roche puis les formalise en 1927. Ses recherches trouventleur aboutissement formel dans la construction <strong>de</strong> La Villa Savoye en 1928. On retrouve<strong>de</strong> nouveau les cinq points dans l’immeuble 24 N.C.<strong>Le</strong>s pilotis permettent la mise en place du plan libre « <strong>Le</strong> ciment armé nous donne lespilotis. La maison est en l’air, loin du sol ».La fenêtre en longueur s’insère <strong>de</strong> manière ininterrompue sur les faça<strong>de</strong>s qui sont <strong>de</strong>séléments d’enveloppe non porteurs. « La fenêtre est l’un <strong>de</strong>s buts essentiels <strong>de</strong> lamaison. <strong>Le</strong> progrès apporte une libération. <strong>Le</strong> ciment armé fait révolution dans l’histoire<strong>de</strong> la fenêtre. »<strong>Le</strong> toit-jardin remplace les combles traditionnels en offrant un jardin suspendu ausommet <strong>de</strong> la maison.<strong>Le</strong> plan libre offre une totale liberté pour l’agencement intérieur et rend indépendante ladistribution pour chaque niveau.La faça<strong>de</strong> libre constitue une enveloppe indépendante <strong>de</strong> la structure. Désormais « lesfenêtres, sans être interrompues, peuvent courir d’un bord à l’autre <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> ».Immeuble 24 N.C. 6


<strong>Le</strong> toit-jardin :<strong>Le</strong> toit-jardin a déjà été utilisé dans d’autresprojets antérieurs <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> (MaisonsLa Roche et Jeanneret 1923, Villa Savoye1928...). Dès 1915, l’architecte rechercheune nouvelle forme <strong>de</strong> toiture pourremplacer les toits inclinés traditionnels. <strong>Le</strong>snouveaux moyens techniques offerts par lebéton armé permettent « la construction<strong>de</strong>s toits-terrasses creux avec écoulement<strong>de</strong>s eaux à l’intérieur <strong>de</strong> la maison. »Remplaçant les combles traditionnels,« la partie sur le toit est la plus éloignée<strong>Le</strong> kiosque du toit-terrassedu bruit <strong>de</strong> la rue et elle s’offre à la pleine lumière et à l’air le plus pur. » Elle constitue unvéritable lieu <strong>de</strong> détente.<strong>Le</strong> logement <strong>de</strong>s domestiques :Au cours du XIX ème siècle, il est d’usage d’aménager les « chambres <strong>de</strong> bonnes » sous lescombles. Généralement <strong>de</strong>sservies par un escalier dit <strong>de</strong> service, elles sont <strong>de</strong>stinées auxdomestiques employés par les habitants <strong>de</strong> l’immeuble. Ces espaces exigus générent <strong>de</strong>sproblèmes d’hygiène. <strong>Le</strong>ur disposition est remise en cause. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> faisant suite à sesrecherches sur l’habitat mo<strong>de</strong>rne, met fin à ce système lors <strong>de</strong> la conception <strong>de</strong> l’immeubleMolitor. « <strong>Le</strong>s chambres <strong>de</strong> domestiques sont installées au rez-<strong>de</strong>-chaussée, <strong>de</strong> façon àlibérer les domestiques <strong>de</strong> la sujétion souvent effroyable <strong>de</strong>s mansar<strong>de</strong>s. D’ailleurs, latoiture a été réservée, comme cela <strong>de</strong>vrait être toujours, pour y établir l’appartement lemieux situé <strong>de</strong> toute la maison : au lieu <strong>de</strong>s ardoises, <strong>de</strong>s gazons, <strong>de</strong>s fleurs, <strong>de</strong>s arbustes ».D’une part, toutes les activités <strong>de</strong> « service » sont désormais concentrées au rez-<strong>de</strong>chaussée(buan<strong>de</strong>ries, séchoirs, conciergerie et chambres <strong>de</strong> domestiques) et d’autre part le<strong>de</strong>rnier niveau <strong>de</strong> l’immeuble est consacré au toit-jardin, l’un <strong>de</strong>s « Cinq points d’unearchitecture nouvelle ».« La promena<strong>de</strong> architecturale »L’idée <strong>de</strong> la « promena<strong>de</strong> architecturale » se concrétise pour la 1 ère fois en 1923, dans laconstruction <strong>de</strong> la Maison La Roche. <strong>Le</strong> terme n’apparait qu’en 1929 dans le 1 er volume<strong>de</strong> l’Œuvre complète.La circulation intérieure constitue pour <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> une préoccupation qu’ildéveloppera tout au long <strong>de</strong> sa carrière : « Tout, et aussi en architecture, est question <strong>de</strong>circulation ». Ce principe <strong>de</strong> « promena<strong>de</strong> architecturale »« L’architecture arabe nous donne un enseignement précieux. Elle s’apprécie à lamarche, avec le pied ; c’est en marchant, en se déplaçant que l’on voit se développer lesordonnances <strong>de</strong> l’architecture. C’est un principe contraire à l’architecture baroque quiest conçue sur le papier, autour d’un point fixe théorique ».<strong>Le</strong> principe <strong>de</strong> « promena<strong>de</strong> architecturale » se compose <strong>de</strong> trois éléments essentiels :tout d’abord l’utilisation <strong>de</strong> divers moyens architecturaux pour créer une entrée quisuscite la curiosité du spectateur et le pousse à aller au-<strong>de</strong>là, <strong>de</strong>uxièmement laproduction <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vue variés et multiples et enfin, le maintien du rapport entre lesfragments et l’unité architecturale.Immeuble 24 N.C. 7


Plan <strong>de</strong> l’appartement-atelier <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>THĖMES‣ <strong>Le</strong>cture <strong>de</strong> plansAVANT LA VISITEDistribution <strong>de</strong>sdifférentes piècesImmeuble 24 N.C. 8


L’aménagement intérieurTHĖMES‣ Notions <strong>de</strong> l’espace et <strong>de</strong> laligne‣ PolychromieAVANT LA VISITELa distribution <strong>de</strong> la lumièreL’époque industrielle et lestechniques mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong>construction (béton armé,verre, ossatures, huisseriemétallique, etc.)APRĖS LA VISITELa lumière, les couleurs, lacirculation (portesbattantes, escalier,fenêtres coulissantes)À son arrivée à <strong>Paris</strong> en 1917, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> s’installe au 20, rue Jacob dans le quartier<strong>de</strong> Saint-Germain-<strong>de</strong>s-Prés. D’abord logé sous les combles, l’architecte <strong>de</strong>scend par lasuite <strong>de</strong> quelques étages pour louer un vrai appartement. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> habite avec safemme Yvonne à cette adresse près <strong>de</strong> 17 ans.En 1931, lorsque le projet <strong>de</strong> l’immeuble Molitor se présente, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> déci<strong>de</strong>d’acheter les niveaux 7 et 8. Il emménage rue Nungesser et Coli en 1934. Il y rési<strong>de</strong>avec son épouse jusqu’à leur décès respectif, soit plus d’un quart <strong>de</strong> siècle. Désormais,le quotidien <strong>de</strong> l’architecte est partagé entre son agence rue <strong>de</strong> Sèvres qui estaccessible par une ligne <strong>de</strong> métro directe, son appartement et son atelier tous les <strong>de</strong>uxrassemblés au même endroit.Pour accè<strong>de</strong>r à l’appartement-atelier, on emprunte un escalier <strong>de</strong> service <strong>de</strong>puis le6 ème étage, <strong>de</strong>rnier niveau <strong>de</strong>sservi par l’ascenseur. La surface <strong>de</strong> l’appartement estd’environ 240m 2 , répartie sur <strong>de</strong>ux niveaux réunis par un escalier intérieur. <strong>Le</strong>logement et l’atelier peuvent être indifféremment séparés ou reliés <strong>de</strong> manièrecontinue grâce à un système d’éléments mobiles. En effet, <strong>de</strong> larges portes en boisplacées sur <strong>de</strong>s pivots permettent l’ouverture ou la fermeture <strong>de</strong>s espaces. Ainsilorsque <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> reçoit ses invités, il peut en fermant l’une <strong>de</strong>s portes, orienter lesens <strong>de</strong> la visite plutôt vers l’atelier <strong>de</strong> peinture ou vers les espaces <strong>de</strong> réception.<strong>Le</strong>s espaces familiaux :Coin cheminée / Salle à manger. Photo Olivier Martin-GambierL’entrée dans le logement se fait par la gran<strong>de</strong> porte pivotante sur la gauche. <strong>Le</strong> salonavec un coin cheminée est prolongé par la salle à manger. Celle-ci est attenante à lacuisine et à l’office sur la gauche. Sur la droite, on découvre <strong>de</strong>rrière une porte-placard,la chambre conjugale.Ces trois pièces ouvrent sur un balcon loggia qui court en faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’office à lachambre. <strong>Le</strong>s fenêtres sont montées sur châssis coulissant, ce qui contribue à renforcerl’impression <strong>de</strong> perméabilité entre le <strong>de</strong>dans et le <strong>de</strong>hors. <strong>Le</strong>s pièces sont trèslumineuses et bénéficient d’une vue dégagée sur Boulogne. Lorsque les portespivotantes sont ouvertes, l’ensemble <strong>de</strong> l’appartement-atelier est baigné <strong>de</strong> lumièrepar ses <strong>de</strong>ux extrémités. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux seules cloisons fixes sont celles qui séparent la salleà manger <strong>de</strong> la cuisine et <strong>de</strong> la chambre.Immeuble 24 N.C. 9


L’équipement mobilier :<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> confiel’étu<strong>de</strong> du mobilier àl’architecte d’intérieurCharlotte Perriand. Cellequi travaille alors dansl’atelier <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> etPierre Jeanneret, <strong>de</strong>ssineplusieurs meubles.<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux qu’elle conçoitpour la cuisine servent à lafois <strong>de</strong> plan <strong>de</strong> travail et<strong>de</strong> rangement pour lavaisselle et le linge. PlacésCuisine. Photo Olivier Martin-Gambieren équerre, ils sontcomposés d’une partiebasse posée au sol reliéepar <strong>de</strong> minces tubesd’acier à une partie haute.L’espace ainsi créé rendpossible un système <strong>de</strong>passe-plat vers la salle àmanger.Ces placards disposent <strong>de</strong>parois coulissantes. L’évierainsi que le plan <strong>de</strong> travailsont en étain.La chambre principaleCoin toilette dans la chambre. Photo Olivier Martin-Gambiercomprend <strong>de</strong> nombreuxéléments <strong>de</strong> sanitaires auregard <strong>de</strong> l’espace assezréduit : un lavabo, unebaignoire-sabot, et unbi<strong>de</strong>t côté madame et unlavabo, une douche et unWC côté monsieur. <strong>Le</strong> litconstitue, <strong>de</strong> par sahauteur inhabituelle, unautre élément singulier <strong>de</strong>la chambre. Placé sur <strong>de</strong>spieds tubulaires <strong>de</strong> 83cm,il permet une fois allongé,Salle à manger. Photo Olivier Martin-Gambierd’admirer la vue au-<strong>de</strong>làdu parapet <strong>de</strong> la terrasse. La douche, dont le volume s’avance dans la chambre surprend parsa faible hauteur. Enfin, une pen<strong>de</strong>rie est incorporée dans la porte pivotante <strong>de</strong> la chambre.Dans la salle à manger, la table à été conçue par <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>. Composée d’un plateaurectangulaire en marbre, elle repose sur <strong>de</strong>ux pieds en forme <strong>de</strong> « trompette ». La sourced’inspiration en serait selon Yvonne : « pour la table <strong>de</strong> marbre, avec sa petite rigole creuséetout autour, Corbu s’est inspiré dans une salle <strong>de</strong> dissection, d’une table <strong>de</strong> morgue. »Immeuble 24 N.C. 10


L’atelier <strong>de</strong> peinture :Trois éléments caractérisent l’espace <strong>de</strong> l’atelier :- La gran<strong>de</strong> voûte blanche <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 6m <strong>de</strong> large, <strong>de</strong> 12m <strong>de</strong> long et <strong>de</strong> 3m50 <strong>de</strong> haut ;- <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux pans <strong>de</strong> verre (ouvrant à l’est sur le sta<strong>de</strong> Jean Bouin et à l’ouest sur la cour)- <strong>Le</strong> grand mur <strong>de</strong> moellons et <strong>de</strong> briques laissés apparents.<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> écrit à propos du mur : « La pierre peut nous parler, elle nous parle par le mur.Près <strong>de</strong> nous au contact <strong>de</strong> nos mains, elle est une peau ru<strong>de</strong> et nette. Ce murest mon ami <strong>de</strong> tous les jours. » <strong>Le</strong> contraste est frappant entre cemur <strong>de</strong> moellons et la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> verre. Plus qu’un effet <strong>de</strong> style, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> en rapprochantces <strong>de</strong>ux éléments, cherche à figurer le lien entre <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> constructiontraditionnelles et l’utilisation <strong>de</strong> matériaux nouveaux (le pan <strong>de</strong> verre). Ce passage <strong>de</strong> l’un àl’autre caractérise sa recherche vers une architecture nouvelle.L’espace <strong>de</strong> l’atelier est divisé en trois sous-espaces : le premier, le plus grand est réservé à lapeinture, le second délimiteun coin bureau pour letéléphone et l’écriture, letroisième se compose d’unechambre <strong>de</strong> domestique etd’un espace <strong>de</strong> rangement. Labibliothèque comprenait <strong>de</strong>sœuvres classiques, <strong>de</strong>s livrestechniques mais aussi lesécrits <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>. Il écriraune quarantaine d’ouvrageset <strong>de</strong> nombreux textes etarticles.La lumière :<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> dans son atelier <strong>de</strong> la rue Nungesser et Coli (FLC)Lors <strong>de</strong> la conception <strong>de</strong> sonatelier, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> estconfronté à la question <strong>de</strong> lalumière. En effet, traditionnellement,les ateliers d’artistessont orientés au nord pourbénéficier d’une lumièreconstante et éviter ainsil’ombre sur les peintures.Aussi, contraint par l’orientationest- ouest <strong>de</strong> l’atelier,<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> choisit du verretransluci<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s briques <strong>de</strong>verre pour diffuser la lumière.Plus tard, il dispose <strong>de</strong>uxpanneaux en bois sur la faça<strong>de</strong>pour mieux contrôler lalumière.<strong>Atelier</strong> <strong>de</strong> peinture, rue Nungesser et ColiPhoto Olivier Martin-GambierImmeuble 24 N.C. 11


<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> architecte et artisteTHĖMES‣ <strong>Le</strong> purisme‣ La synthèse <strong>de</strong>s arts‣ Sculptures acoustiques‣ <strong>Le</strong> « muralnomad »AVANT LA VISITE<strong>Le</strong> cubismeRevue L’Esprit NouveauMarie Cuttoli, mécèneAPRĖS LA VISITEObjets à réactionpoétiqueChandigarh, tapisseriesdu palais <strong>de</strong> JusticeArchitecte/ArtisteMalgré son intense activité architecturale, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> consacre une large part <strong>de</strong> sontemps à la peinture, dans son atelier <strong>de</strong> la rue Nungesser et Coli. « Je suis peintre,fondamentalement, avec acharnement, puisque je peins tous les jours. J’ai commencé, ilest vrai, tardivement, à l’âge <strong>de</strong> 33 ans, et tout <strong>de</strong> suite sérieusement. (…) <strong>Le</strong> matin à lapeinture, l’après-midi, à l’autre bout <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, architecture et urbanisme. Mesure-t-on àquel point ces jardinage, labourage, sarclage patients et obstinés <strong>de</strong>s formes et <strong>de</strong>scouleurs, <strong>de</strong>s rythmes et <strong>de</strong>s dosages, alimentèrent chaque jour les architectures et lesurbanismes qui naissaient au 35, rue <strong>de</strong> Sèvres ? Je pense que si l’on accor<strong>de</strong> quelquechose à mon œuvre d’architecte, c’est à ce labeur secret qu’il faut en attribuer la vertuprofon<strong>de</strong>. » L’œuvre plastique <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> est immense et protéiforme : <strong>de</strong>ssins,peintures, sculptures, émaux, gravures, tapisseries, fresques murales et photographies. Àtravers ces différentes formes d’expression, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> poursuit une même recherche :« Il n’y a pas <strong>de</strong> sculpteurs seuls, <strong>de</strong> peintres seuls, d’architectes seuls. L’événementplastique s’accomplit dans une forme une au service <strong>de</strong> la poésie. »Après la pério<strong>de</strong> puriste <strong>de</strong>s années 1920 avec le peintre Amédée Ozenfant, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>introduit <strong>de</strong> nouveaux thèmes dans sa peinture : femmes, taureaux, icônes. <strong>Le</strong>s formesgéométriques simples se complexifient, les couleurs sont plus crues et les sujets sontrenouvelés. En 1930, témoignant du dialogue qu’il noue entre l’architecture et les arts, ilintroduit la notion <strong>de</strong> « synthèse <strong>de</strong>s arts » avant <strong>de</strong> rejoindre l’Association pour lasynthèse <strong>de</strong>s arts plastiques dont le prési<strong>de</strong>nt est Henri Matisse. À partir <strong>de</strong>s années 1940,<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> exécute la série <strong>de</strong>s Ozon et <strong>de</strong>s Ubu et celle <strong>de</strong>s Taureaux qui signent unnouveau tournant dans son œuvre picturale. <strong>Le</strong>s formes lisses sont abandonnées au profit<strong>de</strong> formes plus complexes. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> réalise également <strong>de</strong>s peintures murales. En 1938,il orne <strong>de</strong> fresques la villa E-1027 construite entre 1926 et 1929 par Eileen Gray et JeanBadovici à Roquebrune-Cap-Martin. Quatre <strong>de</strong>s huit peintures viennent d’être restaurées.L’année 1946 signe le début d’une collaboration qui durera près <strong>de</strong> vingt ans avecl’ébéniste sculpteur breton Joseph Savina. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux hommes cosignent ainsi unequarantaine <strong>de</strong> sculptures. Joseph Savina met en volume les <strong>de</strong>ssins exécutés par <strong>Le</strong><strong>Corbusier</strong>. Réalisées dans <strong>de</strong>s bois divers, les sculptures sont pour certaines mises encouleur par <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>. La sculpture constitue un champ d’expériences proche <strong>de</strong> celui<strong>de</strong> l’architecture dans son rapport à l’espace, tout en étant beaucoup plus libre. <strong>Le</strong><strong>Corbusier</strong> développe à partir <strong>de</strong> 1948 une autre forme d’expression : la tapisserie (un seulouvrage remonte à 1936). Il fait réaliser d’après cartons une trentaine <strong>de</strong> tapisseries,certaines <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong> dimension. <strong>Le</strong> « muralnomad », comme l’appelle <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>vient couvrir <strong>de</strong>s murs en béton brut.<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, Nature morte, 1957.FLC 19<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, Taureau XVI, 1958.FLC 168<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, Taureau orange et bleu, 1964,Plaque émaillée. FLC 4Immeuble 24 N.C. 12


<strong>Le</strong> contexte architecturalTHĖMES‣ Architecture du XIX e siècle‣ Architecture du début duXX e siècleAVANT LA VISITEL’art nouveauL’art décoratifAPRĖS LA VISITE<strong>Le</strong> style internationalAutres architectes <strong>de</strong>sannées 1930A <strong>Paris</strong>, le XIX ème siècle va se prolonger jusqu’à la Première Guerre mondiale enarchitecture : le modèle d’immeuble imaginé sous le Second Empire survit, avecquelques transformations. Des édifices en pierre <strong>de</strong> taille souvent ornés perdurentjusqu’à l’Art Nouveau qui couvre les faça<strong>de</strong>s <strong>de</strong> décors végétaux.Au début <strong>de</strong>s années 20, tout change vraiment. Ainsi les immeubles Art Déco prennentle relais, en étant plus sobre, à tendance géométrique, avec une décoration qui secantonne sur <strong>de</strong>s endroits bien précis <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>.Cette architecture Art Déco va <strong>de</strong>venir la forme prépondérante <strong>de</strong>s années 20.En 1925, a lieu l’exposition <strong>de</strong>s Arts Décoratifs. <strong>Le</strong> pavillon <strong>de</strong> « l’Esprit Nouveau » estconstruit par <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, c’est le berceau <strong>de</strong> la nouvelle esthétique qui va s’épanouirdans les années 30.L’immeuble 24 N.C. est un parfait exemple <strong>de</strong> l’esprit nouveau qui véhicule un certainnombre d’idées telles que les cinq points d’une architecture nouvelle, les principes <strong>de</strong>la « Ville Radieuse » présentés en 1933 au cours <strong>de</strong> la réunion <strong>de</strong>s CIAM à Athènes.<strong>Le</strong>s mots qui traduisent l’esprit nouveau sont le rationalisme, le fonctionnalismeassociés à <strong>de</strong> nouvelles techniques <strong>de</strong> construction, le béton armé, les gran<strong>de</strong>ssurfaces vitrées, les huisseries métalliques entre autres.Il se présente comme l’un <strong>de</strong>s précurseurs du style international.Parmi les artistes que l’on retrouve autour <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> dans ces années là :Fernand Léger, Amédée Ozenfant, Chaïm Jacob Lipchitz, Oscar Miestchaninoff, JuanGris, Maurice Denis, Chano Orloff, Julio Gonzalez, Pablo Gargallo, les frères Jean et JoëlMartel, Henri Laurens, Ossip Zadkine, Piet Mondrian, etc.Quelques grands noms <strong>de</strong> l’architecture <strong>de</strong>s années 30 (par ordre chronologique) :- Frank Lloyd Wright (1867-1959)- Henri Sauvage (1873-1932) qui construit l’immeuble à gradins en 1912-1913, rueVavin dans le 6 ème arrondissement <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.- Auguste Perret (1874-1954) qui a inspiré <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> dans sa conception <strong>de</strong>l’architecture et chez qui il travailla lors <strong>de</strong> son arrivée à <strong>Paris</strong>. <strong>Le</strong>s frères Perret<strong>de</strong>ssinent notamment les plans du premier immeuble d’habitation en béton rueFranklin dans le 16 ème arrondissement <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.- Pierre Chareau (1883-1950) qui construit entre 1928 et 1931 la Maison <strong>de</strong> Verre, rueSaint-Guillaume dans le 7 ème arrondissement <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.- Robert Mallet-Stevens (1886-1945) qui réalise un projet d’aménagement d’une voienouvelle : la rue Mallet-Stevens dans le 16 ème arrondissement <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> entre 1926 et1934.- Mies van <strong>de</strong>r Rohe (1886-1969)- André Lurçat (1894-1970)- Alvar Aalto (1898-1976)- Lucien Pollet qui <strong>de</strong>ssine la piscine Molitor, inaugurée en 1929.Immeuble 24 N.C. 13


ChronologieChronologie <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>Contexte architectural1887 <strong>Le</strong> 6 octobre, naissance à La Chaux-<strong>de</strong>-Fonds(Suisse), <strong>de</strong> Charles-Edouard Jeanneret (<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>),fils <strong>de</strong> Georges Edouard Jeanneret, graveur etémailleur <strong>de</strong> montres, et <strong>de</strong> Marie Charlotte AmélieJeanneret-Perret, musicienne.1917 installation définitive à <strong>Paris</strong>.1918 Rencontre avec le peintre Amédée Ozenfant etfondation du mouvement pictural puriste.1919-1920 Création <strong>de</strong> la revue d’avant-gar<strong>de</strong> L’EspritNouveau. Prend le pseudonyme <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>.1922 Création d’une agence d’architecture avec soncousin, Pierre Jeanneret, cosignataire <strong>de</strong> ses œuvresarchitecturales jusque dans les années 50.1923-1925 Construction <strong>de</strong>s Maisons La Roche etJeanneret. Publication <strong>de</strong> trois livres Vers unearchitecture, Urbanisme, l’Art décoratif aujourd’hui.1925 Construction du Pavillon <strong>de</strong> l’Esprit Nouveau(<strong>Paris</strong>) et <strong>de</strong> la Cité Frugès (Pessac). Etu<strong>de</strong>s pour « <strong>Le</strong>Plan Voisin » <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>1926 Construction <strong>de</strong> la Villa Cook, Boulogne (Hauts<strong>de</strong>-Seine),<strong>de</strong> la Maison Guiette (Anvers, Belgique) etdu Palais du peuple <strong>de</strong> l’Armée du Salut ( <strong>Paris</strong>, XIII).1928 Fondation <strong>de</strong>s Congrès Internationauxd’Architecture Mo<strong>de</strong>rme (CIAM) à La Sarraz (Suisse).Construction <strong>de</strong> la Villa Church à Ville d’Avray, Hauts<strong>de</strong>-Seine,(aujourd’hui détruite).1900 Guimard : entrées du Métro, (<strong>Paris</strong>).Gaudi : parc Güel, (Barcelone).1904 Tony Garnier : La cité industrielle (Lyon).1910 Théâtre <strong>de</strong>s Champs-Elysées d’Auguste Perret(<strong>Paris</strong>).1919 Gropius fon<strong>de</strong> le Bauhaus à Weimar.Mies van <strong>de</strong>r Rohe : projets <strong>de</strong> gratte-ciel <strong>de</strong> verre.1920 Piet Mondrian : le néo-plasticisme.Naum Gabo et Antoine Pevsner : manifesteconstructivisme à Moscou.1924 Premiers sièges en tube d’acier (Marcel Breuer,Mart Stam, Mies van <strong>de</strong>r Rohe).1925 Sous la pression <strong>de</strong>s partis <strong>de</strong> droite enAllemagne, transfert du Bauhaus <strong>de</strong> Weimar à Dassaudans <strong>de</strong> nouveaux bâtiments construits par Gropius.1926 Mallet-Stevens construit à <strong>Paris</strong> un ensemble <strong>de</strong>maisons (rue Mallet-Stevens) et à Saint-Jean-<strong>de</strong>-Luzle Casino. André Lurçat : maison Guggenbühl, <strong>Paris</strong>.1928 Hannes Meyer succè<strong>de</strong> à Gropius à la directiondu Bauhaus. Fernand Léger fait une conférence sur <strong>Le</strong><strong>Corbusier</strong>.1929 Construction <strong>de</strong> la Villa Savoye, Poissy (Yvelines).1930 <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> prend la nationalité française et semarie avec Yvonne Gallis. Construction du PavillonSuisse (Cité internationale universitaire, <strong>Paris</strong>).1931 Construction <strong>de</strong> l’Immeuble rue Nungesser et Coli(<strong>Paris</strong>, XVI)1930 Mies van <strong>de</strong>r Rohe nouveau directeur duBauhaus.1931 Construction <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong> verre <strong>de</strong> PierreChareau (<strong>Paris</strong>)1932 Transfert du Bauhaus <strong>de</strong> Dassau à Berlin.Immeuble 24 N.C. 14


ChronologieChronologie <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>Contexte architectural1933 Rédaction <strong>de</strong> la charte d’Athènes codifiant lesidées <strong>de</strong> zoning et d’espaces vert, à l’origine <strong>de</strong>sgrands ensembles <strong>de</strong>s Trentes Glorieuses. Construction<strong>de</strong> la Cité <strong>de</strong> Refuge <strong>de</strong> l’armée du Salut, (<strong>Paris</strong>, XIII)1935 Tournée <strong>de</strong> conférences aux Etats-Unis1937 Publication <strong>de</strong> Quand les cathédrales étaientblanches.1938-1945 Activité <strong>de</strong> peintre, d’écrivain etd’urbaniste ; peu <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s architecturales.1945 Mise au point du Modulor établissant <strong>de</strong>sproportions architecturales idéales à partir <strong>de</strong> l’échellehumaine.1947 Pose <strong>de</strong> la première pierre <strong>de</strong> l’Unité d’Habitation<strong>de</strong> Marseille.1951-1962 Nombreux projets et réalisations en In<strong>de</strong>, àAhmedabad (Gujarat) et surtout à Chandigarh(Penjab).1951 Construction <strong>de</strong> la Chapelle Notre-Dame-du-Hautà Ronchamp (Haute-Saône).1952 Construction <strong>de</strong> l’Unité d’Habitation <strong>de</strong> Rezé(Loire-Atlantique) et du Cabanon à Roquebrunne-Cap-Martin (Alpes-Maritime)1954 Publication d’Une petite maison.1957 Mort d’Yvonne <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>. Construction duCouvent Sainte Marie <strong>de</strong> la Tourette (près <strong>de</strong> Lyon).1962 Exposition rétrospective au Musée national d’Artmo<strong>de</strong>rne, <strong>Paris</strong>. Construction <strong>de</strong> l’Unité d’Habitation(Firminy).1965 <strong>Le</strong> 27 août, mort <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> à RoquebruneCap-Martin (Alpes-Maritimes) au cours d’une baigna<strong>de</strong>dans la Méditerranée. Classement <strong>de</strong> la Villa Savoyecomme monument historique1968 Création <strong>de</strong> la Fondation <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, reconnued’utilité publique, <strong>Paris</strong>.1933 Fermeture du Bauhaus par la police.1900 Guimard : entrées du Métro, <strong>Paris</strong>. Gaudi :parc Güel.1904 Tony Garnier : La cité industrielle.1910 Théâtre <strong>de</strong>s Champs-Elysées d’AugustePerret.1919 Gropius fon<strong>de</strong> le Bauhaus, Weimar Mies1942 van <strong>de</strong>r Mies Rohe van : projets <strong>de</strong>r Rohe <strong>de</strong> : gratte-ciel premiers bâtiments <strong>de</strong> verre. <strong>de</strong>l’Illinois 1920 Piet Institute Mondrian of Technology, : le néo-plasticisme. Chicago. NaumGabo et Antoine Pevsner : manifesteconstructivisme à Moscou.1948 Frank Lloyd Wright : première maison circulaire.1924 Premiers sièges en tube d’acier (MarcelBreuer, Mart Stam, Mies van <strong>de</strong>r Rohe).1925 Sous la pression <strong>de</strong>s partis <strong>de</strong> droite enAllemagne, transfert du Bauhaus <strong>de</strong> Weimar à1952 Breuer, Nervi, Zehrfuss : UNESCO, <strong>Paris</strong>Dassau dans <strong>de</strong> nouveaux bâtiments construitspar Gropius.1926 Mallet-Stevens construit à <strong>Paris</strong> unensemble <strong>de</strong> maisons cubistes (rue Mallet-1956 Stevens) Plan <strong>de</strong> et Brasilia à Saint-Jean-<strong>de</strong>-Luz par Lucio Costa. le Casino. AndréLurçat : maison Guggenbühl, <strong>Paris</strong>.1959 1928 Inauguration Hannes Meyer du Musée succè<strong>de</strong> Guggenheim, à Gropius New-York, à la<strong>de</strong>ssiné direction par du Frank Bauhaus. Lloyd Wright. Fernand Léger fait uneÉclatement conférence <strong>de</strong>s sur Congrès <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>. Internationauxd’Architecture Mo<strong>de</strong>rne au XI e congrès.1930 Mies van <strong>de</strong>r Rohe nouveau directeur duBauhaus.1931 Construction <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong> verre <strong>de</strong>Pierre ChareauImmeuble 24 N.C. 15


Vocabulaire architecturalAllège : Mur d’appui d’une fenêtreBéton armé : Association <strong>de</strong> ciment et <strong>de</strong> barres d’acier conférant une gran<strong>de</strong> résistance au matériau.Faça<strong>de</strong> : Face extérieure d’un bâtiment ou d’un ensemble <strong>de</strong> faces que l’on voit globalement <strong>de</strong> l’extérieur.Gar<strong>de</strong>-corps : Barrière <strong>de</strong> protection placée sur le côté d’un escalier ou sur le bord d’une terrasse afin d’empêcher unechute acci<strong>de</strong>ntelle.Mouvement Mo<strong>de</strong>rne : Ce mouvement aussi connu sous le terme d’Architecture Mo<strong>de</strong>rne, <strong>de</strong> Style International, ou <strong>de</strong>Mo<strong>de</strong>rnisme est apparu dans la première moitié du XXème siècle. De nombreux architectes européens ont contribué audéveloppement <strong>de</strong> ce courant, proposant une nouvelle esthétique en réaction à l’académisme ambiant. <strong>Le</strong>urs recherchesont abouti au retour d’un décor minimal et aux lignes géométriques pures, à l’opposé <strong>de</strong> l’art nouveau ou décoratif.L’évolution <strong>de</strong>s techniques industrielles a également permis l’utilisation <strong>de</strong> matériaux nouveaux tels que le béton et l’acier.L’une <strong>de</strong>s questions centrales posée par ce mouvement a été celle <strong>de</strong> l’habitat collectif.Pilotis : Ensemble <strong>de</strong> « pilastres » <strong>de</strong>stinés à soutenir une construction au-<strong>de</strong>ssus du sol, libérant l’espace <strong>de</strong> circulationsous le bâtiment.Programme : <strong>Le</strong> client (maître d’ouvrage) lorsqu’il sollicite un architecte (maître d’œuvre) définit l’ensemble <strong>de</strong> sesbesoins et attentes. <strong>Le</strong>s objectifs du client constituent le programme.Plan libre : La suppression <strong>de</strong>s murs porteurs grâce à l’utilisation du béton armé permet un agencement intérieurindépendant d’un étage à l’autre.Polychromie : Utilisation <strong>de</strong> plusieurs couleurs dans l’architecture ou la statuaire.Purisme : Mouvement pictural théorisé par les peintres Amédée Ozenfant (1886-1966) et <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> dans unmanifeste en 1918. Post-cubiste, ce mouvement recherche une esthétique épurée qui s’attache à la représentation d’objets<strong>de</strong> la vie quotidienne, valorisant les formes simples.Restauration : Réalisation <strong>de</strong> travaux visant à remettre en état un édifice, un ouvrage allant jusqu’à la restitution <strong>de</strong> sonétat d’origine, en prenant appui sur une exigence scientifique rigoureuse.Toit-terrasse : Surface plate remplaçant une toiture en pente et donnant un accès sur l’extérieur avec parfois un jardin.Immeuble 24 N.C. 16


BibliographieImmeuble 24 N.C.SBRIGLIO Jacques,Immeuble 24 N.C. et <strong>Appartement</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>Birkhaüser/FLC, 1996PAPILLAUT Rémi,L’éblouissement et le contre-jour dans l’atelierdu 24 N.C. in <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, L’œuvre plastiqueEdition <strong>de</strong> la Villette, 2005Sur <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>JENGER Jean,<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, l’architecte pour émouvoir<strong>Paris</strong>, Gallimard, collection « Découvertes », 1993COHEN Jean-LouisLa planète comme chantierTextuel, 2005COHEN Jean-Louis<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>Taschen, 2006OELEK Sambal,L’enfance d’un architecte. <strong>Le</strong>s premiers 38%<strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>Edition du Linteau, 2008Ecrits <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>LE CORBUSIERVers une architectureChamps arts, 1923 (1 ère édition)LE CORBUSIERUne petite maisonEditions d’Architecture, 1954 (1 ère édition)LE CORBUSIER<strong>Le</strong> ModulorBibliothèque Médiations Denoël Gonthier, 1977 (2 èmeédition)LE CORBUSIER<strong>Le</strong> Poème <strong>de</strong> l’angle droit, édition originale 1955Réédition : Circulo <strong>de</strong> bellas artes, 2006LE CORBUSIERLa Ville radieuse, édition originale 1935Réédition : Editions Vincent, Fréal & C ie , 1964LE CORBUSIERL’œuvre complète, 8 volumes<strong>Le</strong>s Editions d’Architecture Zurich, W. Boesiger / H.GirsbergerPour les enfantsANTOINE ANDERSEN VéroniquePromena<strong>de</strong> en ArchitectureActes Sud Junior, - Manga – 2006DUCROS Max,Jeux <strong>de</strong> piste à VolubilisEdition Sarbacane, 2009RÉBÉNA, BAUDOUÏ, THÉVENET,<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, architecte parmi les hommesEdition Dupuis, 2010MIGNON Olivier,LENOIR Aurélie, illustration,La maison à petits pasActes Sud Junior, 2008GUARNACCIA Steven,<strong>Le</strong>s trois petits cochonsHelium, 2010Immeuble 24 N.C. 17


Droits <strong>de</strong> reproduction pour toutes les photographies © FLC/ADAGPFondation <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>Immeuble Molitor<strong>Appartement</strong> <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>Adresse :24, rue Nungesser et Coli75016 <strong>Paris</strong>Téléphone : 01.42.88.75.72Fax : 01.42.88.33.17E-mail : info@fondationlecorbusier.frwww.fondationlecorbusier.frAccès :Métro : ligne 10 (Porte d’Auteuil)Autobus : Ligne P.C. : (Porte Molitor)Heures d'ouverture :Samedi : 10h-13h / 13h30 - 17h (Réservationobligatoire pour les groupes)reservation@fondationlecorbusier.frLa Fondation <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> a été créée en 1968,conformément à la volonté <strong>de</strong> l’architecte. Elle estinstallée dans les Maisons La Roche et Jeanneret, 8-10square du Docteur Blanche à <strong>Paris</strong>. Légataire universel <strong>de</strong><strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, elle est également propriétaire <strong>de</strong>l’appartement-atelier <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, situé rueNungesser et Coli dans le 16 ème arrondissement <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>et <strong>de</strong> la « Petite Maison » au bord du lac Léman,construite pour ses parents.Dès 1949, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, soucieux <strong>de</strong> ne pas voir disperserl’ensemble <strong>de</strong> ses archives et <strong>de</strong> son œuvre, consacraune part <strong>de</strong> son activité à l’élaboration <strong>de</strong> ce projet <strong>de</strong>Fondation.Reconnue d’utilité publique, la Fondation a pour but <strong>de</strong>conserver et <strong>de</strong> diffuser l’œuvre <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>. LaFondation possè<strong>de</strong> ainsi la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>sarchives <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> : <strong>de</strong>ssins, étu<strong>de</strong>s, plans, archivesécrites et photographies, consultables dans sabibliothèque. Elle dispose également <strong>de</strong> nombreusesœuvres plastiques <strong>de</strong> l’artiste : peintures, <strong>de</strong>ssins,cartons <strong>de</strong> tapisseries, papiers collés, gravures etsculptures. Celles-ci sont visibles par le public lors <strong>de</strong>sexpositions qui sont organisées dans la Maison La Rocheet lors <strong>de</strong> manifestations en France et à l’étranger.Chaque année, la Fondation organise <strong>de</strong>s rencontresthématiques et attribue <strong>de</strong>s bourses <strong>de</strong> recherche à <strong>de</strong>sétudiants.L’<strong>Appartement</strong> <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> est ouvert au public lesamedi. La visite <strong>de</strong> ce lieu <strong>de</strong> mémoire fait appel à <strong>de</strong>sconnaissances dans <strong>de</strong> nombreux domaines tels quel’histoire <strong>de</strong>s arts, l’architecture, les arts plastiques, lessciences et les techniques.Immeuble 24 N.C. 18

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