Appartement-Atelier de Le Corbusier - (CAUE75) Paris
Appartement-Atelier de Le Corbusier - (CAUE75) Paris
Appartement-Atelier de Le Corbusier - (CAUE75) Paris
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Comme la brochure publicitaire <strong>de</strong> la Société Immobilière <strong>de</strong><strong>Paris</strong> Parc <strong>de</strong>s Princes le souligne, <strong>de</strong> nombreux équipementssportifs jouxtent l’immeuble Molitor à venir : les sta<strong>de</strong>s JeanBouin et Rolland Garros, le vélodrome du Parc <strong>de</strong>s Princes, <strong>de</strong>sterrains <strong>de</strong> tennis et une piscine… Cet environnement sportif<strong>de</strong> proximité détermine la clientèle cible <strong>de</strong> l’immeuble. Eneffet la pratique du tennis est très en vogue dans les années 30et le thème du sport et <strong>de</strong>s loisirs représente un atout certainpour convaincre <strong>de</strong> potentiels acquéreurs. Pour <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>,ce contexte fait écho à la théorie <strong>de</strong> la « Ville Radieuse » qu’ilrédige en 1931.<strong>Le</strong>s plans <strong>de</strong> l’immeuble sont élaborés entre juillet et octobre1931 par l’agence <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, qui se trouve au 35, rue <strong>de</strong>Sèvres dans le 7 ème arrondissement <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>. <strong>Le</strong>s différentsappartements <strong>de</strong> l’immeuble ont pour point commun d’offrirune gran<strong>de</strong> flexibilité d’agencement. La mise en œuvre du« plan libre*» et le décloisonnement <strong>de</strong>s espaces permettent àchaque habitant d’aménager comme bon lui semble sonlogement. <strong>Le</strong> cloisonnement fait l’objet <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>set variantes, d’abord pour en établir le principe, puis pourl’adapter en cours <strong>de</strong> chantier aux besoins <strong>de</strong>s habitants. Labrochure publicitaire <strong>de</strong> la Société Immobilière <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> Parc<strong>de</strong>s Princes mentionne ainsi que « la gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>l’appartement <strong>de</strong> même que le nombre <strong>de</strong> pièces peuvent êtreDépliant publicitaire <strong>de</strong> la S.I.P.modifiées selon le désir du preneur… avec possibilitéd’aménagement personnalisé… ». Cette adaptation à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s acquéreursconstitue un avantage précieux en termes d’innovation pour l’époque.<strong>Le</strong> dépliant <strong>de</strong> la Société Immobilière <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> Parc <strong>de</strong>s Princes détaille également lescaractéristiques techniques <strong>de</strong> l’immeuble : « matériaux <strong>de</strong> 1 er choix, insonorisation<strong>de</strong>s appartements, chauffage central, eau chau<strong>de</strong>, salles <strong>de</strong> bain aménagées,ascenseurs, buan<strong>de</strong>ries, séchoirs, garages avec box… ».Chantier, procès et travaux ultérieurs :<strong>Le</strong> chantier <strong>de</strong> l’immeuble 24 N.C. débute en février 1932 après l’obtention <strong>de</strong>s permis<strong>de</strong> construire <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> et <strong>de</strong> Boulogne. <strong>Le</strong>s travaux sont ralentis plusieursmois du fait que certains appartements n’ont toujours pas trouvé preneur et que <strong>de</strong>ux<strong>de</strong>s principaux entrepreneurs traversent <strong>de</strong> graves difficultés financières. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>se démène pour la reprise du chantier en octobre 1933, qui plus est, car soninstallation dans son appartement en dépend. Alors que la construction <strong>de</strong> l’immeubles’achève début 1934, les ennuis ne font que commencer. En effet, en 1935, la SociétéImmobilière <strong>Paris</strong> Parc <strong>de</strong>s Princes fait faillite. La banque engagée dans le projet déci<strong>de</strong><strong>de</strong> retirer son placement. Pour ce faire, elle souhaite vendre l’immeuble dans sonensemble. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> est sommé <strong>de</strong> quitter son logement, car la propriété <strong>de</strong> sonpropre appartement est contestée. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> s’engage dans une procédure quidurera dix ans. Il faut attendre 1949 pour que son statut <strong>de</strong> copropriétaire soitreconnu. Pendant toutes ces années, l’entretien <strong>de</strong> l’immeuble est délaissé, malgré lesnombreuses démarches <strong>de</strong> l’architecte. Ce n’est qu’au début <strong>de</strong> l’année 1950 que <strong>de</strong>stravaux <strong>de</strong> rénovation conséquents sont engagés. <strong>Le</strong>s pans <strong>de</strong> verre abimés sontremplacés et la faça<strong>de</strong> est ravalée. Néanmoins la rouille <strong>de</strong>meurera un problèmerécurrent dans les années suivantes.Immeuble 24 N.C. 4