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Prix de la FANBPO - Free

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BULLLETIN <strong>FANBPO</strong> N° 5.e$S:<strong>FANBPO</strong> 05/01/10 17:59 Page33La bécasse et le froidY. Ferrand, F. Gossmann, C. Bastat & M. GuénézanOffice national <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse et <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune sauvage (France)Pour bon nombre d’oiseaux, l’activité en pério<strong>de</strong> hivernale se réduit à <strong>de</strong>ux actions principales : senourrir pour résister aux basses températures et éviter les prédateurs.Lorsqu’une vague <strong>de</strong> froid survient, l’activité alimentaire prédomine en raison <strong>de</strong> besoinsénergétiques accrus. Moins vigi<strong>la</strong>nts, souvent un peu affaiblis, les oiseaux sont alors <strong>de</strong>s proies plusfaciles pour <strong>de</strong>s prédateurs qui, eux aussi, ont besoin <strong>de</strong> calories supplémentaires.La Bécasse <strong>de</strong>s bois (Scolopax rustico<strong>la</strong>) ne fait pas exception à ce schéma général.Connaissances biologiquesAu cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années, plusieurs travaux <strong>de</strong> recherches ont été entrepris pour mieuxappréhen<strong>de</strong>r l’impact <strong>de</strong>s vagues <strong>de</strong> froid sur les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> bécasses. Cet impact intervientdans trois domaines principaux : <strong>la</strong> physiologie, le comportement et <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions.Impact physiologiqueDans ce domaine, les travaux les plus avancés et les plus récents sont ceux <strong>de</strong> Boos (2000, 2005a)et Robin et al. (2002). En résumé, les résultats indiquent qu’au <strong>de</strong>ssus d’un poids <strong>de</strong> 290g, <strong>la</strong> bécassetire 90% <strong>de</strong> son énergie <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s (graisses) accumulés. En cas <strong>de</strong> jeûne, son temps <strong>de</strong> survie estcompris entre 4 et 11 jours. Une bécasse dont le poids est compris entre 240 et 290g transformeprogressivement sa source d’énergie vers les protéines, autrement dit <strong>la</strong> masse muscu<strong>la</strong>ire. En<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 240g, les protéines constituent 50% <strong>de</strong> son énergie. La bécasse est alorsconsidérablement amaigrie et son temps <strong>de</strong> survie, en cas <strong>de</strong> jeûne, n’est plus que <strong>de</strong> 3 jours.D’autres recherches, du même auteur conduites par Boos (2005b) ont également montré que <strong>la</strong>proportion <strong>de</strong> bécasses en bonne ou moyenne condition physique est maximale en janvier, pério<strong>de</strong>où <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> rencontrer une vague <strong>de</strong> froid est <strong>la</strong> plus forte.Des travaux plus généraux concernant l’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> température sur <strong>la</strong> physiologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> bécassedoivent également être mentionnés. Duriez et al. (2004) ont ainsi estimé le taux <strong>de</strong> métabolismebasal (BMR) à 1,2W. Par rapport à sa masse corporelle, <strong>la</strong> Bécasse <strong>de</strong>s bois possè<strong>de</strong> un BMR assezbas comparé aux autres limicoles, dont <strong>la</strong> Bécasse d’Amérique (Scolopax minor). Cet avantage estsans doute dû à son habitat forestier qui minimise l’effet du vent. La température critique (LCT : LowerCritical Temperature) à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> bécasse augmente sa consommation d’oxygène se situeà 17,5°C. En hiver, le taux <strong>de</strong> métabolisme en nature est estimé à 3,4 W, c’est à dire 2,8 fois le BMR.Impact comportementalLes modifications comportementales dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’intensité du froid. Lorsque les températuressont basses mais que <strong>la</strong> vague <strong>de</strong> froid n’est pas réellement installée, les bécasses réagissent <strong>de</strong>façon mesurée. Elles ont alors tendance à rester <strong>la</strong> nuit en forêt (Duriez, 2003) et/ou à limiter leursdép<strong>la</strong>cements au strict nécessaire (Wilson, 1983). Une augmentation sensible <strong>de</strong> l’activité alimentaireest également observée (Duriez, 2003).33

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