PROSPECTIVE - Réseau wallon de Développement rural

More documents

Recommendations

Info

12AgroforesterieEn visite autour de l’agroforesterieL’agroforesterie, sous ses diverses formes, occupe une partie des membres du Réseau wallon de Développement rural depuisplusieurs mois. Initié en 2011, le groupe de travail s’est réuni à plusieurs reprises pour faire le point sur l’état d’avancement del’agroforesterie en Belgique, pour visiter des sites en France et en Wallonie, et pour évoquer la mise en place pratique de projets.En septembre 2012, une quarantaine de personnes sont parties à la rencontre de propriétaires de parcelles agroforestières et sylvopastoralesen Brabant et dans le Hainaut. L’idée était de déterminer les avantages attendus et obtenus, d’évoquer les difficultésrencontrées, de mobiliser les aides et conseils. Petit retour sur la journée… Pascal Balleux , Bernard Maus, Olivier Baudry et BenoitNoël, de l’Association pour l’Agroforesterie en Régions wallonne et bruxelloise (AWAF) ont apporté des éclairages très précieuxsur ces différents points. Un compte-rendu de visite exhaustif a été produit.Première étape, sur les hauteurs de Haut-Ittre. Les pieds dans la terre fertile de ce coindu Brabant, on aperçoit au loin le village,son église, nichés dans un écrin de verdure.L’aspect paysager est un facteur importantqui a décidé Fernand Jolly, agriculteur, àinstaller plusieurs alignements d’arbres enchamp. A côté de cela, il le fait pour augmenterla biodiversité et le nombre d’auxiliairesde cultures (insectes pollinisateurspar exemple), pour s’assurer un revenu surle long terme et finalement créer un cadrepropice à la chasse. Les arbres qui constituerontson «épargne-pension» sont desalisiers torminaux et des noyers hybrides.Entre chaque arbre, il a planté une haie debourrage d’arbustes variés. Fernand cultiveentre les alignements et n’éprouve pas dedifficulté particulière pour passer avec sonmatériel. La visite a suscité de nombreuxdébats et questionnements, notammentsur l’installation des racines, le choix desessences pour le bourrage, l’entretien et lataille des arbres, l’orientation choisie et leseffets du vent sur la rectitude des troncs.Une dernière question concernait la provenancedes plants. Il n’existe pas de véritablefilière agroforestière. Les agriculteursse rabattent donc sur l’achat en pépinièrespour plants forestiers. Ces derniers sontplutôt adaptés à une reprise en sols ingrats.Ils devraient donc profiter allégrement desterres de culture régulièrement engraissées.A quelques dizaines de kilomètres de là, surl’entité de Gramont, les époux Tennstedtnous font découvrir deux parcelles différentes,une association arbres-cultures etun verger à noyers sur prairie de fauche. Lapremière parcelle nous livre quelques alignementsde merisiers et noyers, installésau départ de noix germées. Des essencesd’accompagnement comblent l’espaceentre les arbres à exploiter : noisetiers,charme comme bois de feu, houx avec unrôle cynégétique, tilleul pour les abeilles,sureau et néfliers. Le propriétaire nousindique également quelques sapins deNordmann qui arriveront à point pour Noël.Monsieur Tennstedt constate une perte derendement sur les cultures intercalaires.Selon lui, les chiffres sont indéniables maisses plantations sont encore jeunes. Il doitégalement lutter contre les oiseaux, attiréspar les jeunes plants déjà hauts et cassantinévitablement des branches. Le propriétairedoit également composer avec lesentrepreneurs agricoles qui travaillent tropprès des alignements au risque de blesserles arbres. Un effort d’information et de dialogueest encore à faire. La parcelle verger ànoyers est menée à la fois pour obtenir dubois d’œuvre et une récolte de fruits. Pouraccroître l’aspect environnemental et paysagerde ses plantations, le gestionnaire aplanté une peupleraie à fins énergétiques.Il utilise largement les mesures agri-environnementales: tournières enherbées, présfleuris, haies… Mr Tennstedt note minutieusementles rendements et l’évolution de sesparcelles et compte mettre en évidence lesbénéfices à long terme ainsi que les inconvénientsdes différents dispositifs.A la ferme bio du Plesnoy, Etienne Delpechina investi dans les haies. Et ce, depuisson passage en bio en 1969. Le réseau dehaies a pour effet de favoriser l’émergenced’auxiliaires de cultures, de protéger le bétailet d’obtenir du bois de chauffage. L’ampleurdes haies les rend difficiles à entreteniret à valoriser complètement. Cela demandedu temps et l’investissement dans un matérieladéquat. La piste évoquée lors des discussionsest la valorisation des produits detaille dans une filière locale de bois énergiequi minimisera les coûts tout en maximisantles profits. L’idée aussi serait de créer uneassociation d’agriculteurs autour du projet.Pas simple, aux dires de l’agriculteur, quipartage les pistes évoquées mais considèreleur mise en œuvre plus complexe.Et enfin, le quatrième site est situé à Havinnesur une terre de la famille Delobel,exploitant la chèvrerie de la Croix de laGrise. Initialement ferme laitière intensive,la ferme est devenue bio en 1997 et s’étendsur 27 hectares. Passionné d’agroforesterie,Vincent, l’aîné du couple, a installé récemmentune parcelle de fauche au milieude laquelle croissent 14 arbres : charmes,aulnes et merisiers. Son objectif est de ren-©Tr@me SCRLRuralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012
13forcer la biodiversité et les apports environnementauxdans un contexte où les voisinsusent de pratiques culturales purementintensives. Les principales préoccupationsseront d’empêcher au mieux les dégradationscausées par l’usage de phytos à proximitéqui ont par ailleurs déjà abimé leshaies plantées. La démarche est empreinted’écologie au sens noble du terme. Il reste àen assurer l’analyse à long terme et espérerqu’elle soit également suivie d’effets financiers.Vincent relève méthodiquement lesparamètres sur son essai.Des ressources disponiblesLe Réseau wallon de Développementrural a mis à disposition l’ensemble desressources collectées sur le sujet : compterendus des visites précitées, du voyaged’étude en France, des réunions de travail,des fiches techniques… se trouvent sur lesite web du Réseau (www.reseau-pwdr.bedans la partie «Groupes de travail»).Association pourl’Agroforesterie en régionswallonne et bruxelloise(AWAF)L’AWAF a déposé ses statuts au Moniteurdébut octobre 2012. Aujourd’hui, 22membres fondateurs (personnes physiqueset morales) la constituent. Elle apour mission la promotion, le développementet la valorisation de l’agroforesteriesous toutes ses formes, tant traditionnellesque modernes. Elle fédère tous lesacteurs intervenant dans le domaine del’agroforesterie au sens large, susceptibles,par leurs connaissances, fonctionsou expériences, d’en favoriser le développement.©Tr@me SCRLActuellement, l’AWAF travaille à l’élaborationd’un plan de communication et à lastructuration de l’organisation. A suivredonc…Ruralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012
Page 2 and 3: 2EditorialDes futurs possiblesSi no
Page 4 and 5: 4Prospective©Tr@me SCRLcompatible
Page 6 and 7: 6ProspectiveNécessité d’une pol
Page 8 and 9: 8ProspectiveTous ces éléments ont
Page 10 and 11: 10ProspectiveExemple de micro scén
Page 14: 14MobilitéVisite de terrain en Fra
Page 17 and 18: 17qu’un tiers des GAL n’effectu
Page 19 and 20: Coopération19Un projet pour encour

PROSPECTIVE - Réseau wallon de Développement rural

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?