retour sur... - Sarzeau

etour sur...PATRIMOINENos quartiers ont une histoireEntre le Duc et l’Abbé, le premier quartier de Sarzeau : Saint JacquesIl est normal de commencer le tour desquartiers de Sarzeau par St Jacques quiest à la fois le plus ancien et le plusétendu. Le plus ancien car c’est là qu’acommencé le défrichage de la grandeforêt de Rhuys après l’an mil. Le plusétendu car lorsque l’on est le premier àdéfricher ou à déboiser on n’a en principepas de limite. Pourtant l’extensionde St Jacques sera freinée par 3puissants voisins : l’abbé de St Gildasà l’ouest, le Duc de Bretagne à l’est, etle bourg de Sarzeau au nord.Les quelques mégalithes qui ontéchappé aux travaux agricoles (menhirà l’est de Kerblay) les toponymesromains (Treziac aujourd’hui Tréhial,Calzac ) les vestiges romains (ferme deKergorange) les toponymes bretons(Kérignard, Kerfonten, Kergroës : villagesdu tonnelier, de la fontaine, de lacroix) sont les témoins d’une occupationconstante du sol.Mais le nom de St Jacques donné à lapointe et au port est très certainementlié au culte du Saint dont on pensaitavoir trouvé le tombeau en Galice auIX e siècle. On se rendait en pèlerinagepar terre ou par mer et St Jacques futsans doute dès le X e ou le XI e siècle unpoint de rassemblement des pèlerins.Les mystérieux templiersL’ordre des templiers fondé en 1119 etinstallé dans le Vannetais à Carentoirdès 1140, avait entre autres butsde protéger les pèlerins sur la routedes 3 pèlerinages (Jérusalem, Rome,et St Jacques de Compostelle). Delà, d’après la tradition, car les écritsmanquent cruellement, son installationà St Jacques puis à Sarzeau (on enreparlera) et à Arzon. L’étang de StJacques leur permettait comme danstout lieu Templier d’avoir du poisson àl’intérieur même de l’enclos.Ce sont donc ces moines soldats quilancent à partir de la bande côtièrepeuplée de familles de pêcheursles premiers déboisements de laPresqu’île mis à part à St Gildas oùœuvraient depuis 150 ans les moinesbénédictins. Les ducs qui viennent des’installer à Suscinio vers 1200 donnentleur assentiment car les templierssont au début très bien vus. Ils respectentà l’est et à l’ouest le duc et l’abbé,leurs 2 grands voisins et atteignentau nord ou est un vieux chemin allantde St Goustan à Illur entre Le Bohat etCoëtdihuel. Ce sera le point extrêmede la nouvelle frairie de St Jacques. Lafrontière suit ensuite un ruisseau entrele Bas Bohat et Le Spernec, elle englobel’actuelle Z.A de Kerrolaire, suit la voieexpress jusqu’à Coffournic, englobe lecollège de Rhuys (alors que la maisonde retraite est dans Le Duer – St Colombier).Elle suit la route de Suscinioet descend au sud pour rejoindre lemur du Petit parc à l’est de Calzac.Comme on le sait, sur ordre du roi, lesTempliers sont arrêtés en 1307 et en1312, leurs biens sont théoriquementattribués à l’ordre des Hospitaliers ;En Bretagne, le Duc a eu le temps defaire lui-même sa redistribution d’unepartie des biens à des religieux ou àdes seigneurs. C’est ainsi que les impôtsperçus par l’Ordre (les dîmes) lefurent ensuite par l’évêque de Vannesqui devait en contre-partie entretenirla chapelle de St Jacques.Dans la toponymie, un village commeLa Villeneuve peut remonter à cetteépoque. Dans la patronymie, la familleLe Temple encore présente au Bohat auXVI e peut venir du lieu-dit Le Temple.A l’est desgrands seigneursDes seigneuries à l’est de la frairie,installées peut-être avant l’arrivée duDuc à Suscinio, ont empêché celui-cid’étendre ses parcs vers l’ouest.Le Crest (ou le Treste) était la seuleseigneurie de Rhuys avec Caden àavoir droit de moulin avec le Duc etL’abbé. Ses Seigneurs avaient une chapelleprivée et une autre dans l’églisede Sarzeau. On peut toujours voir lesarmes des Rimaison sur le vitrail quidonne sur le petit marché. Le gigantesquepigeonnier est toujours visible,intégré dans une maison.La Noedic (petite Noe aujourd’hui LanHoedic) avait des droits honorifiquesdans l’église de Sarzeau droit de marchéau bourg et de passage dans leGrand Parc. Ses seigneurs connus dèsle IV e sous le nom de Bois de la Salleétaient cadets des Rochefort, eux-mêmescadets de la famille de Bretagne.Au XIV e ce sont les plus riches propriétairesde Rhuys. Vers 1500 les abusde Vincent obligent Anne de Bretagneà diligenter une enquête : c’est le fameuxRentier de Rhuys 1510.Layec, Blancho, Rio...Pour être exempt d’impôt il fallait êtrenoble (donc fonctionnaire) c’était lafaçon de les payer. Ce n’était pas le casdes gros propriétaires de l’époque. LesLAYEC (9 foyers) BLANCHO (7 foyers),LE ROUX (4 foyers), RIO (4 foyers), LEBIHAN (3 foyers), SURZUR (3 foyers),PERON, KERIGNARD, LE FLOCH (2foyers), THOMAS, NICOL, TASCON,DREAN, LE FUR, HAMON, HERVE,SANSON... pour ne citer que quelquesnoms encore présents en Rhuysaujourd’hui et il y a plus de 500 ans.Il faut s’imaginer à cette époque la chapelleprès du port de pêche, une populationcôtière qui se rend à Sarzeaupar le chemin au nord de Trévenastepour le marché près de la Croix Lorens(Kerthomas). Les forêts disparuessont devenues des terres cultivées etdes landes, la population occupe toutle territoire et de nombreux villagesde l’époque ont disparu aujourd’hui(ils sont en toutes lettres sur la cartealors que les villages toujours existantsaujourd’hui sont signalés par lapremière lettre).Ecrit par Pierre BEUNON« Les templiers en Bretagne et enRhuys » : conférence au manoir deCaden le 25 juillet, 4 et 11 août 200912