pdf - 2 Mo - Parc naturel régional des Landes de Gascogne

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Et puis vint Klaus…Le 24 janvier 2009, un vent fou balaye les Landes deGascogne. Du nord au sud, les arbres se couchentcomme des roseaux fatigués ou sont brisés tellesdes brindilles par un souffle démentiel venu du cœurde l’Atlantique. Au petit matin, les habitants de la landese réveillent sur de longs jours sans électricité, sanstéléphone, souvent sans eau, et sans paysage connu...Pour « ceux du Nord », l’histoire n’a fait que se répéter, 10 ansaprès. Pour les autres, qui en 1999 avaient échappé à ce quel’on avait un peu trop rapidement nommé « La Tempête duSiècle », c’était la découverte de la folie que portent parfoisen eux les éléments naturels, et de leur incapacité à demeurerdans des carcans statistiques...Le climatologue hésitera encore longtemps à attribuerces événements d’une puissance exceptionnelle auxbouleversements climatiques que subit notre planète depuisl’emballement de son exploitation par les humains.Mais ce qui est certain maintenant, c’est que le climatde la lande va continuer de changer, et sans doute plusvite qu’on ne le pense. Les modèles climatiques actuelsévoquent la probabilité d’hivers plus froids et venteux,d’étés caniculaires, d’une pluie de plus en plus chiche.Ils y ajoutent un risque de récurrence de phénomènesexceptionnels. Et si nous ne levons pas le pied sur l’empreinteque nous imprimons tous les jours plus fort sur la terre,il est fort probable qu’à Hortense (1984), Vivian (1987),Lothar (1999), Martin (1999) et Klaus (2009), nous risquionsde devoir ajouter encore quelques nouveaux prénomsà une liste de sinistre mémoire...Au petit matin, les habitants de la lande se réveillent surde longs jours sans électricité, sans téléphone, souvent sanseau, et sans paysage connu... En quelques heures à peine,des pans entiers d’une forêt qui faisait la fierté et le quotidiendes habitants de ces lieux, sont déchiquetés. Les chênes desairiaux, ces totems séculaires qui balisent la présence del’humain, dévoilent subitement l’impudeur de leurs racines...L’Homme de la lande se sent dévasté, déraciné, méconnaissabledans un paysage dont tout à coup, il doute qu’il fût le sien hierseulement...DOSSIER printemps 2009
Face à l’événement :la solidarité entre les territoiresAux lendemains de la tempête, les élus du territoireont souhaité appréhender ensemble les conséquencesde cet évènement exceptionnel. Face à l’ampleurdes dégâts, il est paru indispensable de privilégierune solidarité des territoires. Le Parc et les Pays Bassind’Arcachon Val de Leyre et Landes de Gascognese sont associés pour élaborer une grille d’analysedes impacts de la tempête. Cette collaboration,ces regards croisés sur l’événement ont permisde mettre en avant les impacts immédiats et induits,les menaces à anticiper.Au plan spatial : « des éléments fondateursde l’espace remis en cause »La forêt occupe l’essentiel de l’espace et a été la premièrevictime de la tempête. L’identité paysagère liée à cette forêt s’entrouve déstructurée, entraînant un risque de dépréciation du cadrede vie affectant son attractivité naturelle.A cet espace forestier est lié un patrimoine naturel exceptionnel,les perturbations générées par la tempête s’en trouvent amplifiéessur l’équilibre des écosystèmes et sur sa biodiversité.Au plan Economique et Touristique :« toute une économie fragilisée »L’économie des Landes de Gascogne est largement marquéepar la place prépondérante de la forêt. Elle se trouve durablementfragilisée par la tempête. Au-delà, ce sont toutes les activitésdu territoire qui connaissent des pertes de ressources, dans uneconjoncture déjà déprimée, pesant sur la vitalité territoriale.L’écotourisme repose avant tout sur des espaces naturels dequalité et des entreprises majoritairement individuelles, sondéveloppement devient donc incertain.Au plan humain et culturel :« une population profondément affectée »Les difficultés économiques sont générales sur le territoire, latempête est venue amplifier un contexte de crise généralisé.L’espace constitue un cadre de vie privilégié aujourd’hui mis à malpar les bouleversements nés de la tempête, les populations sonten perte de repères.La forêt est le creuset de la culture gasco-landaise, la tempêteremet en question la transmission de cette histoire collective.Au plan politique : « un territoire déstabilisé »Klaus affecte les habitants et touche à la fois aux ressources descollectivités et à l’activité économique, cet événement porte lesgermes d’un appauvrissement du territoire.Les politiques publiques sont assises sur des dynamiques territorialesen mouvement, la tempête interroge le sens des projets dedéveloppement portés par les collectivités.Au regard du diagnostic posé et des enjeux identifiés,les élus des trois territoires se sont accordés sur une priorité :« Conserver à cet espace son identité forestièreau service des dynamiques territoriales ».PAGES 6-7
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