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Effet du développement financier sur les inégalités - Analyse ...

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<strong>Effet</strong> <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> de revenusau travers des investissements pro<strong>du</strong>ctifs et é<strong>du</strong>catifsFlorent BRESSONCentre d’Etude et de Recherche en Développement InternationalFaculté des Sciences Economiques de Clermont-FerrandPremière version: Septembre 2003Version présente: Janvier 2004Résumé: Un certain nombre d’auteurs se sont attachés à démontrer que <strong>les</strong> imperfections desmarchés de crédit con<strong>du</strong>isaient à la formation ou l’entretient de situations d’<strong>inégalités</strong> derevenus persistantes. Selon <strong>les</strong> auteurs, <strong>les</strong> canaux d’investissement générateurs de revenusdiffèrent ; alors que certains optent pour des investissements en capital physique, d’autrespréfèrent <strong>les</strong> investissements é<strong>du</strong>catifs. Notre objectif a été de saisir <strong>les</strong> effets <strong>du</strong><strong>développement</strong> <strong>financier</strong> transitant par ces deux canaux. Nos résultats, obtenus <strong>sur</strong> la base de130 pays pour la période 1960-1999, confirment leur significativité dans la détermination des<strong>inégalités</strong> de revenus avec un impact variant selon le niveau de revenus de chaque pays. Defait, si le <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> contribue globalement à l’accroissement des <strong>inégalités</strong> derevenus, et ce d’autant plus que le niveau de vie s’accroît, il existe un effet ré<strong>du</strong>cteur via ladiminution des <strong>inégalités</strong> en matière d’é<strong>du</strong>cation.Mots clefs: <strong>inégalités</strong> de revenus, <strong>développement</strong> <strong>financier</strong>, rationnement <strong>du</strong> crédit, <strong>inégalités</strong>d’é<strong>du</strong>cationRemerciements : Roland Kpodar, Jean-Louis Combes, Lionel Page, Jean Claude Berthélemy, Jean-Louis Arcand, Béatrice D’Hombres, Christophe Cottet pour leur aide et leurs commentaires.CERDI: 65 bd F. Mitterrand, 63 000 Clermont-FerrandMail : florent.bresson@u-clermont1.fr


libérant un poste non qualifié, il accroît la rémunération de celui-ci tout en contribuant à la baisse <strong>du</strong>salaire <strong>du</strong> nouveau type d’emploi qu’il occupe. L’écart de rémunération entre ces deux postes s’entrouve alors ré<strong>du</strong>ite, ce qui ré<strong>du</strong>it l’effet de composition de son investissement é<strong>du</strong>catif 4 . L’effet decomposition étant en général indéterminé, <strong>les</strong> auteurs ne parviennent à conclure <strong>sur</strong> l’effet globalatten<strong>du</strong> d’un <strong>développement</strong> de l’é<strong>du</strong>cation <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> de revenu. Pour valider cette théorie, DeGregorio et Lee effectuent des régressions de coefficients d’<strong>inégalités</strong> <strong>sur</strong> des me<strong>sur</strong>es <strong>du</strong> nombremoyen d’années d’études et d’écart type de scolarisation tirées de la base de donnée de Barro et Lee(1996). Pour <strong>les</strong> deux, ils obtiennent de manière significative un signe négatif de la première et positifde la seconde, ce qui tra<strong>du</strong>it au final une influence globale de l’é<strong>du</strong>cation favorable à la ré<strong>du</strong>ction des<strong>inégalités</strong>. Pour ce qui est de la détermination de chacune de leurs variab<strong>les</strong> d’é<strong>du</strong>cation, <strong>les</strong> auteurs selimitent à expliquer l’une par l’autre tout en leur adjoignant aussi le niveau de revenu par habitant, leratio des dépenses socia<strong>les</strong> au PIB et des muettes continenta<strong>les</strong>. L’étude de Checchi (2000) s’inscritdans la continuité mais se démarque essentiellement par la substitution d’un coefficient de Ginid’é<strong>du</strong>cation à l’écart type des taux de scolarisation employé par De Gregorio et Lee. De plus, Checchisuppose qu’il existe une relation en U inversé entre <strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cation et de revenus, relation quidérive de Kuznets (1955) et de l’hypothèse d’une relation décroissante et convexe entre niveau moyenet <strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cation, hypothèse par la suite confirmée par ses données. Au niveau des résultats, <strong>les</strong>hypothèses de Checci semblent vérifiées mais dépendent de la manière dont est intro<strong>du</strong>it le niveaumoyen d’é<strong>du</strong>cation dans ses régressions. Pour ce qui est de la détermination des <strong>inégalités</strong>d’é<strong>du</strong>cation, l’auteur se contente par contre <strong>du</strong> niveau moyen d’é<strong>du</strong>cation comme unique déterminant.2.Les données et le modèleHypothèses <strong>sur</strong> <strong>les</strong> relations entre <strong>les</strong> différentes variab<strong>les</strong>Avant d’entamer l’analyse économétrique, il convient de préciser nos attentes quant à lamanière dont nos variab<strong>les</strong> de <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> et d’é<strong>du</strong>cation affectent <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> derevenus.Au niveau de l’influence directe <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong>, nous nous inscrivons dans lalignée de Clarke, Xu, Zou (2003) en postulant que l’impact de cette variable dépend de la structure del’économie. Toutefois, alors que ces auteurs employaient dans leur étude la part <strong>du</strong> secteur modernedans le PIB, il nous semble plus pertinent de recourir directement au PIB par habitant. Cettespécification semble meilleure dans la me<strong>sur</strong>e où la vision de ces auteurs s’inspire directement de larelation de Kuznets que l’on teste traditionnellement par l’emploi <strong>du</strong> PIB par habitant et de son carré.Si l’on souhaite rester dans cette logique, il semble donc cohérent d’ajouter une variable interactiveentre le <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> et le niveau de revenu pour capter cette sensibilité de la ré<strong>du</strong>ction de4 Dans cette analyse <strong>les</strong> demandes de travail sont considérées comme fixes. Leur théoriene prend pas non plusen compte l’existence d’une certaine part de la population en situation de chômage.6


où G r désigne la variable de distribution des revenus, y le niveau de revenu par habitant, credla variable de <strong>développement</strong> <strong>financier</strong>, G ed la variable de distribution de l’é<strong>du</strong>cation 7 , X un ensemblede variab<strong>les</strong> de contrôle et ε le terme d’erreur. Enfin i et t se rapportent au pays et à la périodeconsidérés. Parmi <strong>les</strong> variab<strong>les</strong> de contrôle employée, on retrouvera un ensemble de variab<strong>les</strong> muettespermettant de cerner <strong>les</strong> différences observées dans notre variable expliquée et que l’on peut attribueraux différentes méthodes employées pour me<strong>sur</strong>er <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> de revenus 8 .Pour distinguer l’influence directe <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> de celle transitant par <strong>les</strong><strong>inégalités</strong> é<strong>du</strong>catives, il suffirait de procéder à une première estimation de notre modèle avec <strong>les</strong>variab<strong>les</strong> d’é<strong>du</strong>cation, puis une seconde sans ces dernières. La différence observée au niveau descoefficients relatifs au <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> constituerait l’effet de celui-ci passant par l’é<strong>du</strong>cation.Cette solution n’est toutefois possible que si nos variab<strong>les</strong> de <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> ne sont pasdéterminées par nos variab<strong>les</strong> d’é<strong>du</strong>cation, autrement dit, s’il n’existe pas de problème de doublecausalité entre ces variab<strong>les</strong>. Or, il semble raisonnable de penser que la rentabilité des projetsd’investissement des indivi<strong>du</strong>s dépend fortement de leur niveau de capital humain. De fait, lorsque desindivi<strong>du</strong>s ne disposent pas d’un niveau d’é<strong>du</strong>cation suffisant, il est fort probable que <strong>les</strong> banquesrefusent de financer leur projet, non parce que <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s ne disposent pas de garanties suffisantes,mais simplement parce que la rentabilité <strong>du</strong> projet n’est pas assez élevée par rapport aux conditions <strong>du</strong>marché. Il n’y a pas alors de rationnement <strong>du</strong> crédit pour cette partie de la population, mais le niveauglobal de crédit accordé sera sans doute plus faible que si le capital humain était plus largementdistribué. Ceci nous contraint donc de changer d’approche au profit d’une méthode en trois étapes.Dans un premier temps, nous procéderons à une estimation de notre modèle complet et, dans unsecond, nous étudierons l’influence <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> é<strong>du</strong>cative. Enfin, àpartir des estimations réalisées, nous pourrons établir la l’influence respective des différents effets <strong>du</strong><strong>développement</strong> <strong>financier</strong> dans un troisième temps.Les donnéesLa base de données utilisée pour <strong>les</strong> régressions présentées dans <strong>les</strong> paragraphes suivants estcomposée de 130 pays dont 109 pays en <strong>développement</strong>. Chaque série est établie en moyennesquinquenna<strong>les</strong> <strong>sur</strong> la période 1960-1999, soit huit observations par pays lorsque la série est complète.Du point de vue des <strong>inégalités</strong> de revenu, nous avons travaillé à partir des observations collectées au7 Pour le reste de l’article, nous nous sommes permis de parler directement de Gini d’é<strong>du</strong>cation afin de simplifierla lecture.8 L’emploi de ces coefficients de Gini tirés de la base WIDER ou bien de Deininger et Squire (1996) et qui secaractérisent par le recours à des unités de référence (ménages ou indivi<strong>du</strong>s) et des concepts économiquesdifférents (revenus ou consommation), ne soulève pas de problème lorsque l’on émet l’hypothèse que la variancede chacun de ces types d’instrument de me<strong>sur</strong>e est identique. Sans cette hypothèse, <strong>les</strong> coefficients de chacunede nos variab<strong>les</strong> sont sensib<strong>les</strong> au type de coefficient de Gini employé, ce qui tend à accroître leurs écarts typeset donc à ré<strong>du</strong>ire leur significativité lorsque plusieurs types sont utilisés simultanément. Les corrections9


sein de la base WIDER (seu<strong>les</strong> <strong>les</strong> données labellisées OKIN 9 ont été retenues). Pour le niveau de<strong>développement</strong> <strong>financier</strong>, nous avons retenu la variable de crédit privé rapporté au PIB de Beck,Levine et Demirgüç-Kunt (1999). Celle-ci recense dans chaque pays le niveau de crédit accordé auxacteurs privés par le système bancaire. Cette me<strong>sur</strong>e nous a paru meilleure que <strong>les</strong> ratios d’agrégatsmonétaires (M2 ou M3 rapportés au PIB) utilisés régulièrement comme indicateurs de <strong>développement</strong><strong>financier</strong>s dans la me<strong>sur</strong>e où il ne prend pas en compte le crédit accordé au secteur public, la dépensepublique pouvant avoir un effet propre <strong>sur</strong> la distribution des revenus. L’utilisation de ce type devariab<strong>les</strong> repose <strong>sur</strong> l’hypothèse que le degré de <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> est négativement corrélé audegré d’imperfection <strong>du</strong> marché de crédit. Autrement dit, une augmentation <strong>du</strong> crédit distribué dansl’économie doit impliquer une diminution <strong>du</strong> rationnement <strong>du</strong> celui-ci. Les coefficients de Ginid’é<strong>du</strong>cation ont été établis à partir des données de Barro et Lee (2000) (voir annexe A pour plus dedétails). Enfin, <strong>les</strong> autres variab<strong>les</strong> ont été tirées des WDI 2002 et des IFS 2001.3.Influence directe <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> et des <strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cationLes résultats de notre modèle, estimé en effets fixes, sont présentés dans le tableau 1. Nosvariab<strong>les</strong> de <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> et d’é<strong>du</strong>cation 10 font apparaître des effets significatifs au seuil de5% et en majeure partie conformes à ceux atten<strong>du</strong>s lorsque le modèle est correctement spécifié(régression 4). Seule la variable d’interaction entre le revenu par habitant et le Gini d’é<strong>du</strong>cationprésente un signe négatif alors même que l’on pensait observer un effet positif. Ceci signifie que <strong>les</strong><strong>inégalités</strong> é<strong>du</strong>catives deviennent au fur et à me<strong>sur</strong>e de la progression <strong>du</strong> niveau de revenu undéterminant de plus en plus faible des <strong>inégalités</strong> de revenus.Conformément aux résultats obtenus traditionnellement, le niveau de PIB par habitant et soncarré apparaissent de manière significative et valident la relation en U inversé de Kuznets. On esttoutefois dans une version plus élaborée de cette relation puisque le seuil de retournement dépend pourchaque pays de ses niveaux de <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> et d’<strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cation. D’après nosrésultats, il semble que le <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> d’une économie contribue à élever ce seuil deretournement, tout comme une ré<strong>du</strong>ction des <strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cation.Enfin, le modèle se révèle relativement stable à l’ajout de variab<strong>les</strong> de contrôle (régressions 5à 8) tel<strong>les</strong> que <strong>les</strong> dépenses publiques, l’inflation, l’ouverture commerciale ou encore la part de lapréconisées alors par un certain nombre d’auteurs pour corriger ex ante <strong>les</strong> différences liées au mode de calcul nesont alors plus pertinentes.9 Il s’agit de données essentiellement tirées de l’échantillon “high quality” de la base de données de Deininger etSquire (1996) et qui respectent un certain nombre de critère comme la bonne représentation de lapopulation etqui peuvent de fait être considérées comme fiab<strong>les</strong>10 On pourra nous reprocher le fait que notre Gini d’é<strong>du</strong>cation des plus de 15 ans comporte un nombre d’indivi<strong>du</strong>en proportion variable qui n’ont pas terminé leur scolarité, ce qui tend à <strong>sur</strong>estimer <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> é<strong>du</strong>catives. Ilnous a toutefois semblé plus pertinent d’utiliser cette variable à celle correspondant aux seuls indivi<strong>du</strong>s de plusde 25 ans dans la me<strong>sur</strong>e où dans de nombreux pays la plupart des indivi<strong>du</strong>s concernés par ces dix années d’écartsont entrés dans la vie active et perçoivent de ce fait des revenus. Des estimations ont toutefois été réalisées avec10


population de moins quinze ans. Parmi cel<strong>les</strong>-ci, seule cette dernière, utilisée pour obtenir l’effet de lastructure par âge de la population, donne lieu à un effet significatif <strong>sur</strong> notre échantillon.Tableau 1: Déterminants <strong>du</strong> niveau d’<strong>inégalités</strong> de revenus (1960-1999)Variab<strong>les</strong>PIB/h.(PIB/h.)²Crédit privéCrédit privé*PIB/h.Inégalité d'é<strong>du</strong>cationInégalité d'é<strong>du</strong>cation*PIB/h.InflationOuverture commercialePart de la populationde moins de 15 ansDépense publique (% <strong>du</strong> PIB)Régression 1 2 3 4 5 6 7 80,242 0,598 0,606 0,903 1,038 0,922 0,966 0,803(1,38) (2,89) (2,59) (3,55) (3,61) (3,43) (3,72) (3,05)-0,022 -0,055 -0,050 -0,079 -0,090 -0,079 -0,081 -0,069(-2,19) (-3,74) (-3,31) (-4,24) (-4,14) (-4,15) (-4,36) (-3,48)0,078 -0,301 0,082 -0,274 -0,388 -0,263 -0,279 -0,199(4,06) (-2,82) (4,42) (-2,58) (-2,57) (-2,39) (2,65) (1,68)0,048 0,045 0,058 0,043 0,046 0,035(3,59) (3,37) (3,16) (3,08) (3,44) (-1,58)-0,053 -0,073 1,00 0,876 0,974 0,888 0,570 0,790(-1,06) (-1,51) (-1,51) (3,06) (3,31) (3,02) (1,95) (2,71)-0,118 -0,106 -0,117 -0,107 (-0,076) -0,096(-3,35) (-3,32) (3,53) (-3,26) (-2,39) (-2,93)-0,002(-0,59)0,006(0,21)-0,102(-2,04)-0,062(-1,55)Constante2,79 2,07 1,77 1,19 0,87 1,07 2,41 1,53(3,88) (2,90) (2,05) (1,42) (0,97) (1,20) (2,71) (1,78)R² 0,31 0,36 0,34 0,39 0,4 0,39 0,4 0,39nb observations 252 252 252 252 247 246 252 248Note: t de Student entre parenthèse. Les coefficients relatifs au mode de calcul des coefficients de Gini ne sontpas reportés. Toutes <strong>les</strong> régressions ont été effectuées après passage des variab<strong>les</strong> en logarithmes et avec unecorrection de White. Le R² ne tient pas compte <strong>du</strong> pouvoir explicatif des effets fixes.Pour faire face à un éventuel problème d’endogénéité, nous avons par la suite procédé à uneinstrumentation des variab<strong>les</strong> de notre modèle. Une instrumentation simple des variab<strong>les</strong> de<strong>développement</strong> <strong>financier</strong> par <strong>les</strong> valeurs retardées n’ayant pas été possible (cel<strong>les</strong>-ci semblaient êtrecorrélées avec le terme d’erreur de notre modèle), nous avons opté pour la méthode des indicateursmultip<strong>les</strong> 11 (plus de précisions <strong>sur</strong> cette technique rarement employée en annexe B). En plus <strong>du</strong> niveaude crédit accordé au secteur privé rapporté au PIB, nous avons retenus comme autres indicateursfréquemment utilisés <strong>les</strong> ratios M2 et M3 <strong>sur</strong> PIB ainsi que la part des actifs liquides <strong>du</strong> secteurbancaire dans le revenu. Pour le niveau de revenu comme pour le Gini d’é<strong>du</strong>cation et la variablele Gini d’é<strong>du</strong>cation des plus de 25 ans et ont donné des résultats en tous points similaires à ceux présentés danscet article.11


multiplicative qui lui est associée, nous avons procédé à une instrumentation classique par leursvaleurs retardées. Dans le tableau 2, on retrouve notre modèle avec une instrumentation <strong>du</strong> niveau de<strong>développement</strong> <strong>financier</strong> par la méthode des instruments multip<strong>les</strong>, chacun étant tour à tourinstrumenté par <strong>les</strong> autres afin d’évaluer la stabilité des coefficients. De ce point de vue, <strong>les</strong> résultatssont très satisfaisants puisque <strong>les</strong> différences entre chaque coefficient ne sont pas significatives. Lestests de <strong>sur</strong>identification réalisés nous permettent de croire en la fiabilité de notre instrumentation.Tableau 2: instrumentation des variab<strong>les</strong> endogènes <strong>du</strong> modèleVariab<strong>les</strong>PIB/h. *(PIB/h.)² *Crédit privé (1)Crédit privé*PIB/h. (5)Actifs liquides (2)Actifs liquides*PIB/h. (6)M2 (3)M2*PIB/h. (7)M3 (4)M3*PIB/h. (8)Inégalité d'é<strong>du</strong>cation *Méthode EF EF-IM EF-IM EF-IM EF-IM0,903 1,112 1,536 1,083 1,156(3,55) (3,85) (4,24) (3,82) (4,06)-0,079 -0,095 -0,107 -0,100 -0,103(-4,24) (-4,36) (-4,53) (-4,72) (-4,67)-0,274 -0,352(-2,58) (-2,38)0,045 0,053(3,37) (2,70)-0,628(-2,17)0,095(2,50)-0,489(-2,76)0,076(3,36)-0,434(-2,37)0,066(2,89)0,876 1,070 1,281 1,443 1,526(3,06) (1,73) (1,83) (2,16) (2,27)Inégalité d'é<strong>du</strong>cation*PIB/h. *-0,106 -0,137 -0,167 -0,179 -0,187(-3,32) (-2,08) (-2,30) (-2,53) (-2,64)Constante1,19 0,59 -1,64 0,98 0,67(1,42) (0,63) (-1,15) (1,04) (0,73)Instruments <strong>du</strong> <strong>développement</strong> financière 2,3,4 1,3,4 1,2,4 1,2,3Instruments de la multiplicative financière 6,7,8 5,7,8 5,6,8 5,6,7Test de Sargan (p-value) 0,33 0,44 0,47 0,25R² 0,39 0,22 0,16 0,2 0,21nb observations 252 206 206 206 206* instrumentation par <strong>les</strong> valeurs retardéesNote: t de Student entre parenthèse. EF: effets fixes; IM: indicateurs multip<strong>les</strong>. Les coefficients relatifs au modede calcul des coefficients de Gini ne sont pas reportés. Toutes <strong>les</strong> régressions ont été effectuées après passage desvariab<strong>les</strong> en logarithmes naturels et avec une correction de White. Le R² ne tient pas compte <strong>du</strong> pouvoirexplicatif des effets fixes.11 La méthodes des indicateurs multip<strong>les</strong> n’est utilisée que de façon marginale. On retrouve tout de même sonemploi dans Pritschett (2001)12


4.Le <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> au travers de l’é<strong>du</strong>cationAfin de mieux saisir <strong>les</strong> effets <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> <strong>sur</strong> la distribution des revenus, ilnous reste à cerner son influence <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cation. Si le <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> tra<strong>du</strong>itun accès plus large de la population au marché <strong>du</strong> crédit, on peut penser qu’il aura pour effetl’accroissement de la scolarisation des indivi<strong>du</strong>s défavorisés et donc la contraction de la distribution del’é<strong>du</strong>cation. Néanmoins nous avons à nouveau émis l’hypothèse que l’influence de cette variablen’était pas fixe, mais dépendait <strong>du</strong> niveau de <strong>développement</strong> de chaque pays. Cette hypothèse sembleréaliste dans la me<strong>sur</strong>e où, au fur et à me<strong>sur</strong>e de la progression <strong>du</strong> revenu, le niveau moyend’é<strong>du</strong>cation s’élève. Ceci signifie, que l’enseignement supérieur prend une importance croissante parrapport aux autres dans la ré<strong>du</strong>ction des <strong>inégalités</strong> é<strong>du</strong>cative (lorsque la scolarisation primaire estproche de 100%, elle ne peut plus servir de levier à la ré<strong>du</strong>ction de ces <strong>inégalités</strong>). Or, l’enseignementsupérieur est souvent plus coûteux que <strong>les</strong> autres et moins bien subventionné par l’Etat. Il nécessitedonc de la part des indivi<strong>du</strong>s des investissements plus importants. Ceci nous amène à penser que le<strong>développement</strong> de la sphère financière exerce un effet ré<strong>du</strong>cteur de moins en moins important <strong>sur</strong> <strong>les</strong><strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cation lorsque le niveau de revenu s’accroît. On obtient donc le modèle suivant:G ed i,t = θ + λ 1 .y i,t + λ 2 .cred i,t + λ 3 .cred i,t .y i,t + λ 4 .Z i,t + e i +μ i,tZ désignant un ensemble de variab<strong>les</strong> complémentaires et μ le terme d’erreur.L’estimation de cette équation a été effectuée en effets fixes <strong>sur</strong> la base des 1278 observationsde notre base de données de Gini d’é<strong>du</strong>cation pour la période 1960-2000. Les pays utilisés sontidentiques à ceux retenus pour <strong>les</strong> régressions précédentes. Enfin, le niveau de revenu et de<strong>développement</strong> <strong>financier</strong> comme <strong>les</strong> autres variab<strong>les</strong> de contrôle sont évaluées à partir des mêmesdonnées.Les résultats de ces estimations sont dévoilés dans le tableau 3. Dans un premier temps(régression 1) il apparaît qu’en l’absence de variable d’interaction avec le PIB/h., le <strong>développement</strong><strong>financier</strong> n’exerce aucun effet <strong>sur</strong> le Gini d’é<strong>du</strong>cation. Une fois cette variable intro<strong>du</strong>ite (régression 2),on retrouve l’effet escompté avec un coefficient négatif pour le <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> et positifpour la multiplicative, toutes deux étant significatives au seuil de 5%. Pour s’as<strong>sur</strong>er de la robustessede ces résultats, nous avons inclus dans notre modèle un certain nombre de variab<strong>les</strong> complémentaires.A ainsi été ajoutée la part de la population de moins de quinze ans qui permet de cerner l’influence desfacteurs démographiques <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> é<strong>du</strong>catives et se révèle significatif. On peut s’étonner parcontre que la distribution des revenus comme <strong>les</strong> dépenses publiques ne soient pas de bonsdéterminants des <strong>inégalités</strong> de revenus. Sans doute des efforts de spécification sont à réaliser en lamatière. Nous avons aussi inclus dans la régression le nombre moyen d’années d’études afin devérifier que l’intégralité des effets <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> é<strong>du</strong>catives transite13


ien par le niveau moyen d’é<strong>du</strong>cation et non par un effet distributif pur 12 . De fait, l’inclusion de cettevariable rend non significative <strong>les</strong> autres variab<strong>les</strong> <strong>du</strong> modèle. Ce résultat est logique dans la me<strong>sur</strong>eoù il semble très difficile d’agir <strong>sur</strong> la distribution de l’é<strong>du</strong>cation autrement qu’au travers d’unevariation <strong>du</strong> niveau moyen. Seuls des facteurs démographiques peuvent y contribuer (décès oumigration simultanée de personnes situées de telle manière dans la distribution que la moyenne resteinchangée) dans la me<strong>sur</strong>e où, pour une population donnée, il n’est pas possible d’opérer uneredistribution de l’é<strong>du</strong>cation entre <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s. En effet, on ne peut prélever de l’é<strong>du</strong>cation à unindivi<strong>du</strong> qualifié pour la distribuer à un autre qui l’est moins car l’é<strong>du</strong>cation acquise n’est pas unélément cessible. L’accès des indivi<strong>du</strong>s au crédit, qui doit permettre une pro<strong>du</strong>ction supplémentaire decapital humain, ne peut donc avoir d’effet <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> é<strong>du</strong>catives qu’au travers del’accroissement <strong>du</strong> niveau moyen d’é<strong>du</strong>cation.Tableau 3: Déterminants des <strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cationVariab<strong>les</strong>PIB/h.Crédit privéCrédit privé*PIB/h.Dépenses publiquesPart de la population demoins de 15 ansInégalités de revenusRégression 1 2 3 4 5Méthode EF EF EF EF EF-0,191 -0,281 -0,218 -0,290 -0,048(-7,08) (-6,12) (-4,78) (-3,69) (-1,22)-0,002 -0,155 -0,231 -0,264 -0,013(-0,15) (-2,50) (-3,50) (-2,52) (-0,24)0,021 0,031 0,034 0,003(2,37) (3,35) (2,35) (0,44)0,002 0,006 0,015 0,014 0,025(0,10) (0,21) (0,52) (0,29) (1,00)0,338 0,203 0,058(3,70) (1,36) (0,85)-0,069(-0,75)Niveau moyen d'é<strong>du</strong>cation -0,308Constante(-13,96)0,64 1,28 -0,46 0,84 -0,32(3,42) (4,34) (-0,90) (0,84) (-0,79)Test de Hausman (p-value)R² 0,16 0,17 0,20 0,22 0,45nb observations 526 526 526 284 526Note: t de Student entre parenthèse. EF: effets fixes. Toutes <strong>les</strong> régressions ont été effectuées après passage desvariab<strong>les</strong> en logarithmes et avec une correction de White. Le R² ne tient pas compte <strong>du</strong> pouvoir explicatif deseffets fixes.A nouveau, on peut soupçonner une endogénéité de certaines de nos variab<strong>les</strong>, en particulierpour le <strong>développement</strong> <strong>financier</strong>. En effet, il n’y a rationnement <strong>du</strong> crédit que lorsque <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s ne12 A partir de la décomposition mathématique d’un coefficient de Gini d’é<strong>du</strong>cation, Berthélemy (2003) affirmeque <strong>les</strong> variations de celui-ci sont essentiellement <strong>du</strong>es à cel<strong>les</strong> <strong>du</strong> nombre moyen d’années d’études. Une foistenu compte de cette influence, il reste un effet purement distributif lié au rapport des taux de scolarisation dechaque cycle.14


se voient pas accorder de financement alors même que leurs projets sont financièrement rentab<strong>les</strong> auxconditions <strong>du</strong> marché. Si l’on émet l’hypothèse que la qualité d’un projet est fonction croissante del’é<strong>du</strong>cation de l’indivi<strong>du</strong> qui souhaite le réaliser, on peut penser que l’offre de crédit peut êtrequelques-fois limitée par le nombre de projets rentab<strong>les</strong>. De fait, <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cation peuventralentir le <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> d’un pays lorsque cel<strong>les</strong>-ci tra<strong>du</strong>isent le fait qu’une part importantede la population ne dispose pas d’une é<strong>du</strong>cation suffisante pour rendre financièrement attractifs sesprojets d’investissement. Dans la régression 6 <strong>du</strong> tableau 3, on retrouve donc une estimation de notremodèle en doub<strong>les</strong> moindres carrés ordinaires, en recourant à nouveau à la méthode des instrumentsmultip<strong>les</strong>. Les résultats présentés ne diffèrent pas de ceux obtenus précédemment. Les test de<strong>sur</strong>identification réalisés laissent supposer que nos instruments sont de nouveaux fiab<strong>les</strong>Tableau 4: Instrumentation des déterminants endogènes des <strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cationVariab<strong>les</strong>PIB/h. *Crédit privé (1)Crédit privé*PIB/h. (5)Actifs liquides (2)Actifs liquides*PIB/h. (6)M2 (3)M2*PIB/h. (7)M3 (4)M3*PIB/h. (8)Méthode EF EF-IM EF-IM EF-IM EF-IM-0,218 -0,230 -0,099 -0,275 -0,255(-4,78) (-3,29) (-2,22) (-3,24) (-3,23)-0,231 -0,216(-3,50) (-1,99)0,031 0,030(3,35) (1,97)-0,430(-2,44)0,058(2,26)-0,316(-2,25)0,042(2,02)-0,280(-2,25)0,034(1,94)Dépense publique *0,015 -0,123 -0,084 -0,086 -0,087(0,52) (-2,06) (-1,37) (-1,42) (-1,41)Ratio de dépendance0,338 0,411 0,381 0,396 0,361(3,70) (4,35) (4,15) (4,07) (3,84)Constante-0,46 -0,27 -1,21 0,055 0,113(-0,90) (-0,44) (-1,89) (0,08) (0,17)Instruments <strong>du</strong> <strong>développement</strong> financière 2,3,4 1,3,4 1,2,4 1,2,3Instruments de la multiplicative financière 6,7,8 5,7,8 5,6,8 5,6,7Test de Sargan (p-value) 0,38 0,65 0,62 0,51R² 0,20 0,22 0,24 0,24 0,25nb observations 526 427 427 427 427* instrumentation par <strong>les</strong> valeurs retardéesNote: t de Student entre parenthèse. EF: effets fixes; IM: instruments multip<strong>les</strong>. Toutes <strong>les</strong> régressions ont étéeffectuées après passage des variab<strong>les</strong> en logarithmes et avec une correction de White. Le R² ne tient pas compte<strong>du</strong> pouvoir explicatif des effets fixes. Les coefficients relatifs au mode de calcul des coefficients de Gini ne sontpas reportés.15


5.<strong>Effet</strong>s directs et indirects <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> 13A partir de ces résultats, il devient possible de distinguer correctement <strong>les</strong> effets <strong>du</strong><strong>développement</strong> <strong>financier</strong> transitant par l’accumulation de capital physique ou de capital humain. Sil’on substitue <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cation par ses déterminants, on retrouve alors l’effet global <strong>du</strong><strong>développement</strong> <strong>financier</strong>. D’après nos formulations précédentes, on obtient:E(G r ) = (α+β 5 .θ) + y.( β 1 +β 5 .λ 1 +β 6 .θ) + y².( β 2 +β 6 .λ 1 ) + cred.( β 3 +β 5 .λ 2 ) + cred.y.( β 4 +β 5 .λ 3 +β 6 .λ 2 )+ cred.y².(β 6 .λ 3 ) + Z.(β 5 .λ 4 ) + Z.y.(β 6 .λ 4 ) + δ.XL’effet total <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> s’exprime donc comme une fonction <strong>du</strong> PIB/h. et deson carré soit: β 3 + β 5 .λ 2 + y.( β 4 +β 5 .λ 3 +β 6 .λ 2 ) + y².(β 6 .λ 3 ). Celui-ci se décompose en un effet directéquivalent à β 3 + y.β 4 et un effet indirect via la ré<strong>du</strong>ction des <strong>inégalités</strong> d’é<strong>du</strong>cation de β 5 .λ 2 +y.(β 5 .λ 3 +β 6 .λ 2 ) + y².(β 6 .λ 3 ). On remarquera que la décomposition présentée permet de visualiser le lienqui peut exister entre <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> et la théorie de Kuznets. Sur le graphique 2 sontreprésentés l’évolution des différents effets en fonction <strong>du</strong> niveau de revenu.Graphique 2: évolution <strong>du</strong> coefficient <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> en fonction <strong>du</strong> PIB/h.0,250,20effet direct0,150,10effet indirect0,050,000 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000effet total-0,05Note: <strong>les</strong> courbes présentées sont obtenues à partir des régressions 2 des tableaux 2 et 4.En premier lieu 14 , il convient de noter que l’effet global <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> devientrapidement positif (selon nos calculs, au delà d’un seuil de 800 $), autrement dit qu’il contribue à13 Les résultats de cette partie diffèrent de ceux présentés dans la première version de cette article et qui étaiententâchés d’une erreur de calcul nuisant à la bonne interprétation des coefficients obtenus.16


l’aggravation des <strong>inégalités</strong> de revenus pour une grande partie des observations de notre échantillon(163 <strong>sur</strong> <strong>les</strong> 206 utilisées pour <strong>les</strong> régressions <strong>du</strong> tableau 2), et ce d’autant plus que le niveau de revenuaugmente. Ceci s’explique par un effet direct positif au delà de ce même seuil de revenu, résultat quisemble corroborer l’idée d’un effet épargne <strong>sur</strong> la distribution des revenus et/ou l’accaparation par <strong>les</strong>plus aisés des nouveaux crédits issus <strong>du</strong> système bancaire. D’après nos estimation, il existe toutefoisun effet ré<strong>du</strong>cteur des <strong>inégalités</strong> au travers de l’influence <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> <strong>sur</strong> ladistribution de l’é<strong>du</strong>cation. Le second résultat important concerne l’importance relative de ces deuxeffet. Il apparaît en effet <strong>les</strong> effets indirects <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> aient, en valeur absolue, uneffet nettement plus faible <strong>sur</strong> la distribution des revenus, même si leur importance semble croître avecl’augmentation de la richesse nationale (Au seuil de 5 000 $, le rapport est de 10 alors qu’il n’est plusque de 6 vers 30 000 $). Le relâchement de la contrainte de crédit pour le financement de l’é<strong>du</strong>cation adonc un impact relativement plus élevé dans <strong>les</strong> pays in<strong>du</strong>strialisés que dans <strong>les</strong> pays en<strong>développement</strong>. Ce résultat semble confirmer l’hypothèse émise précédemment selon laquelle laprobabilité de valoriser l’é<strong>du</strong>cation serait plus forte dans <strong>les</strong> pays développés que dans <strong>les</strong> PVD.Toutefois, cette part relativement marginale de l’effet indirect peut sans doute s’expliquer par le faitque <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s ne supportent en général pas l’intégralité des coûts liés à l’é<strong>du</strong>cation <strong>du</strong> fait dessubventions accordées au secteur de l’enseignement, ce qui est nettement moins rare lorsd’investissements en capital physique. Il est donc probable que l’effet de ré<strong>du</strong>ction des <strong>inégalités</strong>é<strong>du</strong>catives <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> soit sous-estimé par rapport à ce qu’il serait en l’absence desubventions de l’Etat.ConclusionPar le biais de cet article, nous avons tenté d’enrichir une littérature empirique encore troprestreinte <strong>sur</strong> le lien entre finance et <strong>inégalités</strong> de revenus. L’essentiel de notre contribution a consistéà effectuer une décomposition des effets <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> entre <strong>les</strong> différents canauxidentifiés au sein de la littérature théorique qui lui est consacrée. De ce point de vue, nos résultats neconfortent pas <strong>les</strong> principaux résultats théoriques puisque, de manière générale, l’accroissement <strong>du</strong>volume de crédit au sein d’une économie contribue, au delà d’un seuil de revenu relativement faible, àl’accroissement des <strong>inégalités</strong> de revenus et non à leur ré<strong>du</strong>ction. Du fait de la grande hétérogénéité denotre panel, nous avons dû recourir un certain nombre de fois à l’utilisation de variab<strong>les</strong>multiplicatives <strong>du</strong> <strong>développement</strong> qui ont démontré l’influence <strong>du</strong> niveau de <strong>développement</strong>économique d’un pays <strong>sur</strong> l’impact de ce <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>inégalités</strong> de revenus. Ilreste toutefois que notre variable de <strong>développement</strong> <strong>financier</strong> n’est sans doute pas une bonne me<strong>sur</strong>e<strong>du</strong> degré de rationnement <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> crédit et porte donc d’autres effets comme la diversité desinstruments d’épargne. Il serait donc utile de chercher de nouveaux indicateurs afin d’affiner cette14 Rappelons que <strong>les</strong> coefficients calculés correspondent à une variable d’approfondissement <strong>financier</strong> expriméeen logarithme.17


décomposition des effets <strong>du</strong> <strong>développement</strong> <strong>financier</strong>. Au niveau de la modèlisation, il semble aussinécessaire d’ouvrir le corpus théorique à des situations où l’accroissement <strong>du</strong> niveau de créditdistribué par <strong>les</strong> intermédiaires <strong>financier</strong>s donne lieu à un renforcement des <strong>inégalités</strong> de revenus.18


AnnexesA.Le Gini d’é<strong>du</strong>cationLes coefficients de Gini <strong>sur</strong> la distribution de l’é<strong>du</strong>cation au sein de chaque pays ont étéélaborés à partir de la version réactualisée de la base de donnée de Barro et Lee (2000). Contrairementaux indices de Gini calculés habituellement pour apprécier la distribution des revenus, un indice pourl’é<strong>du</strong>cation présente un certain nombre de particularités qu’il convient de préciser (on trouvera unerevue plus détaillée de ces particularités dans Thomas, Wang et Fan (2000)). Premièrement,l’é<strong>du</strong>cation des indivi<strong>du</strong>s est appréciée à partir <strong>du</strong> nombre d’années d’études de chacun. Nous sommesdonc amené à raisonner <strong>sur</strong> une variable discrète. Deuxièmement, il existe dans la plupart des pays oùla scolarisation obligatoire est relativement récente, une part non négligeable d’indivi<strong>du</strong>s dont ladotation é<strong>du</strong>cative est nulle, ce qui se tra<strong>du</strong>it graphiquement par des courbes de Lorenz non reliées àl’origine. Enfin, <strong>les</strong> données indivi<strong>du</strong>el<strong>les</strong> en matière d’é<strong>du</strong>cation sont insuffisantes et ne permettentdonc pas la constitution d’un indice pour un grand nombre de pays et de périodes. Pour résoudre cedernier problème, nous avons, à l’instar de Thomas, Wang et Fan (2000), Checchi (2000) et Castelló,Doménech (2002) 15 recouru aux données de Barro et Lee indiquant la part la population de plus d’uncertain âge ayant atteint ou complété chaque cycle d’études. On dispose alors d’une décomposition dela population en sept catégories: sans é<strong>du</strong>cation, primaire partiel, primaire complet, secondaire partiel,secondaire complet, supérieur partiel et supérieur complet. En associant ces données aux <strong>du</strong>rées descyc<strong>les</strong> d’études, on peut générer une courbe de Lorenz de forme polygonale qui approche avec unemarge d’erreur relativement faible la distribution réelle des années d’études dans la me<strong>sur</strong>e où seuls<strong>les</strong> données <strong>sur</strong> <strong>les</strong> cyc<strong>les</strong> partiellement réalisés doivent faire l’objet d’ajustement (pour plus de détails<strong>sur</strong> <strong>les</strong> constructions de coefficients de Gini à partir de quelques points, se référer à Cowell (1977)).De fait, à la formule traditionnelle des coefficients de Gini, on substitue la formule suivante :GED12y ~ni1nj1p .p . yiji yjoù G ED désigne le Gini d’é<strong>du</strong>cation, ỹ le nombre moyen d’années d’études de la population, y i lenombre d’années d’études <strong>du</strong> groupe i, p i la part de la population qu’il représente et n le nombre degroupes. Thomas, Wang et Fan (2000) conseillent de multiplier cette formule par un facteur N/(N-1),N représentant la taille de la population lorsque l’on fait face à des populations de faible taille. Dans lame<strong>sur</strong>e où nous travaillons <strong>sur</strong> des pays dans le cadre de cet article, cette correction n’a pas étéadoptée.Le principal problème rencontré réside dans <strong>les</strong> données relatives à la <strong>du</strong>rée des cyc<strong>les</strong>d’études. Dans Thomas, Wang et Fan (2000), <strong>les</strong> auteurs ont considéré cel<strong>les</strong>-ci comme invariantes19


dans le temps. Or cel<strong>les</strong>-ci ont dans bien des cas variées considérablement ce qui con<strong>du</strong>it certaines foisà des variations purement factices de leurs estimations. De plus, <strong>les</strong> différentes bases de donnéesauxquel<strong>les</strong> il est possible d’accéder ( Annuaires Statistiques de l’UNESCO, Edstats de la BanqueMondiale) ne s’accordent pas toujours <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>du</strong>rées de ces cyc<strong>les</strong>. La démarche la plus pertinentesemble sans doute celle préconisée par Checchi qui utilise en plus des données précédentes de Barro etLee le nombre moyen d’année d’études de chaque cycle afin de retrouver la <strong>du</strong>rée de chacun. Cetteapproche est d’autant plus cohérente qu’elle permet de retrouver <strong>les</strong> <strong>du</strong>rées de cyc<strong>les</strong> utilisées parBarro et Lee dans le calcul de leurs variab<strong>les</strong> et que la dernière mouture de leur base de donnéecontient des données corrigées des variations des <strong>du</strong>rées de cycle ainsi qu’un décalage temporeldestiné à adapter <strong>les</strong> données à la population étudiée (<strong>les</strong> plus de 15 ou de 25 ans en l’occurrence; pourplus de détail voir Barro et Lee (2000)). Pour la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> cycle supérieur, nous avons opté pour lamême valeur arbitraire de quatre années retenue par Barro et Lee. Enfin pour <strong>les</strong> groupes d’indivi<strong>du</strong>sn’ayant pas terminé leur cycle, nous avons émis l’hypothèse qu’ils ont mis fin à leurs étude en milieude cycle.Il en résulte une base de données de 1278 observations pour 142 pays entre 1960 et 2000 parpériodes quinquenna<strong>les</strong> pour la population de plus de 15 ans. Pour <strong>les</strong> plus de 25 ans, on obtient 1269observations pour 141 pays. Les données obtenus se distinguent de cel<strong>les</strong> des auteurs précédemmentcités par un plus grand nombre d’observation, une meilleure prise en compte des problèmes posées parla variation des cyc<strong>les</strong> d’études et un nombre de catégories d’indivi<strong>du</strong>s plus élevés (par rapport àChecchi (2000) et Castelló et Doménech (2002)). Si <strong>les</strong> formu<strong>les</strong> employées par Castelló et Doménechdiffèrent légèrement de cel<strong>les</strong> employées pour le calcul de nos indices, <strong>les</strong> résultats ne doivent guèredifférer.B. Instrumentation par la méthode des indicateurs multip<strong>les</strong>Cette partie s’inspire largement <strong>du</strong> chapître 5 de Wooldridge (2002) qui préconise cettesolution lorsque l’endogénéité d’une variable est liée à des erreurs de me<strong>sur</strong>es ou à l’omission decertaines variab<strong>les</strong>. L’idée, en apparence hérétique, consiste à instrumenter une variable par un ouplusieurs autres indicateur de cette même variable, <strong>les</strong> termes d’erreurs de chacun étant supposés noncorrélés.Pour préciser la logique de cette méthode, partons d’un problème classique de variable omise.Le modèle à estimer est le suivant:y = β 0 + β 1 .x 1 +… +β k .x k + δ.q + εoù q représente notre variable omise. En sa présence, aucune des variab<strong>les</strong> n’est corrélée avec le rési<strong>du</strong>ε. On suppose par contre que certaines variab<strong>les</strong> x sont corrélées avec q. En l’absence de q, <strong>les</strong>coefficients des variab<strong>les</strong> x seront donc biaisés.15 A cette liste, il nous faut aussi ajouter Li et Zhang (02) qui utilisent aussi des coefficients de Gini d’é<strong>du</strong>cationde leur cru mais ne précisent malheureusement ni <strong>les</strong> données sources ni <strong>les</strong> méthodes de calcul utilisées.20


Supposons maintenant que l’on dispose de deux indicateurs q 1 et q 2 permettant d’appréciercette variable omise q (le cas classique consiste à utiliser le résultat de tests pour apprécier <strong>les</strong>capacités intellectuel<strong>les</strong> des indivi<strong>du</strong>s lorsque l’on souhaite tester l’influence de l’é<strong>du</strong>cation <strong>sur</strong> leniveau de salaire des indivi<strong>du</strong>s). On aura :q 1 = ρ 0 + ρ 1 .q + u 1q 2 = π 0 + π 1 .q + u 2On suppose à chaque fois que <strong>les</strong> termes d’erreur u ne sont corrélés ni avec q, ni avec <strong>les</strong>variab<strong>les</strong> x, ni même entre eux. En substituant q 1 à q dans notre modèle, on obtient:y = β 0 ’ + β 1 .x 1 +… +β k .x k + (δ/ρ 1 ).q 1 + ε’où ε’ = ε + u 1 .(δ/ρ 1 ). Ainsi spécifiée, le modèle peut être estimé en utilisant q 2 comme instrument deq 1 . On profite alors <strong>du</strong> fait que q 2 ne soit corrélé avec aucun élément <strong>du</strong> terme d’erreur. En effet, εn’est, par hypothèse, pas corrélé à q (absence de problème d’endogénéité lorsque toutes <strong>les</strong> variab<strong>les</strong>sont incluses dans le modèle); ce sera donc aussi le cas de q 1 comme de q 2 . De plus, q 2 n’est pascorrélé avec u 1 puisque ce dernier ne l’est ni avec q, ni avec u 2 . Il apparaît ainsi que q 2 peut être utilisécomme instrument de q 1 . L’avantage de la méthode est qu’elle n’oblige pas à rechercher quel<strong>les</strong>variab<strong>les</strong> x sont à l’origine de ce problème d’endogénéité et à trouver des instruments valides pour lerésoudre. Lorsque l’on recours aux instruments multip<strong>les</strong>, <strong>les</strong> variab<strong>les</strong> x sont leurs propresinstruments (à moins que ne se posent des problèmes d’endogénéité supplémentaires). L’inconvénientmajeur de la méthode est l’hypothèse faite, qu’une fois pris en compte <strong>les</strong> effets de la variable omise,le rési<strong>du</strong> de l’équation n’est plus corrélé avec aucune variable.RéférencesP. Aghion, P. Bolton (1992): “Distribution and growth in models with imperfect capital markets”,European Economic Review n° 36, p.603-611P. Aghion, P. Bolton (1997): “A theory of trickle-down growth and development”, Review ofEconomic Studies vol. 64, n° 2, p. 151-172R. J. Barro (2000): “Inequality and growth in a panel of countries”, Journal of Economic Growth vol.5, p.5-32A. Banerjee, A. Newman (1993): “Occupational choice and the process of development” Journal ofPolitical Economy vol. 101, n° 2, p.274-298T. Beck, A. Demigüç-Kunt, R. Levine (1999): “A new database on financial development andstructure”, World Bank working paper n° 2123, 22 p.G. Becker (1964): “Human capital: a theoretical and empirical analysis with special reference toe<strong>du</strong>cation” University of Chicago Press, 412 p.R. Benabou (1996): “Inequality and growth” NBER n° 5658, 54 p.J. C. Berthélemy (2003): “To what extent are African e<strong>du</strong>cation policies pro-poor ?” working paper21


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