PORTRAIT26 cahorsmag - mars 2013 - N° <strong>54</strong>
PORTRAITDe par son enfance en Afrique du Sud et ses racines familiales dans le Périgord, Paul Destrieux a le cœuren balance et le goût du voyage. À 34 ans, le jeune serveur en brasserie consacre son temps libre à l’organisationde séjours au Cap.PAUL DESTRIEUXCAP AU SUD DE L’AFRIQUEJusqu’à l’adolescence, Paul Destrieux foule la terre d’Afriqueen passant du Zimbabwe à l’Afrique du Sud. Il vit sa jeunessedans un décor grandiose où il s’adonne au sport etorganise des virées entre copains.Lorsqu’il arrive en France, c’est pour suivre une formationqualifiante en restauration. Très vite, l’apprentissage le mènevers des établissements de renom à Deauville, Guernesey etAmsterdam avant de poser ses bagages en Dordogne.Partout où il passe, Paul Destrieux constate la curiosité etl’émerveillement des gens pour l’Afrique du Sud ; une destinationchargée d’histoire et synonyme d’espaces sauvages.« J’avais envie d’emmener mes amis au Cappour leur faire découvrir le pays, explique PaulDestrieux. J’ai donc demandé à ma mère, quivit là-bas, de monter un itinéraire de visites.»Quelques mois plus tard, le petit groupe posele pied à la pointe de l’Afrique pour des vacances inoubliables.L’idée d’un projet touristique naît de cette belle aventure.« <strong>Cahors</strong> est devenueun point de départvers le Western Cap »Une affaire de familleAujourd’hui, la mère, en formation professionnelle de guide,et le fils, serveur dans une brasserie cadurcienne, proposentplusieurs circuits dont le plus long s’étire sur 1000 km. « Biensûr on pense aux longues plages de la côte, mais il faut aussivoir les parcs naturels, les grottes et les jardins tropicaux.»Amateur de sensations fortes, Paul Destrieux se charge defaire monter l’adrénaline des touristes. « Rien de tel pour frissonnerque d’approcher les crocodiles, de plonger au milieudes requins ou de naviguer entre les baleines ! » Et pour seremettre des émotions, il convie les visiteurs à une petite dégustationdans le vignoble sud-africain.L’équipe familiale s’est répartie le travail et c’est à Paul Destrieuxqu’il revient de promouvoir les voyages. Quand il ne slalomepas entre les tables, un plateau à la main, il se rend surdes salons, active son réseau de connaissances et présente«Les merveilles du Cap» aux offices de tourisme. «Les groupesne dépassent pas quatorze personnes. Nous voulons que leséjour crée de l’échange entre les participants.»Une activité au profit des habitantsLe duo ne veut pas pour autant se limiter aux attractions d’untourisme commercial. Il souhaite montrer les particularités etle visage multiculturel du pays, baptisé «nation arc-en-ciel» enraison des nombreuses ethnies qui le composent. « Il y a treizelangues officielles, précise le jeune homme,sans compter les différents dialectes» ; unmétissage expliqué dans les musées, passeursd’une histoire humaine chaotique marquéepar la colonisation et l’apartheid.Au dos de la carte postale, les townships révèlent un présenttoujours difficile. « Nous voulons associer la population locale.L’hébergement, la restauration ou certaines visites peuventêtre confiés à des autochtones. C’est une manière d’offrir dutravail à des familles qui gagnent peu.»Grâce à Paul Destrieux et sa mère, <strong>Cahors</strong> est devenue unpoint de départ vers le Western Cap. Ils espèrent intensifierles road trips et travailler ensemble sur cette terre, berceau dela préhistoire du continent africain, comme le sont les valléesdu Lot et de la Dordogne en Europe.cahorsmag - mars 2013 - N° <strong>54</strong> 27