JOBNAME: No Job Name PAGE: 16 SESS: 11 OUTPUT: Thu Feb 21 16:12:45 2008 SUM: 3E06D972/antiopa/eco−b−afri/239527J/rap−2007/09−chap04142 Rapport <strong>sur</strong> le développement en Afrique 2007Tableau 4.3 : Abondance de <strong>ressources</strong> <strong>et</strong> indicateurs sociauxIndicateur dudéveloppement humain(IDH) (échelle de 0à1;score le plus faible : le Niger,avec 0,31 ; score le plusélevé : les Seychelles,avec 0,84)Inégalités de revenus(coefficient de Gini ;échelle de 0 à 100)*1- Pays riches en <strong>ressources</strong> <strong>naturelles</strong>0,51 31,1Pays exportateurs de pétrole 0,55 15,3Pays exportateurs d’autres minéraux 0,46 46,82- Pays pauvres en <strong>ressources</strong>0,51 26,8<strong>naturelles</strong>3- Pays enclavés 0,42 45,0Pays enclavés riches en <strong>ressources</strong>0,42 41,6<strong>naturelles</strong>Pays enclavés pauvres en <strong>ressources</strong>0,40 42,8<strong>naturelles</strong>4- Pays côtiers 0,55 22,1Pays côtiers riches en <strong>ressources</strong>0,52 28,7<strong>naturelles</strong>Pays côtiers pauvres en <strong>ressources</strong>0,58 14,7<strong>naturelles</strong>5- Afrique 0,51 45,9Groupe SANE 0,63 42,8* 0 correspond à l’égalité parfaiteSources : Programme des Nations Unies pour le développement (2006), Rapport mondial <strong>sur</strong> le développementhumain ; Banque mondiale (2006d)D’après une analyse approfondie desvaleurs de l’IDH (tableau 4.3), le facteur premierdu développement humain semble êtrenon pas l’abondance des <strong>ressources</strong> <strong>naturelles</strong>,mais la situation géographique, c’est-àdirel’absence d’enclavement : considérés entant que groupe, les pays enclavés obtiennentun score très bas (moyenne de 0,42). Si l’onn’observe pas véritablement d’écart entrepays riches <strong>et</strong> pays pauvres en <strong>ressources</strong>(0,51), force est de constater que les économiespétrolières font n<strong>et</strong>tement mieux que lespays où abondent principalement d’autresminéraux (0,55, contre 0,46).Le creusement des inégalités de revenusconstitue un autre aspect important, souventjugé problématique pour les pays riches en<strong>ressources</strong>. <strong>Les</strong> secteurs du pétrole, du gaz <strong>et</strong>des mines sont souvent considérés comme« isolés » par nature, avec peu d’interdépendancesamont <strong>et</strong> aval avec le reste de l’économie.Dans les activités d’exploitation <strong>et</strong> deproduction, ils n’emploient que relativementpeu de main-d’œuvre très qualifiée <strong>et</strong> bien
JOBNAME: No Job Name PAGE: 17 SESS: 11 OUTPUT: Thu Feb 21 16:12:45 2008 SUM: 4DD2D3E0/antiopa/eco−b−afri/239527J/rap−2007/09−chap04L’Afrique <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>ressources</strong> <strong>naturelles</strong> : le paradoxe de l’abondance 143rémunérée, <strong>et</strong> importent généralement lamajeure partie de leurs intrants. De <strong>sur</strong>croît,il existe un risque considérable, pendant unboom des <strong>ressources</strong> <strong>naturelles</strong>, de voir lesdépen<strong>ses</strong> publiques exacerber les inégalités,par exemple, si elles sont concentrées dansl’économie formelle à l’intérieur des zone<strong>sur</strong>baines, faussant la distribution des revenus(les ménages ruraux sont tenus à l’écart) <strong>et</strong> sielles donnent la priorité aux intérêts des élites<strong>et</strong> des clas<strong>ses</strong> aisées. En raison de ces tendances,la société tend à assimiler la production<strong>et</strong> l’exportation des <strong>ressources</strong> <strong>naturelles</strong>aux intérêts des catégories nanties 13 . Commele montre le tableau 4.3, les inégalités derevenus sont sensiblement plus fortes dans lespays d’Afrique riches en <strong>ressources</strong> (coefficientde Gini : 31,1) que dans ceux pauvrementdotés (coefficient de Gini : 26,8). Ellesle sont aussi davantage dans les pays exportateursde minéraux, dans les États enclavés <strong>et</strong>dans le groupe SANE.Synthèse des caractéristiquesde l’Afrique<strong>Les</strong> caractéristiques <strong>et</strong> aspects décrits <strong>et</strong> analysésci-dessus confirment que les pays largementpourvus en <strong>ressources</strong> <strong>naturelles</strong>n’exploitent pas pleinement les avantages véritables(potentiels) de c<strong>et</strong>te richesse. Cependant,les facteurs géographiques, en premierlieu l’enclavement, jouent également un rôleessentiel dans la situation actuelle. En eff<strong>et</strong>,les pays enclavés sont moins performantspour la quasi-totalité des points étudiés.Globalement, la période de 20 ans qui vade 1980 à 2000, en particulier, a été décevantepour les pays d’Afrique riches en <strong>ressources</strong>.<strong>Les</strong> cycles antérieurs d’essor suivid’une récession <strong>et</strong> les deux décennies de croissanc<strong>et</strong>rès insuffisante ont permis de tirerd’amères leçons. Celles-ci doivent être examinées<strong>et</strong> servir pour l’avenir, <strong>sur</strong>tout à présentqu’une nouvelle phase d’expansion s’affirme<strong>sur</strong> le continent africain. <strong>Les</strong> sections qui suiventexplorent ces questions en tenantcompte d’éléments théoriques <strong>et</strong> empiriquespertinents.Comment expliquerla malédiction des <strong>ressources</strong> ?Cau<strong>ses</strong> <strong>et</strong> vecteurs principauxUn large pan de la littérature traite des raisonspour lesquelles un volume important derec<strong>et</strong>tes générées par le pétrole, le gaz <strong>et</strong>autres minéraux peut se révéler une « malédiction», <strong>et</strong> non une « bénédiction ». Certainsauteurs 14 citent trois cau<strong>ses</strong> exogènes, àsavoir (1) une politique structuraliste, (2) lesyndrome hollandais <strong>et</strong> (3) la théorie del’économie tournée vers l’exportation, ainsique trois cau<strong>ses</strong> endogènes : (1) lesdéfaillances de l’action publique, (2) l’inefficiencede l’investissement <strong>et</strong> (3) la recherchede rente. Le présent Rapport examine de plusprès ces cau<strong>ses</strong>, qui, à des fins d’analyse, sontregroupées comme suit 15 :c Volatilité des rec<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> du cadremacroéconomique ;c Syndrome hollandais <strong>et</strong> eff<strong>et</strong>s d’éviction;c Rôle de l’État ;c Eff<strong>et</strong>s socioculturels <strong>et</strong> politiques.m 13. Overseas Development Institute (2006)m 14. Voir notamment Auty (2001)m 15. Voir Stevens (2003)