22.07.2015 Views

MAG DU TRAM n°5.indd - le Grand Dijon

MAG DU TRAM n°5.indd - le Grand Dijon

MAG DU TRAM n°5.indd - le Grand Dijon

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

La rue de la Libertéchange de statut !05 Le magazine du projet AVRIL 2012


Ça y est ! Le chantier prend fin : il ne reste plus qu’à poser <strong>le</strong>s enrobés sur <strong>le</strong>s chausséeset <strong>le</strong>s trottoirs, dernière touche pour revenir à une circulation fluide, sûre et confortab<strong>le</strong>.En parallè<strong>le</strong>, tandis que l’équipement de la plateforme bat son p<strong>le</strong>in, <strong>le</strong>s essais du trams’intensifient et la formation des conducteurs a démarré. Tour d’horizon de ces dernièresétapes, indispensab<strong>le</strong>s à l’achèvement d’un projet dont la mise en œuvre aura nécessitédeux ans et demi de travaux.DERNIÈRE ÉTAPE :LA POSE DES REVÊTEMENTSTandis que la soudure du tout dernier rail,événement à forte portée symbolique,se profi<strong>le</strong> d’ici mai sur <strong>le</strong> secteur Valmy,<strong>le</strong> chantier du tram est entré dans l’unede ses dernières phases : la pose durevêtement définitif des chaussées (puiscel<strong>le</strong> des trottoirs). Tronçon par tronçon,l’opération va s’échelonner <strong>le</strong> long des20 km du tracé jusqu’au début de l’été,nécessitant des fermetures ponctuel<strong>le</strong>sà tout passage de véhicu<strong>le</strong>s. Rapide, maiscontraignante, cette ultime touche quivient parfaire des aménagements réalisés« de façade à façade » est bien évidemmentaccom pagnée par une information deproximité adressée aux riverains et unesignalétique des entreprises sur <strong>le</strong> terrain.UN DÉROULEMENTEN DEUX TEMPSPour <strong>le</strong>s chaussées, sur <strong>le</strong>s portionsà doub<strong>le</strong>-sens, <strong>le</strong>s travaux vont <strong>le</strong> plussouvent s’effectuer en deux étapes, afinde limiter la gêne, c’est-à-dire une voiede circulation après l’autre. Sur chaquevoie, l’opération prend une à deuxsemaines :• Les premiers jours, en phasede préparation, <strong>le</strong> sol est raboté,afin d’obtenir une mise à niveau etdes pentes pour l’écou<strong>le</strong>ment des eaux.Les regards d’assainissement, principa<strong>le</strong>sgênes des automobilistes ces dernièressemaines, font évidemment partied’une série d’ouvrages remis à la cote.• Les jours suivants, <strong>le</strong>s entreprisesrépandent une première couchede bitume d’accrochage, puis unrevêtement de surface. Pour un renduparfait et pérenne, cette opération doitêtre réalisée sur un long tronçon d’unseul tenant, et sans aucune circulation<strong>TRAM</strong>WAY1 tram toutes <strong>le</strong>s 5 à 15 minutes,7/7 jours, de 5h30 à 0h15<strong>Dijon</strong> Gare Quetigny CentreChenôve Centre Zénith / ValmyStationParc-relais envisagéLes ateliersVa<strong>le</strong>ndonsLe Mail<strong>Dijon</strong> GareBourrochesChenôve CentreCHENÔVEDrapeauDIJONAuditoriumRépubliquePoincaréFoch-RépubliqueGare GodransDarcyMonge1er MaiJaurèsCarrazValmyEuropeNationJunotAteliersmaintenance& exploitationtramway-busautomobi<strong>le</strong> du côté impacté. Les riverainssont donc invités à stationner auxemplacements disponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s ruesadjacentes, ou à utiliser <strong>le</strong>s parkingspublics situés à proximité. À noter enfinque, pour <strong>le</strong>s secteurs très contraints,l’application des enrobés pourra se fairede nuit.LE <strong>TRAM</strong> EN ESSAISParallè<strong>le</strong>ment à ces travaux de finitions,des tests s’effectuent depuis mi-févriersur <strong>le</strong>s rames (accélération, freinage...)GiroudPô<strong>le</strong> SantéZénithToison d'OrCHU-HôpitauxCa<strong>le</strong>ndrier des essais par secteurErasmeGrésil<strong>le</strong>sParc des SportsPiscineolympiqueMazen-SullyUniversitéSecteur Ateliers-MongeZONE 1 / 16 février*Tronc communZONE 2 / 26 avril*ZONE 3 / 26 avril*ZONE 4 / 20 mai****20 avril à l'étudeCap VertESSAIS D'ENSEMBLE26 juin - 31 juil<strong>le</strong>t*MARCHE À BLANCdu 1 er au 31 août*MISE EN SERVICE1 er septembre*ESSAIS D'ENSEMBLE15 sept. - 15 oct.*ZONE 5 / 1 er juin*MARCHE À BLANCdu 15 oct. au 15 nov.*ZONE 6 / 15 juin*MISE EN SERVICEdécembre** Dates données à titre indicatif et susceptib<strong>le</strong>s de modifications.QUETIGNY<strong>Grand</strong> MarchéQuetigny Centreet sur <strong>le</strong>s lignes (voie ferrée, aiguillages,carrefours...). Une fois ces vérificationsachevées, débutera en août la périodede « marche à blanc », durant laquel<strong>le</strong><strong>le</strong>s rames circu<strong>le</strong>ront dans <strong>le</strong>s conditionsréel<strong>le</strong>s d’utilisation, mais sans passagers.Pour autant, <strong>le</strong>s changements ne sont pasanodins, c’est pourquoi <strong>le</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong> ad’ores et déjà déployé un dispositif massifd’information, avec notamment <strong>le</strong> guide« Cap sur la Sécurité » joint avec ce numérode Tram 2012. Soyons tous attentifs pourcette dernière ligne droite !La Maisondu tramdéménageDepuis <strong>le</strong> 2 avril, la Maison du trama quitté <strong>le</strong> Pavillon Darcy, pour permettre<strong>le</strong> démarrage des travaux de la futureAgence Divia. Médiateurs,animations et documentationvous attendent désormaisau siège du <strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong>40 avenue du Drapeauaccès :• Liane 2 arrêt Lavier, ligne 14arrêt Blériot• Vélodi, station Drapeau/<strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong>horaires d’ouverture :du lundi au vendredi8h30-12h et 13h30-18hLa permanencetéléphoniquecontinuePour tout renseignement ou pour contacterun médiateur, n’hésitez pas à composer<strong>le</strong> n°vert 0800 13 2013<strong>le</strong> lundi de 9h à 17h et du mardi au samedide 9h à 19h.Le site webdédié évolueLe site dédié au tramway s’est refait une beauté,pour aborder la dernière phase du projet et vousprésenter de façon claire <strong>le</strong>s réf<strong>le</strong>xes sécuritéà adopter dès maintenant pour se préparer à l’arrivéedu tramway. Vous y trouvez toujours toute l’actualitédes travaux, <strong>le</strong>s semainiers et <strong>le</strong>s dépliants du chantier,et pouvez recevoir <strong>le</strong>s infos travaux par mail ou sms.Rendez-vous surwww.<strong>le</strong>tram-dijon.fr06Tram 2012 / Le magazine du projet /avril 2012 / 07


encontreProfession conducteurAux commandesdu tramIlhame et Philippe sont <strong>le</strong>s deux premiers agents de Keolis <strong>Dijon</strong> à avoir conduit <strong>le</strong> tramwayde <strong>Dijon</strong>. Ils étaient aux commandes lors de sa toute première sortie « en vil<strong>le</strong> », <strong>le</strong> 16 févrierdernier. Ce sont eux qui ont pour mission de former <strong>le</strong>s autres conducteurs. Ils nous livrent<strong>le</strong>urs premières impressions sur la conduite d’un véhicu<strong>le</strong> pas comme <strong>le</strong>s autres.Les formateurs guident François Rebsamen lors de son baptême de conduite,à bord de la première rame du tram.Ilhame Azzeggouarh Wal<strong>le</strong>n n’en menaitpas large, en ce matin du 16 février,au moment de prendre <strong>le</strong>s commandesdu tramway. Il faut dire qu’il ne fallaitpas la louper, cette première sortie, avecà bord près de 200 invités, dont <strong>le</strong> mairede la vil<strong>le</strong> et président du <strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong>,des journalistes et même l’employeur dela conductrice, Hervé Lefevre, directeurgénéral adjoint de Keolis France. « J’avais<strong>le</strong> trac comme <strong>le</strong> jour où j’ai passé <strong>le</strong> bac,sourit-el<strong>le</strong>. Heureusement, tout s’estdéroulé comme prévu. J’en suis sortiesoulagée... et très fière. C’est un honneurde faire partie des premiers à conduirece tram, et toute une aventure aussi. »TROIS SEMAINESDE FORMATION AU MANSPour cet agent de maîtrise de Keolis,opératrice au Poste de commandecentralisé (PCC), l’aventure commencel’an dernier, lorsque la direction lanceun appel à candidatures pour devenirformateur des conducteurs. Attiréepar ce chal<strong>le</strong>nge pour <strong>le</strong> moins inédit,et riche d’une expérience en marketinget de conductrice de bus, Ilhame postu<strong>le</strong>...et est retenue grâce à son enthousiasmeet à ses ta<strong>le</strong>nts de communicante. S’ensuivent trois semaines intensives deformation à la conduite des tramways auMans, puis deux semaines à Brest, fin 2011.Aujourd’hui, el<strong>le</strong> fait partie de l’équipedes cinq formateurs (voir photo ci-contre)chargée d’élaborer et de mettre en œuvre,dès avril, <strong>le</strong> programme de formationdes 240 conducteurs bus et tram.DÉJÀ EN 14-18La jeune femme se réjouit aujourd’huide transmettre son vécu. « Je croiserégulièrement des futurs conducteursqui appréhendent. Je <strong>le</strong>ur explique quel’apprentissage est certes intense maisen même temps, je <strong>le</strong>s rassure : un tramest beaucoup plus simp<strong>le</strong> à conduirequ’un bus ! Cela demande surtoutune vigilance de tous <strong>le</strong>s instants, maissi j’y suis arrivée, pourquoi pas eux ? »El<strong>le</strong> est la seu<strong>le</strong> femme de l’équipede formateurs. Un motif de fierté ?« Oui et non, répond-el<strong>le</strong> tout de go.Les femmes conductrices, ça n’a riende nouveau puisqu’el<strong>le</strong>s représententaujourd’hui 25 % des conducteurs de busà <strong>Dijon</strong>, et que la proportion est la mêmepour <strong>le</strong> tram. Et puis saviez-vous quedéjà en 14-18, il y avait beaucoup defemmes aux commandes du tramwayde <strong>Dijon</strong> ? Il fallait bien remplacer <strong>le</strong>shommes partis à la guerre ! »Décidément, rien ne semb<strong>le</strong> déstabiliserIlhame. La conduite du tram est entrede bonnes mains.240 stagiaires pour20 jours de formationC’est mi-avril qu’ont débuté <strong>le</strong>s sessionsde formation des 240 candidatsconducteursdu tram de <strong>Dijon</strong>,sé<strong>le</strong>ctionnés parmi 330 postulants.Chaque formateur anime un groupede 9 personnes pour une durée de 20 jours,en alternant des demi-journées de théorie,de pratique et de conduite. Au programmedes cours : énergie, matériel roulant,signalisation routière et ferroviaire, voieou encore zone de manœuvre. À l’issuedu stage, chacun sera soumis à l’examenfinal d’obtention du précieux sésame :l’habilitation à la conduite du tramwayde <strong>Dijon</strong>.Philippe MinardFormateur-référent« La première qualité d’un conducteur de tram, c’est la vigilance. »Comme Ilhame, Philippe Minard fait partie de l’équipe de formateurs des futursconducteurs de tram. Pendant quinze ans, il a formé des conducteurs de bus.Quel<strong>le</strong>s sont, selon lui, <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s qualités d’un conducteur de tramway ?« Techniquement, la conduite d’un tram est beaucoup plus faci<strong>le</strong> que la conduited’un bus : il n’y a pas de trajectoire latéra<strong>le</strong>, pas de péda<strong>le</strong> de frein ou d’accélérationmais un potentiomètre manuel, beaucoup plus doux. Il n’empêche, el<strong>le</strong> demandedes qualités indéniab<strong>le</strong>s, à commencer par une vigilance permanente, à la foisà l’intérieur du tram - avec constamment un œil sur <strong>le</strong>s voyants de vitesse ou d’étatde marche é<strong>le</strong>ctrique, en faisant aussi attention à ne pas fermer <strong>le</strong>s portessur <strong>le</strong>s usagers – et aussi à l’extérieur, avec notamment une surveillance despiétons : <strong>le</strong> tram est si<strong>le</strong>ncieux et pèse 39 tonnes, il ne s’arrête pas comme ça !Il faut aussi savoir anticiper <strong>le</strong>s risques : à la vue d’un piéton marchant près de la voie,par prévention, <strong>le</strong> conducteur fera fonctionner son « gong », un avertisseur spécialavec <strong>le</strong> son d’une cloche. À <strong>Dijon</strong>, il faudra être extrêmement vigilant <strong>le</strong>s premiersmois, <strong>le</strong> temps que <strong>le</strong>s usagers de la rue s’habituent à cet « intrus ». Enfin, toutson art sera d’assurer à ses passagers un confort maximum en soignant sa conduite,sans à-coup ni secousse. Avec un peu d’expérience, il sera même capab<strong>le</strong>de supprimer la sensation de freinage, en jouant avec l’inertie du tramway.Ce sera en quelque sorte l’aspect commercial de son métier : plus sa conduitesera douce et fluide, plus <strong>le</strong> client sera satisfait et fidè<strong>le</strong> au tram. »L’équipe des formateurs.De gauche à droite :Emmanuel, Philippe,Vincent, Lionel, IlhameC’est unhonneur et touteune aventurede conduirece tram !08 Tram 2012 / Le magazine du projet / avril 2012 / 09


2004 GD 212012 AA 21<strong>le</strong>s coulisses du tramComment <strong>le</strong>s lignes du tramway de <strong>Dijon</strong> seront-el<strong>le</strong>s alimentées en énergie ?Réseau<strong>le</strong>s 5 052 panneaux photovoltaïques des toits du centre de maintenancefournissent l'équiva<strong>le</strong>nt de 10 % des besoins en énergie des rames du tramwayAfin d’assurer l’alimentation en é<strong>le</strong>ctricitédu tramway, <strong>le</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong> a confié <strong>le</strong>« pack énergie système » à un groupementemmené par l’entreprise INEO, filia<strong>le</strong>de GDF SUEZ. De l’optimisation du traficà l’éclairage public, en passant parla récupération de l’énergie de freinage :rien n’a été laissé au hasard pouréconomiser <strong>le</strong>s « watts ».Une énergie équiva<strong>le</strong>nte aux besoins de 5 000 foyers :c’est à peu près ce dont aura besoin <strong>le</strong> tramway pour fonctionner,soit autour de 10 Gwh par an. L’é<strong>le</strong>ctricité est la source toutetrouvée, à condition toutefois que sa consommation soit maîtriséeet que <strong>le</strong> prix du « watt » ne s’envo<strong>le</strong> pas. Se voulant exemplaireen matière de développement durab<strong>le</strong>, <strong>le</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong> en avaitfait une grande exigence et attendait des industriels une réponseà la hauteur. C’est pourquoi dès 2010, <strong>le</strong> « pack énergie système »du tramway a été confié à un seul et même groupementcomposé d’INEO, filia<strong>le</strong> de GDF SUEZ, et de FIDEPPP,du groupe Caisse d’Epargne.FÉDÉRER DE MULTIPLES SAVOIR-FAIRECe pack énergie n’est autre qu’un contrat global qui porte surla conception, la construction, la maintenance et <strong>le</strong> financement,pendant 26 ans, de l’ensemb<strong>le</strong> des équipements é<strong>le</strong>ctriques etsystèmes de commande des deux lignes, ainsi que sur la gestionde l’approvisionnement en énergie. « Disons que nousnous occupons de tout ce qui est sous tension, résumeJean-Marc Apre<strong>le</strong>ff, responsab<strong>le</strong> du projet chez INEO.Cela ne se limite pas uniquement aux équipements destinésà tracter <strong>le</strong> tram, mais comprend aussi la signalisation ferroviaireet routière, l’alimentation des stations ou encore l’éclairagepublic tout au long du tracé (voir schéma ci-contre).Nous nous branchons au réseau 20 000 volts d’ERDF, puisnous <strong>le</strong> transformons en 750 volts en continu pour la traction,ou bien en basse tension (400/230 V) pour <strong>le</strong>s équipements.En tout, nous tirons pas moins de 400 kilomètres de câb<strong>le</strong>sé<strong>le</strong>ctriques, et ce dans un délai record, puisque tout seraterminé à la fin de l’été. »Courant 20 000 volts9 sous-stationsd’alimentationtransformentet redistribuent<strong>le</strong> courant750 volts400 volts400 volts400 voltsSignalisation ferroviaire(destinée uniquementau tramway)37 stations voyageurs(haut-par<strong>le</strong>urs, panneauxlumineux, bil<strong>le</strong>tterie)1 990 pointsd’éclairage public<strong>le</strong> long du tramwayAlimentation de 20 kilomètres de lignes « aériennes » de contactPoint écorécupérationd’énergie3 systèmesde réinjectionde l’énergiedu freinagesur <strong>le</strong>s LACDES ÉCONOMIES SUR TOUTE LA LIGNELe chal<strong>le</strong>nge est d’autant plus remarquab<strong>le</strong> qu’il s’accompagned’un effort sans précédent en matière de maîtrise de l’énergie,à tel point que <strong>le</strong> projet dijonnais s’avère être l’un des plusinnovants qu’ait jamais réalisé INEO. Les concepteurs cherchenten effet à réduire la facture au maximum. Par exemp<strong>le</strong>, avecl’aide d’un logiciel d’optimisation du trafic, ils ont fait en sorteque <strong>le</strong> tram s’arrête <strong>le</strong> moins possib<strong>le</strong> aux carrefours – tout enassurant la fluidité du trafic automobi<strong>le</strong> – car c’est en s’arrêtantet en redémarrant que <strong>le</strong>s tramways consomment <strong>le</strong> plus.Une autre innovation consiste à récupérer l’énergie perdue aufreinage : « Lorsqu’un tramway décélère, il induit en effet uncourant é<strong>le</strong>ctrique, explique Jean-Marc Apre<strong>le</strong>ff. Or généra<strong>le</strong>ment,celui-ci se dissipe et se perd sous forme de cha<strong>le</strong>ur. Notre idéeest de <strong>le</strong> récupérer et de <strong>le</strong> renvoyer au plus près des pointsde consommation grâce à trois « systèmes de réinjection »Point écofluiditédu traficPoint écoéconomied’énergiePoste de commandecentralisé (PCC) du tramwaySystème de supervisionde l’énergie, des équipements fixeset des commandes d’itinéraires• Gestion de90 carrefours tram/route(feux à destination des usagers)• Optimisation et contrô<strong>le</strong>des passages des tramsPoste de Contrô<strong>le</strong>Centralisé (PCC) de la Vil<strong>le</strong>judicieusement disposés <strong>le</strong> long du parcours. Ainsi, il serapossib<strong>le</strong> de d’économiser jusqu’à 10 % de l’énergie consommée ».Et ce n’est pas tout. Sont éga<strong>le</strong>ment visées <strong>le</strong>s 2 000 lampes quiéclairent <strong>le</strong> parcours. « Chacune consommant 120 watts, <strong>le</strong> calcu<strong>le</strong>st vite fait, remarque Jean-Marc Apre<strong>le</strong>ff. C’est pourquoi nousprojetons d’optimiser cet éclairage public, grâce notammentà des baisses automatiques d’intensité en fonction des saisonset de la météo du jour. »UN ACCORD ORIGINAL POUR LIMITER LE COÛTOutre ces « chasses au gaspi », la maîtrise de l’énergie passeraaussi par une production bienvenue d’énergie renouvelab<strong>le</strong> :<strong>le</strong>s 5 052 modu<strong>le</strong>s photovoltaïques disposés sur <strong>le</strong>s toits du centrede maintenance produiront chaque année 1 Gwh (soit 10 % desbesoins du tram) qui seront réinjectés dans <strong>le</strong> réseau ERDF. Enfin,un vo<strong>le</strong>t important porte sur l’approvisionnement en é<strong>le</strong>ctricitéau meil<strong>le</strong>ur coût, et ce sur <strong>le</strong>s 26 ans que durera <strong>le</strong> contrat. « C’estd’autant plus crucial qu’à partir de 2016, <strong>le</strong> marché de l’é<strong>le</strong>ctricitésera dérégulé, avec un risque d’envo<strong>le</strong>ment des prix, prévient Jean-Marc Apre<strong>le</strong>ff. C’est pourquoi nous avons passé avec <strong>le</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong>un accord gagnant-gagnant plutôt original, puisque <strong>le</strong> prix du wattpour l’exploitation du tramway ne pourra dépasserde plus de 10 % <strong>le</strong> prix du rachat de l’énergie produite loca<strong>le</strong>mentpar l’usine d’incinération des déchets ménagers. » Preuveque <strong>le</strong>s idées ne manquent pas pour maîtriser l’énergie.10Tram 2012 / Le magazine du projet / avril 2012 / 11


RUE PARMENTIERRUE J. TISSOTRUE DBOULEVARD THIERSRUE DE SUZONRUE MILLOTET<strong>le</strong>s coulisses du tramCOURS FLEURYRUE SAMBINAVENUE GARIBALDIPETITE RUE DE POUILLYRUE CLAUS SLUTERRUE MARCEAULe contrat d’équipement etd’approvisionnement é<strong>le</strong>ctriquedu tramway, signé <strong>le</strong> 1 er juil<strong>le</strong>t 2010entre <strong>le</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong> et <strong>le</strong> groupementd’INEO, filia<strong>le</strong> de GDF SUEZ, avec<strong>le</strong> FIDEPPP, groupe Caisse d’Epargne,a pris la forme d’un partenariatpublic-privé (PPP). Jean-Marc Apre<strong>le</strong>ff,directeur du projet chez INEO, revientsur <strong>le</strong>s avantages d’un tel dispositif.QU’EST-CE AU JUSTEQU’UN PARTENARIATPUBLIC-PRIVÉ ?Selon la définition, <strong>le</strong> PPP est un modede financement par <strong>le</strong>quel une autoritépublique fait appel à un prestataireprivé pour financer et gérer unéquipement assurant ou contribuant auservice public. C’est donc un contrat quimandate un expert unique, éga<strong>le</strong>mentinvestisseur, <strong>le</strong>quel doit évidemments’engager sur des points essentiels.QUELS SONT, POUR INEO,SES PRINCIPAUXENGAGEMENTS ?Ils répondent à plusieurs préoccupationsque <strong>le</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong> avait expriméesdans l’appel d’offres : la maîtrise du coûtde l’énergie nécessaire à l’alimentationdu tramway, la contribution audéveloppement durab<strong>le</strong> et l’accélérationd’un ca<strong>le</strong>ndrier déjà ambitieux.À quelques mois du lancement, nouspouvons affirmer que nous <strong>le</strong>s respectonslargement (voir page précédente).QUELS SONT PLUSPRÉCISÉMENT LESAVANTAGES DE CETTEFORME DE PARTENARIAT ?Le premier est qu’il sécurise ce qu’onappel<strong>le</strong> <strong>le</strong> « coût de possession », c’està-dire<strong>le</strong> coût de construction, maisaussi celui de la maintenance et del’exploitation (énergie et personne<strong>le</strong>mployé) puisque <strong>le</strong> partenaire s’engagesur toute la durée du fonctionnement.Comme c’est un contrat, de nombreuxpoints sont précisés, comme <strong>le</strong> nombrede pannes à ne pas dépasser, <strong>le</strong> coûtde l’énergie, <strong>le</strong> ca<strong>le</strong>ndrier. Il comprendaussi des engagements sociaux comme<strong>le</strong> fait d’employer 10 % de personnes endifficulté d’insertion, tout en confiantau moins 70 % des prestations demaintenance des équipements à desentreprises dijonnaises. Enfin, il y estclairement spécifié que <strong>le</strong>s installationsdevront être régulièrement misesà niveau tout au long de l’exploitation,avec notamment chaque année laréalisation d’un bilan énergétiqueet des améliorations à proposer pourl’année suivante.RUE G. PEIGNOTRUE DEVOSGEPLACE DE LA RÉPUBLIQUERUE P. PRUD'HONRUE SAMBINBOULEVARD DE LA TRÉMOUILLERUE DEVOSGERUE <strong>DU</strong> NORDRUE C. BERNARDAVENUE AVENUE ViICTOR ViICTOR HUGO HUGORUE DIDEROTRUE J. J. ROUSSEAURUE DE LA PRÉFECTURERUE MONTIGNYLE PPP SEMBLE DONCSATISFAISANT POURTOUT LE MONDE...Oui, et c’est d’abord une bel<strong>le</strong> réussitepour l’entreprise INEO, car il démontresa capacité à fédérer toute une sériede savoir-faire en interne – conception,construction, exploitation, maintenance,financement – dans un seul et mêmeprojet. Nous sommes notre propremaître d’œuvre et c’est une granderesponsabilité ! Pour une installationaussi comp<strong>le</strong>xe, c’est un gaged’efficacité, puisque nous intégrons tous<strong>le</strong>s éléments dès la conception. Enfin,<strong>le</strong> PPP réunit deux partenaires quipartagent <strong>le</strong> même besoin et <strong>le</strong> mêmeintérêt général : ils vont tout fairepour répondre ensemb<strong>le</strong> aux problèmatiquesqui se posent à la col<strong>le</strong>ctivité.rue de la Libertébienvenue en mode« coeur de vil<strong>le</strong> »C’est une véritab<strong>le</strong> métamorphose à laquel<strong>le</strong> vont assister <strong>le</strong>s <strong>Grand</strong>s <strong>Dijon</strong>naisdès septembre prochain, avec la piétonisation et la requalification de la ruede la Liberté. Et pour cause : dans cette voie qui constitue l’une des principa<strong>le</strong>sGARE 2GARE 1DARCY GRANGIERTRÉMOUILLERUE AUDRABOULEVARD DE BROSSESRUE M. SERVETRUE MICHEL SERVETRUE PALLIOTRUE BANNELIERRUE <strong>DU</strong> ROSOIRRUE H. VINCENOTRUE <strong>DU</strong> CHÂTEAURUE <strong>DU</strong> TEMPLE RUE <strong>DU</strong> TEMPLERUE J. RENAUDRUE DEVOSGEBOULEVARD DE BROSSESAVENUE DE LA 1 RE ARMÉE FRANÇAISERUE DES PERRIÈRESRUE J. RENAUDRUE DES GODRANSRUE GUILLAUME TELLAVENUE MARÉCHAL FOCHGare SNCFvoyageursESPLANADEDE LA GARESNCFCinémaRUE DE LA LIBERTÉRUE <strong>DU</strong> Dr MARETRUE <strong>DU</strong> Dr CHAUSSIERBOULEVARD SÉVIGNÉRUEBOSSACK BOSSACKRUE <strong>DU</strong> Dr ALBERT RÉMYPA SERE LEAVENUE ALBERT 1ERRUE MARIOTTEMuséumd'HistoireNature <strong>le</strong>Jardinde l'ArquebuseLignesSNCFRUE DE L'ARQUEBUSERUE <strong>DU</strong> JARDINDES DES PLANTES PLANTESRUE JOLIETLa PosteSNCFPLACEAUGUSTE<strong>DU</strong>BOISSQUAREDARCYGoupe scolaireMauchausseGoupe scolaireDarcyHôteldes SociétésPLACEDARCYSa <strong>le</strong> DevosgeCPAMPoliceurbaineCinémaLa PosteTemp<strong>le</strong>PLACESAINT BERNARDFoyerdes JeunesTravail<strong>le</strong>urs<strong>le</strong>ursBanquede FranceTrésorPublicartères du commerce de centre-vil<strong>le</strong>, passaient jusqu’à présent près de mil<strong>le</strong>bus par jour. Parée d’un nouveau revêtement, qui lui donnera son identitéet son unité, el<strong>le</strong> incarnera un cœur de vil<strong>le</strong> débarrassé du transit automobi<strong>le</strong>.Jalonnée par un chape<strong>le</strong>t de places aux diverses ambiances, el<strong>le</strong> sera <strong>le</strong> pointde ralliement des amateurs de balades urbaines, heureux de partager ensemb<strong>le</strong>ce lieu réenchanté, où des milliers d’âmes se croiseront <strong>le</strong>s jours de shopping,pour la plus grande joie des commerçants.Suivez <strong>le</strong> mouvement !SortieparkingTrémoui <strong>le</strong>Éco<strong>le</strong>Trémoui <strong>le</strong>Conseil généralConseil régionalConseil régionalPréfectureConseilgénéralEntréeparkingTrémoui <strong>le</strong>Éco<strong>le</strong>du NordStation<strong>Dijon</strong> GareStationFoch-GareStationDarcyStationGodransStationRépubliqueligne T2StationRépubliqueligne T1RUE DE LA LIBERTÉRUE BOSSUETREMPART DE LA MISÉRICORDERUE DE L'ARQUEBUSEMONGEProjetCRYSTALPLACEF. RUDERUE RAMEAUPLACEDE LA LIBÉRATIONRUE <strong>DU</strong> BOURGLes chiffres-clés du PPP- Montant du contrat : 176 millions d’euros- Investissement des partenaires privés (INEO et Fonds d’investissementet de développement des partenariats public-privé (FIDEPPP)) : 52 millions d’euros- Durée : 26 ans (2 ans de construction et 24 ans de maintenance)- Date de mise en service : septembre 2012Retour aux sourcesLe projet s’est vu baptiser d’un nom évocateur de la « voie »(via en latin) qu’était cette rue à l’époque gallo-romaine : Via Liberté.«Via» évoque aussi <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong> d’une passerel<strong>le</strong> commerçanteentre la cour de la gare et la place de la Libération, d’où la signatureassociée : Balade et shopping en mode « cœur de vil<strong>le</strong> » !RUE <strong>DU</strong> FAUBOURG FAUBOURG RA12 Tram 2012 / Le magazine du projet / avril 2012 / 13


P.CHARMY CHARMYLa Libertéest en marcheLe 2 septembre 2012,la rue de la Libertédeviendra exclusivementpiétonne, tandis quedébuteront ses travauxd’embellissement.Symbo<strong>le</strong> d’un centre-vil<strong>le</strong>dédié aux modes doux,el<strong>le</strong> se parera d’unrevêtement clairemblématique dela vil<strong>le</strong> et sera ponctuéepar de nouveaux signauxurbains. Récit d’unemétamorphose.Hypothèse d’aménagementde la rue de la Liberté en mai 2013(œuvre d’art à définir)commun, eux, seront à deux pas, sur<strong>le</strong>s bou<strong>le</strong>vards. » Et si <strong>le</strong> projet plaîtautant à l’architecte, c’est parce qu’ilremet enfin la voiture à sa juste place.« Dans beaucoup d’endroits, la voitureétait entrée aux forceps, constate-t-il.Or, une vil<strong>le</strong> ne peut donner plus quece qu’el<strong>le</strong> a. C’est une aberration de fairepasser des véhicu<strong>le</strong>s dans une rue detrois mètres de large. Le projet estune occasion rêvée de repenser notremanière de vivre la vil<strong>le</strong>, de respecterla beauté de son architecture,de ses monuments. »UNIFIER ET PONCTUERLA RUEC’est donc tout naturel<strong>le</strong>ment que la ruede la Liberté est devenue <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong>de cette métamorphose. Les travaux,qui s’étendront entre septembre 2012et avril 2013, transformeront la rueen douceur, sans gêner outre mesure<strong>le</strong>s piétons et l’activité commerçante(voir page 18). Pour Thierry Ciccione,l’objectif sera surtout de « l’unifier » :« Aujourd’hui, la rue est marquée parson image liée à la circulation des bus.En la piétonisant, nous nous devonsde redonner de l’importance à sespratiques et à son histoire, autrementdit à ses commerces et à ses façades. Enoutre, el<strong>le</strong> est historiquement hétéroclite,du point de vue de sa largeur ou del’architecture qui la compose.En l’unifiant, nous lui donnons uneidentité bien visib<strong>le</strong>. » Pour cela, unnouveau traitement de sol a été imaginé :un tapis lisse et sobre, en béton blondconstitué de granulats de pierre deBourgogne, sera coulé sur la largeurde la rue. « Avec ce sol clair, nous sortonsdu vocabulaire de la chaussée noirequi symbolisait <strong>le</strong> passage des voitures,explique Thierry Ciccione. Sa clartéa en outre l’avantage de nécessiter moinsde lumière la nuit pour l’éclairer.Quant à l’utilisation de la pierre loca<strong>le</strong>,el<strong>le</strong> a p<strong>le</strong>in d’avantages : el<strong>le</strong> nécessitemoins d’énergie pour être acheminée etest faci<strong>le</strong>ment disponib<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s futuresextensions piétonnes. » Tout au longde la rue, au pied des façades, de largesdal<strong>le</strong>s borderont <strong>le</strong>s bâtiments, tel<strong>le</strong>sun soc<strong>le</strong>, afin de protéger ces derniersdes agressions de l’eau (pluie, nettoyage...).Les dal<strong>le</strong>s seront en pierre calcaire,emblématique de <strong>Dijon</strong>. Au milieu dela rue sera placé un élégant caniveauen pierre, nécessaire à la récupérationdes eaux de pluie. Enfin, la dernièretouche de l’architecte-paysagisteaura consisté à y proposer des« ponctuations ». « La rue de la Libertéest longue de 800 mètres, expliqueThierry Ciccione. Or on sait que <strong>le</strong>piéton aime avoir une pause tous <strong>le</strong>s150-200 mètres, un lieu où il se sent libre,par exemp<strong>le</strong>, de bifurquer dans une autredirection. L’idée était donc de ponctuerla rue d’éléments bien identifiab<strong>le</strong>s,Marquer <strong>le</strong>s pieds de façade :l’exemp<strong>le</strong> de Gênes<strong>le</strong>squels faisant office de signaux urbains,indicateurs de ces lieux particuliers».D’ores et déjà, deux de ces élémentsexistent : l’arc de triomphe de la placeDarcy, ainsi que la place de la Libération(qui ne fera pas l’objet de travaux).Thierry Ciccione en préconise troisautres, qui seraient autant de rendezvousavec l’Histoire : au carrefour dela rue du Château, place François-Rude(où jadis coulait <strong>le</strong> Suzon) et à la sortie,place du Théâtre. Fontaine, œuvred’art contemporaine majestueuseou autre ? À l’heure qu’il est, <strong>le</strong> choixde ces « signaux » reste ouvert. Avisaux citoyens qui ont de l’imagination*.* Sur l’ensemb<strong>le</strong> des visuels de ce dossier (y compris en pagede couverture de ce magazine), ces signaux urbains ont étésymbolisés avec un peu de facétie par la statue de la Liberté.Une forme de clin d’œil non seu<strong>le</strong>ment au nom de notre futurerue piétonne, mais surtout au <strong>Dijon</strong>nais Gustave Eiffelqui a conçu l’armature du célèbre monument new-yorkais.La rue de la Liberté n’aura jamais portéaussi bien son nom. L’un des axes <strong>le</strong>s plusanciens de la vil<strong>le</strong>, dont on retrouve tracedès <strong>le</strong>s premières implantations romaines,deviendra piétonnier dès septembre 2012,sur toute sa longueur, de la place Darcyà la place du Théâtre.UN COULOIR DE BUSPourtant, qu’il aura été long, son cheminde libération ! Principal axe commerçantdu centre de <strong>Dijon</strong>, la rue de la Liberté alongtemps fait partie de ces artères devil<strong>le</strong>s françaises tristement défiguréespar l’envahissement automobi<strong>le</strong> auXX e sièc<strong>le</strong>. Dès 1978, el<strong>le</strong> deviendracependant interdite aux voitures, maisdemeurera <strong>le</strong> passage obligé de la plupartdes lignes de transport en commun dela vil<strong>le</strong>. Aujourd’hui, près de 800 busl’empruntent encore chaque jour, avec<strong>le</strong>s Lianes 1, 3, 5 et la navette DiviaCity.Dans son passage <strong>le</strong> plus étroit, ces mêmesbus passent alternativement dans un senspuis dans l’autre. L’arrivée du tramway estdonc une véritab<strong>le</strong> délivrance.Mieux, une révolution. Dès <strong>le</strong> dimanche2 septembre, conséquence immédiatede l’inauguration du tramway la veil<strong>le</strong>et de la mise en service du nouveau réseauDivia qui lui est associé, la circulationdes bus y sera définitivement supprimée.Les travaux de piétonisation pourrontcommencer, étendant <strong>le</strong>s possibilités dedéambu<strong>le</strong>r tranquil<strong>le</strong>ment au cœur dela vil<strong>le</strong>, à quelques centaines de mètresdes stations de tram Darcy ou Godrans.L’activité commercia<strong>le</strong> s’en trouveradynamisée, l’environnement apaisé,et la rue embellie, lui donnant ainsiune nouvel<strong>le</strong> attractivité.Cel<strong>le</strong>-ci sera soutenue par une dessertebus efficace, grâce à plusieurs « portesd’entrée » du centre-vil<strong>le</strong> : la place Darcy,<strong>le</strong>s places Grangier et Bossuet (via <strong>le</strong>srues du Château et des Godrans), ainsique la place du Théâtre. Autant de pointsde rencontre de Lianes, de lignes urbaineset de la très pratique (et gratuite !)navette DiviaCity.UNE OCCASION RÊVÉEDE REPENSER LA VILLEThierry Ciccione, architecte-paysagisteau bureau d’études Stoa, est chargé par laVil<strong>le</strong> et <strong>le</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong> de mener <strong>le</strong> projetde transformation. En collaboration avecRoland Ribi, expert en mobilité urbaine,il a d’abord repensé <strong>le</strong>s déplacements :« Le centre-vil<strong>le</strong> de <strong>Dijon</strong> se prête bienà la marche à pied, car il est relativementpetit, tout au plus deux kilomètresde diamètre. Nous allons faire en sortequ’il ne puisse plus être traversé par<strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s en transit, qui n’ont aucuneraison d’y circu<strong>le</strong>r. Les transports enHôteldes SociétésRUE <strong>DU</strong> Dr CHAUSSIERPRIVATIFCPAMPLACEDARCYDarcyStationDARCY511 pl.GRANGIER362 pl.PRIVATIFBOULEVARD DE BROSSESRUE <strong>DU</strong> Dr MARETPRIVATIFPRIVATIFLA POSTERUE DEConfiguration définitivede la voirieRUE J. RENAUDPRIVATIFRUE DE LA LIBERTÉLa PosteRUE <strong>DU</strong> TEMPLERUE <strong>DU</strong> CHAPEAU ROUGERUE <strong>DU</strong> CHÂTEAURUE <strong>DU</strong> CHÂTEAURUE BOSSUETRUE DES GODRANSDAUPHINE351 pl.RUE DES GODRANSPLACEF. RUDERUE <strong>DU</strong> DAUPHINERUE S.LIEGARD LIEGARDRUE DE LA LIBERTÉRUE <strong>DU</strong> BOURGRUEAUXLIONSRUE J. MERCIERRUE VAUBANSens de circulation VLSens de circulation sur voie réservéeaux bus, cyc<strong>le</strong>s et taxisSens de circulation sur voie réservéeaux livraisons, riverains et secoursBorne de contrô<strong>le</strong> d’accèsAire piétonne existanteNouvel<strong>le</strong> aire piétonneVoie réservée aux bus et taxisHôtelde Vil<strong>le</strong>PLACE DELA LIBÉRATIONRUE DESBONS ENFANTSRUE RAMEAURUE LAMONNOYEPLACE <strong>DU</strong>THÉATRERUEVAILLANTRUE CHABOT14Tram 2012 / Le magazine du projet / avril 2012 / 15


Le projetau filde la rueSection 1De la place Darcy au carrefour du Château, c’est la partie la plushétéroclite et la plus remaniée de la rue sur <strong>le</strong> plan architectural.Nous sommes dans <strong>le</strong>s faubourgs, la grandeur historique est moinsprégnante, bien que l’arc de triomphe y remplisse amp<strong>le</strong>mentsa fonction de porte d’entrée. Dans cette partie, l’aménagementconsiste simp<strong>le</strong>ment en la mise à niveau du sol, <strong>le</strong> traitementdes dévers de façon à diriger <strong>le</strong>s eaux de ruissel<strong>le</strong>ment au centrede la chaussée et <strong>le</strong> traitement en pierre des lisières de façades.À l’extrémité ouest de la rue de la Liberté, <strong>le</strong>s piétons rejoignenttout naturel<strong>le</strong>ment la place Darcy en passant sous l’arc de triomphe.Section 3De la place François-Rude à la placede la Libération, nous sommes dansla partie la plus étroite de la rue quise caractérise par un ensemb<strong>le</strong> architecturaldu XVIII e sièc<strong>le</strong> d’une régularité remarquab<strong>le</strong>,et par <strong>le</strong> fait qu’el<strong>le</strong> débouche à chacunede ses extrêmités sur une place importante.Pour affirmer l’articulation forte que représentel’embrasure de la place François-Rude dansla rue de la Liberté, l’idée serait d’y placerun élément marquant* et évocateur dela traversée du Suzon, la rivière qui coulaitici aux origines de la vil<strong>le</strong>.Section 4De la place de la Libération à la placedu Théâtre, <strong>le</strong>s pieds de façade en pierrecalcaire s’étendent en un large bandeaucréant un seuil à la mesure du bâtimentdu palais de Bourgogne, dont l’ai<strong>le</strong> Est bordela majeure partie de la rue Rameau.PLACEDARCYRUE DE LA POSTERUE <strong>DU</strong> Dr MARET1Section 1RUE <strong>DU</strong> CHAPEAU ROUGERUE <strong>DU</strong> CHÂTEAURUE DE LA LIBERTÉRUE BOSSUET2Section 2RUE DES GODRANSRUE <strong>DU</strong> DAUPHINEPLACEF. RUDE3Section 3RUE <strong>DU</strong> BOURG RUE S. LIEGARDRUE J. MERCIERHôtelde Vil<strong>le</strong>4Section 4RUE RAMEAUPLACE DELA LIBÉRATION PLACE <strong>DU</strong>THÉATRERUE LAMONNOYER. VAILLANTLa rue prend fin au pied de l’imposant monumentnéo-classique du théâtre municipal, avec en perspectivel’église Saint-Michel. L’aménagement proposé pourla place du Théâtre redonne une large part aux piétons :la voie de circulation est réduite à 7 mètres de large,<strong>le</strong> stationnement y est supprimé et la station de taxi estdéplacée dans la rue Vaillant. La place trouvera une secondevie et pourra devenir un espace public animé. Ornée oupas d’une œuvre d’art*, el<strong>le</strong> complètera <strong>le</strong> chape<strong>le</strong>t deslieux singuliers qui jalonnent la rue de la Liberté et sonétonnante pa<strong>le</strong>tte d’ambiances.RUE DESBONS ENFANTSDal<strong>le</strong>s depierChausséeCaniveauen pied de façade en béton bouchardé en pierreChausséeDal<strong>le</strong>s de pierreen béton bouchardé en pied de façadeSection 2Du carrefour du Château à la placeFrançois Rude, la rue est marquée parla présence des très hauts bâtiments desgrands magasins, érigés au XIX e sièc<strong>le</strong>.Sur toute la longueur, l’axe est soulignépar un large caniveau en pierre calcaire,comme <strong>le</strong> rappel de la ligne des façadesdésormais disparues.RUE VAUBANRUE CHABOTCHARMY* Sur l’ensemb<strong>le</strong> des visuels de ce dossier (y compris en page de couverture de ce magazine),ces signaux urbains ont été symbolisés avec un peu de facétie par la statue de la Liberté.Une forme de clin d’œil non seu<strong>le</strong>ment au nom de notre future rue piétonne, mais surtoutau <strong>Dijon</strong>nais Gustave Eiffel qui a conçu l’armature du célèbre monument new-yorkais.Une aubaine pour <strong>le</strong>s commercesLes commerçants de la rue des Godrans peuvent en témoigner : la piétonisation, ça change la vie ! Eux qui ont vu <strong>le</strong>urvoie rendue aux piétons l’an dernier louent <strong>le</strong> climat serein qui règne désormais devant <strong>le</strong>ur magasin, une ambiancepropice à attirer <strong>le</strong> chaland... sans compter la possibilité d’étendre <strong>le</strong>ur échoppe sur la rue, gagnant ainsi en visibilité.Sur la rue de la Liberté, un règ<strong>le</strong>ment semblab<strong>le</strong> à celui de la rue des Godrans sera instauré pour <strong>le</strong>s étalages et <strong>le</strong>sterrasses. L’une des principa<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s consistera à ce qu’il reste au minimum 4 mètres de passage pour <strong>le</strong>s piétonset <strong>le</strong>s secours au milieu de la rue. C’est évidemment une aubaine pour <strong>le</strong>s commerces, et tout particulièrement pour<strong>le</strong>s commerces de bouche, jusqu’alors empêchés de s’instal<strong>le</strong>r dehors à cause de la circulation.16Tram 2012 / Le magazine du projet / avril 2012 / 17


Des travaux organisésen deux phases2012 2013sept. oct. nov. déc. janv. fév. mars avrilregardPhilippe MaupetitL’ivre d’humainphase 1phase 2- Remise à niveau des réseaux(eaux pluvia<strong>le</strong>s, eau potab<strong>le</strong>)- Installation d’un réseaude fibre optiqueTrêve des confiseursEncore un petit effort ! Les travaux du tramway serontà peine achevés que commenceront ceux de la ruede la Liberté. Toutefois, ces derniers seront beaucoupmoins embarrassants que <strong>le</strong>s premiers. Ils respecteronten effet une « trêve des confiseurs » correspondantà la période des achats de fin d’année, avec unepremière phase courant du 3 septembre à fin octobre,et une deuxième phase de début février à fin avril.Un planning qui a ravi <strong>le</strong>s quelque 60 commerçantsdu secteur présents lors d’une première réunion deprésentation du projet, sal<strong>le</strong> de Flore <strong>le</strong> 27 mars dernier.Trois mois seu<strong>le</strong>ment suffiront donc, au lieu des neufmois habituels pour un tel chantier. Pour y parvenir,<strong>le</strong>s entreprises travail<strong>le</strong>ront en parallè<strong>le</strong>, par tronçonsde 50 mètres. Pendant toute la durée des travaux,<strong>le</strong>s accès aux commerces seront maintenus, de mêmeque <strong>le</strong>s livraisons, <strong>le</strong>s accès aux riverains ou aux véhicu<strong>le</strong>sde secours. En dehors des emprises des travaux,des zones confortab<strong>le</strong>s seront laissées aux piétons.phase 2Demi-chaussée SudDemi-chaussée NordTerrassementPose du dallageCoulage bétonBouchardage(traitement antidérapantdes sols)TerrassementPose du dallageCoulage bétonBouchardage(traitementantidérapantdes sols)LES COMMERÇANTS ACCOMPAGNÉSUn dispositif d’accompagnement sera mis en place pour <strong>le</strong>scommerçants, comparab<strong>le</strong> à celui déployé pour <strong>le</strong> tram, avecnotamment des réunions et plaquettes d’information unefois qu’auront été choisies en juin <strong>le</strong>s entreprises en chargedu chantier. Pour assurer <strong>le</strong> lien, un médiateur commerce seraspécia<strong>le</strong>ment nommé pour <strong>le</strong> secteur. Loin d’être interditspendant <strong>le</strong>s travaux, <strong>le</strong>s projets de transformation des magasinsseront même encouragés. Un fonds d’intervention pour <strong>le</strong>sservices, l’artisanat et <strong>le</strong> commerce (FISAC), baptisé « Cœur devil<strong>le</strong> », pour une durée de quatre ans, est actuel<strong>le</strong>ment en coursde montage. Affaire à suivre !Si Philippe Maupetit se cache derrièreson appareil photo, c’est sans doutepour masquer sa sensibilité, pourtantperceptib<strong>le</strong> dans son œil vert qui s’embueà partager ses plus beaux souvenirsde rencontres improbab<strong>le</strong>s du boutdu monde. Le temps ne semb<strong>le</strong> pasavoir de prise sur cet homme de 56 ans,qui aime tant se fondre dans <strong>le</strong> présentde ses contemporains.LE PETIT THÉÂTRE DE LA VIELe photographe du quotidien - c’est ainsiqu’il se définit - trouve sa vocation à 20 ansdevant <strong>le</strong>s éternel<strong>le</strong>s peintures rupestresdu Tassili, dans <strong>le</strong> Hoggar en Algérie :de l’humain, rien que de l’humain, dansson essence la plus profonde. C’est à <strong>Dijon</strong>,vil<strong>le</strong> de ses études en biologie, qu’il cultiveson regard d’entomologiste curieux etmalicieux sur <strong>le</strong> « petit théâtre de la viereprésentative ». Il sera photographe pourLe Bien public, réalisera un livre sur sa vil<strong>le</strong>de cœur qu’il prend plaisir à voir peuà peu s’ouvrir à la différence, à la mixité,à la culture. Et puis, <strong>le</strong>s voyages,pour rencontrer l’autre sur des cheminsinattendus – Maroc, Mexique, Chine,Espagne, Liban, Thaïlande, Grèce, Hongrie –,dont il confectionnera sa col<strong>le</strong>ctionde livres Impressions.UN HOM<strong>MAG</strong>E AUX OUVRIERSComme Ulysse qui a fait un beau voyage,Philippe Maupetit revient toujoursà <strong>Dijon</strong>. En vente dans <strong>le</strong>s librairiesà partir du 3 septembre, son prochainEn vente dans <strong>le</strong>s librairies à partir du 3 septembre,<strong>le</strong> prochain livre de Philippe Maupetit témoignera dutravail des ouvriers du chantier du tramway dijonnais.En attendant, nous avons rencontré ce « photographedu quotidien », éternel curieux de l’intelligencede l’humain dans son environnement.livre témoignera de l’arrivée du tramway,« où <strong>le</strong>s gens vont non seu<strong>le</strong>ment secroiser, mais se rencontrer, se regarder,faire attention à l’autre. » Mais dansune énième pirouette, il a préféré ne pasfaire <strong>le</strong> portrait des <strong>Dijon</strong>nais, non, plutôtcelui de cette grande famil<strong>le</strong> d’ouvriersdu chantier, de toutes origines, venus departout, histoire de rendre hommageà ces petites mains qui œuvrent dansl’ombre, ceux qui auront vraiment « fait »<strong>le</strong> tramway, ceux qui incarnent cetteintelligence du corps au travail. Avecun simp<strong>le</strong> Leica en bandoulière, « pour<strong>le</strong>s approcher sans <strong>le</strong>s agresser et entrerdans <strong>le</strong>ur univers », Philippe est allé à<strong>le</strong>ur rencontre et <strong>le</strong>ur a livré une vérité :ne sont-ce pas eux <strong>le</strong>s héros anonymesdu tramway de <strong>Dijon</strong> ? Il aime déjà ce livreen gestation comme il aime se nourrirde tous <strong>le</strong>s autres livres. À évoquer RayCarver, cet écrivain américain qui donnetant d’épaisseur aux gens de peu, son œils’embue à nouveau. Comme pour arroser ça.Lignes de vie10 juin 1956 : Naissance à Auxerre1976 : Arrivée à <strong>Dijon</strong>, étudie la biologie1997 : Ouvrage Le corps en mouvement2003 : Premier livre de la série Impressions, au Maroc,aux éditions Cerc<strong>le</strong> d’Art2007 : Portrait de vil<strong>le</strong> : <strong>Dijon</strong>, en collaborationavec l’écrivain Jean Vautrin, aux éditions Cerc<strong>le</strong> d’Art1 er septembre 2012 : Inauguration du tram3 septembre 2012 : Sortie de son livre sur l’arrivéedu tramway à <strong>Dijon</strong>, aux éditions Dominique Guéniot© Philippe Maupetit18 Tram 2012 / Le magazine du projet / avril 2012 / 19


INITIATIVESLe tram,l’atout commerçantDès qu’il sera en service, <strong>le</strong> tram sera un véritab<strong>le</strong> atout pour <strong>le</strong>s commerçants.Une fréquentation boostée sur l’ensemb<strong>le</strong> du réseau Divia, une circulation apaisée,des quartiers renouvelés, plus de vie, plus d’attractivité. Mais en attendant, il faut soutenirl’activité commercia<strong>le</strong> pendant <strong>le</strong>s travaux. En particulier a été mis en place un FISAC(fonds d’intervention pour <strong>le</strong>s services, l’artisanat et <strong>le</strong> commerce) spécial tramway.Alors que se prépare la phase 2, petit retour et bilan de la phase 1.Dans <strong>le</strong> jeu des sept famil<strong>le</strong>s qui vontbénéficier du tram, je voudrais <strong>le</strong>scommerçants. Si <strong>le</strong> maximum est faitpour limiter l’impact du chantier sur<strong>le</strong>ur activité, il s’agit aussi de <strong>le</strong>ur faireprofiter à p<strong>le</strong>in du dynamisme nouveauque va engendrer <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>mentde la vil<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> sillon du tramway.LE FISAC, COMME UNE FUSÉELe FISAC vient compléter un dispositifcohérent et volontariste mis en placepar <strong>le</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong>. Au niveau national,il est prévu pour préserver ou développerun tissu d’entreprises de proximité dansun secteur en p<strong>le</strong>ine mutation. C’est bien<strong>le</strong> cas avec <strong>le</strong> tramway. Le FISAC mis enplace pour <strong>le</strong> tram avec l’Etat implique<strong>le</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Dijon</strong>, la CCI, la Chambre deMétiers, <strong>le</strong>s unions commercia<strong>le</strong>s fédéréesdans l’association Désir de Tram, et <strong>le</strong>sVil<strong>le</strong>s de Chenôve, Quetigny et <strong>Dijon</strong>.C’est un peu comme une fusée quiviendrait mettre <strong>le</strong>s petites entreprisessur l’orbite d’une nouvel<strong>le</strong> dynamique.Le centre de fitness Lady Moving, avenue du Drapeau,a bénéficié de l’aide FISAC pour embellir sa devanture.20Une fusée qui serait à deux étages :<strong>le</strong> premier pour soutenir <strong>le</strong>s commercesimpactés pendant <strong>le</strong>s travaux, <strong>le</strong> secondpour <strong>le</strong>ur faire prendre <strong>le</strong>s bons rails ets’adapter aux nouvel<strong>le</strong>s habitudes, auxnouveaux modes de (vivre la) vil<strong>le</strong> que vaapporter la mise en service du tramway.PHASE 1 :TENIR LA RAMPE !Le bilan de la phase 1 est très positifet a su se mettre en place dans <strong>le</strong> bontiming par rapport au chantier. La partiela plus visib<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> public fut sansdoute <strong>le</strong>s actions commercia<strong>le</strong>s dont<strong>le</strong> but était de maintenir l’attractivitédes commerces aux abords des travauxet de faire venir ou de maintenir un flux declientè<strong>le</strong> fidè<strong>le</strong>. 69 % des consommateursinterrogés ont été satisfaits voire trèssatisfaits. Les commerçants ont ainsioffert 100 000 tickets bus ou parkingà <strong>le</strong>urs clients. 900 000 cartes à jouerAmstramgrat’ ont pu être distribuées,plusieurs milliers de famil<strong>le</strong>s invitéesaux FestiTram, plus d’un millier de lotsdistribués dont une voiture, des écransplasma, un voyage, des places de concert...Une autre action phare permettait desubventionner <strong>le</strong>s travaux de devanture :une bel<strong>le</strong> occasion de se refaire unebeauté pour l’arrivée du tram, êtreattractif et séduisant pour une nouvel<strong>le</strong>clientè<strong>le</strong>. Quinze commerçants en ontbénéficié pour des montants allantde 2 000 à 25 000 euros.Moins visib<strong>le</strong> mais tout aussifondamenta<strong>le</strong>, la mise en place d’unobservatoire a permis d’étudier l’évolutionde l’activité pendant <strong>le</strong>s travaux, <strong>le</strong>snouvel<strong>le</strong>s habitudes de consommationprises, <strong>le</strong>s niches à explorer pourpermettre aux commerces de proximitéde s’adapter aux nouveaux marchésqui se profi<strong>le</strong>nt.Avec 23 actions au total, la phase 1 étaitambitieuse et son succès a encouragéla demande, comme <strong>le</strong> permet la loi,pour un FISAC 2.Immense succès pour <strong>TRAM</strong> CITYQuand <strong>le</strong> public adhère,ça col<strong>le</strong> !Pour gagner, <strong>le</strong> principe étaittrès simp<strong>le</strong> : réunir et col<strong>le</strong>r <strong>le</strong>sdix vignettes représentant <strong>le</strong>sprincipa<strong>le</strong>s stations du tramwaysur un poster affichant <strong>le</strong> réseau.100 000 posters et 200 000pochettes de trois vignettesont été distribués chez plus de400 commerçants participants.Pari plus que réussi.Une chaîne d’échangess’est organisée sur la pageFacebook et <strong>le</strong>s heureux gagnantsont afflué à la Maison du trampour y tirer au sort un cadeau.Deux semaines plus tard,tout était distribué !Une bel<strong>le</strong> ruée vers <strong>le</strong>s lotsqui a bénéficié aux plus rapides,au détriment des joueursarrivés trop tard, forcémentdéçus. Le succès de TramCitytémoigne d’un intérêt grandissantntdes <strong>Dijon</strong>nais pour <strong>le</strong> tramway, fin des travaux aidant,mais aussi d’un réel dynamisme dont font preuve <strong>le</strong>s riverainscommerçants du « corridor » du tram.PHASE 2 :LE <strong>TRAM</strong> DÉCOLLE !Une demande de dispositif FISAC 2a été déposée auprès de l’Etat.Ses objectifs sont maintenantd’accompagner <strong>le</strong>s commerces dansla mutation que va engendrer <strong>le</strong>lancement du tram. Car c’est maintenantque <strong>le</strong> pari du tram doit se gagner.Le FISAC 2 prévoit notamment unegrande campagne à l’échel<strong>le</strong> régiona<strong>le</strong>pour mettre en avant l’attractivité accruede la vil<strong>le</strong>. On mettra en place unnouveau Plan de Déplacementsdes Entreprises pour inciter <strong>le</strong>ssalariés et <strong>le</strong>s clients du centre-vil<strong>le</strong>à changer <strong>le</strong>urs habitudes en prenant<strong>le</strong>s modes de transport doux. Oncontinuera l’observatoire permettantaux commerces de s’adapter. Et onreconduira ce qui a si bien marché :<strong>le</strong>s animations commercia<strong>le</strong>s commeFestiTram, <strong>le</strong> ticket commerçantou TramCity.Faites la fête en juinBeaucoup, surtout <strong>le</strong>s enfants, se souviennentencore de la première opération FestiTram en juin2011 : une mini-fête foraine itinérante avec châteauxgonflab<strong>le</strong>s, toboggans, spectac<strong>le</strong>s de rue, barbeà papa... Il suffisait de récupérer un pass offert par<strong>le</strong>s commerçants participants pour pouvoir y entrer.6 000 visiteurs, petits et grands, avaient été reçussur 6 lieux différents. Avec <strong>le</strong> soutien des unionsde commerçants participantes, l’opération serareconduite et montera en puissance dès juinprochain avec 8 secteurs sur Chenôve, <strong>Dijon</strong>et Quetigny.Alors à vos pass, prêts, festez !Tram 2012 / Le magazine du projet / avril 2012 / 21


tram d’ail<strong>le</strong>ursLe tramway de Reimssabre <strong>le</strong>s derniers doutesL’aventure avait pourtant mal commencé, puisque <strong>le</strong> projet du tramway de la vil<strong>le</strong>champenoise avait été stoppé net en 1991 avant d’être relancé par <strong>le</strong> nouveau maireJean-Louis Schneiter. Sur <strong>le</strong>s rails depuis un an, <strong>le</strong> tram a depuis fait disparaître<strong>le</strong>s derniers grincheux et ses rames aux différentes cou<strong>le</strong>urs ont envahi la vil<strong>le</strong>.Pour longtemps.Deux signes distinctifs du tramway de Reims> Son montage : un partenariat public-privé (PPP) comprenant l’ensemb<strong>le</strong> du projet.Une première en France et une réussite à la clé : MARS, <strong>le</strong> groupement d’entrepriseschoisi (emmené par Alstom, Bouygues, Colas...) est parvenu à rentrer dans <strong>le</strong> budgetprévu et à respecter <strong>le</strong> ca<strong>le</strong>ndrier.> Son design : original, il est <strong>le</strong> fruit d’une concertation publique et de l’imagination dudesigner suisse Ruedi Baur. Son avant a la forme d’une flûte à champagne et ses ramesunicolores sont de neuf cou<strong>le</strong>urs différentes.Depuis <strong>le</strong> 18 avril 2011, Reims voit lavie en cou<strong>le</strong>urs : avec 45 000 voyageurstransportés par jour sur un réseaulong de 11,2 kilomètres, son tramwaya contredit ses éternels détracteursqui <strong>le</strong> jugeaient inuti<strong>le</strong> et ruineux.L’aventure avait pourtant mal démarré.En 1991, <strong>le</strong> projet était bien engagé,quand à la surprise généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> mairede l’époque, Jean Falala, prit la décisionde l’abandonner, cédant aux oppositionsde certains riverains et commerçants.À l’époque, <strong>le</strong> premier adjoint au maire,Jean-Louis Schneiter, vécut plutôt mall’abandon d’un projet qu’il avait lui-mêmeporté, et c’est tout naturel<strong>le</strong>ment qu’il<strong>le</strong> relança une fois parvenu à la têtede la municipalité.70 500 HABITANTSDESSERVISÀ l’instar de celui d’Angers ou de Brest,<strong>le</strong> tramway de Reims a été imaginépour traverser la vil<strong>le</strong> de part en part,soulageant du même coup des axes detransports en commun de plus en plussaturés. Il relie <strong>le</strong>s lieux <strong>le</strong>s plus densesde la vil<strong>le</strong>, ainsi que <strong>le</strong>s principaux pô<strong>le</strong>sd’échanges et <strong>le</strong>s centres d’attractivité :<strong>le</strong> centre-vil<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s deux gares TGV,l’hôpital, mais aussi <strong>le</strong> quartier populaireCroix Rouge (21 000 habitants) et sa citéuniversitaire. La pertinence de son tracélui fait ainsi desservir un nombre recordde 70 500 habitants, auxquels s’ajoutent26 500 emplois et 15 200 étudiants.« ON N’ENTEND PLUSLES DÉTRACTEURS »Alain Lescouet est l’élu porteur du projet,autrement dit, <strong>le</strong> « Monsieur Tram » deReims. Il est aussi maire de Saint-BriceCourcel<strong>le</strong>s, une commune de l’agglo mérationqui n’est pas traversée par <strong>le</strong> tracé.EN QUELQUESCHIFFRES :11,2kilomètres de réseau23stations18rames Citadis d’Alstom3parking Relais4gares desservies45 000voyageurs transportéschaque jour345millions d’euros de budgetPeu lui importe au fond, car pour lui,<strong>le</strong> tramway a des effets bénéfiques surl’ensemb<strong>le</strong> du territoire : « Il a en effetpermis de redynamiser <strong>le</strong>s transports encommun en libérant des kilomètres delignes de bus, <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s ont été réinjectéesail<strong>le</strong>urs dans <strong>le</strong> réseau, se réjouit l’élu.Résultat : <strong>le</strong> nombre de bus a été doublédans ma commune et <strong>le</strong>s horaires sontdésormais alignés sur ceux du tram.Il en passe tard <strong>le</strong> soir ainsi que<strong>le</strong> dimanche et par conséquent lafréquentation augmente sensib<strong>le</strong>ment,en particulier cel<strong>le</strong> des jeunes qui n’ontplus besoin de prendre <strong>le</strong>ur voiture. »Alors, qu’en pensent <strong>le</strong>s grincheux,ceux-là même qui avaient réussià barrer la voie au projet en 1991 ?« On ne <strong>le</strong>s entend plus beaucoup,sourit Alain Lescouet. J’en ai mêmevu qui prenaient <strong>le</strong> tram ! Ils ont sansdoute pris conscience que ce moyende transport, régulier et très accessib<strong>le</strong>,changeait littéra<strong>le</strong>ment la vie debeaucoup de gens, et que peut-êtreun jour il transporterait <strong>le</strong>urs petitsenfants.» Reims peut désormais sabrer<strong>le</strong> champagne.22 Tram 2012 / Le magazine du projet / avril 2012 / 23

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!