22.07.2015 Views

Rééducation des fractures de l'extrêmité inférieure du fémur

Rééducation des fractures de l'extrêmité inférieure du fémur

Rééducation des fractures de l'extrêmité inférieure du fémur

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

REEDUCATION DES FRACTURES DE L’EXTREMITE INFERIEURE DU FEMUR1. DomaineMusculo-squelettique2. DéfinitionLes <strong>fractures</strong> <strong>de</strong> l’extrémité inférieure <strong>du</strong> fémur concernent les <strong>fractures</strong> situées sous labifurcation <strong>de</strong> la ligne âpre fémorale.Elles sont peu fréquentes, environ 10 % <strong>de</strong> la totalité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>fractures</strong> fémorales. Il s’agit <strong>de</strong><strong>fractures</strong> graves, souvent articulaires, <strong>de</strong> traitement difficile souvent chirurgical.Classification:La classification la plus simple est la classification AOEtiologie:Type A: <strong>fractures</strong> extra-articulaires ou supracondyliennesType B: <strong>fractures</strong> intra-articulaires unicondyliennesType C: <strong>fractures</strong> intra-articulaires, sus- et intercondyliennes, les plus fréquentes et lesplus gravesMécanisme en général violent, surtout chez <strong><strong>de</strong>s</strong>sujets masculins jeunes, lié à <strong><strong>de</strong>s</strong> traumatismesindirects, à haute énergie (Acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la voiepublique, chute <strong>de</strong> hauteur…).Parfois mécanisme moins violent chez <strong><strong>de</strong>s</strong> sujetsâgés, plutôt féminins, ostéoporotiques.Ouverture <strong>du</strong> foyer <strong>de</strong> fracture dans 20 à 40 %<strong><strong>de</strong>s</strong> cas (embrochage <strong>du</strong> Quadriceps par lefragment proximal).Les <strong>fractures</strong> <strong>du</strong> fémur diatal suviennent aussichez les patients porteurs <strong>de</strong> PTG, on parle alors<strong>de</strong> fracture péri-prothétiqueLésions associéesL'association <strong>de</strong> lésions non osseuses dépend <strong>de</strong>l'intensité <strong>du</strong> traumatisme.Dans les lésions à haute énergie, les lésionsouvertes ne sont pas rares.L'association d'une fracture supracondylienneavec une lésion <strong>de</strong> l'artère poplitée est classiqueet doit être recherchée.Si la fracture <strong>du</strong> fémur distal est associée à une fracture <strong>de</strong> la jambe, on parle <strong>de</strong> "genouflottant" ou "floating knee"Les <strong>fractures</strong> intra-articulaires peuvent entraîner <strong><strong>de</strong>s</strong> dégâts cartilagineux sévères, <strong><strong>de</strong>s</strong>nécroses osseuses au niveau <strong><strong>de</strong>s</strong> condyles.Des lésions ligamentaires sont fréquentes en association avec les <strong>fractures</strong> <strong>du</strong> fémur distal.


3. IndicationsBut <strong>du</strong> traitement:- Restituer la congruence articulaire, la stabilité et l’axe <strong>du</strong> membre inférieur.- Montage rigi<strong>de</strong> et stable permettant une mobilisation précoce afin <strong>de</strong> prévenir la rai<strong>de</strong>urarticulaire.Différents types <strong>de</strong> traitement- Immobilisation plâtrée pelvi-cruro-jambière aujourd'hui abandonnée car inefficace etdangereuse.- Fixation externe, utile comme traitement d'urgence provisoire. Rarement définitif.- Ostéosynthèse par enclouage centromé<strong>du</strong>llaire poussé jusqu’à la région intercondylienneet stabilisation par vis.Selon avis chirurgical, charge 5 à 15 kg pendant 6 semaines et selon douleurs au-<strong>de</strong>là- Plaques vissées ou lame plaque, vis-plaques à compression dynamique (DCS), plaque <strong>de</strong>LISS (Less Invasive Stabilisation System).Selon avis chirurgical, charge autorisée <strong>de</strong> 5 à 10 kg pendant 6 semaines, parfois 50 % à 6semaines et selon douleurs à 2 mois- Greffe osseuse complémentaire en cas <strong>de</strong> fracture comminutive4. Précautions, contre-indicationsLe traitement doit viser la mobilisation la plus rapi<strong>de</strong> possible <strong>du</strong> genou afin d'éviter lescomplications.Seule une ré<strong>du</strong>ction anatomique <strong>du</strong> massif condylien associé à une fixation stable <strong>du</strong> fémurpermettra la mobilisation précoce. Si ces conditions sont remplies, la mobilisation peutcommencer dès le 1 er - 5e jour, dans l'axe.5. Risques et complicationsImmédiates- Thrombo-emboliques (phlébite et embolie pulmonaire)- Infections (peuvent atteindre 6 à 10 % <strong><strong>de</strong>s</strong> cas)- Raccourcissement <strong>de</strong> fémur lié à <strong><strong>de</strong>s</strong> pertes <strong>de</strong> substance osseuse- Troubles rotatoires <strong>de</strong> fémur- Syndrome <strong>de</strong> loges <strong>de</strong> la jambe- Lésions <strong>de</strong> l'artère poplitée. Elles peuvent n'apparaître que tardivement.- Lésions neurologiques dans les branches <strong>du</strong> nerf sciatique (SPI & SPE)Secondaires- Cal vicieux (en varus, valgus ou flexum, ou récurvatum) avec risque d'arthrosefémoro-tibiale ou fémoro-patellaire- Pseudarthorse (+ fréquente lors <strong>de</strong> <strong>fractures</strong> ouvertes ou comminutives)- Rai<strong>de</strong>ur <strong>du</strong> genou: flexion < 90° dans 20 % <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>du</strong>e à <strong><strong>de</strong>s</strong> adhérencesarticulaires, musculaires, fibrose cicatricielle


6. Déroulement <strong>du</strong> traitementLa réé<strong>du</strong>cation doit être précoce et le but est d'obtenir une flexion <strong>du</strong> genou > 90° à 1 moisDès J1MobilisationAnalgésie- 1 er lever au fauteuil roulant.- Arthromoteur (débuté dès l’ablation <strong><strong>de</strong>s</strong> redons), amplitu<strong><strong>de</strong>s</strong> selonordres médicaux- Entretien <strong>de</strong> la mobilité <strong>de</strong> la hanche, rotule et cheville- Postures anti-flexum- Cryothérapie- Drainage lymphatique manuelDès J2AnalgésieMobilisation- Poursuite <strong>de</strong> la cryothérapie, drainage- Massage- Mobilisation passive et active-aidée <strong>du</strong> genou en flexion/extension(objectif: gain <strong>de</strong> mobilité en flexion et lutter contre l'éventuel flexum)- Mobilisation <strong>de</strong> la hanche homolatérale- Entretien <strong>de</strong> la mobilité <strong><strong>de</strong>s</strong> autres articulations- Poursuite mobilisation par arthromoteur 1 à 2 fois par jour pendant 30à 45 min, puis Camoped® éventuellementRééd à la marche - Marche avec moyens auxiliaires (charge partielle <strong>de</strong> 5 à 10-15 kg selonles ordres médicaux)- Escaliers dès que possibleRenforcement:Dès J11-J15Balnéothérapie- Contraction isométrique <strong>du</strong> quadriceps et <strong><strong>de</strong>s</strong> ischios-jambiers puis enconcentrique en chaîne ouverte dans les amplitu<strong><strong>de</strong>s</strong> indiquées par lechirurgien- Electrostimulation <strong>du</strong> quadriceps par Elpha 80 en prévention <strong>de</strong>l'amyotrophie- Enseignement d'exercices à faire seul (contractions <strong>du</strong> Quadriceps,mobilisation <strong>de</strong> la cheville et pied)- Renforcement <strong>de</strong> la musculature <strong><strong>de</strong>s</strong> membres supérieurs, <strong>du</strong> tronc et<strong>du</strong> membre inférieur sain au lit (theraband®, vélo à bras …), puis surmachines <strong>de</strong> fitness en fonction <strong>de</strong> la mobilité <strong>du</strong> patient et <strong><strong>de</strong>s</strong>Comorbidités- après l’ablation <strong><strong>de</strong>s</strong> fils ou agrafes (entre J10 et J15) avec une marcheen charge partielle et mobilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> membres inférieursMassage/Crochetage- Si les cicatrices et/ou les tissus mous sont adhérés. (Contre-indication<strong>du</strong> crochetage si l’état cutané est trop fragile).


Dès la 6 e ou 8 e semaineSelon l’évolution radiologique, une augmentation <strong>de</strong> la charge <strong>du</strong>rant la marche peut êtrepermise par le chirurgien à 50 % ou selon douleursDès la 12 ème semaineSelon l’évolution radiologique, début <strong>de</strong> la marche en charge totale <strong>de</strong> façon progressiveMobilisation - Gain <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>rniers <strong>de</strong>grés d'amplitu<strong><strong>de</strong>s</strong> manquants au niveau <strong>du</strong> genouRenforcementProprioception- Poursuite <strong>du</strong> renforcement <strong><strong>de</strong>s</strong> muscles Quadriceps; Ischios-jambierset muscles <strong>de</strong> la hanche- Le renforcement sur la machine isocinétique peut être débuté <strong>de</strong> façonprogressive si nécessaire, en accord avec le mé<strong>de</strong>cin traitant- Réé<strong>du</strong>cation à la marche et correction d'éventuelles boiteries7. Situations spéciales8. Matériel utilisé – entretien---


9. Bibliographie1. Asencio G. : Fractures <strong>de</strong> l’extrémité inférieure <strong>du</strong> fémur : table ron<strong>de</strong> SOFCOT. revue Chirurgieorthopédique 1989 ; 75 : 168-1832. Asencio G., Bertin R., Megy B., - Fracture <strong>de</strong> l'extrémité inférieure <strong>du</strong> fémur – Editions techniquesEncycl. Med. Chir., Appareil locomoteur, 14-080-A10, 1995, 12p3. Bellabarba C., RicciW., Bolhofer B., Indirect re<strong>du</strong>ction and plating of distal femoral nounions. J.Orthop; Trauma 2001 ; 16(5) : 287-2964. BoitardJ., Pascal L., VidalJ. – Réé<strong>du</strong>cation précoce en milieu chirurgical par attelle motorisée <strong>du</strong>genou. Ann <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine Physique, T XXIV, n°4, 19815. Bharam S. Vrahas M. S. Knee <strong>fractures</strong> in the athlete. Orthop Clin North Am. Jul 2002 ; 33 (3) : 565-746. Chiron P – Fractures récentes <strong>de</strong> l'extrémité inférieure <strong>du</strong> fémur <strong>de</strong> l'a<strong>du</strong>lte. Cahiers d'enseignement<strong>de</strong> la SOFCOT, 1995 ; 52, Expansion Scientifique Française7. Frigg R., Appenzeller A., Christensen R. et al. The <strong>de</strong>velopment of the distal femur Less InvasiveStabilization System (LISS). Injury 2001 ; 32 : SC 24-SC 318. Helfet D. L., Fractures of the distal femur. Skeletal Trauma., 1992 ; 2 : 1643-16839. Helfet D. L., lorich D. G. – retrogra<strong>de</strong> intrame<strong>du</strong>llary nailing of supracondylar femoral <strong>fractures</strong>. Chir.Orthop., 1998 ; 350 :80-8410. Kasser J. P. – Femur Trauma. Chap 37, orthopedic knowledge Up date 5, 1996, 426-42711. Kregor P. J. Distal Femur <strong>fractures</strong> with complex articulair involvement : Management by articularexposure and submuscular fixation. Orthop. Clin. North Am. 2002 ; 33 : 153-17512. Quesnot A., Chanussot J. C. Re<strong>du</strong>cation <strong>de</strong> l'appareil locomoteur, tome 1, Fractures extrémitéinférieure fémur, 2006 ; 161-17413. Radfort P., Howell C., - The AO dynamic condylar screw for <strong>fractures</strong> of the femur. Injury., 1992 ; 23(2) 89-9314. Rockwood and Green's Fractures in A<strong>du</strong>lts. 6th Edition - Vol 2 Fractures of distal femur. Chap. 48.15. Rosen AL, Strauss E. Primary total knee arthroplasty for complex distal femur <strong>fractures</strong> in el<strong>de</strong>rlypatients. Clin Orthop Relat Res 2004;425:101–10516. Schatzker J., - Fractures of the distal femur revisited. Chir. Orthop., 1998, 347 : 43-5617. Schultz M., Muller M., Krettek C. et al. Minimally invasive fracture stabilization of distal femoral<strong>fractures</strong> with the LISS : a prospective multicentre study. Results of a clinical study with specialemphasis on difficult cases. Injury 2004 ; 32 : SC 48-SC 5418. Shewring DJ, Meggitt BF. Fractures of the distal femur treated with the AO dynamic condylar screw.J Bone Joint Surg Br 1992;74:122–12519. Siliski JM, Mahring M, Hofer HP. Supracondylar-intercondylar <strong>fractures</strong> of the femur. J Bone JointSurg Am 1989;71:95–10320. Starr AJ, Jones AL, Reinert CM. The “swashbuckler”: a modified anterior approach for <strong>fractures</strong> ofthe distal femur. J Orthop Trauma 1999;13:138–14021. Wiss D. A. - Supracondylar and intercondylar <strong>fractures</strong> of the femur in <strong>fractures</strong> in a<strong>du</strong>lts. ByRockwood C. A. and Green D. P., 1996, vol 222. Yang R, Liu H, Lui T. Supracondylar <strong>fractures</strong> of the femur. J Trauma 1990 ; 30:315–319


10. ValidationOrigine : Mme F. Faure; Pr R. Peter, Secteur LocomoteurApprobation:M. J.-P. Gallice, Physiotérapeute, responsable secteur locomoteurM. D. Monnin, Responsable Recherche/Qualité physiothérapiePr R. Peter, Mé<strong>de</strong>cin adjoint agrégéPr. P. Hoffmeyer, Mé<strong>de</strong>cin-chef - Dpt <strong>de</strong> chirurgieM. A. Laubscher, Directeur <strong><strong>de</strong>s</strong> SoinsPr. P. Dayer, Directeur médical.Diffusée le: 5 janvier 2010Annule et remplace la procé<strong>du</strong>re <strong>du</strong>:Référence:Numéro: 1.06

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!